New Delhi-G20. Lula déclare qu’il appartiendra aux tribunaux de décider de l’arrestation de Poutine si ce dernier vient au Brésil pour le sommet du G20

Le dirigeant russe fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la CPI ; Lula déclare qu'il a l'intention d'évaluer les raisons pour lesquelles le pays est membre de la Cour.

Le président Luiz Inácio Lula da Silva (PT) est revenu sur sa promesse que son homologue russe, Vladimir Poutine, ne serait pas arrêté s’il se rendait au Brésil l’année prochaine pour le sommet du G20. Le chef du PT a déclaré que la décision concernant une éventuelle arrestation serait prise par les tribunaux.

Lula est en Inde pour le sommet du G20 et a pris dimanche (10) la présidence tournante du groupe lors d’une cérémonie symbolique. Dans une interview accordée lundi matin à l’aube au Brésil, le président a été interrogé sur la présence éventuelle de M. Poutine au sommet de 2024, qui se tiendra à Rio de Janeiro – le dirigeant russe fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), dont le Brésil est membre.

« Si Poutine décide de se rendre au Brésil, c’est à la justice de décider de l’arrêter ou non, et non au gouvernement ou au Congrès national », a-t-il déclaré.

Samedi, Lula avait déclaré dans une interview accordée au site web Indien Firstnews que M. Poutine :

« peut facilement se rendre » au Brésil. « Si je suis président du Brésil et qu’il [Poutine] vient au Brésil, il n’y a aucune chance qu’il soit arrêté. Personne ne peut manquer de respect à l’égard du Brésil », avait-il déclaré à l’époque.

En mars, la CPI a délivré un mandat d’arrêt à l’encontre du dirigeant russe pour des crimes de guerre présumés en Ukraine. La Haute Cour affirme qu’il est probablement responsable de la déportation illégale d’enfants des zones occupées par la Russie en Ukraine, car il n’aurait pas exercé un contrôle adéquat sur ses subordonnés civils et militaires.

Le Brésil est signataire du statut de Rome, le traité international qui a créé la CPI, et, en théorie, il doit s’engager à exécuter les ordres de la Cour, en l’occurrence l’arrestation de M. Poutine.

Le dirigeant russe n’a pas participé à la réunion des dirigeants des BRICS qui s’est tenue cette année à Johannesburg, précisément parce qu’il y avait un risque d’arrestation, l’Afrique du Sud étant également signataire du Statut de Rome.

Lors de la conférence de presse de lundi, Lula a également déclaré qu’il avait l’intention d’évaluer pourquoi le Brésil est signataire de la CPI.

« Je veux voir pourquoi les États-Unis ne sont pas signataires et pourquoi d’autres pays ne l’acceptent pas non plus, car nous ne sommes pas inférieurs et nous n’avons pas à accepter quoi que ce soit », a-t-il déclaré.

Pour le président, il n’est pas normal que les pays émergents signent des traités qui leur portent préjudice. « Quelle grandeur a poussé le Brésil à prendre la décision d’être signataire ? a demandé Lula. « Les pays du Conseil de sécurité de l’ONU ne sont pas signataires, seuls les petits animaux le sont. »

En effet, sur les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, les États-Unis, la Russie et la Chine n’ont pas adhéré à la CPI. En revanche, la France et le Royaume-Uni sont signataires du Statut de Rome et membres de la Cour. Au total, l’institution regroupe 123 pays.

La CPI a été créée en 1998 sur la base du Statut de Rome et a commencé à fonctionner en juillet 2002. Basée à La Haye, aux Pays-Bas, la Cour est chargée d’enquêter et de juger les personnes accusées des crimes les plus graves : génocide, crimes de guerre, crimes contre l’humanité et agression contre d’autres pays.

Le Brésil a signé le Statut de Rome en 2000, sous le gouvernement du FHC. En 2002, le Congrès national a ratifié l’accord international, l’incorporant au droit brésilien et officialisant l’adhésion du Brésil à la CPI.

Patrícia Campos Mello

 

Article original en portugais : Lula diz que caberá à Justiça decidir sobre prisão de Putin se russo vier ao Brasil para o G20, Folha de são Paulo, le 11 septembre 2023.

Traduction : Mondialisation.ca avec DeepL



Articles Par : Patrícia Campos Mello

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