Lumières et ombres d’un processus

Nous réviserons ici les principales réussites et les limites du Gouvernement d’Evo Morales.
LES FEMMES
• Augmentation spectaculaire de la participation des femmes paysannes et indigènes dans les parlements et dans les ministères gouvernés par la coalition du MAS. De par leur organisation, les employées de maison ont obtenu plus de droits applicables à l’exercice de leur activité.
• 70% des femmes subissent la violence machiste. D’après l’Assemblée Féministe il existe une banalisation et une connivence totales des institutions. Une femme doit passer entre 8 et 30 jours à l’hôpital pour que juridiquement l’agresseur soit inculpé pour un délit léger.
LES DROITS DE L’HOMME
• Jugements et premières condamnations pour le massacre d’octobre 2003 perpétré par le Gouvernement précédent de Sánchez de Lozada. En regard des décennies précédentes, on peut en effet parler de la fin de la répression systématique contre les mouvements sociaux.
• Le pacte du Gouvernement avec l’Armée a empêché l’investigation des crimes des dictatures. Les conditions inhumaines persistent dans les prisons, où les prisonniers vivent entassés, l’énorme majorité, en détention préventive et sans argent pour pouvoir acheter de nourriture.
L’ÉCONOMIE
• En une seule année, les revenus des hydrocarbures sont passés de 300 millions de dollars à plus d’un milliard. Ces réserves ont atteint la somme record de 10 milliards. Le Gouvernement dirigé par Evo Morales a renationalisé la compagnie de téléphone Entel et 80% du secteur électrique.
• En 2010, les dépenses pour l’importation de pétrole ont représenté 670 millions. On prévoit qu’en 2011 ce chiffre dépassera un milliard. Les ministères laissent une grande proportion du budget assigné sans exécution. La Bolivie exporte en majorité des matières premières non transformées. La tentative d’attribuer une valeur ajoutée au gaz a échoué.
LES HYDROCARBURES
• Le Gouvernement du Mouvement vers le Socialisme (MAS) a repêché la compagnie pétrolière étatique YPFB, anéantie après la privatisation des années 90, et a récupéré 100% des actions des compagnies Chaco, Transredes et la Compagnie Logistique des Hydrocarbures ainsi que le 51% des compagnies restantes.
• Les multinationales contrôlent 80% de ce négoce en négligeant le marché interne et en privilégiant l’exportation de gaz, affaire rentable et facile. Cette situation, liée à l’incapacité d’YPFB d’assumer des activités productives, a conduit à l’importation de la majorité du pétrole, ce qui a généré la crise du “gasolinazo”.
LA POLITIQUE EXTÉRIEURE
• Face aux puissances traditionnelles, la Bolivie a été une élément fondamental dans le processus d’intégration latino-américaine et la croissance régionale de par son intégration dans l’Alliance Bolivariana pour les Peuples de Notre Amérique (ALBA) et le soutien qu’elle a apporté aux institutions communes naissantes.
• La participation bolivienne dans l’occupation militaire de Haïti, dirigée par les États-Unis, a été l’une de ses contradictions principales. L’admission de nouvelles multinationales, originaires du Japon, de la Corée du Sud, de la Chine ou de l’Inde, dans des conditions pareillement inégales, en dit long sur la poursuite de la politique de pillage.
Article original en espagnol : http://www.diagonalperiodico.net/Luces-y-sombras-de-un-proceso.html
Traduit pour Truks en Vrak par Marina Almeida, révisés par Michèle Landais