Les Etats-Unis menacent le Pakistan de sanctions s’il ne renonce pas à son projet de gazoduc avec l’Iran.
Le département d’état des Etats-Unis a menacé Islamabad de sanctions si le pays persiste à construire un gazoduc de plusieurs milliers de milliards de dollars en collaboration avec l’Iran.
“Il y a fort à craindre que, si le projet suit son cours, nous soyons obligés de faire jouer le Iran Sanctions Act,” a annoncé la porte-parole du département de la secrétaire d’état, Victoria Nuland, lundi.
“Nous avons clairement fait part de nos inquiétudes aux Pakistanais,” a ajouté Nuland.
Le Iran Sanctions Act de 1996 permet aux Etats-Unis de bloquer les importations de n’importe quelle firme non étasunienne qui investirait plus de 20 millions par an dans le secteur du pétrole et du gaz iranien.
Nuland a dit que les Etats-Unis “soutenaient au Pakistan des projets énergétiques d’envergure qui permettraient d’augmenter de 900 megawatts la puissance du réseau électrique avant la fin de 2013.”
Les menaces ont été formulées le jour de l’inauguration de la dernière étape de la construction du pipeline Iran-Pakistan d’une valeur de plusieurs milliers de milliards de dollars qui doit transporter du gaz naturel d’Iran vers son voisin oriental.
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad et son homologue pakistanais Asif Ali Zardari participaient lundi à la cérémonie qui s’est déroulée à la frontière irano-pakistanaise.
Le gazoduc a pour but d’aider le Pakistan à répondre à des besoins croissants d’énergie dans un moment où ce pays de 180 millions d’habitants doit faire face à de sérieux problèmes de manque d’énergie.
Sur cette photo des techniciens sont en train de souder l’extrémité iranienne du pipeline de gaz Iran-Pakistan à la partie pakistanaise au cours de la cérémonie d’inauguration de la dernière étape du projet, le 11 mars 2013.
Par ailleurs le ministre du pétrole iranien Javad Owji a dit lundi que le Pakistan avait demandé à l’Iran de lui vendre davantage de gaz naturel, c’est à dire 30 millions de mètres cubes par jour au lieu des 21,5 millions précédents.
Owji a ajouté que l’Iran avait déjà dépensé 2000 milliards de dollars pour construire la partie du gazoduc qui se trouve du côté iranien de la frontière et que la section pakistanaise coûterait 3000 milliards de dollars.
Le 2 mars, Zardari a dit que Islamabad ne renoncerait au projet de pipeline à aucun prix.
Le président pakistanais a souligné que son gouvernement poursuivrait la construction du pipeline de gaz en dépit des menaces et des pressions étasuniennes.
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Traduction: Dominique Muselet
Route du gazoduc