Mohsen Abdelmoumen: «Le racisme n’est que l’expression brute de l’ignorance crasse»

Dans ce qui suit, mon entretien avec Mohsen Abdelmoumen, un journaliste qui se concentre sur des questions qui sont très importantes pour moi, comme le Yémen, le Sahara occidental, la Palestine et qui traite également des questions telles que les droits de l’homme, même si ce terme, comme il le dit, est mal utilisé, l’éthique dans le journalisme et la lutte contre la discrimination des personnes en raison de leur origine ethnique et de leur orientation religieuse. Une autre question importante dans cette interview concerne l’importance des opinions anti-impérialistes qui ne doivent pas rester inexprimées par les journalistes engagés. Je remercie beaucoup Mohsen pour son temps et ses précieuses réponses.

Milena Rampoldi, ProMosaik 

Pourquoi avez-vous décidé de devenir journaliste ?

C’est toujours délicat de parler de soi parce que j’ai grandi et vécu dans un univers où l’on parle rarement de soi. En plus de cela, ayant connu l’engagement et le militantisme très jeune, j’ai appris que quand on s‘engage politiquement – notamment en étant dans la gauche révolutionnaire – pour des causes justes telles que la justice sociale, la liberté, etc., on n’a pas l’habitude de parler de soi. Au contraire, on donne bien plus que ce que l’on reçoit. Concernant les circonstances, je pense que pour être journaliste, il m’a fallu un concours de circonstances, une sorte de destin. J’ai commencé tout jeune en écrivant pour moi en arabe et en français. Mon engagement politique me poussait dans la lecture permanente, que ce soit des livres ou des textes. Un ami médecin du travail m’a proposé ensuite de créer un journal local avec ses copains à Béjaïa, en Algérie. Le projet n’a pas abouti, pourtant nous avions commencé à mettre en place le processus administratif, etc. Entretemps, j’étais en contact avec une agence de presse algérienne à laquelle j’envoyais des dépêches et des articles traitant de l’actualité de la ville où je me trouvais. Ils étaient très intéressés par mon travail. À cette époque, nous vivions une guerre contre le terrorisme où des centaines de milliers d’Algériens ont payé de leur vie, et beaucoup de projets que j’envisageais n’ont pas abouti.

Un jour, j’ai rencontré Henri Alleg, un grand journaliste et un grand militant de la cause algérienne, il avait été directeur d’Alger Républicain. Cette rencontre était due au hasard mais elle m’a marqué. J’y vois un signe. Les anciens d’Alger Républicain qui avaient formé une association ont décidé de relancer la parution du journal. Je me suis retrouvé au milieu de ce projet et nous avons commencé l’aventure à trois. J’ai beaucoup travaillé en contactant notamment des anciens soutiens du journal partout où ils se trouvaient et j’ai fait partie de ce journal pendant plusieurs années. Bien que ce fût un journal ancien, sa réapparition était pour moi un baptême du feu. Je me suis donné à fond dans ce journal.

Quelques années plus tard, j’ai organisé une grève de la faim en Algérie contre les conditions de travail des journalistes et puis je suis parti après l’élection de Bouteflika pour son deuxième mandat. J’ai quitté l’Algérie pour l’Europe où j’ai aussi organisé une grève de la faim pour obtenir des titres de séjour à plus d’une centaine de personnes. Ce fut une expérience enrichissante car je me suis entre autres occupé du volet médiatique de cette action. J’ai parlé de notre lutte à différents journaux et médias comme les télévisions internationales telles qu’Al Jazeera, la BBC, RTL, la RTBF, France 3, la RAI, les télévisions espagnole, scandinaves, etc. Cela nous a permis d’utiliser l’information comme outil de combat et nous étions soutenus dans le monde entier, notamment par Hugo Chavez. Nous avons finalement obtenu gain de cause.

Après plusieurs années d’absence dans le journalisme, j’ai renoué avec le métier en écrivant à distance et bénévolement pour des quotidiens algériens tels que La Nouvelle République et Algérie Patriotique, et ensuite d’autres sites occidentaux qui m’ont contacté pour faire partie de leur équipe. Le dernier organe de presse pour lequel je travaille est American Herald Tribune où j’écris régulièrement comme chroniqueur, toujours bénévolement. Mon parcours n’est pas classique, je me suis fait sur le tas. Je suis venu au journalisme par hasard et par accident. C’était le destin. Dans Alger Républicain, je tenais une rubrique qui s’appelait « Grèves et émeutes » et j’étais en contact avec de nombreux syndicalistes. Je faisais beaucoup d’interviews et de reportages. C’est une longue expérience et j’oublie des tas d’anecdotes mais le parcours qui a suivi a été plus riche encore en contacts avec des personnalités très intéressantes d’envergure internationale, je dirais même passionnantes. Ainsi, j’ai pu rencontrer notamment des Occidentaux qui ont milité pour l’indépendance de mon pays l’Algérie, mais aussi des ambassadeurs, des scientifiques, des activistes, des journalistes, des universitaires, des écrivains, des professionnels du renseignement, des militaires, des diplomates, etc. L’interview est mon côté fort parce que j’ai le contact facile. Je me suis enrichi humainement au contact de ces gens. C’est beaucoup de travail et cela représente également du stress, mais c’est passionnant. Comme c’est moi qui d’habitude pose les questions (rires), cette fois, c’est le contraire et c’est délicat, car il s’agit d’une question personnelle. J’espère néanmoins avoir répondu à votre question.

Selon vous, quelle est la relation entre le journalisme et les droits de l’homme aujourd’hui ? Et quels en sont les principaux problèmes ?

Déjà, le concept des droits de l’homme est biaisé car il est utilisé à tort et à travers. On a vu des interventions criminelles comme celles des Américains en Irak ou des Français en Libye, et bien d’autres, sous prétexte des « droits de l’homme » et de la « démocratie ». On a même vu l’émergence du concept d’« intervention humanitaire » théorisée par le sinistre Bernard Kouchner. Il y a aussi le fameux « chaos créatif » de la non moins sinistre Condoleezza Rice et des néocons américains. Malheureusement, les « droits de l’homme » sont aujourd’hui utilisés pour envahir et détruire des pays. On remarque combien ce concept des droits de l’homme est utilisé à géométrie variable quand il s’agit des droits du peuple palestinien, par exemple, ce qui pose un grand problème concernant la définition de ces droits de l’homme dans le contexte politique actuel. Qu’est-ce que les droits de l’homme ?

Le rôle d’un journaliste est d’informer objectivement en respectant la déontologie. Il doit être un éclaireur de la vérité, un lanceur d’alerte. Malheureusement, beaucoup de journalistes sont otages de leur carrière, ils sont enfermés dans leurs rédactions qui sont à la solde de lobbies financiers et ne peuvent pas exercer leur métier librement, et donc ils ne peuvent pas informer.  Souvent, ils deviennent des instruments de propagande plutôt que des outils d’information, de véritables chiens de garde.

En résumé, dans notre société capitaliste, le concept des droits de l’homme est faussé et le journalisme indépendant n’existe pas. Pour que l’un et l’autre existe, il faut un changement du système. Les médias au service du grand capital ne peuvent pas produire un journalisme indépendant et un système capitaliste prédateur devenu impérialiste pour s’accaparer des marchés au niveau international ne peut pas prétendre servir les droits de l’homme. Dans ce contexte, le journaliste sert tout simplement une oligarchie.

Dans quelle mesure est-il difficile de s’éloigner d’un point de vue euro centrique dans le journalisme ? Quelles sont les meilleures stratégies que vous pouvez montrer aux journalistes occidentaux ?

Comme je l’ai dit dans la réponse précédente, un journaliste qui n’est pas libre et qui n’exerce pas librement son métier parce que son journal ou sa télévision est lié à des lobbies financiers, ne pourra pas informer les citoyens. Il servira ses employeurs et les actionnaires, et il deviendra avec le temps un propagandiste, ce que l’on remarque aujourd’hui dans les médias mainstream où le mensonge fait rage et où le journaliste est devenu une caisse de résonance du pouvoir politique. Ce n’est pas cela être journaliste et faire du journalisme. Il faut avant tout être indépendant, libre de ses mouvements, défendre ses opinions, ne pas négocier ses positions, ne pas être dans des compromissions ou faire des concessions, même si le prix à payer est de quitter ce métier. S’émanciper d’une politique quelle qu’elle soit, eurocentrique ou autre, est impossible quand on n’est pas libre soi-même. À mon avis, il faut placer la liberté au-dessus de tout, c’est-à-dire qu’au moindre désaccord ou pression de la part des actionnaires du journal ou du média en général, il faut quitter le navire parce que ça ne sert à rien de lutter à l’intérieur d’une rédaction, car il y a un grand déficit au niveau de la solidarité entre journalistes. En cas de sanction, tout le monde se détourne de celui qui est incriminé. Dans la plupart des rédactions, on croit qu’il y règne une harmonie ou une synergie, mais ce n’est pas vrai, c’est une illusion. Il y règne au contraire une concurrence rude et cette concurrence est la matrice du système capitaliste. Il y a un manque certain d’organisation au sein de ce métier. Par exemple, on trouve des grèves dans beaucoup de secteurs mais jamais ou très rarement dans les rédactions, alors que les travailleurs y connaissent des conditions de travail difficiles au même titre que les autres citoyens. Ce qui fait que la désorganisation de ce métier profite à l’establishment, aux actionnaires, qui font travailler des journalistes à bas prix et dans des conditions intenables : charge de travail immense, disponibilité à toute heure, etc.  On les tient par le portefeuille. Ce métier est vraiment en crise, on le voit par exemple par la chute de la presse papier mais aussi par d’autres phénomènes qui n’arrangent pas les choses tels que l’émergence des réseaux sociaux qui concurrencent aujourd’hui le travail des journalistes. Nous sommes à l’ère du journalisme citoyen avec tout ce que cela comporte de risques de recevoir des fausses informations, des analyses médiocres, etc. Bien que j’encourage le citoyen à être dans l’information, à être un journaliste citoyen, il faut qu’il ait un minimum de formation et de parcours pour faire ce travail.

Le conseil que je peux donner aux journalistes occidentaux, c’est de ne pas accepter d’être des outils de propagande et de s’affranchir des lobbies financiers, et de tout simplement rester objectifs en traitant les informations, ce qui est tout à fait impossible dans notre époque. J’ai eu l’honneur d’interviewer deux grands personnages : Edward S. Herman et Noam Chomsky, et je conseille aux journalistes de lire leur ouvrage magistral qui est La fabrique du consentement. Je leur conseille aussi de s’intéresser aux travaux d’un autre grand personnage que j’ai eu la chance d’interviewer, William Blum, qui a été un précurseur de la presse alternative et qui a écrit notamment l’État voyou.

Je tiens à terminer mon propos en précisant que je m’insurge contre le traitement que l’on fait subir à Julian Assange qui a consacré sa vie à informer et qui en paie le prix fort dans une prison. Alors qu’il a fait beaucoup pour la liberté d’expression, aucun média ne parle aujourd’hui de Julian Assange. Ils l’ont enterré vivant. Parler de Julian Assange, c’est faire du journalisme. Il n’y a aucune explication à ce silence, sauf le fait que les médias et les politiciens sont tous à la botte de l’impérialisme US.

La guerre du Yémen est une guerre oubliée et un cauchemar ignoré. Quel est le principal problème et quelle est la solution ?

La guerre du Yémen a commencé par une intervention criminelle de l’Arabie saoudite et de ses alliés, à leur tête les Émirats Arabes Unis, contre les Houthis. Le problème fondamental, c’est cette intervention criminelle saoudienne qui a massacré le peuple Yéménite en utilisant l’uranium appauvri et l’on évoque une famine épouvantable et différents fléaux qui touchent la population civile. La communauté internationale a fermé les yeux sur cette intervention saoudienne criminelle et les exactions, voire les crimes contre l’humanité, qu’elle a provoqués. S’il y a un silence à propos de cette guerre, c’est surtout dû à l’influence du lobby saoudien aux États-Unis. Aujourd’hui, on assiste à une vraie colonisation d’une partie du Yémen incluant des ports et des villes stratégiques par les Émirats Arabes Unis. Les Émiratis ont bien caché leur jeu durant l’intervention saoudienne et ils ont raflé la mise, les Saoudiens n’ayant rien obtenu, bien au contraire, ils ont essuyé des attaques sur leur propre sol de la part des rebelles houthis. On voit que le Yémen se dirige vers une sécession, à l’image de ce qui se fait actuellement en Libye. Le Sud et le Nord sont divisés. Le gouvernement Hadi est pris en otage par les Saoudiens, la guerre fait rage, le pays est divisé, les Émiratis jouent un rôle trouble en armant des milices et en occupant des villes et des ports stratégiques. L’intervention criminelle saoudienne et émirati a mené à une catastrophe humanitaire, à un échec politique et risque de conduire à une partition du pays. Les patriotes Yéménites doivent maintenant chasser l’occupant saoudien et émirati de leur sol. C’est à eux de décider de leur sort et de régler leurs problèmes d’une manière politique en mettant les jalons d’un dialogue serein avec toutes les forces qui constituent ce pays. Au Yémen, la solution n’est pas militaire, mais elle est éminemment politique.

La phrase du roi saoudien Abdelaziz ben Abderrahmane Al Saoud qui se transmet entre rois de génération en génération est révélatrice : « Votre gloire est dans l’humiliation du Yémen et votre humiliation est la gloire du Yémen » (traduction littérale de l’arabe). Pour moi, c’est une phrase très importante qui explique les relations entre l’Arabie saoudite et le Yémen et donne des clés de compréhension de cette guerre. Je considère que les Émiratis sont autant coupables que les Saoudiens ainsi que tous les pays arabes qui ont pris part à cette intervention criminelle. Juste un dernier point : mon pays d’origine, l’Algérie, n’a pas fait partie de la coalition saoudienne maudite et n’a pas participé à la guerre criminelle engagée contre le Yémen, et j’en suis fier et heureux.

Le Sahara occidental est un autre problème oublié. Pourquoi ? Et comment s’opposer à l’impérialisme marocain ?

La question du Sahara occidental, bien que relevant d’une question de décolonisation par l’ONU, est oubliée parce que le lobbying marocain du Makhzen corrompt et achète des députés européens, des membres du Congrès américain, et aussi des journalistes. Le Maroc connaît des problèmes économiques et politiques avec une monarchie décadente qui n’hésite pas à réprimer les protestataires notamment du Rif marocain qui réclament leurs droits, et fait du lobbying sur toute la planète pour étouffer la question légitime et la cause juste du peuple sahraoui qui doit pouvoir disposer de lui-même. J’ai interviewé plusieurs députés européens dont certains m’ont révélé l’existence d’un lobbying marocain qui s’apparente à de la corruption qui vise les députés européens et on a vu les répercussions de ces pratiques avec l’accord sur la pêche entre l’Union européenne et le Maroc. La corruption à laquelle se livre le Maroc et à laquelle se soumettent certains politiciens et députés européens donne une piètre image de la démocratie et de la politique en Europe. Un député qui est mandaté par ses électeurs a-t-il le droit de se vendre à des pays tiers et de participer à écraser tout un peuple ? Je ne vous cache pas que j’ai ressenti un écœurement immense par rapport aux pratiques de certains politiciens européens qui soutiennent le colonialisme marocain aux dépends de la cause juste du peuple sahraoui. Leur comportement est abject et immoral. Malheureusement, ils se livrent à ces pratiques alors que leurs peuples ne sont pas informés de ces malversations. Ainsi les lobbies marocains appuyés par les Israéliens et les pays du Golfe font pression à tous les niveaux pour que la question sahraouie ne soit pas réglée et pour que le peuple sahraoui ne recouvre pas son indépendance sur son propre territoire. Les faits historiques en témoignent, jamais le Sahara occidental n’a appartenu au Maroc.

Pourquoi le monde se tait-il devant l’occupation et le colonialisme marocain au Sahara Occidental ? Simplement parce que le Maroc est l’allié privilégié et le vassal d’Israël, des Saoudiens, des Émiratis, et des Américains (je rappelle que le Maroc vient d’installer une base militaire conçue par les Israéliens sur sa frontière avec l’Algérie). Le peuple sahraoui qui se bat pour sa liberté et pour son droit élémentaire d’avoir son indépendance sur son propre territoire s’est retrouvé face à un colonialisme soutenu par des puissances mondiales. C’est pour cela que la solution tarde à venir. Le Maroc utilise tous les artifices légaux et surtout illégaux pour stopper l’indépendance de ce territoire, pour bloquer toute proposition allant vers la résolution de la crise du Sahara Occidental, et c’est pour cela que les émissaires de l’ONU ont échoué. Ils n’ont pas pu travailler librement parce que le Maroc a corrompu de nombreux responsables européens et américains. Il empêche l’aboutissement du processus qui mène à la décolonisation de ces territoires. La cause du peuple sahraoui est juste et le peuple sahraoui veut vivre libre sur son territoire. Le Maroc n’a rien à faire au Sahara occidental.

Comment contrer l’impérialisme marocain ? À mon avis, il faut un combat à la fois politique et médiatique pour faire savoir au monde qu’un peuple a été dépossédé de sa terre et qu’il subit le colonialisme marocain. Le combat politique est de soutenir le Front Polisario, de le reconnaître et de faire connaître son combat. Les partis politiques anti impérialistes dans le monde doivent interpeller leurs gouvernements et faire pression sur leurs dirigeants pour contrer la propagande de l’impérialisme marocain et aider le peuple sahraoui à recouvrer son indépendance. C’est un combat juste que tous les anti-impérialistes, tous les internationalistes, que tous les gens épris de liberté dans le monde doivent mener au même titre que le combat pour le peuple palestinien. Sur le plan économique, je suggère de boycotter, à l’image du BDS qui fait un travail remarquable de boycott des produits israéliens, tous les produits qui proviennent des territoires sahraouis occupés par le Maroc. Il faut bannir cet impérialisme marocain par tous les moyens possibles et soutenir la cause du peuple sahraoui jusqu’à ce qu’il recouvre son indépendance.

Mon pays d’origine, l’Algérie, a toujours été avec le peuple sahraoui dans ce combat comme il a toujours soutenu le peuple palestinien. Et dans ce cas de figure, je suis très satisfait de la position de mon pays.

Pour moi, il n’y a pas de réfugié mais seulement la personne. Comment lutter contre le racisme et la discrimination dans le monde occidental aujourd’hui ?

Le racisme est enraciné dans la société occidentale, on a vu récemment l’impact mondial de l’assassinat de George Floyd. Je pense que le meilleur moyen de lutter contre ces fléaux néfastes que sont le racisme et la discrimination, c’est l’éducation. Si la famille joue un rôle, l’école doit aussi le faire en offrant des programmes qui disent la vérité, par exemple à propos de la colonisation et de l’esclavage. C’est très important et cela commence par là. Pour lutter contre le racisme, la meilleure chose est le savoir, l’instruction, la culture, parce que le racisme n’est que l’expression brute de l’ignorance crasse. Il faut aussi faire tout un travail pour sensibiliser les gens à propos des causes de l’immigration qui sont étroitement liées à des phénomènes géopolitiques, tels que les interventions militaires et les guerres générées par les politiques impérialistes occidentales, et les conflits qui servent les intérêts des multinationales qui s’accaparent les richesses des continents africains et autres. Il y a aussi le soutien des gouvernements occidentaux aux despotes qui mènent leurs pays au désastre à la fois politique et économique et qui provoquent le départ de centaines de milliers de personnes désespérées et sans avenir. Le paradoxe est que l’Afrique est un continent riche pour les multinationales mais pauvre pour les populations africaines. Je pense que dans le futur, il faudra craindre aussi un nouveau type d’immigration avec le réchauffement climatique qui poussera de nombreuses populations à se déplacer et qui posera de grands problèmes.



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