Le rapport préliminaire sur le MH17 contredit la thèse étasunienne du missile russe

L'avion malaisien a été abattu par « un grand nombre d'objets à grande vitesse »

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Analyses:

Selon le rapport préliminaire de l’agence de sécurité aérienne néerlandaise (Dutch Safety Board, DSB) :

« Le vol MH17 avec un Boeing 777-200 exploité par Malaysia Airlines s’est disloqué en vol, probablement en raison de dégâts structurels causés par un grand nombre d’objets à grande vitesse ayant pénétré l’avion de l’extérieur… » (Souligné par les auteurs.)

Bien que le rapport n’identifie pas la nature des « objets à grande vitesse », l’évaluation suggère que l’avion a été perforé par « un grand nombre » de projectiles non spécifiés.

Cette évaluation préliminaire, comprenant des preuves photographiques, ne suggère pas que l’avion a été frappé par « un ou plusieurs » missiles, comme le veut la version officielle de Washington. Rappelons que les gouvernements occidentaux ainsi que les grands médias ont accusé Moscou et « les rebelles soutenus par la Russie » en affirmant sans la moindre preuve qu’un missile Buk de fabrication russe était la cause de l’accident d’avion.

Ces allégations ont ensuite été utilisées comme prétexte pour justifier une série de sanctions économiques sévères contre la Russie.

Une question importante se pose: à la lumière des conclusions du rapport du DSB, le président Obama va-t-il retirer ses accusations contre la Fédération de Russie?

La preuve photographique indiquant des perforations semblables à celles produites par des tirs de mitrailleuse (« de nombreux petits trous ») et les évaluations de l’’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) suggèrent que le MH17 a été touché par des tirs d’avion militaire :

Jusqu’à présent, il n’a pas été possible de procéder à une étude détaillée des débris. Cependant, les images disponibles montrent que les morceaux de l’épave ont été percés à de nombreux endroits. Le type de dommages sur le fuselage de l’avion et le poste de pilotage est semblable à ce que l’on voit lorsqu’un grand nombre d’objets à grande vitesse pénètrent un avion de l’extérieur. Il est probable que ces dommages aient entraîné la perte de l’intégrité structurale de l’avion, menant ainsi à sa désintégration en vol. Cela explique aussi la fin brutale de l’enregistrement de données sur les enregistreurs, la perte simultanée de contact avec les contrôleurs aériens et la disparition de l’avion de l’écran radar.

Les premiers résultats de l’enquête indiquent que l’écrasement du MH17 est dû à une cause extérieure. Il faudra davantage de recherches afin de déterminer plus précisément la cause. L’agence de sécurité estime que des preuves supplémentaires seront disponibles prochainement aux fins d’enquête.

Le rapport préliminaire publie les premiers résultats de l’enquête en cours. Dès aujourd’hui, l’équipe d’enquête s’emploiera à produire son rapport final. L’agence a pour objectif de publier ce rapport dans un délai d’un an à compter de la date de l’accident. (DSB, op. cit.)

Le rapport du DSB ne mentionne pas de dommages causés par un missile. Le terme « missile » n’apparaît pas dans le communiqué de presse. En outre, le DSB, qui était sans doute sous pression politique, ne parvient pas à identifier clairement la nature des « objets à grande vitesse», ayant pénétré l’aéronef.

Il convient de noter que les constatations du DSB concordent avec celles du chef de la mission de l’OSCE, lequel a confirmé l’existence de ce qu’il a décrit comme « des trous semblables à ceux faits par une mitrailleuse » ( Wall Street Journal , 31 juillet 2014).

Entrevue avec le chef de la mission d’observation de l’OSCE (en anglais)

Ces conclusions sont également compatibles avec l’analyse du pilote allemand Peter Haisenko publiée antérieurement en anglais par Global Research :

Les faits parlent haut et fort et sont hors du domaine de la spéculation: La cabine de pilotage présente des traces de tirs d’artillerie. On peut voir les trous d’entrée et de sortie. Le bord d’une partie des trous est plié vers l’intérieur. Ce sont les plus petits trous, ronds et bien définis, montrant des points d’entrée, fort probablement ceux d’un projectile de calibre 30 mm.

Cet avion n’a pas été touché par un missile dans la partie centrale. La destruction se limite au poste de pilotage. (Voir Peter Haisenko,  Revelations of German Pilot: Shocking Analysis of the “Shooting Down” of Malaysian MH17. “Aircraft Was Not Hit by a Missile”, anderweltonline.com in German, Global Research, 30 juillet 2014.)

Déformations médiatiques

Dans une logique tordue, plusieurs médias dominants ont laissé entendre que les conclusions du DSB relatives au « grand nombre d’objets à grande vitesse », ayant pénétré l’avion « concordent avec les soupçons que l’avion a été abattu par un missile Buk sol-air, qui éclate peu avant de toucher sa cible ».

Bien qu’il y ait des preuves de perforations provenant d’éclats d’obus, les petites perforations sont comme des trous de balles de mitrailleuses et indiquent une attaque d’avion militaire. Ces trous ne peuvent pas avoir été causés par l’explosion d’un missile comme le suggèrent les grands médias dans leur couverture du rapport du DSB.

Le Centre de recherche sur la mondialisation fournira une analyse plus approfondie de ce rapport dans les prochains jours.


Ci-dessous, le communiqué de presse de l’agence néerlandaise de sécurité aérienne (DSB) ainsi que le lien vers son rapport préliminaire (en anglais).

Le rapport complet du DSB est disponible en ligne à l’adresse ci-dessous:

9 septembre 2014

http://www.onderzoeksraad.nl/uploads/phase-docs/701/b3923acad0ceprem-rapport-mh-17-en-interactief.pdf

Cliquez  ici  pour le communiqué de presse.


COMMUNIQUÉ DE PRESSE DU DSB

Preliminary report points towards external cause of MH17 crash

No evidence of technical faults

Flight MH17 with a Boeing 777-200 operated by Malaysia Airlines broke up in the air probably as the result of structural damage caused by a large number of high-energy objects that penetrated the aircraft from outside.  This is mentioned  in the preliminary report on the investigation into the crash of MH17 that has been published today by the Dutch Safety Board. There are no indications that the MH17 crash was caused by a technical fault or by actions of the crew.

The cockpit voice recorder, the flight data recorder and data from air traffic control all suggest that flight MH17 proceeded as normal until 13:20:03 (UTC), after which it ended abruptly. A full listening of the communications among the crew members in the cockpit recorded on the cockpit voice recorder revealed no signs of any technical faults or an emergency situation. Neither were any warning tones heard in the cockpit that might have pointed to technical problems. The flight data recorder registered no aircraft system warnings, and aircraft engine parameters were consistent with normal operation during the flight. The radio communications with Ukrainian air traffic control confirm that no emergency call was made by the cockpit crew. The final calls by Ukrainian air traffic control made between 13.20:00 and 13.22:02 (UTC) remained unanswered.

The pattern of wreckage on the ground suggests that the aircraft split into pieces during flight (an in-flight break up). Based on the available maintenance history the airplane was airworthy when it took off from Amsterdam and there were no known technical problems. The aircraft was manned by a qualified and experienced crew.

Pattern of damage

As yet it has not been possible to conduct a detailed study of the wreckage. However, the available images show that the pieces of wreckage were pierced in numerous places. The pattern of damage to the aircraft fuselage and the cockpit is consistent with that which may be expected from a large number of high-energy objects that penetrated the aircraft from outside. It’s likely that this damage resulted in a loss of structural integrity of the aircraft, leading to an in-flight break up. This also explains the abrupt end to the data registration on the recorders, the simultaneous loss of contact with air traffic control and the aircraft’s disappearance from radar.

Further investigation

In its preliminary report, the Safety Board presents the initial findings of an investigation that is still fully underway. More research will be necessary to determine more precisely what caused the crash and how the airplane disintegrated. The Board believes that additional evidence will become available in the period ahead. From this point on, the research team will start working towards producing the definitive investigation report. The Board aims to publish the report within one year of the date of the crash.

Procedure

The draft preliminary report has been sent to the Accredited Representative of the states that participate in the investigation (Malaysia, Ukraine, the Russian Federation, the United Kingdom, the United States of America and Australia) for review. All Accredited Representatives have sent a reaction. The Dutch Safety Board assessed the provided suggestions and amended the report where appropriate.

Tjibbe Joustra, Chairman of the Dutch Safety Board

“The MH17 crash has shocked the world and raised many questions. The Dutch Safety Board wishes to determine the cause of the crash, for the sake of the loved ones of the victims and for society at large.”

“The initial results of the investigation point towards an external cause of the MH17 crash. More research will be necessary to determine the cause with greater precision. The Safety Board believes that additional evidence will become available for investigation in the period ahead.”

“The preliminary report issues the first findings in a ongoing investigation. From this point on, the investigation team will be working towards producing its final report. The Board aims to publish this report within one year of the date of the crash.”



A propos :

Michel Chossudovsky is an award-winning author, Professor of Economics (emeritus) at the University of Ottawa, Founder and Director of the Centre for Research on Globalization (CRG), Montreal, Editor of Global Research.  He has taught as visiting professor in Western Europe, Southeast Asia, the Pacific and Latin America. He has served as economic adviser to governments of developing countries and has acted as a consultant for several international organizations. He is the author of eleven books including The Globalization of Poverty and The New World Order (2003), America’s “War on Terrorism” (2005), The Global Economic Crisis, The Great Depression of the Twenty-first Century (2009) (Editor), Towards a World War III Scenario: The Dangers of Nuclear War (2011), The Globalization of War, America's Long War against Humanity (2015). He is a contributor to the Encyclopaedia Britannica.  His writings have been published in more than twenty languages. In 2014, he was awarded the Gold Medal for Merit of the Republic of Serbia for his writings on NATO's war of aggression against Yugoslavia. He can be reached at [email protected] Michel Chossudovsky est un auteur primé, professeur d’économie (émérite) à l’Université d’Ottawa, fondateur et directeur du Centre de recherche sur la mondialisation (CRM) de Montréal, rédacteur en chef de Global Research.

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