Médias, crises et manipulation : Du général Frank Kitson au « cauchemar orwellien »

Tandis que la sandaraque marxiste continue à se déverser sur les tentatives progressistes, les experts en polices de la pensée et en manipulation des foules perfectionnent chaque jour leurs techniques d’abrutissement médiatique et de « révolutions colorées »-coups d’Etat. Ainsi s’ancre le pouvoir total-financier de l’Ukraine à l’Afrique et de l’Amérique Latine à l’Asie centrale. Il urge donc de dénoncer aussi bien la sandaraque que les techniques. Les conditions actuelles font qu’il n’est pas toujours possible de détailler, surtout très publiquement, les moyens pratiques qu’ont les progressistes pour contrer les meneurs de la « guerre des classes » chère à Monsieur Warren Buffett. Toutefois, avec quelques précautions, on peut déjà se servir des publications des flics et brutes en place pour exposer certaines de leurs pratiques, et faire faire un bout de chemin en sens contraire. La pseudo-théorie « des phases » initialement due au général Frank Kitson, de brigade de Sa Très Gracieuse Majesté et des MI5 & 6 réunis, est une excellente occasion pour cela. Situons d’abord rapidement la chose.

Terreau historique sous-jacent : explicitement, les guerres coloniales ; implicitement, la « subversion » (lisez : les luttes démocratiques) en général.

Auteurs de référence : explicites, les colonels français d’Indochine et Algérie, Trinquier en particulier ; implicites : les tortionnaires de la PIDE salazarienne, de la Gestapo reconvertie CIA-réseaux-Gehlen-Barbie, de la CIA-SAVAK iranienne, de la CIA-DINA chilienne, rien que du beau monde et des gens de compétence indéniable.

Base expérimentale : explicite, la guerre thatchérienne contre l’Irlande ; implicite, surtout les « stay-behind » de l’OTAN en Europe occidentale, mais aussi et encore les luttes néocoloniales après les « indépendances ».

Bref, au moins Kitson & Co. savent de quoi ils parlent : ça change de certaine « analyse concrète de la situation concrète » et de la logorrhée dialectique y relative.

Fond de la question : l’analyse en « trois phases » — 1) préparatoire, 2) de mouvements déjà massifs, 3) de révolte armée — montre en fait qu’il n’y a pas de phases, mais un continuum de luttes inévitablement incessantes. La question pour le pouvoir est alors de garder l’initiative, et de coincer les démocrates de façon que, même en comptant sur la rage des peuples, ils ne parviennent pas à la guider, encore moins à la diriger comme pourtant c’est leur rôle. On devine la bénédiction que représente pour les meneurs capitalistes la théorie arriérée marxiste : en bon stratège, Kitson ne manque pas de la désigner comme l’ennemi principal — alors qu’il a parfaitement compris son impuissance définitive.

Considérant donc, et très justement d’après la réalité constatée sur au moins deux générations aujourd’hui, que l’oppression doit être constante mais dynamique, variable suivant les lieux et les moments, Kitson souligne ce que doivent être régulièrement ses traits, pour permettre l’efficacité par la cohérence à tous termes et sur toute la planète. Ce sont ces traits, remarquablement dégagés et précisés, qu’il convient d’apprendre à lire à la suite de ce guide expert (et de ses émules), dans l’espoir qu’il sera possible un jour plus ou moins lointain de les mettre énergiquement à profit — à moins que nous ne sachions en tirer déjà quelques leçons tout de suite.

Centre de tout : le centre, le commandement unique de la répression, évidemment. Par contraste en face, l’évocation de la scissionnite obsessionnelle et maladive des marxismes relève sans doute ici de l’ironie facile… En tout cas, non seulement les appareils capitalistes de polices, secrètes ou non, leurs gendarmeries et leurs armées, communiquent depuis longtemps à l’intérieur des frontières nationales, par exemple en Europe occidentale, mais plus globalement les échanges d’informations, contre tous les citoyens manifestant si peu que ce soit de tendances démocratiques, se font désormais de façon centralisée à l’échelle de l’OTAN et en particulier sur l’ensemble de l’Union Européenne, succursale de Wall-Street-City : c’est particulièrement actif depuis les attentats du 11 septembre 2001 avec le Patriot Act et ses suites dans les autres pays (notamment les récentes législations françaises sous la poussée de Jean-Yves Le Drian, vieux compère de Manuel Valls mais encore plus « socialiste » que lui, et qui avait écarté l’offre du poste de Premier Ministre pour se consacrer à la mobilisation policière de l’armée).

Tout cela est collecté et coordonné par les réseaux asservis à la NSA et donc à la CIA par l’intermédiaire de ce qui fut le réseau ECHELON — en France : mis en place par le « socialiste » Lionel Jospin et étendu ensuite par la transformation des vieux RG de Vichy-Pétain en DCRI (Direction Centrale du Renseignement Intérieur), et par la coordination des fichiers de police et justice EDVIGE etc. Cela s’est accéléré sous la direction de la séquelle de premiers flics de France depuis l’Alliot-Marie, et surtout de leurs services, dont les habilités-au-secret-défense des entreprises en général et d’Orange-France-Télécom en particulier.

On passe ainsi tout naturellement de la centralisation du commandement à celle de l’information-espionnage des citoyens, caractéristique de l’Etat totalitaire et trait le plus constant, avec la mise en condition médiatique, de la lutte contre la démocratie. Le coup bas perpétuel, de cet espionnage longtemps illégal et plus que jamais illégitime, vise à paralyser les démocrates avant même qu’ils n’agissent véritablement. Cela passe par plusieurs canaux.

Par exemple, le dressage des ingénieurs en fabricants de chômeurs (par automatisation à outrance et très souvent non rentable à court terme) suppose évidemment leur collaboration de principe. Mais, même après la sélection au niveau des « grandes écoles », un cadre technique qui sait robotiser une ligne de production n’est pas forcément assez docile aux ordres des actionnaires et gestionnaires face aux conséquences humaines et spécialement ouvrières de l’application de ses connaissances. L’embauche est donc soumise à la décision de cadres très supérieurs, qui n’agissent qu’après renseignements pris à la police politique. Il serait croustillant de multiplier ici les anecdotes, mais on demande au lecteur de ne pas s’arrêter à de tels détails, et de s’efforcer de lire l’essentiel au niveau de tous les recrutements surtout de cadres, d’accès même de bas niveau à quelque pouvoir : le fond de la question, qu’il faut souligner tout de suite, est d’écarter un démocrate de tout pouvoir et d’abord d’un confort, d’un revenu et d’un poste qui laissent à plus ou moins long terme bien des moyens pour s’activer en citoyen. En bref donc, jamais une embauche n’est faite, surtout pour un cadre supérieur, sans coup de téléphone du directeur d’usine ou au moins du chef du personnel (DRH) directement à l’agence locale du Renseignement Intérieur. Cette sorte de contact est devenue assez ordinaire pour qu’on s’entende dire (pas trop publiquement, mais sans gêne aucune) lorsqu’on parle de grève à un cadre de carrière déjà établie : « tiens ! ça me rappelle que je dois appeler les Renseignements pour savoir si la réunion des syndicats ce soir a décidé la grève pour la semaine prochaine »…

Cette question fondamentale de la collecte et coordination d’informations est évidemment inséparable de la tenue à jour incessante d’un tableau des organisations de contestation du pouvoir, de même que ce tableau n’a de sens que pour l’action : la flicaille ne se contente pas de surveiller, elle infiltre. Pour cela, d’abord l’information est traitée : sa masse énorme (tout le monde est fliqué, partout) suppose une automatisation initiale du traitement par des programmes du type classifieur (anglais classifier), qui d’après des critères simples évitent qu’on passe du temps à des cas de citoyens rangés ou de militants peu actifs. Ensuite des espions-mouches-à-merde dûment formés interviennent par exemple dans les syndicats, et par leur « dévouement » grimpent rapidement dans la hiérarchie des permanents : on saura se servir d’eux pour créer des scandales par exemple financiers, dévoyer les efforts de grève ou manifestation, jeter le discrédit sur les militants sincères, provoquer des scissions et fomenter des directions « alternatives » et « responsables » — le genre qui sait se montrer « réaliste » et « s’asseoir à la table des négociations » quand la masse des travailleurs se montre « trop » combative, etc. On pense bien sûr en France à la caricature d’infiltrés que représente la CFDT : mais d’abord l’histoire de FO tout entière, enracinée au départ dans les subventions de l’AFL-CIO-CIA des Etats-Unis (Allen Dulles était intervenu en personne), n’est pas différente ; ensuite plus terriblement les syndicats, successivement fondés pour tenter de déborder enfin la vieille CGT en vue de la lutte progressiste, sont devenus l’un après l’autre de lamentables exemples de l’efficacité de la police politique et de l’arriérisme des références (des ignorances) en particulier marxistes.

En véritables acteurs de politique réelle, les pros du totalitarisme financier s’efforcent de voir et viser d’après une synthèse aussi globale que possible, dans le temps et l’espace. Il en découle immédiatement que les militants éventuellement contestataires ne sont qu’une des cibles : très correctement du point de vue capitaliste, à un niveau d’infamie raffinée jamais atteint du point de vue moral, c’est l’ensemble des gens qui est l’objet d’une attention et d’une action sans faille. La propagande du pouvoir s’adresse à tout le monde et c’est pour tout le monde que les media déversent leurs flots d’insanités. Pour comprendre le fonctionnement de cette arme aussi pérenne que percutante et pénétrante, on peut s’aider de la notion d' »opinion publique ».

Du point de vue pratique, réaliste, qu’est-ce que cette affaire-là ? Ce n’est évidemment pas ce que jugeraient des citoyens correctement éduqués et informés (l’information véritable ne saurait être autre chose que le prolongement de l’instruction publique véritable) : en l’état total-financier des choses au contraire, cette « opinion publique » n’est même pas la base arrière sur laquelle des démocrates pourraient compter, mais seulement la réaction de citoyens déjà conditionnés par les matraquages antérieurs, dont les scolarisations religieuses et nationales.

A partir de là, le danger perpétuel pour l’oppression, c’est que la misère finit toujours par être insupportable, et aux misérables eux-mêmes et à ceux que l’inhumanité installée par l’histoire et contrôlée par le pouvoir n’a pas réussi à pervertir. Ainsi, ceux qui ont vécu le relèvement des ruines d’Europe en quelques années après le moment 1939-45 de la Guerre Mondiale, et qui savent ce que sont les moyens techniques en 2014, ne risquent pas de se laisser fasciner par des histoires total-financières de « financement » des divers besoins (sauf s’ils sont d’accord pour trahir toute humanité) : en particulier, il est difficilement compréhensible même en sachant ce qu’est le sadisme des pouvoirs, et il est strictement inadmissible, qu’aujourd’hui des enfants n’aient pas d’accès simple à l’eau potable tandis que des monstres préservés par des religions et autres idéologies se gorgent de toutes les richesses et pervertissent les masses de production en armements etc. — il faut que soient ancrés profond les racismes stupides et puants, pour que tant de gens soient aussi peu préoccupés des enfants en cause, simplement parce que ceux-ci sont loin ou marqués par des traits de pauvreté effroyable ou de phénotype.

D’où vite et clair le cœur de la question : si les gens se rangent derrière le pouvoir à force d’abrutissement, le pouvoir est tranquille ; si au contraire les gens basculent du côté de l’humain, contre l’animalité qui fait le fond de la domination à n’importe quel prix (aujourd’hui le pouvoir total-financier), le pouvoir va mal. Là-dessus, les progressistes ont vite fait de choisir ce qu’ils souhaitent. Il serait temps qu’ils en perçoivent les moyens. Or il n’est pas difficile de cerner l’ennemi prioritaire : la mise en condition médiatique. Tout le monde dit le savoir bien. Il est temps de saisir à quel point tout le monde le sait mal — sauf le pouvoir.

L’action de celui-ci contre sa contestation est globale, toujours renouvelée et mise à jour et, dans la manipulation des foules, constamment ajustée par la prise en compte de la connaissance spécialement éthologique. Des gens qui se croient sociologues n’ont aucune idée de la puissance pratique de cette science, alors qu’elle replace l’aventure humaine dans l’héritage de l’évolution et dévoile par là les mécanismes animaux dans l’humain qui si souvent créent les mouvements de foules et mènent à la victoire des meneurs, conquérants ou prêcheurs. Pour ne pas répéter purement et simplement ce qui a été écrit et décrit tant de fois ailleurs (cf. liens en fin de texte), on va le reprendre ici dans un format un peu différent : au lieu d’approfondir les mécanismes des pulsions qui font les mouvements de masse, on va en rester au plus apparent — ceux qui veulent agir plus intelligemment devront­ faire ce que font les pouvoirs à présent depuis des décennies, et se pencher enfin sur l’éthologie politique dans sa vérité.

Sans trop chercher à creuser donc : les principes des actions médiatiques des groupes financiers se basent sur les observations suivantes.

1) D’abord, l’émotion prime sur la raison — les soi-disant « raisonnements », si fréquemment entendus en cafés du Commerce, et si constamment représentatifs du « débat » politique ordinaire, sont pitoyables de dérapage mental incontrôlé —.

2) Ensuite la vérité, la réalité des faits d’un côté, et de l’autre les purs mensonges, sont très rarement distingués : « parole contre parole », la priorité absolue de la pulsion émotive rend pour presque tous impossible le creusement rationnel, la recherche des faits, au delà des affirmations martelées en litanies, catéchismes d’enfance ou journal télévisé. A partir de là « tout le monde DIT » n’est jamais loin de la confusion incroyable avec « tout le monde SAIT », et le soi-disant « tout le monde » est ce qui est le plus souvent entendu.

La façon de ranger des téléspectateurs à la position total-financière est parfois admirable de simplicité dans l’utilisation des pulsions éthologiques primaires. Exemple (et c’est au fond le même racolage-embrigadement que par les sourires enjôleurs du-ou-de-la présenta- teur-ou-trice de service) : on ne vous dit pas « la défense de l’Occident chrétien a exigé des frappes chirurgicales sur Bagdad », on vous fait voir les images prises par une caméra depuis un bombardier lançant ses engins de mort : on vous place d’office dans la position du soldat efficace et vainqueur, votre camp est tout choisi. La plus élémentaire objectivité exigerait alors que des caméras prennent les images de la réception, et des victimes en « dommages collatéraux » : mais il est très objectif aussi que ce n’est guère possible — et puis l’examen des suites demanderait beaucoup de temps, or le match de foot ou la pub qui suivent attendent impatiemment.

Accessoirement :

3) le pouvoir évite de s’exprimer directement : il a des « experts », « autorité » présentée comme indépendante… — en particulier les experts en propagande (dite communication), à savoir les journaleux qui ont pris la place des journalistes

4) on ne débat jamais, on écrase la contestation comme aberrante, folle, irréaliste etc.

De toutes façons, ce n’est finalement que recours à la violence — mensongère et verbale au jour le jour, mais matériellement déchaînée dès qu’elle semble utile, sans précautions autres que de tactique. Avant de conclure, il faut donc survoler au moins l’utilisation globale de ce moyen.

Cette utilisation a subi des variations importantes dans les développements des deux ou trois dernières décennies. A la fois à cause du fait que la maîtrise des crises et manipulations est seulement partielle, et à cause de l’illusion (régulièrement de retour chez les oppresseurs) que la brutalité est indéfiniment payante, les « durs » ont déclenché des férocités incroyables — en particulier les « neocons » US, mais bien vite derrière eux tous les fous de pouvoir spécialement « atlantistes » —. Par exemple, le meurtre institutionnalisé de vrais journalistes ou de simples « lanceurs d’alerte » est devenu commun, et a constitué jusqu’ici par ses « succès » un encouragement notable aux déclencheurs. De manière plus globale, la violence « préventive », « pre-emptive » dans la langue des profiteurs de guerre et bellicistes US, est de plus en plus souvent et ordinairement le recours du système total-financier. On a vu déjà ses formes aujourd’hui plus ou moins consciemment avalisées par l’opinion.

Ainsi l’espionnage incessant et infiltrant à tous niveaux longuement analysé ci-dessus. Mais en outre, ceux qui disent une part de vérité présentent le danger de provoquer des réactions humaines : leurs assassinats par des flics-mafieux sont alors le prolongement inéluctable de l’espionnage. De même, on a vu des calomnies inimaginables maniées par les groupes de presse contre des dirigeants restés honnêtes, par exemple la campagne nauséabonde du groupe Maxwell contre le dirigeant le plus dangereux des mineurs britanniques, pendant leur grève d’un an (!) sous Thatcher : Scargill fut accusé d’avoir touché des sommes folles de Kadhafi ; il va sans dire qu’il n’y avait pas le moindre soupçon d’un mot de vrai dans ces accusations. C’est simplement le genre de mensonges qui parfois finissent par être avoués… même par le journal « le Monde » — en page 11 et, si l’on ose dire, en cinquième colonne ; dix ou trente ans ensuite ; et quand presque plus personne ne s’intéresse à la question…

Mais il y a d’autres formes. Le pouvoir peut utiliser une lente et progressive gradation de violence, suivant les réactions enregistrées : d’abord pour écœurer une masse majoritaire de population dont la vie est rendue de plus en plus difficile (parfois au départ par les mouvements de contestation, mais ensuite par les étranglements provoqués et contrôles de police paralysants mis en place à l’occasion ou sous prétexte de cette contestation) ; puis pour terroriser les gens avant qu’ils n’aient seulement songé à prendre parti. Des films comme Diaz, sur les assassinats politiques par le pouvoir italien à l’occasion du sommet de Gênes, ou comme Billy Elliot (sur les grèves de mineurs anglais justement), ou la réalité de matraquages n’épargnant rien ni personne comme hélas peu d’images de journaux télévisés les montrent, mais comme ceux qui les ont vécus ne risquent pas de les oublier, donnent idée de moments, de plus en plus fréquents, où les sadiques « s’éclatent », comme dit très bien le flic surexcité avant l’intervention policière assassine qui fait le sujet de Diaz. Or comme on l’a dit aussi ci-dessus, nous en sommes désormais à la mobilisation policière de l’armée elle-même.

C’est ici qu’hélas nous devons nous séparer de maître Kitson, qui a pourtant dans l’ensemble si bien ordonné et organisé les données de décennies de lutte contre la démocratie : car il ne peut s’empêcher de déraper en fin de course. Pour lui en effet, le problème des progressistes (qu’il ne veut imaginer que comme activistes révolutionnaires trop pressés) serait d’abord de mettre « le mouvement des masses » en route, puis de maintenir sa marche, et enfin d’en conserver le contrôle — impossibilité manifeste, mais fort commode à envisager pour lui Kitson : car cela revient pour la répression à se la faire, comme on dit, bordée de nouilles — en somme Kitson prétend que les progressistes ne peuvent rêver que de marxisme… Au contraire, le boulevard ouvert à l’action des démocrates est de faire venir ou revenir le plus possible de gens à la prise de conscience rationnelle — contrairement à ce qu’Orwell épuisé et défaitiste déclarait : « tant qu’ils ne prendront pas conscience ils ne se révolteront pas, et tant qu’ils ne se révolteront pas ils ne prendront pas conscience » — : car en réalité, en histoirel’expérience montre que quelques êtres de savoir peuvent très bien d’abord diffuser par tous moyens cette prise de conscience rationnelle, et ainsi entraîner à leur suite une vision de plus en plus claire, chez de plus en plus de gens, pour provoquer l’effet boule de neige dans les consciences d’abord, et non dans un « mouvement de masses » impossible au commencement. Il faut seulement partir du savoir, du réel, et non d’une logorrhée alternant triomphalisme et catastrophisme en ridicule dialectique. Théorie, d’abord, pour et avec l’action. On n’arrête pas, on n’arrêtera pas, on ne peut pas arrêter, ce mouvement-là.

Il est vital pour cela d’user de l’éthologie politique, bien plus naturellement et finement que les pouvoirs, ce qui n’a rien d’impossible : car ses données de base sont à la portée de tous en peu de temps, et leur application pour la paix est autrement plus exaltante que leur abus pour la guerre de tous contre tous.

Bref, retour à notre principal besoin : à quand nos écoles progressistes ?

Quel dommage, qu’on ne puisse en dire tout de suite bien davantage !

 André  Avramesco

André Avramesco a publié en 2010 une synthèse en livre — « Les hordes de l’ordre » .

On peut aussi consulter le site a.avramesco signalé en lien sur le blog http://effetsetfaits.blogspot.fr/et ce blog lui-même, en particulier http://effetsetfaits.blogspot.fr/2014/05/actuel-65-pour-lethologie-politique.html ainsi que divers articles parus sur mondialisation.ca



Articles Par : André Avramesco

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