Macron en Chine et les fissures dans l’alliance occidentale – Entrevue Samir Saul

Région : ,

17 avril 2023: Le pied à Papineau, CKVL FM, 100,1, Montréal

Le débat provoqué par le voyage d’Emmanuel Macron en Chine et ses déclarations au retour révèlent des fissures importantes dans l’alliance occidentale dirigée pars les États-Unis contre la Russie et la Chine, selon Samir Saul, professeur d’histoire à l’Université de Montréal. Mais ça ne veut pas dire que Macron a changé de camp, seulement que la France, qui a une longue tradition d’indépendance en termes de politique étrangère, accepte mal sa « vassalisation » par Washington.

La présidente de la Commission européenne, une guerrière anti-russe et anti-chinoise, était du voyage en Chine pour surveiller Macron, ce que les Chinois n’ont pas apprécié.

Alors que les États-Unis souhaitent amener l’Europe, et partant l’OTAN, à adopter une position au sujet de la Chine et de Taïwan semblable à celle à l’égard de l’Ukraine et de la Russie, l’Europe n’y voit pas son intérêt. D’où l’idée de « l’autonomie stratégique » dont parle Macron.

Samir Saul rappelle aussi le contrat des sous-marins de 2021 rompu par l’Australie à la demande de Washington et de Londres et la mise sur pied de l’AUKUS.

Il note également que l’Allemagne a envoyé leur ministre des Affaires étrangères, celle qui est la plus va-t-en-guerre du gouvernement, Annalena Baerbock, en Chine tout de suite après la visite de Macron, question de tenter de réparer les pots cassés par Macron.

Sur la Sinophobie rampante, notamment au Canada, il y voit tous les indicateurs d’une psychologie de guerre contre la Chine.

Alors que les États-Unis et d’autres pays occidentaux ont participé à une ruée vers l’or chinois depuis le début des années 1990 en y investissant des milliards, la Chine n’a jamais devenue dépendante économiquement des pays investisseurs, comme le souhaitaient les États-Unis. Elle n’a jamais cédé le pouvoir aux entreprises multinationales, ce qui est une première dans l’histoire, et elle est restée souveraine et indépendante.

Par conséquent, la Chine est devenue la première puissance mondiale, ce que les États-Unis et leurs alliés (vassaux) n’acceptent pas.



Articles Par : Samir Saul et Robin Philpot

A propos :

Samir Saul est professeur d’histoire à l’Université de Montréal, Québec, Canada

Avis de non-responsabilité : Les opinions exprimées dans cet article n'engagent que le ou les auteurs. Le Centre de recherche sur la mondialisation se dégage de toute responsabilité concernant le contenu de cet article et ne sera pas tenu responsable pour des erreurs ou informations incorrectes ou inexactes.

Le Centre de recherche sur la mondialisation (CRM) accorde la permission de reproduire la version intégrale ou des extraits d'articles du site Mondialisation.ca sur des sites de médias alternatifs. La source de l'article, l'adresse url ainsi qu'un hyperlien vers l'article original du CRM doivent être indiqués. Une note de droit d'auteur (copyright) doit également être indiquée.

Pour publier des articles de Mondialisation.ca en format papier ou autre, y compris les sites Internet commerciaux, contactez: [email protected]

Mondialisation.ca contient du matériel protégé par le droit d'auteur, dont le détenteur n'a pas toujours autorisé l’utilisation. Nous mettons ce matériel à la disposition de nos lecteurs en vertu du principe "d'utilisation équitable", dans le but d'améliorer la compréhension des enjeux politiques, économiques et sociaux. Tout le matériel mis en ligne sur ce site est à but non lucratif. Il est mis à la disposition de tous ceux qui s'y intéressent dans le but de faire de la recherche ainsi qu'à des fins éducatives. Si vous désirez utiliser du matériel protégé par le droit d'auteur pour des raisons autres que "l'utilisation équitable", vous devez demander la permission au détenteur du droit d'auteur.

Contact média: [email protected]