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Les migrants des Balkans en Europe, un sujet toujours sensible
Par Iven Durepos
Mondialisation.ca, 03 octobre 2017

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L’enquête réalisée par la Fondapol dans 26 pays a révélé que la crainte d’une immigration massive et incontrôlée, doublée d’une inquiétude croissante vis-à-vis de l’islam, est très répandue parmi les citoyens européens. Et leurs soucis ne sont pas dénués de fondement.

Alors que quatre millions de Syriens sont dispersés, avant même d’envisager un départ pour l’Europe, entre le Liban, la Jordanie et la Turquie, des cousins européens, juste venus des Balkans voisins, représentent la nation la plus importante aux guichets des demandes d’asile dans l’Hexagone.

Suite à l’intervention de l’OTAN en Yougoslavie dans les années 90, des milliers de personnes ont fui la guerre en provenance d’Europe. Désormais, les migrants des Balkans s’installent massivement et souvent clandestinement dans les pays européens.

L’Albanie demeure un des pays dont les ressortissants sont les plus nombreux à demander l’asile en France. L’émigration s’est accélérée depuis 2010, date à laquelle la Commission européenne a levé l’obligation de visas pour une libre circulation dans l’espace Schengen. Bien que le pays ne soit pas en guerre, l’afflux de migrants ne cesse d’augmenter. Ce fait est d’abord lié à la pauvreté du pays. Il existe aussi des problèmes de corruption et d’insécurité qui créent un terrain propice pour la prospérité de la mafia locale ainsi que pour l’émergence des cellules terroristes. Certains craignent que l’Albanie puisse constituer un foyer de djihadistes. On estime à plus de 800 le nombre de combattants partis des Balkans pour rejoindre l’État islamique depuis le début de la guerre civile syrienne.

Une autre menace est représentée par le mouvement nationaliste. Les militants albanais évoquent périodiquement l’idée de la Grande Albanie, un projet visant à réunir au sein d’un même État tous les Albanais se trouvant dans des États voisins de l’Albanie (Kosovo et Métochie, la région de Preševo, des territoires en Macédoine, au Monténégro et en Grèce.) Les représentants du pouvoir osent s’en servir pour mettre la pression sur l’Union Européenne. En avril 2017, le Premier ministre albanais, Edi Rama, a déclaré qu’il n’avait pas exclu la possibilité d’unification de l’Albanie et du Kosovo « si la perspective de l’adhésion des pays des Balkans à l’UE continue de s’éloigner ». Le président du Kosovo, Hashim Thaçi, a également souligné que l’unité nationale reste une alternative si l’UE ne veut pas des Albanais.

En réalité, l’Europe n’a rien contre les Albanais, mais elle cherche à se défendre face aux migrants illégaux provenant des Balkans notamment de l’Albanie et du Kosovo.

Compte tenu tout cela, la France cherche à réduire le nombre des migrants albanais clandestins. Mais le gouvernement n’y est pas vraiment parvenu. Ce qui peut coûter cher la France. Le poids des migrants risque de s’avérer trop lourd pour les finances publiques.

Bien que le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb ait assuré vouloir résoudre le « problème fondamental » de la demande d’asile albanaise dans un court délai, rien n’a changé pour l’instant. Donc, les mesures urgentes et efficaces sont nécessaires non seulement pour couper la route aux dits terroristes, mais aussi pour éviter une nouvelle crise migratoire et économique en Europe.

Iven Durepos

 

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