Les inquiétantes failles de sécurité du nucléaire militaire américain

La sûreté semble trop souvent compromise dans le fameux laboratoire de Los Alamos.

Une fuite radioactive s’est produite le 8 juin et a été révélée pour la première fois cette semaine, rapporte ABC News. Bien que celle-ci ne présente a priori aucun risque pour le public, quinze personnes qui travaillent sur le site peuvent avoir été exposées à des niveaux de rayonnement dangereux provenant d’un échantillon de plutonium.

Le Laboratoire national de Los Alamos, dans l’État du Nouveau-Mexique, est l’un des plus célèbres centres de développement et de recherche américain. Il planche sur l’armement nucléaire du pays et, jusqu’en 2011, fabriquait les cœurs de plutonium utilisés pour déclencher des bombes atomiques.

Mais des problèmes répétés de sécurité ont interrompu cette production, limitant la capacité atomique du pays. L’incident du 8 juin a fait l’objet d’un rapport hebdomadaire d’un bureau de sécurité indépendant, chargé de surveiller les activités des laboratoires fédéraux à travers le pays.

Selon ce rapport, des détecteurs ont retenti lorsque l’un·e des employé·es a retiré ses gants à la suite du pesage et de l’emballage de poudre de plutonium. Une contamination importante a été relevée sur ses vêtements de protection, ses cheveux et sa peau. Le test aux écouvillons nasaux sont revenus positifs et un pic de radioactivité a été mesuré dans l’atmosphère de la pièce.

Problèmes à répétition

Le personnel chargé de la radioprotection aurait décontaminé l’ingénieur avec succès, alors que l’exposition potentielle de quatre autres salarié·es imposait la mise en place d’une suerveillance étroite.

ABC News rapporte que l’installation prévoit de reprendre et accélérer la production de noyaux de plutonium, jusqu’à en produire trente par an en 2026. Créatrice d’emplois et bénéficiant de milliards d’investissement pour la modernisation de sa structure, la mission est soutenue par de nombreux membres du Congrès du Nouveau-Mexique.

Elle suscite en revanche de vives critiques de la part des ONG de surveillance nucléaire, depuis longtemps préoccupées par des brèches et accidents sérieux et répétés, des délais manqués et des dépassements de coûts fréquents.

D’autres expriment leurs inquiétudes quant à la capacité du gouvernement fédéral à nettoyer la contamination résultant de décennies de fabrication de bombes et de recherche nucléaire.

Repéré par Bessma Sikouk sur ABC News

 

Image en vedette : Trinity, le premier test d’une bombe atomique de l’histoire, résultat du travail de Robert Oppenheimer et de l’équipe de Los Alamos dans les années 1940. | Los Alamos National Laboratory via flickr



Articles Par : Korii.

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