Plus récemment, les communautés de la municipalité de Colomoncagua ont appris qu’une partie des effectifs du contingent militaire israélien a été assignée à cette municipalité. Les habitants de la zone organisés dans le COPINH ont manifesté leur profond refus de cette décision qui est contraire à la volonté des peuples et ont voulu faire entendre cette dénonciation.
Les communautés déclarent que, avant tout, « notre pays n’est en guerre contre aucun autre pays et rien ne justifie que des militaires venu d’ailleurs se retrouvent au Honduras. En plus de cela, sachant qu’il n’y a pas de guerre contre un autre pays, c’est donc que la guerre, ils la mèneront contre le peuple hondurien selon la pratique habituelle de ce gouvernement répresseur. »
La population de Colomoncagua, municipalité située à la frontière avec le Salvador, après analyse, a conclu que cette situation aggraverait la violence et la répression dans cette région dans laquelle en plus se matérialiser la construction d’une base militaire, un fait dont ils ont pris connaissance il y a moins de 8 mois. Le rôle de l’armée israélienne pour contenir une vague de migration est inexplicable, cette vague sera irrépressible tant que se poursuivent les conditions de violence, pauvreté, exclusion et militarisation de notre pays.
La jeunesse de Colomoncagua a avoué qu’elle avait terriblement peur parce que dans le passé proche deux jeunes actifs dans la lutte ont été assassinés par les militaires honduriens et ils considèrent la présence des armes et des militaires comme des ennemis de la jeunesse qui depuis longtemps essayent d’effrayer les jeunes qui ont le courage de manifester dans les rues.
Il faut se rappeler que plusieurs communautés sont menacées par la construction de barrages hydroélectriques dans la zone frontalière, les plus proches sont 4 barrages sur le Rio Negro ou ses affluents : les rios Cañas, Pichigua, Chinacla et el Puente, entre autres. A cela s’ajoutent les intérêts miniers dans le Cerro (colline) del Alumbrador. Il ne serait pas étonnant que cette augmentation de présence militaire face partie de la stratégie d’asservissement aux grands intérêts économiques de populations qui ont une tradition de lutte.
Tout le COPINH, avec ces multiples communautés, se joint à ce rejet de la présence de l’armée israélienne qui depuis des années opprime le peuple frère de Palestine frappé par des expulsions qui se réalisent de manière similaire à celles que nous subissons en territoire Lenca.
Nous exigeons des autorités que cette décision soit reconsidérée car les peuples sont prêts à défendre l’autonomie de leurs territoires et à ne permettre ni les armes, ni la violence contre le peuple.
« Nous voulons des haricots, nous voulons du maïs, nous voulons des routes, mais nous ne voulons plus de l’armée ici »
Un habitant de Colomoncagua, Llano Grande, le 12 juin 2019
Publié par le COPINH, Conseil Civique des Organisations Populaires et Indigènes du Honduras
Source : No al ejército israelí en territorio Lenca.
Traduction Anne Wolff