Les lanceurs d’alertes et les dénonciateurs de crimes tels Julian Assange sont les héros de notre temps.

Depuis l’arrestation de Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, le 11 avril à l’ambassade d’Equateur à Londres, et sa condamnation à 50 semaines de prison, il y a eu de nombreuses protestations, manifestations et appels pour la libération d’Assange dans le monde. Depuis son asile en Russie, Edward Snowden a rédigé une lettre lue publiquement à Berlin. En Suisse, un groupe d’avocats a demandé au Conseil fédéral d’accorder l’asile à Assange, car il est persécuté politiquement. Si une extradition vers les Etats-Unis devait se faire, il risque la torture et la peine de mort en raison de ses révélations sur les crimes de guerre perpétrés par ce pays. Assange lui-même a exprimé cette crainte à plusieurs reprises depuis sa fuite dans l’ambassade de l’Equateur. Dans les réseaux sociaux, on trouve de nombreux articles à ce sujet. Un grand nombre de médias mainstream, ayant à l’époque volontiers publié en première page les articles de WikiLeaks sur les crimes de guerre, font actuellement preuve d’une grande retenue dans leurs reportages.

Mais d’autres aspects doivent être pris en compte. Il s’agit de la protection des personnes découvrant des crimes de guerre, révélant à l’opinion publique des graves violations du droit international par des gouvernements. Il s’agit également du droit à la participation des citoyens à la vie publique, de protéger les personnes se souciant encore de la Charte des Nations Unies et des droits de l’homme ainsi que de la protection de la démocratie et des dangers pour la paix dans le monde. Cela ressort clairement de l’interview d’Alfred de Zayas, qui a rendu visite à Assange à l’ambassade en 2015. «Dans une société démocratique, il faut que quiconque puisse avoir accès à des informations fiables pour pouvoir se former sa propre opinion», déclare Alfred de Zayas, déjà en 2016, dans son appel en faveur d’une charte pour les droits des lanceurs d’alertes. Et d’ajouter: «Les lois [générales] doivent être appliquées aux personnes dont les actes criminels sont mis au jour par les lanceurs d’alertes».

Il en va également de la vérité et de la justice pour les innombrables victimes innocentes de la guerre.

Nombreuses sont les victimes ayant remercié Assange d’avoir publié avec WikiLeaks la vérité sur la guerre, comme l’écrit Mairead Maguire, lauréate d’Irlande du Nord du prix Nobel de la paix (1976), dans son impressionnant appel. La chasse aux sorcières envers Julian Assange – comme l’indique clairement la chronologie en page 2 –, Chelsea Manning, Edward Snowden et de nombreux autres lanceurs d’alertes doit cesser.

Eva-Maria Föllmer-Müller



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