Obama relance le nucléaire

Le président Obama se voile les yeux en écoutant la question d'un représentant républicain vendredi dernier.

Photo: AFP/Saul Loeb

Le président Obama se voile les yeux en écoutant la question d’un représentant républicain vendredi dernier.

Les États-Unis construiront une première centrale nucléaire en 30 ans. Le président Barack Obama a annoncé l’octroi d’un prêt de 8 milliards de dollars pour la fabrication de deux réacteurs dans l’État de Géorgie.

Avec cette annonce, Washington espère réduire la dépendance énergétique du pays et ses émissions polluantes. D’ailleurs, M. Obama a indiqué qu’il partageait des « objectifs communs » avec ses adversaires républicains en matière de climat.

Il a toutefois assuré que le projet respecterait les règles de sécurité les plus strictes.

Le projet devrait générer environ 3000 emplois pour la construction, tandis que 850 postes permanents seront créés pour le fonctionnement quotidien des réacteurs. Ils approvisionneront en électricité quelque 550 000 foyers, soit 1,4 million de personnes.

Le prêt de l’administration américaine s’appuie sur une loi de 2005, promulguée par George W. Bush, qui autorise le département de l’Énergie à garantir des prêts pour des projets privés réduisant les gaz à effet de serre. Quelque 18,5 milliards ont été alloués à un fonds de garantie, mais c’est la première fois qu’il sera utilisé pour lancer un projet de centrale nucléaire.

Le projet de budget 2011 présenté au Congrès par M. Obama prévoyait de tripler le fonds, ce qui le porterait à plus de 54 milliards.

104 centrales en fonctionnement

Depuis l’accident nucléaire de Three Mile Island, en Pennsylvanie, en 1979, les projets de centrale nucléaire ont été boudés aux États-Unis. La plus récente, celle de Seebrook, dans le New Hampshire, a été commandée en 1977, avant d’entrer en service 13 ans plus tard.

L’accident de Three Mile Island

L’accident de la centrale de Three Mile Island survient le 28 mars 1979 près de Harrisburg, en Pennsylvanie. Il est causé par une panne des pompes d’alimentation en eau du système de refroidissement du réacteur Nº 2 de la centrale. Deux jours plus tard, la commission américaine de la sécurité nucléaire annonce qu’une fusion du coeur du réacteur est possible.

Par mesure de précaution, les enfants d’âge préscolaire et les femmes enceintes sont évacués dans un rayon de 8 kilomètres pour éviter qu’ils soient incommodés par l’échappement de gaz radioactifs. Les experts en sécurité nucléaire travaillent à refroidir le combustible nucléaire et à réduire la taille d’une bulle d’hydrogène, potentiellement dangereuse, qui s’est formée à l’intérieur du réacteur.

Le 9 avril, la situation est rétablie. Pendant quelques jours, les États-Unis ont craint le pire. Six ans plus tard, lorsqu’ils ont accès à l’intérieur du réacteur, les spécialistes constatent que 50 % du coeur du réacteur a fondu, mais que l’enceinte de confinement est restée intacte. Malgré la gravité de l’accident, peu de matières radioactives auraient été relâchées dans l’environnement.

L’accident de TMI suscitera une importante réflexion sur l’utilisation de l’énergie nucléaire, particulièrement dans les pays occidentaux. Il permettra aussi de développer de nouvelles approches de la sécurité nucléaire, qui serviront lors d’un incident similaire qui s’est produit en 1983 à Pickering, en Ontario.

La centrale de Three Mile Island

Photo: AFP/Inconnu

La centrale de Three Mile Island

Les États-Unis comptent actuellement 104 centrales nucléaires en fonctionnement. Tous ces réacteurs ne fournissent que 20 % des besoins en électricité du pays. Le reste est assuré par le charbon, le gaz naturel, le pétrole et les énergies renouvelables, surtout l’hydroélectricité.

Selon les estimations des experts, les États-Unis devront construire 35 nouveaux réacteurs uniquement pour conserver cette part de 20 % d’électricité produite par le nucléaire, soit un investissement de quelque 280 milliards.

Radio-Canada.ca avec Agence France Presse



Articles Par : Global Research

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