Les “négociations nucléaires”, le prétexte de Trump pour entrer en guerre avec l’Iran?
Le “candidat de la paix” ne veut pas de la paix. Ce que veut Trump, c'est rembourser les riches donateurs qui l'ont propulsé au pouvoir grâce aux 100 millions de dollars versés par les sionistes.

Voici ce que les médias ne vous disent pas au sujet des négociations nucléaires de samedi dernier avec l’Iran :
Il n’y a pas eu de négociations. Du moins, pas au sens conventionnel du terme. Ce qui s’est réellement passé s’apparente davantage à un sketch comique de fin de soirée qu’à une réunion de diplomates négociant un accord sur l’enrichissement nucléaire.
À aucun moment, les membres de l’équipe iranienne ne se sont trouvés dans la même pièce que les membres de l’équipe américaine. Les délégués américains siégeaient dans une salle, tandis que les délégués iraniens siégeaient dans une autre, échangeant des messages manuscrits comme on le faisait au XIXe siècle, avant l’avènement des communications électroniques.
Et ils n’ont pas non plus débattu de la question nucléaire. Non, la réunion n’avait pour but que de régler des questions liées à la nature même des négociations et à leur “cadre”.
Cadre ? C’est-à-dire ?
Cela veut dire que les Iraniens ne négocieront pas l’enrichissement nucléaire (et les sanctions économiques) avec l’équipe Trump si celle-ci inclut toutes sortes de points sans rapport avec le sujet. Cela veut dire que les Iraniens ne poursuivront pas les négociations à moins d’un accord explicite stipulant que les États-Unis maintiendront les protocoles diplomatiques habituels, en particulier concernant la propension de l’administration à saisir toutes les occasions pour menacer ses rivaux.
Le “cadre” implique des règles de base, qui sont les suivantes :
Règle n° 1 — Pas de menaces. L’Iran veut obtenir l’engagement ferme que l’équipe américaine ne recourra pas à des démonstrations de force belliqueuses ni à d’autres formes de comportement infantile. (Trump a déjà enfreint cette règle, comme nous le verrons plus loin dans cet article.)
Règle n° 2 — L’Iran ne discutera pas de son programme de missiles stratégiques, qui est parfaitement légal au regard du droit international. Le programme de missiles n’est pas “sur la table” et ne fait pas l’objet de discussions. Point barre.
Règle n° 3 — L’Iran ne discutera pas de ses relations avec ses alliés dans la région, notamment le Hamas, le Hezbollah et les Houthis. Ce sujet n’est pas non plus à l’ordre du jour. Les États-Unis doivent accepter de ne pas aborder ce sujet dans les négociations.
Règle numéro 4 : Les États-Unis ne doivent pas utiliser les négociations pour contester le “droit inaliénable” de l’Iran à développer l’énergie nucléaire à des fins pacifiques tant que son programme d’enrichissement est conforme aux réglementations approuvées dans le cadre du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP). L’Iran a les mêmes droits que tous les autres signataires du TNP et ne renoncera pas à ces droits pour satisfaire les exigences discriminatoires et capricieuses de Donald Trump. Cela ne se produira pas.
Soit dit en passant, aucune de ces informations n’est communiquée au peuple américain par les médias occidentaux, qui filtrent toutes les informations sur l’Iran à travers leur propre prisme idéologique pervers. La plupart des informations résumées ci-dessus proviennent de sources plus fiables situées en Iran, où la couverture médiatique n’est pas entièrement manipulée par des médias pro-Israël et guidés par des intérêts particuliers. Voici un extrait d’un article publié sur Press TV:
“Le premier cycle de négociations indirectes entre la République islamique d’Iran et les États-Unis s’est tenu samedi à Mascate, les deux parties ayant convenu de se réunir à nouveau la semaine prochaine. Sous la médiation du ministre des Affaires étrangères omanais Badr Al Busaidi, les pourparlers ont été menés, côté iranien, par le ministre des Affaires étrangères Seyed Abbas Araghchi et, côté américain, par l’envoyé américain Steve Witkoff…
“Dans une ‘atmosphère productive’ marquée par le respect mutuel, les deux parties ont échangé leurs positions respectives sur le programme nucléaire iranien et les sanctions, communiquant par l’intermédiaire de leur hôte omanais. (Remarque : ils ont exposé leurs positions, ils n’ont pas négocié sur ces positions.)
“Après près de deux heures et demie de discussions, échangeant des notes par l’intermédiaire du médiateur omanais à au moins quatre reprises, Araghchi et Witkoff se sont brièvement rencontrés avant de quitter les lieux… Dans ses remarques à l’issue des pourparlers, Araghchi a donné un aperçu du ton et de la teneur de la réunion.
“‘Nous nous sommes entretenus pendant deux heures et demie, et pour une première réunion, cela a été constructif’, a-t-il déclaré.
“Le haut diplomate iranien a souligné que la réunion a ouvert la voie à la poursuite du dialogue. ‘L’atmosphère de la réunion a été propice à la poursuite du processus’, a-t-il déclaré.
“Dans la perspective du prochain cycle, prévu pour le samedi 19 avril, M. Araghchi a ajouté : ‘Nous allons essayer d’entrer dans la phase officielle des négociations. Naturellement, un calendrier accompagnera également ce processus’. … ‘Ce sont là certains aspects du cadre des négociations, qui seront déterminés en temps voulu, mais ce qui importe vraiment, c’est le contenu et la base sur laquelle nous négocions’, a-t-il affirmé.
“Revenant sur les résultats du premier cycle de négociations, M. Araghchi a déclaré qu’il pense que les deux parties sont sur le point de s’entendre sur cette base ‘et que si nous parvenons à la finaliser lors de la prochaine réunion, nous pourrons entamer des négociations de fond’”. Press TV
Jusqu’ici, tout va bien, n’est-ce pas ? Les négociations officielles n’ont pas encore commencé, mais l’atmosphère est constructive et positive. (Ce qui est un soulagement.) Cela dit, soulignons qu’il ne s’agit là que de mesures préliminaires visant à instaurer la confiance afin d’apaiser la méfiance profonde et justifiée des Iraniens envers l’administration Trump. C’est Trump, probablement à la demande de Netanyahu, qui s’est retiré du premier accord (JCPOA) que tous les autres avaient approuvé (Royaume-Uni, France, Russie, Chine et Allemagne, plus l’Union européenne) et qui offrait une garantie à toute épreuve que l’Iran ne serait jamais en mesure de construire une bombe nucléaire. Mais cela n’a pas suffi à Trump, car ce que Trump veut, c’est ce que Bibi veut : un changement de régime. Voici plus d’informations :
“Le ministre iranien des Affaires étrangères a en outre expliqué qu’aucun langage inapproprié n’a été utilisé et que les parties ont démontré leur engagement à faire avancer les négociations jusqu’à ce qu’un accord satisfaisant pour les deux parties et fondé sur l’égalité soit conclu.
“Il a souligné que les deux parties partagent le même souhait de réaliser des avancées significatives, suscitant l’espoir d’une issue favorable si les négociations progressent.
“‘Il est certain que ni nous ni l’autre partie ne sommes intéressés par des négociations stériles, des pourparlers pour le plaisir de parlementer, une perte de temps ou des discussions interminables et épuisantes’, a-t-il déclaré.
“Les deux parties ont déclaré que le résultat escompté est un accord conclu dans les plus brefs délais. Toutefois, cela ne sera pas une tâche aisée et exigera une détermination sans faille des deux parties.
“Selon M. Araghchi, les États-Unis ont montré des signes d’engagement, mais l’Iran reste prudent. Il a reconnu que Washington a fait des efforts considérables pour signaler sa volonté de parvenir à un accord équitable, tout en soulignant la nécessité d’une réflexion approfondie.
“‘À ce stade, nous devons évaluer soigneusement ce cycle de négociations, travailler plus précisément sur les questions soulevées, les examiner et nous consulter à plusieurs niveaux’.
“Le deuxième cycle de négociations est prévu pour samedi, a confirmé M. Araghchi”. Press TV
Une fois encore, tout cela semble plutôt prometteur, et pour le reste, “l’avenir nous le dira”. Une fois que les deux équipes se pencheront sur les centrifugeuses, l’enrichissement et les inspections 24 heures sur 24, elles pourraient bien se retrouver dans une impasse. Affaire à suivre. Malgré tout, on peut encore espérer… Voici la suite :
“Les pourparlers doivent se tenir samedi prochain… dans un autre lieu.
“Évoquant une brève rencontre avec Witkoff, Araghchi a déclaré : ‘Nous avons toujours observé le protocole diplomatique dans nos interactions avec les diplomates américains, et cette rencontre n’a pas fait exception’…
“À l’issue de cette première série de pourparlers indirects entre Téhéran et Washington… La Maison Blanche a également publié samedi un communiqué qualifiant les discussions de ‘pas en avant vers un résultat mutuellement profitable’.
“Selon cette déclaration, Witkoff ‘a fait savoir au Dr Araghchi qu’il a reçu pour instruction du président Trump de résoudre les différends entre nos deux pays par le dialogue et la diplomatie’.
“Le président américain Donald Trump, s’adressant aux journalistes à bord d’Air Force One plus tard dans la journée, s’est montré optimiste…
“‘Rien ne compte tant que ce n’est pas réglé. Je n’aime donc pas trop en parler. Mais ça se passe bien. Les choses avancent plutôt bien avec l’Iran, je pense’”…. Press TV
Tout semble si rose, comment cela pourrait-il mal tourner ? Witkoff apprécie Araghchi, Araghchi apprécie Witkoff. Les deux hommes sont agréables, efficaces et professionnels. Même Trump semble satisfait des résultats. (“Les choses avancent plutôt bien avec l’Iran”.) Il y a manifestement des raisons d’être optimiste pour la première fois en huit ans. Peut-être, après tout, y a-t-il une lueur d’espoir.
Mais non, moins de 48 heures après la fin des discussions à Oman, Trump a décidé de se lancer dans une tirade insultante durant une conférence de presse imprévue dans le Bureau ovale. Voici ce qu’il a dit :
“Nous avons un problème avec l’Iran. Je vais résoudre ce problème”, a déclaré Trump de manière inquiétante. “L’Iran doit se débarrasser du concept d’arme nucléaire. Ils ne peuvent pas détenir l’arme nucléaire”.
“Je leur souhaite de devenir une nation prospère et puissante. La seule chose, la seule et unique chose, c’est très simple : ils ne peuvent pas se doter de l’arme nucléaire. Et ils doivent agir très vite. Car ils sont sur le point d’y parvenir. Et je ne les laisserai pas y parvenir.
“‘Et si nous devons prendre des mesures drastiques, nous le ferons. Et je ne le fais pas pour nous. Je le fais pour le monde entier. Ce sont des gens radicalisés, et ils ne peuvent pas disposer de l’arme nucléaire’”, a déclaré Trump.
Voici la vidéo :
Pourquoi Trump tient-il de tels propos ? Ne sait-il pas que son envoyé est engagé dans des négociations délicates qui pourraient être torpillées par ses menaces ? Ne sait-il pas que les responsables iraniens, notamment le Guide suprême, le ministère des Affaires étrangères et les responsables militaires, ont déclaré à plusieurs reprises qu’ils refusent toute menace de la part des États-Unis et qu’ils s’opposeront à toute tentative visant à les contraindre à changer leur comportement ?
D’aucuns diront : “Bah, c’est du Trump, quoi”. Mais je ne suis pas d’accord. C’est délibéré.
Comment pourrait-il en être autrement ? Trump n’est sûrement pas assez déficient pour ne pas comprendre la susceptibilité de l’Iran à ses tactiques d’intimidation ? Veut-il qu’ils se retirent des négociations afin de pouvoir prétexter le lancement de frappes aériennes contre l’Iran ? Serait-ce là le but recherché ?
Sans doute. Trump utiliserait les négociations pour dissimuler son véritable objectif à ses soutiens, qui croient encore qu’il veut éviter des guerres étrangères inutiles. Nous pensons que Trump utilise les “pourparlers” comme un casus belli pour la guerre. Pourquoi une telle conviction ?
Outre les remarques provocatrices flagrantes de Trump, il y a aussi cet aveu accablant de l’envoyé spécial Steve Witkoff, qui “vend la mèche” dans une courte vidéo. Witkoff commence par présenter de manière très convaincante les arguments contre la possession du nucléaire par l’Iran, mais il change rapidement de ton et exige unilatéralement que l’Iran renonce à ses missiles balistiques. C’est la “révélation” qui lève le voile sur le stratagème en cours. Non seulement les missiles iraniens sont “parfaitement légaux” au regard du droit international, mais l’Iran en a clairement besoin pour se défendre contre l’agression américano-israélienne. Écoutez avec quelle habileté Witkoff insère cette exigence scandaleuse dans sa déclaration, espérant que les téléspectateurs n’y verront que du feu.
Vidéo de Witkoff :
Ce serait pure folie de la part de l’Iran de renoncer à ses missiles balistiques. (Quiconque suit les développements à Gaza, en Syrie ou au Liban peut le constater !) En fait, les responsables iraniens ont déjà réagi à cette dernière atteinte à leur souveraineté. Selon cet extrait d’un article de Press TV,
“Un porte-parole du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) a souligné que la sécurité nationale et les capacités de défense de l’Iran ne sont pas négociables.
“‘La sécurité nationale, la défense et la puissance militaire font partie des lignes rouges de la République islamique d’Iran, qui ne sauraient ni être discutées ni négociées en aucune circonstance’, a déclaré mardi le général de brigade Ali Mohammad Naeini, avant le deuxième cycle de pourparlers indirects entre l’Iran et les États-Unis à Oman…
“(L’attaque à la roquette de l’année dernière contre Israël) a révélé la faiblesse des infrastructures de sécurité d’Israël, prouvé les capacités offensives de l’Iran en tant que puissance balistique et drone dans la région et dans le monde, et insufflé un sentiment d’espoir à la nation palestinienne résiliente et au peuple opprimé de Gaza, a noté Naeini”. Press TV
Non négociable signifie non négociable. Cela signifie que le programme de missiles balistiques de l’Iran n’est pas “sujet à débat”. C’est un élément essentiel de la sécurité nationale de l’Iran. Witkoff peut essayer de lier les missiles au programme nucléaire iranien, mais il n’obtiendra pas le soutien de la communauté internationale ni des experts juridiques sur cette question fondamentale. La question est réglée, et le fait que Witkoff tente de l’introduire dans les négociations suggère en outre que Trump poursuit un agenda concocté par Israël qui se soldera par la guerre.
Un article paru mardi dans le Guardian fait allusion à une autre exigence que Trump formulera lors des prochaines négociations. La voici :
“L’Iran pourrait rejeter la proposition américaine de transférer ses stocks d’uranium hautement enrichi vers un pays tiers – comme la Russie – dans le cadre des efforts de Washington visant à réduire le programme nucléaire civil de Téhéran et à empêcher qu’il ne soit utilisé pour développer une arme nucléaire.
“Cette question, considérée comme l’un des principaux obstacles à un accord futur, a été soulevée lors des premières discussions, largement indirectes, qui se sont tenues à Mascate, à Oman, entre le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, et l’envoyé spécial de Donald Trump, Steve Witkoff.
“L’Iran fait valoir que les stocks, accumulés au cours des quatre dernières années, doivent rester en Iran sous la stricte supervision de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) des Nations unies. Téhéran considère cela comme une mesure de précaution, ou une forme d’assurance au cas où une future administration américaine se retirerait de l’accord, comme l’a fait Donald Trump en 2018 lorsqu’il a rejeté l’accord de 2015 négocié par Barack Obama.
“Téhéran affirme que si les stocks devaient quitter l’Iran et que les États-Unis se retirent de l’accord, il lui faudrait repartir de zéro pour enrichir l’uranium à un degré de pureté supérieur, sanctionnant ainsi l’Iran pour un manquement commis par Washington. L’Iran devrait s’opposer au projet américain de transférer ses stocks d’uranium vers un pays tiers, The Guardian
Ce court extrait aide à comprendre pourquoi l’Iran a accéléré son programme d’enrichissement. Il ne prévoit pas de fabriquer une bombe (à laquelle il s’oppose pour des raisons confessionnelles), mais souhaite utiliser l’uranium enrichi comme monnaie d’échange dans ses futures négociations avec les États-Unis. Cette stratégie semble toutefois peu judicieuse, car elle donne l’impression que l’Iran ne respecte pas ses obligations au titre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). Quoi qu’il en soit, l’Iran devrait céder sur cette question et autoriser le transfert de l’uranium vers la Russie par esprit de compromis. Notons que les dirigeants iraniens sont en contact permanent avec Moscou et se conforment aux exigences de Poutine pour conserver le soutien stratégique de la Russie (qui comprend des systèmes de défense aérienne, des armes de guerre électronique, des avions de combat stratégiques et un soutien logistique). En cas de guerre avec les États-Unis et Israël, la Russie aidera l’Iran, mais seulement si celui-ci fait un réel effort pour résoudre la question nucléaire de manière pacifique, conformément à ses obligations en vertu du TNP.
Conclusion
Une chose est sûre : les négociations entre les États-Unis et l’Iran étaient vouées à l’échec, comme le montrent clairement les menaces abusives et les propos intimidants de Trump, ainsi que les exigences absurdes de Witkoff. Le “candidat de la paix” ne veut absolument pas la paix. Ce que Trump veut, c’est rembourser les riches donateurs qui l’ont propulsé au pouvoir grâce aux 100 millions de dollars versés par les sionistes. Une telle somme ne s’obtient pas sans contrepartie, et les donateurs attendent donc une faveur en retour. Dans ce cas précis, ils veulent une guerre avec l’Iran, et Trump est l’homme qui peut leur offrir cette guerre. Tout ce dont Trump a besoin, c’est d’une justification crédible… que lui fourniront les négociations truquées.
Mike Whitney
Article original en anglais : Is Trump Using the « Nuclear Talks » as a Pretext for War with Iran?, The Unz Review, le 15 avril 2025.
Traduit par Spirit of Free Speech
Traduction :
-Tu sais ce qui n’est pas cool, Bobby ?
-Payer des impôts pour pouvoir bombarder un pays jusqu’à sa disparition au nom d’Israël