Orlando Zapata Tamayo, un cas de manipulation politique

Le public cubain a pu entendre, aux actualités télévisées du 1er mars au soir, les témoignages des médecins qui ont tenté de sauver Orlando Zapata Tamayo et de la mère de celui-ci, Reina Tamayo, qui a reconnu que le personnel de l’hôpital avait prodigué l’assistance requise à son fils. Granma international présente ici la transcription de ce reportage réalisé par la journaliste Gladys Rubio.

Journaliste: Le décès, ce 23 février, du détenu Orlando Zapata Tamayo à l’hôpital Hermanos Ameijeiras de La Havane, suite à plus de 80 jours de jeûne volontaire, a donné lieu à une campagne orchestrée par des médias et cerains gouvernements, pour accuser les autorités de l’île de n’avoir rien fait pour lui sauver la vie.

Berta Antunez Perne, membre d’un groupe contre-révolutionnaire: Ils ont assassiné lentement un homme.

Ramon Saul Sanchez, meneur terroriste résidant aux Etats-Unis: Il a été maltraité, et il en est mort: un autre crime du régime cubain.

Journaliste: Il a pris et il a été encouragé à prendre une décision qui devait le conduire à la mort: il s’est mis en grève de la faim parce qu’il lui avait été refusé d’avoir dans sa cellule une cuisinière, un téléphone et un récepteur de télévision. Le jeûne de Zapata Tamayo a débuté le 8 décembre 2009 et il est décédé le 23 février.

Dr Gimel Sosa Martin, de l’Hôpital national des internes: Le patient souffre des complications propres à une inanition prolongée, parce qu’il ne s’alimente pas depuis longtemps.

Journaliste: Il est prouvé qu’un jeûne prolongé laisse la science pieds et poings liés.

Dr Jesus Barreto Penié, master en nutrition clinique: Dans un cas pareil, on peut maintenir une personne plus ou moins alimentée par des techniques de nutrition artificielle, par voie parentérale par exemple, mais cela ne suffit pas à garantir la survie à long terme, parce que l’organisme ainsi alimenté n’utilise pas le tube digestif ni les autres voies digestives, essentiellement les intestins qui assument une série de fonctions vitales garanties précisément par le contact avec les aliments consommés. Lorsque l’intestin n’est pas stimulé pendant des jours et des semaines, il perd ses fonctions, dont une des principales est la fonction immunologique.

L’intestin est l’organe immunologique le plus important, et ce qui garantit sa «compétence» n’est rien d’autre que le contact avec les aliments digérés qu’il reçoit. Il peut donc se produire une atrophie de la muqueuse intestinale, l’intestin s’affine, prend l’aspect, selon les descriptions, d’un papier transparent, et c’est là que commencent des complications telles que des hémorragies digestives, des perforations intestinales dont l’effet le plus dangereux et le plus grave est que les bactéries qui habitent normalement l’intestin grêle et surtout le gros intestin passent dans le sang et provoquent des infections multiples qui tuent le patient.

Maria Esther Hernandez, licenciée en psychologie et chef du département de psychologie du ministère de l’Intérieur dans la province de Camagüey: Nous lui avons expliqué à tous moments les conséquences de sa décision et les risques mortels qu’il prenait. Nous lui avons proposé d’autres manières de faire face à sa situation, d’autres voies de communication, mais il n’a pas voulu en démordre.

Dr Dailé Burgos, médecin spécialisé en soins intensifs à l’Hôpital national des internes: Ici, nous avons pris la relève du traitement médical que Zapata avait reçu à l’hôpital Amalia Simone, de Camagüey. Ce patient a séjourné en salle normale, puis a été transféré au service de soins progressifs et finalement intensifs, en raison de son état d’affaiblissement notoire, résultant de son jeûne volontaire. Il a été nourri artificiellement, par voie parentérale, c’est-à-dire veineuse, puisqu’il refusait de prendre tout aliment. On a pu constater ici qu’il avait été suivi de très près à l’hôpital de Camagüey; il a même été approché par des psychologues qui l’ont averti des effets délétères de ce jeûne prolongé. J’estime pour ma part qu’il a été bien suivi et bien traité, et même avec des médicaments de dernière génération. Les services de soins spécialisés ont tout mis en œuvre pour le sauver.

Dr Mariano Izquierdo, chef des services médicaux DEP-CH: Le patient a refusé de s’alimenter. Quand on ne s’alimente pas, l’organisme se cannibalise, ce qui veut dire qu’il commence à se consumer parce qu’il puise dans son propre organisme de quoi s’alimenter sans rien qui passe par voie orale. C’est ce qui est arrivé à Orlando: il a commencé à épuiser les protéines, les hydrates de carbone, les graisses de son organisme. Après 47 ou 48 jours, il est très difficile de restaurer l’alimentation d’un patient par voie orale.

Journaliste: Ces images permettent de voir Reina Luisa Tamayo, la mère d’Orlando Zapata qui, accompagnée d’officiers, a rendu de nombreuses visites à son fils à l’hôpital national d’internes où il a été médicalement assisté avec la plus grande rigueur professionnelle. Les spécialistes signalent qu’un climat de coopération s’est instauré entre l’équipe médicale et la famille de Zapata Tamayo.

Dr Gimel Sosa Martin, de l’Hôpital national d’internes: Dès le début, nous avons eu d’excellentes relations avec la famille, des rapports cordiaux, aimables. La famille a coopéré avec nous tous, avec le personnel médical, et pas seulement le personnel de l’hôpital mais aussi les médecins qui ont apporté leur coopération pour ce cas extrêmement difficile.

Image et voix de Reina Tamayo, la mère d’Orlando Zapata, en présence du personnel médical: Merci beaucoup… Nous avons pleinement confiance… Nous avons pu constater votre préoccupation, tout ce que vous faites pour le sauver…

Journaliste: Ce qui suit est une conversation entre Yaniset Riro, membre de l’organisation contre-révolutionnaire Directoire démocratique cubain, dont le siège est à Miami, et le contre-révolutionnaire Juan Carlos Gonzalez Leyva, membre d’un groupuscule à Cuba. L’enregistrement montre à l’évidence que la vie d’Orlando Zapata ne les préoccupe pas le moins du monde. Ils ne souhaitent pas que la mère accompagne son fils, mais qu’elle donne priorité à la campagne de discrédit du gouvernement cubain.

– JCGL: Ma mère m’a appris qu’un chien a quatre pattes mais ne prend qu’un seul chemin.

– YR: Qui vous a donné l’ordre pour cette lettre dont je t’ai parlé pour …

– JCGL: Oui, oui, mais elle l’a vu hier, elle l’a vu, et ça ne va pas lui rendre la vie… Elle se décide à aller à la conférence de presse ou elle va le voir, tu comprends, c’est l’un ou l’autre…

– YR: Voilà pourquoi il aurait fallu que tu lui parles.

– JCGL: Je vais la voir cet après-midi et je vais le lui dire tout de go, parce que moi, je ne suis rien d’autre qu’un pauvre péquenot: ou tu fais la conférence ou tu vas le voir, à toi de voir…

Journaliste: La campagne anticubaine a pour objet d’accuser les autorités de l’île de ne pas avoir dispensé de soins médicaux à Orlando Zapata. Par conséquent, la contre-révolution était bel et bien décidée à occulter ou à manipuler toute preuve du contraire. Ce que la mère d’Orlando Zapata dit sur les soins dont son fils a été entouré n’a jamais été divulgué. C’est une vérité qui ne convenait pas aux diffamateurs.

Voix de Reina Luisa Tamayo: Ils sont venus nous chercher tard pour nous inviter à participer à une réunion avec les spécialistes venus s’enquérir de l’état de santé de Zapata, et ils nous ont dit qu’il était dans un état critique, mais très critique, et qu’on mettait tout en œuvre pour le sauver, que le fonctionnement d’un organe ou d’un autre empire chaque jour, qu’ils avaient même un rein tout prêt pour le cas où les siens cesseraient de fonctionner, qu’ils vont aller jusqu’au bout mais que la situation est critique, très critique.

Journaliste: Voici maintenant une preuve supplémentaire, confirmant qu’Orlando Zapata a reçu des soins médicaux.

Voix de Reina Luisa Tamayo: Il y avait des médecins sur place avant que je n’arrive, ceux du CIMEQ (Centre de recherches médico-chirurgicales), les meilleurs médecins du pays, qui tentaient de lui sauver la vie…

Journaliste: Mis à part la famille et les médecins, aucun de ceux qui se livrent à des activités politiques contre le gouvernement de Cuba n’est allé trouver Zapata Tamayo dans les hôpitaux pour lui dire d’abandonner sa grève, personne ne lui a dit d’y renoncer parce que sa vie était en danger. Ces images-là n’existent pas.

Dans la mer des Antilles se trouve une île belle et forte qui écrit depuis longtemps une histoire de respect des êtres humains, ceux de l’île et d’ailleurs. Une île qui n’accepte ni le chantage ni les mensonges. Une île aimante, mais toujours prête à défendre la vérité et la vie. (Video disponible sur les sites: www.granma.cu et www.cubadebate.cu)



Articles Par : Global Research

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