Le régime de Kiev en Ukraine n’est pas « officiellement » un gouvernement néonazi
Savent-ils qui ils sont?
Savons-nous qui ils sont?
Il existe des « ultraconservateurs » dans le gouvernement de Kiev, mais « il n’y a pas de néonazis ». Selon les médias occidentaux, tout cela fait partie d’une « offensive propagandiste continue, menée par le Kremlin, employant des termes et des images de la Seconde Guerre mondiale ».
Les médias alternatifs ont cependant reconnu que le régime de Kiev est « une vague coalition de centre-droite » intégrée par deux partis néonazis, Svoboda et Secteur droit^( Pravyï sektor), « mais ce n’est pas un gouvernement néonazi ». Ces deux partis affichent des emblèmes nazis.
Quelle est l’identité politique du gouvernement
Si un gouvernement devait afficher officiellement des emblèmes nazis, cela ne suggérerait-il pas que le gouvernement est engagé dans l’idéologie nazie?
Si le régime de Kiev affiche « officiellement » des emblèmes nazis pour identifier les entités de son appareil de sécurité nationale et militaire, on peut normalement supposer qu’il s’agit d’un gouvernement néonazi.
On peut voir ci-dessous l’emblème nazi de la Garde nationale (Національна гвардія України) définie comme étant la Réserve des Forces armées ukrainiennes. Elle opère sous la juridiction du ministère des Affaires intérieures. La Garde nationale fait partie de ce que l’on appelle les « Troupes intérieures de l’Ukraine ». Son emblème est un svastika stylisé.
Imaginez ce qui se passerait si la Garde nationale des États-Unis ou la Gerdarmerie royale du Canada portait des symboles ressemblant à la croix gammée.
Il est important de noter que la Garde nationale de l’Ukraine est directement financée par l’administration Obama, dans le but de protéger la démocratie à l’américaine en Ukraine.
Le public étasunien ignore que le gouvernement des États-Unis appuie financièrement, arme et entraîne une entité néonazie.
Personne ne le sait aux États-Unis, car l’utilisation des mots « néonazi » et « fasciste » en ce qui concerne l’Ukraine est taboue. Ces termes ont été exclus du lexique du journalisme d’enquête. Dans les médias, ils ont été remplacés par « ultraconservateur », « extrême-droite » et « nationaliste ».
Une autre entité faisant partie la Garde nationale ukrainienne est le Bataillon d’Azov (Батальйон Азов). Ce dernier, qui porte l’emblème nazi des SS (ci-dessous à gauche), est décrit par le régime de Kiev comme « un bataillon de volontaires pour la défense territoriale ». Il s’agit d’un bataillon de la Garde nationale sous la juridiction du ministère des Affaires intérieures. Basé officiellement à Berdyank sur la mer d’Azov, il a été formé par le régime pour combattre l’insurrection de l’opposition dans l’est et le sud de l’Ukraine. Il est également financé par l’administration étasunienne.
Ces milices portant l’emblème nazi des SS sont parrainées par le ministère ukrainien des Affaires intérieures, ce qui équivaut au département de la Sécurité intérieure des États-Unis (Homeland Security).
Ils sont simplement qualifiés de « combattants de la liberté ».
C’est pour une bonne cause. « La démocratie est l’objectif ultime ».
Selon le New York Times, « Les États-Unis et l’Union européenne ont épousé la révolution ici [en Ukraine] comme un autre épanouissement de la démocratie, un coup à l’autoritarisme et à la kleptocratie dans l’ancien espace soviétique ». (NYTimes.com, 1er mars 2014).
Il va sans dire que l’« appui » à la formation en Ukraine d’un gouvernement avec des « penchants néonazis » ne signifie aucunement que des « tendances fascistes » se développent au sein de la Maison-Blanche, du département d’État et du Congrès.
Ci-dessous les images sélectionnées des « combattants de la liberté » du Bataillon d’Azov, relevant du Ministère des affaires interieures d’un gouvernment «`démocratique »
Article original : Ukraine’s Kiev Regime is not “Officially” A Neo-Nazi Government, publié le 1er juin 2014.
Traduction: Julie Lévesque pour Mondialisation.ca
Michel Chossudovsky est directeur du Centre de recherche sur la mondialisation et professeur émérite de sciences économiques à l’Université d’Ottawa. Il est l’auteur de Guerre et mondialisation, La vérité derrière le 11 septembre et de la Mondialisation de la pauvreté et nouvel ordre mondial (best-seller international publié en plus de 20 langues).
Mondialisation de la pauvreté.