Le vrai visage du premier ministre grec Alexis Tsipras: rencontre de Netanyahou et adhésion à l’idée de faire de Jérusalem la capitale d’Israël

Alexis Tsipras, qui a mené l’« aile gauche » du mouvement SYRIZA contre le néolibéralisme, a révélé son vrai visage lors de sa récente visite en Israël.
Il a rallié les politiciens US pro‑israéliens qui feignent d’appuyer Netanyahou.
Rappelons‑nous que la plate‑forme électorale de Syriza préconisait la défense des droits des Palestiniens contre l’État d’Israël.
S’agirait‑il d’un « retournement complet » de la politique étrangère grecque vis‑à‑vis d’Israël?
Lors de sa rencontre avec les dirigeants israéliens au départ d’une visite de deux jours à Jérusalem et Ramallah, M. Tzipras a souligné l’importance des relations entre Israël et la Grèce et a montré que le partenariat entre les deux pays avait résisté aux changements survenus dans la sphère politique.
À Jérusalem, M. Tsipras a profité de sa rencontre avec le président israélien Reuven Rivlin pour signer le livre des visiteurs, écrivant : « Très honoré de me trouver dans votre capitale historique en présence de vos Excellences. »
En raison du conflit israélo‑palestinien persistant et du désaccord concernant Jérusalem, de nombreux pays refusent de reconnaître celle‑ci comme capitale d’Israël, et ce, au grand déplaisir d’Israël.
Un ancien diplomate israélien a dit que l’allusion de M. Tzipras à Jérusalem comme capitale d’Israël était « sans précédent, surtout de la part d’un dirigeant européen. »
Tal Shalev/i24news
« Le premier ministre grec Alexis Tsipras a signé le livre des invités du président Rivlin »
Au cours de son entretien avec M. Rivlin, M. Tsipras a aussi abordé la question de la montée du terrorisme partout dans le monde, affirmant que « dans la foulée des actes terroristes commis en Europe, nous nous devons d’envoyer un message à partir d’ici, de Jérusalem, pour dire que la coopération viendra à bout de l’extrémisme et de la haine. » (C’est nous qui soulignons.)
La question du terrorisme d’État pratiqué par Israël à l’endroit de la Palestine n’a pas été évoquée.
M. Rivlin a répondu en disant que « Daesh n’est pas seulement présent en Syrie et en Iraq, mais se répand partout dans le monde occidental, qui doit assumer ses responsabilités et dire qu’il est impossible de vivre dans un monde où existe Daesh. »
Au cours de la conférence de presse qui a suivi la rencontre des deux dirigeants, M. Netanyahou a déclaré qu’« il existe entre la Grèce et Israël un partenariat durable et florissant. Nous sommes deux pays aux racines anciennes ».
M. Tsipras a fait écho aux sentiments de M. Netanyahou pour ensuite aborder d’autres sujets d’importance pour les deux nations.
…
« Comme vous l’avez mentionné, il existe une affinité naturelle entre Israéliens et Grecs. Cela est tout à fait évident pour qui visite l’un ou l’autre de nos deux pays », lui a répondu M. Netanyahou.
(Tal Shalev, correspondant diplomatique d’i24news, i24news, 26 novembre 2015)
Alexis Tsipras a la mémoire courte. Il demeure muet sur les crimes contre l’humanité commis par Israël. Il cautionne tacitement la position de Netanyahou, qui assimile tout bonnement les Palestiniens à des terroristes. Il souscrit à l’idée de faire de Jérusalem la capitale d’Israël.
Il est dit dans le reportage d’i24news que « si Jérusalem avait des inquiétudes quant à l’aile gauche du mouvement SYRIZA, le sourire de M. Tzipras semble laisser croire qu’il n’y a aucune raison de s’en faire. » (C’est nous qui soulignons.) De l’avis de l’analyste du World Socialist Web Site (WSWS) Jean Shaoul :
Le premier ministre Benyamin Netanyahou se sert des attaques terroristes de Paris pour accroître les tensions au profit des intérêts géostratégiques d’Israël.
« Israël se tient au côté de la France dans la lutte contre l’islam radical, a‑t‑il déclaré au lendemain de la tuerie du vendredi. Toutes les formes de terrorisme doivent être condamnées et combattues également avec une détermination inébranlable. Ce n’est qu’avec une telle clarté morale que les forces de la civilisation pourront vaincre la sauvagerie du terrorisme. »
Netanyahou cherche une fois de plus à assimiler les Palestiniens à des terroristes. Après tout, c’est lui qui au lendemain de l’attaque terroriste de 2001 sur les tours du World Trade Center avait déclaré que c’était « très bien », car cela allait « susciter une vague de sympathie immédiate » pour Israël et sa guerre contre les Palestiniens. (Jean Shaoul, WSWS et Global Research, 18 novembre 2015)
Depuis le début d’octobre, les forces israéliennes ont tué 101 Palestiniens en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem et à Gaza. Cela s’est produit entre le jeudi 1er octobre et le jeudi 26 novembre 2015, comme le confirme le ministère de la Santé palestinien. Ce n’est pas là l’œuvre de Daesh, qui, comme par hasard, bénéficie du soutien d’Israël. Ces crimes ont été commis par les forces de sécurité israéliennes sur les ordres du gouvernement Netanyahou.
Michel Chossudovsky
Article original en anglais :
The True Face of Greek Prime Minister Alexis Tsipras: Meets up with Netanyahu, Endorses Jerusalem as Israel’s Capital, publié le 28 novembre 2015
Traduction par Jacques pour Mondialisation.ca