Le rêve barbare de Brzezinski. Le conflit israélo-gaza est le début d’une guerre plus large, « se propageant vers l’Iran » : Dr. Paul C. Roberts

« Selon la version officielle de l’histoire (a déclaré Brzezinski), l’aide de la CIA aux moudjahidines a commencé en 1980, c’est-à-dire après que l’armée soviétique a envahi l’Afghanistan, le 24 décembre 1979. Mais la réalité, secrètement gardée jusqu’à présent, est complètement différente ; en effet, c’est le 2 juillet 1979 que le président Carter a signé la première directive sur l’aide secrète aux opposants au régime pro-soviétique à Kaboul. Et ce jour-là, j’ai écrit une note au président dans laquelle je lui ai expliqué, à mon avis, que cette aide allait induire une intervention militaire soviétique. » -Le Nouvel Observateur

Dans une récente interview, Paul Craig Roberts, ancien conseiller économique (département du Trésor américain) du défunt président Ronald Reagan, a décrit, avec une prévoyance étonnante, la trajectoire que la crise actuelle au Moyen-Orient peut suivre, et sa perspicacité est à la fois brillante et terrifiante. Pour paraphraser l’analyse de Roberts, le conflit israélo-Gaza n’est que le début d’un conflit de plus en plus large au Moyen-Orient, qui se propage vers la principale cible du néo-con, l’Iran.

Bien que l’Iran soit extrêmement puissant maintenant, le conflit affaiblira considérablement le pays, rendant possible l’infiltration furtive de l’Occident de djihadistes dans les pays d’Asie centrale qui bordent l’Iran et s’étendent à la fois aux frontières russes et, en fait, à la frontière chinoise, avec le Xinjiang, à la frontière du Kazakhstan. Bien que Roberts ne mentionne pas la Chine, la logique de sa thèse s’étendrait à la Chine.

Le but de ces djihadistes, infiltrés dans les pays voisins de la Russie, avec de grandes populations islamiques qui ont historiquement vécu en paix avec des citoyens d’identités ethniques et religieuses très diverses, y compris des citoyens russes, catholiques, juifs, souvent mariés, sera, comme Brzezinski l’avait prévu.

Ce but sera, (comme le rapporte très bien dans le chef-d’œuvre de Robert Dreyfuss, « Devil’s Game, How the United States Helped Unleash Fundamentalist Islam », « Eyeing Moscow’s Islamic « Underbelly », ») d’inciter à des mouvements séparatistes violents et extrémistes religieux, de déstabiliser ces pays pacifiques d’Asie centrale, de fomenter des « révolutions de couleur » (comme cela a été essayé, mais a échoué récemment au Kazakhstan), et de concevoir un putsch sanglant, dans ces pays, similaire à celui incité en Ukraine en 2014, avec les guerres dévastatrices qui ont suivi.

Ces djihadistes infiltrés se répandraient et continueraient à inciter à provoquer des mouvements séparatistes violents, puis au sein de la Fédération de Russie elle-même, avec le Bachkortostan et le Tartarstan sur la Volga, avec de grandes populations islamiques, encore une fois, vivant également jusqu’à présent pacifiquement avec d’autres citoyens religieux et ethniques extrêmement divers. Si elle réussit à inciter les mouvements séparatistes sur la Volga, la Russie pourrait être isolée des ressources extrêmement riches de la Sibérie, et réduite à moins de la région de la France, et appauvrie en conséquence.

Bien que la Russie puisse être consciente de cet agenda occidental mortel, la militarisation des Baltiques enragés russophobes, vers le Nord, la Lettonie, la Lituanie et l’Estonie, et la récente adhésion de la Finlande et de la Suède à l’OTAN, avec le projet « Steadfast Defender 2024 », comprenant 31 participants à l’OTAN, menacera la Russie du nord et de l’ouest, réduisant sa capacité à se protéger contre les menaces de voisins déstabilisés de l’Asie centrale et exigeant que la Russie se batte pour sa survie sur deux fronts.

Bien que Brzezinski, dans « The Grand Chessboard » (Le grand échiquier), décrive un partenariat entre la Russie et la Chine comme une catastrophe à éviter à tout prix, la provocation de la Russie par l’OTAN a forcé une guerre entre la Russie et l’Ukraine, que Brzezinski a farouchement préconisée afin d’isoler la Russie de l’Europe.

Bien que l’amitié entre la Russie et la Chine semble protéger la Russie de la crise susmentionnée, du moins maintenant, si l’agenda mortel décrit par Paul Craig Roberts devient une réalité, l’infiltration des djihadistes se propagerait probablement à la Chine, qui compte également une grande population islamique, vivant jusqu’à présent pacifiquement avec des citoyens diversifiés.

Cependant comme des mouvements séparatistes violents, provoqués de l’extérieur, se sont déjà produits au Xinjiang, dans l’ouest de la Chine, ils pourraient être exacerbés par de nouvelles infiltrations extérieures de djihadistes et se propager dans toute la Chine. De plus, la partie orientale de la Chine pourrait être menacée de manière existentielle par le nouvel « Axe » du Japon, de la Corée du Sud et des États-Unis, menaçant la survie de la Chine, et forçant à nouveau la Chine à détourner ses défenses de l’Ouest vers l’Est, augmentant sa vulnérabilité et diminuant sa capacité à aider la Russie, au milieu du chaos endémique créé par le plan Brzezinski, et de l’agenda néoconservien actuel de Washington, la domination mondiale.

Ce programme de déstabilisation et de destruction de la Russie et de la Chine, ainsi que le vol de leurs ressources phénoménales, a un problème mortel : la Russie et la Chine sont toutes deux des puissances nucléaires, et bien que, en dernier recours, la Russie ait déclaré que si son existence est compromise, elle utilisera son arsenal nucléaire. De toute évidence, les néoconservateurs de Washington et son feu « conseiller à la sécurité nationale » Zbigniew Brzezinski n’ont aucun inconvénient à exterminer toute l’humanité dans un holocauste nucléaire de leur création.

Carla Stea

 

Article original en anglais : Brzezinski’s Barbaric Dream. The Israeli-Gaza Conflict is the Beginning of A Broader War, “Spreading Towards Iran”: Dr. Paul C. Roberts , le 3 fevrier 2024

Traduit par Maya pour Mondialisation.ca



Articles Par : Carla Stea

A propos :

Author and Geopolitical analyst Carla Stea is Global Research's Correspondent at United Nations headquarters, New York, NY.

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