Les USA continuent à jouer avec les nerfs de la Corée du Nord – et de leurs alliés

Depuis son accès au pouvoir, le régime Trump menace d’atomiser la Corée du Nord sur son ton le plus tonitruant – et par ailleurs sans la moindre raison, ce pays n’étant en aucune façon menaçant pour les USA. Mais, ni Kim Jong Un, ni les autres acteurs du nouveau monde multipolaire ne semblent particulièrement impressionnés, parce que le problème reste le même qu’au début des rodomontades américaines : l’arsenal nord-coréen est plus que suffisant pour éradiquer la majeure partie des populations sud-coréenne et japonaise, deux alliés des USA dont on peut parier qu’ils sont prêts à mourir par millions sous le feu de la réplique nord-coréenne juste pour faire plaisir à l’Oncle Sam – qui, comme d’habitude, calé entre ses deux océans, ne risquerait pour sa part à peu près rien. Sauf, bien sûr, si les derniers missiles nucléaires développés par la DPRK peuvent réellement atteindre le territoire des USA, ainsi qu’elle l’a certifié.
Quoi qu’il en soit, en menaçant Pyongyang (et en conséquence, par ricochet, ses pays voisins alliés des USA), Washington semble bel et bien avoir basculé dans la folie.
En attendant, comme deux précautions valent mieux qu’une, la DPRK est en train d’armer à l’anthrax ses têtes de missiles intercontinentaux.
Selon un nouveau rapport du Daily Telegraph, les inquiétudes à propos d’une possible attaque américaine contre la Corée du Nord semblent fondées, et la Maison-Blanche a « dramatiquement » développé ses plans de ce qu’elle appelle « une attaque coup de poing » contre la Corée du Nord.
Ignorant apparemment des mois de rapports d’analyses lui signalant qu’une guerre « limitée » contre la Corée du Nord n’est pas possible, la Maison-Blanche envisage une attaque rapide, de courte durée, visant à détruire les sites de tests de missiles et quelques-uns des stocks d’armes nord-coréens, ce qui selon les officiels, démontrerait le « sérieux » du président Trump.
Cela a été considéré par l’administration comme une option plus « douce » qu’une attaque nucléaire d’ampleur, et sa seule possibilité, puisqu’elle est déterminée à ne pas s’engager sur la voie de la diplomatie avec la Corée du Nord.
Le Pentagone tente de dégager des « options multiples » pour ces attaques, et bien qu’elles soient relativement vagues, elles semblent toutes se fonder sur le postulat selon lequel Kim Jong Un sera si impressionné par l’agressivité des USA qu’il se soumettra avec joie à toutes les conditions américaines, sans poser la moindre question.
En réalité, les analystes ont conclu que la DPRK considérerait toute attaque comme le début d’une opération de changement de régime à grande échelle, et les ordres reçus par ses officiers sont de massivement répliquer contre des cibles américaines [situées aussi bien aux USA qu’en Corée du Sud et au Japon, Ndt] avec les armes les plus destructrices que le pays possède, puisque tout ce qui ne serait pas utilisé immédiatement pourrait être vite détruit par les frappes américaines.
Traduction et note d’introduction Entelekheia