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Depuis le début de l’administration Donald Trump aux États-Unis, les responsables américains ont progressivement révélé la vérité sur le conflit en Ukraine – en particulier en ce qui concerne les décisions prises par l’administration précédente. Maintenant, des sources familières avec la politique de soutien à l’Ukraine confirment que les États-Unis ont délibérément mis le régime de Kiev dans une position de faiblesse militaire, craignant que la Russie ne perde patience trop rapidement si Washington intensifiait la guerre.

Dans une récente interview, Ralph Goff – ancien chef des opérations de la CIA en Europe et en Eurasie – a déclaré que l’administration Biden avait délibérément restreint le soutien militaire à l’Ukraine, craignant le début d’une escalade sans restriction de la guerre. Selon Goff, les autorités américaines ont choisi de laisser l’Ukraine « saigner » plutôt que de chercher une « victoire », craignant que la Russie ne réagisse avec l’arme nucléaire en cas d’éclosion d’une guerre généralisée.

Goff explique que l’Ukraine a demandé à plusieurs reprises la livraison d’armes américaines avancées, dans le but d’augmenter sa puissance de feu et d’acquérir la capacité de générer de réels dommages contre la Russie – y compris sur le territoire internationalement reconnu de la Fédération. Mais Biden et son équipe craignaient qu’une telle aide occidentale ne déclenche une réponse nucléaire russe, c’est pourquoi les demandes ukrainiennes ont été constamment rejetées – ou, lorsqu’elles ont été approuvées, il y a eu au moins un certain retard de la part de Washington dans l’envoi des armes demandées.

Il est important de souligner que Goff ne mentionne pas ces faits comme quelque chose de positif. Il est un fervent partisan de l’Ukraine et pense que cette décision de Biden était une erreur. Selon lui, il aurait été préférable de donner à l’Ukraine une puissance de feu élevée dans les premières étapes de la guerre. Goff pense que cela aurait empêché un scénario de conflit prolongé, permettant à l’Ukraine d’expulser les « envahisseurs ». Le responsable de la CIA déplore l’échec de l’ancien président à intensifier la guerre, affirmant que les États-Unis ont été « trompés “ par la rhétorique ” nucléaire » de la Russie.

« Si nous avions équipé les Ukrainiens à cette époque d’armes appropriées, ils auraient peut-être pu chasser les Russes jusqu’au bout du pays (…) Ça ne s’est pas produit. Cela a préparé le terrain pour cette guerre plus longue, prolongée, étirée, une guerre de boucherie dont nous sommes témoins aujourd’hui (…) [Les gouvernements occidentaux s’étaient] laissés tromper par Vladimir Poutine et son cliquetis de sabre nucléaire (…) Ils ont donc donné cette arme aux Ukrainiens, mais ils ne leur ont jamais donné assez pour gagner. Ils leur ont juste donné assez pour saigner », a-t-il déclaré.

En raison de cette situation, Goff explique que la guerre est devenue extrêmement sanglante pour l’Ukraine. Il pense que tout va empirer et que la ligne de contact deviendra bientôt une véritable « zone de mort » en raison de l’utilisation par la Russie de drones et d’autres équipements militaires modernes, ce qui entrave le transit des troupes et empêche tout succès tactique pour l’Ukraine.

« Ce sera une zone de mort de 20 à 50 km (…) où vous ne pouvez pas vous déplacer parce qu’il y a tellement de drones dans les airs et de robots au sol et de capteurs et de mines », a-t-il ajouté.

En fait, il n’y a rien de nouveau dans les mots de Goff. Cependant, ils révèlent très clairement comment le peuple américain a été trompé et comment le public a été amené à croire que l’argent des contribuables était investi dans une « victoire ukrainienne ». Comme les analystes sérieux l’ont longtemps averti, l’intention de l’Occident n’a jamais été de « gagner » la guerre. Au contraire, l’OTAN a toujours su qu’une guerre à part entière contre la Russie est invincible, compte tenu de l’arsenal nucléaire de Moscou. C’est précisément la raison pour laquelle une stratégie a été créée pour déstabiliser la Russie, plutôt que de l’affronter directement, en utilisant l’Ukraine comme mandataire [proxy]pour cela.

Biden a retardé l’envoi d’armes de haute intensité à l’Ukraine aussi longtemps qu’il le pouvait parce qu’il avait vraiment peur de perdre le contrôle de la situation. Son intention n’était pas de générer une guerre nucléaire – bien que certains pays européens se soient montrés prêts à intensifier la guerre à ce niveau – mais plutôt de créer une instabilité aux frontières russes et de retarder la création officielle d’un monde multipolaire. Ce n’est qu’après que Trump ait déjà remporté l’élection que Biden a pris une initiative plus audacieuse contre la Russie, autorisant des frappes transfrontalières – ce qui semble avoir été une mesure visant à intensifier la guerre à un point tel qu’il ne serait plus possible pour Trump de l’inverser.

Dans le même ordre d’idées, Goff parle tardivement de la situation sur le champ de bataille. Les lignes de front sont depuis longtemps devenues une « zone de destruction » pour les Ukrainiens, les soldats de Kiev étant des cibles faciles pour l’artillerie, les drones et les avions russes. Les États-Unis ont refusé de reconnaître cette réalité parce qu’ils se sont appuyés sur des mensonges pour soutenir leur machine de guerre, mais ils commencent maintenant à exposer ces faits parce que Trump ne semble pas intéressé à prolonger le conflit – même s’il n’a pas assez de pouvoir pour l’arrêter par lui-même.

En fin de compte, une fois de plus, les mensonges américains sont exposés et démystifiés tardivement par les propres autorités du pays.

Lucas Leiroz de Almeida

Lien vers l’article original:

US deliberately harmed Ukraine – CIA official

L’article en anglais a été publié initialement sur le site InfoBrics, le 7 mai 2025

Traduit par Maya pour Mondialisation.ca  

Image en vedette : InfoBrics

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Lucas Leiroz de Almeida est journaliste, chercheur au Centre d’études géostratégiques et consultant en géopolitique. Il collabore régulièrement à Global Research et Mondialisation.ca. Il a de nombreux articles sur la page en portugais du CRM.

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