Les glaciers himalayens ne fondent pas

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D’après un déluge d’articles récents, de la BBC et d’autres grands médias, les glaciers himalayens fondent à une allure record. C’est bien sûr interprété comme démontrant que le changement climatique s’effectue toujours à une vitesse de plus en plus grande, en dépit du fait que la température mondiale stagne depuis dix ans. Qu’est-ce qui pourrait bien expliquer le rapide recul des glaciers himalayens ? Rien du tout, puisque ces glaciers ne reculent pas. Un nouveau rapport, publié par un grand glaciologue indien, indique que les glaciers restent congelés et absolument intacts.

Le rapport de Vijay Kumar Raina, autrefois à l’Inspection Géologique de l’Inde, cherche à corriger les communications largement répandues, selon lesquelles les quelques 10.000 glaciers himalayens de l’Inde se réduisent rapidement à cause du changement climatique. Ce n’est pas vrai, dit Raina. Les rumeurs pourraient provenir du rapport de 2007 du Deuxième Groupe de Travail de la branche asiatique du Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (GIEC), qui prétend que les glaciers de l’Himalaya « diminuent plus vite que partout ailleurs dans le monde et, si le rythme actuel se maintient, la probabilité qu’ils aient disparu en 2035, et peut-être avant, est très élevée si le réchauffement de la Terre conserve son rythme actuel. » Cette fausse déclaration s’appuyait, évidemment, sur des relevés limités à seulement un petit nombre de glaciers.

Le rapport de Raina se sert des études publiées et des conclusions inédites d’une demie douzaine de groupes indiens, qui ont analysé les données de télédétection des satellites ou ont mené des enquêtes sur place dans des lieux éloignés, souvent à plus de 5000 mètres d’altitude. Bien que le rapport étudie un certain nombre de glaciers, deux particulièrement emblématiques se distinguent. Le premier est le Gangotri, un glacier de 30 km de long aux sources du Gange. Entre 1934 et 2003, ce glacier a reculé en moyenne de 70 pieds (22 mètres) par an, et perdu au total 5% de sa longueur. Mais, selon le rapport de Raina en 2004 et 2005 le recul a ralenti jusqu’à environ 12 mètres par an et, depuis septembre 2007, le Gangotri est « quasiment stable. »


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Le glacier Gangotri, aux sources du Gange, a reculé de quelques dizaines de mètres de 2004 à 2008. Photos fournies par VK Raina .

Le second glacier, le Siachin au Cachemire, est encore plus stable. Des racontars rapportés par la presse populaire, selon lesquels le Siachin aurait rétréci de pas moins de 50%, sont tout simplement bidons, dit Raina, dont le rapport note que le glacier « n’a montré aucun recul notable au cours des 50 dernières années. » Ces conclusions reposent en partie sur des mesures sur le terrain de l’écologiste Kireet Kumar, du GB Pant Institute of Himalayan Environment and Development d’Almora. Tout comme l’hystérie au sujet de la calotte glaciaire du Groenland, il semble que les histoires sur la disparition des glaciers soient un peu prématurées.

Selon un article de la revue Science, « plusieurs experts occidentaux, qui ont mené des études dans la région, sont d’accords avec l’analyse nuancée de Raina, même si elle entre en conflit avec ce qu’assume le GIEC sur l’Himalaya. » Ces conclusions, « extrêmement provocantes, » sont compatibles avec ce que j’ai appris indépendamment, » affirme Jeffrey S. Kargel, un glaciologue de l’Université de l’Arizona, à Tucson. De nombreux glaciers montagneux du Karakoram, à la frontière entre l’Inde et le Pakistan, « se sont stabilisés ou ont fait montre d’une progression énergique, » a-t-il dit en citant de nouvelles preuves recueillies par une équipe dirigée par Michael Bishop, un géomorphologue de montagne de l’Université du Nebraska.

Récemment rentré d’une expédition au K2, l’un des sommets les plus élevés du monde, le glaciologue canadien Kenneth Hewitt a dit avoir constaté l’avancée de cinq glaciers et le recul d’un seul. Ces indications « mettent en doute l’idée que, dans les hauteurs de l’Indus, les glaciers sont en train de fondre ‘’rapidement’’ et auront disparu dans 30 ans, » a déclaré Hewitt. « Il n’existe aucune signe étayant cette opinion et, de fait, la vitesse de recul a été moindre dans les trente dernières années qu’au cours des six dernières décennies. »

D’autres chercheurs et éminents experts ont élevé la voix à l’appui des conclusions de Raina. Selon le spécialiste des glaciers himalayens John « Jack » Shroder, la seule conclusion possible est que l’évaluation du GIEC sur l’Himalaya est « affreusement fausse. » Le chercheur de l’Université du Nebraska ajoute : « Ils ont été trop prompts à sauter sur la conclusion avec trop peu de données. »

 

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L’Himalaya reste gelé. Photo UNEP.

Le GIEC a aussi commis une bourde dans sa prévision de l’impact de la fonte des glaciers sur l’approvisionnement en eau, déclare Donald Alford, un hydrologue du Montana qui a récemment terminé une étude sur l’eau pour la Banque Mondiale. L’une des prédictions alarmantes du rapport du GIEC concerne la pénurie d’eau dans la région. « Nos données montrent que le Gange résulte principalement des pluies de la mousson, et tant que la mousson ne disparaîtra pas complètement, le Gange sera très semblable à ce qu’il est aujourd’hui. » La fonte glacière contribue au débit annuel pour seulement 3 à 4%, dit Kireet Kumar. Un autre pan de la propagande du catastrophisme climatique est démystifié.

Même devant les données montrant l’erreur de ses travaux, le GIEC semble incapable d’admettre avoir tort. Typiquement, Murari Lal, le président du Centre d’Analyse du Climat, de l’Énergie et du Développement Durable de New Delhi et le coordinateur principal, auteur du rapport 2007 de la branche asiatique du GIEC, rejettent l’idée que le GIEC s’est éloigné de la réalité sur les glaciers himalayens. D’un ton encore plus irrité, le président du GIEC Rajendra Pachauri, a accusé le ministère de l’environnement indien d’« arrogance, » pour son rapport qui affirme qu’il n’existe aucun signe montrant que le changement climatique a réduit les glaciers himalayens. Malheureusement pour les alarmistes du changement climatique, la vérité a émergé. Les glaciers de l’Himalaya restent congelés sans problème et ils ne sont pas prêts à disparaître de sitôt.

Prenez soin de vous, profitez de l’ère interglaciaire et demeurez sceptique.

Original : http://theresilientearth.com/?q=content/himalayan-glaciers-not-melting, 13 novembre 2009.    

Traduction : Pétrus Lombard



Articles Par : Doug L. Hoffman

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