Les anges meurent aussi

La petite revue de presse de Dominique

Jean-Pierre Maugendre – Le pape François, les pauvres et les migrants

La mort du pape François a provoqué un choc car, selon Jean-Pierre Maugendre, président de Renaissance Catholique, dont l’analyse (à 9’35 sur la vidéo) m’a paru une des plus intéressantes de toutes celles que j’ai vues passer, la papauté est une monarchie pontificale, donc la mort du monarque est une tragédie.

En écoutant les commentaires et analyses, je me suis dit qu’en fait sa mort souligne le fossé qui sépare les globalistes des souverainistes. Les premiers le couvrent d’éloge, les seconds sont au mieux réservés, au pire enchantés de le voir mort et espèrent que les cardinaux auront à cœur d’élire un pape moins disruptif et surtout plus inspiré par la doctrine de l’Eglise que par l’agenda mondialiste progressiste.

Le pape François était jésuite, il avait fait les vœux de pauvreté, chasteté et obéissance, il était habitué à une vie austère. Il a fait de la pauvreté l’idéal de son pontificat, il voulait « une église pauvre pour les pauvres », peut-être en partie à cause de l’état réel de pauvreté de l’Eglise catholique, une Eglise en difficulté, même si elle reste la première religion du monde. Le migrant a, pour ce pape, symbolisé cette pauvreté. Il a fait installer sur la place Saint Pierre un monument intitulé « Des anges inconscients de l’être » et représentant 140 migrants sur une embarcation. Il recommandait instamment à tous les gouvernants et les fidèles d’accueillir sans limites ces migrants qu’il considérait comme les plus grandes victimes de notre époque. « Un thème revient comme un refrain : il ne s’agit pas seulement de migrants. Et c’est vrai, il ne s’agit pas seulement d’étrangers, il s’agit de tous les habitants des périphéries existentielles qui, avec les migrants et les réfugiés, sont des victimes de la culture du déchet » a-t-il déclaré pendant la messe pontificale.

Pour Jean-Pierre Maugendre, il s’agit là « d’une confusion entre deux choses : le devoir personnel de chacun de venir en aide à son prochain et la responsabilité des décideurs de veiller au bien commun. Et sous cet aspect le Saint Père participe au climat général d’exaltation des droits individuels de la personne au détriment du bien commun ». Jean-Pierre Maugendre mentionne un document qui remonte à une quinzaine de jours qui « insistait sur le fait qu’on ne pouvait pas rentrer au Vatican comme ça ». Pourtant François invitait justement les pays « à laisser rentrer les migrants comme ça ». « L’éther des principes » et la réalité ne font pas toujours bon ménage, « et puis c’est facile d’être généreux avec les biens des autres », ajoute le président de Renaissance Catholique. Une grande confusion a régné dans ce pontificat entre la générosité et la justice et « des idées généreuses ont été mises en œuvre alors qu’elles n’étaient pas justes ».

La mission d’un pape est de conduire les âmes au salut, mais il existe bien sûr une doctrine sociale de l’Eglise et François a rappelé des vérité opportunes sur deux conflits ravageurs, en Ukraine et à Gaza.

François a été le pape de la rupture dans beaucoup de domaines, personnel, pastoral, liturgique. Il a voulu une « Eglise synodale », dans laquelle il faut écouter les fidèles. Mais les fidèles ont des parcours, des vérités et des idéaux différents. L’Occident et l’Afrique n’ont pas le même rapport à l’homosexualité, par exemple. Du coup l’unité de doctrine dans l’église a été rompue et partant l’unité de foi, et alors à quoi sert l’Eglise ? s’interroge Jean-Pierre Maugendre.

https://www.youtube.com/watch?v=h8mJGAj-Ebk

Le pape François et les « disparus » de la sale guerre en Argentine

Une amie m’a rappelé, après avoir lu cette revue de presse, que Jorge Bergoglio était Provincial des Jésuites en Argentine pendant le gouvernement militaire de 1976-1983. On ne dit pas de mal des morts, normalement, mais le comportement douteux de la hiérarchie de l’Eglise argentine et de Jorge Bergoglio lui-même, à l’époque de la sale guerre, ne peut pas ne pas avoir été absolument sans conséquence sur son pontificat.

Dans cette vidéo du site Mondialisation, le prof. Chossudovsky explique que l’Eglise catholique était très proche de la Junte et la soutenait dans ses efforts pour éradiquer le « gauchisme ». Cela incluait les prêtres de la Théologie de la Libération.

Au contraire du Chili, où le cardinal de Santiago du Chili a pris ouvertement position contre Pinochet ce qui a sauvé les religieux du pays.

Bien loin d’avoir promu la Théologie de la Libération, comme certains medias l’ont prétendu lors de son élection au pontificat, il s’y est opposé fermement et a sans doute même collaboré avec la junte pour écraser le mouvement.

En 2005, une avocate des droits humains, Myriam Bregman, a lancé des poursuites contre le Cardinal Bergoglio qui n’ont pas abouti par manque de preuves.

Quelques années plus tard, en 2010, les survivants de la « guerre sale » ont ouvertement accusé le cardinal Jorge Bergoglio de complicité dans l’enlèvement des prêtres Francisco Jalics et Orlando Yorio ainsi que de six membres de leur paroisse (qui ont « disparu) » selon El Mundo.

De fait, l’église d’Argentine a demandé pardon à deux reprises pour sa collusion avec la Junte, selon cet article du World Time : « L’Église catholique argentine s’est rendu compte que son comportement durant cette période sombre était si peu saint qu’en 2000, elle a présenté des excuses publiques pour ne pas avoir pris position contre les généraux. « Nous voulons confesser devant Dieu tout ce que nous avons fait de mal », a déclaré à l’époque la conférence épiscopale d’Argentine. « Nous partageons la douleur de tous et demandons à nouveau pardon à tous ceux que nous n’avons pas soutenus ou que nous n’avons pas soutenus comme nous aurions dû le faire », ont déclaré à nouveau les évêques argentins dans un communiqué l’année dernière, après que l’ancien dictateur Jorge Videla, qui purge actuellement une peine de prison à vie, a affirmé dans une interview qu’il avait reçu la bénédiction des principaux ecclésiastiques du pays pour les actions de son régime ».

Covid – Des « preuves » qui changent en fonction des agendas politiques peuvent-elles être scientifiques ?

Pour faire prendre conscience aux gens qu’ils colportent la propagande d’Etat sans s’en rendre compte, une question pertinente vaut mieux que mille arguments massues qui risquent d’engendrer des réflexes de défense, car les gens s’identifient d’autant plus aux histoires martelées à la TV qu’ils n’ont aucune connaissance du sujet traité. Lorsque j’ai appris avec consternation que Macron avait rendu obligatoire pour les nouveau-nés tous les vaccins existant sur le marché, j’ai demandé à mon petit-fils de 15 ans : « Si les vaccins sont scientifiques, comment expliques-tu que chaque pays ait une politique vaccinale différente ? » cela a suffi pour introduire dans son esprit le doute qui est la base de l’esprit critique.

Un nouvel exemple du caractère politique des soi-disant preuves scientifiques, nous est donné par le revirement du gouvernement étasunien sur l’origine du Covid. Personnellement je pense que le Covid n’a jamais existé en tant que tel, je pense que c’est la grippe annuelle qu’ils ont baptisée « pandémie du Covid » pour pouvoir faire avancer leur projet de gouvernement mondial et de contrôle des populations. Donc je n’ai jamais cru que le Covid était né d’un pangolin ou d’une chauve-souris, ou sorti d’un laboratoire de Wuhan, même si je pense qu’il y a des recherches sur les gains de fonction. Une chose est sure, vraie ou fausse il était en tout cas, il était interdit d’évoquer la seconde thèse sous peine d’être vilipendé, ostracisé et banni comme l’a été le professeur Montagnier, prix Nobel 2008. Le Parisien, un des principaux relais de la sainte parole gouvernementale explique « scientifiquement » que le professeur a tout simplement perdu les pédales, selon la Communauté scientifique.

Aujourd’hui, on apprend dans la matinale de Tocsin, de la bouche de Senta Depuydt, journaliste et Présidente de la section Children’s Health Defense (CHD) Europe, présidée par Robert F. Kennedy, Jr., que la thèse du Professeur Montagnier est devenue la thèse officielle de laMaison blanche.

Dans ce revirement étasunien, on trouve le rejet des masques, des confinements, de la distanciation sociale et la dénonciation du rôle joué par Fauci, mais pas un mot sur les vaccins ni sur Bill Gates…

Pendant l’opération Covid, le narratif officiel était dominé par Antony Fauci et Bill Gates (qui s’est fait autour de 50 milliards de dollars pendant la pandémie). Ils détenaient à eux deux pratiquement tous les pouvoirs, y compris financiers, dans le domaine de la santé, aux Etats-Unis et à l’OMS. Robert Kennedy Jr a d’ailleurs écrit un livre sur ces deux hommes, « Bill Gates, Antony Fauci, Big Pharma, leur guerre contre la santé publique et la démocratie ».

L’OMS est discréditée, mais son cadavre est toujours secoué des luttes internes « pour se partager le gâteau de tout ce business pandémique. En réalité, c’est une industrie, c’est une arnaque » souligne la journaliste, qui, en mars 2019, avait publié un article sur le plan mondial de la vaccination avec les moyens de surveillance physiques et financiers (global health security agenda) qui seraient mis en place, etc…

https://www.youtube.com/watch?v=TMZdsq6mLmw&t=2251s

Saïd Bouamama – La Stratégie états-unienne au Moyen-Orient

Le Moyen Orient est depuis toujours un lieu stratégique mondial parce qu’il est à l’intersection de 3 continents : l’Europe, l’Asie et l’Afrique. C’est pourquoi, au début du siècle dernier, la Grande Bretagne s’est alliée au Sionisme pour créer un état vassal dans la région pour contrôler la route de Indes, à contrecarrer l’émergence d’une nation arabe unie et à contrôler les flux de gaz et de pétrole. Le Etats-Unis ont pris la suite après la premièreguerre mondiale. La remise en cause de l’hégémonie étasunienne explique le redoublement de violence dans la région avec le génocide des Palestiniens, la neutralisation de l’Iran et de la Syrie, l’attaque du Liban et du Yémen…

En face la Résistance est elle-même en croissance rapide. Le 2 avril, une incursion israélienne à Daraa en Syrie a été confrontée à une résistance inédite. L’Iran a rejeté les ultimatums des Etats-Unis. Le Yémen a subi une cinquantaine de frappes US, mais ne faiblit pas. En Palestine, aussi, la résistance perdure, comme le montre l’appel du Front populaire de libération de la Palestine à la journée mondiale de mobilisation du 7 avril.

Malgré la disproportion des armes, comme dans les guerres du passé, la Résistance peut refluer mais elle ne disparait jamais.

https://www.youtube.com/watch?v=i9hrZmuCpAM

Laith Marouf – Le Hamas en Palestine et Ansar Allah au Yemen résistent plus que jamais

Deux vidéos qui montrent des assauts du Hamas dans des secteurs soi-disant occupés par Israël viennent d’être diffusées. Mais selon Laith Marouf [image à gauche], un journaliste palestinien à Free Palestine, dont la famille a été chassée de Haifa pendant la Nakba, les Sionistes ne veulent pas vaincre le Hamas, ils veulent éradiquer les Palestiniens à la racine, c’est-à-dire les enfants en tête, avec l’aide active de l’Occident collectif qui leur fournit des armes à volonté. Dans ce monde où la force fait loi, il faudrait une guerre plus large dans la région et des rebellions en Occident pour arrêter le génocide.

Israël aurait été battu sans peine sans l’aide militaire de l’Occident collectif. L’armée sioniste est forte dans les airs, mais très faible sur le terrain. Sa réputation a beaucoup souffert. Sa propagande ne prend plus. Les étudiants étasuniens se révoltent. L’Occident dégoûte de plus en plus le reste du monde.

Israël bombarde le Yémen avec les Etats-Unis, sans grand résultat. A la différence de la Syrie, le Yémen est majoritairement chiite tandis que ses ennemis sont sunnites (Arabie saoudite et les mercenaires somaliens, soudanais ou d’Isis et d’Al-Qaida qu’elle fait venir). Ils ne réussiront pas à vaincre Ansar Allah.

L’avancée d’Israël et de la Turquie en Syrie n’arrange pas non plus l’Arabie saoudite, qui a beaucoup investi dans la destruction de la Syrie et qui craint de perdre du terrain en Syrie et du poids comme état client de Washington. Cette crainte la pousse à garder des relations avec l’Iran, car aucun des états du golfe n’est en mesure de se défendre tout seul.

Les Turcs sont présents partout en Syrie. Il y a des conseillers dans toutes les agglomérations et les ministères. Les Israéliens mettent la pression sur Al Jolani pour qu’il élimine les groupes palestiniens qui sont passés dans la clandestinité, ainsi que la contrebande d’armes vers le Hezbollah. Mais la Syrie dépend pour sa survie de la contrebande de gaz et essence avec le Liban et HTS a dû faire des concessions au Hezbollah en échange de ce trafic.

Les Américains, remplacés en Syrie par leurs états-clients turc et israélien, parlent de partir mais Laith Marouf pense qu’ils vont rester parce qu’ils ont peur que les Turcs et les Israéliens se battent entre eux ou s’entendent contre les Kurdes.

https://www.youtube.com/watch?v=xLvOIaEDC8k

The Duran – L’accord US-Iran progresse et la Russie en sera le garant

Les deux camps sont d’accord sur les objectifs. Ils diffèrent sur la méthode. Les Iraniens confient à la Russie leurs stocks d’uranium enrichie. Les Américains lèvent alors les sanctions tout en augmentant les contrôles en Iran. Si les Américains ne respectent pas leurs engagements la Russie rend les stocks à l’Iran. Les Russes sont présents en Iran et lui fournissent des armes et des systèmes de défense, mais l’Iran ne sera pas une puissance nucléaire.

Les trois acteurs veulent conclure cet accord. Mais aux Etats-Unis, en Israël et en Europe, il y a beaucoup de monde qui veut une guerre de changement de régime en Iran. Contrairement à ce qu’ils pensent, l’Iran n’est pas aussi faible que la Syrie. L’Iran est membre des BRICS, il a un partenariat stratégique avec la Russie avec des provisions sécuritaires et des relations économiques avec la Chine.

Les Etats-Unis ont trop étendu leur force et ils doivent la réduire. Et cet accord avec l’Iran est facile à conclure. Il serait tout aussi facile de conclure un accord avec la Chine sur Taiwan, en revenant simplement à la position antérieure. C’était possible aussi en Ukraine, avant l’entrée de Poutine dans le Donbass, et ça l’est peut-être encore. Mais il semble que les néocons n’ont pas de marche arrière. Ils doivent toujours aller plus loin dans l’escaladequoiqu’il en coûte (pas à eux, à leurs populations), comme dirait notre néocon en chef à nous Français, Emmanuel Macron…

https://www.youtube.comwatch?v=R5fa3ELZHTE&t=6s

2025 Spring Festival Gala – Danse calligraphique

Les Chinois savent allier la tradition et la modernité. C’est cela qui fait leur force actuelle. Tandis que nous, en rejetant le passé et l’avenir pour vivre, non pas dans le présent, ce qui serait un moindre mal, mais dans le court terme, l’avantage immédiat, nous avons tout perdu, non seulement notre prospérité mais notre dignité humaine…

https://www.youtube.com/watch?v=61j0EANjpbg

Films à l’arrache – Il y a quelqu’un chez nous

« Et Shéhérazade, après avoir raconté son histoire au sultan, obtint la vie sauve pour une journée de plus » Contes des mille et une nuits.

Une histoire de migrant qui aurait pu finir plus mal, en souvenir du Pape François.

https://www.youtube.com/watch?v=AJ2CidYJiIo

Dominique Muselet, Montreuil, 23 avril 2025

 



Articles Par : Dominique Muselet

A propos :

Dominique Muselet a passé la première partie de sa vie dans le Nord de la France. Après des études universitaires, elle a enseigné quelques années en Collège, avant de passer dans le monde de l'entreprise, à différents postes de direction. Elle a vécu dans plusieurs pays étrangers : Cameroun, Canada, Inde, Palestine/Israël, Mexique. Ces séjours prolongés dans des pays pour beaucoup soumis à l'impérialisme occidental, l'ont aidée à mieux comprendre les rapports de force géopolitiques. La tragédie que vivent les Palestiniens et leur lutte pour la liberté l'ont particulièrement touchée. Depuis qu'elle est revenue s'installer en France à Paris, elle s'efforce de partager sa large expérience économique, politique, géopolitique et spirituelle à travers ses traductions et ses articles.

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