Les États-Unis encore humiliés: Les législateurs étasuniens appartiennent-t-il au lobby israélien?
Les Étasuniens ont été humiliés à maintes reprises par leurs représentants élus qui s’inclinent lâchement devant des groupes d’intérêts et trahissent le peuple étasunien. Toutefois l’humiliation publique des Étasuniens a atteint un sommet inégalé avec le comportement des membres républicains du Sénat dans l’audience de confirmation de Chuck Hagel au poste de secrétaire à de la Défense.
Quarante sénateurs républicains ont démontré clairement que non seulement ils refusent de servir les États-Unis avant de servir Israël, mais aussi qu’ils refusent de servir les deux pays de manière équivalente. Les républicains ont fait honte à tous les citoyens étasuniens en confirmé au monde entier qu’ils sont des auxiliaires détenus par le lobby israélien (Le lobby israélien n’est pas leur seul maître. Ils sont aussi la propriété de puissants groupes d’intérêts tels que Wall Street et le complexe militaro-industriel.)
Le lâche Lindsey Graham a eu le comportement le plus embarrassant. Tout en démontrant son total asservissement en rampant à plat ventre devant le lobby israélien, a mis Hagel au défi de nommer une seule personne au Congrès qui craint le lobby israélien.
À la place d’Hagel, j’aurais renoncé à la nomination et répondu : « Vous, sénateur Graham et vos 40 collègues lâches. » En fait, Hagel aurait pu répondre: le Congrès en entier, incluant Rand Paul qui prétend être différent, mais qui ne l’est pas.
La véritable question est la suivante : Qui au Congrès ne craint pas le lobby israélien?
La dévalorisation de Hagel est motivée par la peur de ce lobby.
Le pire des affronts jamais infligé par les représentants du peuple étasunien à l’armée étasunienne est sans doute le camouflage de l’attaque aérienne et par torpille d’Israël à l’endroit du navire américain USS Liberty en 1967. L’attaque israélienne n’a pas réussi à faire couler le USS Liberty, mais a tué et blessé la plupart des membres de l’équipage. Les survivants ont été réduits au silence et 12 ans se sont écoulés avant que l’un d’eux ne parle et révèle ce qui s’était produit (James Ennes, Assault On The Liberty). L’amiral Thomas Moorer, chef des opérations navales et chef d’état major des armées, n’a même pas réussi à faire admettre les faits par Washington.
Les faits sont maintenant bien connus, mais en ce qui concerne Washington, ce ne sont que lettres mortes. L’évènement dans sa totalité a été évacué dans un univers parallèle.
Pourquoi les sénateurs républicains cherchent à démolir Hagel pour Israël?
Premièrement, lorsque Hagel étai sénateur, il a refusé de se laisser intimider par le lobby israélien et a déclaré : « Je suis un sénateur étasunien et non pas un sénateur israélien » Autrement dit, Hagel fait quelque chose d’inadmissible. Il a dit qu’il représentait les intérêts des États-Unis, pas ceux d’Israël. La position de Hagel signifie que les intérêts des deux nations ne sont pas identiques, ce qui constitue une hérésie.
Deuxièmement Hagel ne croit pas que ce soit une bonne idée pour les États-Unis de commencer une guerre avec l’Iran ou de permettre à Israël de le faire. Cependant le gouvernement israélien et ses agents néoconservateurs tentent justement d’imposer une guerre contre l’Iran au régime Obama. Israël veut se débarrasser de l’Iran parce que l’Iran soutient le Hezbollah au Liban Sud, empêchant ainsi Israël d’annexer ce territoire et ses ressources aquifères et aussi parce que l’Iran soutient le Hamas, la seule organisation palestinienne qui essaie de s’opposer au vol complet de la Palestine par Israël, et ce bien que l’Iran n’ait jamais fourni d’armement efficace au Hamas.
Les deux organisations qui s’opposent à l’expansion territoriale d’Israël, le Hezbollah et le Hamas, représentent un grand nombre d’Arabes. Quoiqu’il en soit, les deux organisations, sur les ordres d’Israël, sont qualifiées d’« organisations terroristes » par le servile département d’État étasunien, lequel devrait en réalité s’appeler le département d’État israélien puisqu’il ne place jamais les intérêts des États-Unis devant ceux d’Israël.
En d’autres termes, Hagel ne s’est pas incliné. Il n’a pas dit combien il adore Israël et comment ce serait un honneur pour lui que de sacrifier tout autre intérêt à ceux d’Israël, comment il avait attendu toute sa vie pour avoir enfin la chance de servir Israël en tant que secrétaire à la défense des États-Unis.
Hagel n’est pas un opposant d’Israël. Il a simplement dit « je suis d’abord Étasunien », mais son manque de veule soumission est inacceptable pour le lobby israélien, qui l’a qualifié d’ « antisémite ».
Au contraire, Lindsey Graham a tout ce qu’il faut pour être le choix parfait de secrétaire étasunien à la défense pour Israël.
Graham se plierait en quatre pour servir le lobby israélien. Il mettrait les holàs et se comporterait avec un maximum de servilité envers une puissance étrangère afin d’humilier le président des États-Unis et son nominé, un ancien combattant et ancien sénateur qui pense tout simplement que le Congrès des États-Unis et le pouvoir exécutif devraient faire passer les intérêts étasuniens avant tout.
Le leader de la majorité au Sénat, le sénateur Reid, a utilisé les règles du sénat pour maintenir la candidature de Hagel. Si Lindsey Graham réussit à faire le sale boulot du lobby israélien, il offrira la défaite du président étasunien au premier ministre israélien, qui l’aura humilié pour ne pas avoir exécuté les ordres d’Israël d’attaquer l’Iran.
Les Étasuniens sont un peuple colonisé. Leur gouvernement représente les puissances coloniales : Wall Street, le lobby israélien, le complexe militaro-industriel, les intérêts agroalimentaires, pharmaceutiques, énergétiques, miniers et forestiers.
Deux des représentants élus qui ont réellement tenté de représenter le peuple étasunien, Ron Paul et Dennis Kucinich, ont réalisé que le gouvernement représentatif est un endroit peu accueillant pour ceux, peu nombreux, qui essaient de représenter les intérêts du peuple étasunien.
Tout comme Ron Paul, Dennis Kucinich et Gerald Celente, je me range du côté de nos pères fondateurs qui s’opposaient à l’engagement des États-Unis dans des guerres étrangères. Afin de prévenir cette implication, les pères fondateurs ont donné au Congrès le pouvoir de déclarer la guerre. Au fil des ans, le Congrès a graduellement cédé ce pouvoir au président, à tel point qu’il ne lui appartient plus. Le président peut maintenant commencer une guerre n’importe où, n’importe quand, simplement en déclarant que ceci n’est pas une guerre mais « une action militaire cinétique limitée dans le temps et l’espace ». Il peut tout aussi bien utiliser une autre terminologie qui n’a aucun sens.
Durant les premières années du XXIème siècle, le pouvoir exécutif des États-Unis a envahi deux pays, violé la souveraineté de cinq autres au cours d’opérations militaires et a établi des bases militaires en Afrique afin de contrecarrer la pénétration économique de la Chine sur le continent et de sécuriser les ressources naturelles pour les entreprises étasuniennes et européennes, augmentant ainsi les risques que des guerres éclatent. Si les républicains réussissent à bloquer la confirmation de Hagel comme ministre de secrétaire à la défense, cela intensifiera les perspectives d’une guerre avec l’Iran.
En renonçant à son pouvoir de guerre, le Congrès a perdu le contrôle des la bourse. Alors que le pouvoir exécutif cache de plus en plus d’informations aux comités de surveillance du Congrès, ce dernier s,affaiblit de plus en plus. Alors que la dette de guerre de Washington s’élève, les attaques de Washington contre le filet de sécurité social s’intensifiera. Les institutions gouvernementales offrant des services aux citoyens vont reculer alors que l’argent des impôts est davantage dirigé vers les coffres d’intérêts spéciaux et d’implications à l’étranger.
Le lien ténu entre le gouvernement étasunien et les intérêts de ses citoyens est en train de se rompre totalement.
Paul Craig Roberts
Article original en anglais : America Shamed Again: Are US Lawmakers “Owned” by the Israel Lobby? 19 février 2013
Traduction : Mondialisation.ca