Les Etats-Unis n’ont aucun droit d’attaquer l’Iran
Les plans d’attaques pour les bombardements aériens contre l’Iran dépassent les seuls lieux nucléaires et englobent la plus grande partie des infrastructures militaires du pays
Une telle attaque – dans le cas où elle serait ordonnée – prendrait bien sûr pour cible les bases de l’armée de l’air et de la marine, les bases de missiles ainsi que les centres de contrôle et de commandement de l’Iran.
Les Etats-Unis persistent à dire qu’ils ne planifient pas d’attaque militaire, et essayent de convaincre Téhéran d’arrêter l’enrichissement d’uranium. L’ONU a mis l’Iran en demeure d’arrêter son programme sous peine d’être confronté à des sanctions économiques. Pourtant des sources diplomatiques ont rapporté à la BBC que de hauts fonctionnaires du Central Command en Floride ont déjà arrêté leurs choix sur leurs objectifs à l’intérieur de l’Iran dans le cadre de leur plan B. Cette liste contient le centre d’enrichissement d’uranium de Natanz. Selon les sources d’informations, des installations à Isfahan, Arak et Bushehr sont aussi sur la liste des objectifs.
Deux déclencheurs
Frank Gardner, correspondant de la BBC pour les questions de sécurité, affirme que l’un des déclencheurs pour une telle offensive, sous-entend une quelconque confirmation que l’Iran développe des armes nucléaires – ce que celui-ci dément. L’autre déclencheur, ajoute notre correspondant, pourrait être une attaque contre les troupes US-américaines en Irak avec un grand nombre de victimes. Cela pourrait déclencher une vague de bombardements, si une telle attaque pouvait être directement attribuée à l’Iran.
Des bombardiers furtifs à grand rayon d’action de type B2 lanceraient des bombes «anti-bunker» pour percer ainsi l’installation de Natanz, qui est enfouie à environ 25 mètres sous terre. Frances Harrison, la correspondante de la BBC à Téhéran, affirme que la nouvelle de deux déclencheurs possibles pour une offensive militaire est un grand souci pour les Iraniens. Les autorités persistent à dire qu’il n’y a pas de raisons de s’inquiéter, mais néanmoins, les gens dans la rue s’inquiètent, dit-elle.
Deadline
En Iraq des officiers américains ont affirmé ce mois-ci encore, qu’ils possédaient des preuves que l’Iran livre des armes aux milices chiites irakiennes. Mais l’officier de plus haut grade de l’armée américaine a mis en doute cela plus tard, dans le sens où il a dit qu’ils avaient uniquement des preuves que des armes «made in Iran» avaient été utilisées en Irak. Le général Peter Pace, commandant en chef des forces alliées, a dit qu’il n’avait pas connaissance de preuves que le gouvernement iranien soit «clairement informé ou partie prenante». Auparavant le président Mahmoud Ahmadinejad avait dit que ces accusations n’étaient que des «excuses pour prolonger la présence [des troupes américaines] en Irak».
Des experts du Proche-Orient ont récemment exprimé leurs craintes sur les conséquences catastrophiques d’une telle offensive américaine contre l’Iran. L’ancien ambassadeur britannique à Téhéran, Sir Richard Dalton, a dit à la BBC que cela pourrait avoir l’effet inverse, puisque une attaque pourrait aussi encouragé le gouvernement iranien à développer des armes nucléaires à long terme.
L’Iran à repris l’enrichissement d’uranium dans le courrant de l’année dernière – un processus pour lequel du combustible pour des centrales électriques nucléaires, ou bien dans le cas d’un enrichissement plus élevé, pour des bombes atomiques peut être produit. Téhéran affirme que son programme est uniquement pour une utilisation civile, mais les pays de l’Ouest soupçonnent que l’Iran essaie de construire des armes nucléaires.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a exigé que l’Iran arrête son enrichissement d’uranium avant le 21 février. Au cas où il ne le ferait pas et que l’Agence internationale de l’énergie atomique le confirme, de nouvelles sanctions économiques seront prises en considération conformément à la résolution.
Source: BBC du 20 février 2007.