Nous avons tapissé certaines zones du Liban de bombes à fragmentation
`` Ce que nous avons fait est dingue et barbare``

« Le commandant d’une unité de lances roquettes multiples (MLRS) de l’armée israélienne, déclare : « Ce que nous avons fait est dingue et barbare ».
Des officiers et des soldats israéliens affirment de leur côté que l’armée israélienne a utilisé aussi des bombes au phosphore au cours de la guerre contre le Liban.
Photo : Human Rights Watch – Bombes à fragmentation M41 et M46 trouvées le 15 août 2006 dans les villages libanais de Kfar Roummane et Tabnine. Ces bombes sont très dangereuses et peuvent exploser si vous les touchez. La présence de l’une d’elles est la confirmation absolue de la présence de nombreuses autres à proximité
Voir les autres bombes trouvées par Human Rights Watch
Dans un reportage du journaliste israélien Meron Rappaport, diffusé par Haaretz, un officier de l’armée israélienne raconte que « nous avons tapissé certaines zones du Liban de bombes à fragmentation« .
Selon les déclarations de cet officier, fondées elles-mêmes sur celles de son chef d’unité, « l’aviation israélienne a lancé 1800 bombes contenant 1,2 millions de bombes à fragmentation. L’artillerie a elle aussi lancé des bombes à fragmentation, ce qui augmente de beaucoup leur nombre. »
Des soldats servant dans l’artillerie ont aussi déclaré que l’armée a utilisé de son côté, des bombes au phosphore, interdites par les conventions internationales.
Selon ces soldats, les bombes au phosphore ont été utilisées surtout au cours des 10 derniers jours de la guerre.
Selon les déclarations de l’officier israélien, les bombes à fragmentation ont été utilisées malgré le fait qu’on « les savait d’une très grande imprécision, qu’elles pouvaient s’écarter de leurs cibles jusqu’à une distance de 1,2Km et qu’un grand nombre d’entre elles n’exploseraient pas sur le champ et se transformeraient en mines« .
La plupart des experts estiment que les bombes à fragmentation ne distinguent pas les cibles militaires des cibles civiles et rappellent qu’elles sont interdites dans les zones urbaines.
En Iraq, le taux de bombes à fragmentation lâchées par les usaméricains et qui n’ont pas explosé est de l’ordre de 30%. Au Liban, selon les équipes onusiennes de déminage, ce taux est de 40% et il y aurait actuellement un demi million de bombes à fragmentations non explosées. Depuis la fin de la guerre à ce jour, 12 personnes ont trouvé la mort au Liban à cause de ces bombes.
Toujours selon cet officier israélien « des ordres ont été donnés pour tapisser les zones de combat de bombes à fragmentation et ce pour pallier à leur manque de précision« .
L’officier ajoute : « il n’existe aucun moyen d’atteindre une cible avec précision à l’aide de ces bombes et les officiers le savent très bien« .
L’officier israélien rapporte qu’il leur a été demandé, au moins une fois « de bombarder de bombes à fragmentation les environs d’un village parce que les gens allaient sortir au petit matin pour la prière et que cela les en dissuaderait« .
L’officier rappelle qu’ils n’utilisaient pas ces bombes au cours des manœuvres, de crainte que nombre d’entre elles n’explosent pas et se transforment en mine anti-personnelle.
Après sa libération du corps de réserve, cet officier a envoyé une lettre au Ministre de la Défense, Amir Peretz, pour l’alerter au sujet du nombre de bombes à fragmentation larguées sur le Liban, au cas où les généraux oublieraient de l’en informer. L’officier rappelle dans cette lettre que « ces bombes allaient exploser à la face des gens tôt ou tard« . Mais il n’a eu aucune réponse.
Des soldats israéliens ont déclaré, pour leur part, que des bombes au phosphore ont été lâchées au cours de la guerre contre le Liban, pour provoquer des incendies.
Un officier de l’artillerie a déclaré pour sa part « avoir vu des camions chargés de ces bombes, en route vers les bases des unités d’artillerie dans le nord« .
Il est à noter que les bombes au phosphore provoquent des brûlures et la mort. Il y a un an, un scandale international a éclaté au vu des images de cadavres d’Irakiens carbonisés par ces bombes.
La Croix Rouge internationale a rappelé que le droit international interdisait l’usage de ces bombes au phosphore contre des cibles civiles ou des zones militaires comportant des cibles civiles.
Le bureau du porte parole de l’armée israélienne a déclaré pour sa part : « que le droit international n’interdit pas totalement l’usage des bombes à fragmentation et que la convention sur les armes conventionnelles ne stipule pas d’interdiction à l’usage d’armes incendiaires mais définit les conditions de leur usage« .
Traduit de l’arabe par Ahmed Manaï, membre de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique. Cette traduction est en Copyleft : elle est libre de reproduction, à condition d’en respecter l’intégrité et d’en mentionner sources et auteurs.
Source : Arabs48.com
Voir Sourire des criminels de guerre (vidéo)