Le Venezuela, le Nicaragua et la Bolivie accordent l’asile politique à Edward Snowden

« Moi, Edward Snowden, citoyen des Etats-Unis, vous écris pour demander l’asile à la république du Nicaragua étant donné le risque que je cours d’être poursuivi par le gouvernement et ses agents » (...) « Etant donné les circonstances, il est improbable que j’aie un procès juste ou que je sois traité de façon convenable avant le procès, et je risque la prison à vie ou même la mort » (..) « Mon cas est très semblable à celui du soldat américain Bradley Manning, emprisonné et traité de manière inhumaine. « 

Ce 5 juillet à Caracas, lors des cérémonies des 202 ans d’indépendance du Venezuela, le président Nicolas Maduro a annoncé publiquement, comme l’a fait de son côté le président Ortega pour le Nicaragua, que le Venezuela a décidé de répondre favorablement à la demande d’asile politique présentée par le citoyen états-unien Edward Snowden.

Il a précisé que d’autres pays latino-américains agiront de même pour protéger le jeune informaticien de la persécution du gouvernement Obama et a salué celui qui est devenu un héros universel des libertés citoyennes en dénonçant le système mondial d’espionnage des communications, téléphonie et internet par la CIA (notamment dirigé contre les gouvernements européens). « Les États-Unis craignent les prochaines révélations de Snowden » a ajouté Maduro. Le 7 juillet le président Evo Morales a lui aussi annoncé sa décision de lui accorder l’asile politique vu les menaces dont il est l’objet, au cas où il en faisait la demande à la Bolivie.

Thank you, Venezuela !

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Le cinéaste Michael Moore a remercié le Venezuela, la Bolivie et le Nicaragua depuis son site www.michaelmoore.com  : « En offrant l’asile à Edward Snowden, vous aidez quelqu’un qui nous a tous aidés ici aux États-Unis ».

Le président du Comité d’Intelligence de la Chambre des Représentants des États-Unis, Mike Rogers, a annoncé sur CNN des représailles et des sanctions contre les nations latino-américaines.

L’hedomadaire allemand Der Spiegel a publié ce dimanche une entrevue dans laquelle Snowden explique que les espions de la NSA « travaillent la main dans la main avec les services secrets allemands et ceux de la la majorité des autres pays occidentaux et que cette étroite collaboration vise notamment à protéger des dirigeants politiques de l’indignation publique. »

Le quotidien brésilien O’Globo Paulo note que les documents libérés indiquent que le Brésil est un des principaux pays visés par le programme de surveillance de la NSA, aux côtés de la Chine, La Russie, l’Iran et le Pakistan. 2,3 milliards d’appels téléphoniques et de mails brésiliens ont été interceptés en dix ans. Le gouvernement de Dilma Roussef a d’ores et déjà exigé des explications à l’administration Obama.

Snowden se trouve depuis le 23 juin en zone de transit à Moscou. Alors que les Etats-Unis veulent l’emprisonner pour… “espionnage” et ont annulé son passeport, celui-ci avait déposé des demandes d’asile politique auprès d’une vingtaine de pays.

Le gouvernement français a refusé jeudi, sur instruction de Washington, de donner une suite favorable à sa demande.

Le président du Venezuela a rappelé que tout en persécutant Snowden, le  gouvernement des États-Unis maintient sous sa protection le terroriste Posada Carriles et refuse son extradition au Venezuela (ex-agent de la CIA, né cubain et naturalisé vénézuélien, auteur de plusieurs attentats à la bombe qui ont fait de nombreuses victimes civiles).

Maduro a par ailleurs confirmé qu’”un ministre très important nous a confirmé que c’est la CIA qui a donné l’ordre à la France, l’Italie et le Portugal de fermer leur espace aérien au président Evo Morales” le mardi 2 juillet alors que celui-ci rentrait du sommet des producteurs de gaz à Moscou.

Le président vénézuélien a rappelé que l’Union des Nations Sud-Américaines (UNASUR) réunie en urgence le 4 juillet à Cochabamba (Bolivie) attend des “explications et des excuses publiques de ces pays violateurs du droit international” dont la décision de dernière minute avait forcé le président de la Bolivie à atterrir d’urgence à Vienne lors d’une manoeuvre non dépourvue de risques, et à rester bloqué pendant treize heures avant de pouvoir redécoller à destination de son pays. (1)

T.D., Caracas, 8 juillet 2013

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4 juillet 2013, Cochabamba, Bolivie. Les présidents Nicolas Maduro (Venezuela), Cristina Fernandez (Argentine), Evo Morales (Bolivie) et Rafael Correa (Équateur) réunis avec les mouvements sociaux peu avant le sommet de l’UNASUR consacrée à l’atteinte au droit international dont a été victime Evo Morales.

Note :

(1) Lire http://venezuelainfos.wordpress.com/2013/07/05/face-a-une-amerique-du-sud-unie-et-souveraine-la-france-et-leurope-ridicules/

 



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