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Montée des demandes d’enquête sur les crimes de guerre d’Israël
Par Global Research
Mondialisation.ca, 29 janvier 2009
Press TV 29 janvier 2009
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La Ligue Arabe a présenté une requête auprès de l’Organisation des Nations Unies, exigeant une enquête sur les crimes de guerre israéliens dans la Bande de Gaza.

Lundi, les représentants permanents de la Ligue Arabe au Caire ont lancé un appel à l’attention de l’Assemblée Générale des Nations Unies, pour « former une commission internationale d’enquête sur les crimes israéliens dans la Bande de Gaza et pour instaurer un tribunal pénal afin de juger les criminels de guerre israéliens. » 

Avec le bilan des 23 jours de l’agression israélienne contre Gaza s’élevant à plus de 1300 morts, la pression monte contre Israël pour que soit menée une enquête indépendante sur des incidents précis sur le champ de bataille.

L’usage d’obus au phosphore blanc, un produit chimique controversé, tirés sans discernement au cours de l’offensive dans la petite bande côtière densément peuplées, le bombardement d’une école des Nations Unies transformée en camp de réfugiés, ainsi que la question de savoir si d’autres tactiques militaires israéliennes violaient les lois humanitaires sont parmi les questions dont est accusé Tel-Aviv. 

L’agence de presse égyptienne MENA a indiqué que les délégués de 22 pays arabes ont aussi annoncé que la ligue est prête à envoyer une mission d’enquête à Gaza pour étudier les allégations contre Israël, en particulier sur le recours à des munitions au phosphore blanc et à l’uranium appauvri.

Après que les rapports sur la tactique militaire israélienne soient apparus comme une cause de préoccupation internationale, le secrétaire général des Nations Unies a demandé une enquête complète sur les actions israéliennes pendant la guerre contre la Bande de Gaza. 

Visitant l’enclave palestinienne au bord de mer le 21 janvier, Ban Ki-moon, visiblement sombre, a dit : « j’ai vu à peine une fraction des dommages. C’est choquant et inquiétant. » 

Amr Moussa, le secrétaire général du bloc pan-arabe, a révélé que Luis Moreno-Ocampo, le procureur en chef à la Cour Pénale Internationale (CPI), a été informé de l’affaire et que les soupçons de crimes de guerre seront bientôt débattus au niveau international. 

La Cour Pénale Internationale, un tribunal établi sur un traité siégeant à La Haye, a été créé en 2002 pour permettre l’action en justice contre les criminels de guerre qui ont commis des délits après sa création. 

Toutefois, Tel-Aviv n’étant pas signataire du traité de création du tribunal, La Haye n’a aucune autorité sur les citoyens israéliens. 

Un haut responsable de l’ONU a déclaré que, pendant l’offensive israélienne à Gaza, les organismes humanitaires ont compilé des preuves de crimes de guerre et les ont transmises au « plus haut niveau » pour qu’elles soit utilisées comme on le jugera bon. 

Amnesty International, le groupe de défense des droits de l’homme de Londres, a dit que, frapper des rues résidentielles avec des obus qui expédient des éclats sur une vaste zone, est en soi « un commencement de preuve de crimes de guerre. » 

Pour sa part, B’Tselem, le plus important organisme des droits de l’homme d’Israël, a demandé instamment au procureur général de Jérusalem (Al Qods) d’enquêter sur les présumés crimes militaires. 

Sarit Michaeli de B’Tselem a déclaré : « Beaucoup de cibles ne semblent pas être des objectifs militaires légitimes, tel que spécifié par le droit humanitaire international. » 

Bien qu’il existe de plus en plus de demandes en faveur d’une enquête internationale, les critiques restent sceptiques quant à savoir si pareille enquête aura lieu, car Israël a déjà bloqué des tentatives similaires avec le soutien des États-Unis. 

Le Premier Ministre israélien Ehud Olmert a promis de protéger les soldats israéliens accusés de crimes de guerre dans la Bande de Gaza contre des poursuites à l’étranger. 

Parlant dimanche lors d’une réunion du Conseil des ministres, Olmert a déclaré : « Les commandants et les soldats qui ont été envoyés au travail à Gaza doivent savoir qu’ils sont à l’abri de tout tribunal et que l’État d’Israël les aidera à ce sujet et les protégera comme ils nous ont protégés avec leur corps lors de l’opération militaire à Gaza. »

Texte original en anglais, Demands for Israeli war crimes probe grow, Press TV, le 27 janvier 2009.

Traduction: Pétrus Lombard.

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