L’opération Irini n’a pas les moyens pour contrôler l’embargo sur les armes en Libye
Retards, discordes au sein des pays de l’UE, manque de moyens militaires, montrent l’incapacité de UE à pouvoir gérer la mise en place d’un plan de paix en Libye voulu par l’Onu.
« Tous ceux qui veulent la paix en Libye doivent soutenir l’opération Irini », lance comme dans le désert Josep Borrell, haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-président de la Commission, alors que jusqu’à maintenant le seul exploit de l’UE est d’avoir mis sur pied un site internet et Twitter parlant de l’opération.
La conférence de Berlin du 19 janvier sur le plan de paix en Libye a été un échec car le gouvernement de Tripoli, qui est dirigé par Fayez el-Sarraj et qui a été reconnu par l’Onu, a le soutien militaire de la Turquie (membre de l’Otan) contre le maréchal Khalifa Haftar. L’Onu accuse seulement Haftar de ne pas respecter les accords de Berlin alors que l’allié ottoman de l’Otan a, selon le directeur de l’Observatoire syrien des Droits de l’Homme, fait acheminer le 12 avril plus de 300 mercenaires supplémentaires par l’utilisation de ses avions de transport militaires. On apprend que le nombre total de mercenaires syriens passé du côté turc dépasse les 5100 combattants et que la Turquie a continué d’envoyer en Libye des mercenaires syriens issus des groupes djihadistes. Sur ce point, l’opération Irini a déjà échoué.
Le 1 avril la mission Irini devait débuter en envoyant des bateaux de guerre sur les côtes libyennes avec d’autres moyens militaires conséquents suite à l’accord obtenu le jeudi 26 mars 2020 et approuvé le 31 mars par l’UE pour adouber l’opération. Cette opération dénommée désormais Irini, a pour objectif d’intervenir au large de la Libye pour contrôler l’embargo sur les armes depuis le mercredi 1er avril 2020, jour théorique de lancement de l’opération Irini. « Le mercredi 1er avril 2020, jour théorique de lancement de l’opération Irini. C’est surtout un fil Twitter et une page Fcebook qui voient le jour » indique le site B2PRO en précisant que « le jeudi 2 avril 2020, une première conférence de génération de forces a lieu sans aboutir concrètement » car « quelques facteurs bloquent ». En effet, la « Grèce et l’Italie se chamaillent sur le commandement, tous les pays n’ont pas pas pu parfaire leur offre, et d’autres doivent obtenir l’aval de leur gouvernement ou parlement ».
Die junge Welt écrit le 21 avril : « La nouvelle mission navale de l’UE Irini pour surveiller l’embargo sur les armes concernant la Libye n’a toujours pas de navires en Méditerranée trois semaines après son lancement ». Le journal de Berlin précise que « cependant, la surveillance aérienne et par satellite a déjà lieu » en relayant des informations obtenues « mardi des milieux diplomatiques à Bruxelles » en signalant « qu’auparavant, il y avait eu une couverture médiatique des difficultés de la mission ».
On se demande, donc, pourquoi Irini n’a pas utilisé les moyens techniques de l’espace pour dénoncer l’arrivée de djihadistes syriens transportés par les forces turques. Une chose est sure, la surveillance par avions n’a toujours pas lieu car les bateaux ne sont pas encore sur place et surtout que le porte-avions Charles de Gaulle n’est plus opérationnel en raison du Covid-19.
La mission Irini ne peut toujours pas être opérationnelle trois semaines après son lancement officiel même si dans un entretien accordé au site Bruxelles 2 le général Claudio Graziano a affirmé en date du 16 avril que « l’opération a été conçue en un laps de temps relativement court, ce qui montre la capacité de réaction de l’UE en temps de crise » alors que le journaliste lui demandait si il était optimiste du fait que l’opération n’a pas débuté le 1 avril par un manque de moyens.
L’opération Irini, qui succède à l’opération Sophia qui a duré de 2015 à mars 2020 en charge de la lutte contre les passeurs de migrants en Méditerranée, est une opération aéronavale de l’Union Européenne centrée sur le contrôle de l’embargo sur les armes en Libye pour faire respecter la décision du Conseil de sécurité des Nations Unies après la conférence de Berlin.