Les législateurs israéliens sanctionnent Haaretz pour “atteinte à la légitimité de l’État”
Le quotidien libéral israélien est d’orientation sioniste, mais publie parfois des articles critiques à l’égard du gouvernement et favorables aux Palestiniens.
Le cabinet a voté en faveur d’une proposition qui mettra fin au financement du journal par le gouvernement et annulera tous les abonnements des employés de l’État et des entreprises publiques.
Haaretz a réagi en déclarant que cette initiative n’est qu’une tentative de “réduire au silence un journal critique et indépendant”.
La suspension fait suite aux commentaires de l’éditeur de Haaretz , Amos Schocken, qui a exprimé son soutien aux Palestiniens vivant sous l’occupation israélienne lors d’un discours prononcé à Londres le mois dernier.
Selon CNN, Schocken a déclaré lors de son discours que
“Il (le gouvernement Netanyahu) se moque d’imposer un cruel régime d’apartheid à la population palestinienne. Il écarte les coûts de la guerre des deux camps pour défendre les colonies tout en combattant les résistants de la liberté palestiniens qualifiés de terroristes.
“Dans un sens, ce qui se passe actuellement dans les territoires occupés et dans une partie de Gaza est une seconde Nakba… Un État palestinien doit être établi et le seul moyen d’y parvenir, je pense, est d’appliquer des sanctions contre Israël, contre les dirigeants qui s’y opposent et contre les colons”, a-t-il ajouté.
Le ministre des communications, Shlomo Karhi, à l’origine de la proposition de suppression du financement de Haaretz, a été indigné par les commentaires de M. Schocken.
“Nous ne pouvons pas tolérer une réalité où l’éditeur d’un journal officiel en Israël appelle aux sanctions contre ce pays, soutient les ennemis de l’État en pleine guerre tout en se faisant financer par l’État”,
a déclaré Shlomo Karhi dans un communiqué.
M. Karhi a également critiqué la couverture de la guerre contre Gaza par le journal.
“Cette décision fait suite à de nombreux articles portant atteinte à la légitimité de l’État d’Israël dans le monde et à son droit à l’autodéfense”, a-t-il déclaré.
Face aux critiques, M. Schocken est revenu sur ses commentaires concernant les combattants de la liberté palestiniens. Haaretz a publié un éditorial indiquant que M. Schocken ne faisait pas référence au Hamas, mais aux “Palestiniens vivant sous l’occupation et l’oppression en Cisjordanie”.
Israël fait face à des allégations de la Cour internationale de justice (CIJ) pour avoir perpétré un génocide contre les Palestiniens à Gaza, tandis que le Premier ministre Netanyahu et l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant sont accusés de crimes de guerre à la Cour pénale internationale (CPI).
La CPI a délivré des mandats d’arrêt à l’encontre de Gallant et de Netanyahu la semaine dernière, près de six mois après que le procureur de la CPI, Karim Khan, les a requis auprès des juges de la Cour.
Lien vers l’article original en anglais :
Traduction : Spirit of Free Speech