Le rôle des casques bleus en question
C’est un incident somme toute mineur mais qui témoigne de la tension existant encore. La semaine dernière, alors qu’il pleuvait à verse, l’armée israélienne a dévié une canalisation située sur la frontière pour que l’eau torrentielle ne se déverse pas dans les champs en contrebas situés sur son territoire mais inonde au contraire la partie libanaise. « Cela s’est fait au vu et au su de l’armée libanaise et de la Force internationale des nations unies (FINUL) », ne décolère pas le maire de la petite localité de Kfar Kila. Tout est maintenant rentré dans l’ordre. Mais l’édile n’a fait qu’exprimer à voix haute ce que pense tout bas la population du Liban Sud. À Dhaira, village sunnite, Doha exprime ainsi son inquiétude, alors que son fils se trouve dans les rangs de l’armée. « Qui va nous protéger si Israël attaque à nouveau ? Des propos renforcés par le grand ayatollah chiite libanais Mohammed Hussein Fadlallah pour qui « les casques bleus des Nations unies présents dans le sud du Liban ne font pas grand-chose pour faire cesser les violations israéliennes de la souveraineté libanaise ».
C’est sans doute ce qui explique les récentes déclarations du patron de la FINUL, le général français Alain Pellegrini. Il a affirmé jeudi dernier que les survols israéliens du territoire libanais étaient une violation de la résolution onusienne ayant mis fin à la guerre, et a estimé que l’emploi de la force pourrait être envisagé dans l’avenir si les tractations diplomatiques ne parvenaient pas à empêcher ces incursions. Ce qui n’empêche pas Israël de continuer à faire tourner ses avions au-dessus du Liban Sud.