L’énigme des BRICS: Monde du Partage ou Partage du Monde?
« La plus grande gloire n’est pas de ne jamais tomber, mais de se relever à chaque chute ». Nelson Mandela
Résumé
Le titre proposé donne le sens de notre questionnement De fait, la réunion des BRICS a suscité bien des interrogations A l’instar des pays non retenus d’une façon incompréhensible et non des moindres comme l’Indonésie, le Vietnam ou le Nigeria, l’Algérie a été choquée de cette façon de procéder sans explication en absence de la publication des critères d’éligibilité ce qui nous aurait éviter avec la vingtaine de pays candidats bien des déconvenues. Bien que nous n’étions pas naïfs, nous nous accrochions à un « miracle diplomatique ». Il a fallu attendre la fin de la conférence pour le ministre russe des affaires étrangères annonce d’une façon assurée les critères qui nous semblent injustes et ont créé des frustrations pour les pays non retenus sans savoir au fond pourquoi ! ?
L’impression que je retire est que les tractations et les critères ne sont pas limpides et que des décisions d’admission ont été prises avant la réunion. Nous allons montrer que les critères retenus sont compréhensibles uniquement en comprenant que chaque pays vient avec ses protégés à faire admettre pour s’assurer son propre développement. Les pays non retenus n’ont pas démérité. Ils ont été écartés car ils ne sont pas indispensables pour le moment et à la limite, personne ne les a défendu objectivement ! Notre conviction est faite : Malgré toutes les louanges adressées aux BRICS pour sa « dimension humaine », un monde généreux du partage C’est un fait : ce n’est pas un monde du partage, mais un partage du monde avec toujours une oligarchie du savoir de la technologie et de la force comme dernier argument.
Les zones d’ombre
Des informations contradictoires, nous ne savons toujours pas le nombre des pays qui ont postulé à l’adhésion Nos ne savons quels sont les critères retenus. Naledi Pandor La ministre des affaires étrangères de l’Afrique du Sud a publié une liste de pays ayant déposé des demandes officielles d’adhésion à l’organisation des BRICS, parmi les pays arabes qui sont : l’Algérie, le Bahreïn, l’Égypte, le Koweït, le Maroc, la Palestine, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. Quant aux autres pays candidats sont le Bangladesh, l’Iran, le Kazakhstan, le Nigeria, le Sénégal, l’Éthiopie, la Biélorussie, la Bolivie, l’Argentine, le Venezuela, le Vietnam, Cuba, le Honduras, l’Indonésie et la Thaïlande » (1).
Le discours sans état d’âme de Serguei Lavrov ministre des affaires étrangères
Lors d’une conférence de presse le 24 août à l’issue du sommet des Sergueï Lavrov ministre russe des affaires étrangères a indiqué que « les considérations les plus importantes pour accepter l’adhésion d’un pays candidat étaient son prestige, son poids (politique), et bien sûr, sa position sur la scène internationale ». Parmi les idées communes aux pays des BRICS et leurs alliés se trouvent la nécessité de bâtir un monde multipolaire, de rendre les relations internationales plus justes Parmi les pays qui ont une position commune se trouvent ceux qui croient en la multipolarité, « Sur ce plan, les six pays, dont les noms ont été annoncés aujourd’hui, répondent pleinement à ces critères » » (2)
Pour lui aucun des pays ne remplit ces trois critères ! C’est d’autant plus discutable que les mots choisis peuvent donner lieu à des interprétations
Expansion des BRICS : six pays retenus
L’un des principaux résultats du 15e sommet des BRICS, organisé par l’Afrique du Sud, est la décision d’inviter six pays supplémentaires à rejoindre le groupe à compter de janvier 2024. Il s’agit de l’Argentine, de l’Éthiopie, de l’Iran, de l’Arabie saoudite, de l’Égypte et des Émirats arabes unis. Les cinq pays Bric représentent environ 42 % de la population mondiale et plus de 23 % du PIB mondial . Le groupe élargi représentera 46,5 % de la population mondiale. En utilisant les données du PIB du FMI , nous pouvons en déduire qu’il représentera environ 30 % du PIB mondial. Le Brics n’est pas une organisation (elle n’a ni siège, ni secrétariat, ni traité). Mais elle dispose d’une institution formelle détenue conjointement : la Nouvelle Banque de Développement » .
« Élargi, le groupe comptera pour 51 % de la production mondiale des énergies fossiles — charbon, pétrole et gaz, contre 31 % aujourd’hui. Trois nouveaux membres — l’Arabie saoudite, les Émirats arabes et l’Iran — figurent parmi les dix premiers producteurs de pétrole au monde. La Chine, l’Inde et l’Afrique du Sud sont parmi les dix premiers producteurs de charbon, alors que la Russie, l’Iran, la Chine et l’Arabie saoudite sont parmi les dix premiers producteurs de gaz naturel au niveau mondial. Porté par la Chine, qui représente autour de 70 % de la production mondiale de métaux rares, le groupe des BRICS compte également les pays avec les plus grands gisements des métaux rares au monde : le Brésil, la Russie, l’Inde et l’Afrique du Sud ». (3)
En examinant la composition et les ambitions des BTICS, rien ne les du G20 beaucoup plus structures au sein Le G20 créé en 1999 où le BRICS émarge avec en prime deux nouveaux l’Argentine et l’Arabie Saoudite est un forum intergouvernemental vise à favoriser la concertation internationale, en intégrant le principe d’un dialogue élargi tenant compte du poids économique croissant pris par un certain nombre de pays. En 2021, le G20 représente 75 % du commerce mondial, près des deux tiers de la population mondiale et plus de 80 % du produit mondial brut . C’est à se demander comment des pays peuvent faire partir de deux groupes aux ambitions politiques opposées
Pourquoi l’Algérie n’a pas été retenue?
Il faut tout d’abord ne pas essentialiser le débat. L’Algérie n’est pas le seul pays a être « recalé » L’Indonésie héritière de Soekarno l’un des fondateurs du mouvement des Non Alignés à Bandoeng ? . Le Nigéria, le Vietnam . ; Bahrein …La contribution suivante explique la déception et les fausses espérances que nous ont fait :ui nous avaient garanti, qu’il allaient appuyer la demande de l’Algérie. : « Bien que l’Algérie ait nourri des espoirs, sa candidature au sein des BRICS n’a pas été sélectionnée. Certains économistes algériens peinent à comprendre ce rejet dans la mesure où l’Ethiopie soit admise dans l’organisation alors qu’elle «pèse moins sur la scène économique africaine, avec un PIB d’un peu plus de 110 milliards de dollars en 2022, et un revenu annuel par habitant de 1.000 dollars» (4).
Dans ce contexte, le rejet des candidatures de pays comme le Nigeria, l’Algérie, l’Indonésie ou le Vietnam qui ont des économies plus puissantes que celles de l’Ethiopie semble incompréhensible. La Russie et la Chine ainsi que l’Afrique du Sud ont soutenu et depuis le début, la candidature de l’Algérie, ce n’est pas le cas des deux autres membres des Brics, le Brésil et l’Inde, qui auraient voté contre la candidature algérienne. L’Algérie « a pris acte de la décision annoncée par les dirigeants du BRICS, invitant six nouveaux pays à rejoindre le groupe en tant que première étape, avec la perspective d’ouvrir la voie à d’autres pays dans un avenir proche », a-t-il dit dans un discours très neutre. Au plan politique, l’Algérie partage les positions des BRICS sur la nécessité de bâtir un « ordre mondial juste et multipolaire basé sur le respect mutuel ».(4)
L’opacité des critères retenus par les BRICS
Reste à savoir quels sont les vrais critères , nonobstant la déclaration incompréhensible du ministre russe des affaires étrangères Plusieurs hypothèses son avancées. Le professeur Mebtoul avance que c’est le PIB il écrit :
« Il semblerait que l’indicateur déterminant, outre des considérations politiques et géostratégiques, ait été le produit intérieur brut avec un cas exceptionnel l’Ethiopie. Rappelons que le produit intérieur brut aux prix du marché vise à mesurer la richesse créée par tous les agents, privés et publics, sur un territoire national pendant une période donnée. Agrégat clé de la comptabilité nationale, il représente le résultat final de l’activité de production des unités productrices résidentes, mais devant l’éclater par branches pour une appréciation objective » 5.
« Pour les pays retenus comme nouveaux membres candidats nous avons par ordre décroissant :l’Arabie saoudite 1108 milliards de dollars; Argentine 632 milliards de dollars, Emirates 508 milliards de dollars, Egypte 404 milliards de dollars, Iran 388 milliards de dollars -Ethiopie 127 milliards de dollars. Pour les fondateurs des cinq pays des BRICS, nous aurons 25.914 milliards de dollars pour 2022 soit près de 26% du PIB mondial pour une population approchant 3,2 milliards d’habitants, Les nouveaux membres des BRICS représentent un PIB d’environ de 3167 milliards de dollars ce qui donne un total pour les 11 pays de 29.000 milliards de dollars soit 29% du PIB mondial pour 2022, pour une population approchant les 45% du total. » (5)
Les critères qui ont prévalu d’après mon analyse
Pour ma part le PIB n’a pas été le seul critère Chaque membre des BRICS a défendu évidemment ses intérêts dans ces conditions l’Algérie non seulement n’a pas été défendu mais en plus il semble que le Brésil et l’Inde se sont opposés La première chose que nous devons avoir en tête et que nous n’avons pas d’amis peut-être des ennemis nous devons connaître nos intérêts permanents Le refus de l’Algérie englobe aussi d’autres pays autrement plus puissants que l’Éthiopie que l’Égypte Je pense notamment à l’Indonésie un pays de 240 millions d’habitants bien développé la décision de ne pas l’intégrer est inexplicable sauf que il est possible que l’un des pays l’Inde ou la Chine ce soir opposé pour des problèmes de concurrence il en est de même du Vietnam un dragon de l’Asie du Sud-Est là encore l’explication autre économique ne repose que sur le refus de ce pays du fait qu’il doit gêner
Il faut ajouter qu’ ont été admis dans le club des BRICS trois pays qui ont des dettes abyssales je veux nommer l’Argentine l’Ethiopie et l’Egypte qui continuent à dépendre au FMI des financements Pour l’Argentine l’inflation bas des records avec une dette de 50 milliards de dollars. C’est un pays très proche à la fois idéologiquement géographiquement économiquement du Brésil D’ailleurs la déclaration le 3 aout de Lula ne laisse aucun doute que des décisions ont été prises avant le Sommet : « Il est « extrêmement important » que des pays tels que l’Arabie saoudite, l’Argentine et d’autres grands pays en développement rejoignent le bloc. Je considère qu’il est extrêmement important de permettre à d’autres pays qui répondent aux exigences des BRICS de rejoindre le groupe » (6)
De plus Lula avait annoncé dès le mardi 22 août qu’il souhaitait que l’Argentine puisse rejoindre les BRICS : On est amené à supposer que l’Argentine et l’Arabie Saoudite ont été coopté sans examen En ce qui concerne l’Éthiopie il semble que la Chine soit intervenue parce que l’Éthiopie pourrait être l’un des segments de la Route de la Soie On comprend pourquoi le Brésil de Lula la défend bec et ongles en la faisant profiter des futurs prêts de la Banque de BRICS dirigée par Dilma Roussef ancienne présidente du Brésil
S’agissant de l’Égypte la dette aussi est importante et plusieurs pays aident l’Égypte notamment les États-Unis mais ceci ne l’a pas empêché d’intégrer les BRICS parce que le poids historique culturel ( Misr Oum Eddounia) est important au Moyen-Orient mais que les BRICS gagnent en intégrant surtout qu’il pourrait intervenir dans la route de la soie voulue par la Chine pour sa façade méditerranéenne .
Il en est de même de l’Éthiopie dans le niveau dans le niveau de vie est très bas et où les famines sont récurrentes mais de par sa position géographique avec une vue sur la mer Rouge c’est une voie potentielle de passage de la Route de la Soie on comprend que la Chine tienne à son intégration Il est possible que La Chine soit intervenu dans le conflit latent concernant le partage des eaux du Nil On annoncé d’ailleurs le 28 aout la reprise des négociations entre l’Egypte et l’Ethiopie concernant les eaux du Nil
En ce qui concerne l’Iran il est défendu par la Russie pour des raisons à la fois de proximité d’aide dans la guerre que fait la Russie mais aussi l’Iran est défendu par la Chine pour avoir intervenu dans un accord avec l’Arabie Saoudite.
Justement l’Arabie Saoudite a été intégré du fait qu’elle a un poids économique à la rente pétrolière il faut savoir que la rencontre c’est 2000 milliards de dollars de plus elle permettra de procéder à la dedollarisation mettre fin aux pétrodollars que l’Arabie Saoudite exigeait pour ses ventes de pétrole L’ambivalence de la situation est que le pourvoyeur en armes pour l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes ce sont les Etats !
L’analyse de Dominique Delawarde
L’analyse suivante de Dominique Delawarde rejoint en partie la mienne . Il écrit : « À l’analyse, l’Iran était probablement le candidat le plus assuré d’entrer dans les BRICS parce qu’il appartient aussi à l’Organisation de Coopération de Shangaï, l’Iran, gros producteur de gaz et de pétrole, est aussi une pièce maîtresse pour assurer une stabilité géopolitique en Asie de l’Ouest. La stabilisation et le retour à la paix entre pays riverains du Golfe passaient par la réconciliation entre l’Iran et l’Arabie saoudite. Obtenue sous l’égide de la Chine, cette réconciliation qui est dans l’intérêt supérieur des BRICS Arabie saoudite et EAU naviguaient dans l’orbite US, contraints et forcés Ces deux pays ont trouvé des parrains et protecteurs qu’ils jugent moins nocifs à leurs intérêts. Les BRICS ont donc bien joué en admettant simultanément l’Iran, l’Arabie Saoudite et les EAU parmi eux. Arabie saoudite et EAU vont pouvoir jouer un rôle de premier plan dans la dédollarisation en vendant leur pétrole aux gros consommateurs que sont l’Inde et la Chine en monnaie nationale et non plus en dollars » (7).
« L’Argentine et l’Égypte, ont toujours eu un pied dans chaque camp. On notera que, dans les nouveaux arrivants, deux états sont aujourd’hui membres du G20 (l’Argentine et l’Arabie saoudite). Leur adhésion aux BRICS va renforcer la position des BRICS au sein du G20. Ils seront désormais 7 le G20 n’est plus la chasse gardée de l’occident global. S’agissant enfin de l’Égypte et de l’Éthiopie, chacun notera que ces deux pays sont en très forte opposition sur le problème de l’exploitation du Nil. Le meilleur moyen d’apaiser les tensions dans la région n’est-il pas de les admettre simultanément au BRICS le cas de l’Algérie, allié à la fidélité indéfectible, dont le PIB est supérieur à celui de l’Éthiopie. ne pose pas de problème urgent à résoudre qu’elle peut attendre une ou deux années de plus »(7).
D’autres sources affirment que l’Algérie aurait volontairement renoncé à son adhésion aux BRICS, par souci de préserver sa souveraineté nationale et sa politique de non-alignement. Maamar Farah avance une hypothèse intéressante celle de la non ingérence marque de fabrique de la politique étrangère du pays : « L’Algérie écrit-il, a manifesté son intérêt à rejoindre les BRICS d’abord parce qu’elle a considéré que son intérêt était de faire partie du groupe essentiellement pour des raisons économiques. D’autres sources affirment que l’Algérie aurait volontairement renoncé à son adhésion aux Brics, par souci de préserver sa souveraineté nationale et sa politique de non-alignement ». (8)
Les problèmes de fond des BRICS L’énigme de l’Inde
D’une façon inexorable, il arrivera un moment où la dimension politique sera importante au sein des BRICS concernant les relations avec l’Occident. Naturellement tout se joue entre les trois poids lourds : La Chine, la Russie et l’Inde ; Sans compter le Brésil qui joue sa propre partition en Amérique . Si les deux premiers ont globalement le même cap, il n’en est pas de même de l’Inde qui sera le maillon incertain du futur du fait que ce pays a toujours deux fers au feu Il ne veut pas se couper du monde occidental mais il a besoin de se développer ses préoccupations politiques passent au second plan.
En passant de cinq à onze pays, lit on sur le Monde les BRICS devraient pouvoir mieux défendre les intérêts du Sud global. (…) On peut en effet supposer que la coopération économique et financière entre les onze pays s’en trouvera accrue, en particulier grâce à la puissance des capacités d’investissement de l’Arabie saoudite et des Emirats. Les objectifs politiques en filigrane dans cette coalition sont, en revanche, moins réalistes. La décision de l’élargissement est une victoire pour le président chinois, Xi Jinping, qui en était le plus ardent partisan. S’il entend faire des BRICS à onze un instrument de sa rivalité avec les Etats-Unis cependant, il se heurtera à l’Inde et au Brésil, qui ne sont pas dans la même dynamique. La Chine veut faire des BRICS un concurrent du G7 » (9)
« L’élargissement avec notamment l’Iran renforce la dimension anti-occidentale du groupe. Justement au sein des BRICS, la position de l’Inde n’a pas toujours été aisée, À cela s’ajoute ses relations délicates avec la Chine, Dans un entretien politique Isabelle Saint-Mézard explique : « Si la Russie et la Chine ont investi dans la résurgence récente du groupe des BRICS, c’est parce qu’elles y ont vu un moyen supplémentaire de contester l’ordre international, de concurrencer le G7, voire de mobiliser divers États dans le monde qui se sentent laissés pour compte ou victimes des « Occidentaux ». L’Inde n’est pas mue par la même ambition « révisionniste » de l’ordre international ; concernant le G7 par exemple, elle se félicite plutôt d’être quasi-systématiquement invitée aux Sommets du groupe et d’y faire entendre sa voix et, avec elle, celles des Émergents. » (10)
Isabelle Saint-Mézard conclut :
« La position de l’Inde à l’intérieur des BRICS a varié au fil du temps et a paru, selon les circonstances, opportuniste, engagée ou, à l’inverse, malaisée. L’Inde a aussi bien vu l’intérêt qu’il y avait à mobiliser le potentiel financier des États-membres et a proposé, en 2012, la création d’une banque des BRICS : (…) Concrètement, l’Inde a continué de resserrer les liens avec les États-Unis, notamment dans le cadre de sa projection dans l’Indopacifique, tout en travaillant avec des États comme la Russie, l’Iran et même la Chine L’aggravation de la relation sino-américaine constitue elle-aussi un défi. Comment, en effet, échapper aux logiques de polarisation entre les deux puissances ? Plus précisément pour l’Inde, comment ne pas glisser dans un alignement sur les États-Unis quand sa propre relation avec la Chine est au plus bas et que le partenaire américain la sollicite toujours plus ? L’Inde souhaite une réforme des institutions en place pour que le monde en développement y soit mieux représenté .» (10)
« La Chine, elle, vise une refonte pour mettre à bas l’ordre international libéral dirigé par les États-Unis. Par contre l’Inde a cherché à renforcer ses liens avec la Russie grâce à diverses initiatives diplomatiques. L’affaiblissement de la Russie constitue un réel défi stratégique pour l’Inde l’Inde estime que la Russie constitue un pôle important et indispensable à l’instauration d’un ordre multipolaire, L’Afrique du Sud est certes un interlocuteur important de l’Inde en Afrique — elle accueille la plus grande diaspora indienne du continent et a longtemps été son premier partenaire commercial (…) Ce faisant, New Delhi espérait éviter l’intégration d’États qui, par leur antiaméricanisme. Cet activisme multilatéral est particulièrement marqué cette année, parce que l’Inde préside le G20 et qu’elle s’y investit beaucoup.(…)». (10)
Mais que l’on se fasse d’illusion; l’Inde est en train de préparer son intégration au Conseil de Sécurité .Ce pays est de loin plus important que les poids économiques voire militaires que deux des membres du Conseil de Sécurité
Conclusion
En définitive il nous parait que les BRICS sont des pays comme les autres Ni meilleurs ni pires que les pays occidentaux qui défendent leurs intérêts à la façon des États-Unis avec son plan Marshall. C’est un fait, ce n’est pas un monde du partage, mais un partage du monde ; Avec toujours une oligarchie du savoir de la technologie et de la force .Dans ces conditions que doit faire l’Algérie ? La première chose que nous devons avoir en tête et que nous n’avons pas d’amis peut-être des ennemis nous devons connaître nos intérêts permanents dans ces conditions le moment est venu tout d’abord de procéder à une réévaluation de notre rapport au monde
Un nécessaire aggiornamento ( révision du rapport au monde) est plus que jamais d’actualité si on veut affronter les défis du XXIE avec efficacité Ceci permettent de rentrer de plein-pied dans le XXIe siècle Peut-être nous devons réévaluer les positions qui peuvent paraitre dogmatiques du siècle dernier qui ne sont plus valables de nos jours . Nos ennemis d’hier peuvent être nos amis d’aujourd’hui et l’inverse L’intérêt permanent de l’Algérie devrait nous guider cela se fera avec la nécessité de rassembler le plus grand nombre autour d’une vision comment faire en sorte que l’Algérie s’en sorte en se mettant au travail, car au risque de me répéter nous ne pouvons pas rentrer dans le développement par effraction c’est un long travail de compétence de résilience de développement à marche forcée de nos qui nous permettra il faut le souhaiter, d’avoir une visibilité de plus en plus affirmée
Le regretté ministre de l‘Enseignement Supérieur Boubeker Belkaïd avait l’habitude de marteler que Le développement disait il, ce n’est pas ce le résultat final il faut voir ce qu’il a fallu investi comme travail , intelligence et résilience pour y arriver . Il a pris l’exemple de l’électricité en nous racontant une petite anecdote :
« C’est l’histoire d’un émigré qui a remarqué aux Galeries Lafayette un très beau lustre lumineux il décide de l’acheter avec ses économies De retour au pays il l’accroche difficilement au plafond en mettant le bouton coller au mur. Invita ses voisins du village en leur disant j’ai amené l’électricité venez voir ; Il appuya sur le bouton il ne se passe rien Très déçu, il pensa à une éventuelle tromperie . En fait il ne comprenait pas et là il expliquait avec sa pédagogie envoutante, pourquoi l’émigré ne savais pas que derrière l’électricité il faut d’abord explorer le sol, extraire le pétrole ou le gaz, le transporter et le transformer dans une centrale ensuite, le convertir le transporter, de ville en ville de quartier en quartier pour qu’il arrive derrière l’interrupteur et permette à l’émigré d’appuyer pour avoir de l’électricité ce qu’il avait fait quand il l’a essayé aux galeries Lafayette en France et c’est cela le développement.
C’est cette chaîne de valeur qui permet de nous voir que le résultat final toutes choses égales par ailleurs c’est ce défi que nous devons relever nous pouvons le faire nous devons le faire nous n’avons pas le choix ce que j’avais écrit dans un article précédent sur les BRICS est toujours valable avec notre travail notre résilience nous allons montrer pour reprendre le terme du ministre russe des affaires étrangères que nous pouvons mériter amplement les trois qualités les trois qualificatifs.
Pour mettre toutes les chances de notre côté, il sera utile de ne pas se disperser , sans aller jusqu’à créer une entité ,spécifique je propose dans un premier temps et en fonction de l’évolution la mise en place d’une force opérationnelle (task force) multidimensionnelle, qui aura à traiter de la mise en place d’un programme d’adhésion les enjeux en termes simples aux citoyens et aux citoyennes afin de les mobiliser. A titre d’exemple, le Nigéria pays « recalé » vient de décider de créer un ministère chargé de suivre toutes les étapes pour arriver à l’acceptation du Nigéria par les BRICS pour la prochaine session qui aura lieu à Kazan en Russie.
C’est le bilan de nos prouesses au bout des années qui nous séparent d’une adhésion méritée qui sera notre meilleur argument. le développement est un long chemin escarpé fait d’obstacles de détermination, de mobilisation du peuple dans sa totalité pour réussir les différents challenges : transition énergétique, sécurité hydrique, formation de qualité, C’est aussi le cap vers le travail bien fait et la nécessité de rendre compte et de respecter un timing au bout duquel nous serons éligibles à faire partie du train qui, sans doute aucun, nous mettra enfin sur les rails du développement.
Que les « adversaires » et tout celles et ceux qui applaudi à cette épreuve de recalage »se rassurent Le contre temps n’est pas un échec ; Jugez en plutôt : Pour la première fois l’Algérie est confronté à la réalité du monde, s’est mesuré aux grands ; Il a pris la mesure des amitiés de façade et de la dure morale de l’intérêt et du poids spécifique.
L’Algérie sait maintenant que la force technologique est la première des forces les critères à remplir l’accompagnement pour y arriver mais, dans tous les cas, notre responsabilité est pleine et entière. L’approche de s’arrimer à la locomotive des BRICS est assurément porteuse d’espérances. Cela ne sera pas facile, car il nous faudra penser avec les outils du XXIe siècle Nous allons continuer en doublant notre effort c’est un travail sur plusieurs années avec une mobilisation tous azimuts, sciences, économie ce sera, à l’évidence, un énorme chantier mobilisateur de toutes les énergies vives de la nation. Avec ou sans intégration la feuille de route et notamment le partenariat avec la Chine parait être la voie royale pour le développement Il est question de la transition énergétique et de sa mise en œuvre notamment en mettant en œuvre le transport avec des voitures électriques, des trains électriques, voire des bus et camions électriques graduellement.
Faire de l’Algérie un immense chantier est un objectif. Il faut redonner foi et convaincre par l’exemple les jeunes, que le rêve d’une Algérie nouvelle propulsée vers le futur est à notre portée et nous devons tous nous mobiliser pour réussir ce pari analogue à celui lancé par Boumediene le 24 février 1971. Nous devons faire nos preuves en développement des partenariats d’exception avec des pays leaders. Nous devons tout faire pour donner corps au plan de charge avec la Chine qui comprend, le Plan solaire, la locomotion électrique, 6000km de rail dont la transsaharienne Tam -Alger de 1900km ! C’est aussi le Plan Hydrogène qui doit remplacer le gaz naturel graduellement à partir dans dix ans..
Cela passe par la formation. La formation scientifique devra être concrétisée par des lycées d’excellence pour le développement des mathématiques Nous devons à marche forcée former au moins 100.000 scientifiques et technologues par an. Nous pouvons le faire, nous devons le faire. Le saut qualitatif multidimensionnel attendu est au prix de ce gigantesque effort de toute la nation à qui li faudra les enjeux existentiels car pour la première fois, nous pouvons faire ce saut qualitatif. La sentence de Neslon Mandela devrait être pour nous un mantra. Nous aurons souvent à subir des épreuves maintenant que nous décidons de sortir du cocon du conformisme. Nous devons chaque fois nous relever et être plus forts et déterminés pour avoir cette visibilité dont on nous dit qu’elle doit se parfaire..
Professeur émérite Chems Eddine Chitour
Ecole Polytechnique Alger
Notes :
3.https://theconversation.com/brics-expansion-six-more-nations-are-set-to-join-what-theyre-buying-into-212200?24 août 2023
4.https://www.arabnews.fr/node/417101/monde-arabe 26 aout
5.A Mebtoul : L’Echo d’Algérie Les six nouveaux membres des BRICS et la nouvelle recomposition du pouvoir économique mondial26 08 2023
6.https://lecourrier.vn/les-brics-peuvent-jouer-un-role-exceptionnel-au-niveau-mondial/1185393.html
8.Maamar Farah https://www.lesoirdalgerie.com/actualites/l-algerie-hors-des-brics-et-maintenant-104244 24-08-2023,
10.«Du côté indien, on n’attend plus grand chose de bon de la Chine», une conversation avec Isabelle Saint-Mézard | Le Grand Continent 25 aout 2023