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Les collabos de la Wehrmacht réhabilités en Ukraine
Par Jean-Marie Chauvier
Mondialisation.ca, 17 août 2007
Michel Collon.info 17 août 2007
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https://www.mondialisation.ca/les-collabos-de-la-wehrmacht-r-habilit-s-en-ukraine/6571

ROMAN CHOUKHEVITCH honoré en Ukraine pour son 100ème anniversaire
Ancien chef nationaliste, il fut commandant ukrainien de la Wehrmacht (bataillon « Nachtigall »), capitaine dans le Schuztmannshaft bataillon 201, puis commandant suprême de l’Armée d’Insurrection Ukrainienne. (UPA)

 
Réhabilité solennellement par le président Viktor Iouchtchenko, l’un des chefs historiques de l’OUN (Organisation des Nationalistes Ukrainiens) et commandant suprême de l’Armée d’Insurrection ukrainienne (UPA), ROMAN CHOUKHEVITCH, voit son 100ème anniversaire célébré en Ukraine.
Des cérémonies ont lieu en plusieurs endroits d’Ukraine occidentale, principalement à Lviv (Lvov, Lemberg) et à Kiev. C’est la figure d’un héros national légendaire qui se construit. Il avait résisté « aux deux totalitarismes » dit la nouvelle vérité officielle opposée à l’ancienne- soviétique- qui faisait de l’OUN et de l’UPA des « fascistes », une version aujourd’hui qualifiée de « calomnie stalinienne ».

C’est un moment important dans la formation de la Mémoire nationale en Ukraine, opposée à d’autres « mémoires »…

ROMAN CHOUKHEVITCH avant de commander l’UPA, fut chef de « Nachtigall » (Wehrmacht, juin 1941) engagée dans l’invasion hitlérienne de l’URSS le 22 juin 1941, et de la police nazie (SS) le Schutzmanshaft bataillon 201 affecté à la chasse aux Partisans (soviétiques) en Biélorussie en 1941-42.

Cet hommage à Choukhevitch s’inscrit dans une longue série.
 
Les anciens combattants de l’Armée Rouge, des organisations juives et des sources polonaises et russes contestent la vague de réhabilitations en cours de ce qu’ils considèrent comme des «criminels de guerre».

Les Polonais jugent l’UPA responsable de « massacres génocidaires » de dizaines de milliers de Polonis en Volhynie en 1943. Ces accusations sont rejetées par les sympathisants de l’OUN et de l’UPA qui ont désormais les faveurs du pouvoir à Kiev. 
 
Pour honorer la mémoire du GENERAL CHOUKHEVITCH, et de l’UPA se sont rassemblés les militants des organisations nationalistes et néo-nazies le 30 juin. Ils se sont heurtés aux contre-manifestants communistes et socialistes. Les forces spéciales anti-émeutes les ont séparés sans gros incident. Un tribunal a interdit les manifestations et une exposition de photos nationalistes. Le Parti socialiste a installé dans le centre-ville un piquet arborant la pancarte : « Choukhevitch, assassin du peuple ukrainien ». (Le commandant de l’UPA est accusé de meurtres de villageois ukrainiens) « Un Hauptschturmführer SS consacré héros de l’Ukraine » s’indigne l’hebdomadaire russophone libéral de Kiev « Stolitchnye Novosti ». Un autre journal signale que la réhabilitation de l’UPA fera l’objet d’un projet de loi de « Notre Ukraine », le parti du président Iouchtchenko. Dans leur ensemble, les médias de Kiev sont plutôt favorables. La campagne de réhabilitation est également appuyée par « ! Pora », l’organisation de choc de la « révolution orange ». A l’inverse, le parti des Régions, le PC (implantés à l’Est et au Sud) le PS dans une moindre mesure, sont hostiles aux initiatives du président Iouchtchenko. Celles-ci, et en général les réhabilitations de chefs nationalistes ou de légions SS dans divers pays d’Europe centrale et orientale (Estonie, Lettonie, Lituanie, Roumanie etc…), allant de pair avec le démontage de monuments aux « soldats libérateurs du nazisme » (soviétiques) sont observés en Occident assez favorablement. Ces réhabilitations permettent en effet de construire une nouvelle « mémoire nationale » axée sur la dénonciation des « crimes du communisme ». Les gouvernements et médias occidentaux évitent cependant de rappeler les aspects les moins sympathiques des nationalismes- comme leur rôle dans la Shoah. Leurs références traditionnelles aux SS, croix gammées et autres saluts hitlériens ne sont pas souhaitées, et les gouvernements est-européens s’! efforcent qu’ils n’apparaissent plus. Seules des minorités extrémistes conservent les symboles fascistes et nazis, et le terme « judéobolchévisme » est banni du vocabulaire.

Le 14 octobre seront célébrés les 65 ans de l’UPA, dont le président Iouchtchenko voudrait faire voter la reconnaissance officielle comme mouvement de résistance nationale, ce qui ne manquera pas de soulever de nouvelles controverses.

Sur ce rapport (historique et actuel) des Ukrainiens à la collaboration nazie, un dossier paraîtra dans « Le Monde Diplomatique » d’août. (Jean-Marie Chauvier)

http://www.shukhevych.netfirms.com/roman/shukhevych00ukr.htm  
(pour plus d’information sur Choukhevitch)

HOMMAGE A SIMON PETLIOURA :
à Poltava…et à Paris. Quelques remous.     

Depuis plusieurs années déjà, Simon Petlioura, l’un des leaders de la première république indépendante d’Ukraine (1918-20) et chef des armées nationalistes aux prises avec les « Rouges » et…les juifs pendant la guerre civile, a fait l’objet de nouvelles célébrations en Ukraine et en France.
A Poltava (Ukraine) un monument à Simon Petlioura sera érigé, la première pierre a été posée par le président Iouchtchenko qui, ces derniers jours a par ailleurs participé à divers séminaires et cérémonies sur le thème de la terreur bolchévique en Ukraine.

A Paris également, le leader nationaliste de la guerre civile Simon Petlioura a été honoré. Il y a eu quelques réactions…

Le 25 mai, 1926, Paris, le « terroriste juif » Sholom Schwartzbard assassine Simon Vassilievitch Petlioura, militant nationaliste (1879-1926)
France-Ukraine.com ?

Simon Petlioura – Homme politique ukrainien (Poltava, 1879 – Paris, 1926). Ministre de la Guerre de la République indépendante d’Ukraine en 1917, Petlioura devint président du directoire ukrainien et hetman (chef de l’armée) deux ans plus tard.

Proclamée en novembre 1917, la République autonome ukrainienne, dirigée depuis Kiev par Simon Petlioura, a face à elle, dès décembre 1917, une république soviétique d’Ukraine, soutenue par les bolcheviques, basée à Kharkiv et dirigée par Rakoski. Occupée jusqu’en décembre 1918 par les armées allemandes après la signature du traité de Brest-Litovsk (mars 1918), l’Ukraine, de nouveau dirigée par le gouvernement de Petlioura, voit se dérouler jusqu’en 1921 de violents combats qui opposent les armées blanches de Wrangel et Denikine aux bolcheviques.

En 1920, le gouvernement nationaliste s’allie avec la Pologne dans une guerre contre la Russie, mais l’avancée des troupes bolcheviques permet au gouvernement soviétique de prendre le contrôle de l’Ukraine. Chassé par les bolchevistes en 1920, Simon Petlioura se réfugia à Paris, où il périt assassiné, abattu à la terrasse d’un café du Quartier Latin, par un terroriste juif, Schwartzbard pour venger les pogroms organisés en Ukraine.
L’événement est vite devenu international. Les Américains juifs, par exemple, ont envoyé de l’argent pour couvrir les frais du procès pour Schwartzbard. A l’étonnement de certains et à la joie des autres, Schwartzbard fut acquitté.

Simon Petlioura est enterré au cimetière de Montparnasse à Paris.

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Lu sur www.menapress )

« Un tueur de Juifs ukrainien honoré sous l’Arc de Triomphe ! »

Jeudi 25 mai 2006 à 17 heures 30, s’est tenue, à Paris, sur la tombe du soldat inconnu, une commémoration en l’honneur de Simon Petlioura, ancien chef du gouvernement ukrainien pendant la courte indépendance de l’Ukraine, qui dura de 1918 à 1920. Petlioura fut responsable de l’organisation de pogromes qui causèrent la mort de milliers de Juifs en 1919 et 1920.

Cette commémoration s’est tenue en présence de l’ambassadeur d’Ukraine en France, Yuriy Sergeyev. Elle marquait le 80ème anniversaire de la mort du pogromiste ukrainien.

Des dizaines de massacres organisés de Juifs sont à mettre à l’actif de Petlioura et de son « Armée nationale ukrainienne ». Le premier d’entre eux eut lieu à Orinin, où 5 Juifs furent massacrés, des femmes juives violées et de nombreuses autres battues à coups de plat de sabre.

A Brazlav, ce sont 82 Juifs qui furent égorgés et 12 autres blessés, au cours d’une action d’extermination déclenchée par les alliés et les supplétifs de Petlioura. En 1920, des unités de l’armée de Simon Petlioura égorgèrent près de 700 Juifs et en blessèrent 800, au cours d’un pogrome qui eut lieu à Hodorkov (district de Kiev) et qui dura près de douze heures.

Le 25 mai 1926, à Paris, un Juif révolutionnaire du nom de Samuel Schwartzbard, abattit, de six coups de revolver, l’Ukrainien Petlioura, alors réfugié en France, pour venger sa famille décimée par ses pogromes. La Ligue contre les Pogroms, à laquelle adhérèrent notamment Albert Einstein et André Malraux, et qui deviendra plus tard la Ligue Internationale Contre le Racisme et l’Antisémitisme (LICRA), fut créée un an plus tard, suite à la médiatisation du procès de Schwartzbard, qui fut finalement acquitté par la cour d’assises de la Seine.

Un important dispositif policier avait été mis en place, ce jeudi, afin d’évacuer, sans préavis, les touristes présents sur toute l’esplanade de l’Arc de Triomphe au moment de la cérémonie. Une dizaine de militaires français, en treillis, étaient en outre postés dans le tunnel faisant la jonction entre les Champs-Élysées et l’Arc de Triomphe. Une représentation de la LICRA, emmenée par son président, Patrick Gaubert, par ailleurs député européen, a été refoulée par la police jusqu’à l’intersection de l’Avenue des Champs-Élysées et de la Rue de Presbourg.

Un correspondant officiel de la Metula News Agency a assisté à cette surprenante commémoration. Les officiels français lui ont demandé de quitter les lieux, mais le représentant de la Ména, ayant rétorqué qu’il ne quitterait les lieux que s’il était contraint de le faire par l’usage de la force, a finalement été le seul journaliste n’appartenant pas à l’organisation de cette commémoration à être en mesure de couvrir l’événement.

Des représentants de l’Etat français accompagnèrent la cérémonie, notamment en interprétant des morceaux de musique de circonstance.

NDLR : l’historiographie nationaliste ukrainienne, réhabilitant Petlioura, estime qu’il n’est pas responsable et aurait même tenté de limiter les pogromes perpétrés, dit-on, par toutes les armées de la guerre civile russe – blanche, rouge, anarchiste, nationalistes.

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