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L’épouvantail Marine Le Pen : Le pouvoir réel est dans les mains du néo-libéralisme
Par Chems Eddine Chitour
Mondialisation.ca, 05 mai 2017

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«A force de tout voir l’on finit par tout supporter…A force de tout supporter l’on finit par tout tolérer… A force de tout tolérer l’on finit par tout accepter… A force de tout accepter l’on finit par tout approuver!»  Saint Augustin

Danièle Mitterrand a dit un jour dans une confidence comment le vrai pouvoir n’est pas celui du président: «Après 1981, je demandais à François Mitterrand:

«Pourquoi maintenant que tu en as le pouvoir ne fais-tu pas ce que tu avais promis? Il me répondait qu’il n’avait pas le pouvoir d’affronter la Banque mondiale, le capitalisme, le néolibéralisme. Qu’il avait gagné un gouvernement, mais non pas le pouvoir. J’appris ainsi qu’être le gouvernement, être président, ne sert pas à grand-chose dans ces sociétés sujettes, soumises au capitalisme. J’ai vécu l’expérience directement durant quatorze ans. En France, on élit, et les élus font des lois qu’ils n’ont jamais proposées et dont nous n’avons jamais voulu. La France est-elle une démocratie? Une puissance mondiale? Je le dis en tant que Française: cela ne veut rien dire».»

«Cette citation est donnée pour montrer qu’en fait, tout est sous contrôle, les puissances de l’argent peuvent créer des hommes de gauche, de droite, de l’extrême droite «rien ne change sur le fond». En fait, le problème n’est pas de savoir si Macron passera. C’est une certitude. Il y a 15 jours bien avant le premier tour j’avais la certitude que Macron devait passer.» (1)

Franklin Roosevelt, président des Etats Unis nous avait averti: «En politique, rien n’arrive par hasard. Chaque fois qu’un évènement survient, on peut être certain qu’il avait été prévu pour se dérouler ainsi.» N’étant pas à une contradiction près, pourvu qu’elle passe et ayant constaté que deux Français sur trois sont contre la sortie de l’euro, Marine Le Pen profite du deal signé avec Dupont Aignan pour rétropédaler parlant dans une confusion totale de monnaie nationale commune unique. Robert Menard maire d’une ville tenue par l’extrême droite apporte de l’eau au moulin en disant que ce n’est plus une priorité. La nièce aussi a donné le calendrier quelques années pour la sortie, en clair un mandat de cinq ans pour les négociations; il n’est plus question de retrait clair et net; Macron et Le Pen sont deux créatures créées par ceux qui tirent les ficelles. Leurs projets au fond sont identiques sauf que le carburant de Le Pen est le racisme ethnique et l’islam et l’autre, et plus insidieux, le racisme social qui fait lancer des travailleurs contre d’autres. Les politiques ont depuis bien des années mis en oeuvre une partie du programme FN: l’exclusion sous toutes ses formes, la montée des sentiments communautaires, l’opposition entre les salariés, l’accroissement de la précarité.

La kabbale contre Mélenchon

On fait le reproche à Mélenchon de travailler pour la troisième mi-temps avec ses déclarations où il s’engage pas d’une façon claire. Monsieur Mélenchon ne veut pas perdre le capitale des 19 ,58 % chèrement acquis et ne veut pas les disperser et s’affaiblir.

Théophraste R. du site Le Grand Soir déconstruit cette kabbale et renvoie dos à dos ceux qui versent des larmes de crocodile sur les risques de dérive de droits de l’homme ,dans la patrice censée être celle des Droits de l’Homme et du citoyen et tout ceux qui ont des &mois de gazelles effarouchées, il écrit : «Les mêmes qui ont reproché à J.-L.M. le vice rédhibitoire d’être un candidat «autoproclamé» le pressent avec fébrilité au lendemain du premier tour d’appeler à voter pour un candidat autoproclamé à qui cette critique n’est jamais faite (…) Les mêmes qui ont promu Marine Le Pen comme mâchoire utile pour un vote forcé, découvrent (les médias sont admirables dans ce rôle depuis quelques jours) que le FN est ce qu’en disait J.-L.M. quand il alla affronter (sous leurs quolibets et leurs croche-pieds) Marine Le Pen à Hénin-Beaumont il y a 5 ans. Les mêmes qui trouvaient bien des défauts à Macron et oubliaient de nous alerter sur M.L.P, s’avisent (J.-L.M. éliminé par elle) qu’elle est la peste brune et que Macron est tout propre, tout neuf. Les mêmes qui se sont acharnés contre J.-L.M. pendant la campagne électorale en épargnant Marine Le Pen supplient J.-L.M. de soutenir Macron contre elle » (2).

Les mêmes qui ont mis le feu à la plaine comptent sur J.-L.M., ses soutiens, ses électeurs pour éteindre l’incendie afin de pouvoir, eux et leurs pareils, installer leurs bureaux dans des palais intacts de la République distribués par le banquier. Les mêmes ont peur pour leur carrière plus que pour la France. A voir ces mêmes, pour qui J.-L.M. était l’adversaire principal, on comprend que le mot «chienlit» est une contraction de trois mots. Les mêmes nous disent déjà qu’être dégoûtés du règne des coquins et des copains, des traîtres à leur parole et à leur programme, des toutous de Merkel, des serviteurs de l’Otan, cela signifie voter pour le FN. Mais ils savent bien, ils en conviennent entre eux, que Marine Le Pen est leur créature, que J.-L.M. était l’antidote pour les présidentielles. Ils n’en ont pas voulu, comme ils n’en voudront pas pour les législatives, ce troisième tour qu’ils ont commencé à préparer avec les mêmes discours, le même ennemi. Macron sera élu le 7 mai, par la banque, les médias, les gogos et votre nouveau fonds de commerce: le frileux troupeau des chienlits» (2)

Dire non au désastre

Un texte bien écrit que celui d’Edwy Plenel, sauf qu’il semble jouer à se faire peur. Rassurons-le Macron passera; son texte est avant tout pédagogique:

«Contre Le Pen, nous voterons Macron le 7 mai. (…) Voter contre Le Pen en votant Macron, ce n’est pas voter pour le programme de ce dernier. C’est voter pour défendre la démocratie comme espace conflictuel, traversé d’intérêts divergents et de causes concurrentes, où peuvent s’exprimer librement ses contradictions, son pluralisme, sa diversité, ses revendications et ses espoirs, y compris face aux politiques d’une présidence Macron. Rien de tel avec l’extrême droite, dont nous avons suffisamment documenté sur Mediapart le programme électoral, l’héritage idéologique et les pratiques politiques pour savoir que ses postures démagogiques et racoleuses recouvrent une volonté explicite de remise en cause de nos valeurs républicaines communes – aussi imparfaite soit leur réalisation – de liberté, d’égalité et de fraternité. (…) » (3)

« C’est peu dire que nous étions prévenus. En janvier 2015, faisant le bilan de la première moitié du quinquennat de François Hollande dans l’un de nos ouvrages collectifs, Mediapart écrivait ceci: «La France est à la merci d’un accident historique: l’élection à la présidence de la République, en 2017, de la dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen. Il ne s’agit là ni de pronostic, ni de prévision, encore moins de pari. Simplement d’une analyse froide de l’ampleur sans précédent de la crise de représentation politique, de la dévitalisation de notre démocratie, de l’épuisement des projets tant au sein de la droite républicaine que des gauches de gouvernement ou radicale. Oui, ce dérèglement politique majeur rend possible l’accident électoral.» (3)

La double imposture

 Bruno Guigue a une position plus nette et plus rugueuse même si lui aussi ne donne pas de consigne de vote. Car l’électeur qui le suit doit bien voter, il renvoie dos à dos les deux impostures:

«Pour lutter contre l’extrême-droite, écrit-il, il faut aussi lutter contre Macron et ceux qui le soutiennent. Et si l’on veut purger la France du nationalisme identitaire, il faudra d’abord tordre le cou à l’oligarchie qui est son tas de fumier. C’était couru d’avance. A l’issue d’un premier tour truqué, nous voilà sommés de faire barrage au ´´fascisme´´. La boucle est bouclée. En contrôlant la presse, les milliardaires ont préempté le cerveau des électeurs. Le citoyen est conduit par la main, comme un enfant, vers l’urne où il déposera son bulletin ´´Macron´´. On lui dit qu’il faut le faire pour sauver la République, et il le croit. Aucun risque, l’élection du gigolo est assurée. Mais cela ne suffit pas. Il faut encore s’acharner sur ceux qui résistent au décervelage. (…)C’est la ´´libre circulation des capitaux´´, comme disent les traités européens. Les travailleurs sont mis en concurrence les uns avec les autres, et le capital se déplace là où les perspectives de profit sont les plus alléchantes. Porte-parole officiel de l’oligarchie, Jacques Attali a utilisé une belle formule. Cette affaire, a-t-il dit, est ´´anecdotique´´. Le pire, c’est que ce margoulin a raison. Ce drame qui frappe 700 familles, hélas, c’est l’écume des jours, c’est la rubrique des chiens écrasés du capitalisme. (;..) «  (4)

« Qu’on se le dise! Poursuit-il. Si vous ne votez pas pour le freluquet, c’est que vous êtes un copain des SS. ´´Non, pas ça, pas ça!´´ s’égosille en meeting le chouchou du Cac 40. A défaut de résister aux multinationales, Macron aura au moins inventé une parodie d’antifascisme, la gueulante au micro tenant lieu d’acte de résistance, avec sa voix éraillée de post-adolescent qui se prend pour Radio-Londres. Macron, rempart contre le ´´fascisme´´? On pourrait discuter de ce vocabulaire, mais si Le Pen c’est le fascisme, alors Macron c’est Von Papen. Que l’on sache, le Casanova de la finance est le serviteur attitré d’une oligarchie qui a sorti le FN de la naphtaline, l’a nourri au grain, et l’engraisse tous les jours en dévastant la société française. Même si elle en profite, ce n’est pas l’extrême-droite qui a mis les travailleurs en concurrence, détruit les emplois industriels et plié devant le diktat des marchés financiers. C’est cette même bourgeoisie, cramponnée à ses privilèges de classe, qui prétend aujourd’hui nous guérir d’un cancer dont elle est la cause. Qu’elle assume ses turpitudes! (…) Macron a besoin de Le Pen pour se faire élire, car il est minoritaire dans le pays. Le Pen a besoin de Macron pour occuper la fonction protestataire que le PS lui a offerte et que Mélenchon a failli lui ravir. Pour lutter contre l’extrême-droite, il faut aussi lutter contre Macron et ceux qui le soutiennent» (4)

Un éditorial de Réseau international nous apprend que:

«Les Français sont piégés, et ce n’est pas la première fois. La seule nouveauté aujourd’hui, c’est que c’est la première fois qu’ils en prennent conscience. (…) Pourquoi ce malaise aujourd’hui, alors que nous voyions venir la configuration actuelle depuis bien longtemps? Peut-être parce que les Français pensent qu’il est trop tard pour revenir en arrière, se sentant comme pris dans une nasse. (…) Il y a cependant un espoir. Non seulement certains Français n’auront rien oublié, mais ils en auront tiré des leçons. (…) Rappelons-nous ce que fut la stupeur du monde occidental pendant l’élection présidentielle américaine de 2000, avec les fraudes massives dans l’Etat de Floride en faveur de George W. Bush. D’autres pays dits démocratiques, comme l’Allemagne de Merkel, l’Autriche, l’Espagne et tant d’autres ont, par la suite, montré que les pratiques de fraudes électorales n’étaient pas l’apanage des républiques bananières. (…) Dans le cas présent, en France, la conclusion qui s’impose est la suivante: que vous votiez ou non, ou quel que soit le candidat pour lequel vous voterez, les jeux sont déjà faits. Si c’est Macron qui doit passer, il passera; si c’est Le Pen, ce sera Le Pen, tout le reste c’est du théâtre.» (5)

Ne voulant pas brusquer son électorat qu’il a eu tant de mal à rassembler quand même, un électeur sur cinq, Jean-Luc Mélenchon a mis en garde les électeurs de la «France insoumise» contre la «terrible erreur» «A mon avis, la France va se débarrasser de Marine Le Pen à cette élection présidentielle, et nous, dans un mois, nous allons tous ensemble nous débarrasser de la politique de M.Macron», a-t-il déclaré. «Le sondage fait auprès de ses soutiens montre qu’il y a trois tiers: un tiers pour soutenir Macron, un tiers vote blanc, un tiers pour l’abstention. Malgré cela tous les sondages prévoient 60% pour Macron et 40% pour Le Pen.

Deux projets qu’ils ne peuvent pas refuser «offerts» aux électeurs

 Macron sûr de lui ne négocie rien: «Lorsqu’il s’est mis en marche, Emmanuel Macron a dit qu’il ne croyait plus au clivage entre la gauche et la droite. Lorsqu’il est entré en campagne, il a expliqué que les anciens partis de gouvernement étaient pleins de trop de contradictions pour survivre à une compétition qui serait celle de la recomposition de la démocratie française. Bref, il admet de lui-même que le rapport de force 60/40 entre Marine Le Pen et lui, tel qu’il ressort des sondages, est l’expression d’une réalité qui n’a rien d’accidentelle. Emmanuel Macron, ce faisant, dit-il autre chose qu’une vérité d’évidence? Depuis dimanche dernier, il est clair en effet que le front républicain a vécu dans sa version traditionnelle(6).»

En fait, Macron semble être équidistant de deux extrêmes, une extrême droite qui promet le chaos, et une extrême gauche humaniste.

«Dans ce nouveau schéma qui oppose France fermée et France ouverte, on ne voit pas très bien la place réservée à cette gauche radicale à laquelle Jean-Luc Mélenchon et ses Insoumis viennent d’offrir un drapeau flambant neuf. A sa façon, Emmanuel Macron dédiabolise Marine Le Pen. Il l’installe dans le rôle auquel elle a toujours aspiré, c’est-à-dire celui de leader d’un rassemblement national ouvert aux débris d’une droite décomplexée (…) Sur cette base, en effet, la perspective d’une majorité absolue macronienne dans la future Assemblée nationale devient alors envisageable. (…) On peut tout reprocher à Emmanuel Macron, mais dans la partie qui se joue depuis quelques jours, il faut bien reconnaître que sa cohérence est entière là. Dans la défense un brin barbare de ses propres intérêts, dans la perception des futures lignes de force du grand jeu politique, il prend son risque comme le font d’ailleurs, dans leur registre propre, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, preuve que ceux-là aussi sont encore vivants. Bref, il assume. Mais personne ne pourra prétendre que, dans l’art de la conquête, il aura joué petit bras.» (6)

Les calculs politiciens de la droite

Pour la droite il vaut mieux avoir en face un candidat dont le programme n’est pas si différent de ce qu’ils proposent. Ils se font une virginité de chevaliers sans peur et sans reproche en appelant à voter contre Le Pen sachant que l’élection est pliée. Ce qui les intéresse c’est de revenir dans le jeu politique par une autre porte après la débâcle voulue par l’un des leurs Fillon pour ne pas le nommer. En gagnant les élections ils s’imposeront à Emmanuel Macron pour gérer leur cohabitation

Pour le site Challenges Emmanuel Macron est quasiment assuré de l’emporter le 7 mai, mais nombre d’électeurs LR rechignent à voter pour lui. Ils espèrent une victoire serrée. Avec quelques arrière-pensées. Pour l’heure, les enquêtes d’opinion (qui ne se sont pas beaucoup trompées) le créditent, selon les jours, selon les instituts, de 60% à 62% d’intentions de vote. Quand on regarde les reports de voix entre le premier et le second tour, on observe que les électeurs de Benoît Hamon jouent le jeu de la raison, de l’Europe, en se reportant à 80% pour Emmanuel Macron. Même si ses options sont beaucoup plus libérales, c’est un cousin. En revanche,… du côté des Républicains, les chiffres sont assez déconcertants, voir affligeants. Ils ne sont que 45% à déclarer voter Macron au deuxième tour, 31% devraient s’abstenir et 24% voter Le Pen! Pourtant, Emmanuel Macron est un cousin germain, un cousin très proche. Nombre d’économistes, d’élus républicains, de juppéistes, affirment que, dans le fond, il n’y a pas, sur les questions économiques et internationales, beaucoup de différences entre le programme d’AJ et celui d’EM!». (7)

On le voit, bien, certains dirigeants comme Alain Juppé, Bruno Le Maire, Thierry Solère, ont appelé à voter sans réserve pour Emmanuel Macron, demandant «qu’aucune voix ne manque «. Mais d’autres ont préféré les formules alambiquées. Ces derniers, comme nombre d’électeurs LR souhaitent une victoire serrée pour le candidat de En Marche!, que la droite puisse alors espérer une victoire. Et in fine imposer une cohabitation à Macron. Avec François Baroin comme Premier ministre!» (7)

Un dernier sondage concernant les élections législatives de juin donne pour les Républicains près de 200   sièges , une vingtaine pour le FN , moins d’une dizaine pour chacun, le PS et les ceux de la France insoumise

Un débat en forme de pugilat

Ce ne fut pas un débat entre présidentiables. Les journalistes Christophe Jakubyszyn et Nathalie Saint-Cricq ont été peu présents dans le débat d’entre deux tours. L’exercice du débat encadré par des journalistes est-il dépassé ?

« Inexistants », « inutiles », « portés disparus »… Christophe Jakubyszyn et Nathalie Saint-Cricq, les deux journalistes qui ont animé le débat d’entre deux-tours de la présidentielle n’ont pas vraiment su trouver leur place mercredi soir, et les critiques n’ont pas été tendres avec eux. En 1981, François Mitterrand voulait des journalistes très présents, ça a duré un quart d’heure avant de revenir au face à face traditionnel où les candidats débattent. C’est ce qu’attendent les téléspectateurs. Au bout d’un moment, ça devient compliqué de transiter à chaque fois par les journalistes alors qu’ils sont face à face. » En somme, les journalistes de ce débat deviennent les garants de l’égalité du temps de parole, accrochés à leur chronomètre ». (8)

Nous avons vu dès le départ la hargne de Le Pen qui est venu déverser sa logorrhée concernant les immigrés, les Arabes , et naturellement l’islam en nous rappelant la fameuse phrase de tous ses discours de Caton l’Ancien Delenda Carthago est   « Carthage doit être détruite » Mutatis mutandis Marine Le Pen d’une façon convulsive pourrait dire « Delenda Islam est » , «  L’Islam doit être détruit ». En fait elle est à plaindre mais elle ne peut rien faire contre son ADN reçu en héritage de son père un criminel de guerre passible d’un Tribunal Pénal International mais qui bénéficia de toutes les lois d’amnistie. Bref, avec Le Pen il n’y a pas eu de nouvelles annonces, sinon qu’elle a lamentablement cafouillé concernant « la sortie de l’Euro » convertie en monnaie commune et monnaie nationale. Elle donne l’exemple de la Grande Bretagne qui se porte mieux depuis qu’elle est sortie de l’euro, sauf que cette dernière avait sa propre monnaie.

Quand à Macron, il faut bien le dire une première lecture du discours qu’il développe est cohérente, mais dans ce genre de discours il est important de faire plusieurs lectures . Macron est un banquier il est là à sa façon non pas pour s’en prendre aux Arabes aux mélanodermes ni même aux musulmans, son combat c’est de mettre au pas les travailleurs, quelques soient leurs ethnies, et espérances religieuses Ce qui compte pour Macron est comment mettre au pas une armée d’esclave taillable et corvéable à merci.

Macron droit dans ses bottes n’en a cure, il renvoie dos à dos Mélenchon qui s’est proposé aussi pour le poste de Premier ministre à condition de tordre le bras à la loi El Khomri. Il vient que la démocratie a déjà cessé d’être une réalité.

«Ceux qui ont le pouvoir réel ne sont pas élus, et le public n’est pas informé de leurs décisions. Une suspension proclamée de la démocratie n’aurait pas manqué de provoquer une révolution. C’est pourquoi il a été décidé de maintenir une démocratie de façade (…) Les citoyens continuent à voter, mais leur vote a été vidé de tout contenu. Ils votent pour des responsables qui n’ont plus de pouvoir réel. Et c’est bien parce qu’il n’y a plus rien à décider que les programmes politiques de «droite» et de «gauche» en sont venus à tant se ressembler dans tous les pays occidentaux. Pour résumer, nous n’avons pas le choix du plat, mais nous avons le choix de la sauce. Le plat s’appelle «nouvel esclavage», avec sauce de droite pimentée ou sauce de gauche aigre-douce». (8)

La conclusion suivante tirée d’une publication du site « Résistance » nous explique en définitive les enjeux ; A savoir qu’ « on propose » aux électeurs et électrices de choisir entre la « peste Le Pen et le choléra Macron . Nous lisons : «On ne peut pas voter pour Marine Le Pen pour des raisons évidentes,   Mais ceux qui pensent voter Macron avec la bonne conscience de s’opposer à un quelconque « fascisme » se trompent lourdement. Ce ne sont pas les rêveries pseudo révolutionnaires qui font le fascisme, c’est la volonté de l’oligarchie financière de commander sans partage. Le représentant, aujourd’hui, sous nos yeux, de cette oligarchie financière s’appelle Emmanuel Macron. (9)

Comment peut-on s’apercevoir qu’il est l’homme de l’oligarchie ? Simplement en ouvrant les yeux sur ceux qui le soutiennent. La presse, qui est gérée par l’oligarchie, et ses principaux éditorialistes, n’ont que des mots d’amour à son égard tout en listant soigneusement ses ralliements. Pis, ils s’offusquent de ce que certains, tels Jean-Luc Mélenchon, osent ne pas se soumettre. (9)

Macron se voit entouré de tout ce que la politique anti populaire, depuis cinquante ans, a pu créer comme  dirigeants réactionnaires, c’est-à-dire toute la droite, toute la gauche, tout le centre !  Vous avez sans doute remarqué que notre petit banquier gère les ralliements sur le mode psychorigide : il n’envisage aucune négociation programmatique. Mieux, il nous a expliqué qu’il gouvernerait par ordonnances. Tous ceux qui s’apprêtent à voter pour lui en se réservant pour les élections législatives peuvent déjà commencer à pleurer. (9)

« Macron représente non seulement l’oligarchie en France mais aussi l’oligarchie mondialisée : il a été faire  allégeance à Berlin, à New-York, à Tel-Aviv, à l’Otan. Il a aussi déclaré qu’il interviendrait en Syrie, même sans mandat de l’ONU, tout en affirmant son hostilité à la Russie. Évidemment, il s’enthousiasme pour l’Union Européenne, qui est précisément le syndicat de l’oligarchie, et il soutient la mondialisation, les deux mâchoires à broyer les intérêts populaires » (9).

Rien de nouveau sous le soleil.  C’est un combat de titans entre des nationalismes chauvins mais sans grand rayon d’action  et le néo-libéralisme laminoir. Nous l’avons vu avec la montée du fascisme en Allemagne. Hitler élu démocratiquement fut dit -on adoubé par les banquiers quand  ils pensaient qu’ils le tenaient; sauf qu’Hitler ne respecta le deal . Le « monde » se retourna contre lui. Pourtant les peuples harassés  sont dans l’attente du Grand Soir qui tarde à venir. Les paroles de Saint  Augustin dont Le Pen doit savoir que c’est un « bougnoule » qui prononça ces phrases  vers l’an 400 à une époque où la France  n’existait pas, résonneront longtemps à nos oreilles. Elles nous mettent en garde contre les dangers des « accommodements  raisonnables »  sans  garde-fous. Nous sommes avertis.

Professeur Chems Eddine Chitour

Ecole Polytechnique Alger

 

 

Notes

1.https://blogs.mediapart.fr/semcheddine/blog/200417/les-elections-en-fr

2.Théophraste R.https://www.legrandsoir.info/spip. php?page=forum&id_breve=5421

3.Edwy Plenel https://www.mediapart.fr/journal/france/010517/dire-non-au-desastre

4.Bruno Guigue http://www.mondialisation.ca/la-double-imposture/5587557

5.http://reseauinternational.net/elections-presidentielles-malaise-general-sans-precedent-en-france/#lRCqB8dVVWWVJJ8u.99

6.https://www.challenges.fr/election-presidentielle-2017/presidentielle-2017-face-a-marine-le-pen-le-grand-reclassement-d-emmanuel-macron_470292

7.https://www.challenges.fr/election-presidentielle-2017/le-mauvais-calcul-des-fillonistes-ces-arbitres-du-second-tour-qui-revent-de-cohabitation_470300

8.http://www.20minutes.fr/television/2061867-20170504-debat-presidentiel-journalistes-pu-mieux-gerer-candidats

9.http://www.resistance-politique.fr/archives/3050

Article de référence :

http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur _chitour/265985-la-realite-du-pouvoir-est-ailleurs.html

 

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