Les partis canadiens ne tiennent pas compte de la situation des prisonniers politiques dans l’échange Shalit
Selon l’organisation israélienne de défense des droits humains B’Tselem, quelque 5 383 Palestiniens étaient détenus dans les prisons israéliennes en juillet 2011, dont 219 sans procédure judiciaire.
Montréal, le 18 octobre 2011 — Au moment où les politiciens canadiens acclament à juste titre la libération du prisonnier de guerre et sergent d’état-major israélien Gilad Shalit, leurs déclarations reflètent une méconnaissance de la question de la détention de prisonniers politiques palestiniens par Israël. Le 11 octobre 2011, le gouvernement conservateur a diffusé une déclaration qui applaudissait la libération de Shalit sans mentionner, toutefois, les prisonniers palestiniens détenus par Israël. Le parti libéral a émis un communiqué qui soulignait la longue et douloureuse captivité du sergent Shalit sans tenir compte des conditions de captivité et d’isolation prolongées que subissent la majorité des prisonniers politiques palestiniens. En toute ironie, la déclaration libérale voit en la délivrance acclamée du sergent Shalit la réaffirmation de « la grande valeur que nous accordons à la vie humaine ».
Les déclarations diffusées par le gouvernement et par l’un des principaux partis canadiens ne reflètent qu’une vision tronquée de la réalité en Israël-Palestine. Bien que quelques-uns des 1027 prisonniers relâchés contre la libération de Shalit se soient retrouvés derrière les barreaux après avoir commis des actes violents, ce n’est pas le cas d’un grand nombre d’entre eux. De nombreux prisonniers palestiniens n’ont pas subi de procès et sont détenus dans des circonstances qui violent une myriade de droits humains. Ces détenus sont des hommes, des femmes et même des enfants, et incluent des membres de la législature palestinienne.
« Les politiciens canadiens qui sont sensibles à l’épreuve de Shalit devraient reconnaître au même titre la situation critique des prisonniers politiques palestiniens et des autres détenus palestiniens dont les droits de la personne sont violés jour après jour », affirme Thomas Woodley, président de CJPMO. « Nous exhortons le gouvernement canadien et tous les partis politiques canadiens à encourager la libération des prisonniers politiques palestiniens. » CJPMO note qu’un tel geste a souvent été exigé d’Israël dans le cadre de processus de négociations avec la Palestine, en guise de bonne foi.
CJPMO souligne que le NPD, le Bloc québécois et le Parti vert n’ont pas émis de déclaration quant à l’accord sur l’échange de prisonniers la semaine dernière. Le processus d’échange des prisonniers a débuté aujourd’hui et comprend plusieurs étapes permettant de s’assurer que les deux parties remplissent leurs engagements en vertu de l’accord de libération.
Pour plus d’informations, veuillez communiquer avec: Patricia Jean Canadiens pour la justice et paix au Moyen-Orient Téléphone: 438-380-5410 Courriel CJPMO – Site Web CJPMO
Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient (CJPMO) est une organisation séculière, sans but lucratif, regroupant des hommes et des femmes d’horizons divers qui œuvrent pour que la paix et la justice renaissent au Moyen-Orient. Elle a pour vocation de responsabiliser les personnes d’influence à traiter les protagonistes avec équité et à favoriser l’essor durable et équilibré de la région.