Les Balkans subissent un remodelage géopolitique
M. Andrew Korybko, merci de votre disponibilité. Avant tout, pouvez-vous commencer par vous présenter à nos lecteurs italiens?
Je suis un analyste politique américain, vivant à Moscou ; j’habite et travaille en Russie depuis 6 ans. Je suis né et j’ai grandi à Cleveland, dans l’Ohio, et je suis diplômé de l’Université d’État de l’Ohio depuis 2010 en trois spécialités : Relations internationales, recherches internationales (Europe de l’Est), et langue russe. Après cela, je me suis rendu à Moscou où j’ai obtenu mon Master en Relations internationales auprès de l’Institut d’État des Relations Internationales de Moscou (Moscow State Institute of International Relations – MGIMO). J’ai suivi de près les événements internationaux au cours des cinq années écoulées, et je publie régulièrement des analyses des derniers événements qui se produisent dans le monde. J’ai en outre publié en 2015 mon premier livre, « Guerre Hybride : La stratégie indirecte et évolutive pour pousser aux renversements de régimes », et je me prépare à en publier un second, dont je ne serai pas le seul auteur, cet été, sur la géostratégie et la gestion de la perception du Pakistan au XXIème siècle.
Que représentent le changement de nom de la Macédoine, ainsi que la victoire du SDSM, pour la Macédoine du Nord, et, plus généralement, pour les Balkans?
La République de Macédoine – qui fut par le passé le nom officiel du pays, et dont on peut affirmer qu’elle l’est toujours légalement, puisque son nom a été modifié par des moyens illégaux suite à l’échec du référendum à ce sujet de satisfaire au seuil constitutionnel – est depuis quelques années victime d’une opération de changement de régime continue, qui vise à bloquer l’influence multipolaire dans les Balkans et à remodeler géopolitiquement la région. L’oléoduc TurkStream russe aurait en théorie pu être tracé en parallèle du projet de voie ferrée à grande vitesse des Routes de la Soie balkaniques, entre Budapest et le Pirée, si le premier ministre Gruevski était resté en fonction et que la guerre hybride contre la Macédoine n’avait jamais eu lieu ; c’est précisément du fait de l’immense impact stratégique que ces projets auraient eu sur la géopolitique européenne, et conséquemment sur la course de la Nouvelle guerre froide, que ladite campagne de déstabilisation a été lancée. Par ailleurs, la composition démographique de la Macédoine fait d’elle un terrain mature pour déclencher une déstabilisation depuis l’extérieur, et une cible de premier choix pour le projet de soi-disant « Grande Albanie », qui en l’occurrence rayerait la Macédoine de la carte et déclencherait une réaction en chaîne de changements géopolitiques dans la région, comme en Serbie et en Bosnie.
Le « changement de nom » récent ainsi que la victoire du SDSM [Union sociale-démocrate de Macédoine, NdT] représentent la réussite des objectifs les plus immédiats de l’opération de changement de régime, mais le projet des USA pour la Macédoine est loin d’être achevé. Le résultat final, dans la vision des stratèges étasuniens, est de « décentraliser » le pays en une suite de « cantons » albanais et macédoniens, avant de constituer une « fédéralisation » et enfin une partition, après laquelle l’État croupion restera géopolitiquement inapte, ou se verra annexé par la Bulgarie voisine. Les USA veulent récompenser leur État client albanais pour ses années de bons et loyaux services, et déclencher d’autres changements régionaux en Serbie et en Bosnie vis à vis du Kosovo et de la République serbe de Bosnie, et tous ces changement affaibliraient l’Europe et implanteraient plus profondément l’influence étasunienne, au travers de la tactique classique du diviser pour mieux régner. En outre, la Macédoine constitue un terrain de test pour perfectionner les technologies politiques qui seront appliquées ailleurs, comme l’application des toutes dernières techniques de Révolution de Couleur, et du « fédéralisme identitaire » (la « bosnification » des États multi-identitaires) : pour cette raison, l’étude des événements de cette région est particulièrement importante aux yeux des gens qui s’intéressent à ces processus de guerre hybride, car les mêmes techniques seront réutilisées sur d’autres théâtres mondiaux.
La Macédoine du Nord, pays qui est finalement petit et profondément divisé, peut sembler insignifiant dans l’équilibre du pouvoir sur la région des Balkans. À y regarder de plus près, les choses sont pourtant différentes. Quel sont le rôle et l’importance géopolitique de la République serbe de Bosnie sur l’échiquier des Balkans?
La Macédoine constitue un État pivot sur de nombreux plans. Sa situation géographique lui accorde un rôle de transit irremplaçable sur la Route de la Soie des Balkans projetée par la Chine, et sa démographie la rend exceptionnellement vulnérable à un conflit identitaire déclenché de l’extérieur, du type de celui que j’ai décrit dans mon réponse précédente. Ce qui va arriver en Macédoine va impacter le reste des Balkans, et par conséquent, l’Europe dans son ensemble, ce qui va porter à conséquences sur d’autres processus dans l’un des théâtres les plus importants de la Nouvelle guerre froide. Si les USA resserrent leur contrôle sur les Balkans, ils peuvent conserver le contrôle sur d’autres grandes puissances, telles que la Russie, l’Allemagne et la Turquie, par leur rôle dans cet espace pivot. Mais ils doivent également prendre garde à ne pas aller trop loin : générer un chaos incontrôlable pourrait leur faire subir des retours de flamme, et amener à des conséquences non voulues qui pourraient abîmer leurs intérêts.
Matthew Palmer, adjoint à l’assistant du secrétaire d’État des USA, dit que Belgrade et Pristina devaient s’inspirer de la Macédoine du Nord pour résoudre le problème du Kosovo. Pensez-vous que Belgrade sera poussée à agir dans cette direction dans un avenir proche?
Cette affirmation montrait clairement que les USA s’intéressent au remodelage géopolitique des Balkans, et veulent utiliser leur réussite en Macédoine comme précédent pour poursuivre le processus dans un futur proche. La « question du Kosovo » est complexe, car Vucic veut sincèrement parvenir à un accord pour satisfaire à ses parrains occidentaux, mais subit une pression intérieure importante pour ne pas le faire. Il a donc hésité à réaliser cette action décisive (et, il faut le dire, inconstitutionnelle). Il ne fait aucun doute que c’est dans cette direction que tout est orienté, mais on revient en fin de compte à une affaire de calendrier.
Vous dites : « Il ne fait aucun doute que c’est dans cette direction on que tout est orienté, mais on revient en fin de compte à une affaire de calendrier ». Pensez-vous que le destin du Kosovo soit déjà écrit et qu’il ne s’agit que d’une affaire de temps et d’opportunité pour que l’épée de Damoclès tombe sur la tête des peuples de Belgrade et de Serbie?
Malheureusement, oui, tout comme je pense que ce n’est qu’affaire de temps avant que la même chose se produise pour le peuple du Donbass. Sur ce second conflit, il est révélateur que Moscou ait facilité récemment l’acquisition de la citoyenneté russe aux habitants de cette région. Cette décision n’a pas été prise pour donner au pays un prétexte légal d’intervenir de manière conventionnelle (si elle avait voulu le faire au cours des cinq dernières années, elle aurait pu sauter sur n’importe quel prétexte), mais de donner aux gens une porte de sortie s’ils craignent les conséquences de la « réintégration » avec l’Ukraine, dans le cadre d’une « nouvelle Détente » convenue entre Moscou et Washington. Si la Russie semble s’être résignée à accepter ce que de nombreux observateurs décriraient comme une défaite stratégique dans le Donbass, il est difficile d’imaginer que la Serbie pourrait remporter une victoire stratégique au Kosovo, surtout avec le camp Bondsteel [une base militaire de l’OTAN, NdT] implanté là bas. Même si aucune reconnaissance formelle de sa soi-disant « indépendance » n’est accordée par Belgrade, le fait restera que la Serbie est incapable de libérer militairement le berceau historique de sa civilisation, et que la région restera sans doute occupée pour une durée indéterminée.
Il est évident qu’aux Balkans, on voit comme principaux acteurs États-Unis, l’Europe (quoique de manière plus limitée), la Russie, la Chine, la Turquie, et également l’Albanie (revigorée par son activisme en politique étrangère) se prêter à un grande lutte de pouvoir. Quels sont les différents intérêts de ces acteurs internationaux dans la région?
Les USA veulent bloquer l’expansion de l’influence russe et chinoise dans les Balkans, et l’Europe veut poursuivre l’intégration de la région dans le bloc. La Chine voit les Balkans comme une porte dérobée vers le marché européen, et la Russie considère surtout la région de par son rôle de transit pour faciliter ses exportations énergétiques vers les grands pays d’Europe de l’Ouest. La Turquie veut renforcer ses liens avec la minorité musulmane, et l’Albanie veut faire progresser sa grande vision stratégique vers une soi-disant « Grande Albanie ». Les objectifs des USA et de l’UE se recoupent, tout comme ceux de la Russie et de la Chine. Certains observateurs soupçonnent que la Turquie est favorable à la « Grande Albanie », mais on peut leur objecter que son intérêt pour ce projet s’est refroidi ces toutes dernières années, après qu’il fût révélé que le pays hébergeait des membres du mouvement Gülen, considérés par Ankara comme des menaces à sa sécurité nationale. Mais les USA sont absolument favorables à une « Grande Albanie » et œuvrent activement à en faire une réalité.
Quelles sont les plus grandes erreurs commises, ou susceptibles d’être commises par ces acteurs dans leurs approches des pays des Balkans?
Les USA s’appuient trop sur la force brute et les manipulations de coulisses, et l’UE est hypocrite : ses plaidoyers pour la « démocratie » ne ressemblent pas du tout à ce qu’elle implémente. La Chine a une approche orientée vers l’économie, mais comprend mal l’importance du soft power, et la Russie utilise trop le soft power sans bien comprendre l’importance des relations économiques concrètes avec ses partenaires, au delà de la sphère énergétique. On avait coutume de voir la Turquie comme inclinée vers la minorité musulmane de la région, mais elle a déjoué cette vision récemment, en concluant des accords mutuellement bénéfiques avec la Serbie et d’autres pays. L’Albanie, pour ce qui la concerne, fait peur à la région à cause de la mémoire restée vivace des nombreux actes terroristes commis par ceux qui luttaient au nom d’une « Grande Albanie »au Kosovo.
À la lumière des différents intérêts divergents et conflictuels en présence, le grand jeu dans les Balkans ne peut constituer qu’un jeu à somme nulle. Qui pensez-vous voir émerger victorieux?
Les deux joueurs importants autour de cette table sont les USA et la Chine. L’UE et l’Albanie constituent des alliés des USA, et la Russie est en partenariat avec la Chine. La Turquie tient lieu de joker dans ce jeu, mais n’est pas en mesure de peser de manière décisive sur les événements régionaux. L’inertie géopolitique pèse en faveur des intérêts étasuniens après les événements récents en Macédoine, et la résolution probable de la « question du Kosovo » en faveur des séparatistes albanais. Mais ces développements pourraient ne pas avoir d’effet notable quant à bloquer la diffusion de l’influence économique de la Chine dans la région. Le scénario le plus probable est celui qui verrait les Balkans remodelés géopolitiquement, selon le modèle ethno-centrique établi par Timothy Less, tout en se rapprochant économiquement de la Chine (chose contre-intuitive) malgré un accroissement probable de l’influence militaire étasunienne en parallèle.
M. Korybko, vos analyses géopolitiques sont basées sur une vision multipolaire du monde. Pouvez-vous expliquer aux lecteurs italiens quels sont les idées sous-jacentes à vos théories. Dans vos articles, vous parlez fréquemment de guerre hybride.
Je développe ce sujet dans mon article de 2017 sur la géopolitique du nouvel ordre mondial multipolaire du XXIe siècle, mais en bref, je crois que l’ère de l’unipolarité touche à sa fin, et que le monopole étasunien sur le pouvoir et l’influence est en train de se voir remplacé par un système moins centralisé, qui n’est pas encore complètement formé, mais dont les figures de proue sont la Russie et la Chine. C’est ce processus que les USA essaient de perturber, de contrôler, et/ou d’influencer, et c’est pour cela qu’ils fomentent des Guerres Hybrides en divers points du monde. Ces guerres hybrides sont des conflits identitaires provoqués de l’extérieur, qui visent à réaliser des ajustements de régime (concessions politiques), des changements de régime, ou une réinitialisation de régime (une réforme constitutionnelle du type de la « bosnification »sur un mode diviser pour régner). On trouve également d’autres composantes à la guerre hybride, ainsi que des manipulations informationnelles et économiques auxquelles les USA ont coutume de recourir, mais ma théorie est surtout centrée sur les tactiques mentionnées ci-dessus, ainsi que leur rôle dans le modelage de l’ordre mondial multipolaire en émergence.
Dans les Balkans, deux visions opposées de l’organisation du monde s’affrontent : une est unipolaire, et l’autre multipolaire. Quels sont les scénarios possibles dans cette matière si importante pour les enjeux internationaux de l’avenir? Quel est le meilleur scénario, et quel est le pire ?
En théorie, le meilleur scénario serait que les pays des Balkans se rassemblent et essayent d’arracher leur indépendance collective, mais c’est très improbable pour les raison évidentes ayant trait à des animosités historiques et l’existence d’États clients des USA. Le pire des scénarios serait que la région s’enfonce à nouveau dans une guerre en résultante du remodelage géopolitique étasunien, mais ce scénario est également peu probable, car les USA semblent garder la situation sous contrôle, au moins pour l’instant. Donc, la sortie la plus probable sera que des changements géopolitiques graduels vont se produire, mais que la région toujours plus divisée se rapproche économiquement de la Chine. Les Balkans pourraient également tomber sous l’influence de l’« Initiative des Trois Mers », menée par la Pologne, qui fonctionne comme un mandataire des USA en mode « diriger depuis l’arrière » dans l’espace centre et Est-européen.
Pourquoi les Balkans restent-ils si importants ?
Les Balkans ont toujours été importants, de par leur situation au croisement des chemins allemands, russes, turcs, et italiens, et tel sera toujours le cas.
L’un de vos articles – récemment publié pour Global Research – a pour titre : « La reconnaissance par la Russie de la Macédoine du Nord s’inscrit dans le projet des ‘nouveaux Balkans’ ». Pouvez-vous en dire plus sur ces « nouveaux Balkans », et sur le changement de paradigme de la Russie quant aux Balkans?
Le projet de « Nouveaux Balkans » fait référence à la vision de Timothy Less, qui veut « balkaniser » les Balkans suivant les lignes ethniques, chose que les stratèges russes semblent désormais résignés à considérer comme inévitable ; on le voit à leur passivité quant à la reconnaissance de la « Macédoine du Nord ». C’est un sens très semblable à ce que réalise la Russie au Moyen-Orient vis à vis du « Plan Yinon« d’« Israël » ; Moscou a compris qu’il vaut mieux faciliter passivement certains processus jusqu’à un certain degré, en espérant pouvoir les guider dans la direction des intérêts du pays. Cela ne signifie pas forcément que la Russie estime qu’il s’agit du meilleur projet pour chaque région, mais seulement qu’elle connaît ses propres limites et accepte qu’il serait bien trop coûteux de vouloir changer les choses. Par exemple, on voit la Russie travailler main dans la main avec les kurdes, malgré le fait qu’ils figurent parmi les principaux acteurs du « Plan Yinon », et elle travaille également avec les USA pour résoudre la « Question du Kosovo » d’une manière qui bénéficiera très probablement aux intérêts albanais ; dans les deux cas, elle estime qu’elle ne peut sur le fond rien y changer, et qu’elle devrait donc en tirer le meilleur parti, de manière aussi peu coûteuse que possible.
Un nouvel acteur est apparu dans les Balkans, en plus des USA et de la Fédération de Russie, mais il semble jouer en suivant une logique différente des premiers : il s’agit de la République Populaire de Chine. Comment Pékin peut-elle influencer l’avenir de cette région turbulente, passerelle entre l’Europe et l’Asie ?
La Chine considère les Balkans comme une porte dérobée menant aux grand marché européen, et répond aux besoins des peuples de la région par ses projets d’infrastructure : c’est pour cela qu’elle a aussi bien réussi son implantation là bas ces dernières années. Ses intentions ne sont qu’économiques, aucunement politiques, ce qui lui permet de passer au travers des processus géopolitiques qui se déroulent dans la région. Le modus operandi de la Chine est de nouer des partenariats avec des membres clés des administrations militaires, de renseignements, et diplomatiques (les « États profonds »), avec les élites économiques et politiques, en les laissant absolument libres de poursuivre leurs propres intérêts sans considération de leurs liens avec les USA ; cela les rend très réceptifs aux offres de Pékin. L’impact à long terme de ce processus, si il se poursuit – et c’est pour cela que les USA s’en préoccupent – est que la Chine pourrait un beau jour décider d’utiliser son influence économique à des fins politiques, et vienne défier le rôle de Washington dans ce coin stratégique de l’Europe, et donc sur l’ensemble du continent.
Et l’Europe? Par le passé, Bruxelles a laissé passer nombre d’opportunités dans les Balkans, et à présent l’UE apparaît comme incapable de développer une ligne de politique étrangères commune et autonome. Pourtant, l’Europe aurait beaucoup à gagner d’une situation stable et pacifique de la région.
L’UE est un projet économique et idéologique mené par une bande de bureaucrates non élus, souvent aveugles aux réalités géopolitiques concrètes de la région, et par conséquent incapables d’y saisir certaines opportunités. Au lieu de cela, menée par les désirs interconnectés de « libéraliser » ces sociétés au sens socio-économique, avant de les incorporer dans le bloc comme des États vassaux, elle offense régulièrement les peuples de la région de par ses tendances dictatoriales, ce qui explique la forte montée du scepticisme à son égard. En outre, l’UE ne constitue pas un acteur indépendant, et elle fonctionne en général de concert avec les USA, chose que nul n’a manqué de remarquer.
Des tensions dans les Balkans et des émeutes en Afrique du Nord. L’Italie semble dormir dans l’œil du cyclone. Quel rôle Rome peut-elle jouer dans les Balkans et dans un monde multipolaire ?
L’Italie est mieux positionnée pour jouer un rôle déterminant dans le contrôle de l’immigration illégale en provenance d’Afrique que pour influencer les processus géopolitiques sus-mentionnés dans les Balkans. Le mieux qu’elle puisse espérer est d’étendre son influence économique dans la région, et d’y devenir un acteur qui compte, pour un jour peut-être pouvoir rivaliser avec les autres grandes puissances qu’y sont l’Allemagne, la Russie, la Chine et la Turquie, mais ce scénario reste lointain. Quant à la multipolarité en général, la situation de l’Italie à la croisée des chemins afro-européens fait qu’elle a un rôle à jouer dans la connexion entre ces deux régions. Cela prendre sans doute la forme de constituer une avant-garde pour l’UE vis à vis du continent africain, et en particulier de la côte nord-africaine.
Article original en italien : revue Eurasia
Traduit par Vincent, relu par Hervé pour le Saker Francophone