Maternité dérobée, mère porteuse et enfant sur commande

30 mai 2019: Maria De Koninck vient de publier MATERNITÉ DÉROBÉE, Mère porteuse et enfant sur commande (Multimondes).
Alors que les défenseurs de la pratique du recours aux mères porteuses (appelée à tort « gestation par autrui ») la présentent comme du progrès, comme un phénomène moderne et normal à laquelle il faut s’adapter, individuellement et collectivement, Maria De Koninck la considère comme un recul important : 1) pour la libération de la femme; 2) pour le droit de l’enfant?
La maternité, selon elle, n’est pas une activité, mais un état. La mère porteuse est en relation avec l’enfant qu’elle porte et à qui elle donne vie. Or, en vertu d’un contrat signé, elle doit donner ou, plus précisément, abandonner cet enfant. Et dès qu’il y a contrat, il y a atteinte à la dignité humaine de la mère mais aussi de l’enfant.
Dans cette entrevue, Mme De Koninck, qui est sociologue et professeure émérite au Département de médecine sociale et préventive de la Faculté de médecine de l’Université Laval, aborde ce sujet complexe mais hautement important du point de vue juridique, sociologique et politique.
Elle passe en revue les dérapages ahurissants mais ô combien prévisibles dans un système capitaliste. À titre d’exemple, dans la majorité des cas, les commanditaires d’enfants et de mère porteuses viennent des classes sociales supérieures de pays nantis, tandis que les mères porteuses proviennent généralement des classes sociales inférieures de pays pauvres où les lois sont plus laxistes.
Maria De Koninck propose que le recours aux mères porteuses soit aboli au moyen d’un pacte international signé par tous les pays membres de l’ONU.