Les USA refusent de reconnaître les résultats des élections du Vénézuela, nouvelles sanctions à venir

CARACAS, VENEZUELA – avant que les Vénézuéliens aient fini de voter dimanche, l’assistant au Secrétaire d’État John Sullivan a annoncé que les USA ne reconnaîtraient pas les résultats des élections présidentielles du Vénézuela. Sullivan était à Buenos Aires dimanche, à la tête de la délégation américaine du sommet des ministres des Affaires étrangères du G-20.
Nicolas Maduro a été élu pour la deuxième fois dimanche. Maduro a cumulé 5,8 millions de bulletins, alors que son principal opposant, le gouverneur Henri Falcón, n’en a rassemblé que 1,8 millions.
Des observateurs internationaux issus de plus de 40 pays étaient présents dimanche et ont confirmé la transparence du système électoral mis en place en 2015, quand l’opposition avait gagné la majorité des sièges de l’Assemblée nationale. En mars, l’opposition avait demandé que l’ONU n’envoie pas d’observateurs, par crainte que cela ne légitime une élection qu’ils appelaient leurs partisans à boycotter. Malgré tout, les résultats des élections ont été discutés lundi au rassemblement du G-20.
Avec seulement 46% des électeurs aux élections de dimanche selon la Commission électorale du Vénézuela, la participation a été moindre que dans les élections de 2016 aux USA, mais pas de façon choquante, étant donné l’appel de l’opposition au boycott des élections. Mais, malgré une participation qui avoisinait les 48% prévus, les médias occidentaux ont rapidement claironné que les élections avaient vu une abstention record dans le cadre de leurs efforts constants pour discréditer le gouvernement du Vénézuela et son processus électoral.
Pendant que les USA préparent des nouvelles sanctions sur le pétrole vénézuélien, Sullivan a rappelé aux journalistes que leur but est de « cibler des officiels corrompus du régime et non le peuple du Vénézuela. » Toutefois, les sanctions, historiquement, frappent plus durement les citoyens ordinaires que les leaders des pays sanctionnés. Samedi, le Vénézuela a accusé les USA d’utiliser les sanctions pour saboter les élections.
Les médias occidentaux et les officiels des USA ont souligné à grands traits grossiers ce qu’ils voient comme des échecs du mouvement chaviste vénézuélien, répétant que les élections allaient être truquées, avec des votes échangés contre de la nourriture. Le sénateur [d’extrême droite neocon, NdT] Marco Rubio était en première ligne depuis le début, et a mis tout le processus électoral vénézuélien en question.
(Traduction : La dictature de Nicolas Maduro a, comme prévu, tenu des élections illégitimes. Maduro affirme qu’il a eu plus de votes que le nombre total d’électeurs. Demain, les USA et la communauté internationale répondront autant que nécessaire.)
Au contraire, le président Evo Morales de Bolivie a ouvertement critiqué l’ingérence américaine au Vénézuela.
(Traduction : Nous dénonçons le fait que les USA et l’Organisation des États américains aient préparé un plan pour vaincre le Vénézuela. Avant les élections, ils ont mené des opérations violentes soutenues par les médias* et après les élections, ils vont tenter une invasion militaire avec les forces armées des pays voisins.)
En 2017, la journaliste américaine Abby Martin a visité le Vénézuela au cours d’une période de troubles publics majeurs, pour enquêter sur une série d’affirmations américaines, y compris sur des supposées restrictions généralisées de nourriture et la menace que le Vénézuela représente censément pour les USA.
Martin s’est également penchée sur le rôle du mouvement d’opposition soutenu par les USA. MintPress s’est adressé à elle et elle avait ceci à dire en réponse aux résultats des élections et à la réaction américaine :
Avant les élections, les USA ont imposé des sanctions dévastatrices prévues pour faire mal au peuple vénézuélien, ce qui est un acte de guerre. Ils ont éclairci qu’ils n’ont pas l’intention de reconnaître les résultats de ces élections, bien que le processus électoral vénézuélien soit plus transparent et démocratique que celui des USA, étant donné que chaque vote peut faire l’objet d’un audit pour réfuter toute allégation de fraude.
Nous attendons plus de sanctions débilitantes contre le pays, ce qui va exacerber la crise économique. L’empire US va continuer à faire tout ce qui est en son pouvoir pour écraser le chavisme et installer un régime fantoche des USA qui annulera toutes les avancées révolutionnaires et ouvrira les ressources naturelles du pays à la prédation des privatisations néolibérales. »
Tous les regards se portent sur le Vénézuela et la réponse de l’administration Trump. L’Amérique Latine est souvent vue comme l’arrière-cour de l’empire US et le Vénézuela comme un leader d’opinion régional.
Les USA ont alloué 49 millions de dollars au soutien envers les forces d’opposition de droite du Vénézuela depuis 2009, à cause d’inquiétudes à propos de ce que les USA appellent des « tendances de plus en plus autoritaires de Maduro ». Pendant que les Américains continuent d’être bombardés par des allégations douteuses d’interférences étrangères dans leurs propres élections, il n’y a pas le moindre doute sur l’interférence des USA au Vénézuela.
Alexánder Schetinin, directeur pour l’Amérique latine du ministère russe des affaires étrangères, a expliqué que, « en plus des deux participants traditionnels – le peuple vénézuélien, qui sont les électeurs d’un côté, et de l’autre les candidats qui présentaient leur programme – il y avait un troisième participant : les gouvernements qui appelaient ouvertement à un boycott des élections », ce qui comprend les USA et leurs alliés néolibéraux.
Paru sur MintPress sous le titre US Refuses to Recognize Venezuela’s Election Results, New Sanctions Already Planned
Traduction Entelekheia
* Note de la traduction : La très vaste majorité des médias vénézéliens sont détenus par l’opposition néolibérale pro-américaine.