Lettre ouverte au président français: « Parole de Macron »
Emmanuel Macron se considère comme légitime à la présidence de la République Française et il estime tellement qu’il est à la hauteur de sa tâche, qu’il ne veut en rien dévier de son objectif, comme si les Français l’avaient mandaté pour procéder au saccage du patrimoine commun, intellectuel et matériel, saccage qu’il considère comme le bien indiscutable de la France et des Français… Il déclarait le soir de son triomphe, suite à la fausse élection présidentielle: « Merci mes amis, merci d’être là, de vous être battus avec courage et bienveillance, parce que oui ce soir vous l’avez emporté, la France l’a emporté ! »
Le fait d’avoir été « élu » avec 28% des voix des inscrits sur les listes électorales, signifiait que « la France l’avait emporté »: c’était le triomphe de la France, la victoire de la France! La victoire de 28% des français votants sur 72% des Français ne voulant plus entendre parler des magouilleurs et charlatans politiques qui tous, sans exception, trompent le peuple, pillent son patrimoine et abusent des privilèges exorbitants qu’ils se donnent, signifiait pour Macron la « victoire de la France ». Autant dire que la majorité des Français était, pour l’esprit délirant de ce parachuté dans la comédie politique, le véritable ennemi de la France! Peut-être s’identifiait-il à Jeanne d’Arc et qu’il pensait devoir sauver la France des mains ennemies de ce peuple qui avait osé tuer son Roi?!
Mon cher Manu, Macron, sa Majesté, tu t’es installé dans un mensonge sur toi-même, assez énorme et assez déconcertant, il faut le dire, pour des personnes normalement constituées. En relevant un certain nombre de tes déclarations, chacun pourra comprendre que, de toute évidence, il y a un problème chez toi qui est relativement grave, sur le plan psychique. A partir des paroles que tu as prononcées avec un aplomb déconcertant, on peut avancer que tu sembles ignorer l’essentiel sur toi-même, puisque tu te situes dans une colossale inconscience à propos de ce qui perturbe ton sous-sol mental. Ce que l’on peut constater, c’est que tu pratiques un mensonge spectaculaire sur la France et sur les Français que tu considères comme des retardés, puisque tu t’imagines être une lumière venue éclairer les ténèbres de ce pays archaïque, à la limite, quasi constitué d’une majorité d’illettrés.
Imbu de ta personne marquée par ce complexe de supériorité et de ta certitude infaillible arrogante sur ce qui est le bien et sur ce qui est le mal de la France, tu déclares aux Français que tu ne changeras rien et resteras inflexible, imposant ta vision éclairée des choses à une population aveugle, qui se « cabre » dès que l’on veut la faire évoluer dans la lumière de la vérité indiscutable ultra libérale!
Un relevé indicatif de tes déclarations va nous donner le ton de ce qui devrait tous nous faire penser à ton passage nécessaire par un institut psychiatrique et non pas de te trouver anachroniquement à l’Élysée pour gouverner la France, alors que tu es visiblement dans l’incapacité réelle de te gouverner toi-même…
Parole de Macron:
« Je suis pour une société sans statut! » « Je n’aime pas ce terme de modèle social »…
On peut se dire beaucoup de choses à partir de cette déclaration assez vague! On peut penser, par exemple, que tu ne veux pas qu’il y ait une différence entre la personne adulte et l’enfant. On peut imaginer que un enfant puisse prendre des décisions « responsables », puisque le statut définissant l’autorité parentale ne devrait pas exister dans « une société sans statut », et ainsi se marier avec son professeur adulte s’il en avait l’envie ou la fantaisie transformée en « légitimité ». On peut aussi se dire que tu ne veux pas faire de différence entre le féminin et le masculin, entre l’homosexualité et l’hétérosexualité, entre les couples fondateurs de familles et ceux dont l’objectif d’un vivre ensemble est tout autre. S’il n’y a plus de statut dans la société, il n’y a plus de distinctions, plus de cadre, ni de discernement, ni de « limite », il n’y a plus de « règles » qui tiennent, il ne peut plus non plus y avoir une Constitution. Manu, explique-toi là-dessus: si notre société devient une « société sans statut », qu’est-ce qui va définir « la communauté de destin » qui nous réunit pour le « bien vivre ensemble »? Même un « communal collaboratif », la société de base, a un statut, celui que se donnent des gens qui se promettent de se soutenir mutuellement, et cela n’a rien à voir avec la notion d’État qu’il faudrait, en effet, abolir… Où et comment les plus faibles seront-ils protégés, notamment les enfants? Même la société la plus libertaire, comme celle qui serait inspirée par la pensée de Lucrèce et d’Épicure, aurait des principes philosophiques qui inspireraient sa conduite et des principes politiques qui la guideraient dans le souci du bien commun. Ta société « sans statut », n’est pas une société libre, ni libertaire, mais sans doute libérale, si je te comprends bien: c’est-à-dire une société dans laquelle la loi du plus fort domine les plus faibles et les exploite sans qu’aucune règle ne vienne limiter la perversion des dominants et des prédominants. « Ta société sans statut », ne serait-elle pas aussitôt le paradis des salauds et des pervers, des abuseurs et des esclavagistes? « Ta société sans statut » ne serait-elle pas celle dans laquelle triompherait enfin le principe de la liberté pour le chasseur et non pour le chassé? Mon cher Manu, si tu ne l’as pas encore compris, les Français ne veulent pas de cette société psychotique qui confond l’ordre intérieur et l’ordre extérieur de la vie et de la personne.
Parole de Macron:
« J’ai toujours assumé la dimension de verticalité, de transcendance, mais en même temps elle doit s’ancrer dans l’immanence complète de la matérialité! »
Tu veux dire par là que tu es profondément croyant et que ta croyance dans le transcendant s’incarne dans l’ici et le maintenant des conditions de la vie sur Terre que tu as l’objectif d’accorder avec cette croyance. En d’autres termes, la transcendance qui t’inspire est sans doute comme une mission « divine » qui t’habite, à l’image de celle qui animait Jeanne D’Arc, et qui consistait à devoir redonner un roi à la France, puisque tu déclarais également dans ta brillante campagne électorale que: « La France était en deuil d’un Roi! » te proposant sans doute de le remplacer toi-même!
Dans le même sens, tu déclarais : « L’espérance c’est le premier risque, c’est le risque des risques! »
Mon cher Manu, le terme « d’espérance » est un terme qui définit la vertu théologale, dans le cadre de la croyance chrétienne. Il aurait été plus normal, en tant que prétendant à être président de la Monarchie Républicaine laïque Française, de parler « d’espoir » et non pas « d’espérance ». Quand bien même tu aurais adopté ce point de vue laïc qui veut parler « d’espoir », cela n’aurait pas pour autant écarté le problème.
L’attente d’un ‘ailleurs’ qu’on nomme espoir ou espérance, engendre l’angoisse qui pousse l’humanité au crime. Ne serais-tu pas enfermé dans la logique de cette impasse? Comment peut-on qualifier ton comportement avec tes propres concitoyens que tu as livrés aux violences policières ayant engendré une hécatombe de blessés graves et de morts? Comment peut-on qualifier ton engagement en Syrie dont tu n’hésites pas à martyriser le peuple via tes mercenaires djihadistes (Cf., déclarations de Hollande et de Fabius, in « Le djihad et le management de la terreur », Vérone éditions, 2017) au nom d’une formidable illusion sur la « conscience du bien » que tu crois incarner en allant faire des guerres illégales dans le sillage des USA, se prenant pour « l’axe du bien », sans l’avis du peuple que tu prétends gouverner?
Mon cher Manu, ta référence à la transcendance implique un devoir de ressemblance à une perfection de l’ailleurs et cela ne peut que produire la terreur, car cette ressemblance est impossible étant donné qu’elle est ‘d’ailleurs’. La référence à l’espoir ou à l’espérance renvoie obligatoirement à l’attente d’un ailleurs sur lequel nous n’avons aucune maîtrise. L’attente de cet ailleurs, en soi jamais présent pour qu’il ait justement du sens, et qui définit le contenu même de l’espoir, génère l’angoisse qui annule la liberté. Ta croyance ne peut être qu’un désespoir qui s’ignore. La sagesse au contraire n’a que faire de l’attente d’une absence qui restera éternellement absente puisque c’est cela qu’implique en soi la notion même d’espoir ou d’espérance à laquelle tu te réfères. Puisque nous ne pouvons espérer que ce qui est perpétuellement absent, on peut donc tout de suite se rendre compte qu’une telle vision des choses, à travers ton idée que « l’espérance est le risque des risques », garantit l’enfer sur Terre, puisqu’il est alors question d’un ailleurs et non pas de l’ici et du maintenant. On peut aussi comprendre le principe du dressage à la soumission qui est inclus dans ta référence à « l’espérance »… En courant le « risque des risques » d’un ailleurs, objet de « l’espérance » selon toi, Manu le théologien, on a toutes les chances de basculer dans l’illusion permanente de la croyance que présuppose cette « espérance » qui est dans un ailleurs. Cette « espérance » à la Macron est précisément le principe même qui permet à ta classe de dominants d’exercer un pouvoir, justifié par une « transcendance », sur des dominés qui n’ont plus qu’à basculer eux-mêmes dans la « croyance » en un pouvoir innocent, puisque justifié par le transcendant. Il est donc possible de comprendre à quel point ce principe justifié par une théocratie ne peut tolérer l’idée démocratique qui se situe à ses antipodes… « Il n’est pas question d’affaiblir le régime parlementaire représentatif », disais-tu à propos des revendications citoyennes sur le RIC…
Parole de Macron:
« Je dis et je fais ce que je veux, même si on peut trouver ça choquant! »
Franchement, Manu, ne sais-tu pas que celui qui prétend détenir une toute-puissance capable d’affirmer: « je dis et fais ce que je veux », est un individu qui n’a pas le sens de la limite et ne peut en aucun cas comprendre le principe de la liberté qui est en soi une conscience impliquant ce sens de la limite permettant à la liberté des autres d’exister? C’est, en effet, choquant, car on peut se dire que cet égocentrisme narcissique relève d’une pathologie, signifiée par un trouble de la personnalité, qui nécessite un gros travail, surtout à partir d’un certain âge. Bien entendu, nous pouvons tous constater que tu es tout à fait inconscient de cette situation anachronique te concernant: mais c’est justement cela la pathologie, elle ne peut exister que grâce à l’inconscience. En effet, dans l’affaire des Gilets jaunes, avoue que tu as déjà démontré largement ta totale incompétence et ta totale inconscience. C’est le thérapeute qui parle et te conseille: mon cher Manu, tu devrais être en soins intensifs et non pas à l’Élysée. Il suffirait pour toi d’accepter de passer un test TAT ou un Rorschach pour poser un diagnostic précis et te conseiller la thérapie appropriée…
Parole de Macron:
« Je serai d’une détermination absolue et je ne céderai rien, ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes. »
Sa Majesté considère très sérieusement, dans son monde tout à fait coupé de la réalité, que les revendications des Gilets jaunes sont fantaisistes, que ces manifestants sont des « fainéants », des « cyniques » et des « extrémistes » et qu’ils manifestent pour le plaisir de manifester, parce que ce sont des emmerdeurs de « Gaulois réfractaires »! Manu, Macron, le Sauveur de la France égarée, l’hyper privilégié, provenant du milieu social des bobos BCBG, tu ne sais rien de ce que sont les conditions de vie et de travail des plus modestes en France! Tu n’as pas l’expérience de ce que cette majorité doit vivre; même si tu sais théoriquement un certain nombre de choses, tu n’en as pas l’expérience et donc tu n’as pas la connaissance nécessaire pour avoir un avis éclairé sur la question concernant les conditions d’existence de la majorité de tes concitoyens. Il faut bien que quelqu’un te le dise: moi, je te le dis…
Si tu savais quelque chose de valable, aurais-tu pu débiter de telles insanités? Je reconnais que tu es le champion du cynisme et de l’arrogance! Sa Majesté est incontestablement le roi de la radicalisation ultra libérale: un extrémiste du fascisme ultra libéral, qui tient un discours, à l’image de celui de ton prédécesseur le malheureux Louis XVI, erroné et ignorant de la condition d’une majorité de gens qui peinent et qui souffrent réellement. Mon cher Manu, tu connais l’histoire de sa fin tragique. Il est donc encore temps pour toi de rebrousser chemin!
Tu accuses donc et accables des gens de tares dont toi-même es en tout premier lieu affublé. Tu regardes la paille qui est dans l’œil de tes concitoyens et ne vois toujours pas la poutre qui est dans le tien. Aucune remise en cause ne te semble envisageable! Tu te complais dans ton monde de riches, de nantis, de profiteurs d’en haut qui jouissent de la vie en regardant les autres souffrir…
Parole de Macron:
« Je compte sur vous pour engager plus d’apprentis. C’est désormais gratuit quand ils sont mineurs. » Peut-on être plus cynique? Manu, te rends-tu compte que tu fais ouvertement l’apologie de l’exploitation!? C’est là un système qui permet d’abuser au maximum d’une main-d’œuvre gratuite: quel pied!
« Je suis très indifférent à tous les commentaires et aux critiques, » disais-tu sans broncher! Alors pourquoi as-tu déclenché une perquisition illégale dans les locaux de la France Insoumise et au domicile des cadres de ce mouvement d’opposition, si ce n’est pour te venger, pour casser, briser une critique trop importante de ta politique de destruction? Alors, pourquoi as-tu exercé la pression de la toute-puissance Élyséenne pour sanctionner arbitrairement l’ami du peuple, Michel Onfray, en le chassant de partout et en lui barrant la route de ses initiatives citoyennes, afin de le réduire au silence? Les « pourquoi » pourraient continuer encore longtemps, tellement tu n’as pas été indifférent aux commentaires et aux critiques nombreuses sur tes agissements coupables et condamnables…
Parole de Macron :
« L’honnêteté m’oblige à vous dire que je ne suis pas socialiste. Le libéralisme est une valeur de gauche! »
Tu n’es « pas socialiste » mais le libéralisme que tu imposes par la force « est une valeur de gauche ». Cette contradiction est impossible à réconcilier, sauf si on se dit, mon cher Manu, que tu es quand même de gauche. De quelle gauche serais-tu: celle de Hamon, celle de Nathalie Arthaud, celle de Poutou, celle de la France Insoumise ou celle d’une gauche encore inédite? Chacun sait que le libéralisme tel qu’il est devenu, n’est plus depuis longtemps une valeur de « gauche », sauf pour les ignares ou les bonimenteurs comme Manu le Grand. Ce qui, en revanche est certain, c’est que sa Majesté est un authentique ultra libéral, donc fasciste par nature, puisque l’ultra libéralisme est un fascisme par essence. (Cf., article sur ce thème dans www.mondialisation.ca)
Poursuivons notre exégèse des paroles « révélatrices » de sa Majesté Macron le Grand.
L’idée que tu te fais du travail et de tout ce que les conditions du travail entrainent avec elles, est réellement sidérante. En ce domaine, tu ne taris pas d’arrogance, de raccourcis fantaisistes, de flagornerie même, d’un culot qui relève en réalité du comportement psychotique et tout cela dans une inconscience spectaculaire et disons-le pitoyable.
Tu disais même dans cette catégorie :
« Les salariés Français sont trop payés. Les salariés doivent pouvoir travailler plus sans être payés plus, si les syndicats majoritaires sont d’accords! »
Mon cher Manu, cela t’arrive-t-il d’être sérieux? Les syndicats dont la raison d’être et la mission sont de défendre les intérêts des travailleurs, vont-ils tout à coup « être d’accords » pour que les travailleurs soient ouvertement exploités en les faisant travailler plus sans les payer plus?! Mais, dans quel monde vis-tu, Manu? Qui pourrait t’indiquer gentiment l’ineptie de ces propos déplacés?
Mais j’ai trouvé encore mieux, une déclaration quasi confidentielle sur un ton même amical: « Je traverse la rue, je vous trouve du travail! »
Manu, tu es génial: la voilà la solution, la potion magique pour 6 millions de Français! Tu as trouvé ta vocation, ta mission divine nous est enfin révélée! Pourquoi n’y as-tu pas pensé plus tôt: Au lieu d’être à l’Élysée « pour foutre le bordel en France », saccager les acquis sociaux, brader le patrimoine des Français, signer des traités qui assurent le pillage de ce qui nous reste, maltraiter les pauvres, les étudiants et les plus démunis au LBD 40 et autres tortures, solder la sécu, étrangler les vieux, la voilà ta vocation de nouvelle Jeanne d’Arc que nous attendions depuis si longtemps: Manu, toi qui « traverses la rue et nous trouves du boulot », c’est à Pôle Emploi que tu devais t’engager et non pas à l’Élysée! Avec ton charisme extraordinaire, tu aurais pris avec toi les 6 millions de chômeurs et tu aurais traversé avec eux les rues de France et de Navarre pour leur trouver un travail! Le temps d’accomplir cette tâche salutaire en quelques jours et le chômage de masse était éradiqué; tu boutais cet ennemi sournois hors de France!
Manu, pardonne-nous d’être des rustres et des gueux qui mettent du temps à comprendre ton extraordinaire subtilité! Tu avais pourtant dit, en effet si clairement, que « D’une certaine manière, on est comme une prostituée: le boulot c’est de séduire! » Ta subtilité était trop grande pour nous, les gueux: nous n’avions pas compris que ta solution géniale c’était d’inviter les 6 millions de chômeurs à traverser la rue pour faire le trottoir! Faire les putes, la voilà la solution; mais bien sûr, Manu, il fallait y penser: « Le boulot c’est de séduire ! » Il y a 61 millions de Français qui font la queue pour jouir de leur prestation et n’attendaient que ça!
Le culot monstre fait partie du baratin spécialisé, il est un outil du manipulateur qui n’hésite pas à balancer tranquillement sa supercherie tellement grosse que l’interlocuteur se retrouve sidéré et donc rendu muet, cloué sur place sous le choc du procédé réellement odieux. Pôle emploi disait encore récemment qu’il y avait 300.000 postes au grand maximum à pourvoir en France et en même temps, il déclarait 6 millions de chômeurs.
S’il y avait du travail à tous les coins de rue et qu’il suffisait de « traverser la rue pour trouver du boulot », cela se saurait Manu, toi qui nous prends pour des idiots en nous regardant droit dans les yeux! Ton comportement est celui d’un pervers narcissique… Moi, je suis brillant, performant et tout-puissant: je te trouve un boulot rien qu’en traversant la rue; sous entendu: toi tu n’es qu’une merde, si tu n’en fais pas autant!
Parole de Macron:
« Si j’étais chômeur, je n’attendrais pas tout de l’autre, j’essaierais de me battre d’abord! » Mais, mon cher Manu, monsieur Macron, sa Majesté, dans les ors rutilants du palais de l’Élysée, vous ne voyez pas vraiment la réalité de ces gens. L’immense majorité des chômeurs ne bénéficie plus des indemnités chômage depuis longtemps! Ces gens souffrent cruellement parce qu’ils ont été marginalisés et privés des moyens de vivre décemment leur condition humaine et leur citoyenneté. Vous pensez sérieusement qu’ils ne se battent pas pour survivre? Mais ils ne font que cela, votre Majesté, et cette lutte acharnée a commencé il y a déjà 40 ans, lorsque la liberté pour « le renard lâché dans le poulailler » a été décrétée au nom de l’idéologie ultra libérale que vous défendez, et déclarée « seule alternative » pour les humains!
Nous connaissons tous des centaines de victimes de cette hécatombe. Accepteriez-vous que l’on conduise sa Majesté chez quelques uns de ces chômeurs afin qu’elle vive une semaine en leur compagnie, juste pour se rendre compte de ce qu’ils doivent galérer pour ne pas sombrer dans la mort sociale?! Je suis certain que sa Majesté changerait de ton sur l’immense majorité des chômeurs qui se battent héroïquement pour contourner les obstacles dressés par ses amis les ultra-riches sabordant en permanence l’économie réelle par leur comportement égocentrique! Vous diriez à votre tour étonné, comme votre malheureux prédécesseur Louis XVI: « Ils n’ont plus de pain! » Mais « qu’ils mangent de la brioche! » pourrait bien suggérer Brigitte, votre dépensière impénitente du palais Élyséen…
Parole de Macron:
« Bien souvent la vie d’un entrepreneur est bien plus dure que celle d’un salarié, il ne faut pas l’oublier: il peut tout perdre lui et il a moins de garanties (que le salarié)! »
Selon vous, le salarié ne peut pas tout perdre, lui? Mais dans quel monde vivez-vous, monsieur Macron, sa Majesté, Jupiter? Tous les patrons ont leurs biens personnels séparés des biens de leur entreprise. Si le patron perd tout, c’est son entreprise qui peut éventuellement faire faillite et disparaître, mais pas ses biens personnels qui sont toujours et obligatoirement séparés de la société PME/PMI, COOPÉRATIVE et autres SARL… Lorsque le salarié, lui, perd tout, c’est vraiment tout: il n’a plus rien votre Majesté; il se retrouve SDF sur le trottoir et n’a plus qu’à faire la pute selon votre conseil avisé…
Parole de Macron:
« Vous n’allez pas me faire peur avec votre Tee Shirt, la meilleure façon de se payer un costard, c’est de travailler! »
A la limite, cette phrase est du style de celle qu’un célèbre publicitaire ami de Sarkozy avait sortie sans complexe sur un plateau de TV: « Celui qui n’a pas encore une Rolex à 50 ans, a raté sa vie! » Écoute Manu, les gens humbles travaillent eux sans arrêt, même lorsqu’ils rentrent chez eux, car ils n’ont pas de domestiques, contrairement à toi, pour faire le boulot à la maison! Une fois la journée terminée dans l’entreprise, commence le travail à la maison et la charge des enfants. Mon cher Manu, dis-moi honnêtement, est-ce le cas pour toi? C’est sans arrêt que les pauvres galèrent, et pourtant ils ne peuvent pas se payer un costard, alors qu’ils travaillent objectivement plus que n’importe qui! Les statistiques démontrent d’ailleurs que ce sont eux qui ont l’espérance de vie la plus courte: donc ne viens pas me sortir une nouvelle insanité sur le sujet, s’il te plaît! Eux ne peuvent pas changer la vaisselle ou la déco quand l’envie les prend soudain. Ils ne peuvent pas non plus aller faire du ski gratuitement à la Mongie dans les Pyrénées quand l’envie les prend au beau milieu de leurs problèmes ou de s’offrir une villégiature au frais de la princesse dans le confort absolu du fort de Brégançon sur la côte méditerranéenne! Ce genre de chose, Manu, tu ne parviens pas à l’entendre, parce que tu ne sais rien de la condition des pauvres et des travailleurs, et c’est pour cela que tu peux sortir sans complexe des insanités aussi énormes que celle qui a été citée ci-dessus! Redescends de ton trône et vois la réalité!
Parole de Macron:
« Je dis aux jeunes, ne cherchez plus un patron, cherchez des clients! » Mais évidemment, puisqu’ils ont « traversé la rue » qui sépare l’université du monde du travail et se retrouvent donc sur le trottoir d’en face: qu’ils « cherchent des clients », CQFD: qu’ils fassent les putes, puisqu’il « s’agit de séduire »!
Mais, au juste, quels clients vont-ils trouver tout à coup sur le trottoir d’en face? Pour quelle activité exactement? Dans quelles conditions? Dans les conditions de l’hubérisation? C’est toi-même Manu qui disais : « Je ne vais pas interdire Huber et les VTC, ce serait les renvoyer vendre de la drogue à Stains! »
Dis-donc Manu, ne serais-tu pas entrain de nous dire qu’il y aurait un sérieux problème avec la question du travail? Cela commence à faire beaucoup de contradictions dans ton discours décousu! Puisqu’il n’y a pas objectivement de boulot, l’argent des ultra-riches ne revenant pas dans l’économie réelle, l’organisation de l’exploitation par hubérisation est une solution, selon toi. Si l’exploitation n’est pas organisée, alors il ne reste plus que l’activité de dealer de drogue! C’est quoi le pire, interroge Manu le décomplexé? Être spolié par l’hubérisation qui n’assure aucune protection sociale des exploités ou dealer de la drogue? Jusqu’où as-tu l’intention de pousser le bouchon du foutage de gueule?
Parole de Macron :
« Le chômage de masse en France, c’est parce que les travailleurs sont trop protégés! »
Faut-il donner une leçon d’économie politique à sa Majesté qui prétend gouverner la France et qui ignore encore la raison connue par n’importe quel étudiant de première année en économie, concernant le chômage de masse? Je renvoie le lecteur à l’article du 5 août 2019, dans www.mondialisation.ca, « La chute de la macronie avec la chute de l’ultra libéralisme », article dans lequel cette question est examinée.
« On met un pognon de dingue dans les minima sociaux et les gens ne s’en sortent pas! » Manu, entre nous, c’est donc simple à comprendre, si tu as un peu de cervelle! Excuse-moi, mais je commence à en douter sérieusement. Les minima dont le RSA est le plus connu, ne peuvent en aucun cas sortirent les gens de la pauvreté, et les placer dans la condition des nantis ou des bobos BCBG, puisque les minima sont fait exclusivement pour empêcher les pauvres de couler; les minima jouent le rôle de la bouée de sauvetage. Mais il reste ensuite à les sortir de là pour leur éviter la noyade ou l’hypothermie! Et comment les sortir de là? En leur disant qu’ils doivent « apprendre à séduire », puisque c’est cela le travail, c’est se vendre, c’est jouer à la péripatéticienne sur le « marché de l’emploi »?! Tu l’avoues toi-même, Manu : « Les gens pauvres restent pauvres et ceux qui tombent dans la pauvreté restent pauvres à leur tour. »
Alors, Manu, Macron, sa Majesté a eu une autre idée de génie: « Il faut des jeunes Français qui aient envie de devenir milliardaires! » Quelle déclaration époustouflante! Car, une vie de Crésus, une vie de nanti, de riche, de milliardaire, ne sachant que faire de sa richesse impossible à dépenser égoïstement, est absolument enviable, c’est un idéal à poursuivre, c’est un objectif de vie, sachant que ce fantasme ne se conçoit pas dans la perspective de prendre ensuite le risque de replacer cette richesse dans l’économie réelle au service de tous…
Mais rassurons-nous, car, dit Manu : « Avec la relance des autocars, les pauvres voyageront plus facilement! » Et c’est bien connu : « Une gare c’est un lieu où l’on croise des gens qui réussissent et des gens qui ne sont rien! » « On ne peut pas créer d’emplois sans entrepreneurs. L’État ne peut pas créer des postes par ordonnances! »
Enfin, sa Majesté daigne avouer in extremis: « Vue, la situation économique, ne plus payer les heures supplémentaires c’est une nécessité! » « 35 heures pour un jeune ce n’est pas assez! » « Une Start Up nation, est une nation où chacun peut se dire qu’il pourra créer une Start Up. Je veux que la France en soit une! »
Mais enfin, il avoue qu’il n’y a pas de boulot! Et voilà une autre solution ajoutée à celle de la prostitution: être une Start Up! Quelle différence au fond entre être une « Start Up » et une « Pin-Up » de la condition ouvrière?
« La France n’est pas un pays qui se réforme; il ne se réforme pas parce qu’on se cabre, on résiste, on contourne! » C’est lui, Manu, qui détient la lumière de la vérité sur ce que doit faire la France et sur ce que doit être la France… Il a reçu cette révélation de la « transcendance ». Tous ceux qui « se cabrent » sont les « Gaulois réfractaires » qui résistent à César! On ne peut pas se refaire! Alors les Gilets jaunes sont dans la rue ou sur les ronds-points pour un bon bout de temps, rejoints prochainement par les agriculteurs, puis par les routiers, puis par les urgentistes, puis par le reste de la nation qui n’en peut plus d’égrener le chapelet des insanités et de l’inconscience des paroles de Macron…
Jean-Yves Jézéquel