La guerre sur la Syrie ayant explosé en mars 2011, le monde apprenait en Octobre de la même année qu’un projet de résolution condamnant la Syrie n’avait pas été approuvé par le Conseil de sécurité des Nations Unies en raison d’un double veto russo-chinois. [1][2].  

La résolution avait été proposée par la France, l’Allemagne, le Portugal et le Royaume-Uni pour violations des droits de l’homme et usage excessif de la force contre des civils. Elle exigeait la fin immédiate de toutes les violences prétendument commises par les autorités syriennes, la libération de tous les prisonniers politiques, le retour des réfugiés en toute sécurité, tout en menaçant la Syrie d’éventuelles sanctions et en sommant tous les États de s’abstenir de lui vendre des armes. Une sommation qui ne concerne toujours pas les livraisons d’armes aux séparatistes, aux terroristes et aux mercenaires d’une « Coalition internationale » qui violentent les citoyens syriens depuis plus de douze ans. Et cela, en dépit de la résolution 2253 (2015) condamnant et sanctionnant les suppôts d’un tel terrorisme, adoptée sous les conditions contraignantes du chapitre VII la veille de l’adoption de la fameuse résolution 2254 que chacun des protagonistes voudrait appliquer à sa manière, sans tenir compte des réserves de l’État syrien. 

Avant de s’interroger sur le comportement des peuples suite aux dernières évolutions de la situation mondiale, M. Maan Bachour, président-fondateur du Forum national arabe, revient sur ce premier double veto russo-chinois et nous rapporte une déclaration intéressante du président syrien Bachar al-Assad.

Mouna Alno-Nakhal

*****

Fin octobre 2011, c’est-à-dire, quelques mois après le début de la guerre universelle sur la Syrie, l’alliance américano-atlantique a tenté d’arracher au Conseil de sécurité une résolution menaçant la prise de « mesures limitées » contre la Syrie, ce qui n’a pas empêché son rejet par un double veto russo-chinois. 

Une délégation du forum réuni quelques jours auparavant à Beyrouth, à l’invitation du Centre international arabe afin d’exprimer son opposition à l’ingérence étrangère et son soutien au dialogue et aux réformes en Syrie, s’est alors rendue à Damas à la rencontre du président Bachar al-Assad. 

Lors de cette rencontre, le président a déclaré : 

« Comme vous, nous avons entendu parler du veto russo-chinois par les médias, sans que les gouvernements de Moscou et de Pékin nous informent de leur intention d’adopter une telle position… Il semble que nos amis à Moscou et à Pékin aient pris conscience de la nature de la guerre sur la Syrie et de ses objectifs, lesquels ne se limitent pas à détruire notre pays, mais cherchent aussi à dominer complètement  l’Ouest de l’Asie et, partant de là, à menacer la sécurité nationale de la Fédération de Russie et de la République populaire de Chine ».

A cette époque, Moscou n’avait pas pris sa décision de collaborer militairement avec Téhéran et le Hezbollah pour contrecarrer cette  conspiration mondiale contre la Syrie et l’ensemble de la région. Cependant, il devenait de plus en plus clair pour toutes les forces opposées à l’hégémonie coloniale que l’avenir du monde entier dépendait des résultats de la guerre en Syrie. 

Autrement dit, tout comme les guerres contre l’Irak et l’Afghanistan auront marqué le début de l’hégémonie mondiale de l’ordre unipolaire dirigé par Washington, les résultats de la guerre sur la Syrie décideront de son devenir : soit il restera en place pendant des décennies, soit il reculera face à l’instauration d’un ordre mondial multipolaire. 

L’accueil chaleureux et exceptionnel réservé ces jours-ci au président syrien, en Chine, est une annonce de l’avance de ce nouvel ordre libéré de l’hégémonie américaine. Une annonce qui s’inscrit dans le cadre d’un certain nombre d’évolutions confirmant cette tendance, dont la multiplication de rassemblements internationaux échappant au contrôle de Washington et de ses alliés : le sommet des chefs d’État de l’organisation de la conférence de Shanghai (OCS), le sommet des BRICS, le sommet du G77 + Chine réunis récemment à la Havane afin de briser le blocus historique de Cuba en tant que base avancée de la résistance à l’impérialisme mondial… 

C’est en ce sens que l’accueil réservé au président Bachar al-Assad par l’un des pays les plus vastes et les plus riches du monde ne se limite pas au seul soutien que la Chine peut apporter à la reconstruction de la Syrie et à l’élimination des effets de l’agression universelle menée contre elle. Il indique plutôt que le monde commence à entrer dans un nouvel ordre mondial où il n’y a ni blocus ni sanctions. D’autant plus que Washington et ses alliés n’ont plus d’armes à brandir contre les peuples rebelles, mis à part l’arme du blocus et de la discorde profitant des failles internes des pays agressés. 

Finalement, la question est : les peuples confrontés aux blocus et aux discordes internes, manipulées par l’étranger, chercheront-ils à former un front mondial pour leur résister ?

Maan Bachour

Le 26 septembre 2023

Source : Al-Binaa

[  زيارة الرئيس الأسد إلى الصين هي الممر لولادة النظام العالمي الجديد   ]

Traduction par Mouna Alno-Nakhal pour Mondialisation.ca

Voir également de très belles images : Les adieux des étudiants en langue arabe à Madame Asma al-Assad à l’Université des études étrangères de Pékin
https://www.facebook.com/Nokiacom2040/videos/337515318727047/

Notes :

[1][ Une résolution sur la Syrie bloquée au Conseil de sécurité]

[2][ 4 octobre 2011 – Conseil de sécurité
Syrie – Explication de vote de M. Gérard Araud, représentant permanent de la France auprès des Nations unies
]

L’affaire Nijjar pose un dilemme existentiel

septembre 26th, 2023 by M. K. Bhadrakumar

Photo : Les ministres des Affaires étrangères des États-Unis, de l’Australie, de l’Inde et du Japon (de gauche à droite) se sont rencontrés à New York, le 22 septembre 2023.

La controverse sur l’implication présumée du gouvernement indien dans l’assassinat du militant religieux extrémiste sikh, Hardeep Singh Nijjar, dans le lointain Canada fait boule de neige. Sentant que nos élites sont ultra-sensibles aux critiques occidentales, le Canada, avec le soutien ferme des États-Unis, élargit rapidement le tourbillon de la controverse dans une spirale qui s’étend vers l’extérieur au fur et à mesure qu’elle s’élève.

Les trois nouveaux éléments introduits par le Premier ministre Justin Trudeau lors de sa conférence de presse passionnante en marge de la session de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, jeudi, dominée par les ramifications de l’assassinat de Nijjar, sont les suivants :

  • Premièrement, il a entraîné le premier ministre indien dans l’œil du cyclone en évoquant sa “conversation directe et franche” avec Modi ;
  • Deuxièmement, il a affirmé que le Canada “défendait l’ordre fondé sur des règles“,
  • Troisièmement, le raisonnement analogique que Trudeau a introduit (pour la première fois) pour trouver un système relationnel commun entre la violation présumée par l’Inde de la souveraineté du Canada en vertu du droit international et l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Trudeau a laissé beaucoup de matière à réflexion. Principalement, Ottawa et Washington reconnaissent publiquement qu’ils agissent en tandem. (Dernièrement, Trudeau s’est habilement glissé dans la peau de Boris Johnson en tant que plus fervent défenseur de la guerre par procuration menée par les États-Unis en Ukraine).

De plus, l’envoyé américain à Ottawa, David Cohen, a depuis révélé que le “partage de renseignements entre les partenaires des Five Eyes” était à l’origine de l’allégation offensive de Trudeau, lundi dernier, concernant l’implication d’agents indiens dans le meurtre de Nijjar.

David Cohen a ajouté : “Il y a eu beaucoup de communications entre le Canada et les États-Unis à ce sujet… Nous avons consulté nos collègues canadiens de très près – et pas seulement consulté, mais coordonné avec eux – sur cette question. De notre point de vue, il est essentiel que l’enquête canadienne se poursuive et il serait important que l’Inde collabore avec les Canadiens dans le cadre de cette enquête. Nous voulons que les responsables rendent des comptes, et il est important que l’enquête suive son cours et aboutisse à ce résultat.”

Nous devrions soigneusement évaluer les implications des remarques calibrées de Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, et d’Antony Blinken, secrétaire d’État, dans les jours qui ont suivi la conférence de presse de Trudeau.

Un aspect important de la conférence de presse de Sullivan est qu’on lui a demandé de commenter l’approche du gouvernement Modi dans l’affaire Nijjar, qui s’inscrit dans la lignée des politiques indiennes récentes, à savoir que Delhi défie les intérêts vitaux de l’Amérique – “agression économique… ils [le gouvernement Modi] ont conclu un accord avec 18 pays pour ne pas utiliser de dollars dans les échanges commerciaux… L’Inde a été – est sur la liste de surveillance des États-Unis pour le vol de propriété intellectuelle d’entreprises américaines. L’Inde a fait – fait partie des BRICS“.

Sullivan a répondu que :

Lorsque nous avons des préoccupations avec l’Inde, qu’il s’agisse de questions liées à la liste de surveillance que vous décrivez ou d’autres questions, nous les exprimons clairement. Et nous défendons les intérêts américains, comme nous le faisons avec tous les pays du monde.

L’Inde n’est pas la Russie, et la Chine a ses propres défis à relever dans son propre contexte. Alors, bien sûr, il y aura des différences dans la manière dont nous traitons les pays un par un.

Mais l’idée – l’étoile polaire de cette administration est la suivante : si vous représentez une menace pour la sécurité, la prospérité ou le sens fondamental de l’équité du peuple américain, nous prendrons des mesures pour la défendre. Je pense que notre bilan à cet égard – dans de nombreux pays – est très clair… Quel que soit le pays, nous nous lèverons et défendrons nos principes fondamentaux. Et nous consulterons étroitement nos alliés, tels que le Canada, dans le cadre de l’application de la loi et du processus diplomatique.

En d’autres termes, l’administration Biden adopte une vision globale de la politique étrangère du gouvernement Modi.

Blinken a également confirmé que les États-Unis “coordonnaient” avec le Canada et cherchaient à “rendre des comptes“, tout en soulignant qu’”il est important que l’enquête suive son cours et aboutisse à ce résultat“. Il est intéressant de noter que Blinken a qualifié ce cas de “répression transnationale” que les États-Unis prennent “très, très au sérieux” tout ce qui concerne également le “système international“.

Blinken s’exprimait à l’issue d’une réunion tenue plus tôt dans la journée à New York avec ses homologues du QUAD, dont le ministre des affaires étrangères, M. S. Jaishankar. Ce point est important pour deux raisons. Tout d’abord, les Indiens croient généralement, à tort et à travers, qu’étant donné l’empressement des États-Unis à faire monter l’Inde à bord de leur navire indo-pacifique, Washington ne déplaira pas à l’Inde, ce qui, en retour, isolerait le Canada. C’est ainsi que nos meneurs de jeu se sont acharnés sur le Canada.

Au contraire, l’administration Biden vient de s’assurer que l’ensemble de l’alliance de sécurité des Five Eyes – Australie, Grande-Bretagne, Canada, Nouvelle-Zélande et États-Unis – est sur la même longueur d’onde que Trudeau. Il s’agit là d’un message sévère et lourd de conséquences.

Deuxièmement, la conférence de presse de Blinken faisait suite à ses “discussions franches et constructives avec le vice-président chinois Han Zheng, montrant que nous [les États-Unis et la Chine] continuerons à chercher des moyens de travailler ensemble sur des questions où le progrès exige nos efforts communs, tout en gérant notre concurrence de manière responsable“.

De toute évidence, l’hypothèse simpliste de Delhi selon laquelle les États-Unis considèrent l’Inde comme un “contrepoids” à la Chine, bla-bla, est une estimation profondément erronée de la politique des grandes puissances, à la limite de la naïveté, bien qu’elle soit encouragée par les commentateurs occidentaux. Cette naïveté a atteint son apogée dans notre démarche maladroite visant à apaiser Washington en invitant Biden en tant qu’invité principal lors des célébrations du Jour de la République en janvier, et en organisant un sommet de la QUAD à Delhi en même temps, comme cerise sur le gâteau !

Nous ne pouvons pas être plus stupides que cela. L’administration Biden courtise actuellement la Chine dans le but d’amener le président Xi Jinping à visiter les États-Unis et à accepter une rencontre au sommet avec Biden, ce que ce dernier cherche à faire en vue des élections de novembre 2024.

Il s’agit d’une tentative désespérée de persuader la Russie d’accepter un processus de dialogue en Ukraine afin d’éviter la défaite militaire de l’OTAN lors des célébrations de son 75e anniversaire en juillet de l’année prochaine à Washington, que la Maison Blanche présente comme un moment triomphal pour le leadership transatlantique de la présidence de Biden.

Dans l’ensemble, l’affaire Nijjar met en lumière les contradictions aiguës de la politique étrangère de l’Inde. Les hypothèses qui sous-tendent l’orientation chinoise de la politique étrangère se révèlent illusoires ; la trajectoire “occidentaliste” a abouti à un cul-de-sac ; l’image globale de l’Inde, propagée avec assiduité, s’avère être un mirage ; la politique étrangère fondée sur le culte de la personnalité et l’opportunisme plutôt que sur des principes rationnels et cohérents adaptés au monde en transition a été battue en brèche ; et, surtout, l’orgueil démesuré de la diplomatie indienne a eu l’effet d’un boomerang.

L’affaire Nijjar pose un dilemme existentiel. En se soumettant au diktat américain, l’Inde deviendra un État de substitution et la risée des pays du Sud. Les Indiens ne l’approuveront pas.

Au contraire, ignorer le diktat aura des conséquences considérables. Ne vous y trompez pas, les Five Eyes ont eu une histoire sanglante contre l’Union soviétique ; dans l’ère de l’après-guerre froide, ils ont pratiquement déstabilisé Hong Kong et sont aujourd’hui un acteur actif au Myanmar et en Thaïlande, dans le voisinage de l’Inde. Son entrée dans le sous-continent est de mauvais augure.

En l’espace d’une semaine, ce qui semblait être une enquête sur une affaire de meurtre s’est retrouvé mêlé à l’”ordre fondé sur des règles” et au fonctionnement du “système international” – et des BRICS. Il s’agit d’une escalade dramatique qui signale le mécontentement à l’égard du gouvernement.

En effet, ce que les États-Unis attendent de la “responsabilisation” n’est rien d’autre que le démantèlement de l’État de sécurité nationale que l’Inde a transformé au cours des neuf dernières années.

M.K. Bhadrakumar

 

Article original en anglais :Nijjar affair poses an existential dilemma, Indian Punchline, le 24 septembre 2023.

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

Les députés au Parlement canadien, comme des lemmings qui se sont jetés dans le gouffre, cherchent désespérément un bouc émissaire pour se disculper d’avoir ovationné Yaroslav Hunka, ancien combattant nazi de la 14e Division Galicie du Waffen SS. Leur bouc émissaire, le président de la Chambre des communes. Mais ils ne peuvent se disculper si facilement.

Ils ont de la misère à reconnaître qu’aucun n’a refusé d’applaudir, aucun n’est resté assis, aucun n’est sorti de la Chambre des communes. Alors qu’on a tous vu des photos d’assemblées nazies où il y avait une ou deux personnes qui n’applaudissaient pas, qui ne faisaient pas le Heil Hitler, au Parlement canadien il n’y en a eu aucun!

Pourtant, on n’avait qu’à écouter le début de l’éloge du président de la Chambre pour refuser dee lever, d’applaudir et de crier SLAVA UKRAINI. Yaroslav Hunka, disait le président, « s’est battu pour l’indépendance de l’Ukraine contre les russes dans la Seconde guerre mondiale. »

Donc, il s’est battu contre nous. Contre des troupes canadiennes et québécoises.

Petit rappel: un million de jeunes canadiens sont allés se battre en Europe contre les Nazis, dont le père de l’animateur. Cent mille sont soit morts au combat, soit gravement blessés.

Quelque 150 prisonniers canadiens pris lors du débarquement de Normandie ont été torturés et tués par la Division 12 du Waffen SS.

Et voici que parlement qui les y a envoyé pour se battre contre les Nazis et pour la liberté ovationnent un collègue du Waffen SS, le régiment hitlérien le plus meurtrier.

Heinrich Himmler, qui a formé la division ukrainienne du SS, lui a rendu visite en Ukraine (le Héros du parlement canadien y était-il?) et a dit que les Ukrainiens avaient la chance d’être débarrassés de Juifs et que si lui, Himmler, leur donnait l’ordre de tuer tous les Polonais, ils le feraient avec joie.

Ce qu’ils l’ont fait. Ce qui explique la demande d’excuses que la la Pologne a envoyée au Canada.

Ceci n’est que la pointe de l’iceberg.

Tous les députés ont scandé le slogan SLAVA UKRAINI. Les médias n’en parlent pas. Or il est de notoriété publique que ce slogan est celui des alliés ukrainiens de l’Armée nazie. Le slogan est inspiré du Heil Hitler. Les deux étaient affichés côte à côte à mesure que l’armée allemande avançait vers l’est en juin 1941. Et les émules de Stepan Bandera le scandaient.

Il y plus: tout le monde connaît l’histoire du grand-papa de Chrystia Freeland, Michael Chomiak, qu’elle a salué en 2017 en disant qu’elle pensait à ses grand-parents qui se battaient pour la liberté, mais personne n’en parle. Elle ne l’a jamais désavoué.

Aussi, Grandpapa Chomiak a apporté toutes ses archives avec lui quand le Canada l’a accueilli. Il avait confiance qu’il allait retourner en Ukraine, mais ne savait pas qu’il fallait attendre 2023. Et il les a même déposées aux Archives provinciales d’Alberta, où on peut lire ce qu’il écrivait et publiait, dont une célébration de la « victoire » à Dieppe, bien sûr celle des Nazis.

Deux monuments à des nazis au Canada (un a Oakville près de Toronto, un autre à Edmonton) érigés par des organismes financés notamment par le gouvernement canadien en vertu de sa politique multiculturelle.

CONCLUSION:
SUIVRE ZELENSKIY NOUS FERA ABOUTIR DANS LES BRAS DU SS

Dans une autre chronique nous reviendrons sur l’arrivée de 2000 ex-Waffen SS dans les années 1950 et le rôle que le Canada les a fait jouer.

Le pied à Papineau, CKVL 100,1, FM – Animé par Robin Philpot

Pour aller plus loin : 

Les squelettes de Chrystia Freeland et le silence de Justin Trudeau

Chrystia Freeland : quand « pas de nouvelles » est une nouvelle en soi

 

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L’Arménie est entrée dans une profonde crise sociale. Suite au déclenchement d’un nouveau conflit militaire en Artsakh, le gouvernement arménien a été complètement discrédité par la population locale, qui a organisé de nombreuses manifestations de masse contre Nikol Pashinyan. La crise risque de s’aggraver dans les jours à venir, compte tenu du processus de nettoyage ethnique promu par les Azerbaïdjanais et qui suscite la fureur de la population arménienne.

Les manifestations à Erevan continuent de s’intensifier. Des dizaines de personnes ont déjà été arrêtées par les autorités. Des forces de police spéciales ont été mobilisées pour tenter de résoudre la crise, mais leurs efforts restent vains. Les manifestants appartiennent à des groupes et à des idéologies politiques différents, certains étant pro-OTAN et d’autres pro-Russie. Le seul objectif qu’ils partagent tous est la destitution de Pashinyan, considéré comme un traître et responsable des hostilités en Artsakh.

Les manifestants pro-russes reprochent au gouvernement d’avoir détérioré ses relations avec Moscou, contribuant ainsi à accroître l’instabilité en Artsakh, car la Russie est le pays le plus préoccupé par la sécurité régionale et dispose des moyens nécessaires pour garantir la paix. D’autre part, des milliers d’ultranationalistes arméniens pro-OTAN accusent les soldats de la paix russes d’être responsables de l’avancée azerbaïdjanaise et critiquent le gouvernement en exigeant encore plus d’hostilité anti-russe et de coopération avec l’Occident. Depuis la révolution de couleur de 2018, de nombreux militants extrémistes arméniens ont été soumis à un lavage de cerveau qui les a amenés à haïr la Russie et à servir les plans de guerre de l’OTAN – aujourd’hui, ces groupes se sont retournés contre Pashinyan et exigent un premier ministre encore plus pro-occidental.

En fait, cette crise était déjà attendue, compte tenu de l’ampleur des dommages causés par la soi-disant « opération antiterroriste » de Bakou. Selon le ministère arménien des affaires étrangères, plus de 200 personnes ont trouvé la mort dans les attentats azéris. En outre, des rapports indiquent que 400 autres personnes ont été blessées et que plus de 10 000 ont été forcées de quitter leur domicile. De nombreuses femmes, enfants et personnes âgées figurent parmi les victimes, ce qui constitue une véritable catastrophe humanitaire. L’intensité des attaques a suscité l’indignation au sein de la population arménienne, qui s’est mobilisée pour protester contre M. Pashinyan.

Pour ne rien arranger, on s’attend à une détérioration de la situation à court terme. Les parties sont parvenues à un accord de cessez-le-feu temporaire, mais les conditions n’ont pas mis fin au conflit et n’ont pas apaisé les tensions ethniques et territoriales. En outre, M. Pashinyan a clairement indiqué qu’il ne mobiliserait pas de troupes pour protéger l’Artsakh, demandant aux puissances occidentales de le faire. De toute évidence, sans le soutien d’Erevan, les Arméniens sont encore plus vulnérables face à Bakou, avec un risque réel d’épuration ethnique totale dans la région.

Il y a un véritable cercle vicieux dans ces tensions puisque plus le gouvernement ne défend pas l’Artsakh, plus la violence est exercée par Bakou – et par conséquent, plus la population arménienne proteste contre le gouvernement. En fin de compte, l’existence même de l’État souverain arménien est menacée dans ce processus, compte tenu des risques élevés de tension et d’instabilité constantes. L’Occident atteint ainsi l’un de ses principaux objectifs dans le Caucase : faire de l’Arménie un État zombie inefficace et faible, subordonné aux intérêts des puissances de l’OTAN.

En fait, Pashinyan a été placé au pouvoir par les Occidentaux en 2018 précisément pour atteindre cet objectif. Les politiques irresponsables du Premier ministre arménien ont réussi à diminuer l’influence russe, à accroître l’instabilité dans le Caucase et à déstabiliser l’Arménie en tant que partenaire souverain de la Russie. Aujourd’hui, l’image publique de M. Pashinyan est affectée, c’est pourquoi de nombreux groupes veulent le destituer, mais le reste de la junte pro-OTAN qui participe au processus décisionnel arménien est entièrement d’accord avec la mentalité anti-russe de l’actuel ministre, c’est pourquoi il est peu probable que des changements significatifs se produisent, même si M. Pashinyan est remplacé.

Comme nous pouvons le constater, l’OTAN est la seule partie à bénéficier de cette crise. Les États-Unis et la France, qui sont les plus grands « alliés » de Pashinyan, ont désormais la « légitimité » d’accroître leur influence en Arménie, tandis que, d’un autre côté, l’Azerbaïdjan, qui est un état mandataire (proxy) de la Turquie, s’étend à l’Artsakh. Les États-Unis, la France et la Turquie sont des pays qui, malgré certains désaccords, convergent vers un objectif stratégique majeur : neutraliser la Russie. Par conséquent, l’alliance atlantique aura plus de force pour agir dans l’ensemble du Caucase, y compris pour faire pression sur la Géorgie afin qu’elle adopte des politiques de guerre contre la Russie.

Cependant, comme le disent les experts, il est naïf de croire que ces mesures signifient une victoire absolue de l’OTAN et une défaite de la Russie. La situation est loin d’être réglée et de nombreux facteurs peuvent changer. Même si elle a perdu une partie de son influence régionale, Moscou reste un acteur important de la géopolitique du Caucase et pourrait « changer la donne » à un moment ou à un autre. Bien que la Russie soit actuellement incapable d’utiliser ses troupes pour pacifier la région, elle dispose d’une puissance militaire permettant de lancer des opérations de combat à l’avenir.

Cela sera d’autant plus possible lorsque la Russie aura terminé son opération spéciale en Ukraine, au cours de laquelle Moscou devrait prendre le contrôle de toute la côte ukrainienne de la mer Noire, ce qui renforcera la présence navale russe à proximité de la Turquie, donnant aux Russes un avantage pour faire pression sur Ankara.

En effet, le conflit entre la Russie et l’OTAN prendra beaucoup de temps à se résoudre. Moscou a la force de riposter à n’importe quelle menace extérieure et à n’importe quel moment. Malheureusement, on ne peut pas en dire autant de l’Arménie, actuellement affaiblie et démoralisée, dont l’État semble absolument incapable de défendre sa souveraineté.

Lucas Leiroz De Almeida

 

 

Article original en anglais : Crisis will aggravate in Armenia after Azerbaijan’s “anti-terrorist operation”, InfoBrics, le 24 septembre 2023.

Traduction : Mondialisation.ca

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Lors du passage de Zelensky au parlement canadien, on a rendu hommage à un ancien combattant nazi ukrainien. M. Yaroslav Hunka, 98 ans, a été présenté comme s’étant « battus pour l’Indépendance de l’Ukraine contre les Russes » durant la deuxième guerre mondiale. Ce fut un véritable scandale et cela a mené à la démission du président de la Chambre des communes Anthony Rota. Mais ce que les médias ne disent pas, c’est que le parlement canadien, incluant M. Justin Trudeau, ont fait une ovation à M. Zélensky, président ukrainien qui est en réalité un nazi. Cependant l’incident sur l’hommage à l’ancien combattant nazi doit être souligné et on doute que M. Trudeau et les services de renseignement canadiens ignoraient tout à ce sujet… (Mondialisation.ca)

***

L’image du Premier ministre canadien Justin Trudeau s’est encore détériorée après qu’il ait rendu hommage à un ancien combattant nazi ukrainien au parlement du pays lors de la visite du président ukrainien Volodymyr Zelensky, le 22 septembre. L’hommage rendu à Yaroslav Hunka, ancien combattant de la 14e division Waffen Grenadier de la SS, intervient quelques jours seulement après les allégations sans fondement qu’il a formulées à l’encontre de l’Inde au sujet de la mort d’un extrémiste sikh, décrit par New Delhi comme un terroriste pro-Khalistani.

Hunka était assis à la tribune du Parlement et a été ovationné lors de la visite de Zelensky. Le président de la Chambre des communes du Canada, Anthony Rota, a présenté ses excuses après que le groupe juif canadien CIJA se soit déclaré « profondément troublé » par la célébration d’un ancien combattant d’une division nazie ayant participé à l’Holocauste. Lors de son allocution, M. Rota est allé jusqu’à dire que cet homme de 98 ans était « un héros ukrainien, un héros canadien, et nous le remercions pour tous les services qu’il a rendus », ce à quoi les personnes présentes dans le bâtiment ont répondu par des applaudissements.

Mme Rota a déclaré dans un communiqué que le 24 septembre, « dans mes remarques après le discours du président de l’Ukraine, j’ai reconnu une personne dans la tribune. Par la suite, j’ai pris connaissance d’informations supplémentaires qui me font regretter ma décision d’agir de la sorte. Personne, y compris les collègues parlementaires et la délégation ukrainienne, n’était au courant de mon intention ou de mes remarques avant que je ne les prononce ».

Le bureau de M. Trudeau affirme que la décision d’inviter M. Hunka a été prise par le seul bureau du président de la Chambre des représentants, déclarant : « Le bureau du Premier ministre et la délégation ukrainienne n’ont pas été informés à l’avance de l’invitation ou de la reconnaissance ».

Son bureau a également nié les allégations selon lesquelles une réunion privée aurait eu lieu entre M. Hunka, M. Zelensky et M. Trudeau. Cependant, les journalistes ont trouvé un message publié le 22 septembre par la petite-fille du nazi, Theresa Hunka, qui disait : « Dedo [Grand-père] » : « Dedo [Grand-père] attend Trudeau et Zelensky dans la salle de réception ».

Trudeau et Zelensky ont applaudi le nazi au parlement et l’ont personnellement rencontré, même s’ils l’ont nié.

Comme l’a déclaré le chef du Parti conservateur Pierre Poilievre sur X : « Aucun parlementaire (autre que Justin Trudeau) n’a eu l’occasion de vérifier le passé de cet individu avant qu’il ne soit présenté et honoré sur le parquet de la Chambre des communes. Sans avertissement ni contexte, il était impossible pour tout parlementaire présent dans la salle (autre que M. Trudeau) d’être au courant de ce sombre passé. »

Les libéraux canadiens s’efforcent de se laver les mains de cet incident. Mais comme l’a souligné l’expert indien en géopolitique Alexei Arora : « N’est-il pas amusant de constater que les services de renseignement canadiens sont si bons qu’ils peuvent prétendre que l’Inde a assassiné un terroriste khalistanais (sans preuve) sur leur sol, mais qu’ils n’ont pas pu empêcher leur propre parlement d’inviter un soldat nazi littéral à une standing ovation ? »

De nombreux Canadiens ont remis en question la décision de M. Trudeau de rompre les liens avec l’Inde, cinquième économie mondiale, à la suite de la mort d’un dirigeant extrémiste condamné, car cela démontre que le premier ministre canadien fait du pays un nid pour les organisations extrémistes. On se souvient que M. Trudeau avait affirmé à la Chambre des communes, le 18 septembre, que le gouvernement indien était à l’origine de la mort du dirigeant pro-Khalistanais Hardeep Singh Nijjar, qui cherchait à obtenir une patrie indépendante pour les Sikhs en Inde, une accusation que New Delhi qualifie d' »absurde ».

Le chef de l’opposition canadienne, Andrew Scheer, a déclaré que les « théories du complot » de M. Trudeau étaient à l’origine de la détérioration des liens entre le Canada et l’Inde.

« Sans fondement et inacceptable, c’est ainsi que le gouvernement indien a décrit la théorie bizarre du Premier ministre selon laquelle la mort d’un terroriste condamné est en quelque sorte la faute d’agents travaillant pour le compte du gouvernement indien », a déclaré M. Scheer sur le parquet de la Chambre des communes, avant d’insister sur le fait que l' »incompétence » de M. Trudeau avait gravement endommagé les relations et qu’il devait « enfin faire ce qu’il faut et produire une sorte de preuve de sa théorie du complot ».

Dans un soutien apparent au Canada, l’ambassadeur américain David Cohen a récemment révélé qu’il y avait eu un « partage de renseignements entre les partenaires des Cinq Yeux », à savoir les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, avant que le Premier ministre canadien Justin Trudeau ne prétende que l’Inde était responsable de l’assassinat de l’extrémiste khalistanais sur le sol canadien.

« Je dirai qu’il s’agit d’une question de partage d’informations de renseignement », a déclaré M. Cohen. « Il y a eu beaucoup de communication entre le Canada et les États-Unis à ce sujet, et je pense que je ne peux pas aller plus loin.

Cependant, alors qu’il apparaît que Trudeau a commis une telle gaffe non seulement en invitant un nazi au parlement, mais aussi en refusant de le rencontrer en privé, il est peu probable que l’Inde prenne trop au sérieux les hauts cris émanant d’Ottawa, avec l’écho de Washington, au sujet de l’assassinat d’un terroriste. Il s’avère que M. Trudeau n’a aucun problème à inviter au Parlement un nazi, l’une des pires organisations terroristes de l’histoire.

Ahmed Adel

 

Article original en anglais : Ukrainian Nazi veteran praised by Trudeau only days after controversial spat with India, InfoBrics, le 26 septembre 2023.

Traduction Mondialisation.ca avec DeepL

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Ahmed Adel, chercheur en géopolitique et économie politique basé au Caire

 

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Les récentes nouvelles en provenance du pays de Guillaume Tell font état de la mise en accusation de l’ancien ministre algérien de la Défense, Khaled Nezzar, qui était en exercice durant la funèbre décennie noire. Mais il faut bien comprendre que ce n’est pas seulement la personne du ministre qui est visée dans cette affaire mais, bien entendu, toute l’institution militaire algérienne.

Elle est quand même gonflée cette confédération helvétique qui, rappelons-le, a allégrement collaboré avec le régime nazi du IIIe Reich[1]. Non seulement elle abrite dans ses cantons des islamistes radicaux dont leurs actions et celles de leurs « collaborateurs idéologiques » ont fait couler le sang des Algériens, mais pousse l’effronterie jusqu’à poursuivre l’institution qui a mis fin à leurs exactions sanglantes contre la population algérienne. Il faut le faire!

En poursuivant la lecture des nouvelles du pays des Helvètes, on apprend que toute cette histoire est l’œuvre d’une ONG (Organisation Non Gouvernementale) suisse nommée « TRIAL International »[2].

 

 

Mais qui est donc derrière cette organisation qui porte un nom aussi pompeux? Qui la finance? Qui sont ses dirigeants?

Ce sont à ces quelques questions que nous allons essayer de répondre.

À propos des ONG en général et des ONG « droitdelhommistes » en particulier

Selon les spécialistes, la prolifération des ONG a coïncidé avec la montée du néolibéralisme durant les années 80 et 90. Les politiques d’austérité qui en ont découlé ont conduit les gouvernements à céder, à bas prix, certains domaines dont ils sont supposés s’occuper. Il s’agit en particulier des domaines de l’alimentation, de l’environnement, de l’urgence humanitaire et des droits de l’Homme. Cependant, au fil du temps, ce dernier domaine a été fortement utilisé pour s’ingérer dans les affaires internes de pays ciblés, en particulier ceux du Sud, pour fomenter des « regime change ».  Fortement financées, formées et utilisées par les pays occidentaux et otanesques, les ONG « droitdelhommistes » ont proliféré et servent ainsi de « Cheval de Troie » pouvant être politiquement   actionné selon des agendas bien établis. À titre d’exemple, on se rappelle très bien du rôle central de la Ligue libyenne des droits de l’Homme (LLHR) dont les faux rapports ont servi de base pour l’adoption de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l’ONU qui a mené à la destruction de la Libye[3].

Ces ONG « droitdelhommistes » sont financées par une myriade d’organisations occidentales spécialisées dans l’« exportation » (fallacieuse) de la démocratie dont les plus connues sont la NED (National Endowment for Democracy), l’USAID (United States Agency for International Development) et l’Open Society  Foundations (OSF) du très controversé milliardaire américain George Soros[4]. Bien que celles citées sont toutes américaines, les États-Unis ne possèdent pas l’exclusivité de ce type d’organisations : d’autres pays occidentaux s’en sont dotés comme nous allons l’expliquer ultérieurement.

Selon ce qui est écrit sur leur site[5], « TRIAL International est une Organisation Non Gouvernementalequi lutte contre l’impunité des crimes internationaux et soutient les victimes dans leur quête de justice».

Mais pour être qualifiée d’ONG (Organisation Non Gouvernementale), toute organisation doit satisfaire aux cinq conditions suivantes :

  • Sa constitution doit être d’origine privée
  • Son action doit être à but non lucratif
  • Sa mission doit être d’intérêt public
  • Son financement doit être indépendant
  • Son activité doit être libre de toute dépendance politique

Est-ce le cas pour « TRIAL International »? Dans ce qui suit, nous allons montrer que la réponse est « non ».

Le financement de TRIAL International

Toujours selon leur site officiel, « TRIAL International » est subventionné par 18 donateurs privés et institutionnels[6]. Il s’agit de six fondations, de l’ONG Amnesty International, des ministères des Affaires étrangères de quatre pays (Suisse, Grande-Bretagne, Pays-Bas et Luxembourg), de la Commission européenne, du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme, de l’Agence suédoise de développement et coopération internationale, de la Fondation de Taiwan pour la démocratie, de la ville de Genève, du canton de Genève et d’une commune de ce canton.

 

Les donateurs de « TRIAL International »

Mais c’est en consultant le rapport d’audit des états financiers 2022 de cette ONG (daté du 10 mai 2023) que l’on se rend compte que des donateurs (dont certains sont bizarrement anonymes) ne sont pas mentionnés sur leur site. Il s’agit en particulier de l’Open Society Foundations dont on aimerait certainement cacher la collaboration étant donné sa sulfureuse réputation. Et ce n’est pas la première fois : le rapport d’impôts 2015 de la « Foundation to Promote Open Society » (Fondation pour la Promotion de la Société Ouverte, une des fondations de l’OSF) mentionne aussi « TRIAL International » comme un des bénéficiaires de ses financements.

De nombreux ouvrages ont été consacrés à la notion de « société ouverte » prônée par George Soros. Pour en avoir un aperçu, on peut se référer à la journaliste Leandra Bernstein qui, dans un article fouillé, explique que « l’action et l’argent de George Soros sont devenus des instruments pour démanteler la souveraineté nationale des États, en remplissant les caisses d’organisations “philanthropiques” ou “ droitdelhommistes” ». Pour Soros, « si une nation voulait contrôler ses propres ressources naturelles » ou « développer son économie et sa force de travail à l’aide de tarifs douaniers et de régulations », elle était considérée comme société fermée. En fait, « toute nation qui rejette la mondialisation (c’est-à-dire l’impérialisme du libre-échange) est condamnée à ce titre et fera l’objet d’attaques de la part des organisations de Soros »[7].

Ainsi, Soros ne finance pas « TRIAL International » pour « lutter contre l’impunité des crimes internationaux », mais pour faire la promotion de la « société ouverte »[8].

En plus, le milliardaire américain travaille étroitement avec le gouvernement américain et appuie sa politique étrangère. Ses actions sont souvent menées de concert avec la NED qui est considérée comme la « face légale » de la CIA. C’est dans le cadre de cette collaboration active que l’OSF a été impliquée dans les révolutions colorées[9] et le « printemps » arabe[10].

Revenons maintenant aux donateurs de « TRIAL International » qui figurent sur leur site et intéressons-nous à 8 d’entre eux.

Amnesty International

 

Amnesty International (AI) se présente comme une organisation humanitaire financée par ses membres, indépendante de toute idéologie politique, de tout intérêt économique et de toute religion[11].

Manque de chance, si on parcourt le rapport financier 2014 de cette organisation, on se rend compte qu’elle est loin d’être indépendante financièrement. En effet, elle est, elle aussi, financée par l’OSF. Cette relation a été mentionnée par de nombreux observateurs et, de ce fait, met en doute l’impartialité dont se targue cette organisation[12].

Rappelons également qu’Amnesty International a été partie prenante d’une résolution votée en novembre 2020 par le Parlement européen contre l’Algérie pour « Détérioration de la situation des droits de l’homme en Algérie »[13].

Mais l’hostilité d’Amnesty International envers l’Algérie est beaucoup plus ancienne que cela. Déjà, en 1997, elle se plaignait d’avoir été empêchée d’assister au procès de l’avocat algérien Rachid Mesli[14], accusé d’appartenir à « un groupe terroriste » et « d’encouragement au terrorisme ». Plus encore, en 2015, elle déclare : « Rachid Mesli a été adopté par Amnesty International en tant que prisonnier d’opinion »[15]. Et c’est ce même Rachid Mesli que l’on retrouve, en 2023, derrière cette poursuite de « TRIAL International », écumant les plateaux de médias islamistes, ouvertement hostiles à l’Algérie[16].

Dans un document datant de 2007, on apprend que Rachid Mesli « est membre de la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme [LADDH] et collabore avec de nombreuses organisations internationales telles qu’Amnesty International et Human Rights Watch »[17].

Il faut savoir que, tout comme Amnesty International, Human Rights Watch est financée par l’OSF. Quant à la LADDH, elle a longtemps été subventionnée par la NED[18].

Pour bien comprendre le rôle de Rachid Mesli, il est utile de rappeler au lecteur qu’il est membre fondateur et directeur juridique de la fondation de droit suisse Al-Karama[19]. Les deux autres membres fondateurs sont Abdulrahman Al Nuaimi et Abbas Aroua.

 

Le premier, Abdulrahman Al Nuaimi, a été désigné par le trésor américain comme « supporter d’Al-Qaida » et « terroriste global » en 2013[20]. Quatre années plus tard, son nom figurait également sur une liste noire de « terroristes » soutenus par le Qatar. Cette liste avait été établie par quatre pays arabes : l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l’Égypte et le Bahreïn, lui reprochant des liens avec « des organisations terroristes et des groupes sectaires cherchant à déstabiliser la région, parmi eux les Frères musulmans, Daech (acronyme en arabe du groupe Etat islamique) et d’Al-Qaida »[21].

Établi en Suisse et titulaire d’un doctorat en physique médicale, Abbas Aroua a, lui aussi, des relations de haut niveau avec l’islamisme radical[22], voire avec le djihadisme international comme on peut le constater sur la photo suivante :

 

De droite à gauche : Abbas Aroua, Rami Al-Dalati et Abou Hafs Al Mauritani

Opposant syrien, Rami Al-Dalati est un salafiste[23] très proche des milieux djihadistes, en particulier d’Al Joulani[24], le fondateur et chef de Jabhat Al-Nosra et de Hay’at Tahrir al-Sham. Ce dernier avait été ajouté à la liste noire des personnalités « terroristes » par le gouvernement américain[25] et par celui de…la Suisse[26]!

Al-Dalati a été lui-même chef du bureau politique de « Jaysh Al-Tawhid »[27], une alliance de neuf groupes rebelles syriens soutenue par le Jabhat Al-Nosra et Ahrar Al-Sham[28].

La troisième personne sur la photo n’est nul autre que Abou Hafs Al Mauritani, le mufti d’Al-Qaida, ancien numéro 3 de cette organisation terroriste et ami personnel de Ben Laden[29].

Pour résumer la situation, Rachid Mesli, que défend Amnesty International, fait partie, à travers Al-Karama, d’un groupe qui soutient le djihadisme international à partir du sol helvétique.

C’est ce qui explique cet acharnement contre l’institution militaire algérienne qui a combattu le sanglant terrorisme durant la décennie noire.

Pourtant, Amnesty International avait clairement déclaré en 1997 :

« Au cours de ces dernières années, l’organisation a continué à enquêter sur la situation des droits de l’homme et n’a cessé de condamner les abus commis aussi bien par les services de sécurité et les milices armées par l’état, que ceux commis par des groupes armés d’opposition qui se définissent comme des “groupes islamiques” ».

Question à Amnesty International : où est passée la seconde partie de votre déclaration? Les groupes armés djihadistes que vous défendez, faisaient-ils du tourisme et de la randonnée pédestre dans les boisés algériens?

Avant de clore cette section, on ne doit pas oublier de mentionner que MM. Mesli et Aroua sont membres fondateurs du mouvement Rachad (lui-aussi basé en Suisse!) qui regroupe certains islamistes algériens au passé trouble durant la décennie noire comme on peut le constater à la lecture d’un article du quotidien genevois (sic!) « Le Temps »[30].

 

Ce dernier mentionne, entre autres, leur relation avec des personnes qui « ont toujours refusé de condamner les activités armées du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), devenu Al-Qaida Maghreb».

En 2021, le mouvement Rachad a été classé « organisation terroriste » par le Haut Conseil de Sécurité algérien.

 

Organigramme explicatif de la relation entre « TRIAL International » et le djihadisme international

 

(Cliquez sur l’image pour l’agrandir)

 

Bay and Paul Foundations

La seconde entité qui octroie des subventions à « TRIAL International » est la Bay and Paul Foundations. Il s’agit d’une organisation américaine spécialisée dans le financement de l’éducation, des arts et de l’environnement, mais qui possède aussi un volet « société civile et droits de l’Homme »[31]. Dans ce domaine en particulier, cette fondation collabore avec l’OSF et la NED[32] et même avec l’USAID et le département d’État américain[33].

Kvinna till Kvinna Foundation

 

Cette fondation est une organisation suédoise de défense des droits des femmes dans les zones de conflits. Son action se concentre dans la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord), en Afrique sub-saharienne, en Europe et dans le Caucase du Sud[34]. Kvinna till Kvinna collabore avec l’OSF comme il est bien mentionné dans l’intéressant document intitulé « 30 ans : l’Open Society et ses amis »[35]. Néanmoins, cette fondation féministe est très majoritairement financée par la « Swedish International Development Cooperation » Agency (SIDA)[36], l’équivalent suédois de l’USAID, dont il sera question plus tard. Notons au passage que Kvinna till Kvinna reçoit aussi des fonds de la Suisse via la « Swiss Agency for Development and Cooperation » (SDC) qui dépend du Département fédéral des affaires étrangères[37].

Oak Foundation

 

La Oak Foundation est une organisation humanitaire basée à Genève. Ses domaines d’activité regroupent principalement l’environnement, la maltraitance envers les enfants, les différences d’apprentissage, le « sans-abrisme » et, évidemment, les droits de l’Homme. Selon son rapport annuel 2022, cette fondation a financé 366 organismes dans 35 pays pour un montant global qui dépasse les 481 millions de dollars[38].

Dans certain projets, Oak Foundation travaille de concert avec l’OSF et la NED comme mentionné dans le rapport de la plateforme médiatique « openDemocracy »[39] et même avec le département d’État comme dans le cas de l’ONG « International Bridges to Justice »[40] ou l’USAID pour le financement de l’ONG « The Alliance for Child Protection in Humanitarian Action »[41].

Cela n’est pas surprenant si l’on sait que le président de la Oak Foundation est Douglas M. Griffiths[42], un ancien diplomate américain qui a servi dans de nombreux pays dont le Maroc. En 2009, il a été choisi par le président Obama pour représenter les États-Unis auprès du Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies à Genève. Puis, en 2012, il l’a nommé ambassadeur des États-Unis au Mozambique[43].

 

Rockefeller Brothers Fund

Le Rockefeller Brothers Fund (RBF) est une fondation créée et gérée par des membres de la richissime famille Rockefeller. Elle se spécialise dans le financement de projets liés à la « pratique démocratique », le « développement durable », la « consolidation de la paix » et des « arts et culture »[44].

Tout comme la précédente fondation, RBF collabore régulièrement avec l’OSF et la NED, comme pour, par exemple, l’ONG « Independant Diplomat »[45]. RBF finance aussi certains organismes conjointement avec l’USAID et le département d’État. Cela est le cas du réseau dédié au journalisme d’investigation « The Organized Crime and Corruption Reporting Project » (OCCRP)[46]. On y retrouve aussi les noms des fondations Oak et Bay and Paul.

Il faut noter que la coopération entre le RBF et l’OSF (entre les familles Rockfeller et Soros) est très étroite si on se fie à la liste des partenaires publiée par l’OSF et aux actions conjointes qui ont suivi les évènements du 11 septembre 2001[47].

Wellspring Philanthropic Fund

 

 

 

Le Wellspring Philanthropic Fund est une fondation américaine qui se donne comme mission de soutenir « la réalisation des droits de l’Homme et de la justice sociale et économique pour tous » [48].

Avec 400 millions de dollars distribués par an en subventions, elle est considérée comme une des organisations philanthropiques les plus influentes des États-Unis, malgré sa discrétion[49].

De nombreux documents montrent qu’elle collabore avec l’OSF[50] et/ou la NED[51] aussi bien qu’avec l’USAID ou le département d’État[52].

 

Taiwan Foundation for Democracy

 

 

La Taiwan Foundation for Democracy (TFD) est une fondation créée en 2003 par le ministère des Affaires étrangères de Taiwan pour soutenir la « promotion de la démocratie »[53] sur le modèle de la NED[54]. Les relations entre la NED et la TFD ont toujours été exemplaires. La création de la TFD a été annoncée dans un évènement organisé par la NED en 2002[55]. À la commémoration du premier anniversaire de la TFD, l’ancien président de la NED, Carl Gershman s’est rendu en personne, à Taipei pour y assister. « La NED attend avec impatience une collaboration étroite avec la Fondation Taiwanaise pour la Démocratie », avait-il déclaré[56]. En 2018, soit quatorze années plus tard, Carl Gershman revint à Taipei pour le 15e anniversaire de la TFD inauguré par la présidente de Taiwan[57], Tsai Ing-wen. Dans son discours à cette occasion, le président de la NED a souligné que « le TFD a été officiellement inauguré le 17 juin 2003 et notre coopération depuis lors a été forte et continue »[58].

En juillet 2023 s’est tenu à Taipei le 20e anniversaire de la TFD. À cette occasion, l’actuel président de la NED, Damon Wilson, s’est rendu à Taiwan pour remettre la « Democracy Service Medal », haute distinction de la NED, à la présidente Tsai Ing-wen[59].

En plus de cette solide relation avec la NED, la TFD collabore aussi avec le département d’État américain tel que mentionné dans leur rapport annuel 2019[60].

 

Swedish International Development Cooperation Agency

 

 

Comme indiqué précédemment, la Swedish International Development Cooperation Agency (SIDA) est le pendant suédois de l’USAID. Il s’agit d’une agence gouvernementale qui est présente dans 35 pays d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine et d’Europe. Sur son site, on peut lire : « Notre mission s’inscrit dans la politique nationale de développement mondial et nous nous efforçons de réduire la pauvreté dans le monde. Les activités de la SIDA sont financées par les recettes fiscales suédoises »[61].

Mais derrière cette déclaration très humaniste, il faut reconnaitre que l’action de la SIDA est très orientée vers l’« exportation » de la démocratie tout comme les organisations américaines citées précédemment : NED, OSF, USAID, etc.

A ce sujet, le professeur suédois Johan Karlsson Schaffer apporte un intéressant éclairage. Dans une analyse très pertinente, il se pose la question suivante :

« Comment la promotion de la démocratie est devenue un objectif clé de la politique suédoise d’aide au développement »[62]. Il constate que « parmi les pays donateurs, la Suède se distingue non seulement par les niveaux relativement élevés de son aide publique au développement (APD), mais aussi par le fait qu’une proportion relativement importante du budget de l’APD est consacrée à la promotion de la démocratie, des droits de l’homme et de la société civile ».

Et d’ajouter :

« Depuis la fin de la guerre froide, l’objectif de politique officielle, auparavant purement symbolique, de favoriser le développement démocratique est devenu la pierre angulaire de l’APD suédoise, largement partagée par les partis politiques et d’autres parties prenantes. Les décideurs politiques affirment également fréquemment que la Suède – en raison de ses propres expériences historiques de création formes stables et pacifiques de gouvernement populaire – a une mission spéciale de promotion de la démocratie, de la bonne gouvernance et des droits de l’homme dans les pays moins fortunés – une sorte de marque nationale. »

Ce mimétisme avec la politique étrangère étasunienne a pour conséquence une synergie active entre la SIDA et les organisations américaines d’« exportation » de la démocratie.

Les exemples étant très nombreux en voici quelques-uns à titre indicatif.

 

 

Organigramme détaillé des relations entre « TRIAL International », ses donateurs et les organisations d’« exportation » de la démocratie

(Cliquez sur l’image pour l’agrandir)

 

Le cas du projet ARIJ est intéressant à plus d’un titre dans la mesure où il est destiné au monde arabe et qu’il vise le domaine journalistique. En effet, en plus de l’OSF et la NED, ARIJ a également bénéficié d’un financement octroyé par Canal France International (CFI) la même année que Radio M en Algérie[68]. Accusé de financement étranger illicite, Radio M a été fermée[69] et son directeur emprisonné[70]. Rappelons que CFI est un organisme financé par le Quai d’Orsay, c’est-à-dire le ministère des Affaires étrangères français.

Cela nous mène évidemment au rôle de la SIDA dans le « printemps » arabe. Dans mon ouvrage consacré à ce sujet[71], je me suis concentré sur les organisations américaines d’« exportation » de la démocratie car elles sont les plus importantes et les plus organisées sur le terrain. Cela ne veut pas dire que d’autres pays n’ont pas été impliqués, loin de là. Pour preuve, la SIDA en fait partie.

Par exemple, le 26 octobre 2011, la SIDA organisa une conférence ayant pour thème l’activisme sur le Net intitulée « Empowerment and Emancipation in the Middle East and North Africa » (Autonomisation et émancipation au Moyen-Orient et en Afrique du Nord)[72]. De célèbres cyberactivistes arabes, qui ont été très actifs dans le « printemps » arabe, comme le tunisien Slim Amamou ou la bahreïnie Maryam Al-Khawaja y furent invités. Parmi les conférenciers, on pouvait noter la présence du hacktiviste Jacob Applebaum, la face publique du programme TOR. Pour rappel, TOR est un logiciel spécialement conçu pour les cyberactivistes qui leur permet de naviguer anonymement et sécuritairement sur le Net, évitant la surveillance étatique.

C’est TOR qui a aidé les cyberdissidents tunisiens et égyptiens lors de leurs révoltes respectives pour contourner les censures gouvernementales[73]. Durant le « printemps » tunisien, Jacob Applebaum est personnellement intervenu afin de remédier à la lenteur des connexions en lançant une passerelle spécialement conçue pour les Tunisiens[74]. Il faut dire qu’Applebaum connaissait bien les cyberactivistes arabes puisqu’il les avait déjà rencontrés quelques années auparavant[75]. Sans oublier de préciser que ce hacktiviste n’est pas du tout inconnu de la SIDA puisque cette agence participe au financement du projet conjointement avec le département d’État américain, l’IRI (International Republican Institute – satellite de la NED), et DARPA (Defense Advanced Research Projects Agency)[76]. Cette « Agence pour les Projets de Recherche Avancée de Défense » est un organisme du ministère de la Défense des États-Unis chargé de la recherche et du développement des nouvelles technologies destinées à l’usage militaire[77]. TOR, une technologie destinée à l’usage militaire? À l’heure des G4G (Guerres de 4e génération), il faut le croire et s’y résoudre. Rappelons en passant que DARPA finance aussi Graphika, la controversée société d’analyse de réseaux[78].

Ainsi, la SIDA est une agence gouvernementale qui finance non seulement des rencontres de cyberactivistes arabes mais aussi les outils qui leur permettent de contourner la surveillance étatique de leurs pays ainsi que les concepteurs de ces outils. Et tout cela pourquoi? Pour déstabiliser d’autres gouvernements qui ne plaisent pas au gouvernement suédois!

Et dire que SIDA est l’acronyme de « Agence suédoise de coopération internationale pour le développement »! Décidemment, la Suède a une drôle de conception de la coopération et du développement!

 

 

Organigramme de la relation entre la Swedish International Development Cooperation Agency (SIDA), les organisations d’« exportation » de la démocratie et le « printemps » arabe.

 

En conclusion de cette partie, force est de constater, qu’en plus de recevoir des subventions directes de gouvernements européens (Suisse, Grande-Bretagne, Pays-Bas et Luxembourg), « TRIAL International » est financé par deux agences étatiques (Suède et Taiwan), une ONG (Amnesty International) et 5 fondations qui collaborent activement avec les fondations Soros, la NED, l’USAID et le département d’État américain qui sont les fers de lance du « regime change » et de l’ « exportation » de la démocratie « made in USA ». Ce sont ces organisations qui ont été les maîtres d’œuvre des révolutions colorées, du « printemps » arabe, de l’Euromaïdan[79], des émeutes à Hong Kong[80] et bien d’autres chaos dans le monde. Sans oublier que « TRIAL International » reçoit des subsides directement de l’Open Society de George Soros!

Avec tout cela, comment « TRIAL International » peut-elle se targuer d’être une ONG (Organisation NonGouvernementale) si elle n’est indépendante ni financièrement, ni politiquement? Qui paie l’orchestre choisit la musique, n’est-ce pas?

Tout compte fait, elle n’est qu’un instrument droitdelhommiste qui sert de paravent à une action de déstabilisation concoctée dans des laboratoire d’ingénierie sociale. Car qu’on se dise, toucher à l’institution militaire algérienne c’est nuire à l’Algérie toute entière.

 

Les dirigeants de « TRIAL International »

Le Conseil d’administration de « Trial International » est composé des six personnes suivantes[81] :

 

HASKELL Leslie

Présidente

MEUTER Sacha

Vice-président

BOVEY Philippe

Trésorier

MAEDER MORVANT Sonja

Secrétaire

DACCORD Yves

Fonction non précisée (?)

LHOSTE Florence

Fonction non précisée (?)

Conseil d’administration de « TRIAL international »

Leslie Haskell a été élue à la présidence de « TRIAL International » en 2021 après en avoir occupé le poste de vice-présidente depuis 2017[82]. Auparavant, elle a travaillé pour Human Right Watch (HRW, la fameuse organisation largement financée par G. Soros) qu’elle a rejoint en 2007[83]. Et, avant de joindre HRW, elle a été avocate au Tribunal pénal international pour le Rwanda à Arusha, en Tanzanie[84]. Ajoutons à tout cela qu’elle est également conseillère juridique principale sur les Affaires institutionnelles et administratives à la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

Il s’agit d’un CV exemplaire qui mêle le droitdelhommisme, la justice « extraterritoriale » et la « société » ouverte: tout l’arsenal judiciaire et idéologique nécessaire pour s’ingérer sournoisement dans les affaires intérieures de tout pays « récalcitrant » aux désidératas des pays bailleurs de fonds. Et, comme par hasard, cet arsenal ne s’applique jamais à ces pays alors qu’ils sont responsables ou complices des plus grands crimes contre l’humanité de l’histoire.

Dans le cadre de ses fonctions au sein de HRW, Leslie Haskell a été impliquée dans les évènements qui ont suivi l’élection présidentielle ivoirienne de 2010 qui a opposé, au second tour, Laurent Gbagbo et Alassane Dramane Ouattara. Rappelons que cette élection a été entachée d’irrégularités qui ont conduit à une violente et sanglante crise politico-militaire, faisant plus de 3000 morts[85]. Ouattara a été intronisé à la présidence de la Côte d’Ivoire grâce, entre autres, aux bombardements français sur la résidence de Laurent Gbagbo [86]. En sa qualité de « chercheuse pour la division Afrique » de HRW, Leslie Haskell a participé aux recherches qui ont mené à l’élaboration du rapport détaillé des exactions commises par les deux camps[87]. Avec l’aide militaire française[88], Laurent Gbagbo (et quelques membres de son camp) a été arrêté puis remis à la Cour pénale internationale (CPI) afin d’y être jugé pour « crimes contre l’humanité » alors qu’aucun mandat d’arrêt n’a été lancé contre Alassane Dramane Ouattara ni son clan[89]!

Elise Keppler[90], directrice adjointe du programme Justice internationale de HRW, s’était exclamée : « La CPI joue son rôle pour montrer que même ceux qui sont au plus haut niveau du pouvoir n’échappent pas à la justice lorsqu’ils sont impliqués dans des crimes graves »[91].

Elle s’était bien réjouie de la situation car la confirmation des charges retenues contre Laurent Gbagbo était largement basée sur les rapports de HRW[92] établis par des chercheurs tels que Leslie Haskell.

Dans leur livre intitulé « Les réseaux Soros à la conquête de l’Afrique », les auteurs Stéphanie Erbs, Vincent Barbe et Laurent Olivier nous donnent plus de détails[93]:

« Rappelons qu’Alassane Ouattara y était soutenu contre Laurent Gbagbo par George Soros, qui aurait d’ailleurs mis à sa disposition un jet privé. Parmi les éléments qui ont contribué à l’accession au pouvoir d’Alassane Ouattara, un rapport a joué un rôle déterminant: il s’agit de l’enquête de Human Rights Watch – qui venait tout juste de se voir attribuer par Soros la subvention de 100 millions de dollars évoquée ci-dessus –, dénonçant l’existence de charniers : un rapport très médiatisé qui aura largement contribué à ″diaboliser″ Gbagbo, permettant à Ouattara de recruter ses ″rebelles″ ».

Après 7 années de détention et de procédures, Laurent Gbagbo est finalement acquitté par la CPI en 2019[94]. Cet acquittement a été par la suite confirmé en 2021 et Laurent Gbagbo fut blanchi de toutes les accusations[95].

À quoi ont donc servi HRW et la CPI? Simplement à écarter Laurent Gbagbo de la présidence de la Côte d’Ivoire pour y placer son rival[96] mais qui n’est, en fait, que le timonier de la Françafrique, le fidèle gardien du néocolonialisme français et, par extension, de l’influence occidentale.

Alors, Mme Haskell, que pensez-vous du rôle que vous avez joué dans cette affaire scabreuse? Avez-vous appris une quelconque leçon sur votre instrumentalisation sous le vocable fallacieux des « droits de l’Homme »? Non, pas du tout! Vous avez changé d’organisation, mais vous continuez à mener votre scabreuse mission, vautrée dans votre confortable fauteuil de « TRIAL International »!

Dans sa thèse de maîtrise intitulée « La Cour pénale internationale : du projet d’une justice globale au paternalisme occidental »[97],  Natascha Zryd (de l’université de Lausanne!) a analysé deux exemples de « l’instrumentalisation de la CPI par les grandes puissances » : la Libye et la Côte d’Ivoire. Sa conclusion est éloquente :

« Ces deux exemples démontrent que les puissances occidentales font appel à la Cour pour écarter des dirigeants qui ne se montrent pas suffisamment coopératifs et conciliants, en particulier d’un point de vue économique. L’instrumentalisation de la CPI leur permet de légitimer leur politique internationale, de soutenir et même de justifier leurs incursions au sein de ces États. »

En est-il ainsi pour le cas qui nous concerne, celui de l’accusation de l’institution militaire algérienne? « TRIAL International », HRW, Amnesty International seront-ils encore des instruments dans les mains de l’OSF, la NED et autres organisations destructrices pour justifier leurs incursions dans les affaires de l’Algérie?

Passons maintenant à deux autres membres du CA de « TRIAL International » : Philippe Bovey et Sacha Meuter. En plus de leurs fonctions au sein de cette ONG suisse, ils travaillent tous deux pour la Fondation Hirondelle, « une organisation qui entretient déjà des liens étroits avec ″TRIAL International″ »[98]. Et c’est « TRIAL International » qui le dit!

 

 

Philippe Bovey est le Secrétaire général de cette fondation basée à Lausanne alors que Sacha Meuter en est le Conseiller juridique[99]. Sur leur site, on peut lire[100] :

« La Fondation Hirondelle est une organisation suisse à but non lucratif qui fournit de l’information à des populations confrontées à des crises, pour leur permettre d’agir dans leur vie quotidienne et citoyenne. »

Il s’agit donc d’une fondation spécialement conçue pour créer, former et soutenir des médias locaux dans 22 pays, avec une forte concentration en Afrique[101].

Dans la section « Notre vision », la fondation nous explique « qu’une information indépendante, crédible, non partisane et tournée vers les préoccupations de celles et ceux à qui elle s’adresse contribue à la résolution des crises et à la construction de sociétés plus apaisées »[102].Notez bien les adjectifs utilisés pour qualifier l’information : indépendante, crédible et non partisane. Et pour revendiquer la nature droitdelhommiste de la fondation, il est spécifié que l’accès à l’information est « reconnu comme un droit universel (article 19 de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme) ».

Jusqu’à tout récemment, le réseau de l’OSF en Afrique était constitué de quatre entités : l’Open Society Foundation for South Africa (OSF-SA), l’Open Society Initiative for West Africa (OSIWA), l’Open Society Initiative for Eastern Africa (OSIEA) et l’Open Society Initiative for Southern Africa (OSISA).

Dans son rapport 2015, OSISA liste la Fondation Hirondelle comme une des récipiendaires de ses financements avec un montant de 167 448$[103]. Dans celui relatif à l’année 2017, il est aussi question de la fondation suisse[104] :

« OSISA a, à travers son bureau national à Kinshasa, soutenu plusieurs projets liés à la démocratie et à la gouvernance, notamment l’éducation civique, la transparence et la responsabilité et la promotion de la liberté des médias et de l’accès à l’information. Certaines des initiatives soutenues comprennent […]<[le] soutien à la Fondation Hirondelle pour encourager la participation des jeunes aux élections. »

La Fondation Hirondelle elle-même déclare sa relation directe avec une autre filiale africaine de l’OSF[105] :

« Les médias de la Fondation Hirondelle sont soutenus en 2015 par des gouvernements (Allemagne, Danemark, États-Unis, Luxembourg, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède, Suisse, ainsi que l’Union Européenne), par des partenaires et donateurs privés (Open Society Initiative for West Africa – l’une des fondations de George Soros -, Cordaid et la Fondation Pro Victimis) et par des donateurs individuels. »

Selon les spécialistes, la société civile est fondamentale pour l’implantation de la « société ouverte ». Pour ce faire, George Soros dispose de trois leviers principaux : i) les media pour façonner l’opinion, ii) les mouvements citoyens pour donner la parole aux populations et iii) les ONG pour catalyser les mécontentements[106].

Dans le cadre de ce travail, nous allons nous concentrer sur le premier point et laisser les deux autres pour une future analyse.

Ainsi, les médias sont une des trois pierres angulaires du système Soros.

« Entre 2016 et 2020, Soros a donné au moins 131 millions de dollars à lui seul pour influencer 253 groupes médiatiques tels que le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), l’Aspen Institute, le Marshall Project et ProPublica. [] Ce réseau de liens médiatiques permet à Soros d’exercer une influence considérable sur les histoires couvertes par les médias, sur la manière dont ils couvrent ces histoires et sur les histoires qu’ils ne couvrent pas »[107].

Mais revenons en Afrique. Les auteurs du livre « Les réseaux Soros à la conquête de l’Afrique » cité précédemment mentionnent que la Fondation Hirondelle fait partie des actions d’influence de Soros sur les médias[108]. En République démocratique du Congo (RDC) par exemple, « Radio Okapi » est la radio des Nations Unies gérée en partenariat avec la Fondation Hirondelle.

« Dans le cadre d’un partenariat avec les Nations Unies, la Fondation Hirondelle a contribué à sa création, au développement de ses programmes et à la formation de ses équipes, de 2002 à 2014. Un partenariat fructueux qui a permis de créer l’une des plus grandes radios d’Afrique francophone, le média le plus écouté de RDC depuis 15 ans. »[109]

À propos de cette radio, Stéphanie Erbs, Vincent Barbe et Olivier Laurent soulignent que :

« les mouvements d’opposition congolais sont soutenus par une dynamique générale entretenue par des médias proches de Soros. Ainsi Radio Okapi, clairement anti-Kabila[110], est-elle soutenue par la Fondation Hirondelle, dont OSF est partenaire en matière de conception des opérations et de financement »[111].

Grâce à son imposant financement, « Radio Okapi » jouit de conditions de fonctionnement techniques et financières incomparables avec celles des médias locaux[112].C’est ce qui lui permet d’avoir une forte audience qui peut avoir pour conséquence de « façonner l’opinion publique » par des capitaux étrangers et, conséquemment, des agendas étrangers.

En étant anti-Kabila et dépendante de l’idéologie de la « société ouverte » de Soros, l’information prônée par la Fondation Hirondelle peut-elle vraiment être indépendante, crédible et non partisane?  La réponse est non et cela est valable pour tous les médias qu’elle couve

Organigramme de la solide relation entre certains hauts cadres de « TRIAL International » et la « galaxie » Soros.

 

Conclusions

L’analyse des ramifications de l’ONG « TRIAL International », de ses commanditaires, de ses relations, de ses implications et des activités de certains de ses cadres mène aux conclusions suivantes :

1- L’organisation « TRIAL International » ne peut pas être qualifiée d’Organisation Non Gouvernementale(ONG) au sens propre du terme dans la mesure où elle n’est pas indépendante, ni financièrement, ni politiquement :

a. Son financement est assuré par les ministères des Affaires étrangères de pays occidentaux qui, logiquement, ne subventionnent que des activités qui sont en accord avec leurs visions politiques.

b. Son financement et ses relations directes ou indirectes la lient étroitement au concept de la « société ouverte », idéologie nocive, belliqueuse et irrespectueuse de la volonté des peuples.

c. Ses solides accointances avec les organisations d’« exportation » de la démocratie en font un outil efficace pour les « regime change » dans des pays ciblés comme c’est le cas pour l’Algérie.

d. Sa mission étant dictée par ses bailleurs de fonds, leur idéologie et leur agenda politique, « TRIAL International » n’est nullement d’intérêt public, mais sert les intérêts de ceux qui la subventionnent.

2- Les principaux cadres de « TRIAL International » font partie du réseau tentaculaire pensé et entretenu par les fondations Soros, ce qui enlève toute crédibilité à cette organisation suisse.

3- À travers ses multiples connexions, « TRIAL International » défend des islamistes algériens qui ont des relations directes avec le djihadisme international. Cette position est en phase avec la politique suisse qui, elle aussi, défend, héberge et protège ce type de personnes et leurs organisations malgré de nombreux articles à charge. Rappelons, par exemple, le cas de cet honnête policier suisse qui était « écœuré de voir la justice helvétique fermer les yeux sur les trafics des islamistes algériens réfugiés en Suisse » [113].

4- En décidant de travailler sur le dossier de la mise en accusation de l’ancien ministre algérien de la Défense, « TRIAL International » vise toute l’institution militaire algérienne qui a courageusement défendu l’Algérie et son peuple durant la décennie noire en Algérie.

5- Ce faisant, « TRIAL International » révèle au grand jour sa partialité dans la mesure où elle absout totalement les abominables crimes contre l’humanité commis par les terroristes djihadistes durant cette même période.

6- En défendant ce dossier, « TRIAL International » ne fait que ressusciter le « quituquisme », une théorie qui a longtemps cherché à innocenter le terrorisme djihadiste en Algérie et qui a régulièrement été battue en brèche.

7- Plus généralement, il est très inquiétant de constater que les institutions internationales comme l’ONU ou le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) sont noyautées par des activistes de l’Open Society et de son réseau tentaculaire (HRW, AI, etc.).

8- Dans cette affaire, la Suisse n’est pas du tout innocente. Au contraire, elle bien impliquée : i) en finançant « TRIAL International », une organisation droitdelhommiste et ii) en lui donnant du crédit alors qu’elle est manipulée de toute part.

9- En agissant de la sorte, la Suisse doit comprendre qu’elle s’attaque frontalement et fallacieusement à l’Algérie et non pas uniquement à son ancien ministre de la Défense.

10- Les juges suisses étant obligatoirement affiliés à des partis politiques[114] (à qui ils doivent verser une partie de leurs salaires en guise de remerciement pour avoir été choisis par ces partis!), l’indépendance judiciaire de la Suisse est une farce. Leur conférer, en plus, une « compétence universelle » est une monumentale fumisterie.

Force est de conclure que toute cette affaire est un montage classique d’entités droitdelhommistes, spécialisées dans la déstabilisation de certains pays comme l’Algérie qui est ciblée pour ses positions politiques justes et courageuses qui ne plaisent pas à cet Occident arrogant et rancuneux.

Et comme le ridicule ne tue point, c’est la Suisse qui vient nous donner des leçons de droits de l’Homme! Un pays qui a collaboré avec Hitler, qui a participé au pillage des biens juifs durant la deuxième Guerre mondiale, qui protège les pires terroristes jihadistes et dont les banques regorgent de fortunes mal acquises, dérobées par les pires dictateurs à travers le monde!

Décidément, on aura tout vu chez les Helvètes!

La Suisse peut-elle nous expliquer pourquoi, depuis la fin de la décennie noire, aucun djihadiste algérien n’a été inquiété ni poursuivi en Occident? Au contraire, ils ont été bien accueillis. On leur a offert le statut de réfugiés politiques et ouvert les plateaux de télévision ainsi que les maisons d’éditions. Je n’ai pas bien lu la loi suisse: serait-elle extraterritoriale pour les militaires et non pour les terroristes?

L’armée algérienne a héroïquement combattu le terrorisme djihadiste qui voulait instaurer en l’Algerie les fondations d’un califat islamique supranational. Elle l’a combattu seule alors que l’Occident avait fermé ses yeux et ses portes, se réjouissant de voir l’Algerie péricliter, jour après jour, sous le sang d’innocents démembrés par des bombes terroristes, égorgés ou éventrés par des hordes de djihadistes.

Et maintenant que l’Algerie, grâce à son armée, est debout après tant de malheurs et qu’elle reprend la place qui lui revient au sein des nations, on s’attaque à son institution militaire à l’aide d’un ramassis d’organisations droitdelhommistes.

« TRIAL International », la Suisse et toute cette myriade d’organisations qui gravitent autour seront crédibles lorsqu’ils jugeront tous les responsables israéliens qui mènent une politique d’apartheid et d’extermination contre le peuple palestinien.

Ils seront crédibles lorsqu’ils traîneront devant les tribunaux des responsables occidentaux comme Bush, Blair, Sarkozy, Cameron, Hollande et tous les autres qui ont causé des centaines de milliers de morts en Irak, en Libye, en Syrie et dans d’autres pays du Sud Global, y semant chaos, ruine et désolation.

Ils seront crédibles lorsqu’ils présenteront devant les juges les djihadistes qui, pendant la décennie noire, ont assassiné mon frère qui n’avait que 21 ans.

Ahmed Bensaada

 


 

Références

[1] Brigitte Patzold, « La Suisse, l’or et les morts – Complicités avec le nazisme », Le Monde Diplomatique, Juin 1997, https://www.monde-diplomatique.fr/1997/06/PATZOLD/4772

[2] Le Monde avec AFP, « Algérie : un ancien ministre mis en accusation par la justice suisse », Le Monde, 31 août 2023 https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/08/31/algerie-un-ancien-ministre-mis-en-accusation-par-la-justice-suisse_6187293_3212.html

[3] The Humanitarian War, « Guerre Humanitaire en Libye: Il n’y a pas de preuve! » YouTube, 28 novembre 2011, https://www.youtube.com/watch?v=koYzkEWHtQA

[4] Lire, par exemple, Ahmed Bensaada, « Huit ans après : la ″printanisation″ de l’Algérie », AhmedBensaada.com, 4 Avril 2019, http://www.ahmedbensaada.com/index.php?option=com_content&view=article&id=475:2019-04-04-22-50-13&catid=46:qprintemps-arabeq&Itemid=119

[5] TRIAL International, « Qui sommes-nous », https://trialinternational.org/fr/qui-sommes-nous/

[6] TRIAL International, « Nos donateurs-trices en 2023 », https://trialinternational.org/fr/qui-sommes-nous/nos-donateurs/

[7] L. Bernstein, « La guerre secrète du misanthrope George Soros », Solidarité et Progrès, 11 août 2008, https://web.archive.org/web/20220407001951/https://solidariteetprogres.fr/nos-actions-20/analyses/la-guerre-secrete-du-misanthrope

[8] Pour plus de détails sur la « société ouverte » de G. Soros, lire Pierre-Antoine Plaquevent, « Soros et la société ouverte, métapolitique du globalisme », Culture & Racines, Paris 2020, https://www.fnac.com/a15181441/Pierre-Antoine-Plaquevent-Soros-et-la-societe-ouverte

[9] G. Sussman et S. Krader, « Template Revolutions: Marketing U.S. Regime Change in Eastern Europe », Westminster Papers in Communication and Culture, University of Westminster, London, vol. 5, n° 3, 2008, p. 91-112, https://www.westminsterpapers.org/article/id/115/

[10] Pour plus de détails, lire Ahmed Bensaada, « Arabesque$ – Enquête sur le rôle des États-Unis dans les révoltes arabes », Ed. Investig’Action, Bruxelles (Belgique), 2015 – Ed. ANEP, Alger (Algérie), 2016

[11] Amnesty International, « Qui sommes-non », https://www.amnesty.org/fr/who-we-are/

[12] Lire, par exemple, Espai Societat Oberta, « Who are the Open Society Foundations? », https://www.espaisocietatoberta.org/en/who-are-the-open-society-foundations/

[13] Ahmed Bensaada, « L’Algérie face à l’Union européenne et ses lobbys », AhmedBensaada.com, 1er Décembre 2020, http://www.ahmedbensaada.com/index.php?option=com_content&view=article&id=536:2020-12-01-22-28-35&catid=46:qprintemps-arabeq&Itemid=119

[14] Amnesty International, « Les autorités refusent à Amnesty International l’accès au pays », Communiqué de Presse 125/97, 1er juillet 1997, https://www.amnesty.org/fr/wp-content/uploads/sites/8/2021/06/mde280141997fr.pdf

[15] Amnesty International, « Algérie. Le défenseur des droits humains algérien qui risque d’être extradé doit être immédiatement libéré », 21 Août 2015, https://www.amnesty.org/fr/documents/mde28/2313/2015/fr/

[16] Voir, par exemple, Rachad TV, « Participation du Maître Rachid MESLI sur la chaîne Al Magharibia (Affaire Khaled NEZZAR) », 8 septembre 2023, https://www.youtube.com/watch?v=IQydFsklNms

[17] Rachad, « Qui sommes-nous – Rachid Mesli, avocat et défenseur des droits de l’homme », Lundi, 16 Avril 2007, https://web.archive.org/web/20120514044822/https://www.rachad.org/fr/qui-sommes-nous-/62-mesli

[18] Ahmed Bensaada, « Qui sont ces organismes algériens qui ont demandé à la FIDH « Justice pour Kamel Eddine Fekhar »? », AhmedBensaada.com, 5 Juin 2019, http://www.ahmedbensaada.com/index.php?option=com_content&view=article&id=498:2019-06-05-18-29-09&catid=46:qprintemps-arabeq&Itemid=119

[19] Al Karama, « Notre histoire », https://www.alkarama.org/fr/a-propos/histoire

[20] U.S. Department of Treasury, « Treasury Designates Al-Qa’ida Supporters in Qatar and Yemen », 18 décembre 2013, https://web.archive.org/web/20140209153219/https://www.treasury.gov/press-center/press-releases/Pages/jl2249.aspx

[21] L’Orient-le Jour, « L’Arabie saoudite et ses alliés publient une liste de « terroristes » soutenus par le Qatar », 9 juin 2017, https://www.lorientlejour.com/article/1056269/larabie-saoudite-et-allies-publient-une-liste-de-terroristes-soutenus-par-le-qatar.html

[22] Le Temps, « Des partisans de la laïcité attaquent des musulmans qui s’efforcent de dialoguer avec les Genevois », 7 janvier 2016, https://www.letemps.ch/suisse/partisans-laicite-attaquent-musulmans-sefforcent-dialoguer-genevois

[23] Mohammad Abu Rumman, « Islamists, Religion and the revolution in Syria », Friedrich-Ebert-Stiftung, FES Jordan & Iraq / FES Syria 2013, https://library.fes.de/pdf-files/bueros/amman/10236.pdf

[24] Amrou Abdelmoneim, « L’histoire de Rami Al-Dalati, coordinateur syrien de la réconciliation et ami d’Al-Joulani », Aman, 13 août 2018, http://www.aman-dostor.org/show.aspx?id=13042

[25] AFP, « Syrie : l’ONU ajoute les jihadistes Al-Nosra à sa liste de sanctions », L’Orient-le Jour, 31 mai 2013, https://www.lorientlejour.com/article/817101/syrie-lonu-ajoute-les-jihadistes-al-nosra-a-sa-liste-de-sanctions.html

[26] 24 Heures, « Berne ajoute un leader syrien sur sa liste de sanctions », 13 août 2013, https://www.24heures.ch/berne-ajoute-un-leader-syrien-sur-sa-liste-de-sanctions-537343447838

[27] Amrou Abdelmoneim, « L’histoire de Rami Al-Dalati, coordinateur syrien de la réconciliation et ami d’Al-Joulani », Op. Cit.

[28] Zaman Al Wasl, « 9 Rebel groups form ‘Jaysh al-Tawhid’ in Northern Homs », 6 mai 2015,  https://en.zamanalwsl.net/news/article/9962

[29] Olivier Bot, « Les révélations d’Abou Hafs, ex-numéro 3 d’Al-Qaida et ami personnel de Ben Laden », Tribune de Genève, 19 mars 2018, https://www.tdg.ch/les-revelations-dabou-hafs-ex-numero-3-dal-qaida-et-ami-personnel-de-ben-laden-419037046645

[30] Marion Moussadek, « En finir avec la dictature de Bouteflika », Le Temps, 26 juin 2007, https://www.letemps.ch/monde/finir-dictature-bouteflika

[31] Inside Philanthropy, « Bay and Paul Foundations », https://web.archive.org/web/20220704215320/https://www.insidephilanthropy.com/grants-b/bay-and-paul-foundations

[32] The Platform to Protect Whistleblowers in Africa, « Nos partenaires », https://www.pplaaf.org/fr/financement.html

[33] The Organized Crime and Corruption Reporting Project, « Who supports our work », https://www.occrp.org/en/aboutus/who-supports-our-work

[34] Kvinna till Kvinna, « What we do », https://kvinnatillkvinna.org/about-us/what-we-do/

[35] Open Society Foundations, « 30 years: Open Society and its friends (1991-2021) » https://osfbih.org.ba/images/News/NewsDocs/30years_WEB.pdf

[36] Kvinna till Kvinna, « Annual Report 2022 », https://web.archive.org/web/20230507000530/https://kvinnatillkvinna.org/wp-content/uploads/2023/05/The-Kvinna-till-Kvinna-Foundation-annual-report-2022.pdf

[37] Ibid.

[38] Oak Foundation, « Annual Report 2022 », https://oakfnd.org/wp-content/uploads/2023/04/Annual-Report-2022-final-16.03.23_compressed.pdf

[39] openDemocracy, « Who funded us from 2012 to 2021 », https://www.opendemocracy.net/en/opendemocracys-supporters-2012-2019/

[40] International Bridges to Justice, « Bridges/2015-2016 Biennial Report », https://www.ibj.org/wp_main/wp-content/uploads/2017/07/IBJ-Biennial-Report-2015-2016-FINAL.pdf

[41] The Alliance for Child Protection in Humanitarian Action, « Donors », https://alliancecpha.org/en/alliance-donors

[42] The Do One Better, « Doug Griffiths, President of Oak Foundation », https://www.lidji.org/doug-griffiths-oak-foundation

[43] AllGov, « Ambassador to Mozambique: Who Is Douglas Griffiths? », 14 avril 2012, http://www.allgov.com/news/appointments-and-resignations/ambassador-to-mozambique-who-is-douglas-griffiths?news=844325

[44] Rockefeller Brothers Fund, « Thematic programs », https://www.rbf.org/

[45] Independant Diplomat, « Our supporters », https://independentdiplomat.org/support-our-work/our-supporters/

[46] The Organized Crime and Corruption Reporting Project, « Who support our work », https://www.occrp.org/en/aboutus/who-supports-our-work

[47] Rockefeller Brothers Fund, « In depth: US global engagement », https://www.rbf.org/about/our-history/timeline/us-global-engagement/in-depth

[48] Wellspring, « Our mission », https://wpfund.org/our-mission/

[49] David Callahan, « The D.C. Power List: The Most Influential Philanthropists Shaping National Policy », Inside Philanthropy, 9 mai 2023, https://web.archive.org/web/20230518160954/https:/www.insidephilanthropy.com/home/2023/5/10/the-most-powerful-philanthropists-in-washington

[50] Voir, par exemple, Open Society Foundations, « Open Society Foundations Join Group Initiative to Support Women’s Funds », 20 novembre 2019, https://www.opensocietyfoundations.org/newsroom/open-society-foundations-join-group-initiative-to-support-womens-funds

[51] Forbidden Stories, « Our supporters », https://forbiddenstories.org/our-supporters/

[52] Saferworld, « Funding and finance », https://www.saferworld.org.uk/funding-and-finance/funding-and-finance

[53] Eldis, « Taiwan Foundation for Democracy (TFD) », https://www.eldis.org/organisation/A38938

[54] Monique Chu, « Proposals floated to form foundation to promote democracy », Taipei Times, 14 juin 2002, https://www.taipeitimes.com/News/taiwan/archives/2002/06/14/140296

[55] NED, « 2002 Democracy service medal presented to Chen-Wu Sue-Jen, Jan Nowak and Paula J. Dobriansky », 1erseptembre 2002, https://www.ned.org/events/2002-democracy-service-medal/

[56] NED, « Taiwan Foundation for Democracy. Remarks by Carl Gershman, President of The National Endowment for Democracy – Taipei, Taiwan », https://www.ned.org/taiwan-foundation-for-democracy-taipei/

[57] Office of the President of Taiwan, « President Tsai attends 15th anniversary of Taiwan Foundation for Democracy », 25 juin 2018, https://english.president.gov.tw/News/5434

[58] Lyssa White, « Carl Gershman on Taiwan’s democracy and the democratic future », NED, 25 juin 2018, https://www.ned.org/carl-gershman-on-taiwans-democracy-and-the-democratic-future/

[59] Sarah Hutson, « President Tsai Ing-Wen receives NED democratic service medal », NED, 18 juillet 2023, https://www.ned.org/president-tsai-ing-wen-of-taiwan-receives-ned-democracy-service-medal/

[60] Taiwan Foundation for Democracy, « 2019 Annual Report », https://www.tfd.org.tw/backend/upload/publish/8d714bbc1a3caae569aeb84dfeade1f8.pdf

[61] SIDA, « About SIDA », https://www.sida.se/en/about-sida

[62] Johan Karlsson Schaffer, « How Democracy Promotion Became a Key Aim of Sweden’s Development Aid Policy », Cambridge University Press, 7 juillet 2021, https://www.cambridge.org/core/books/dogooders-at-the-end-of-aid/how-democracy-promotion-became-a-key-aim-of-swedens-development-aid-policy/C54F21628C0C0F3E5C6D3AD7804E3433

[63] Saferworld, « Funding and finance », Op. Cit.

[64] Afrobarometer, « About », https://www.afrobarometer.org/about/

[65] Gender Alliance for Development Center, « Donors », https://www.gadc.org.al/l/76/donors

[66] EuroMed Droits, « Rapport annuel 2022 », https://euromedrights.org/wp-content/uploads/2023/07/230616_Euromed_AnnualReport_FR.pdf

[67] ARIJ, « An insight into ARIJ – Organisation Background »,  https://en.arij.net/site-message/

[68] Ahmed Bensaada, « Hirak : la barbouzerie de Radio M », AhmedBensaada.com, 5 Avril 2021, https://www.ahmedbensaada.com/index.php?option=com_content&view=article&id=555:hirak-la-barbouzerie-de-radio-m&catid=46:qprintemps-arabeq&Itemid=119

[69] Ania Boumaza, « Ihsane El-Kadi arrêté et Radio M sous scellés : les réactions pleuvent », Algérie 360, 29 décembre 2022, https://www.algerie360.com/ihsane-el-kadi-arrete-et-radio-m-sous-scelles-les-reactions-pleuvent/

[70] Le Monde avec AFP, « Ihsane El Kadi, figure de la presse algérienne, voit sa peine alourdie en appel à sept ans de prison », Le Monde, 18 juin 2023,  https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/06/18/ihsane-el-kadi-figure-de-la-presse-algerienne-voit-sa-peine-alourdie-en-appel-a-sept-ans-de-prison_6178169_3212.html

[71] Ahmed Bensaada, « Arabesque$ – Enquête sur le rôle des États-Unis dans les révoltes arabes », Op. Cit.

[72] SIDA, « Evaluation of the Implementation and the Results of the Swedish Strategies for Special Initiatives for Democratisation and Freedom of Expression (2009-2011 and 2012-2014) », https://cdn.sida.se/publications/files/sida61680en-evaluation-of-the-implementation-and-the-results-of-the-swedish-strategies-for-special-initiatives-for-democratisation-and-freedom-of-expression-2009-2011-and-2012-2014—final-report.pdf

[73] John Moroney, « Mass. Company Helps Activists Avoid Online Government Censorship », NECN, 25 mars 2014, https://www.necn.com/news/local/_necn__mass__company_helps_activists_avoid_online_government_censorship_necn/108960/

[74] Damien Leloup, « Les Tunisiens osent enfin parler, et cela, aucune censure ne l’arrêtera », Le Monde, 10 janvier 2011, https://www.lemonde.fr/technologies/article/2011/01/10/les-tunisiens-osent-enfin-parler-entre-eux-et-cela-aucune-censure-ne-l-arretera_1463210_651865.html

[75] Ahmed Bensaada, « Arabesque$ – Enquête sur le rôle des États-Unis dans les révoltes arabes », Op. Cit.

[76] TOR Project, « Sponsors », https://www.torproject.org/about/sponsors/

[77] Ahmed Bensaada, « Le rapport de Graphika : soft power et guerre de 4e génération contre l’Algérie », AhmedBensaada.com, 22 Août 2021, http://www.ahmedbensaada.com/index.php?option=com_content&view=article&id=569:2021-08-23-01-45-11&catid=46:qprintemps-arabeq&Itemid=119

[78] Ibid.

[79] Ahmed Bensaada, « Ukraine : autopsie d’un coup d’état », AhmedBensaada.com, 3 mars 2014, http://www.ahmedbensaada.com/index.php?option=com_content&view=article&id=257:ukraine-autopsie-dun-coup-detat&catid=48:orientoccident&Itemid=120

[80] Ahmed Bensaada, « Hong Kong : la ″révolution″ et son parapluie », In « La Chine sans œillères », Ouvrage collectif, Éditions Delga, Paris 2021

[81] TRIAL International, « Notre comité », https://trialinternational.org/fr/qui-sommes-nous/notre-comite/

[82] TRIAL International, « TRIAL International élit sa première présidente et deux professionnel », 15 juin 2021, https://trialinternational.org/fr/latest-post/trial-international-elit-sa-premiere-presidente-et-deux-professionnels-chevronnes-pour-rejoindre-son-comite/

[83] HRW, « Leslie Haskell », https://www.hrw.org/fr/about/people/leslie-haskell

[84] Ibid.

[85] Challenges, « La France et la Côte d’Ivoire signent un accord de coopération militaire », 26 janvier 2012, https://www.challenges.fr/economie/la-france-et-la-cote-d-ivoire-signent-un-accord-de-cooperation-militaire_313061

[86] Le Monde avec AFP et Reuters, « Côte d’Ivoire : les hélicoptères français ouvrent le feu sur la résidence de Gbagbo », 10 avril 2011, https://www.lemonde.fr/afrique/article/2011/04/10/les-gbagbistes-dementent-avoir-attaque-l-hotel-du-golf_1505593_3212.html

[87] HRW, « Ils les ont tués comme si de rien n’était », Octobre 2011, https://www.hrw.org/sites/default/files/reports/cdi1011frwebwcover.pdf

[88] Reuters, « Laurent Gbagbo arrêté avec l’aide des forces françaises », 11 avril 2011, https://www.reuters.com/article/ofrtp-cote-divoire-france-gbagbo-2011041-idFRPAE73A0KD20110411

[89] Marc Leplongeon, « VIDÉO. Affaire Gbagbo : la Cour pénale internationale se replonge dans l’horreur », Le Point, 21 février 2013, https://www.lepoint.fr/monde/video-affaire-gbagbo-la-cour-penale-internationale-se-replonge-dans-l-horreur-21-02-2013-1630435_24.php

[90] HRW, « Elise Keppler », https://www.hrw.org/fr/about/people/elise-keppler

[91] Anna Holligan, « L’acquittement de Gbagbo fait trembler la CPI », BBC, 15 janvier 2019, https://www.bbc.com/afrique/region-46878978

[92] Cour Pénale International, « Situation in the Republic of Côte D’Ivoire in the case of The Prosecutor V. Laurent Gbagbo », https://www.legal-tools.org/doc/5b41bc/pdf/

[93] Stéphanie Erbs, Vincent Barbe et Laurent Olivier, « Les réseaux Soros à la conquête de l’Afrique – Les réseaux d’influence à la conquête du monde », Ed. Va Press, Paris 2017

[94] Le Monde, « CPI : l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo acquitté de crimes contre l’humanité », 15 janvier 2019, https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/01/15/cpi-l-ancien-president-ivoirien-laurent-gbagbo-acquitte-de-crimes-contre-l-humanite_5409315_3212.html

[95] Le Monde, « Côte d’Ivoire : la Cour pénale internationale confirme l’acquittement de l’ancien président Laurent Gbagbo », 31 mars 2021, https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/03/31/cote-d-ivoire-la-cour-penale-internationale-confirme-l-acquittement-de-l-ancien-president-laurent-gbagbo_6075141_3212.html

[96] Slate Afrique, « Alassane Ouattara, le meilleur ami de la France », 27 janvier 2012, http://www.slateafrique.com/81741/alassane-ouattara-le-meilleur-ami-de-la-france-Gbagbo

[97] Natascha Zryd, « La Cour pénale internationale : du projet d’une justice globale au paternalisme occidental », Mémoire de maîtrise universitaire en droit de l’Université de Lausanne, 2019, https://serval.unil.ch/resource/serval:BIB_A8ADD4A7075D.P001/REF.pdf

[98] TRIAL International, « TRIAL International élit sa première présidente et deux professionnel », Op. Cit.

[99] Fondation Hirondelle, « Notre équipe », https://www.hirondelle.org/fr/qui-sommes-nous/equipe

[100] Fondation Hirondelle, « Qui sommes-nous », https://www.hirondelle.org/fr/qui-sommes-nous#mission-et-impact

[101] Fondation Hirondelle, « Où travaillons-nous », https://www.hirondelle.org/fr/notre-travail#ou-travaillons-nous

[102] Fondation Hirondelle, « Qui sommes-nous », Op. Cit.

[103] OSISA, « 2015-2018 Report », p.9, https://online.flipbuilder.com/gbya/atqv/index.html#p=9

[104] OSISA, « 2015-2018 Report », p.18, https://online.flipbuilder.com/gbya/atqv/index.html#p=18

[105] Fondation Hirondelle, « L’information indépendante pour la paix, le développement et la démocratie », https://www.eda.admin.ch/dam/deza/fr/documents/aktuell/20151020-hirondelle-profil_FR.pdf

[106] École de Guerre Économique, « Les réseaux Soros à la conquête de l’Afrique », 19 Juillet 2017, https://www.ege.fr/infoguerre/2017/07/les-reseaux-soros-a-la-conquete-de-l%25e2%2580%2599afrique

[107] teleSUR English, « Study Exposes George Soros’ Network of Media Ties », 26 January 2023, https://www.telesurenglish.net/news/Study-Exposes-George-Soros-Network-of-Media-Ties-20230126-0002.html

[108] Agence Ecofin, « Les réseaux Soros en Afrique : ″Entre contradictions et cynisme, la frontière est ténue…″ », 27 mai 2017, https://www.agenceecofin.com/politique/2705-47677-les-reseaux-soros-en-afrique-entre-contradictions-et-cynisme-la-frontiere-est-tenue

[109] Fondation Hirondelle, « Radio Okapi – République Démocratique Du Congo », https://www.hirondelle.org/fr/republique-democratique-du-congo

[110] Président de la RDC (2001 – 2019)

[111] Freddy Mulumba , « Le complot de Soros contre la RDC mis à un », Kasai Direct, 2 mars 2018, https://kasaidirect.net/wordpress/?p=9685

[112] Marie-Soleil Frère, « Les médias, ″chiens de garde″ des élections au Burundi et en RDC ? », Afrique contemporaine 2015/4 (n° 256), pages 119 à 138, https://www.cairn.info/revue-afrique-contemporaine-2015-4-page-119.htm?ref=doi

[113] Sara Daniel, « Le flic, les islamistes et l’Algérie », sara-daniel.com, 1er janvier 1997, https://sara-daniel.com/le-flic-les-islamistes-et-lalgerie/

[114] Sibilla Bondolfi, « Les juges suisses sous le joug des partis », SwissInfo, 10 octobre 2017, https://www.swissinfo.ch/fre/politique/tutelle-probl%C3%A9matique_les-juges-suisses-sous-le-joug-des-partis/43581440

 

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Josep Borrell, le Haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères de l’UE a admis que les pays du Sud recherchent une alternative à l’Occident. A l’occasion de sa participation à l’Assemblée générale des Nations Unies, il a présenté son point de vue sur la crise du multilatéralisme. Les pays du Sud refusent de suivre l’Occident dans son soutien à l’Ukraine. Le nouvel ordre mondial a pris forme devant l’impuissance des dirigeants de l’Occident.

Le conflit en Ukraine accélérateur de la chute de l’Occident. «Cette réalité se reflète», selon Josep Borrell, «dans les réactions» au conflit en Ukraine car de nombreux «pays du Sud» ne souhaitent pas aller contre la Russie. Pour Josep Borrell les pays du Sud «ne veulent pas que l’Ukraine domine l’agenda mondial» puiqu’ «ils craignent par exemple que le financement de la transition verte dans les pays du Sud ne soit affecté par la nécessité de financer la reconstruction en Ukraine». En fait, «pour de nombreux pays éloignés de l’UE», ce qui se passe «en Ukraine ressemble à un simple conflit frontalier entre un grand pays et son petit voisin» et «ce n’est pas un problème si grave finalement».

Fin de l’hégémonie de l’Occident. Le Haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères de l’UE nomme la fin de l’hégémonie de l’Occident: «En 1990, le G7 représentait 67% du PIB mondial ; aujourd’hui, cette part est tombée en dessous de 40%. En 1990, la part de la Chine dans le PIB mondial était de 1,6%, aujourd’hui elle s’élève à 18%. Au sein du G7, la part des États-Unis a diminué mais bien moins que celle de l’Europe et du Japon et, dans le monde occidental, les États-Unis continuent de prédominer clairement». «Au-delà du G7, la multipolarité est avant tout le résultat de l’impressionnante ascension de la Chine. D’où la reconfiguration des relations mondiales autour des États-Unis et de la Chine. Ensemble, ils représentent plus de 40% de la richesse mondiale et exercent par conséquent un pouvoir important sur le système international. Dans les décennies à venir, l’Inde pourrait également rattraper son retard sur la Chine et les États-Unis», prédit-il.

«Les règles qui régissent le monde s’essoufflent». «J’ai présenté mon point de vue sur un monde de plus en plus multipolaire et de moins en moins multilatéral, ainsi que sur la manière d’éviter sa fragmentation», a averti Josep Borrell lorsqu’il a rencontré le professeur Joseph Weiler de l’Université de New York pour discuter de la crise actuelle du multilatéralisme. «Les règles qui régissent le monde s’essoufflent. Nous devons trouver des moyens de surmonter ce paradoxe», continue-t-il. Il constate que les pays en développement du Sud recherchent une alternative à l’Occident.

«Nous vivons véritablement dans un monde de plus en plus multipolaire». «À mesure que le nombre de joueurs dans le jeu augmente, la réaction naturelle devrait être de resserrer les règles du jeu. Mais, nous sommes confrontés à la tendance inverse: les règles qui régissent le monde s’épuisent», annonce Josep Borrell sur son blog. «Lorsque le nombre de participants à un jeu augmente, la réponse naturelle devrait être de renforcer les règles qui régissent le jeu», affirme-t-il.

Les trois aspects de la multipolarité. D’après l’analyse de Josep Borrell, «cette nouvelle multipolarité résulte de la combinaison de trois dynamiques». «Premièrement, une répartition plus large des richesses dans le monde, deuxièmement, la volonté des États de s’affirmer stratégiquement et idéologiquement et, troisièmement, l’émergence d’un système international de plus en plus transactionnel, basé sur des accords bilatéraux plutôt que sur des règles mondiales».

Désir de souveraineté. «La multipolarité n’est pas seulement le résultat de la répartition des richesses. Le nouveau monde multipolaire se caractérise également par une demande croissante de souveraineté et d’identité. Surtout dans ce que l’on appelle le Sud global bien qu’il s’agisse d’un groupe de pays très hétérogène», reconnaît le Haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères de l’UE. Il en ressort de son analyse qu’«en Amérique latine, en Afrique, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord et, bien sûr, en Asie, presque tout le monde pense désormais qu’il existe des alternatives crédibles à l’Occident, non seulement sur le plan économique, mais aussi sur le plan technologique, militaire et idéologique».

«Les pays recherchent des alternatives au modèle occidental au cas par cas, comme c’est le cas actuellement dans différents pays d’Afrique. Ces pays semblent disposés à travailler avec n’importe quel acteur qui semble opportunément capable de remplacer les anciens. Ces nouveaux acteurs offrent l’avantage de ne pas se demander qui est en prison ni où va réellement l’argent. Cela convient à de nombreux régimes», veut-il voir, précisant: «Cela ne signifie pas nécessairement qu’avec la montée en puissance de la Chine, un nouveau modèle mondial émerge. Cela ne signifie pas non plus que la Chine tentera de convaincre les pays tiers d’adopter son modèle dans toutes ses dimensions».

«Un monde transactionnel plutôt que multilatéral». D’avis de Josep Borrell, «cette nouvelle multipolarité entraîne une absence de consensus international sur presque toutes les questions». Cela arrive à une «époque où le besoin d’une réglementation mondiale augmente», et «cela alimente la dissidence». Le diplomate de l’UE veut signaler que «si nous renonçons à la capacité collective mondiale d’établir des règles, chacun fera ce qu’il peut ou comme bon lui semble».

«On assiste notamment à une impasse sur les questions de sécurité. Depuis près de dix ans maintenant, le Conseil de sécurité est rendu inefficace par l’usage inapproprié de son droit de veto par la Russie, s’opposant systématiquement à de nombreuses décisions sur l’Ukraine – bien sûr – mais aussi sur d’autres crises comme la Syrie ou le Mali. Nous sommes dans une impasse au Conseil de sécurité mais également en ce qui concerne la réforme du Conseil de sécurité. Aucun membre permanent n’est prêt à renoncer à son droit de veto», déplore-t-il.

«Nous avons donc à la fois des acteurs de plus en plus influents et des défis mondiaux de plus en plus nombreux, mais il est de plus en plus difficile de parvenir à un consensus pour y faire face. Il n’existe plus de coalition de puissances dominantes capables d’imposer un ordre mondial. Au contraire, les puissances concurrentes ont tendance à se neutraliser. Cette situation risque de persister jusqu’à ce que l’équilibre des pouvoirs entre les acteurs dominants se soit stabilisé», fait-il savoir.

«Le risque de scission en blocs concurrents». Josep Borrell qui a fermement organisé et vanter les sanctions contre la Russie obligeant ce pays à prendre la tangente vis-à-vis de l’Occident se lamente du fait que le monde est devenu très dangereux alors qu’il pouvait éviter ce scenario en cherchant la voie de la diplomatie avec Moscou dès le début pour éviter une rupture définitive: «Cela pourrait conduire à la scission de l’ordre mondial en blocs concurrents dans les domaines de la sécurité, de l’intégration économique et de la technologie», pleurniche-t-il tirant un bilan négatif sur l’hégémonie occidentale: «L’absence de consensus divisera alors le monde et forcera les pays tiers à s’aligner sur l’un des systèmes concurrents. Cela pourrait être le cas par exemple pour Internet, où des pays comme la Russie et la Chine pourraient imposer leurs propres normes spécifiques et diviser le cybermonde. Une telle fragmentation entraînera bien entendu d’énormes coûts économiques et réduira les incitations à la coopération sur des questions mondiales telles que le climat».

L’ordre mondial a basculé. Le Haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères de l’UE se trouve perdu dans ce nouveau monde, mais reconnaît qu’ «il est difficile d’imaginer une refonte globale de l’ordre mondial tant qu’il n’existe pas de consensus sur cette question entre les grandes puissances, notamment entre les États-Unis et la Chine». «Le multilatéralisme descendant traditionnel, impliquant de grandes conférences au cours desquelles tous les pays prennent des décisions ensemble sur des questions, fonctionne de moins en moins», conclut-il. Quoi qu’il en soit, Josep Borrell à son poste de Haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères de l’UE n’a pas été un visionnaire géopolitique pour assurer la sécurité des pays de l’UE, mais aussi celle du monde nouveau qui prend forme aujourd’hui. Josep Borrell, au final, résume ce qu’est cette élite occidentale: incompétence.

Philippe Rosenthal

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Le problème canadien de l’Inde. Être ou ne pas être

septembre 25th, 2023 by M. K. Bhadrakumar

La session extraordinaire du Parlement a permis au ministre des affaires étrangères, S. Jaishankar, de se tirer d’affaire. Il n’a pas participé à la réunion des ministres des affaires étrangères des BRICS en marge de la 78e session de l’Assemblée générale des Nations unies à New York le 20 septembre. Les BRICS sont en train de devenir un albatros qui empêche le gouvernement Modi de mener une vie normale et heureuse.

Le moment choisi par le Canada pour attaquer les responsables de la politique étrangère et de sécurité de l’Inde à la suite de l’assassinat de Hardeep Singh Nijjar ne fait aucun doute. Il a éclaté au lendemain du sommet du G20, qui a été le théâtre d’une défaite diplomatique cuisante des États-Unis devant la communauté mondiale, alors que le pays hôte, l’Inde, a su naviguer habilement pour saborder toute référence négative à la Russie dans le document final de l’événement.

L’affaire Nijjar peut être métaphoriquement appelée les raisins de la colère. Le monde occidental libéral a jusqu’à présent accordé au gouvernement Modi un libre passage dans son ordre fondé sur des règles. L’Inde pouvait prêcher, mais n’était pas responsable de ses propres pratiques. Toutes les bonnes choses ont une fin.

Le Canada a l’habitude d’agir comme un substitut des États-Unis. L’étrange affaire de la vice-présidente du conseil d’administration de Huawei, Meng Wanzhou, à l’aéroport de Vancouver le 1er décembre 2018, me vient à l’esprit. L’héritière milliardaire a été brutalement arrêtée à la suite d’une demande d’extradition provisoire des États-Unis pour fraude et conspiration en vue de commettre une fraude.

Mais en août 2021, le juge d’extradition a mis en doute la régularité de l’affaire et a exprimé “une grande difficulté à comprendre” comment le dossier présenté par le gouvernement américain soutenait son allégation de criminalité. Le 24 septembre 2021, le ministère américain de la justice a conclu un accord. Le 1er décembre 2022, le juge président a rejeté les accusations portées contre Meng à la suite d’une demande des États-Unis.

En ce qui concerne le dossier Nijjar, un fonctionnaire canadien au fait de l’affaire a déclaré hier à Associated Press que l’allégation du Premier ministre Justin Trudeau contre le gouvernement Modi était fondée sur la surveillance de diplomates indiens au Canada, y compris sur des renseignements fournis par un “allié majeur” qui est membre du tristement célèbre Five Eyes, le réseau secret de renseignement des pays anglo-saxons – l’Australie, la Grande-Bretagne, le Canada, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis.

Il est intéressant de noter que la Grande-Bretagne s’est empressée de prendre ses distances avec la tirade de Trudeau, tandis qu’une source canadienne déclarait à Reutersque Canberra et Washington avaient collaboré “très étroitement” à l’examen des preuves indiquant une implication potentielle de l’Inde dans l’assassinat de M. Nijjar.

Trudeau s’est exprimé devant le parlement canadien après avoir consulté le président Biden, et la réaction de la Maison Blanche le même jour a été très positive. La porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, Adrienne Watson, a déclaré : “Nous sommes profondément préoccupés par les allégations évoquées par le Premier ministre Trudeau. Nous restons en contact régulier avec nos partenaires canadiens. Il est essentiel que l’enquête canadienne se poursuive et que les auteurs soient traduits en justice“.

Watson travaille sous la direction de Jake Sullivan de la NSA, qui rend compte directement à Biden. Il est peu probable que Sullivan ait fait de cette affaire un problème personnel avec les services de sécurité indiens. En d’autres termes, la responsabilité s’arrête au bureau ovale.

En effet, après la remarque initiale de Watson, la Maison-Blanche a rapidement opté pour la diplomatie du mégaphone, son chef de la communication stratégique de haut vol, John Kirby, un contre-amiral à la retraite, confirmant pour mémoire que Biden est “conscient des graves allégations” de Trudeau “et elles sont très sérieuses… et nous soutenons les efforts du Canada pour enquêter sur cette affaire. Nous pensons qu’une enquête exhaustive et totalement transparente est la bonne approche pour que nous puissions tous savoir exactement ce qui s’est passé, et nous encourageons bien sûr l’Inde à coopérer à cette enquête.”

Interrogé sur le fait de savoir si les États-Unis, en tant que partenaire du Canada pour le partage de renseignements, savaient sur quoi se fondaient les allégations, Kirby s’est dérobé, déclarant qu’il souhaitait respecter le caractère sacré de l’enquête. En ce qui concerne les retombées si les allégations sont avérées, Kirby a déclaré qu’une fois que les faits seront connus, “vous pourrez commencer à envisager des recommandations ou des comportements que vous souhaiteriez adopter“. Il a laissé entendre que les allégations canadiennes n’étaient pas sans fondement.

Mercredi, la Maison Blanche a défendu son approche, Watson répondant à une remarque du Washington Post sur la plateforme de médias sociaux X (anciennement Twitter), en niant que les États-Unis avaient snobé le Canada à propos de l’incident. “Les informations selon lesquelles nous aurions repoussé le Canada de quelque manière que ce soit sont totalement fausses“, a écrit Watson, ajoutant que les États-Unis et le Canada coordonnaient étroitement leurs efforts dans ce domaine.

Elle a ajouté : “Il s’agit d’une affaire sérieuse et nous soutenons les efforts déployés par le Canada pour faire respecter la loi. Nous travaillons également avec le gouvernement indien“. Elle s’est opposé aux suggestions selon lesquelles Washington rebuffait Ottawa parce qu’il devait courtiser l’Inde pour faire contrepoids à la Chine.

Ces leçons gratuites sont une pure hypocrisie de la part d’un pays qui recourt ouvertement à l’assassinat comme outil de sa politique étrangère. Qui a tué Qassem Soleimani ?

Hélas, face à ces brimades, la réaction de Delhi a été pour le moins pusillanime – comme si elle était sourde comme une pierre et n’entendait pas ce que disaient les responsables de la Maison Blanche. Il semble que le gouvernement savait tout de l’étrange comportement de Trudeau lors de son séjour à Delhi pour le sommet du G-20, et qu’il avait préparé une feuille de route avec des panneaux indicateurs indiens.

Pourquoi une telle pusillanimité ? Cela ne fait que créer des malentendus. On aimerait croire que l’Inde, avec ses valeurs élevées en matière de gouvernance mondiale et son profond respect de la souveraineté nationale – en plus d’être le porte-drapeau du concept de Vasudhaiva Kutumbakam (“Le monde est une seule famille”) – ne descendrait jamais à un niveau aussi odieux que celui de pratiquer le meurtre dans sa politique d’État.

Les États-Unis utilisent généralement ces sujets tendancieux pour effrayer et faire chanter leurs interlocuteurs faibles d’esprit du “tiers monde“. C’est la raison pour laquelle Jaishankar n’aurait pas dû réduire la représentation de l’Inde à la réunion des ministres des affaires étrangères des BRICS. Nous vivons une époque extraordinaire où, si l’Inde n’était pas membre des BRICS, elle devrait l’être.

En effet, la déclaration des BRICS à l’issue de la réunion de New York indiquait ce qui suit : “Les ministres ont réitéré leur inquiétude quant à l’utilisation de mesures coercitives unilatérales qui sont incompatibles avec les principes de la Charte des Nations unies et produisent des effets négatifs, notamment dans les pays en développement. Ils ont réitéré leur engagement à renforcer et à améliorer la gouvernance mondiale en promouvant un système international et multilatéral plus souple, plus efficace, plus représentatif, plus démocratique et plus responsable, et à faciliter une participation plus importante et plus significative des pays en développement et des pays les moins avancés…

En définitive, le gouvernement devrait élaborer une stratégie pour sortir de la situation difficile dans laquelle il se trouve. Après tout, en tant que membre clé de l’alliance occidentale et allié proche des États-Unis, le Canada joue un rôle important pour les États-Unis dans l’établissement d’un ordre international fondé sur des règles et dans la promotion de la stratégie indo-pacifique. L’ordre international fondé sur des règles et la stratégie indo-pacifique sont également des mantras indiens.

Biden lui-même risque d’être très vite mis en cause et de devoir se battre pour sa carrière politique. Il est inutile de l’inviter à être l’invité principal de la fête de la République et de lui proposer en plus un sommet du QUAD pour l’apaiser. Une fois que l’enquête canadienne aura suivi son cours, Ottawa pourra mettre sur la place publique d’autres accusationspassant pour des “preuves” – et cela pourrait se produire à un moment plus proche de nos élections générales. En définitive, la grande question est de savoir ce que les États-Unis préparent réellement.

M.K. Bhadrakumar

 

Article original en anglais : India’s Canadian riddle – To be, or not to be, Indian, Punchline, le 22 septembre 2023.

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

Canada : Le Parlement ovationne le nazi ukrainien

septembre 25th, 2023 by Alex Dhaliwal

Le Parlement s’est levé vendredi à la Chambre des communes pour faire l’éloge d’un «réfugié» ukrainien ayant des liens avec une division SS nazie antisoviétique.

Le président de la Chambre, Anthony Rota, a rendu hommage à Yaroslav Hunka, 98 ans, pour son service dans la «première division» de l’armée nationale ukrainienne avant d’immigrer au Canada.

Le Premier ministre Justin Trudeau l’a accueilli en tant qu’invité d’honneur dans le cadre de la visite du président ukrainien Volodymyr Zelensky au Canada.

«Nous avons avec nous dans l’hémicycle aujourd’hui un vétéran ukraino-canadien de la Seconde Guerre mondiale qui s’est battu pour l’indépendance de l’Ukraine contre les Russes et qui continue à soutenir les troupes aujourd’hui», a déclaré M. Rota.

Tous les partis de la Chambre, les groupes du Sénat et les dignitaires étrangers ont ovationné Hunka pour ses efforts contre les Russes à l’époque et aujourd’hui.

«C’est un héros ukrainien, un héros canadien, et nous le remercions pour tous les services qu’il a rendus», a conclu M. Rota.

 

Hunka a été présenté au Parlement comme un soldat de 98 ans «qui s’est battu… contre les Russes… un héros»

Cependant, David Pugliese, le plus grand journaliste canadien spécialisé dans les affaires militaires, a écrit un article en 2020 qui affirme que cette «première division» n’a pas existé pendant la Seconde Guerre mondiale.

Les membres de la division ont servi la 14e division Waffen SS d’Adolf Hitler en Galicie – une organisation criminelle désignée, selon le tribunal des crimes de guerre de Nuremberg, a rapporté la revue militaire Esprit de corps.

Jusqu’à 2000 soldats de la Waffen SS d’origine ukrainienne, dont Hunka, auraient changé d’identité et se seraient fait passer pour des «réfugiés» avant d’être capturés pour se réfugier au Canada dans les années 1950.

À l’époque, quelque 30 000 réfugiés ukrainiens ont fui l’Europe pour se rendre au Canada.

Avant de se rendre aux forces alliées, les membres de l’unité ont caché leurs liens avec les SS dans les derniers jours de la guerre en se rebaptisant «Première division de l’armée nationale ukrainienne».

Pugliese a déclaré que les Ukrainiens avaient volontairement servi la machine de guerre nazie et qu’ils avaient «signé avec empressement» pour rejoindre la Waffen SS.

Voici ce que Pugliese a écrit dans le journal militaire, Esprite de Corps :
Dans une tentative de cacher la connexion avec les SS, l’unité a changé son nom dans les derniers jours de la guerre pour devenir la Première Division ukrainienne.

Le lieutenant Bohdan Panchuk, membre de l’Armée de l’air royale canadienne (ARC) et membre fondateur de l’Ukrainian Canadian Servicemen’s Association (UCSA), a mis en avant un «récit positif» décrivant les anciens Galiciens comme une unité «antisoviétique» de l’armée allemande.

Cependant, la division galicienne «s’est engagée en faveur de la victoire allemande, du nouvel ordre européen et d’Adolf Hitler personnellement», a expliqué Per Anders Rudling, historien de l’histoire de l’Europe de l’Est et professeur associé au département d’histoire de l’université de Lund, en Suède.

Si les fonctionnaires canadiens de l’immigration n’ont pas suffisamment examiné les 2000 «réfugiés» SS, leurs homologues britanniques connaissaient exactement leurs origines et étaient plus qu’heureux de les débarquer au Canada.

«La division était une division SS et, techniquement, tous ses officiers et sous-officiers supérieurs sont susceptibles d’être jugés en tant que criminels de guerre», note un rapport du sous-secrétaire d’État britannique.

La Waffen SS a combattu l’armée intérieure polonaise pendant la Seconde Guerre mondiale, a écrasé le soulèvement national slovaque et a traqué les partisans antinazis en Slovénie.

Les nazis faisaient partie de la 14e division Waffen SS d’Hitler en Galicie.
Selon l’historien militaire et journaliste David Pugliese, ils ont pu se faufiler au Canada en changeant de nom et en cachant leur passé.

«Le peu que nous savons de leurs antécédents de guerre est mauvais», écrit Beryl Hughes, qui s’occupe des vérifications sommaires des antécédents pour le ministère de l’Intérieur britannique.

«Nous espérons toujours nous débarrasser des prisonniers de guerre ukrainiens les moins désirables en les envoyant en Allemagne ou au Canada», a-t-il ajouté dans une autre note datant de 1948.

Hughes écrit également à un collègue que Panchuk sait qu’il a affaire à des «individus peu recommandables», mais que cela ne l’incite pas à s’installer au Canada.

Certains Ukrainiens-Canadiens connaissaient également leurs origines et s’opposaient fermement à ce qu’ils s’installent au Canada.

«Il est clair que M. Panchuk et son association oublient les faits, qu’aucun Canadien ne peut oublier, ou estiment que les Canadiens ont déjà oublié leurs fils tombés sur les champs de bataille en Europe», a déclaré l’Association des Ukrainiens unis du Canada.

«La division ukrainienne (Galicie) faisait partie intégrante de l’armée hitlérienne. Nos fils canadiens se sont battus contre eux sur les champs de bataille d’Italie. De nombreux fils canadiens sont restés là-bas, abattus par ceux-là mêmes que M. Panchuk voudrait que votre ministère fasse venir au Canada», ont-ils ajouté.

Alex Dhaliwal

 

 

Article original en anglais : WATCH: Parliament gives standing ovation to Ukrainian Nazi, Rebel News, le 25 septembre 2023.

Traduction : Marie-Claire Tellier

ENTRETIEN ESSENTIEL – Le Covid est de retour. C’est en tout cas ce qu’une récente campagne médiatique affirme. Le 1er septembre dernier, France-Info évoque lors de son édition matinale un « super variant » nommé Pirola. Plusieurs journaux reprennent l’expression, comme Le Point ou L’Indépendant

La veille, une dépêche AFP décrit un « nouveau variant du Covid-19, BA.2.86, surveillé attentivement par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ».

Selon la présidente du Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (COVARS), Brigitte Autran, ce variant issu de la famille Omicron inquiète du fait d’un « plus grand nombre de mutations » qui le rendent « susceptible d’évoluer de façon plus importante et de se répandre plus facilement ».

Mais s’agit-il pour autant d’un « super variant », sous-entendu capable d’être plus redoutable que les autres ? Vraisemblablement pas.

« Nous ne nous attendons pas à voir des niveaux comparables de maladies graves et de décès par rapport (…) aux variants Alpha ou Delta », analyse le généticien François Balloux, de l’University College de Londres.

Un constat qui est partagé par le professeur Christian Perronne, qui dénonce dans cet Entretien Essentiel un nouvel épisode irrationnel de peur, imposé à la population.

(Lire la suite de l’article en dessous de la vidéo.)

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Le Pr Perronne a été le conseiller santé de plusieurs gouvernements. Il nous rassure sur la dangerosité des variants récemment évoqués par « les médias de grand chemin ». « Ce n’est pas vraiment un sujet de santé publique dans les hôpitaux aujourd’hui », affirme-t-il.

« Un virus très bénin »

Le médecin infectiologue pointe ici du doigt un mécanisme virologique bien connu. Plus un variant devient contagieux, moins il est dangereux. L’hypothèse d’une infection virale qui cherche à se perpétuer, en contaminant et en ne tuant pas le plus grand nombre d’hôtes, est généralement évoquée au sein de la communauté scientifique.

« Le coronavirus s’adapte à la population humaine et l’homme s’adapte au virus, il devient de moins en moins virulent », rappelle le Pr Perronne. « Aujourd’hui, le variant Eris, on s’en fiche complètement. C’est un virus très bénin qui donne des rhumes et des bronchites ». Comme les autres souches anciennes de coronavirus qui circulent sur le continent européen depuis des dizaines d’années.

En effet, chaque hiver, des virus à tropisme respiratoire touchent la population, principalement âgée ou fragile. Et cela n’a « pas à faire le journal de TF1 », résume-t-il. Certes, à l’hôpital, « quelques patients très âgés, de plus de 85 ans », peuvent développer « de temps en temps une forme grave » avec les nouveaux variants.

Pour autant, une baisse générale des cas graves et mortels, suite à une infection à cause d’ un variant ou d’un sous-variant du Sars-CoV-2, est observée. Par exemple, le variant Omicron apparaît comme nettement moins dangereux que son prédécesseur Delta : en décembre 2021, en Afrique du Sud, les nouvelles admissions à l’hôpital se font alors rares et causent très peu de décès malgré un bond des contaminations. En somme,« ce qui compte, c’est la mortalité », dit Christian Perronne. Et celle-ci, à l’heure actuelle, ne peut plus inquiéter la population en comparaison avec le bilan d’autres infections respiratoires récurrentes.

Peur persistante relayée par les médias 

Pourtant, l’idée que le nombre de « réinfections » peut causer un problème général de santé publique s’installe. Une forme de peur persiste, corrélée à l’idée qu’un variant puisse entraîner soudainement une létalité élevée. Pour Pirola ou Eris, le « récit » est donc le même. En janvier 2023, plusieurs médias français se sont affolés pour un autre variant, baptisé Kraken, du nom d’un monstre marin… De façon assez systématique, un scénario potentiellement obscur et anxiogène est présenté, sans reposer toujours sur des données médicales et scientifiques solides.

« C’est juste pour occuper l’actualité, c’est pour faire peur aux Français », pense le Professeur Perronne. Mais pourquoi ? Les autorités ont « encore des stocks de vaccins qu’ils ont achetés pour des milliards à fourguer ».La peur servirait à faire « adhérer la population » et à relancer les campagnes de vaccination pour « justifier cette inoculation expérimentale ».

De fait, lorsque d’autres experts arpentent les plateaux télé et radio, la vaccination est évoquée de façon régulière. Sur France-Info (01/09), l’infectiologue Benjamin Davido, de l’AP-HP, tente de démontrer que les variants Covid représentent toujours « un fardeau pour la société ». À ses yeux, une « pédagogie reste à faire »dans cette « nouvelle ère du Covid » qui doit passer par une prochaine campagne de vaccination. Une campagne de vaccination qui a été avancée au 2 octobre par les autorités sanitaires.

Dans cet Entretien essentiel, le Pr Christian Perronne répond à nos questions afin de démêler le vrai du faux en matière d’information sanitaire. D’après lui, l’actuel traitement médiatique du Covid continue de poser un problème démocratique.

Rétabli dans sa position d’expert incontestable par le conseil régional d’Île-de-France de l’Ordre des médecins, l’infectiologue international nous offre les clefs de compréhension de la situation sanitaire. Non opposé à la vaccination en soi, après avoir exercé notamment comme expert en la matière auprès de l’OMS, il s’inquiète pour la jeunesse qui a durement subi la gestion du Covid, avec de graves conséquences sur sa santé mentale et physique.

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La preuve du désespoir ukrainien devient de plus en plus claire. Pour tenter d’obtenir de nouvelles sources d’énergie, la possibilité d’utiliser des prisonniers pour produire de l’électricité est discutée au Parlement ukrainien. En pratique, il s’agirait d’un effort humain extrême pour produire une petite quantité d’énergie, ce qui montre à quel point Kiev est déterminé à réduire les effets de la crise énergétique.

La proposition a été présentée par le législateur ukrainien Sergey Grivko et sera bientôt évaluée par d’autres parlementaires. Ce qu’il prévoit, c’est de littéralement « motiver 50 000 détenus à produire de l’électricité à l’aide de générateurs de bicyclettes ». M. Grivko et ses partenaires politiques espèrent ainsi au moins atténuer les effets désastreux de la crise énergétique majeure qui frappe actuellement l’Ukraine.

Cette mesure, qualifiée de « non conventionnelle » par son propre promoteur, intervient dans un contexte de véritable désespoir de la part du régime de Kiev, qui tente de trouver le plus rapidement possible des sources d’énergie sûres, l’infrastructure énergétique du pays ayant été gravement affectée par le conflit. Récemment, le directeur de la compagnie nationale d’électricité ukrainienne Ukrenergo, Vladimir Kudritsky, avait déjà fait savoir qu’il serait impossible de réparer les installations détruites avant l’arrivée de l’hiver.

En théorie, le projet devrait être mis en œuvre dans le cadre d’une relation « gagnant-gagnant » entre l’État et les prisonniers. Ils pourront « travailler » à la production d’énergie sur des vélos électriques en échange de peines plus courtes. Plus ils travailleront, plus leur temps de détention sera réduit. Dans la pratique, cependant, les choses pourraient être très différentes et plus difficiles que prévu.

Il est pratiquement impossible que l’utilisation de vélos électriques suffise à rétablir la stabilité énergétique d’un pays. La capacité de ces vélos est faible par rapport aux sources d’énergie conventionnelles. Le modèle de bicyclette a été conçu comme une alternative écologique et durable pour un usage domestique et pour réduire les coûts énergétiques dans les petites installations, mais il ne semble pas être une alternative viable pour surmonter une urgence énergétique nationale.

Pour produire une quantité significative d’énergie, les prisonniers devront travailler sur les bicyclettes pendant de nombreuses heures. Cela peut être un problème si l’on considère que tous les prisonniers n’ont pas les conditions de santé et les capacités physiques nécessaires pour ce type d’effort corporel. En ce sens, compte tenu de la nature dictatoriale, terroriste et anti-humanitaire du régime néo-nazi, il est très probable que, dans la pratique, les prisonniers seront contraints de travailler jusqu’à l’épuisement pour produire autant d’énergie que possible, créant ainsi un système analogue à l’esclavage et aux châtiments corporels.

Ce type de plan non conventionnel et irrationnel ne fait que démontrer la gravité de la crise énergétique du pays et la façon dont les autorités locales cherchent des « solutions » par tous les moyens possibles. Cette crise est due aux attaques massives lancées par les forces armées russes depuis l’année dernière, principalement après le début du commandement du général Sergey Surovikin. À l’époque, une vague de frappes de haute précision a été lancée contre les infrastructures critiques de l’Ukraine, privant plusieurs régions du pays d’énergie et affectant gravement la logistique militaire de Kiev.

Contrairement aux attaques ukrainiennes contre des régions civiles russes, l’intention de Moscou avec ce type d’opération n’a jamais été de nuire à la population ukrainienne et à l’approvisionnement en énergie dans les zones civiles. Au contraire, l’intérêt stratégique de ces attaques était précisément de neutraliser les lignes d’approvisionnement en énergie qui garantissaient à la fois le maintien des centres de décision et l’opérabilité des forces armées ukrainiennes. En effet, la stabilité énergétique ukrainienne rendait viables les incursions terroristes contre les civils russes, et Moscou devait donc l’endommager.

Malheureusement, dans de nombreux cas, la population civile subit les conséquences de la destruction des infrastructures, mais c’était la seule alternative qui restait à Moscou face à tant d’attaques terroristes menées par les forces armées ukrainiennes. En d’autres termes, la Russie a simplement voulu protéger ses propres citoyens.

En effet, avec l’arrivée de l’hiver, l’Ukraine va certainement connaître des moments très difficiles, pires encore que ceux de 2022. Et ce, alors que la situation des forces armées du pays est déjà catastrophique et qu’elles n’ont pas été en mesure de lancer une « contre-offensive » au cours de la saison printemps-été. Les conséquences de l’hiver devraient être considérables tant sur le plan militaire que sur le plan social, accélérant le processus inévitable de défaite dans le conflit et d’effondrement de la société ukrainienne.

La bonne façon d’éviter le pire n’est pas de forcer les prisonniers à travailler sur des sources inefficaces de production d’énergie, mais de prendre des décisions stratégiques qui mettent fin au conflit. Kiev devrait rompre avec l’Occident, cesser d’être un État proxy et accepter les conditions de paix russes. Moscou aiderait alors certainement l’Ukraine à surmonter les problèmes sociaux causés par les hostilités. Malheureusement, la junte de Kiev ne semble pas intéressée par ce type de solution.

Lucas Leiroz de Almeida

 

Article original en anglais :

Kiev Desperate in Search for New Energy Sources: Using Prison Inmates to Generate Electricity with “Bicycle Generators”

L’article a été initialement publié sur InfoBrics.

Traduction : Mondialisation.ca

Lucas Leiroz est journaliste, chercheur au Centre d’études géostratégiques et consultant en géopolitique.

Vous pouvez suivre Lucas sur Twitter et Telegram.

 

 

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« Le Canada n’a a pas d’identité propre ; il n’y a pas de culture dominante au Canada et (…) cela fait de nous le premier État post-national ».  Justin Trudeau (1971 -), dans une entrevue au New York Times Magazine, le 10 novembre 2015.

« À ceux qui fuient la persécution, la terreur et la guerre, sachez que le Canada vous accueillera, indépendamment de votre foi. La diversité est notre force –#Bienvenue au Canada », Justin Trudeau (1971- ), dans un message sur Twitter, le 28 jan. 2017.

« Le multiculturalisme institutionnel [au Canada]… a été une mauvaise idée dès le début et, avec le temps, il apparaîtra probablement comme l’une des plus grandes erreurs de la politique publique récente au Canada ». Robert Fulford (1932- ), journaliste canadien,  (dans le journal Globe & Mail, le 19 février 1997).

« Le multiculturalisme chez nous menace les États-Unis et l’Occident ; l’universalisme à l’étranger menace l’Occident et le monde. Tous les deux nient le caractère unique de la culture occidentale. » Samuel P. Huntington (1927-2008), politologue américain, (dans son livre ‘Le choc des civilisations’, 1996 en anglais et 2000 en français).

« Un niveau d’immigration supérieur à la capacité d’intégration ou d’assimilation d’une société n’est pas une immigration, mais une invasion. » Rodrigue Tremblay (1939- ), (le 10 février, 2023).

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Il est important de revenir sur le référendum tenu au Québec, le 20 mai 1980, et sur le coup de force du gouvernement fédéral canadien du temps qui s’en est suivi pour dépouiller le Québec de droits et pouvoirs historiques.

1- Un plébiscite plutôt qu’un véritable référendum

Il faut dire, concernant le référendum tenu au Québec en 1980, que ce fut davantage un plébiscite qu’un véritable référendum. En effet, le gouvernement québécois du Premier ministre René Lévesque n’avait mis sur le bulletin de vote que sa seule option constitutionnelle, excluant les autres.

Siégeant alors à l’Assemblée nationale du Québec, j’étais en désaccord avec le plébiscite du gouvernement Lévesque car je le trouvais trop risqué géopolitiquement parlant. D’autant plus que le gouvernement fédéral du Premier ministre Pierre Elliott Trudeau ne s’était nullement engagé à respecter le résultat d’une telle consultation populaire. (Il faut rappeler que dans la tradition britannique, les référendums ne sont que consultatifs. )

En effet, j’estimais qu’en cas d’une défaite prévisible, une telle rebuffade de l’option du gouvernement du Québec par l’électorat pourrait placer le Québec à la merci du gouvernement fédéral canadien de Pierre Elliott Trudeau. Dans les faits, ce fut ce qui arriva.

À l’automne 1979, j’ai publié un livre ‘La Troisième Option’, dans lequel je proposais une renégociation du pacte fédéral, avant le rapatriement de l’Acte de l’Amérique du nord britannique de 1867, afin que le Québec puisse avoir un statut d’autonomie dans la nouvelle entente et avoir tous les pouvoirs spéciaux et prérogatives nécessaires à sa pérennité, compte tenu de son statut de seul territoire à majorité francophone, à l’intérieur de la fédération canadienne.

2- Pour être vraiment démocratique le référendum de 1980 aurait dû compter plus q’une seule option constitutionnelle pour le Québec

En toute logique démocratique, un véritable référendum au Québec (comme celui tenu à Terre-Neuve en 1948, lequel comportait un choix entre trois options), aurait dû compter aussi trois options soit : A- celle du gouvernement du Parti québécois; (un mandat de négocier l’option de la Souveraineté-Association telle que explicitée dans un ‘Livre Blanc’) ; B- l’option d’un fédéralisme renouvelé de Claude Ryan (expliquée dans le ‘Livre Beige’ du Parti libéral du Québec) ; et C- un statut d’État autonome de type confédéral pour le Québec (avec les pouvoirs tels que explicités dans le livre ‘La Troisième Option’).

Si aucune option n’avait obtenu 50% des voix au premier tour, un second tour aurait été nécessaire (comme ce fut le cas à Terre-Neuve en 1948). L’exercice aurait été conforme au principe démocratique, car le résultat aurait reflété le choix majoritaire du peuple.

À l’époque, il ne semblait pas nécessaire de placer sur les bulletins de vote l’option connue de Pierre Elliott Trudeau. Cette dernière était, au mieux, le statu quo, et au pire, un fédéralisme davantage centralisé au niveau fédéral, avec des pouvoirs réduits pour le Québec. La raison étant qu’il était connu que cette option était rejetée par une grande majorité de la population québécoise. De plus, elle n’était point défendue par aucun parti ou membre de l’Assemblée nationale du Québec.

3-  La défaite référendaire du gouvernement du Parti Québécois, le 20 mai 1980, ouvrit la porte au rapatriement et à la modification de la constitution canadienne, sans la participation du Québec et sans l’acceptation du Gouvernement du Québec et de sa population

La défaite référendaire du gouvernement Lévesque, avec un résultat sans équivoque de : Oui: 40% ; Non: 60%, fut ce qui fournit un prétexte utile au gouvernement fédéral de P. E. Trudeau d’annoncer qu’il entendait procéder unilatéralement au rapatriement de l’Acte de l’Amérique du nord britannique (AANB) du Parlement britannique, et d’y ajouter des éléments nouveaux qui se traduiraient par une diminution importante des droits historiques et des pouvoirs du Parlement du Québec.

Dans un tel contexte, tant le gouvernement du Québec que l’opposition officielle se trouvaient dans une position très désavantageuse pour faire échec au gouvernement fédéral et empêcher qu’il aille de l’avant avec son projet unilatéral.

D’une part le chef du camp du Non, M. Claude Ryan, avait moralement ‘gagné’ le plébiscite de 1980, mais il n’était pas au pouvoir pour défendre son option en faveur d’un fédéralisme renouvelé, avec des pouvoirs accrus pour le Québec. D’autre part, le Premier ministre fédéral Pierre Elliott Trudeau était en poste à Ottawa et il pouvait tirer profit de la situation et vouloir imposer sa propre option constitutionnelle, laquelle n’avait jamais été discutée et débattue démocratiquement durant la période référendendaire québécoise de 1980.

C’est un fait que le le Premier ministre Lévesque a probablement manqué de jugement, en ne démissionnant pas après sa défaite référendaire, mais celà ne justifiait en aucun cas que le gouvernement fédéral veuille modifier unilatéralement la constitution canadienne, sans l’accord du Québec, et de retirer de force au Parlement québécois des droits et des pouvoirs historiques.

4- Le ‘Groupe des huit’ et le rôle de la Cour Suprême fédérale

Une autre démarche du gouvernement Lévesque à cette époque, en plus de ne point démissionner après sa défaite référendaire, fut de se joindre à sept autres gouvernements provinciaux pour former le Groupe des huit, dans le but de faire échec aux visées constitutionnelles unilatérales du gouvernement fédéral.

Comme je l’explique avec plus de détails dans mon livre ‘La régression tranquille du Québec, 1980-2018’, Fides, 2018, il a suffi au premier ministre canadien pour isoler le gouvernement du Québec et pour rallier les neuf provinces anglophones à sa cause, de faire des concessions mineures à ces dernières. Cela se produisit lors d’une nuit fatidique au Château Laurier à Ottawa, connue au Québec comme étant la ‘Nuit des longs couteaux’ du 4 novembre 1981, et cela, en l’absence des représentants du gouvernement québécois.

C’est ainsi que le Québec et sa population devinrent les victimes d’un ‘coup de force’ constitutionnel historique, lequel pava la voie à l’adoption de la Loi constitutionnelle de 1982, officiellement ratifiée le 17 avril 1982 par la Reine Elizabeth II. Cette loi, imposée au Québec et sans avoir jamais été signée par le gouvernement du Québec, ni acceptée par le peuple québécois lors d’un référendum constitutionnel en bonne et due forme, a retranché des pans entiers de droits et de pouvoirs historiques. Ce fut le cas notamment, en matières de langue, d’éducation, de culture et de laïcité, en vertu de l’esprit du Code civil du Québec, lequel date de l’Acte de Québec de 1774. Il s’agit de domaines qui relevaient auparavant de sa compétence et qui sont nécessaires pour assurer sa survie dans le temps comme seule province à majorité francophone dans la fédération canadienne.

Il faut dire que la Cour suprême du Canada, un organe exclusivement fédéral, (contrairement à ce qui existe en Allemagne où un semblable tribunal est composé de juges à moitié nommés par le gouvernement central et à moitié par les länders ou provinces), contribua pour beaucoup à l’injustice faite au Québec en 1982. En effet, elle statua arbitrairement, le 28 septembre 1981, que le droit de veto traditionnellement exercé à plusieurs reprises par le Québec, une des quatre provinces signataires du pacte confédéral de 1867, et dont les modifications reposaient sur la règle de l’unanimité jusqu’alors, n’avait pas un fondement légal mais uniquement politique.

Cette interprétation lui permit de conclure que le rapatriement de la constitution canadienne de Londres et sa modification en profondeur pouvaient se faire pourvu qu’un « nombre suffisant » de gouvernements provinciaux soient d’accord, sans tenir compte des intérêts et prérogatives de la seule province à majorité francophone au Canada, le Québec.

La Loi constitutionnelle de 1982 a conféré d’importants pouvoirs à la Cour suprême du Canada, laquelle avait déjà profité du rapatriement des pouvoirs du Conseil Privé de Londres, en 1949, pour non seulement statuer sur la forme des lois adoptées démocratiquement par les parlements, mais aussi sur le fond.

Depuis, le gouvernement du Québec, notamment en matières de langue, d’éducation, de culture et de laïcité, tous des domaines qui relevaient auparavant de sa compétence exclusive, sont depuis soumis à l’arbitraire d’un gouvernement des juges fédéraux non élus, lequel organe peut modifier ou même renverser des lois adoptées démocratiquement.

L’idéologie politique du multiculturalisme insérée dans la Loi constitutionnelle de 1982 — laquelle faut-il le rappeler n’a jamais été signée par le gouvernement du Québec — a aussi servi de justification pour l’adoption d’une politique fédérale d’immigration super massive de remplacement de population, en très grande majorité intégrée au Canada anglais. Cette politique de surimmigration est l’œuvre du gouvernement fédéral libéral de Justin Trudeau, depuis 2015.

Le Canada est le seul pays au monde qui a constitutionnalisé une telle idéologie de multiculturalisme, de nature intrinsèque changeante ou facultative. À terme, cette idéologie est une menace au pouvoir politique du Québec et à la survie même de la nation canadienne-française dans son ensemble.

La centralisation politique et juridique au niveau fédéral canadien, injustement imposée au Québec depuis 1982, tend de facto à ramener le Québec, seul foyer majoritaire des francophones dans la fédération canadienne, au statut d’une colonie intérieure, soumise politiquement aux diktats du Canada anglais. Il en résulte une entorse majeure à la justice, à la démocratie et au droit des peuples de s’autogérer.

Une telle centralisation politique et juridique accrue et imposée de force a fait reculer les droits et pouvoirs historiques du Québec et de sa population, de plus de 100 ans, soit depuis l’adoption de l’Acte de l’Amérique du nord britannique de 1867.

Conclusion

Conséquemment,

Étant donné que la Loi constitutionnelle de 1982 a imposé, de force, une réduction des droits et pouvoirs historiques du Québec, notamment en matières de langue, d’éducation, de culture et de laïcité, tous des domaines qui relevaient auparavant de sa compétence exclusive, et qui sont nécessaires pour assurer sa survie dans le temps comme seule province à majorité francophone ;

Étant donné que le Québec n’est pas une province comme les autres, parce qu’étant la seule province à majorité francophone au Canada et parce qu’il est inadmissible qu’on lui ait retiré de force des droits et pouvoirs existentiels, sans son consentement ;

Étant donné qu’une telle situation est susceptible de mener à terme, à la louisianisation du Québec et possiblement à sa disparition en tant que seul État à majorité francophone à l’intérieur de la fédération canadienne ;

Étant donné que ni le gouvernement du Québec, ni la population québécoise, n’ont été directement et démocratiquement consultés sur l’acceptation ou non de la Loi constitutionnelle de 1982 ;

Il s’en suit que des correctifs de nature politique doivent être apportés avant que des dommages irréparables ne résultent de la mise en tutelle du gouvernement du Québec et de l’assujettissement de la population québécoise à la majorité anglo-canadienne.

Par conséquent, le Parlement du Québec se doit de déclarer solennellement qu’il n’a jamais entériné la Loi constitutionnelle de 1982 et proclamer, dans les meilleurs délais, qu’il est un État autonome à l’intérieur de la fédération canadienne, avec tous les droits historiques et pouvoirs nécessaires à sa survie et à son développement.

Notons qu’il ne s’agit nullement d’un statut injustifié dans les circonstances, dans l’histoire et dans le droit, car il existe de tels états ou régions autonomes dans une quarantaine de pays dans le monde, tous établis pour permettre à d’importantes minorités linguistes de survivre en toute justice et de prospérer dans la paix.

Rodrigue Tremblay

 

 

Le Prof. Rodrigue Tremblay est professeur émérite d’économie à l’Université de Montréal et lauréat du Prix Richard-Arès pour le meilleur essai en 2018, La régression tranquille du Québec, 1980-2018, (Fides). Il est titulaire d’un doctorat en finance internationale de l’Université Stanford. Il est associé de recherche au CRM (Centre de recherche sur la mondialisation).

On peut le contacter à l’adresse suivante : [email protected]

Il est l’auteur du livre de géopolitique  Le nouvel empire américain et du livre de moralité Le Code pour une éthique globale, de même que de son dernier livre publié par les Éditions Fides et intitulé La régression tranquille du Québec, 1980-2018.

Site internet de l’auteur : http://rodriguetremblay.blogspot.com

 

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Le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi a achevé sa visite en Russie, durant laquelle il a de nouveau rencontré Vladimir Poutine. Pour les experts chinois, cette énième rencontre sino-russe de haut niveau confirme la continuité de la relation stratégique entre Pékin et Moscou.

Alors que le ministre des Affaires étrangères de la République populaire de Chine a achevé jeudi sa visite de quatre jours en Russie, au cours de laquelle il a rencontré le président de la Fédération de Russie et plusieurs hauts responsables russes – pour les experts chinois ce voyage confirme la stabilité, la durabilité et l’indépendance des relations russo-chinoises.

Wang Yi, le principal représentant diplomatique de la RPC et membre également du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois, avait rencontré mercredi le président russe Vladimir Poutine. Durant cette rencontre il a déclaré que la Chine était disposée à travailler avec la Russie, sur la base du consensus important atteint par les chefs d’Etat des deux pays, afin de renforcer la confiance stratégique mutuelle, approfondir la coopération pratique et consolider encore davantage les fondements publics et sociaux de l’amitié sino-russe.

Pour le haut représentant chinois – les deux nations doivent renforcer la coopération stratégique multilatérale et sauvegarder les droits et intérêts légitimes, tout en déployant de nouveaux efforts afin de promouvoir un ordre international plus juste et plus raisonnable.

De son côté Vladimir Poutine a déclaré que la Russie apprécie et soutient hautement la construction conjointe de l’Initiative la Ceinture et la Route (BRI) et s’oppose à la distorsion et à la diffamation de ce grand projet international. Par ailleurs, la Russie est disposée à renforcer la connectivité entre l’Union économique eurasiatique et l’Initiative la Ceinture et la Route, et favoriser ainsi l’intégration régionale. Depuis le début de cette année, la Russie a surmonté l’impact des sanctions unilatérales imposées par les USA et l’Occident, ce qui a permis non seulement à l’économie russe de se redresser, mais également de reprendre la croissance.

Pour Zhang Hong, chercheur associé à l’Institut d’études sur la Russie, l’Europe de l’Est et l’Asie centrale de l’Académie chinoise des sciences sociales – «l’évolution de l’ordre mondial, en particulier la concurrence acharnée entre les grandes puissances, signifie que la pression pour maintenir la stabilité de l’ordre mondial augmente. De ce fait, le dialogue entre la Chine et la Russie vise justement à maintenir la stabilité de l’ordre régional et international, et non pas de s’engager dans une confrontation de blocs».

Toujours selon lui – cela a également créé un espace et des opportunités permettant à la Chine et la Russie de continuer à élargir leur coopération dans les domaines économique et commercial. Le média chinois Global Times a par ailleurs rappelé que le président russe prévoit de se rendre en Chine le mois prochain.

En termes de perspectives, il est aujourd’hui plus que jamais devenu évident que la coopération multisectorielle entre la Russie et la Chine, qui a déjà atteint un niveau impressionnant, ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Lorsque les nombreux experts chinois mentionnent les notions de stabilité, de coopération et d’indépendance des relations sino-russes, il faut reconnaitre que cela traduit effectivement bien la base fondatrice de ces relations.

D’ailleurs aussi bien dans le cadre des opportunités bilatérales, que multilatérales, et en matière de complémentarité. Une complémentarité qui d’ailleurs se traduit dans la coopération avec d’autres partenaires à l’échelle internationale, notamment en Afrique.

Ce qui est certain, c’est que la notion de stabilité traduit effectivement l’absence de quelconques effets négatifs sur les relations contemporaines sino-russes. La notion de coopération confirme quant à elle le désir évident des deux nations à poursuivre le développement de cette relation. Et enfin la notion d’indépendance confirme simplement qu’au-delà du fait que la Russie et la Chine sont deux pays totalement indépendants et souverains, tout en étant les principaux défenseurs et promoteurs de l’ordre international multipolaire – aucune force ne peut influer sur cette relation entre deux grandes nations et civilisations. L’essentiel est bien là.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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Le gouvernement polonais a porté un coup sérieux à l’Ukraine en refusant de nouvelles livraisons d’armes. Cette décision a été prise après les accusations du président ukrainien sur certains en Europe qui aident la Russie dans ses exportations de céréales. 

Ce tournant arrive quand la contre-offensive de l’Ukraine contre la Russie est un échec et où la visite de Volodymyr Zelensky aux États-Unis a été une amère déception. La crainte de l’élargissement du conflit, les tensions dans la société polonaise, les disputes avec l’Allemagne, les mots agressifs et humiliants du pouvoir ukrainien, alors que le pays a des élections le 15 octobre pour changer son parlement, provoquent une violente remise en cause de l’aide à l’Ukraine.

Le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a déclaré que son pays n’enverrait plus d’armes à l’Ukraine alors que le conflit céréalier s’intensifie avec l’Ukraine et des pays de l’UE. Observateur Continental signalait que «Varsovie exige que l’UE prolonge l’embargo sur les importations de céréales en provenance de Kiev. Le pays de Chopin veut protéger son économie et son agriculture contre des concurrents ukrainiens qui bénéficient de lois extraordinaires pour exporter leurs productions agricoles en UE. La Pologne refuse de vivre au rythme de l’hymne européen de Beethoven joué à Bruxelles». 

The Guardian a précisé les raisons de ce changement brutal de la Pologne concernant les livraisons d’armes à l’Ukraine: «La Pologne, l’un des alliés les plus fidèles de l’Ukraine, a annoncé la fin de ses transferts d’armes vers le pays, un jour après que le Volodymyr Zelensky a accusé Varsovie de faire le jeu de la Russie en interdisant les importations de céréales ukrainiennes».

La Pologne est, pourtant, un allié clé depuis le début du conflit en février 2022 et l’un des principaux fournisseurs d’armes pour Kiev. Il y a aussi dans ce pays un million de réfugiés ukrainiens qui ont reçu diverses aides gouvernementales. Mercredi, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a, donc, appelé à l’arrêt des ventes d’armes, affirmant que son pays avait décidé de donner la priorité à sa propre défense. «Nous ne transférons plus d’armes vers l’Ukraine, car nous équipons désormais la Pologne d’armes plus modernes», a-t-il déclaré. Cette décision intervient après les attaques verbales de Volodymyr Zelensky lors de son discours à l’Assemblée générale de l’ONU.

Le conflit en Ukraine a fermé les routes maritimes de la mer Noire utilisées avant le conflit, laissant l’UE comme principale route de transit et destination d’exportation des céréales ukrainiennes.

En mai, l’UE a accepté de limiter les importations vers la Bulgarie, la Hongrie, la Pologne, la Roumanie et la Slovaquie, cherchant à protéger les agriculteurs de ces pays qui accusaient les importations d’être à l’origine de la chute des prix sur les marchés locaux. Ces mesures ont permis aux produits de continuer à transiter par cinq pays, mais leur vente a été stoppée sur le marché local.

Vendredi dernier, la Commission européenne a annoncé qu’elle levait l’interdiction d’importer les produits agricoles d’Ukraine, affirmant que «les distorsions du marché dans les cinq États membres limitrophes de l’Ukraine ont disparus». La Pologne, la Hongrie et la Slovaquie avaient immédiatement annoncé qu’elles n’accepteraient pas cette décision car les agriculteurs de ces pays goûtaient peu de voir débarquer sans droits de douane des céréales ukrainiennes devant leurs portes. Le Financial Times fait savoir que «la Slovaquie lève l’interdiction sur les importations de céréales ukrainiennes».

Dans son discours à l’ONU, Volodymyr Zelensky a suggéré que leur décision était hypocrite et préjudiciable à son pays.

«Il est alarmant de constater que certains en Europe jouent la solidarité sur un théâtre politique, transformant les céréales en thriller. Ils peuvent sembler jouer leur propre rôle. En fait, ils contribuent à préparer le terrain pour un acteur moscovite», a-t-il affirmé. Ses propos ont provoqué une réaction furieuse de la Pologne qui a convoqué l’ambassadeur d’Ukraine et l’a mis en garde contre de nouvelles mesures de représailles.

Mateusz Morawiecki a déclaré à la chaîne de télévision Polsat News: «Je préviens les autorités ukrainiennes. Parce que s’ils continuent à aggraver le conflit de cette manière, nous ajouterons des produits supplémentaires à l’interdiction d’importer en Pologne. Les autorités ukrainiennes ne comprennent pas à quel point le secteur agricole polonais a été déstabilisé. Nous protégeons les agriculteurs polonais».

Le problème est particulièrement aigu en Pologne qui doit faire face à des élections le 15 octobe. Le gouvernement populiste de droite du Parti Droit et Justice (PiS) bénéficie d’un fort soutien dans les régions agricoles. «Nous avons été les premiers à faire beaucoup pour l’Ukraine, et c’est pourquoi nous attendons d’eux qu’ils comprennent nos intérêts», a martelé Mateusz Morawiecki dans l’entretien accordé mercredi à Polsat News. «Bien sûr, nous respectons tous leurs problèmes, mais pour nous, les intérêts de nos agriculteurs sont la chose la plus importante».

Kiev a annoncé qu’elle porterait plainte auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) contre la décision de la Pologne, de la Hongrie et de la Slovaquie concernant les céréales. Un responsable de l’OMC a confirmé que l’Ukraine avait fait le premier pas dans le différend commercial en déposant une plainte auprès de l’organisme commercial mondial.

Cette décision a, à son tour, été critiquée par le ministère polonais des Affaires étrangère, Zbigniew Rau. «Les comparaisons entre la Pologne et la Russie qui sont apparues ces derniers jours dans les déclarations des hommes politiques ukrainiens sont extrêmement offensantes pour la société polonaise. Ils conduisent à une profonde refonte de la conscience polonaise à l’égard de l’Ukraine et des Ukrainiens, non seulement collectivement, mais surtout individuellement. Dans les mêmes maisons où nous avons spontanément accueilli des réfugiés ukrainiens, aux tables où nous écoutions des histoires sur leur sort, nous nous demandons aujourd’hui comment les Polonais et les Russes peuvent être mis sur le même plan comme nuisant aux Ukrainiens», a-t-il critiqué.

Il a poursuivi: «L’aide de notre gouvernement à l’Ukraine et aux Ukrainiens a été possible grâce à la compréhension, à la compassion et à la sympathie pour l’Ukraine de presque toutes les familles polonaises. Par conséquent, la politique actuelle de l’Ukraine est non seulement nuisible et douloureuse pour nous, mais surtout offensante. Il est difficile de supposer qu’il sera rapidement oublié. C’est pourquoi cela nuit à l’Ukraine. Ensemble, nous y perdons beaucoup»; «Un travail titanesque sera nécessaire pour rétablir la confiance de la société polonaise dans la bonne volonté des autorités ukrainiennes».

Kiev impose à la Pologne ses propositions pour faire évoluer le dialogue. Après que la Pologne ait convoqué l’ambassadeur ukrainien, Kiev a appelé Varsovie à reconsidérer sa position sur le conflit céréalier. «Nous exhortons nos amis polonais à mettre de côté leurs émotions», a déclaré le porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères, Oleg Nikolenko. Il a averti que l’ambassadeur d’Ukraine avait expliqué sa position sur «l’inacceptabilité» de l’interdiction polonaise et a suggéré que les propositions de Kiev «deviendront la base pour faire évoluer le dialogue vers une voie constructive».

«Le monde constate une rupture des relations entre la Pologne et l’Ukraine», titre Business Insider Pologne, soulignant: «Duda attaque Zelensky» et que le président polonais a comparé Kiev à un «homme qui se noie» et qui «s’accroche à un sauveteur» tout en rappelant que l’Ukraine ne doit pas oublier qu’elle reçoit de l’aide de la Pologne.

La Pologne ne procédera désormais qu’aux livraisons de munitions et d’armes à Kiev convenues avant que Varsovie ne prenne la décision d’arrêter les livraisons, a déclaré jeudi le porte-parole du gouvernement, Piotr Müller. La Pologne est le sixième pays à soutenir l’Ukraine militairement. La France se trouve à la dixième position. En tête, on a les Etats-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Norvège et le Danemark.

«Sans livraisons d’armes, une Ukraine politiquement indépendante n’existerait plus», constate Die Zeit qui stipule: «Mais pour l’Europe, une guerre prolongée signifie inévitablement un déclin». L’hebdomadaire de Hambourg rajoute que «de nombreuses unités ukrainiennes d’infanterie manquent même d’équipement de bases: matériel de déminage, appareils de vision nocturne ou véhicules de transport blindés». Die Zeit avoue – posant des questions sur «où» va l’argent de l’Occident – que «ce qui était encore un espoir au début de la guerre, mais qui ressemble aujourd’hui à une défaite, devient de plus en plus clair».

«Même si la troisième offensive suivante devait avoir lieu au printemps prochain, rien n’indique que les positions russes s’effondreront»; «Jusqu’à présent, les résultats de l’offensive ukrainienne du printemps, devenue une offensive d’été et qui devrait maintenant se prolonger jusqu’à l’automne, donnent à réfléchir», conclut le média d’outre-Rhin.

«Volodymyr Zelensky a reçu un accueil de héros lors de sa visite en décembre, mais cette fois, il a passé ses réunions à huis clos au Congrès américain à essayer désespérément de surmonter la lassitude croissante des républicains face à la guerre», annonce France 24.

Julien Le Ménéec

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Pour Carolyn “CC” Blakeman, directrice des médias et coordinatrice du groupe de travail de la Fondation pour la liberté du FormerFedsGroup (FFFF), ce sont les expériences de la vie qui l’ont amenée à défendre le protocole hospitalier du COVID-19 et les victimes de vaccins.

“J’ai commencé parce que j’ai perdu une fille en 1995. Elle a été tuée”, a déclaré Mme Blakeman. “Lorsque la pandémie de Covid-19 a été annoncée, l’idée de perdre un être cher m’a terrifiée.

Dans une interview exclusive accordée au Defender, Mme Blakeman a déclaré : “Les journaux télévisés nous ont tous terrifiés”, faisant référence aux compteurs de morts, aux camions frigorifiques et aux affirmations sur le nombre de personnes qui allaient mourir du virus. “J’étais déjà un blogueur politique, alors j’ai fait des recherches approfondies sur ce virus et sur ce que les autres pays utilisaient pour traiter leurs patients atteints du Covid.

Selon Mme Blakeman, ses recherches l’ont amenée à découvrir que d’autres pays utilisaient “des traitements précoces efficaces, mais qu’on nous les refusait”. Ces traitements comprenaient l’ivermectine et l’hydroxychloroquine.

Mais lorsque Mme Blakeman a tenté de faire connaître ces traitements en ligne, elle s’est aperçue que ses blogs étaient supprimés.

Je me suis dit : “Il s’agit d’un médicament vieux de 40 ans qui a reçu le prix Nobel. Pourquoi ne me laisse-t-on pas écrire sur l’ivermectine ?”, se souvient-elle.

Lorsqu’elle et son mari ont attrapé le Covid-19 en novembre 2020, ils ont immédiatement pris de l’ivermectine et de l’hydroxychloroquine. “Nous avons eu des symptômes pendant trois heures et c’est tout”, a-t-elle déclaré. Je me suis dit : “Mon Dieu, ils sont en train de tuer des gens !”.

Plusieurs membres de la famille proche de Mme Blakeman ont été blessés après avoir reçu les vaccins COVID-19, notamment par des problèmes cardiaques, des neuropathies et des vertiges.

C’est cette série d’événements qui a poussé Mme Blakeman à passer à l’action et à rejoindre la FFFF en tant que bénévole à plein temps. La fondation, créée en 2016, a commencé à “se concentrer strictement sur les crimes contre l’humanité liés à la pandémie de Covid-19”, a-t-elle déclaré.

Dans son interview, Mme Blakeman a décrit le travail effectué par la FFFF au nom des victimes du vaccin Covid-19 et des protocoles hospitaliers, notamment les actions en justice, les efforts visant à obtenir le rappel des vaccins Covid-19, le soutien aux dénonciateurs des hôpitaux, la publication des récits des victimes, la formation de groupes de soutien et l’organisation de campagnes visant à sensibiliser l’opinion publique.

Documenter les récits des victimes avant que “cette partie de l’histoire ne soit effacée”.

La FFFF déclare que sa mission est de “restaurer l’Amérique et le monde occidental dans les conditions existantes et considérées comme normales avant l’émergence de la crise pandémique et des mandats inconstitutionnels qui l’ont accompagnée”.

Dans ce cadre, le groupe affirme qu’il exposera le “protocole de mort” de la FDA (Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux) pour ce qu’il est”, et “aidera les gens à affirmer leur droit légal de refuser de se soumettre aux mandats de vaccination et de test nuisibles du Covid-19” et “appellera à un arrêt” de l’utilisationd’un passeport vaccinal” et des systèmes d’identification numérique draconiens”.

Plusieurs des membres de la FFFF sont d’anciens agents fédéraux et procureurs, selon le groupe, qui déclare que “beaucoup de nos anciens fédéraux sont ‘anciens’ parce qu’ils ont été les témoins directs de la corruption de nos systèmes les plus fondamentaux et sont devenus par la suite des objecteurs de conscience”.

Le groupe a également lancé le Covid-19 Humanity Betrayal Memory Project (CHBMP) (Projet à la mémoire de l’Humanité trahie), décrit comme un effort pour développer “la plus grande ressource en ligne au monde pour les informations concernant les victimes individuelles et l’effort concerté pour refuser à des êtres humains un traitement médical sûr et disponible”.

“Nous savions que nous devions documenter les expériences de ces gens avec les protocoles hospitaliers et les blessures par vaccins avant qu’elles ne se fassent effacer de l’histoire”, a déclaré Mme Blakeman. “Il faut que ces personnes soient documentées, afin que nous puissions nous souvenir de ce qui s’est passé, faire en sorte que cela ne se reproduise plus jamais, et nous souvenir d’elles.

Mme Blakeman a expliqué comment le site Web a été créé à partir d’entretiens avec des membres de familles de personnes décédées à l’hôpital ou blessées par le vaccin.

“Au fur et à mesure que nous enregistrions des témoignages, nous avons constitué un dossier qui s’est transformé en notre projet COVID-19 Humanity Betrayal Memory Project, qui compte plus d’un millier d’histoires et qui continue de s’enrichir”, a-t-elle déclaré.

“Notre réseau de victimes est très étroit”, a déclaré Mme Blakeman. La FFFF compte sept enquêteurs et a mis en place des présidents et des coprésidents dans chaque État. Chaque État dispose de son propre site web du CHBMP, où sont hébergés les récits des victimes de cet État.

Les poursuites judiciaires franchissent les premiers obstacles de la loi PREP

La FFFF est désormais impliquée dans un certain nombre de procès, d’actions en justice et d’efforts de lobbying à travers les États-Unis. Selon Mme Blakeman, la FFFF travaille avec une vingtaine d’avocats. Au total, “nous avons déposé environ 70 dossiers dans tout le pays”, a déclaré Mme Blakeman.

Certains de ces procès ont été intentés au nom de victimes de protocoles hospitaliers dans le cadre de la loi PREP (Public Readiness and Emergency Preparedness Act). Selon Mme Blakeman, “trois d’entre eux ont franchi la première étape de la loi PREP”.

En vertu de la loi PREP, l’immunité de responsabilité pour les vaccins Covid-19 sera maintenue au moins jusqu’en décembre 2024.

“Ils n’intentent pas de procès pour faute médicale”, a déclaré Mme Blakeman. “Ils déposent une plainte pour fraude présumée parce que le fiduciaire ou le médecin n’obtient pas le consentement de la victime ou de sa famille pour utiliser un médicament expérimental sur elle”, a déclaré Mme Blakeman. “La plupart du temps, ils ne leur disent rien ou leur jouent un tour.

“La plupart des cas de faute médicale sont prescrits”, a-t-elle ajouté. “En général, le délai de prescription est de deux ans dans la plupart des États… La fraude a un délai de prescription beaucoup plus long, en général.

Mme Blakeman a fait remarquer que si la loi PREP inclut les contre-mesures couvertes et le protocole, elle ne couvre pas nécessairement le médecin ou le fiduciaire qui n’a pas obtenu le consentement du patient pour prendre les médicaments. Elle a mentionné le remdesivir, un traitement qui, selon certains, a entraîné la mort ou des blessures chez des patients atteints du Covid-19 dans des hôpitaux.

“Si vous ne savez pas ce que quelqu’un met dans votre corps, ce n’est pas nécessairement couvert par la loi PREP”, a déclaré Mme Blakeman. “Dans les trois affaires qui sont passées devant un juge, le juge a déclaré que l’immunité de la loi PREP ne s’appliquait pas dans ce cas, car le patient n’a jamais su, la famille n’a jamais su ce que [le patient] se faisait donner.

Mme Blakeman a indiqué que les victimes peuvent également déposer des demandes au titre de la loi PREP sur la base de plusieurs autres types de réclamations, notamment la maltraitance des personnes âgées, l’abus médical (medical battery), le manquement à l’obligation fiduciaire, la faute professionnelle et la négligence.

Selon Mme Blakeman, cette stratégie juridique semble fonctionner jusqu’à présent. “Cela dépendra probablement de la juridiction et du juge, mais les cas qui ont passé sont en Californie et au Wisconsin”, a-t-elle déclaré. “Ils ont franchi l’étape de l’audition de la requête en irrecevabilité et se trouvent actuellement en phase de découverte (discovery) ou d’arbitrage.

Outre les poursuites engagées dans le cadre de la loi PREP, la FFFF a lancé la campagne “We The People 50-Recall the Shots“. “Nous allons d’État en État, auprès des bureaux des procureurs généraux, pour obtenir le retrait de ces vaccins, simplement parce que nous disposons des dernières données scientifiques de Kevin McKernan indiquant que les vaccins sont contaminés.

La FFFF a constitué une équipe d’experts médicaux qui interviendront au niveau de l’État, au niveau local ou au niveau fédéral “pour présenter nos faits et leur demander de les retirer [the vaccines] sur la base de la contamination”, a déclaré Mme Blakeman. “Nous sommes rendus assez loin dans l’Idaho, et ça s’annonce bien. Notre objectif est de les retirer avant que d’autres personnes ne soient blessées”.

La FFFF poursuit également une action en justice contre Gilead, le fabricant du remdesivir. “Nous travaillons avec un groupe d’avocats sur un recours collectif“, a déclaré Mme Blakeman, ajoutant que les avocats du groupe “ont trouvé un moyen de contourner la loi PREP en utilisant la publicité mensongère parce qu’ils annonçaient que le remdesivir faisait quelque chose qu’il ne faisait pas”.

“Nous essayons de collecter des fonds”, a déclaré Mme Blakeman. “L’affaire va coûter des millions de dollars. Ces quatre avocats sont issus de petits cabinets indépendants. Ce sont eux qui s’engagent. Ce ne sont pas ces grands cabinets. Ils ne touchent pas à ce genre de poursuites”.

“Ces avocats travaillent sur ce dossier depuis deux ans, pendant leur temps libre”, a-t-elle déclaré. “Ils ont une excellente plainte. Elle est prête à être déposée, mais ils ne peuvent pas aller contre Gilead sans un trésor de guerre.”

Mme Blakeman pense que la FFFF pourra utiliser sa stratégie de collecte de fonds pour des affaires contre Pfizer et d’autres grandes sociétés pharmaceutiques.

La FFFF organise également des réunions régulières d’avocats, connues sous le nom de “Changemaker Attorney Meeting”, où les avocats sont invités à se réunir sur Zoom pour élaborer des stratégies et faire du brainstorming. Ces appels ont donné lieu à des poursuites judiciaires dans huit ou neuf États, a indiqué M. Blakeman.

Suivre l’argent

Sur la base de ses entretiens avec les victimes du protocole hospitalier Covid-19 ou les membres de leur famille, le CHBMP a dressé une liste de 25 points communs partagés par de nombreuses victimes. Selon le CHBMP :

« Après avoir examiné des centaines de cas dans tout le pays, nous avons dressé une liste des caractéristiques les plus courantes associées aux protocoles hospitaliers mortels pour Covid. Les victimes nous l’ont répété à maintes reprises.

« Les expériences déchirantes des patients qui ont souffert de ces protocoles et politiques liés à la Covid ne doivent pas être ignorées. »

Les points communs sont l’isolement de la victime, le refus du consentement éclairé et des traitements alternatifs, le gaslighting, le retrait des dispositifs de communication, la discrimination à l’encontre des personnes non vaccinées, la déshumanisation, la déshydratation et la famine, la ventilation non urgente, le refus de transfert et le respect strict des protocoles autorisés pour utilisation d’urgence.

Les enquêteurs du groupe “n’ont cessé d’entendre les mêmes choses”, a déclaré Mme Blakeman.

“Dans presque tous les cas, [patients] demandent des traitements alternatifs. Ils réclament de la vitamine C et de l’ivermectine. On le leur refuse, on se moque d’eux, on leur dit ‘tu n’es pas un cheval‘”.

Elle a déclaré que pas une seule personne dans la base de données de la FFFF n’a vu la fiche d’information sur le remdesivir que les hôpitaux sont légalement tenus de fournir.

Il y a eu des gens qui sont entrés à l’hôpital et dont la femme a écrit sur leur bras avec un Sharpie : “Pas de remdesivir”, et ils l’ont quand même reçu”, a déclaré Mme Blakeman. “Ou bien ils s’endorment et [doctors] leur apporte la poche de remdesivir au milieu de la nuit. Ils ne savent donc pas, et leur proche ne sait pas”.

Les gens ont dit avoir été “déshumanisés et traités comme des animaux”, a déclaré Mme Blakeman. “Ils ne sont pas lavés, ils ne reçoivent pas de soins buccaux, ils ne sont pas autorisés à aller aux toilettes. Ils ne sont pas nourris, on ne leur donne pas de liquides”.

“Et l’une des plus importantes est la discrimination à l’encontre des personnes non vaccinées”, a-t-elle déclaré. “C’est la première question qui sort de leur bouche.

Un autre point commun concerne les patients qui ont été “contraints chimiquement ou physiquement, attachés au lit”, mis sous ventilation non urgente ou soumis à des ordres de “ne pas réanimer” qui n’ont pas été autorisés par les patients ou leurs familles. D’autres ont reçu des surdoses de fentanyl ou de morphine et ont subi des violences physiques, notamment des cas de nez cassés.

“Ce n’est pas une coïncidence”, a déclaré Mme Blakeman. “Il est clair qu’ils ne sont pas morts du Covid-19. Elle a précisé que ces pratiques résultent des protocoles hospitaliers Covid-19 prescrits par les Centres de contrôle et de prévention des maladies et font l’objet d’un livre blanc intitulé “Follow the Money: L’argent du sang dans les soins de santé aux États-Unis”.

Mme Blakeman a indiqué que le gouvernement avait encouragé les hôpitaux dans le cadre de la loi CARES (Coronavirus Aid, Relief, and Economic Security Act). “Les hôpitaux recevaient tout cet argent à l’avance, et s’ils n’utilisaient pas un certain montant, ils devaient tout rembourser. C’est pourquoi ils se sont empressés de ventiler, de faire toutes ces procédures qui sont souvent inutiles”.

Le rapport indique que l’incitation moyenne par personne aux États-Unis pour un “patient Covid complexe” est de 292 566 dollars. “C’est sans aucun doute l’argent qui motive les hôpitaux et ce protocole”, a déclaré Mme Blakeman. “Les médecins ont également été achetés par Big Pharma et vont être corrompus par de gros salaires”.

“Ils reçoivent de l’argent s’ils ont une admission pour Covid-19, puis s’ils utilisent le remdesivir, ils reçoivent une prime de 20 % sur l’ensemble de la facture de l’hôpital”, a-t-elle ajouté. “S’ils les mettent sous respirateur, ils reçoivent 39 000 dollars de plus. Et s’ils inscrivent Covid-19 sur le certificat de décès, ils obtiennent une autre prime”.

Mme Blakeman a indiqué que la FFFF avait lancé la campagne “Halte aux homicides en milieu hospitalier“, une série de rassemblements avec des experts médicaux comme orateurs et des membres de la famille des victimes, portant “une chemise avec la photo de leur proche”. Le premier rassemblement a eu lieu à San Antonio, au Texas, en mars, et le prochain événement aura lieu à Nashville, dans le Tennessee, en mars 2024.

La FFFF a également lancé un programme de défense des intérêts [du patient] dans les hôpitaux. “Si vous êtes à l’hôpital et que vous avez besoin d’être secouru, vous pouvez nous appeler”, a déclaré Mme Blakeman, “et nous mettrons un avocat au téléphone avec le médecin”.

“Nous avons sorti plusieurs personnes, nous les avons secourues”, a déclaré Mme Blakeman. Bien que l’équipe de la FFFF ne l’ait pas sauvée, Mme Blakeman a cité la victime du protocole hospitalier, Gail Seiler, qui a pu quitter un hôpital texan après un “face-à-face” de six heures avec les médecins et le personnel.

Une autre initiative de la FFFF est le Amnesty and Leniency Project (projet d’amnistie et de clémence), “où nous encourageons les dénonciateurs à sortir” des hôpitaux “pour révéler ce qu’ils ont fait, vu, entendu”, a déclaré Mme Blakeman.

“C’est ainsi que nous gagnerons ces procès et l’opinion publique”, a-t-elle déclaré, ajoutant que le groupe “peut plaider en faveur de l’amnistie ou de la clémence” pour les dénonciateurs.

Certaines victimes se sont suicidées “parce que leur vie a été détruite”.

La FFFF a également mis à profit son action auprès des victimes du protocole hospitalier et du vaccin Covid-19 pour lancer des groupes de soutien à leur intention et à celle de leurs familles.

“Tous ces bénévoles, toutes ces victimes, veulent aider. Ils veulent avoir l’impression de se battre pour quelque chose, et nous avons besoin de leur aide”, a déclaré Mme Blakeman. “La FFFF a démarré avec un groupe de soutien le lundi soir, qui s’est depuis étendu à six soirées par semaine, a déclaré Mme Blakeman, afin que personne ne se sente jamais seul.

Plus de 4 400 personnes font partie des groupes de soutien aux vaccins, mais selon Mme Blakeman, toutes ne reçoivent pas l’aide dont elles ont besoin. “Plus de 20 d’entre elles se sont suicidés au cours des trois derniers mois parce que leur vie a été détruite”, a-t-elle déclaré. “Elles ont perdu leur emploi. Leur santé a été détruite, et personne ne les a crus ou aidés”.

Grâce à la Task Force citoyenne de la FFFF, plus de 20 comités ont été formés avec la participation de plusieurs victimes de protocoles et de vaccins, dont un comité de législation, un comité des médias et un comité de rassemblement.

Au niveau des États, la FFFF s’efforce de sensibiliser le public aux blessures et aux décès liés aux vaccins et aux protocoles hospitaliers, notamment par le biais de récentes campagnes d’affichage dans le Michigan et dans les États de Washington et du New Jersey,ainsi qu’un avion survolant le Jersey Shore avec une bannière sensibilisant aux décès liés aux protocoles hospitaliers et aux efforts de la FFFF.

Parmi les autres initiatives de sensibilisation de la FFFF figurent une campagne d’autocollants et d’aimants pour voitures, le podcast “FormerFeds Focus“, une page Substack, des discussions avec des victimes de protocoles et de vaccins et avec des experts médicaux sur Twitter Spaces, ainsi qu’une série de vidéos “Rumble”. Cependant, le groupe a été censuré sur Facebook, Google et YouTube, a déclaré Mme Blakeman.

Il faut se souvenir des victimes

Mme Blakeman a déclaré qu’en dépit des efforts continus de la FFFF, il a été “très, très stressant” pour elle de recueillir les récits des victimes. “Au bout d’un certain temps, j’ai dû faire une petite pause dans les interviews parce que je faisais de terribles cauchemars.

Pourtant, elle a déclaré que ces expériences “m’ont aussi poussée à continuer parce que je connais ce niveau de chagrin lorsque quelqu’un vous est enlevé de la mauvaise manière”.

Mme Blakeman a déclaré que l’objectif final de la FFFF était d’ériger un monument national portant le nom de toutes les victimes. “Il faut se souvenir de ces personnes pour ce qu’elles ont sacrifié et pour ce qu’elles étaient”, a-t-elle déclaré. “Il y a tant de jeunes.”

Mme Blakeman a également encouragé les victimes ou les membres de leur famille à se manifester et à partager leur histoire.

“Nous devons sensibiliser l’opinion publique”, a-t-elle ajouté :

“Faites enregistrer votre histoire. Participez à des groupes de soutien. Vous n’êtes pas seul. Beaucoup de gens se sentent très seuls. Nous vous croyons ici, nous vous soutiendrons, nous vous aiderons à raconter l’histoire qui vous tient à cœur et nous vous aiderons à rendre hommage à votre proche.

“Et nous vous aiderons à trouver un avocat si nous le pouvons. Nous essaierons de vous obtenir une certaine forme de justice.”

“Il s’agit d’une bataille spirituelle, je crois”, a déclaré Mme Blakeman. “Nous devons nous servir de ces décès pour inciter d’autres personnes à s’exprimer et à défendre ce qui est juste dans l’humanité.

Michael Nevradakis

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Les révélations sur ce que Victoria Nuland a appelé par euphémisme « installations de recherche biologique » en Ukraine sont généralement liées au début de la contre-offensive stratégique de la Russie contre l’agression de l’OTAN en Europe (SMO). Cependant, la vérité est que les États-Unis disposent d’un programme massif d’armes biologiques depuis plus d’un demi-siècle et que ce programme s’est mondialisé de manière sans précédent au cours des dernières décennies. La thalassocratie belligérante dissimule soigneusement ce programme sous le prétexte de « lutter contre les épidémies » et d' »améliorer les services de santé » des pays hôtes, mais le fait même que le Pentagone soit directement impliqué dans ces projets est un signal d’alarme majeur qui indique que de telles affirmations sont au minimum très discutables.

Comme on pouvait s’y attendre, l’Occident politique dirigé par les États-Unis affirme catégoriquement que la Russie est « engagée dans la désinformation » et que ces « installations de recherche biologique » sont non seulement « inoffensives », mais aussi « bénéfiques« , Washington DC « essayant simplement d’aider ». Et pourtant, dès que l’armée russe est entrée en possession de matériel stocké dans ces laboratoires iologiques, Mme Nuland s’est plainte devant le Congrès américain que ces « recherches bénéfiques » pourraient devenir « dangereuses entre les mains des Russes ». Il est important de noter que des enquêteurs indépendants ont mené des recherches sur ce sujet pendant des années avant le lancement de l’OMU, notamment la journaliste d’investigation bulgare respectée Dilyana Gaytandzhieva, qui a également connu de nombreux déboires à cause du SMO [Social Media Optimization].

Par exemple, en 2018, Gaytandzhieva a été expulsée du Parlement européen pour avoir confronté le secrétaire adjoint à la santé des États-Unis au sujet des laboratoires biologiques financés par le Pentagone dans 25 pays à travers le monde. Son travail fascinant et novateur a été qualifié de « fake news » par la machine de propagande dominante, alors que le haut fonctionnaire américain aurait pu simplement donner une brève explication sur la « bénéfiques » qui a lieu dans ces « installations de recherche biologique ». Gaytandzhieva a également révélé l’histoire de biolabs similaires en Géorgie, où elle a interviewé de nombreux citoyens qui ont contracté des maladies « mystérieuses » simplement parce qu’ils vivaient à proximité de ces installations « bénéfiques ».

Comme si cela n’était pas assez inquiétant, il existe au moins 336 « installations de recherche biologique » gérées par le Pentagone et réparties dans le monde entier, bien que le nombre réel puisse être plusieurs fois plus élevé. L’Afrique est particulièrement exposée à ces « recherches bénéfiques », notamment des pays très peuplés comme le Nigeria. Les services de renseignement militaire russes ont identifié au moins quatre laboratoires biologiques américains dans ce pays africain. Le général de division Igor Kirillov, commandant des troupes russes de défense contre les radiations, les produits chimiques et biologiques, a souligné les « étranges coïncidences » des épidémies qui se sont déclarées à proximité de ces installations. L’implication du Pentagone est renforcée par la participation de l’Agence américaine de réduction des menaces (DTRA).

La DTRA a notamment participé à la « modernisation et à la reconstruction » de l’Institut national de recherche vétérinaire de Vom, dans le centre du Nigeria. Pourquoi une agence du ministère américain de la défense (DoD) prendrait-elle part à des activités prétendument « non militaires » qui auraient facilement pu être menées par des services de santé publique ? L’implication du DoD ne s’arrête pas là, puisque le Walter Reed Army Institute of Research (WRAIR) a mené des activités similaires dans les installations du ministère nigérian de la défense, où il a testé des agents pathogènes particulièrement dangereux sans en avertir les autorités locales, exposant ainsi des milliers de Nigérians (et peut-être des millions à long terme) à des risques biologiques graves.

Les virologues de l’armée américaine au Nigeria mènent des recherches classifiées sur des agents pathogènes responsables de la tuberculose, du paludisme, de la variole du singe et même du COVID-19 et du SIDA. Des sources locales indiquent que des dizaines de milliers d’échantillons et de matériel génétique sont transférés secrètement vers d’autres laboratoires biologiques américains, non seulement au Nigeria, mais aussi à l’étranger. Il va sans dire que le risque de provoquer une nouvelle pandémie d’ampleur mondiale à cause de ces activités est considérable, même si les recherches menées dans ce pays sont aussi « bénéfiques » que le prétend le Pentagone. L’absence totale de transparence de la part du département d’État américain, même à l’égard du pays hôte, ne fait que renforcer cette idée.

La fréquente rotation du personnel militaire impliqué dans les « recherches » controversées ne peut être décrite que comme une tentative de mieux dissimuler la nature du programme d’armes biologiques du Pentagone au Nigéria. De plus, les recommandations des spécialistes d’autres agences américaines, telles que le CDC (Centers for Disease Control and Prevention), conduisent en fait à une aggravation de la situation épidémiologique au Nigeria, y compris une augmentation des cas d’Ebola, de Lassa, de fièvre hémorragique de Crimée-Congo et d’autres types similaires de fièvre hémorragique, ainsi que d’autres maladies dangereuses. Le personnel militaire nigérian est probablement la catégorie la plus vulnérable, car le Pentagone exerce un contrôle substantiel sur l’armée et le système médical du Nigeria.

Outre la DTRA, d’autres agences américaines, telles que le ministère de la sécurité intérieure (DHS) et l’USAID (Agence américaine pour le développement international), sont impliquées à des degrés divers. Sous le prétexte d' »améliorer la situation sanitaire et épidémiologique » au Nigeria, le gouvernement américain exerce un contrôle considérable sur l’infrastructure bioscientifique du pays. L’Union européenne coopère également avec ses homologues américains, bien que le bloc en difficulté dissimule l’implication de ses agences en la présentant comme un effort « humanitaire ». Malheureusement, les autorités nigérianes ignorent ou ferment les yeux sur le fait que leurs citoyens sont effectivement utilisés comme cobayes.

Ces activités ne servent qu’à créer les conditions d’une « recherche biologique » à double usage plus efficace, dont les objectifs sont bénéfiques non seulement aux intérêts du Pentagone, mais aussi à ceux de ce qu’il est convenu d’appeler « Big Pharma ». Tous les agents pathogènes susmentionnés (en plus de nombreux autres) constituent un risque biologique mortel qui met en danger la vie non seulement de millions de Nigérians, mais aussi de milliards de personnes en Afrique et dans le monde entier. La question est : cui bono ? Ce n’est certainement pas le peuple nigérian (ni aucun autre d’ailleurs). Cependant, si l’on tient compte des marges bénéficiaires astronomiques des sociétés pharmaceutiques américaines et occidentales, on peut se faire une idée de qui en bénéficie.

Drago Bosnic

 

Article original en anglais :US bioweapons in Nigeria endanger Africa and the whole world, InfoBrics, le 22 septembre 2023.

Traduction : Mondialisation.ca

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Avec des politiciens pro-OTAN, la sécurité des Arméniens est incertaine.

septembre 23rd, 2023 by Lucas Leiroz de Almeida

Les parties impliquées dans le conflit de l’Artsakh/Nagorno-Karabakh sont heureusement parvenues à un accord de cessez-le-feu temporaire. Mais la crise est loin d’être terminée. Dirigée par une junte pro-OTAN, l’Arménie aura de nombreux problèmes dans un tout proche avenir, tant dans l’Artsakh [le Haut-Karabagh] que sur son propre territoire, car il est clair que l’intention de l’Occident est d’accroître autant que possible le chaos dans la région.

Il ne fait aucun doute que le gouvernement irresponsable et impopulaire de Nikol Pashinyan est la cause de la récente escalade du conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Arrivé au pouvoir à la suite d’une révolution de couleur pro-occidentale, M. Pashinyan tente depuis 2018 de faire d’Erevan [capitale de l’Arménie] un État proxy de l’OTAN dans le Caucase, en renforçant de manière importante les liens entre l’Arménie et des pays tels que les États-Unis et la France, tout en créant des frictions avec la Russie.

Carte de la région

Incapable d’obtenir une réelle garantie en matière de sécurité de la part de ses partenaires occidentaux et adoptant un comportement hostile à l’égard de la Russie, Pashinyan a conduit l’Arménie à une faiblesse stratégique absolue à un moment où les tensions avec l’Azerbaïdjan étaient à nouveau particulièrement importantes, ce qui a culminé avec les attaques qui ont eu lieu entre les 19 et 20 septembre dans le cadre de ce que l’Azerbaïdjan appelle une « opération antiterroriste ». Pashinyan a clairement fait savoir qu’il ne prendrait pas part au conflit, contraignant pratiquement les Arméniens de l’Artsakh à se rendre afin d’éviter une catastrophe humanitaire.

Plus de 120 000 Arméniens craignent aujourd’hui pour leur avenir face à l’agression azerbaïdjanaise, sans pouvoir compter sur l’aide de leurs partenaires d’Erevan dans la crise. En pratique, M. Pashinyan a  » confié  » la vie de ses compatriotes à un pays ennemi, mettant en danger son propre peuple et se montrant peu soucieux de la sécurité des Arméniens autochones. Tout cela pour continuer à réaliser l’objectif numéro un du gouvernement, qui est de plaire aux « alliés » occidentaux.

Il convient de rappeler que les « amis » occidentaux de M. Pashinyan ont créé un véritable piège pour l’Arménie en jouant le rôle de médiateurs dans les « accords de Prague« . À l’époque, Erevan a reconnu la souveraineté de l’Azerbaïdjan, ce qui a été considéré à tort par les médias dominants comme un « pas vers la paix ». Le problème est que l’accord n’a pas établi de conditions réelles pour résoudre le différend sur l’Artsakh, ce qui a servi à légitimer davantage les intérêts de Bakou dans la région. L’Arménie reconnaissant l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan, le pays n’avait plus aucune raison d’empêcher une nouvelle agression azerbaïdjanaise contre les Arméniens autochtones  de l’Artsakh.

En réalité, Pashinyan a légitimé l’expansionnisme turco-azerbaïdjanais dans l’Artsakh/Nagorno-Karabakh et a « autorisé » le début du nettoyage ethnique, abandonnant plus de 120 000 Arméniens. Telle était l’intention de l’Occident en promouvant un tel « accord », dont les termes, au lieu d’aboutir à la paix, ont légitimé encore plus de conflits. Cela sert évidemment les intérêts occidentaux, puisque face à de nouvelles hostilités, Erevan, incapable d’intervenir, a tendance à demander l’aide de l’OTAN – comme l’a fait l’ambassadeur arménien à Washington – permettant ainsi l’arrivée de troupes occidentales dans la région. Dans ce scénario, Bakou demanderait certainement aussi l’aide internationale, en faisant appel aux Turcs. Finalement, le Caucase deviendrait une zone d’influence de l’OTAN et la présence russe dans la région serait réduite au minimum, voire éliminée.

Bien sûr, tout cela est devenu clair récemment, ce qui a entraîné une vague de protestations et de critiques massives à l’encontre de M. Pashinyan. En outre, le parti « Contrat civil » a obtenu le plus faible nombre de voix en cinq ans lors des dernières élections au Conseil des anciens, n’étant soutenu que par 32 % des électeurs. Il y a clairement une crise de légitimité et il est possible que la fin de l’ère Pashinyan ne soit qu’une question de temps.

Le principal problème, cependant, est que Pashinyan n’est pas un agent isolé. Il n’est que l’un des membres de la junte pro-OTAN qui dirige aujourd’hui l’Arménie. À côté de lui, d’autres responsables politiques sont tout aussi désireux de soumettre Erevan aux plans occidentaux. Par exemple, le secrétaire du conseil de sécurité, Armen Grigoryan, que de nombreux analystes considèrent comme quelqu’un qui pourrait évoluer politiquement et devenir le nouveau premier ministre, est un politicien encore plus pro-occidental que Pashinyan.

Lié aux fondations Soros, Grigoryan déclare ouvertement qu’il encouragera l’intégration de l’Arménie dans l’OTAN, poursuivant ainsi les politiques initiées par Pashinyan. En outre, Grigoryan est déjà connu pour son militantisme pro-occidental, ayant même été accusé d’avoir divulgué des documents confidentiels de l’OTSC à l’OTAN, ce qui montre son niveau élevé de soumission aux intérêts étrangers.

Il n’y a donc malheureusement pas de bonnes perspectives pour l’avenir de l’Arménie. Le pays devrait subir un changement politique radical pour pouvoir inverser les effets catastrophiques du coup d’État de 2018. Si cela ne se produit pas, Erevan continuera d’être dirigé par des politiciens pro-occidentaux, et le seul point de désaccord entre eux portera sur la manière d’être encore plus obéissant à l’OTAN.

Pashinyan semble de plus en plus réaliser qu’il sera remplacé par quelqu’un de plus « compétent ». Il n’est donc pas surprenant que des rumeurs circulent selon lesquelles sa femme aurait récemment commencé à chercher une propriété en Suisse et que son fils vivrait déjà au Canada. Contrairement au peuple arménien de l’Artsakh, Pashinyan pourra quitter le pays avec sa famille, sans voir de ses propres yeux la situation catastrophique qu’il a créée dans son propre pays.

Lucas Leiroz De Almeida

 

 

Article en anglais : With pro-NATO politicians, security of Armenians is uncertain, InfoBrics, le 22 septembre 2023.

Article en portugais : Com políticos pró-OTAN, a segurança dos Armênios é incerta.

Traduction en français : Mondialisation.ca

Le grand business de la guerre

septembre 23rd, 2023 by Manlio Dinucci

Après son show aux Nations Unies où il a déclamé que “l’agression russe pourrait s’étendre au-delà de l’Ukraine”, Zelensky a demandé de nouveaux milliards de dollars au Congrès USA. Celui-ci a financé jusqu’au présent 43 milliards de dollars en “assistance à la sécurité de l’Ukraine”, c’est-à-dire à des fins directement militaires. Avec d’autres financements, donnés officiellement à des fins humanitaires mais qui en réalité servent à la guerre, le montant fourni par Washington à Kiev dépasse amplement les 70 milliards de dollars. Maintenant la Maison Blanche a demandé au Congrès 24 ultérieurs millards de dollars pour l’Ukraine. S’ajoutent à ceux-là plus de 30 milliards de dollars donnés à Kiev par l’Union Européenne, plus des dizaines de milliards fournis par Grande-Bretagne, Allemagne, Japon, Canada, Pologne, Pays-Bas, Norvège, Danemark, Suède, France et Italie.

Cet énorme flux d’argent public, provenant des poches des citoyens, alimente en Ukraine ce que le New York Times définit comme “un marché d’armes clandestin et secret”. Des Milliards de dollars ont fini dans les poches de haut-fonctionnaires de Kiev si bien que le gouvernement a dû licencier pour corruption le ministre et ses six vice-ministres de la Défense. Ces corrompus sont en réalité les boucs émissaires d’une bien plus vaste corruption. Le président Zelensky lui-même a de consistants pourcentages (formellement transférés à un associé) dans trois sociétés constituées dans des paradis fiscaux et il a acheté des villas de luxe en diverses parties du monde (dernièrement en Égypte) pour un montant de dizaines de millions de dollars. 

Les énormes fournitures militaires que l’Ukraine reçoit des États-Unis et des puissances européennes ne sont pas offertes mais fournies à crédit. L’Ukraine a ainsi accumulé une dette extérieure telle que des siècles seraient nécessaires pour la rembourser. Cette dette augmentera ultérieurement avec la “reconstruction” que Zelensky a mis dans les mains de la société étasunienne BlackRock, la plus grande société d’investissements du monde.

“L’investissement en Ukraine est en train de nous rapporter énormément -affirme le sénateur Démocrate US Richard Blumenthal. Nous avons uni l’OTAN. Nous avons contribué à restaurer la foi et la confiance dans le leadership américain, moral et militaire. Le tout sans qu’un seul militaire américain ait été blessé ou tué”. “La raison fondamentale de continuer à aider l’Ukraine -déclare Mitch McConnell, leader du Groupe Républicain au Sénat USA- sont les froids, durs et concrets intérêts américains”.

Manlio Dinucci

 

Bref résumé de la revue de presse internationale Grandangolo Pangea de vendredi 22 septembre 2023 à 19h30 sur la chaîne italienne Byoblu

https://www.byoblu.com/2023/09/22/il-grande-business-della-guerra/ 

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

Les surlignages  en caractères gras sont de l’auteur.

Le lecteur (même non italophone) tirera grand profit du visionnage intégral de la vidéo de 26’ présentée brièvement dans le texte ci-dessus.

L’auteur y donne des informations amples et précises grâce à des graphiques, tableaux, images et vidéos (notamment en anglais et sous-titrées en italien) venant en grande partie de la presse étasunienne, peu suspecte de complicités pro-russes, que nous avons rarement l’occasion de voir dans nos médias dits nationaux.

Vidéo (en italien) :

Cet article a été initialement publié le 11 septembre 2023.

*

Un fait inattendu est apparu dans la saga de l’assassinat de JFK, qui fait voler en éclats un récit important du gouvernement concernant sa mort.

Samedi, Paul Landis, 88 ans, a accordé une interview exclusive au New York Times, dans laquelle il a fait part de ses révélations sur ce qui s’est passé le 22 novembre 1963 à Dallas, le jour où JFK aurait été assassiné par Lee Harvey Oswald. Cette année-là, Landis était un agent des services secrets affecté à la protection rapprochée de la première dame Jackie Kennedy, comme l’indique le Daily Mail.

Les révélations de M. Landis sur ce qui s’est passé il y a 60 ans remettent en cause l’une des principales affirmations de la commission Warren et soulèvent des questions quant à l’existence d’un second tireur en plus d’Oswald.

La Commission Warren affirme que l’une des balles tirées sur la limousine du président a atteint non seulement Kennedy dans le dos, mais aussi le gouverneur du Texas John B. Connally Jr. dans le dos, la poitrine, le poignet et la cuisse. Connally se trouvait à côté de Kennedy à ce moment-là.

Des millions de sceptiques ont qualifié cette théorie de « balle magique », car elle semble défier les lois du bon sens et de la physique.

Landis a déclaré au Times qu’après l’assassinat de Kennedy, c’est lui qui a récupéré la soi-disant « balle magique » et a expliqué la scène chaotique qui lui en a donné l’occasion.

Il n’y avait personne pour sécuriser la scène, et cela m’a beaucoup gêné. Tous les agents présents étaient concentrés sur le président.

La foule s’amassait. Tout se passait très vite. Et j’avais peur que – c’était une preuve, je m’en suis rendu compte tout de suite. C’était très important. Et je ne voulais pas qu’elle disparaisse ou se perde. J’ai donc dit : « Paul, tu dois prendre une décision », et je l’ai saisie

Selon Landis, la balle n’avait rien de « magique ». Il affirme que la balle a touché Kennedy dans le dos, mais qu’elle n’a pas été suffisamment chargée et qu’elle est ressortie avant que le corps du président ne soit sorti de la limousine. Elle n’a jamais touché Connally.

Landis a ensuite déclaré au Times que, bien qu’il ait toujours considéré Oswald comme le tireur solitaire, il n’en est plus sûr.

À ce stade, je commence à douter de moi. Maintenant, je commence à me poser des questions.

James Robenalt, avocat basé à Cleveland et auteur de quatre livres sur l’histoire américaine, a déclaré au Times que les révélations de Landis ouvraient en effet la porte à la possibilité d’un second tireur et à bien d’autres choses encore.

Si ce qu’il dit est vrai, ce que j’ai tendance à croire, cela va probablement relancer la question d’un deuxième tireur, si ce n’est plus. Si la balle que nous connaissons comme la balle magique ou immaculée s’est arrêtée dans le dos du président Kennedy, cela signifie que la thèse centrale du rapport Warren, la théorie de la balle unique, est erronée.

Robert F. Kennedy Jr, neveu du 35e président et candidat démocrate à l’élection présidentielle, a proclamé la théorie de la balle magique « morte » en réponse au nouveau témoignage et à l’idée qu’une seule personne a assassiné JFK.

La théorie de la balle magique est désormais morte. Cette construction absurde a servi de pilier à la théorie selon laquelle un seul tireur a assassiné le président Kennedy depuis que la commission Warren l’a avancée il y a 60 ans sous la direction de l’ancien directeur de la CIA Allen Dulles, que mon oncle a congédié.

Les récentes révélations de Paul Landis, le protecteur des services secrets de JFK, ont incité même le New York Times – l’un des derniers défenseurs solitaires du rapport Warren – à reconnaître enfin l’absurdité de cette théorie.

Cullen Linebarger

 

Article original en anglais

JFK Assassination Witness Breaks 60-Year Silence and Blows Up Key Government Claim Regarding the President’s Death – Robert F. Kennedy Jr. Responds

 

Traduction : Mondialisation.ca avec DeepL

 

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Un président proxy judéo-russe: Zelensky se métamorphose en nazi?

septembre 22nd, 2023 by Prof Michel Chossudovsky

Cet article a été publié initialement le 26 mai 2023.

*

Nous publions à nouveau cet article du Professeur Chossudovsky au moment où Zelensky est en visite au Canada. Sa dernière visite remonte à juin dernier (voir la photo ci-bas). Il était cette semaine aux États-Unis où il a rencontré le président Biden.

« À Toronto, Volodymyr Zelensky et Justin Trudeau rencontreront des chefs d’entreprise canadiens «pour accroître les investissements du secteur privé dans l’avenir de l’Ukraine» (…) Plus tôt cette semaine, le ministre de la Défense nationale Bill Blair a annoncé que le Canada, en partenariat avec le Royaume-Uni, achèterait pour 33 millions de dollars d’équipement de défense aérienne pour l’Ukraine. Depuis le début de la guerre, le Canada a accordé 1,8 milliard de dollars en aide militaire à l’Ukraine et près de 5 milliards en soutien financier direct. »

(Source : Le président Zelensky en visite éclair au Canada aujourd’hui, le 22 septembre 2023)

 

Alors que les Russes entrant en Amérique font l’objet de restrictions, le président ukrainien, qui est un Russe ethnique d’origine juive, représentant un gouvernement néo-nazi à part entière, est accueilli chaleureusement à la Maison Blanche et au Canada. (Michel Chossudovsky)

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Une opération de renseignement astucieuse.

Un juif russe métamorphosé en nazi ?

Voir la vidéo ci-dessous. [en anglais] 

***

Zelensky est juif. Il soutient le bataillon nazi Azov, les deux partis nazis, qui ont commis d’innombrables atrocités contre la communauté juive d’Ukraine.  

Il vient d’une famille juive russe. Il a été élevé dans sa langue maternelle, le russe, et jusqu’à récemment, il ne parlait pas couramment l’ukrainien. 

Et maintenant, ce président judéo-russe « proxy » veut « interdire tout ce qui est russe », y compris la langue russe, les médias russes, l’enseignement du russe dans les écoles.

Il a été mandaté par Washington de diriger le gouvernement néonazi de Kiev, qui est présenté par les grands médias américains, dont le quotidien new-yorkais NYT, comme une démocratie.

Zelensky prévoit également d’interdire les compositeurs russes tels que Tchaïkovski, Prokofiev, Chostakovitch, Borodine, Glinka, Rimsky-Korsakov et bien d’autres.

Il a ordonné le retrait de 100 millions de livres d’auteurs russes , dont Tolstoï, Pouchkine, Dostoïevski, Gorki, des bibliothèques ukrainiennes.

Pendant ce temps, le régime néo-nazi de Kiev (soutenu par l’US-OTAN) a approuvé les écrits de Stepan Bandera ainsi que Mein Kampf d’Adolph Hitler . 

Zelensky a également trahi sa famille. Beaucoup de ses proches ont été victimes de l’holocauste nazi.

Ironie du sort, quelques jours avant son entrée en fonction, « il… a déposé des fleurs sur la tombe de son grand-père, Semyon Ivanovitch Zelensky , qui a combattu dans l’Armée rouge de l’Union soviétique pendant la Seconde Guerre mondiale ».

C’était le 9 mai – le jour de la Victoire en Ukraine – et un jour d’ « Action de Grâce », a-t-il écrit dans un post sur Facebook .

« [Semyon] a participé à toute la guerre et reste à jamais dans ma mémoire l’un de ces héros qui ont défendu l’Ukraine contre les nazis », a-t-il écrit. « Merci de faire en sorte que l’idéologie inhumaine du nazisme appartienne à jamais au passé.

Merci à ceux qui se sont battus contre le nazisme – et qui ont gagné. (cité dans le Washington Post , nous soulignons)

Haute trahison.

Mon grand-père : « un de ces héros qui ont défendu l’Ukraine contre les nazis ».

Quel menteur et criminel,

Parrainé par les États-Unis et l’Europe, Zelensky fait la promotion du nazisme en Ukraine .

Michel Chossudovsky , Global Research, 22 mai 2023

VIDÉO (sous-titrée en anglais) :

*** 

 

Lien vers l’article original en anglais :

Video: A Jewish-Russian Proxy President: Zelensky Transformed into a Nazi?, le 22 mai 2023

Silview Media et Global Research 20 mai 2023

Traduit par Maya pour Mondialisation.ca

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À propos de l’auteur

Michel Chossudovsky est un auteur primé, professeur d’économie (émérite) à l’Université d’Ottawa, fondateur et directeur du Centre de recherche sur la mondialisation (CRM), Montréal, rédacteur en chef de Global Research.

Il a entrepris des recherches sur le terrain en Amérique latine, en Asie, au Moyen-Orient, en Afrique subsaharienne et dans le Pacifique et a beaucoup écrit sur les économies des pays en développement en mettant l’accent sur la pauvreté et les inégalités sociales. Il a également entrepris des recherches en économie de la santé (Commission économique des Nations Unies pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPA), FNUAP, ACDI, OMS, gouvernement du Venezuela, John Hopkins International Journal of Health Services (1979, 1983)

Il est l’auteur de douze livres dont The Globalization of Poverty et The New World Order (2003) – La mondialisation de la pauvreté,  America’s « War on Terrorism » (2005) – Guerre et Mondialisation, The Globalization of War, America’s Long War against Humanity (2015).

Il collabore à l’Encyclopédie Britannica. Ses écrits ont été publiés dans plus de vingt langues. En 2014, il a reçu la médaille d’or du mérite de la République de Serbie pour ses écrits sur la guerre d’agression de l’OTAN contre la Yougoslavie. On peut le joindre à [email protected]

Voir en anglais : Michel Chossudovsky, Notice biographique

Articles de Michel Chossudovsky sur Global Research

Articles en français de Michel Chossudovsky sur Mondialisation.ca

 

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On nous aura donc littéralement présenté des preuves de l’existence d’extra-terrestres avant de nous ouvrir les clauses scandaleuses de Pfizer ! Le journalisme est-il mort et enterré pour que plus aucun professionnel de l’information n’ait le courage de confronter cette multinationale factuellement criminelle et ses contrats du même métal ?

Heureusement, de la charogne pourrissante du journalisme de grand chemin (ou «journalisme mainstream») émerge le réel Quatrième Pouvoir qu’est le Journalisme Citoyen. Oui par une campagne sans précédent la presse-voyou a agi de concert pour vendre l’inoculation d’un produit expérimental distribué par une multinationale criminelle à plus de cinq milliards d’êtres humains, oui les contrats de cette campagne ont été voilés du plus scandaleux secret en violation patente du droit du public à connaître la vérité, mais oui, enfin, le Journalisme Citoyen vient restaurer la Charte de Munich à son corps défendant : informer, informer et informer !

Nous faisons le point avec Maître Carlo Alberto Brusa, avocat pénaliste international et lanceur d’alerte qui a sacrifié une partie très significative de ses opportunités professionnelles dans le choix délibéré d’informer le public des graves malversations de Pfizer.

 

Coquille : Gilead a gagné 36% de valorisation environ pendant la période de promotion du remdesivir

 

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La visite en cours du président Bachar al-Assad et de son épouse en Chine n’est ni une visite protocolaire ni une visite de courtoisie. Elle doit être lue sous ses différents angles et ses nombreuses dimensions, en dépit de l’intérêt économique qui semble être le plus important pour nombre de commentateurs. Par conséquent, j’aborderai d’autres aspects des relations syro-chinoises dont l’importance ne suscite peut-être pas l’attention nécessaire des spécialistes. 

Il est vrai que la Chine donne la priorité à l’intérêt économique et au principe dit « gagnant-gagnant » comme le décrivent les analystes occidentaux, mais ils ignorent les aspects politiques, intellectuels et idéologiques de la politique étrangère chinoise. 

Concernant la Syrie, la Chine n’a pas caché sa position ferme et solidaire depuis le début de la guerre internationale sur la Syrie en 2011. Elle a opposé huit vetos au Conseil de sécurité pour soutenir la Syrie, ce qui est historiquement rare vu qu’elle avait jusqu’ici réservé son droit de veto aux questions concernant Taïwan et Hong Kong. Parmi les nombreuses raisons d’un tel comportement, nous retenons :

  1. La prise de conscience par la Chine que la guerre contre la Syrie est une guerre par procuration visant à renverser son régime politique pour le remplacer par un régime « fantoche » comme cela s’est produit dans de nombreux pays, dont la Libye et l’Irak, afin de consolider le régime hégémonique américano-anglo-saxon et de bloquer la voie à toute ascension et retour chinois sur la scène mondiale. 
  1. La Chine n’a pas caché sa crainte de la propagation de l’extrémisme religieux islamiste alimenté par les États-Unis et leurs alliés à travers des organisations telles que l’EIIL/Daech et le Front al-Nosra, ainsi que sa crainte de son impact sur les musulmans de Chine, notamment dans la région du Xinjiang. Une région où la Turquie a utilisé la carte des musulmans ouïghours, les a soutenus et leur a créé un émirat à Idleb au nord-ouest de la Syrie. De plus, la Chine a été exposée tous les ans aux campagnes de diffamation lancées par les Frères Musulmans d’obédience anglo-américaine à l’occasion de l’avènement du mois de Ramadan, dans le but de menacer sa sécurité nationale et de freiner son développement. Elle a donc pris conscience du fait que la lutte du peuple et du régime politique syriens contre l’extrémisme et le terrorisme est une question essentielle et fondamentale pour elle-même ; d’autant plus que la situation en Syrie se détériore et que ses effets négatifs s’étendront partout, y compris dans les régions chinoises. 
  1. Le Parti communiste chinois et le Parti socialiste du Baath (le mot Baath signifiant « Renaissance ») se rencontrent sur de nombreuses questions intellectuelles, politiques et idéologiques, ce qui constitue un facteur important pour les relations bilatérales et la politique étrangère des deux pays. En effet, les deux partis ont des visions communes face aux politiques hégémoniques mondiales ; tiennent au respect de la diversité culturelle et civilisationnelle ; rejettent les valeurs du néolibéralisme comme l’a souligné le président Al-Assad à maintes reprises ; insistent sur la souveraineté, l’indépendance et la non-ingérence dans les affaires intérieures des États, l’histoire de leurs deux peuples témoignant de leurs luttes contre le colonialisme sous ses formes anciennes et modernes. 

Partant de là, il est donc possible de bénéficier de l’expérience chinoise en tenant compte des réalités et des spécificités syriennes. D’ailleurs, les Chinois ont toujours souligné que leur expérience n’était pas destinée à l’exportation, mais à en tirer des leçons consistant à ne pas mêler idéologie et économie, à empêcher le capital de contrôler l’État pour ne pas reproduire le modèle américain où les entreprises dirigent l’État, à stopper et à combattre la corruption qu’ils considèrent comme un danger pouvant entraîner des ravages dans le corps de l’État et de la société. Pour résumer, je dirai que la longue expérience du Parti communiste chinois se résume à deux idées générales : réviser et corriger, agir plus que dire. 

Les Chinois n’ont jamais caché leur admiration pour la diversité culturelle et religieuse de la Syrie ni pour la capacité des Syriens à maintenir une grande tolérance et une importante solidarité sociales tout en rejetant tous les projets extrémistes sectaires ou ethniques, dont le projet sur lequel travaillent les États-Unis d’Amérique et ses alliés occidentaux. Un projet qui visait et qui vise toujours la destruction de la structure et du modèle de la société syrienne, en la démembrant et en y créant des entités belligérantes racistes et sectaires, contraires à l’esprit syrien. 

À cette diversité qui constitue un important facteur commun aux deux nations, il faudrait ajouter le facteur de la langue arabe, étant donné que la Chine et ses universités s’efforcent d’augmenter le nombre des étudiants arabophones. Ce qui implique que la Syrie en fasse autant pour l’enseignement de la langue chinoise, afin de renforcer les échanges culturels entre les deux peuples. 

Les analystes déclarent souvent que la Syrie n’est pas importante pour l’économie chinoise, car le marché syrien est petit et peu convoité par les entreprises chinoises. C’est vrai. Mais l’importance de la Syrie pour la Chine réside plutôt dans son rôle géopolitique et sa situation géographique. Une importance confirmée par la visite officielle du ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, le 17 juillet 2021 pour féliciter le président Bachar al-Assad de sa réélection (lequel prêtait serment ce même jour ; NdT), suivie d’un message de félicitations du président chinois Xi Jinping, dans lequel il affirmait le ferme soutien de la Chine à la Syrie dans sa lutte contre les ingérences étrangères, ainsi que sa disposition à fournir toute l’aide possible à cet égard. 

Une approche chinoise manifeste par son insistance continue sur la nécessité de lever les sanctions contre le peuple syrien, par son soutien au combat de la Syrie contre le terrorisme, par son initiative en faveur d’une solution politique garantissant la souveraineté, l’indépendance, l’intégrité territoriale, l’autodétermination et le dialogue entre Syriens.

Il ne fait aucun doute que le rôle croissant de la Chine dans la région du Moyen-Orient a été remarquable en ce qui concerne la réconciliation irano-saoudienne, le retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe, l’avancée du processus de réconciliation syro-saoudien et la réconciliation syro-arabe, laquelle est cependant contrecarrée par une évidente escalade américaine fondée sur le chaos, la poursuite de l’occupation et le pillage des richesses. Une scène qui témoigne de deux tendances opposées : l’une américano-occidentale interdisant calme et stabilité partout où cela est possible, l’autre chinoise œuvrant inlassablement à  pousser vers la paix, la stabilité et le développement ; tendance dont les pays et les peuples de la région ont besoin. 

Compte tenu de la détérioration de sa situation économique en raison du blocus et des sanctions, la Syrie compte beaucoup sur l’aide de la Chine dans deux domaines : le domaine humanitaire qui nécessite davantage de soutien ; le domaine économique qui nécessite la confirmation des projets stratégiques convenus lors de la visite de M. Wang Yi à Damas en 2021, projets dont la mise en œuvre a été empêchée par le blocus et les sanctions américaines. 

C’est pourquoi je crois que les hésitations chinoises sont terminées et que la visite du président Al-Assad mènera vers une plus importante implication de la Chine pour soutenir l’économie syrienne dans le cadre de sa vision du projet « Belt & Road », d’autant plus que cette visite intervient une semaine après l’annonce américaine du Corridor économique Inde-Moyen-Orient-Europe (IMEC) puisque, comme le disent certains experts, les ports syriens sont d’une grande importance face au port de Haïfa en Palestine occupée. 

Dans tous les cas, la visite du président Al-Assad en Chine est très importante. Elle posera les bases des relations futures entre les deux pays et dissipera les hésitations des Chinois, car la partie qui se joue contre la Chine et son projet mondial est désormais à découvert et que les dirigeants syriens et chinois connaissent le proverbe chinois qui dit : « Si tu veux jouer, tu dois connaître les règles du jeu et son timing ». 

Reste l’autre dimension, celle de l’ombre noire des États-Unis d’Amérique qui veulent continuer à occuper la Syrie et à propos desquels le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a été très éloquent lorsqu’il a évoqué la pensée chinoise concernant le retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe : « Lorsque l’ombre des États-Unis recule, la lumière de la paix se répand ». 

Nous sommes optimistes quant à la visite du président Al-Assad à Pékin car elle contribuera à entreprendre l’élimination de l’ombre noire sous un soleil qui contribuera à installer la paix et la stabilité en Syrie et dans la région. 

Dr. Bassam Abou Abdallah

2023/09/21

Traduction par Mouna Alno-Nakhal pour Mondialisation.ca

Source : Al-watan (Syrie)

[ ! الرئيس الأسد في بكين.. ظل أميركا وضوء السلام ]

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M. Bassam Abou Abdallah est Professeur de relations internationales à l’Université de Damas

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Le dernier conflit en cours au Karabakh s’est achevé environ 24 heures après avoir commencé, lorsque les “autorités” régionales autoproclamées ont accepté un cessez-le-feunégocié par la Russie. Les efforts du gouvernement arménien, du lobby de la diaspora basée aux États-Unis et de leurs partisans en ligne – dont beaucoup sont issus de la communauté des médias alternatifs (AMC) et sont devenus célèbres pour leur opposition à l’impérialisme – pour faire pression sur l’Amérique afin qu’elle déclare la guerre à l’Azerbaïdjan sous un prétexte de type libyen n’ont servi à rien. La stabilité est donc revenue dans le Caucase du Sud

Bien que les combats n’aient duré qu’une journée, ils vont modifier la perception qu’ont les principaux acteurs les uns des autres. Pour commencer, les Arméniens moyens estiment – à tort ou à raison – que le premier ministre Pashinyan a “trahi” la cause de leur pays au Karabakh, qui a toujours été universellement reconnu comme une terre azérie. Cela pourrait conduire à une agitation antigouvernementale accrue qui pourrait à son tour déstabiliser davantage son emprise sur le pouvoir, déjà incertaine. Une révolution de couleur et/ou un coup d’État militaire ne sont donc pas à exclure.

Deuxièmement, il est peu probable que ces mêmes Arméniens moyens soient reconnaissants à la Russie d’avoir une fois de plus sauvé leurs forces d’occupation en Azerbaïdjan grâce au deuxième cessez-le-feu qu’elle a négocié en trois ans, en raison du déluge de propagande anti-russe auquel ils ont été exposés depuis l’arrivée au pouvoir de Pashinyan. Leurs diasporas ultranationalistes basées en France et aux États-Unis leur ont fait subir un lavage de cerveau par l’intermédiaire des “ONG”, les incitant à blâmer à tort Moscou pour l’échec de leur projet impérial-revanchiste en Azerbaïdjan.

Ce fact-checking concis cite des sources officielles du Premier ministre arménien, des sites web de l’OTSC et de l’ONU pour prouver que le Kremlin n’a jamais eu l’obligation de protéger les forces d’occupation en Azerbaïdjan. Malgré cela, des années “d’infox” ont malheureusement convaincu de nombreuses personnes que la Russie n’est soi-disant plus un allié militaire fiable, ce qui explique pourquoi l’Arménie devrait continuer à dériver vers l’ouest quoi qu’il arrive. La troisième perception qui sera affectée par ce dernier conflit est naturellement celle de la Russie, comme nous venons de l’expliquer.

Ses décideurs politiques ont vu comment la dernière série de combats a été précédée par le pivot de facto de Pashinyan vers l’Occident et par le fait qu’il a publiquement jeté leur pays sous le bus dans la poursuite de cet objectif géopolitique. Erevan n’a finalement pas réussi à convaincre l’Occident d’intervenir militairement pour le soutenir, ce qui a toujours été un fantasme politique, mais Moscou n’oubliera pas ce que son allié nominal a essayé de faire. Il en va de même pour la perception qu’a la Russie de son réseau d’influence mondial, dont tous les agents seront désormais considérés comme des mandataires de l’Occident.

Tout comme la Russie a été déçue par le gouvernement arménien, son réseau d’influence mondial et leurs partisans en ligne, la quatrième perception qui a été remodelée par le dernier conflit est celle que l’Azerbaïdjan a de l’Occident. Bakou a tenté de cultiver des liens mutuellement bénéfiques avec le bloc occidental pendant des décennies, mais tous ces pays se sont unis contre lui en l’espace de quelques heures. Ils ont condamné l’opération antiterroriste, exigé son arrêt immédiat et certains ont même brandi la menace de sanctions.

L’Azerbaïdjan avait auparavant supposé qu’il serait au moins neutre au cas où de nouveaux combats éclateraient, étant donné que son pays a aidé l’Occident à se diversifier et à se défaire de sa dépendance disproportionnée à l’égard de l’énergie russe au cours des 18 derniers mois. Cette attente était raisonnable puisqu’elle reposait sur des intérêts nationaux objectifs, mais elle ne tenait pas compte de la mesure dans laquelle les agents d’influence arméniens ont pénétré les cercles de décision occidentaux avec leurs discours sur la “défense des valeurs” et la “prévention du génocide“.

C’est précisément parce que la plupart des décideurs politiques occidentaux sont des idéologues libéraux-mondialistes qu’ils ont sanctionné la Russie en premier lieu, bien que ce pays ait été leur principal fournisseur d’énergie avant février 2022, ce qui explique pourquoi ils ont été si facilement trompés par les récits de désinformation susmentionnés de l’Arménie. En fin de compte, l’Occident a risqué une fois de plus de sacrifier ses intérêts nationaux/énergétiques objectifs pour faire avancer ses intérêts idéologiques, bien que le dernier conflit ait pris fin avant que des sanctions ne puissent être imposées.

Néanmoins, le ralliement instantané de l’Occident à l’Arménie et la condamnation coordonnée de l’Azerbaïdjan n’ont échappé ni aux responsables politiques azéris ni à leurs alliés turcs. Tous deux ont constaté la rapidité avec laquelle le bloc occidental s’est uni pour s’opposer à l’opération antiterroriste, ce qui leur a montré que l’on ne peut jamais vraiment compter sur l’Occident. En conséquence, la cinquième et dernière perception qui sera affectée par ce dernier conflit est que ces deux pays et la Russie réalisent maintenant que l’un et l’autre sont plus fiables que ce que l’on pensait auparavant.

Ni le gouvernement azerbaïdjanais, ni le lobby de sa diaspora basée en Occident, ni ses partisans en ligne, ni leurs équivalents turcs n’ont jamais agité l’Amérique pour qu’elle déclare la guerre à la Russie, que ce soit dans le contexte des trois conflits du Karabagh ou dans celui de la guerre par procuration que se livrent actuellement l’OTAN et la Russie. En revanche, le gouvernement arménien, sa diaspora basée aux États-Unis et leurs partisans en ligne (y compris de nombreux membres de la Communauté des Médias Alternatifs) ont mené une campagne de désinformation coordonnée qui risquait de justifier une guerre contre la Russie par erreur de calcul.

Cela a laissé une forte impression sur les décideurs politiques russes qui ne sera pas oubliée, tout comme la réaffirmation officielle par leur pays de l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan pendant le dernier conflit du Karabakh a laissé une impression tout aussi forte sur les décideurs politiques azerbaïdjanais et turcs. On s’attend donc à ce que ces trois pays, et peut-être l’Iran, qui est anti-occidental jusqu’à la moelle et qui avait précédemment condamné les exercices conjoints de l’Arménie et des États-Unis, étendent leur coopération et accélèrent ainsi les processus multipolaires régionaux.

Ensemble, ces nouvelles perceptions auront pour effet combiné de révolutionner le Caucase du Sud. La Russie, l’Azerbaïdjan, la Turquie et peut-être l’Iran devraient tous rationaliser des corridors géoéconomiques qui changeront la donne, tandis que l’Arménie se retranchera probablement davantage dans l’isolement qu’elle s’est imposé. Erevan pourrait profiter de la manne qui s’annonce dans la région en débloquant simplement le commerce sur son territoire, comme elle a accepté de le faire dans le cadre du cessez-le-feu de novembre 2020, bien que cela nécessite un gouvernement véritablement multipolaire pour être mis en œuvre.

C’est là que réside le défi, car les événements de ces trois dernières années ont rendu l’Arménien moyen très sensible aux récits de division et de domination inventés par l’Occident, qui utilisent les différences ethniques, religieuses et politiques comme arme pour monter les gens contre leurs voisins. Il sera donc extrêmement difficile pour un gouvernement véritablement multipolaire de voir le jour en Arménie dans un avenir proche, car la présence continue des “ONG” et le choc de la perte de deux guerres consécutives entretiendront le ressentiment.

C’est pourquoi il faudra probablement attendre un certain temps avant que l’Arménie n’élise au pouvoir un homme politique pragmatique qui sortira son pays de l’isolement qu’il s’est imposé et qui est encouragé par l’Occident, la période intérimaire (dont la durée est actuellement indéterminée) étant caractérisée par une pauvreté et une instabilité accrues. Les Arméniens qui se soucient sincèrement de leurs compatriotes et de leur pays devraient donc prendre l’initiative d’aider à modifier positivement les perceptions dans le sens nécessaire à la réintégration du pays dans sa région.

Andrew Korybko

 

Article original en anglais : The Last Karabakh Conflict Will Reshape All Key Players’ Perceptions Of One Another, le 20 septembre 2023.

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

 

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La “phase Biden” de la guerre en Ukraine commence

septembre 21st, 2023 by M. K. Bhadrakumar

Photo : Des missiles de croisière à longue portée fournis par le Royaume-Uni et la France frappent la flotte russe de la mer Noire dans son port d’attache de Sébastopol, 13 septembre 2023.

La guerre terrestre en Ukraine est arrivée à son terme, une nouvelle phase commence. Même les partisans inconditionnels de l’Ukraine dans les médias occidentaux et les groupes de réflexion admettent qu’une victoire militaire sur la Russie est impossible et qu’une libération du territoire sous contrôle russe est bien au-delà des capacités de Kiev.

D’où l’ingéniosité de l’administration Biden qui a exploré le plan B en conseillant à Kiev d’être réaliste quant à la perte de territoires et de rechercher pragmatiquement le dialogue avec Moscou. Tel est le message amer que le secrétaire d’État américain Antony Blinken a récemment transmis en personne à Kiev.

Mais la réaction caustique du président Zelensky dans une interview accordée au magazine The Economist est révélatrice. Il a répliqué que les dirigeants occidentaux continuaient à tenir de beaux discours, s’engageant à soutenir l’Ukraine “aussi longtemps qu’il le faudra” (le mantra de Biden), mais lui, Zelensky, a détecté un changement d’humeur chez certains de ses partenaires : “J’ai cette intuition, je lis, j’entends et je vois dans leurs yeux [lorsqu’ils disent] “nous serons toujours avec vous”. Mais je vois qu’il ou elle n’est pas là, pas avec nous“. Il est certain que Zelensky lit bien le langage corporel, car en l’absence d’un succès militaire écrasant à brève échéance, le soutien de l’Occident à l’Ukraine est limité dans le temps.

Zelensky sait qu’il sera difficile de maintenir le soutien occidental. Il espère cependant que l’Union européenne, à défaut des Américains, continuera au moins à fournir de l’aide et qu’elle ouvrira des négociations sur le processus d’adhésion de l’Ukraine, peut-être même lors de son sommet de décembre. Mais il a également brandi la menace voilée d’une menace terroriste pour l’Europe, avertissant que ce ne serait pas une “bonne histoire” pour l’Europe si elle devait “pousser ce peuple [d’Ukraine] dans ses derniers retranchements“. Jusqu’à présent, ces menaces inquiétantes ont été atténuées, émanant d’activistes de bas rang de la frange fasciste de Bandera.

Mais l’Europe a aussi ses limites. Les stocks d’armes occidentaux sont épuisés et l’Ukraine est un puits sans fond. Plus important encore, il n’est pas certain que la poursuite des livraisons fasse la moindre différence dans une guerre par procuration qui ne peut être gagnée. En outre, les économies européennes sont dans le marasme, la récession en Allemagne pourrait se transformer en dépression, avec les conséquences profondes de la “désindustrialisation“.

En d’autres termes, la visite de Zelensky à la Maison Blanche dans les prochains jours sera déterminante. L’administration Biden est d’humeur sombre, estimant que cette guerre par procuration entrave la mise en œuvre d’une stratégie indo-pacifique à part entière contre la Chine. Pourtant, lors d’une apparition dans l’émission This Week sur ABC, Blinken a explicitement déclaré pour la première fois que les États-Unis ne s’opposeraient pas à ce que l’Ukraine utilise des missiles à plus longue portée fournis par les États-Unis pour attaquer en profondeur le territoire russe, une initiative que Moscou a précédemment qualifiée de “ligne rouge“, ce qui ferait de Washington une partie directe du conflit.

Le célèbre historien militaire américain, penseur stratégique et vétéran du combat, le colonel (retraité) Douglas MacGregor (qui a servi de conseiller au Pentagone pendant l’administration Trump), est prémonitoire lorsqu’il dit qu’une nouvelle “phase de la guerre de Biden” est sur le point de commencer. En d’autres termes, les forces terrestres étant épuisées, l’accent sera désormais mis sur les armes de frappe à longue portée telles que le Storm Shadow, le Taurus, les missiles à longue portée ATACMS, etc.

Les États-Unis envisagent d’envoyer des missiles à longue portée ATACMS, que l’Ukraine réclame depuis longtemps et qui ont la capacité de frapper profondément à l’intérieur du territoire russe. L’aspect le plus provocateur est que les plateformes de reconnaissance de l’OTAN, avec ou sans pilote, seront utilisées dans ces opérations, faisant des États-Unis un co-belligérant virtuel.

La Russie a fait preuve de retenue en s’attaquant à la source de ces capacités ennemies, mais personne ne sait combien de temps cette retenue durera. En réponse à une question sur la façon dont Washington verrait les attaques sur le territoire russe avec des armes et des technologies américaines, Blinken a affirmé que le nombre croissant d’attaques sur le territoire russe par des drones ukrainiens concernait “la façon dont ils [les Ukrainiens] vont défendre leur territoire et dont ils s’efforcent de reprendre ce qui leur a été confisqué. Notre rôle [celui des États-Unis], comme celui des dizaines d’autres pays qui les soutiennent, est de les aider à y parvenir“.

La Russie n’acceptera pas une escalade aussi effrontée, d’autant plus que ces systèmes d’armes avancés utilisés pour attaquer la Russie sont en fait pilotés par du personnel de l’OTAN – des contractants, d’anciens militaires entraînés ou même des officiers en service. Le président Poutine a déclaré aux médias vendredi que “nous avons détecté des mercenaires et des instructeurs étrangers à la fois sur le champ de bataille et dans les unités où se déroule l’entraînement. Je pense qu’hier ou avant-hier, quelqu’un a encore été capturé“.

Le calcul des États-Unis est qu’à un moment donné, la Russie sera contrainte de négocier et qu’il s’ensuivra un conflit gelé dans lequel les alliés de l’OTAN conserveront la possibilité de poursuivre le renforcement militaire de l’Ukraine et le processus menant à son adhésion à l’Alliance atlantique, ce qui permettra à l’administration Biden de se concentrer sur l’Indo-Pacifique.

Cependant, la Russie ne se contentera pas d’un “conflit gelé” qui est loin d’atteindre les objectifs de démilitarisation et de dénazification de l’Ukraine qui sont les objectifs clés de son opération militaire spéciale.

Face à cette nouvelle phase de la guerre par procuration, la forme que prendront les représailles russes reste à déterminer. Il pourrait y avoir de multiples façons sans que la Russie n’attaque directement les territoires de l’OTAN ou n’utilise d’armes nucléaires (à moins que les États-Unis n’organisent une attaque nucléaire – dont les chances sont nulles à l’heure actuelle).

D’ores et déjà, il est possible d’envisager la reprise potentielle de la coopération militaro-technique entre la Russie et la RPDC (y compris, éventuellement, la technologie des missiles balistiques intercontinentaux) comme une conséquence naturelle de la politique agressive des États-Unis à l’égard de la Russie et de leur soutien à l’Ukraine, tout autant que de la situation internationale actuelle. Le fait est qu’aujourd’hui, il s’agit de la RPDC ; demain, ce pourrait être l’Iran, Cuba ou le Venezuela – ce que le colonel MacGregor appelle “l’escalade horizontale“. La situation en Ukraine est désormais liée aux problèmes de la péninsule coréenne et de Taïwan.

Le ministre de la défense, Sergey Shoigu, a déclaré mercredi à la télévision d’État que la Russie n’avait “pas d’autre choix” que de remporter une victoire dans son opération militaire spéciale et qu’elle continuerait à progresser dans sa mission clé consistant à faucher les équipements et le personnel de l’ennemi. Cela laisse supposer que la guerre d’usure va encore s’intensifier, tandis que la stratégie globale pourrait s’orienter vers une victoire militaire totale.

L’armée ukrainienne manque cruellement de main-d’œuvre. Rien qu’au cours de la “contre-offensive” de 15 semaines, plus de 71 000 soldats ukrainiens ont été tués. Il est question que Kiev cherche à rapatrier ses ressortissants en âge de servir dans l’armée parmi les réfugiés en Europe. D’autre part, dans l’attente d’un conflit prolongé, la mobilisation en Russie se poursuit.

Poutine a révélé vendredi que 300 000 personnes se sont portées volontaires et ont signé des contrats pour rejoindre les forces armées et que de nouvelles unités sont en cours de formation, équipées de types d’armes et d’équipements avancés, “et certaines d’entre elles sont déjà équipées à 85-90%“.

Il est fort probable qu’une fois que la “contre-offensive” ukrainienne se sera soldée par un échec massif dans quelques semaines, les forces russes lanceront une offensive de grande envergure. Il est même envisageable que les forces russes traversent le Dniepr et prennent le contrôle d’Odessa et du littoral menant à la frontière roumaine, d’où l’OTAN a lancé des attaques contre la Crimée. Qu’on ne s’y trompe pas : pour l’axe anglo-américain, l’encerclement de la Russie dans la mer Noire est toujours resté une priorité absolue.

M. K. Bhadrakumar

 

Article original en anglais : ‘Biden’s phase’ of Ukraine war is beginning, Indian Punchline, le 17 septembre 2023

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

La nourriture de demain

septembre 21st, 2023 by Patrick Vesin

La question de l’alimentation du futur n’est pas un sujet nouveau.

L’utilisation des pesticides en agriculture et ses effets sur la santé est un sujet qui se pose depuis de nombreuses années et qui continue à susciter  beaucoup d’inquiétudes. On retrouve d’ailleurs cet étonnant énoncé… sur le site du gouvernement du Québec : « Utiliser des pesticides comporte des risques pour la santé et l’environnement. Ces produits doivent être considérés comme une solution de dernier recours.» (1)

Une agriculture intensive toute puissante                                                                                                            

Malgré les risques reconnus, la fin des pesticides ne semble pas être pour demain, du moins au Canada. En effet, en 2021 Santé Canada voulait autoriser plus de pesticide glyphosate sur des aliments. Certains se sont d’ailleurs interrogés sur la pression faite par l’industrie agricole et agrochimique dans la modification des normes en environnement ou dans les aliments. (2)

On notera que la situation est critique aussi bien pour les consommateurs, qui consomment des produits contaminés par des produits chimiques dangereux (ce qui pourrait expliquer la hausse des cancers, de l’autisme, etc.)… que pour les producteurs, qui font face à des maladies graves comme des cancers suite à l’utilisation desdits produits. (3)

Les OGM : une alternative aux produits chimiques?

À cela s’ajoute le débat sur l’alimentation OGM qui pose des questions pour le futur.

Selon Santé Canada, « les techniques de modification génétique ont été utilisées pour produire des cultures qui résistent aux maladies et aux ravageurs, qui détruisent les cultures, tolèrent les herbicides utilisés pour tuer les mauvaises herbes, retardent davantage le processus de maturation afin de permettre le transport sur de longues distances et survivent plus facilement à des conditions de sècheresse aux endroits où l’eau est rare. Le premier animal génétiquement modifié, le saumon AquAdvantage, a été approuvé pour la vente en 2016. » (4)

Dans une publication du Gouvernement du Québec, la question des risques potentiels associés à la consommation d’aliments avec OGM est abordée. On y apprend que l’utilisation des OGM soulève certaines inquiétudes quant aux risques potentiels qu’ils peuvent présenter pour la santé. Mais l’Organisation mondiale de la santé (OMS) considère que les aliments avec OGM présentent les mêmes risques pour la santé que les aliments classiques. Toutefois, il est indiqué dans la publication qu’il faut rester attentif aux impacts potentiels à long terme sur la santé. (5)

Il y a de quoi s’interroger : quels seront effectivement les impacts réels à long terme des OGM ? Y aura-t-il des effets secondaires indésirables ? Ne joue-t-on pas aux apprentis sorciers en autorisant la distribution d’aliments génétiquement modifiés alors que l’on ne connait pas encore leurs impacts à long terme?

Ce qui semble certain, c’est qu’ils ne disparaitront pas demain matin de notre alimentation quotidienne.

Le bio comme alternative à l’agriculture intensive et aux OGM?

Du coup, en dépit d’un silence médiatique assourdissant (très rares sont les articles qui traitent de cette problématique), les produits biologiques (6) ont de plus en plus la cote et  prennent chaque jour davantage de place dans les rayons de nos épiceries afin de répondre à une demande grandissante.  Mais leur coût d’achat supérieur aux produits de l’industrie agroalimentaire classique peut être un frein réel à toute personne mettant en priorité la réalité de son portefeuille avant la santé. De plus, à moins d’aller dans un magasin spécialisé en aliments naturels et biologiques ou de se commander un panier bio auprès de certains organismes, ou de participer à des jardins communautaires, la variété de ces aliments demeure limitée dans les épiceries.

Et obstacle très réel, cela suppose un changement d’habitude alimentaire (prioriser certains aliments, laisser aller d’autres aliments) et comme tout le monde le sait, un changement d’habitude prend du temps avant de concrètement se réaliser. Le futur demeure néanmoins prometteur. Pensons par exemple à l’Institut national d’agriculture biologique (INAB) du Cégep de Victoriaville. (7) D’importants progrès dans la productivité de l’agriculture biologique sont tout à fait possibles, il n’y a qu’à penser aux tomates de Pascal Poot qui « a développé une méthode qui lui permet aujourd’hui de cultiver et de sélectionner quelques 400 variétés de tomates bio sans arrosage ni utilisation de produits phytosanitaires. » (8)

Des solutions naturelles, qui respectent l’évolution naturelle, existent donc pour augmenter les rendements et permettre de nourrir sainement une population en croissance. Cependant, la voie choisie par l’industrie agroalimentaire est radicalement différente. Ainsi sont apparus récemment de nouvelles possibilités d’alimentation : insectes, impression alimentaire 3D, œuf sans poule, colle à viande, chair humaine, etc.

Les insectes

Ils sont considérés comme une piste d’avenir pour l’alimentation dans le monde, tant pour l’alimentation humaine que pour l’alimentation des animaux d’élevage. Il s’agit de substituer une partie de la  consommation des protéines animales classiques par des protéines d’insectes. (9)

Il est avancé que manger des insectes est un moyen simple pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. (10)

Cependant, se pose la question de la sécurité d’une telle alimentation. Est-ce que la nourriture donnée aux insectes sera sécuritaire ? (11)

Puis celle des allergies alimentaires : les insectes pourraient être allergènes pour certaines personnes, comme le sont par exemple les arachides ou d’autres types d’aliments.

Mais une véritable interrogation a trait à un composé que contiennent les insectes : la chitine. Une étude de 2017 affirme ainsi que « Les chitines et les chitinases exogènes provoquent des maladies auto-immunes et génèrent un déluge de cytokines inflammatoires qui endommagent les organes (asthme, dermatite atopique, etc.) et, dans des situations persistantes, conduisent à la mort (sclérose en plaques, lupus érythromateux disséminé (LED), cancer, etc.) ». (12)

Il apparait donc que des études plus approfondies mériteraient d’être faites sur la chitine. Malheureusement, ce n’est pas ce qui est fait, puisque l’Union européenne vient d’autoriser la poudre d’insectes dans la nourriture industrielle. (13)

Bientôt au Canada?

L’impression 3D alimentaire utilisant des ingrédients frais comme matière première                                                                                                                  

Le principe est de créer votre steak à partir de cellules, puis de les cultiver jusqu’à la production d’une « authentique » tranche de viande. Les deux principaux arguments en faveur de cette « solution » sont de mettre fin à la cruauté animale et de réduire la pollution.

S’agit-il d’une technologie d’avenir? En tout cas, les cuisiniers traditionnels pensent que cela ne remplacera jamais la cuisine traditionnelle. (14)

Les œufs sans poule

Bill Gates a investi dans une nouvelle idée appelée Faux OEufs ! Idée liée, selon lui, à la surpopulation et au changement climatique…

L’œuf végétal, pondu par la société américaine Hampton Creek Foods, une nouveauté alimentaire, fait beaucoup parler d’elle. « La préparation à base de plantes, notamment de sorgho reproduit goût, texture, couleur et surtout propriétés émulsifiantes de l’aliment. »

Certains y voient une solution éthique et durable face aux nombreux travers de l’industrie volaillère, quand d’autres dénoncent une lubie scientifique aberrante. On notera que ces « œufs » d’un nouveau genre sont distribués aux États-Unis par Whole Foods Markets, une chaîne « spécialisée dans les aliments biologiques… » (15)

La colle à viande qui ne fait l’objet d’aucune réglementation.

Les industriels fabriquent vos rôtis avec des chutes de viande sans vous le préciser.  « Avec cette méthode, on peut ajouter à la viande des bas morceaux, les viscères ou la peau, qui normalement auraient fini dans la chair à saucisse (!) ou avec les déchets. » (16)

Manger de la chair humaine.

Ici la raison invoquée est de contrer le changement climatique. (17) (18)

Et comment arrive-t-on à rendre le cannibalisme, qui consiste à manger des humains décédés « naturellement », socialement et éthiquement acceptable ? En utilisant la fenêtre d’Overton. (19)

 

En conclusion

L’humanité est à la croisée des chemins. Derrière l’argument de pouvoir nourrir une population mondiale en croissance constante tout en limitant notre empreinte écologique, la « science » propose les OGM et de nouvelles « technologies » comme l’impression 3D. Mais veut-on vraiment aller dans cette direction ? Quelles sont les initiatives personnelles possibles et/ou locales autres que celles proposées ? Quels sont les choix qui s’offrent à nous ? Quels pourraient être  les effets à moyen ou long terme ?

Il est clair que mettre seulement l’emphase sur la productivité en évitant la question des effets à moyen et/ou long terme, risque de  nous amener dans un cul de sac sur le plan de la santé.

L’INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale) ne nous dit-il pas : « Par principe de précaution, il est en outre désormais recommandé de privilégier les produits issus d’une agriculture limitant l’apport en pesticides. » (20)

En 2013, le journal Le Soleil écrivait déjà : Le bio, « l’avenir de l’agriculture » (21)

Oui, en effet, l’agriculture biologique est définitivement une piste de solution pour l’avenir. Cela suppose qu’il sera probablement nécessaire de continuer la recherche dans ce domaine afin de voir comment augmenter sa productivité. (22)

Ce qui est certain est que nous devons toujours garder en mémoire cette réflexion de l’écrivain François Rabelais : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme. »

Patrick Vesin

 

Références

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L’important pour vendre une mauvaise idée, c’est de bien la présenter. Et les globalistes sont très forts à ce jeu-là. Au niveau des relations internationales, la fausse bonne idée, qui revient régulièrement sur le devant de la scène, est l’élargissement du Conseil de sécurité de l’ONU – au nom d’une plus grande représentativité ou comme dirait Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, maîtrisant avec un naturel non feint le vocable globaliste, pour qu’il soit plus « inclusif ».

Régulièrement, l’on entend parler de la soi-disant nécessité d’un élargissement de l’ONU. Habituellement, la Russie est plus réservée. Pour une raison difficilement saisissable, et le ministère des Affaires étrangères, et le porte-parole du Kremlin, semblent s’incliner finalement et soutenir l’idée elle-même. Et cela, alors que la Russie est en combat contre la globalisation. Pourquoi cherche-t-elle à en renforcer la légitimité et à affaiblir in fine sa position ?

Ainsi, Dmitri Poliansky, le premier vice-représentant de la Russie à l’ONU, déclare avec justesse que :

« Chacun comprend que la composition actuelle du Conseil de sécurité ne reflète pas le monde actuel, nous en parlons activement et plus activement que d’autres. »

Jusque-là, le constat est indiscutable. Le système des organes internationaux reflète le monde de l’après Seconde Guerre mondiale, quand l’URSS était un vainqueur et a pu dicter ses conditions, quand elle était en mesure d’influencer la ligne internationale. Pour cela, elle a gagné une guerre mondiale et a payé le prix de plus de 26,6 millions de personnes, dont plus de 8,6 millions de militaires.

La Russie, est-elle en mesure d’imposer un autre ordre international aujourd’hui ou de modifier à son avantage celui-ci ? Aujourd’hui, non. Pour cela, il va d’abord falloir gagner la guerre. L’on ne peut pas profiter des privilèges du vainqueur, tant que l’on n’a pas mené jusqu’au bout le chemin, qui mène à la victoire.

D’une certaine manière, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, l’a parfaitement reconnu : il n’y a pas de nouvel ordre mondial, bref le monde n’est pas par magie devenu multipolaire.

« Il est prématuré de parler de l’établissement d’un nouvel ordre mondial »

C’est ensuite que le bât blesse. Peskov de déclarer :

« beaucoup de pays pensent que le Conseil de sécurité de l’ONU doit devenir plus inclusif »

Et Poliansky de préciser :

« Nous pensons qu’il ne devrait pas inclure des pays occidentaux, mais plutôt des pays qui ont leur propre position sur de nombreuses questions, qui représentent les intérêts de la grande majorité de l’humanité. L’Inde et le Brésil ne suscitent pour nous aucun rejet, nous soutenons leur candidature. »

Donc la Russie soutient l’idée d’un élargissement du Conseil de sécurité de l’ONU, tout en comprenant que l’ONU est contrôlée par les Etats-Unis. Pour ceux qui ont un doute, il suffit de regarder le vote des résolutions à l’AG de l’ONU. Quand certains pays ont le courage de s’abstenir, la Russie estime, que cela est une grande victoire diplomatique, car ils subissent une pression très forte. Autrement dit, elle commence à cautionner le lancement d’un processus, dont elle n’aura pas la maîtrise du développement. Quant au Conseil de sécurité de l’ONU, si la Russie a le pouvoir de bloquer, grâce à son droit de veto, certaines résolutions, elle ne peut faire passer aucune de ses initiatives, qui porterait atteinte à l’intérêt atlantiste. En quoi l’élargissement va-t-il changer la donne ? En rien, c’est une illusion.

Une illusion, qui entraîne une autre question : avec qui élargir ? Imaginons que les Américains soutiennent une plus grande représentativité géographique, ils n’accepteront jamais une plus grande représentativité idéologique. Justement, parce que le monde multi-polaire n’est pas – à ce jour.

La Russie, va-t-elle faire entrer la Biélorussie, la Corée du Nord ou l’Iran ? Non, même si elle en avait la volonté, soyons réalistes, elle n’en a pas les moyens politiques. Quels sont ses véritables alliés ? Il serait bon de ne pas confondre les partenaires économiques et les alliés politiques. Ce n’est pas parce que des représentants de nombreux pays se promènent dans les Forums économiques en Russie avec leurs « plans de paix », qu’ils sont des alliés dans le combat qui se mène.

Dans quel pays, peut-on dire aujourd’hui, que la globalisation est réellement remise en cause par le pouvoir ? Certainement pas au Brésil ou en Inde, pour ce qui concerne les candidatures potentielles avancées. Même en Russie, la situation est loin d’être simple sur ce point. Je vous rappelle le sondage récemment publié par  l’institut de sondage Vstiom, selon lequel un tiers des élites politico-économiques russes soutient en gros la politique extérieure, un tiers demande des concessions et sont prêtes à payer (n’importe quel) prix et un tiers attend de voir qui va gagner (voir notre article ici).

N’ayons par ailleurs aucun doute, que le pas suivant celui de l’élargissement sera celui du renoncement au droit de veto.Techniquement, les Etats-Unis sont aptes à garantir par la majorité, et même à une majorité qualifiée, les intérêts atlantistes. Le droit de veto sera présenté comme non démocratique et la Russie n’aura comme rôle, que celui de légitimation d’une idéologie qu’elle est censée combattre.

Je me demande quel tiers soutient cette ligne d’élargissement du Conseil de sécurité de l’ONU et de dissolution du pouvoir russe ? … Bloquer l’idée d’un élargissement n’est pas tenir une politique d’isolement, ce dont ont une peur panique les élites russes, mais d’avoir une conscience froide et rationnelle de ses possibilités – à un moment donné. Si la Russie veut modifier l’ordre international, le rendre moins atlantiste, elle doit d’abord mettre en place les conditions nécessaires à cela : elle-même déglobaliser sa ligne politique et remporter une victoire militaire, qui permette de briser le pouvoir atlantiste.

Karine Bechet-Golovko

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Adieu au Karabakh: les leçons d’une tragédie

septembre 21st, 2023 by Observateur Continental

Il est désormais possible de dire avec certitude que la longue, sanglante et tragique histoire de la République non reconnue du Haut-Karabakh touche à sa fin logique: les Arméniens du Karabakh ont capitulé face à Bakou.

En conséquence de « l’opération de rétablissement de l’ordre constitutionnel », également appelée « opération antiterroriste limitée » menée par l’Azerbaïdjan, les forces armées arméniennes du Karabakh ont subi de lourdes pertes et un accord de cessez-le-feu a été conclu ainsi que sur la tenue de négociations officielles quant à l’avenir de ce territoire qui a tant souffert, à savoir: la réintégration du Karabakh dans le système du pouvoir azerbaïdjanais.

Les forces de maintien de la paix russes ont joué un rôle clé dans la réduction des tensions, la cessation du bain de sang et la protection de la population civile. Ils font tout, y compris au péril de leur propre vie, pour assurer la sécurité de la population civile arménienne, et des notes ont été envoyées aux forces militaires et aux autorités de l’Azerbaïdjan, selon lesquelles la Russie s’attend et espère fermement que Bakou garantira le respect des normes du droit humanitaire pour les civils.

Dans le cadre de « protestations » soigneusement orchestrées devant l’ambassade de Russie à Erevan, Moscou a été à plusieurs reprises accusé de ne pas avoir protégé le Karabakh, d’avoir trahi l’Arménie, d’avoir rompu les liens fraternels séculaires et de s’être vendu à Aliyev et Erdogan.

Pour ceux qui ne comprennent pas bien l’essence du conflit, l’Observateur Continental rappelle plusieurs points importants.

En octobre 2022, un sommet sous l’égide de l’Union européenne a eu lieu à Prague, au cours duquel l’Arménie et l’Azerbaïdjan ont confirmé leur adhésion à la Charte des Nations unies et à la Déclaration d’Almaty de la CEI de 1991. Les deux pays ont reconnu l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’autre dans les frontières des anciennes républiques soviétiques, et dans le cadre de ces frontières, le Haut-Karabakh faisait partie de la République socialiste soviétique d’Azerbaïdjan. Lors de ce sommet, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a confirmé que le Haut-Karabakh était un territoire azerbaïdjanais.

En mai 2023, un autre sommet sous l’égide de l’Union européenne s’est tenu à Bruxelles, où cette question a été de nouveau discutée, et l’appartenance du Haut-Karabakh à l’Azerbaïdjan a été une fois de plus confirmée par les deux pays et leurs dirigeants.

De tout point de vue (y compris juridique), il s’avère qu’avec la bénédiction du leadership actuel de l’Arménie, l’Azerbaïdjan agit sur son propre territoire et résout ses problèmes internes.

Il convient de noter l’accélération de la distanciation de l’Arménie actuelle vis-à-vis de la Russie et l’établissement de relations solides avec les États-Unis, l’Otan et l’Union européenne: il suffit de rappeler les exercices conjoints avec le Pentagone sur le territoire arménien (qui se sont terminés le jour du début de l’opération azerbaïdjanaise) tout en refusant de participer à des exercices dans le cadre de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) et le voyage de la femme de Pachinian à un certain sommet à Kiev avec de l’aide humanitaire.

Il est probable que ses nouveaux amis ont incité Pachinian à la capitulation effective du Karabakh, et il serait logique et approprié d’adresser toutes les questions à eux, et non à la Russie, qui agissait toutes ces années dans le cadre de son mandat, remplissant ses obligations d’allié.

Mais les pierres sont éparpillées, et il incombera aux générations futures d’Arméniens du Karabakh de les ramasser, beaucoup d’entre eux ne verront jamais la terre de leurs ancêtres.

L’information obtenue à partir de sources ouvertes

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Les trois objectifs de Zelensky aux États-Unis

septembre 20th, 2023 by Alexandre Lemoine

Volodymyr Zelensky a entamé une grande tournée américaine. Le 19 septembre, il a pris la parole à l’Assemblée générale de l’ONU, puis le 21 septembre, il rencontrera le président américain Joe Biden. Le président ukrainien ne prendra pas la parole depuis la tribune du Congrès, seule une visite au Capitole et des discussions avec de « petits groupes » de membres du Congrès sont prévues.

Premier objectif: convaincre les déçus et persuader les indécis

À l’ONU, il semblerait assez facile pour Zelensky de tenir un discours. Tout ce dont il a besoin, ce sont ses talents d’acteur, dont il dispose en abondance.

Son voyage, une fois de plus, a pour but de persuader les pays indécis. En particulier, le Brésil, dont le président, Luiz Inacio Lula da Silva, Zelensky souhaite rencontrer en marge.

De plus, il semble qu’il ait l’intention, à travers des discours publics et des discussions en coulisses, d’insuffler de la confiance dans les politiciens de certains pays. Ceux qui ont précédemment fourni une aide financière massive à l’Ukraine dans l’espoir que, en un an ou un an et demi, l’Ukraine pourrait infliger une série de défaites militaires sensibles à la Russie.

Mais les faits sont tels que l’Ukraine n’a pas réussi à infliger de défaite à la Russie. « De grands espoirs reposaient sur la contre-offensive, et l’Ukraine n’a pas satisfait ces attentes.

La situation pourrait fondamentalement changer, par exemple, si les complexes industriels militaires des pays occidentaux passaient en mode de mobilisation. Mais cela aurait dû être fait il y a environ un an pour que ces complexes puissent produire beaucoup plus d’armes et de munitions par rapport au niveau actuel. Alors, l’Ukraine aurait eu une chance.

Cependant, une telle manœuvre de Zelensky semblera peu convaincante, surtout sachant qu’il y a beaucoup de pays à l’ONU qui perçoivent le comportement des autorités actuelles de l’Ukraine comme provocateur et irresponsable. Par conséquent, Zelensky ne recevra certainement rien de plus que des applaudissements rituels ici.

Deuxième objectif: demander de l’argent

L’objectif principal du président ukrainien n’est pas la partie onusienne de la tournée mais américaine, les rencontres avec les sénateurs et Biden. La visite de Zelensky à Washington « a lieu à un moment critique pour son alliance avec les États-Unis », souligne le média américain The Hill. « Les leaders républicains au Congrès ont des opinions divergentes sur la manière de fournir davantage d’aide militaire et humanitaire à ce pays », note la publication.

Les États-Unis ont déjà alloué environ 113 milliards de dollars à l’Ukraine, et Biden demande 24 milliards de plus pour le prochain exercice fiscal. Cependant, les membres du Congrès sont réticents à satisfaire cette demande. Le fait est que les républicains veulent canaliser toute l’aide à l’Ukraine à travers un projet de loi distinct, plutôt que de l’adopter en bloc avec d’autres questions gouvernementales urgentes.

Si cette approche est adoptée, elle retardera sans aucun doute la procédure d’adoption de la loi allouant des fonds à Kiev, ce que souhaitent les républicains, dont les électeurs sont extrêmement sceptiques quant à la poursuite du soutien à l’Ukraine.

« De plus en plus de législateurs républicains remettent en question l’aide américaine supplémentaire à la lumière de la lente et infructueuse contre-offensive de Kiev », écrit Fox News.

Pour obtenir des fonds de ses tuteurs occidentaux, Zelensky doit accomplir toute une série de tâches.

Premièrement, prouver que ces fonds ne seront pas détournés.

Deuxièmement, Zelensky doit prouver que cet argent sera pour les États-Unis un investissement et non une charité. Il doit montrer un semblant de succès. Ces succès seront les légères avancées des troupes ukrainiennes, ainsi que les frappes en territoire russe.

Enfin, troisièmement, dans son jeu d’acteur Zelensky ne doit pas être grossier. « Au cours de son voyage aux États-Unis, Zelensky demandera plus d’aide et remerciera tout le monde », est convaincu le New York Times.

Biden laisse aussi entendre qu’il ne faut pas être insolent. « J’espère que nous ne soulèverons plus la question de savoir si l’Ukraine est attendue à l’Otan. Elle y entrera certainement… Tout cela est une question de quelques mois », cite CBS News le président américain.

Troisième objectif: éviter toute allusion aux négociations de paix

Ces « quelques mois » peuvent être interprétés de différentes manières. Ils peuvent être vus comme une tentative de retarder la discussion sur l’intégration à l’Otan pendant un certain temps, pour ensuite la retarder à nouveau. Ou ils peuvent être perçus comme un signal à Moscou que les États-Unis sont prêts à l’escalade, un signal qui fait partie de la stratégie actuelle de l’administration américaine pour sortir du conflit ukrainien.

Ils doivent prolonger l’agonie de Kiev pendant un an. Pour que Biden ne soit pas accusé d’une deuxième défaite consécutive des États-Unis après l’Afghanistan. Et pour mener des pourparlers avec Moscou, une volonté de tels pourparlers de la part de la Russie est nécessaire. Cependant, aucune volonté n’est visible en ce sens.

Pour forcer la Russie à des négociations sur le gel du conflit, les États-Unis doivent, d’une part, convaincre Moscou de leur disposition à l’escalade. Et d’autre part, faire en sorte que Zelensky au moins montre à la Russie sa volonté de faire certaines concessions.

Cependant, les chances de pousser la Russie dans un piège des négociations sont minimes. Avant tout en raison de l’obstination de Zelensky lui-même. Pour des raisons politiques internes, il refuse même de parler de négociations, ce qu’il a de nouveau confirmé dans une interview citée par CBS News. Il est important pour Zelensky d’éviter autant que possible de discuter de ce sujet.

Alexandre Lemoine

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Le 1er septembre dernier, le Conseil national de l’ordre des médecins a prononcé une interdiction d’exercer la médecine à l’encontre du Pr Henri Joyeux(1).

Cette sanction commence à partir du 1er janvier 2024.

Il ne s’agit pas d’une radiation.

Le Pr Joyeux est à la retraite depuis longtemps. C’est pour cela qu’il a pu affirmer dans les médias “comme je n’exerce plus, cela ne change rien à ma vie, je reste joyeux !(2)

L’Ordre règne par la terreur sur les médecins

Mais cette condamnation n’est pas que pour lui.Elle vise à servir d’avertissement à tout médecin qui oserait aller à l’encontre de la doxa médicale officielle.

Elle s’ajoute à une longue série de décisions de l’Ordre contre ses médecins(2).

Et, une fois de plus, cette décision est profondément injuste et dangereuse.

Il y a deux grandes raisons à cela :

1/ elle porte atteinte à la liberté d’expression,

2/ elle s’appuie sur une qualification des faits inexacte, ce qui est, à mon sens, beaucoup plus grave.

Le retour de l’arbitraire

En effet, la transformation des faits et des dires par des juges signifie le retour de l’arbitraire dans notre pays.Cela est d’autant plus marqué que les médias conventionnels vont dans le sens de cette fausse analyse du conseil de l’Ordre.

On accuse le Pr Joyeux d’avoir été antivax. Rien n’est plus faux !

Et cela lui a du reste été reproché par ceux qui sont contre les vaccins. Mais c’est un autre sujet.

L’alerte donnée par le Pr Joyeux

En mai 2015, le Pr Henri Joyeux lance une pétition pour alerter les citoyens sur la disparition du vaccin DTP (Diphtérie-Tétanos-Poliomyélite) qui a été retiré des pharmacies en France(3,4).Il explique que ce vaccin était sûr et bon marché. Il ne coûtait que 6,54 €.

Il correspondait parfaitement à l’obligation vaccinale de l’époque qui ne concernait que ces trois vaccins.

Ce vaccin DTP, défendu par le Professeur Joyeux, a été remplacé subrepticement par un autre produit qui coûte 6 fois plus cher !

Voilà une manière, ni vu, ni connu d’augmenter ses profits ! Heureusement que quelqu’un a su relever l’anomalie !

Passage en force pour un vaccin suspecté de provoquer la sclérose en plaques

Le nouveau vaccin imposé aux foules à l’époque contient 6 souches, dont l’hépatite B, qui est controversée.La Cour de cassation a reconnu en 2009, qu’il pouvait y avoir un lien de causalité entre le vaccin hépatite B et la sclérose en plaques(5).

Sans surprise, depuis cette décision, beaucoup de personnes ont moins envie de se faire vacciner contre cette maladie sexuellement transmissible.

Comme par hasard, le vaccin DTP, qui correspondait à l’obligation vaccinale, a été supprimé et remplacé par un hexavalent contenant l’hépatite B de manière concomitante.

En intégrant ce vaccin dans les six vaccins regroupés dans un seul produit, l’industrie pharmaceutique a trouvé une belle entourloupe pour faire passer son vaccin litigieux.

Qui a dénoncé ce scandale ? Le Pr Joyeux.

1 million de soutiens

L’appel du Pr Joyeux a été entendu par de nombreux Français.Sa pétition a réuni d’abord 750 000 signatures puis plus d’1 million(3,4).

Et cela a suscité des débats et d’autres initiatives.

3 500 citoyens ont décidé de saisir le Conseil d’État avec Maître Jacqueline Bergel(6).

Le Conseil d’État a validé l’analyse du Pr Joyeux

Deux requêtes ont été formulées. L’une contestait la vente forcée de trois vaccins.L’obligation vaccinale, à l’époque, couvrait trois vaccins. L’industrie ne donnait pas d’autre choix que d’en prendre six.

La deuxième refusait l’usage de l’aluminium, un dangereux neurotoxique, comme adjuvant(6).

Sur la première question, le Conseil d’État a donné raison au Pr Joyeux.

Le 8 février 2017, le Conseil d’État reconnaissait en effet que(7,8) :

depuis plusieurs années, aucun vaccin correspondant aux seules obligations légales de vaccination des enfants de moins de dix-huit mois, prévues par les articles L. 3111-2 et L. 3111-3 du code de la santé publique, n’est commercialisé en France.”

Sur la deuxième, la plus haute juridiction administrative française s’est contentée de dire qu’en l’état actuel des recherches scientifiques, elle ne pouvait pas se prononcer.

Antivax ? Qui est antivax ?

Le Pr Joyeux est condamné pour avoir “manqué de prudence” et les médias l’accusent d’être antivax.On parle tout de même d’une action menée en défense du vaccin DTP !

Mais antivax est un mot pratique, un peu comme complotiste. On accuse un citoyen d’être antivax et cela permet de lui nier le droit de participer au débat public.

La vérité est que très peu de personnes osent être antivax en France.

La couverture vaccinale, je parle des vaccins obligatoires, est supérieure à 90 %(9) !

Les 5% à 10% qui restent sont ceux qui ont dû faire face à des effets secondaires des vaccins.

Et ceux-là, menacez tant que vous voudrez, ils ne changeront pas d’avis.

Un médecin qui s’est battu pour la prévention

En l’occurrence, on parle ici d’un médecin dont les états de service sont impeccables.Un médecin qui a, dans l’ensemble, suivi fidèlement les conventions de sa profession bien qu’il ait davantage insisté sur la prévention que les autres.

En lançant ses pétitions, son seul tort est d’avoir dénoncé un dysfonctionnement de la politique sanitaire de son pays et d’avoir souligné la dangereuse collusion qui existe entre les intérêts de l’industrie pharmaceutique et ceux de l’État. 

La décision à son encontre, et la campagne médiatique qui a suivi, n’ont eu qu’un seul but : discréditer la parole d’un courageux lanceur d’alerte !

Il faut dissoudre ou réformer le Conseil national de l’Ordre des médecins !

Le Pr Joyeux est accusé d’avoir été alarmiste sur la question des vaccins.Ce reproche est surréaliste. Il est d’autant plus cocasse que nous sortons d’une période de terreur sanitaire avec le covid 19.

Et l’Ordre des médecins a joué son rôle dans cette tragi-comédie.

Les médecins ayant cherché des solutions contre le covid 19 ont systématiquement été poursuivis.

Cela a été le cas, par exemple, pour les médecins lorrains ayant utilisé avec succès de l’azithromycine contre le Sars CoV 2(10).

On ne leur a pas reproché les bons résultats qu’ils obtenaient mais le fait d’en avoir parlé !

L’Ordre ne poursuit pas les charlatans. Il poursuit spécifiquement deux types de médecins :

  • ceux qui innovent en dehors des voies tracées par l’industrie pharmaceutique ou l’administration ;
  • ceux qui soulignent les failles du système. 

En revanche, comme l’a montré un rapport édifiant de la Cour des comptes de 2019, le CNOM s’est montré plutôt laxiste pour poursuivre les confrères accusés d’agressions sexuelles. Les vrais criminels et délinquants sexuels ne sont pas poursuivis(11,12) !Ce rapport dénonce, en outre, de graves défaillances dans la gestion du Conseil de l’Ordre et note qu’une grande partie des médecins qui y siègent sont des hommes à la retraite déconnectés des réalités du terrain(11,12).

Bref, cette institution doit changer.

Ses défaillances empêchent depuis trop longtemps les médecins de soigner.

En effet, comment une profession peut-elle évoluer si elle n’entend aucune critique et n’accepte aucune innovation ?

Il est temps de mettre fin à la chasse aux sorcières !

Enfin, les médecins qui passent devant le Conseil de l’Ordre sont souvent bien mal préparés au traitement qu’ils vont recevoir.On les moque, on ne les écoute pas.

Il faut lire l’excellent livre de Sylvie Simon, Ordres et désordres pour en prendre la mesure ou bien tous les livres de Pierre Lance !

Combien de médecins se sont fait interdire d’exercice, combien ont été radiés, combien ont rendu les armes, voire se sont suicidés à cause de ces attaques injustes ?

Et cela fait des années que cela dure !

Il est temps de transformer l’Ordre, d’en faire une association d’aide aux médecins et non un organisme de chasse aux sorcières.

Pourquoi la justice des médecins se fait-elle en dehors de la justice classique?

On pourrait parfaitement imaginer que seule la justice fût qualifiée pour condamner les médecins qui le mériteraient.L’Ordre aurait simplement un rôle consultatif.

Son vrai rôle serait d’aider les jeunes médecins à s’installer, de faire passer des messages de prévention, de prendre sa liberté face à l’industrie pharmaceutique, d’encourager l’essor d’une médecine humaine, écologique, durable, à l’écoute des patients et des soignants…

Combien de procédures injustes les médecins – et par ricochet leurs patients – devront-ils subir avant que l’on ne se décide à faire évoluer cette institution ?

Naturellement vôtre,

Augustin de Livois

*

 

PS : Si vous pensez que la réforme du Conseil de l’Ordre des Médecins est une urgence, que vous êtes révoltés par leurs abus et que vous souhaitez mettre un terme à cette situation scandaleuse, cliquez ici.

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Craig Murray, ancien ambassadeur britannique en Ouzbékistan, a été démis de ses fonctions après avoir rendu public le recours généralisé à la torture par le gouvernement ouzbek et la CIA. Depuis, il est devenu l’un des plus importants militants britanniques des droits de l’homme, un fervent défenseur de Julian Assange et un partisan de l’indépendance de l’Écosse.

*

Alors que Julian Assange continue de lutter contre son extradition vers les États-Unis pour y être poursuivi en vertu de l’espionnage Act, de plus en plus de voix s’élèvent pour demander qu’il soit mis fin à sa persécution.

Traqué par l’administration américaine et ses alliés depuis plus de dix ans, Julian Assange a été privé de toutes ses libertés personnelles et civiques pour avoir révélé l’ampleur des atrocités commises par les États-Unis pendant la guerre contre le terrorisme. Depuis, il est évident que l’intention du gouvernement américain n’est pas seulement de réduire Assange au silence, mais aussi d’envoyer un message aux lanceurs

Transcription

Chris Hedges : Craig Murray, l’ancien ambassadeur britannique en Ouzbékistan, a été démis de ses fonctions après avoir rendu publique l’utilisation généralisée de la torture par le gouvernement ouzbek et la CIA. Depuis, il est devenu l’un des plus importants avocats britanniques des droits de l’homme, un fervent défenseur de Julian Assange et un partisan de l’indépendance de l’Écosse. Sa couverture du procès de l’ancien premier ministre écossais Alex Salman, acquitté d’accusations d’agression sexuelle, lui a valu d’être accusé d’outrage au tribunal et d’être condamné à huit mois de prison. Cette condamnation très douteuse, dont Craig a purgé la moitié, a bouleversé la plupart des normes juridiques. Il a été condamné, selon ses partisans, pour l’empêcher de témoigner dans l’affaire pénale espagnole contre le directeur mondial d’UC, David Morales, poursuivi pour avoir installé un système de surveillance dans l’ambassade d’Équateur où Julian Assange avait trouvé refuge, système utilisé pour enregistrer les communications privilégiées entre Julian et ses avocats.

Morales est soupçonné d’avoir effectué cette surveillance pour le compte de la CIA. Murray a publié certains des rapports les plus prémonitoires et les plus éloquents sur les audiences d’extradition de Julian, et faisait partie de la demi-douzaine d’invités, dont moi-même, au mariage de Julian et Stella à la prison de Belmarsh en mars 2022. Les autorités pénitentiaires ont refusé l’entrée à Craig, sur la base de ce que le ministère britannique de la Justice a déclaré être des problèmes de sécurité, ainsi qu’à moi-même, pour assister à la cérémonie.

Craig Murray se joint à moi pour discuter de ce qui arrive à Julian Assange et de l’érosion rapide de nos droits démocratiques les plus fondamentaux. Pour commencer, Craig, j’ai lu tous vos reportages sur le procès, qui sont à la fois éloquents et brillants. C’est la meilleure couverture que nous ayons eue des audiences. Mais je voudrais que vous nous informiez de l’état d’avancement de l’affaire à l’heure actuelle.

Craig Murray : Oui. Les procédures juridiques ont été extraordinairement alambiquées après les premières audiences du magistrat qui a décidé que Julian ne pouvait pas être extradé, essentiellement pour des raisons de santé, à cause des conditions de détention dans les prisons américaines. Les États-Unis ont fait appel de ce verdict. La High Court a accepté l’appel des États-Unis sur des bases extraordinairement borderline, fondées sur une note diplomatique donnant certaines garanties soumises à condition, et basées sur le comportement futur de Julian. Et bien sûr, le gouvernement américain a l’habitude de ne pas respecter ces garanties. De plus, ces garanties auraient pu être offertes au moment de l’audience initiale, ce qui n’a pas été le cas.

Chris Hedges : Je ne pense pas que ces garanties aient une quelconque valeur juridique.

Craig Murray : Elles n’ont aucune valeur juridique. Et, comme je l’ai dit, elles sont soumises à condition. Elles stipulent qu’elles peuvent être modifiée à l’avenir.

Chris Hedges : Sur la base de son comportement…

Craig Murray : – Exactement, en fonction de son comportement, dont ils seront les seuls juges.

Chris Hedges : Bien sûr.

Craig Murray : Ce qui n’impliquera aucune autre procédure judiciaire. Ils décideront qu’il va aller dans une prison supermax parce qu’ils n’aiment pas la façon dont il s’adresse aux gardiens ou un prétexte de ce genre. C’est totalement dénué de sens. Les États-Unis ayant gagné cet appel pour que Julian puisse être extradé, c’était au tour de Julian de faire appel sur tous les points qu’il avait perdus lors de l’extradition initiale. Il s’agit notamment du Premier Amendement, de la liberté d’expression, évidemment, et du fait que le traité d’extradition en vertu duquel il est extradé stipule qu’il ne peut y avoir d’extradition politique et qu’il s’agit manifestement d’une affaire très politique, ainsi que de plusieurs autres motifs importants. Ce recours a été déposé. Il ne s’est rien passé pendant un an. Ce recours est un document extraordinaire. Vous pouvez le trouver sur mon site web, CraigMurray.org.uk.

J’ai publié l’intégralité du document d’appel, et c’est un document extraordinaire. Il s’agit d’une argumentation juridique incroyable. Et certaines des choses exposées, comme le fait que le témoin clé américain pour les accusations était un Islandais payé pour son témoignage. Il s’agit d’un pédophile et d’un fraudeur condamné. Depuis, il a déclaré qu’il avait menti et qu’il l’avait fait uniquement pour l’argent. Et ce n’est qu’un exemple de ce qu’on trouve dans le dossier. La documentation n’est pas du tout une documentation juridique technique et aride. Cela vaut la peine de consulter l’appel de Julian. Ce recours fait 150 pages, plus les documents annexes.

Et pendant un an, rien ne s’est passé. Puis, il y a deux ou trois mois, il a été rejeté en trois pages A4 à double interligne, dans lesquelles le juge Swift a déclaré qu’il n’y avait pas d’arguments juridiques, pas d’arguments juridiques cohérents dans ces 150 pages, et qu’il ne suivait aucune forme reconnue de plaidoirie, et il a été totalement rejeté. Cet appel a été rédigé par certains des plus grands avocats du monde. Il a été supervisé et rédigé par Gareth Pierce, qui est, selon moi, le plus grand avocat vivant spécialisé dans les droits de l’homme. Ils ont vu le film Au nom du père, avec Daniel Day-Lewis.

Gareth est l’avocat, interprétée dans le film par Emma Thompson. C’est l’avocate qui a fait libérer toutes les personnes accusées par le gouvernement britannique d’être des membres de l’armée républicaine irlandaise et des terroristes. Et ils ne l’étaient pas, ils ont tous été piégés. C’est Gareth qui les a fait sortir. Elle a gagné de nombreuses affaires très médiatisées. Elle jouit d’un énorme respect dans le monde entier et ce juge, qui n’est personne, affirme que ses plaidoiries, qui ne suivent aucune forme connue de plaidoirie, ne sont pas valables. C’est tout à fait incroyable.

Chris Hedges : Est-ce vrai que ce juge a été le procureur du ministère de la Défense ? Il servait les intérêts du gouvernement britannique et c’est essentiellement ce qui lui a permis d’obtenir son poste. Est-ce exact ?

Craig Murray : Exactement. Il était le procureur principal des services de sécurité, spécialisé dans les affaires des services de sécurité. Il a déclaré publiquement que les services de sécurité étaient ses clients préférés, parce qu’ils sont organisés, brillants et convaincants, il est un outil des services de sécurité, et que c’est pour cela qu’on lui a confié ce travail particulier. Il y a donc normalement un droit de recours.

Chris Hedges : Permettez-moi de vous interrompre parce que c’est un peu différent du système américain et que j’ai essayé de me familiariser avec le système juridique britannique. Il s’agit d’un appel auprès d’un panel de deux juges, un peu comme notre cour d’appel. L’appel stipule que le juge n’avait pas de motifs suffisants pour rendre cette décision. Est-ce correct, en gros ?

Craig Murray : C’est exact. À ce stade, l’appel s’adressait à la High Court, et maintenant il s’agit d’un appel en Cour d’appel C’est physiquement le même lieu, mais le juge Swift ne sera pas concerné. L’appel est maintenant interjeté auprès d’un panel de deux juges, il s’agit d’un appel pour le droit de poursuivre l’appel. Il ne s’agit pas d’un appel pour l’annulation de l’ensemble du jugement. Le juge Swift, dans son jugement, rejetant avec mépris l’ensemble de l’affaire et ne prenant même pas la peine de répondre à aucun des arguments, a déclaré que cet appel devait être limité à 20 pages A4 et qu’il serait programmé comme un appel de 30 minutes. Il ne s’agit pas de 30 minutes pour la défense. Il s’agit de 30 minutes pour l’ensemble de l’audience. Il s’agit donc clairement d’une procédure sommaire visant à clôturer la dernière voie de recours.

Tout cela est tout à fait extraordinaire. Il n’y a pratiquement aucune caractéristique d’une procédure régulière, mais cela a été le cas tout au long de la procédure. L’une des choses dont j’ai été témoin au cours des premières audiences d’extradition, c’est que lorsque des motions de procédure étaient déposées, par exemple pour déterminer si certaines preuves étaient admissibles, la défense se levait et expliquait pourquoi les preuves devaient l’être. L’accusation prenait ensuite la parole et expliquait pourquoi les preuves ne devaient pas être admissibles, puis le juge rendait sa décision. Mais le juge est entré dans le tribunal, et la galerie publique est située au-dessus du juge : vous êtes donc placés au-dessus du juge, vous pouvez le voir d’en haut. Et j’ai vu, j’en suis sûr à 100 %, que la juge est arrivée au tribunal avec sa décision déjà rédigée avant d’entendre les arguments, et qu’elle s’est assise là en faisant presque semblant d’écouter les arguments de la défense et de l’accusation. Puis elle a simplement lu sa décision.

Chris Hedges : Elle est comme la Reine de cœur dans Alice au pays des merveilles, qui donne le verdict avant d’entendre la sentence.

Craig Murray : Exactement. Tout-à-fait. C’est tellement pratique. J’ai de fortes présomptions que ce n’est pas le juge qui a rédigé cette décision.

Chris Hedges : Et avant de poursuivre, vous et moi avons couvert ces audiences… Vous les avez couvertes plus largement que moi, mais je les ai couvertes aussi, et j’étais à Londres pour certaines des audiences. Au niveau le plus élémentaire, la violation du secret professionnel, UC Global ayant enregistré les réunions entre Julian et ses avocats, devant un tribunal britannique, comme devant un tribunal américain, devrait entraîner l’invalidation du procès…

Craig Murray : Dans n’importe quelle démocratie du monde, si vos services de renseignement ont enregistré les consultations avocat-client, l’affaire serait rejetée. Ce que les Américains prétendent, devant le tribunal, et que le gouvernement et le juge britanniques ont accepté, c’est que la CIA, après avoir enregistré tous les documents, n’en aurait rien fait. Elle ne les aurait transmis à personne, ni au ministère de la Justice ou qui que ce soit d’autre au sein du gouvernement américain. Si c’était vrai – et je n’y crois pas un instant – mais si j’étais un contribuable américain, je voudrais savoir pourquoi la CIA se donne tant de mal et dépense tant d’argent pour obtenir des enregistrements secrets et… et n’en fait rien. Comment cela peut-il être vrai ? Cela n’a absolument aucun sens et n’importe quel juge se moquerait éperdument de cet argument.

C’est comme si je disais que, d’accord, j’ai volé la banque au coin de la rue, mais que je ne vais pas dépenser l’argent, que je le garde dans le placard. Ce n’est donc pas grave. C’est complètement ridicule. Le fait que cette décision ait été acceptée est l’une des nombreuses décisions extraordinaires rendues dans cette affaire et, pour être honnête, elle m’a déçu. Je croyais encore un peu au système judiciaire. Je croyais que dans les démocraties occidentales, les procédures étaient régulières et qu’il existait un certain degré d’équité. Aujourd’hui, je n’y crois plus du tout. J’en suis arrivé à la conclusion qu’il s’agit d’une mascarade et d’un semblant de procédure, et que ce sont les grandes puissances en coulisses qui dictent ce qui se passe dans les grandes affaires du système judiciaire.

Chris Hedges : Et vous avez pris trois mois de prison pour vous convaincre de ce point.

Craig Murray : [Rires] Et il a fallu six mois de prison pour s’y habituer.

Chris Hedges : Mais cet appel est le dernier recours possible dans le cadre du système juridique britannique. Si j’ai bien compris, il y a trois mois, n’y avait-il pas un délai de six semaines pour rendre une décision dans les six semaines ?

Craig Murray : Eh bien, la défense avait six semaines pour soumettre ses 20 pages. On pensait que cela signifiait que les choses seraient traitées très rapidement, mais tout cela est terriblement arbitraire. Après le dépôt du premier appel, il s’est écoulé un an, plus d’un an, sans aucune justification. Et puis, une réponse de trois pages. Il ne faut pas un an pour rédiger une réponse de trois pages. Parfois, on a l’impression que la procédure est une punition et qu’ils sont très heureux d’avoir enfermé Julian dans une prison de haute sécurité, dans des positions épouvantables, et qu’ils le tuent à petit feu. Ils ne sont donc pas pressés. Parfois, on a l’impression que tout est délibérément traité le plus lentement possible.

Chris Hedges : Eh bien, c’est ce que Nils Melzer, l’ancien rapporteur spécial sur la torture des Nations Unies, a appelé une exécution au ralenti, selon ses propres mots.

Craig Murray : Et comme vous le savez, ils m’ont mis en prison. Et je suis convaincu que cela n’avait rien à voir avec les articles que j’avais publiés sur le procès d’Alex Salman. C’était l’excuse.

Chris Hedges : Bien sûr.

Craig Murray : C’était à cause de la défense et de mon amitié avec Julian. C’est pour cela qu’ils m’ont mis en prison. J’étais en cellule, ma cellule mesurait 3,5 x 2,5 mètres, ce qui est légèrement plus grand que la cellule de Julian, et j’ai été maintenu en isolement 23 heures par jour, parfois 23,5 heures par jour pendant quatre mois. Et c’est extrêmement difficile, extrêmement difficile. Mais je savais qu’en partant, j’avais une date butoir. Être incarcéré dans ces conditions, comme Julian l’a été pendant des années et des années, sans savoir si cela s’arrêtera un jour, sans savoir si on vous laissera sortir vivant, sans parler du fait de ne pas avoir de date de fin, je ne peux pas imaginer à quel point cela peut être psychologiquement écrasant.

Chris Hedges : Nous avons entendu des témoignages très troublants lors de l’audience sur son état psychologique, que Baraitser, et c’est tout à son honneur, a transmis au juge.

Craig Murray : Oui c’est ce qu’elle a fait.

Chris Hedges : Elle en a tenu compte. Il a passé quatre ans dans cette prison de haute sécurité, à Londres, à Belmarsh, puis sept ans à l’ambassade.

Craig Murray : Ce qui se passe est incroyable. C’est un éditeur, pour l’amour du ciel. Il n’est même pas lanceur d’alerte lui-même.

Chris Hedges : Contrairement à Ellsberg, les gens oublient qu’Ellsberg avait volé les documents.

Craig Murray : Oui, exactement.

Chris Hedges : Julian les a publiés. Il ne les a pas volés.

Craig Murray : Oui. C’est tout à fait exact. Et lorsque j’ai moi-même tiré la sonnette d’alarme, le Financial Times a publié l’information.

Chris Hedges : À propos des sites noirs ?

Craig Murray : Sur les sites noirs, les restitutions extraordinaires. Oui, je m’attendais vraiment à aller en prison à ce moment-là. Je me suis dit : “Je suis un lanceur d’alerte, j’ai fait cela pour des raisons morales et je suis prêt à aller en prison pour cela. Il faut mettre un terme à ce programme de restitutions extraordinaires. Si cela signifie que je dois aller en prison, je suis prêt à le faire.” J’aurais été étonné que l’on enferme le rédacteur en chef du Financial Times pour avoir publié des informations. Ce n’est pas ainsi que le système fonctionne : c’est le lanceur d’alerte qui assume la responsabilité morale. Julian est un éditeur, et il est enfermé avec les pires terroristes d’Europe détenus dans cet établissement de haute sécurité. Pourquoi ? C’est sidérant. Regardez-moi. Je suis un vieil homme qui écrit, et j’ai été maintenu en isolement pendant quatre mois. Pourquoi moi, pourquoi Julian, pourquoi sommes-nous si dangereux qu’il faille être enfermé dans les mêmes conditions que des tueurs en série ?

Chris Hedges : Eh bien, parce que vous exposez des vérités, des vérités très dérangeantes sur la réalité des systèmes dans lesquels nous vivons. Vous avez raison, il ne s’agit que d’une façade démocratique, mais ça n’a plus rien de démocratique comme la République romaine.

Donc, une fois que cette audience à deux juges sera terminée, et on peut supposer qu’ils rejetteront l’appel, que se passera-t-il ensuite ?

Craig Murray : Dans l’immédiat, les avocats de Julian essaieront d’aller devant la Cour européenne de Strasbourg…

Chris Hedges : La Cour européenne des droits de l’homme.

Craig Murray : La Cour européenne des droits de l’homme pour faire appel et obtenir l’abandon de l’extradition, dans l’attente de l’appel. La crainte est que Julian soit instantanément extradé, et que le gouvernement n’attende pas l’avis de la Cour européenne.

Chris Hedges : Pouvez-vous s’il vous plaît expliquer aux auditeurs américains ce qu’est la Cour européenne, et quelle est sa compétence au Royaume-Uni.

Craig Murray : Oui, la Cour européenne des droits de l’homme n’est pas un organe de l’Union européenne. C’est un organe du Conseil de l’Europe. Elle est compétente en vertu de la Convention européenne des droits de l’homme, qui garantit les droits de l’homme fondamentaux, et elle a donc une compétence juridiquement contraignante sur les violations des droits de l’homme dans tout État membre du traité. Elle a donc une compétence juridiquement contraignante et est reconnue comme telle, normalement, par le gouvernement britannique. Mais des voix très puissantes s’élèvent au sein de l’actuel gouvernement conservateur britannique, qui souhaite sortir de la Convention des droits de l’homme. Mais pour l’instant, ce n’est pas le cas. Le Royaume-Uni fait toujours partie de ce système. La Cour européenne des droits de l’homme a donc une autorité juridiquement contraignante sur le gouvernement du Royaume-Uni, uniquement sur les questions qui contreviennent aux droits de l’homme.

Chris Hedges : Et s’ils l’extradent, c’est qu’ils auront globalement annulé ce processus, et la crainte est que, bien sûr, les services de sécurité soient au courant de cette décision à l’avance. Il arriverait sur le tarmac, transporté par navette, sous sédatifs, avec une couche et cagoulé ou quelque chose de ce genre, et mis sur un vol de la CIA à destination de Washington. Je veux parler de la possibilité que cela se produise. C’est certainement possible. Ce que nous devons faire ici, et je sais que c’est en partie la raison pour laquelle vous êtes aux États-Unis, c’est de nous préparer à cette éventualité. Vous essaierez de couvrir les audiences et le procès ici comme vous l’avez fait au Royaume-Uni, mais parlons de ce que nous ferons si cet événement se produit.

Craig Murray : Oui. La première chose à dire, c’est que si cela se produit, le jour où cela se produira, ce sera l’info du jour dans le monde. Nous devons donc nous préparer. Nous devons savoir qui, du mouvement Assange ou de son équipe de défense, sera le porte-parole, qui parlera à toutes les grandes agences de presse. Nous devons traiter l’histoire dès le premier jour. Parce que si vous vous retrouvez à la traîne – et nous savons quelle sera leur ligne de conduite – ils publieront tous les mensonges possibles et imaginables. Ils publieront tous ces mensonges sur les personnes prétendument tuées à cause de WikiLeaks, sur la sécurité américaine mise en danger… nous connaissons déjà toute la propagande qu’ils essaieront de déverser sur les ondes – Nous devons donc être prêts et avoir une longueur d’avance pour savoir qui parmi nous sera proposé pour des interviews, qui agira de manière proactive dans les médias, et pas seulement dans les médias alternatifs comme celui-ci, mais aussi dans les soi-disant médias grand public, pour qu’ils diffusent l’histoire.

Il faut donc prendre ces mesures. Et puis il y a toutes les aspects pratiques. De nombreux membres de la famille de Julian devront venir le soutenir. Nous devrons savoir immédiatement comment les faire venir, où les emmener, où ils seront hébergés. Ce jour-là, les militants devront être prêts à sortir et à commencer à manifester dans tous les États-Unis.

Autre chose en quoi je crois vraiment : dans la tournée que je fais actuellement aux États-Unis, j’ai rencontré des militants et cette base d’activistes très expérimentés et extrêmement impressionnants qui s’intéressent à l’affaire Assange est énorme, mais il n’y a pas encore de véritable étincelle. Le jour où il sera extradé, la presse comme le Washington Post et le New York Times, publiera des éditoriaux disant que cela ne devrait pas se produire. Le public sera alors beaucoup plus conscient de ce qui se passe et de ce qui se cache derrière tout cela. Et je pense que ce jour-là, beaucoup de gens seront prêts à passer à l’action. Encore faut-il qu’ils sachent quoi faire. Nous devons savoir, dans chaque ville et village des États-Unis, où il y aura une manifestation le jour de son arrivée, où les gens doivent se rendre et à quelle heure ils doivent le faire. Nous devons commencer à préparer cette organisation de base de l’activisme.

Chris Hedges : J’ai rendu visite à Julian avec mon ami Michael Radner, qui était l’avocat de Julian. Nous avons perdu Michael il y a quelques années, un grand avocat spécialisé dans les droits civils qui avait fondé le Center for Constitutional Rights. Mais je me souviens que Michael m’a dit que pour suivre ces affaires – et il a obtenu une représentation juridique, par exemple, pour les prisonniers de Guantanamo – il faut des gens dans la rue. C’est extrêmement important. Et il parle de son travail en salle d’audience, du fait que des gens sont présents au dehors – et vous avez peut-être été dans la salle d’audience quand j’étais à Londres – avec Baraitser, la juge, se plaignant à un moment donné du bruit à l’extérieur de la salle d’audience.

Craig Murray : Oui. C’est tout à fait exact. Nous aurons besoin de personnes au sein même du tribunal. Et bien sûr, nous ne savons pas encore exactement quand… Il y aura au préalable toutes les étapes procédurales, et les motions déposées, etc, avant que le tribunal lui-même, le procès à proprement parler, ne commence. Mais à chaque étape, il est très important d’avoir du monde disponible, présent dans la salle d’audience, et dehors.

Chris Hedges : Qu’en est-il de l’argument selon lequel Biden ne veut pas s’occuper de cette question ? L’élection présidentielle va être très serrée. Il est au coude à coude avec Trump. Parlons aussi de la spéculation selon laquelle il pourrait y avoir un accord de plaidoyer, et que Julian pourrait être envoyé en Australie. Il est citoyen australien, bien sûr.

Craig Murray : Tout d’abord, je me demande parfois si le gouvernement américain se rend compte de l’image qu’il renvoie au monde extérieur. Nous avons ici un gouvernement dont le principal opposant politique – et je ne suis pas un fan – est Donald Trump. Je n’en suis pas fan, mais c’est son principal adversaire politique. Et ils essaient de le mettre en prison pour qu’il ne puisse pas participer aux élections. Qu’en pense le reste du monde ? Qu’accusez-vous constamment la Russie de faire ? De quoi accusez-vous constamment les autres nations ? Comment cela affecte-t-il la position des États-Unis ? Nous avons une élection présidentielle qui approche, alors le type qui est en tête dans les sondages, mettons-le en prison pour qu’il ne puisse pas se présenter.

Et si, en même temps, vous essayez de mettre en prison l’éditeur le plus célèbre du monde, quel message cela envoie-t-il au monde ? C’est le message que vous n’êtes qu’une fausse démocratie, et que votre bilan en matière de droits de l’homme n’est pas meilleur que celui de la Chine, de la Russie ou de n’importe quel autre pays que vous critiquez constamment. L’administration Biden serait donc complètement folle d’amener Julian ici et de l’extrader. Je n’arrive pas à comprendre comment ils ne voient pas la dangerosité de leurs agissements, en termes de liberté d’expression dans le monde entier, ni l’opinion des gens sur la répression et la censure dans le monde entier.

Chris Hedges : Parce que c’est dirigé par la CIA. La CIA qui, avec l’affaire Vault 7, qui a exposé les outils de piratage que la CIA y compris dans nos téléphones ou nos télévisions, et même nos voitures. Et c’est bien sûr à ce moment-là que Trump a annoncé la procédure d’extradition. Auparavant, le président Obama avait utilisé l’Espionage Act contre des lanceurs d’alerte, mais il ne l’avait pas utilisé contre des journalistes. Trump a fait monter les enchères en requérant l’utilisation de l’Espionage Act pour extrader un journaliste. Mais selon moi, ils ne se soucient pas de l’apparence. Il veulent envoyer un message. Peu importe votre nationalité, peu importe l’endroit où vous vous trouvez. WikiLeaks n’est pas une publication basée aux États-Unis. Si vous divulguez les informations que Julian et WikiLeaks ont divulguées, nous viendrons vous chercher. N’est-ce pas là le message ?

Craig Murray : Tout à fait. Et là encore, il est étonnant qu’ils ne voient pas les dangers de revendiquer cette compétence universelle. Les États-Unis ne seront plus le pays le plus puissant du monde, ils ne le sont sans doute déjà plus. Et la Chine devient de plus en plus forte. Que diront-ils lorsque les Chinois commenceront à arrêter des journalistes américains pour avoir publié des propos désobligeants sur la Chine, alors qu’ils n’ont jamais mis les pieds en Chine ? Cette revendication de compétence universelle est extraordinaire. Et ce qui est encore plus extraordinaire, c’est qu’ils revendiquent la juridiction universelle, et ils s’arrogent le droit de placer Julian sous leur juridiction parce qu’il a publié des secrets américains, même s’il n’est pas américain et qu’il n’était pas en Amérique. Et en même temps, alors qu’ils revendiquent cela, ils prétendent qu’il n’a pas de droits au Premier Amendement parce qu’il est un Australien.

La combinaison de leur juridiction, de tous les devoirs qui en découlent, mais d’aucun des droits parce que vous n’êtes pas l’un de leurs citoyens, est incroyablement pernicieuse. C’est tellement illogique et vicieux. En fait, longtemps, je n’arrivais pas à y croire. Je pensais qu’il s’agissait de Pompeo, jusqu’à ce que la Cour suprême rende un arrêt, il y a environ deux ans, dans l’affaire opposant l’USAID [United States Agency for International Development : l’agence du gouvernement des États-Unis chargée du développement économique et de l’assistance humanitaire dans le monde] aux agences de développement d’outre-mer. La Cour a déclaré en substance que les personnes bénéficiant de l’aide de l’USAID à l’étranger n’avaient pas droit au Premier Amendement et qu’une des conditions pour bénéficier de l’aide pouvait supposer ne pas dire certaines choses. Si vous lisez le jugement, vous constaterez qu’il spécifie qu’on ne peut pas accorder les droits du Premier Amendement à des personnes qui ne sont pas des citoyens américains parce que, sinon, il devrait s’appliquer aux citoyens d’outre-mer pris en charge par l’armée américaine.

Chris Hedges : Je voudrais terminer sur les rumeurs australiennes. L’ambassadrice Caroline Kennedy a déclaré qu’ils pourraient envisager un accord de plaidoyer. Je n’y crois pas du tout. Ce n’est que de l’enfumage, mais je me demandais ce que vous en pensiez.

Craig Murray : Il s’agit d’une tentative de calmer l’opinion publique australienne. L’opinion publique australienne est extrêmement forte. Plus de 80 % des Australiens veulent que Julian soit libéré, et qu’il puisse rentrer chez lui en Australie. Blinken, de passage en Australie, a fait des déclarations très hostiles et peu diplomatiques à un moment où l’Australie autorise les États-Unis à installer des armes nucléaires chez eux selon l’accord AUKUS. L’affirmation de Caroline Kennedy est un mensonge, franchement. Il n’y a eu aucune approche de la part du ministère de la Justice ou du Département d’État en vue d’un quelconque accord. C’est de la poudre aux yeux pour essayer de distraire le public australien. Caroline Kennedy a menti au public australien. C’est aussi simple que cela.

Chris Hedges : Merci, Craig.

Craig Murray, est l’ancien ambassadeur britannique en Ouzbékistan et l’un des grands défenseurs de Julian Assange. Je tiens à remercier The Real News Network et son équipe de production, Cameron Granadino, Adam Coley, David Hebden et Kayla Rivara. Vous pouvez me retrouver sur chrishedges.substack.com.

 

Source originale en anglais : The Chris Hedges Report Show with former British Ambassador Craig Murray on what appears to be the imminent extradition to the U.S. of Julian Assange. chrishedges, le 15 septembre 1023

Traduction:  Spirits Freespeech 

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  • Commentaires fermés sur ‘L’exécution au ralenti” de Julian Assange: Le Chris Hedges Report Show avec l’ancien ambassadeur britannique Craig Murray sur ce qui semble être l’extradition imminente de Julian Assange vers les États-Unis.

 « Combien ont disparu, dure et triste fortune !
Dans une mer sans fond, par une nuit sans lune,
Sous l’aveugle océan à jamais enfouis !
Chaque vague en passant d’un butin s’est chargée ;
Nul ne sait votre sort, pauvres têtes perdues !
Le corps se perd dans l’eau, le nom dans la mémoire.
Le temps, qui sur toute ombre en verse une plus noire,
Sur le sombre océan jette le sombre oubli. »
Victor Hugo (Oceano Nox)

Résumé 

La Libye est confrontée à la pire catastrophe de son histoire pourtant riche d’un passé d’art et d’histoire. Dans  les  inondations dues à l’ouragan Daniel. 0n parle de 10.000 morts autant en disparus et plus de 40.000 déplacés.

Le peuple  Libyen souffre et attend qu’on vienne à son secours.  Il est important que la situation de non droit avec deux gouvernements qui se disputent les puits de pétrole n’ont pas donné l’importance nécessaire à la prévision de cette catastrophe. Ecrit l’élan sincère de l’Algérie dès les premières heures avec celui de l’Italie sera suivi par d’autres dont l’Egypte

Deux jours auparavant, un séisme a ravagé le Maroc provoquant là aussi la désolation avec plus de 2900 mort et 5000 blessés. Là encore  ce sont les faibles qui ont été impactés ;

C’est le cas du Rif considéré comme le Maroc inutile dans la terminologie coloniale et qui s’est perpétué à l’indépendance. Là par contre les Marocains off shore et les courtisans du  Maroc utile des riadhs martèlent que le Maroc est souverain et qu’il a besoin de personne ; jusqu’à ce jour où il sollicite l’aide de l’ONU méprisant la main tendue et rapidement opérationnelle.

Du fait qu’un pays ne peut pas faire face à une catastrophe impossible à gérer rapidement avec des moyens importants et disponibles.

Il serait peut être pas inutile de penser au-delà des pays à une institution maghrébine qui sera en cas de calamités rapidement opérationnelle avec les moyens appropriés.

Cette institution serait une première pierre dans l’édifice tant fantasmé d’un  Maghreb des peuples qui a tout pour être uni,  l’histoire, les langues, la culture

 L’apocalypse de Derna 

Le 10 septembre, l’Ouragan  Daniel a vu une quantité d’eau équivalente à celle d’une année et demi, ce qui a amené la rupture de deux barrages mal entretenus. Un tsunami avec un mur d’eau de 7 mètres a dévasté Derna. L’ouragan a balayé des quartiers entiers  vers  la mer en provoquant la mort de milliers de libyens de disparus  Le drame de la Libye est qu’il n’y a pas de pilote dans l’avion Livré à des luttes incessantes, le pays est aujourd’hui partagé entre deux gouvernements ennemis. Et ceci suite à l’assassinat de Mouammar Kadhafi en 2011

« Le Premier ministre   Abdelhamid Dbeibah,  écrit Luc Mathieu  qui siège à Tripoli et dont l’autorité n’est pas reconnue en Cyrénaïque, où règne le maréchal Khalifa Haftar, n’a pas attendu qu’un bilan fiable soit déterminé pour décréter trois jours de deuil et dépêcher une première aide d’urgence : deux avions, un hélicoptère, 87 médecins.  Il a également souligné «l’unité de tous les Libyens». La Libye reste pourtant un pays disloqué. Depuis la révolution de 2011 et la mort du dirigeant Muammar al-Kadhafi, il n’a pas réussi à s’unifier, restant soumis à des luttes incessantes entre groupes armés et hommes politiques qui tentent avant tout de rester au pouvoir, sans considération pour une population usée » (1)

Les causes du  déluge dans un pays disloqué après l’assassinat de Kadhafi

Les scientifiques expliquent la survenue des inondations en Libye comme provenant d’une conjonction de divers facteurs, comme le réchauffement climatique et la désorganisation du pays.  Comme nous lisons dans cette contribution :

« Des mers plus chaudes, un chaos politique et des infrastructures défaillantes sont à l’origine des effets dévastateurs.  On sait que les pluies incessantes, ont fragilisé les deux barrages en   amont de Derna Le climatologue Davide Faranda explique ce qui s’est passé :

« La puissance du cyclone Daniel vient de la température très élevée de la Méditerranée » il analyse le « medicane » – contraction de « mediterranean » (« méditerranéen ») et de « hurricane » (« ouragan »), un cyclone subtropical méditerranéen très violent qui a traversé l’est de la Libye, provoquant des milliers de morts. La Libye a subi de plein fouet les impacts d’un Tropical Like Cyclone (TLC), une structure dépressionnaire verticale alimentée par l’énergie d’une mer très chaude. Il s’agit de la continuité du cyclone Daniel qu’ont connu la Grèce, la Turquie et la Bulgarie début septembre ».(2)

« Il ne s’était pas épuisé. D’habitude, ce genre de phénomènes est évacué vers l’est. Là, à cause du blocage en oméga   qui a provoqué les fortes chaleurs en France il y a plusieurs jours, il est d’abord resté longtemps sur la Grèce, ce qui explique le niveau des précipitations pendant de longues heures.  Les pluies y ont été très violentes. Les courants atmosphériques l’ont ensuite entraîné vers les côtes libyennes, où il a aussi été attiré par les températures très élevées de la mer. Les deux principaux barrages sur la petite rivière de Wadi Derna ont lâché dans la nuit de dimanche à lundi 11 septembre, provoquant d’énormes coulées de boue, détruisant les ponts et emportant de nombreux immeubles avec leurs habitants de chaque côté de l’oued, avant de se déverser dans la Méditerranée ». (2)

Les aides humanitaires vers la Libye affluent

Plus de 10.000  personnes auraient  péri  ainsi que 7 000 blessés et 5000 portés disparus. Et 50.000 déplacés De ce fait, un vaste élan de solidarité a été déclenché avec l’envoi d’aides internationales. Le président du Conseil présidentiel libyen, Mohamed Yunus Al-Menfi, a lancé quelques heures après la catastrophe un appel à l’aide internationale    l’Algérie  a mis en place un pont aérien avec huit  avions pour l’envoi en urgence d’importantes aides humanitaires, constituées de produits alimentaires, de matériel médical, de vêtements et de tentes   Inondations, séismes, incendies, guerre… Depuis l’invasion et la destruction de la Libye par l’OTAN , cette région du monde connaît calamité sur calamité Le président égyptien,   a également ordonné « à l’armée d’apporter toutes les aides humanitaires possibles   Le Qatar et les Emirats arabes unis annoncent  l’envoi d’une aide d’urgence  La Turquie a annoncé le déploiement d’équipes de recherche et de sauvetage ainsi que du matériel comprenant des tentes, deux véhicules de sauvetage, quatre bateaux et des générateurs.  l’Italie a annoncé avoir offert immédiatement l’aide de la Défense pour les zones inondées.

Vulnérabilité des infrastructures, par manque d’entretien

 Le  climat n’explique pas tout. Certains analystes estiment que la scène politique fragmentée en Libye – déchirée par plus d’une décennie de guerre civile à la suite de la chute du dictateur Mouammar Kadhafi,   a également contribué à cette catastrophe.  De plus le manque d’entretien des barrages a certainement pesé dans la balance. : « Les pertes en vies humaines sont aussi une conséquence de la nature limitée des capacités de prévision, des systèmes d’alerte et d’évacuation de la Libye, observe pour sa part Kevin Collins, maître de conférences à l’Open University. Des faiblesses dans les normes de planification et de conception des infrastructures et des villes ont également été mises en lumière. Pour la chercheuse libyenne Malak Altaeb, les lourdes pertes humaines et les dégâts considérables causés par des inondations   peuvent être imputés aux dirigeants, qui ont complètement délaissé l’entretien des infrastructures et la prévention des catastrophes naturelles ».

Ce lourd bilan humain s’explique par la violence de la tempête Daniel,  mais témoigne aussi du manque de ressources allouées à l’entretien des infrastructures libyennes et la prévention des catastrophes naturelles,   La Libye n’est pas du tout prête à résister aux phénomènes météo extrêmes et aux catastrophes naturelles. Elle n’a ni infrastructures ni protocoles pour réduire les risques liés aux catastrophes climatiques’ (3)

La «plupart» des morts auraient pu être évitées, selon l’ONU

Il vient que beaucoup de vies auraient pu être sauvées .Petteri Taalas patron de l’Organisation météorologique mondiale qui dépend de l’ONU,  pointe du doigt la désorganisation liée à l’instabilité politique dont souffre la Libye depuis des années «La plupart des victimes auraient pu être évitées»,    Il pointe du doigt la désorganisation liée à l’instabilité politique dont souffre la Libye depuis des années. Avec une meilleure coordination dans ce pays ravagé par une grave crise politique, «ils auraient pu émettre des avertissements et les services de gestion des urgences auraient pu procéder à l’évacuation des personnes, et nous aurions pu éviter la plupart des pertes humaines»,  la désorganisation qui frappe la Libye – y compris ses services météorologiques – a largement contribué à l’ampleur de la catastrophe » (4).

«Les systèmes d’alerte précoce appropriés n’étaient pas en place» . Les années de conflit interne qui ravagent le pays ont «en grande partie détruit le réseau d’observation météorologique», tout comme les systèmes informatiques.   Si des évacuations avaient eu lieu, le bilan humain aurait été bien moindre,   De fait, un couvre-feu avait été décrété dans plusieurs villes de l’est du pays, dont Derna, forçant les habitants à rester chez eux.   En 2022, un rapport avait pourtant alerté sur leur état de vétusté » (4)

Pourquoi le chaos en Libye et le désastre ?

Il serait immoral de passer sous silence, les fondements du chaos libyen  et désigner nommément les architectes du  chaos. Il faut revenir à la destruction opérée par la France et le royaume Uni aidé par l’OTAN avec une résolution de l’ONU  controversée  Un rapport britannique publié en 2016 éclaire sur les conditions de cette hécatombe  Le journaliste Paul Aveline  écrit :

« Quelles étaient les motivations de la France et du Royaume-Uni pour intervenir militairement en Libye? En 2011, il s’agit officiellement d’éviter que Benghazi, ville rebelle du nord du pays, ne subisse le martyre que lui réserve Mouammar Kadhafi.  Pour les parlementaires britanniques  ni David Cameron, ni Nicolas Sarkozy n’ont agi par souci humanitaire. Les membres de la commission d’enquête accusent Cameron  d’avoir agi en amateur en Libye. Le rapport  dénonce ainsi « une compréhension très limitée des événements »   Ils doutent de la raison même pour laquelle la France et le Royaume-Uni sont intervenus en Libye: « Plusieurs exemples dans le passé auraient pu indiquer la manière dont Kadhafi allait se comporter. (…) En 1980, Kadhafi a passé six mois à pacifier les rapports entre les tribus de la Cyrénaïque. Il y a fort à parier que sa réponse (au soulèvement de Benghazi, Ndlr) aurait été très prudente. »..  Les motivations françaises en question   sont autres Pour les Britanniques, la France n’est pas intervenue pour sauver Benghazi, mais pour cinq autres raisons, bien différentes: *S’emparer d’une partie de la production de pétrole libyenne*Augmenter l’influence française en Afrique du Nord * Répliquer à la volonté de Kadhafi de remplacer la France comme puissance dominante en Afrique francophone Cinq ans plus tard, note le rapport, la Libye est au bord du gouffre ».  (5)

Sans oublier la responsabilité de l’OTAN et des Etats Unis  qui ont joué un rôle important , la  coalition franco-anglaise rappelle le pillage du palais d’été en Chine  en 1860 . Le poème de Victor Hugo  n’a pas pris un pli : « Un jour, deux bandits sont entrés dans le Palais d’été. L’un a pillé, l’autre a incendié. […] L’un des deux vainqueurs a empli ses poches, ce que voyant, l’autre a empli ses coffres ; et l’on est revenu en Europe, bras dessus, bras dessous, en riant. Telle est l’histoire des deux bandits. (…)Devant l’histoire, l’un des deux bandits s’appellera la France, l’autre s’appellera l’Angleterre. les crimes de ceux qui mènent ne sont pas la faute de ceux qui sont menés ; Les gouvernements sont quelquefois des bandits, les peuples jamais ». (6)

 Le tremblement de Terre au Maroc : La catastrophe sans nom    

« Accourez, contemplez ces ruines affreuses,
Ces débris, ces lambeaux, ces cendres malheureuses,
Ces femmes, ces enfants, l’un sur l’autre entassés,
Qui, sanglants, déchirés, et palpitants encore,
Enterrés sous leurs toits, terminent sans recours
Quel crime, quelle faute ont commis ces enfants
Sur le sein maternel écrasés et sanglants ? »

Voltaire : Poème sur le désastre de Lisbonne

Ce tremblement  de terre  rappelle celui du  samedi 1er novembre 1755 à Lisbonne   qui fut frappée par trois violentes secousses telluriques. Le tremblement  de terre  au Maroc rappelle celui  Le 29 février 1960, un tremblement de terre ravage la ville d’Agadir, au sud du Maroc. On dénombrera entre 12 000 et 15 000 morts auxquels s’ajoutent 25.000 blessés. Toute la ville est détruite, à l’exception du vieux ksar.  Enfin en 2004 un autre tremblement de Terre qui aurait fait plus de 600 morts  Le tremblement du 8 septembre 2023 à fait plus de 2900 morts et 5000 blessés En l’espace éphémère de vingt précieuses secondes, le Maroc a été secoué jusqu’au tréfonds de ses racines par un terrible séisme, révélant sa vulnérabilité.  Les cris de douleur et la  panique s’installent « Nous n’avons pas d’électricité, l’eau et la nourriture commencent à manquer. La population craint la pluie annoncée . Selon la présidente de l’Unicef France, au micro de France Info, « environ 300 000 personnes sont  sans maison et dorment dans la rue, sous des couvertures, dont 100 000 enfants ».

 Non assistance aux zones sinistrées de Marrakech: 

Devant le silence du pouvoir des voix se font entendre pour demander l’aide international    Le narratif :

«  Le pays est capable de gérer une crise sanitaire d’ampleur sur son territoire sans que l’Occident ait son mot à dire »   de tout ceux qui a des degrés divers ont un riad à Marrakech  n’a pas de sens. Ce qui est incompréhensible est que les autorités marocaines jouent la montre avec la vie de celles et ceux qui appellent à l’aide si les interventions ont été faites dans les heures qui ont suivi le tremblement de terre   :

« La   journaliste marocaine, Dounia Filali a ouvertement accusé le roi du Maroc Mohamed VI de crimes contre l’humanité en s’obstinant à refuser les aides humanitaires proposées par de nombreux pays, pour sauver des milliers de vies de marocains dont un nombre important demeure sous les décombres, fautes de moyens appropriés,  Par ailleurs, il faut noter que de nombreuses ONG avaient critiqué l’absence de prise en charge des familles sinistrées, livrées à elles-mêmes, et la lenteur en matière de secours, minimisant les chances de trouver des survivants sous les décombres. »  (7)

 Le cri de colère devant la comédie humaine des courtisans

Dans le même sens, une contribution de Alia Mostefaoui  résume en quelques phrases la comédie humaine d quelques courtisans bien en cours  et qui font dans la diversion ; Elle déclare :

« Je viens dire ici mon immense colère, contre tous ces bourgeois marocains qui défilent en ce moment sur BFM/ CNEWS, pour dire que le Maroc n’a pas besoin d’aide internationale et qu’il gère très bien la situation. Depuis leur duplex de Rabat ou Casablanca, avec climatisation  et personnel de maison, ils pérorent dans les médias français, dans une langue de valet parfaitement indigne Aucun d’entre eux n’a jamais mis les pieds dans un village reculé sans eau courante, ni électricité. Aucun d’entre eux ne se soigne dans les hôpitaux publics et aucun d’entre eux n’envoie ses enfants étudier dans le système scolaire marocain. » (8)

« Comme par hasard, le seul pays au monde qui n’a besoin d’aucune aide suite à une catastrophe naturelle, c’est le Maroc ! Ben voyons ! Nous sommes donc plus forts et mieux organisés que le Japon, la France ou le Royaume-Uni ? Je vous passe les couplets sur les capacités de  » résilience, solidarité et générosité  » du peuple marocain. Quelle honte ! Quel déshonneur !  Des victimes sont enterrées dans des fosses communes, et sachez bien que le nombre de morts est infiniment plus important que les fameux  » 2000 morts « . Le Maroc a besoin d’aide plus que jamais. Si vous pouvez donner de l’argent, faites-le (…) »

 « Le petit peuple va encore une fois payer le prix fort »

La gestion de l’après tremblement de terre a choqué les Marocains choqués par la non prise  en charge dans les délais  (chaque minute compte) et d’une façon adéquate . C’est le cas du romancier   Abdellah Taïa . Pour lui c’est une impression du déjà vu  :

« Un  mouvement de contestation contre les injustices et la précarité était né après le séisme de 2004 dans les régions très pauvres du nord du pays.   Tremblement de terre a mis tout le pays face à cette vérité qu’on ne peut plus se permettre de cacher, de maquiller : ce sont les plus pauvres qui vont principalement souffrir des conséquences de cette tragédie. Les Marocains des villages de l’Atlas. Les bourgs. Les douars. Les souks. Ils ne sont pas si loin que ça de Marrakech, de ses riads luxueux et de sa jet-set internationale.   Les villageois qu’on voit sans réellement les voir. On passe constamment à côté d’eux.  les touristes adorent les prendre en photo. Ils sont si beaux, si simples, si généreux, si merveilleux, si authentiques, il ne faut surtout pas qu’ils changent. Des gens sans cesse transformés en objets exotiques.  (…)    Dans les très nombreuses vidéos qui circulent partout, on voit depuis dimanche de plus en plus de survivants qui crient leur désarroi, qui disent sans peur l’abandon, qui interpellent directement l’Etat. On a soif, on a faim, on a chaud et on a froid. Nous avons tout perdu. Et personne ne vient nous aider. Pourquoi ? » (9)

Une nouvelle fois, un séisme a frappé le « Maroc inutile »

La réponse nous la trouvons dans la contribution suivante  sous la plume de Rachida El Azzouzi :

« (…)  les montagnes ont dansé », selon une expression amazighe, cette fois dans le Haut Atlas, au sud-ouest du pays, provoquant la mort d’au moins 2 680 personnes et plus de 2 476 blessés,   Les zones sinistrées par le tremblement de terre dans la province d’Al-Haouz dans la région de Marrakech-Safi   et dans celle de Taroudant (plus dans la région d’Agadir, sont parmi les plus marginalisées, les plus sous-équipées, les plus pauvres du pays. Ce sont des régions qui ont été délibérément tenues à l’écart de la modernisation. Et elles sont perchées dans les montagnes, en terre rurale et amazighophone, là aussi, comme vingt ans plus tôt au nord du pays »  (10)

Elle rappelle une triste analogie  avec la colonisation du Maroc et le rôle de Lyautey :

« Il y a un calquage du tremblement de terre sur des zones pauvres, marginalisées, enclavées. C’est la carte de ce qui a été appelé le “Maroc inutile”, là où l’indice de pauvreté est le plus fort », Chadia Arab en invoquant une politique théorisée par le grand artisan de la colonisation française au Maroc, le maréchal Hubert Lyautey, une politique qui, au lendemain de l’indépendance, a été renforcée par la monarchie marocaine au lieu d’être combattue.

« C’est Lyautey qui évoque le Maroc “utile”, celui de la côte et des plaines, et “l’inutile”, celui de la montagne et des tribus berbères du Maroc (Rif, Moyen, Haut et Anti-Atlas marocains), explique la chercheuse du CNRS, spécialiste des migrations internationales. La colonisation française avait su nommer ces montagnes qui, faute de production de richesses, ont été considérées comme inutiles. Aujourd’hui  On a préféré aménager et mettre le paquet dans les centres urbains, côtiers et touristiques. » (10)

Une analyse partagée par la géographe marocaine Fatima  :

« La montagne a été trop longtemps marginalisée en matière d’aménagements du territoire. Les raisons sont multiples et la première a à voir avec la colonisation du Maroc par la France. […] Seul le “Maroc utile” et non “l’inutile” comptait pour la France. »

« C’est dans les montagnes que la lutte contre la colonisation a été la plus farouche »,   (…)     Pour   les chercheurs Tarik Harroud et Max Rousseau : le Rif, réputé frondeur, maté dans le sang dès les lendemains de l’indépendance, ignoré pendant tout le règne de Hassan II   livré à la misère, à l’économie informelle, à la culture et au trafic du cannabis, ou encore le Haut Atlas  la population du Rif dépend aujourd’hui majoritairement de l’économie résidentielle, avec les transferts monétaires issus de l’importante émigration européenne. (…)les immigré·es marocain·es vont jusqu’à financer l’électrification de leurs douars (villages) relégués, l’aménagement des routes, la construction d’une école, d’une bibliothèque, ou d’un dispensaire »  (10)

. Justement pendant la colonisation La main d’œuvre à bas prix a permit de faire tourner les usines et mines françaises :

« A partir des années 50, le patronat français a eu recours à l’importation massive d’ouvriers maghrébins. Ce fut une période de « prolétarisation » de toute une population.   l’anthropologue Marie Cegarra s’attache aux pas des 78 000 Marocains recrutés, pour les Houillères du Nord   par un ancien militaire, Félix Mora : «Tous passent devant moi, se souvient ce dernier. Depuis 1956, je parcours la vallée du Souss et j’ai dépassé les 66 000 embauchés. » Les candidats passent devant lui, le torse nu pour un premier tri. Destinés à effectuer un travail de force,  ils sont sélectionnés à partir de leur apparence physique.     Ceux qui sont déclarés aptes transiteront à la mission de l’Office national d’immigration (ONI) à Casablanca     Quelques décennies plus tard, ce poème berbère chante la désillusion : « Il fut un temps où les hommes furent vendus à d’autres / O Mora le négrier, tu les as emmenés au fond de la terre / Mora est venu à l’étable   O filles ! Mettons le voile du deuil / Mora nous a humiliés et est parti / Ceux de l’étranger que Dieu redouble vos peines / Celui qui est en France est un mort / il part et abandonne ses enfants / La France est de la magie / celui qui arrive appelle les autres. » (11)

Le talon d’Achille  des pays en  développement: Gestion des catastrophes naturelles 

Le manque d’entretien, de prévention et souvent le mnque de moyen est consubstantiel des catastrophes prévisibles. : « Le rapport  de la  Banque mondiale analyse les risques qui pèsent sur la région avec  les dispositifs et les instruments adoptés par les pays afin d’optimiser leur prévention.  Il  analyse  les causes de vulnérabilité aux risques naturels dans la région, comme la raréfaction de l’eau, la variabilité accrue du climat et une augmentation rapide de la population.

À cela, il faut ajouter que 3 % de la surface totale de la région abrite 92 % du total de la population. Les citoyens des zones urbaines affrontent régulièrement des inondations, alors que les installations de protection sont insuffisantes, tout comme les systèmes d’égouts en ville et les mesures non structurelles d’atténuation des inondations. Aucune approche intégrée n’a été mise en place à ce jour pour gérer efficacement les risques naturels.» (12)

Pour une mutualisation des moyens  du Maghreb

A l’échelle des Nations Unies , justement la Charte Internationale Espace et catastrophes majeures,  utiliseles satellites pour  cartographier au plus vite la zone touchée. Elle permet d’établir avec précision l’envergure des dégâts, localiser les zones sinistrées, enregistrer la progression des secouristes .» (13)

Il faut aller plus loin : Les Nations Unis devraient être  capables d’anticiper grâce à un système d’alerte dynamique et grâce à une mutualisation des moyens globaux de la planète pour éviter les  ouragans  catastrophiques que la Terre a connus  ( Haiti, Katarina, Derna …)   la mise en place  d’un Organisme de prévention au niveau des Nations Unies  qui est à la fois une référence dans la géophysique de la Terre mais aussi dans le climat.

Plus localement au-delà des pays au Maghreb il y a des peuples qui souffrent et qui veulent vivre. La force des  catastrophes et changements climatiques dépasse les potentialités de chaque pays De ce fait, la réactivité et la mobilisation des moyens en quantité ajoutée à une stratégie d’opérationnalité en situation de catastrophe nous impose à penser une structure indépendante des Etats pour l’organisation des secours.  Peut on penser à une Organisation maghrébine qui mutualise les moyens et qui serait non seulement à faire dans la prévention en coordination avec  Une organisation onusienne dédiée à cela mais aussi à constamment être prêts à mobiliser des moyens d’intervention rapides sans frontière  C’est peut être le premier maillon de cette Union Maghrébine tant fantasmée.

Conclusion

Aux dernières nouvelles le roi Mohamed VI décide de faire   un don personnel d’un milliard de dirhams (environ 100 millions d’euros) pour les victimes du tremblement de terre, qui a fait environ 2900 morts et plus de 5000   blessés et causé des pertes matérielles considérables.  Du côté libyen, le chiffre des morts ne fait qu’augmenter et dépasse 11600 morts sans les blessés et les disparus. La reconstruction sera longue et couteuse.

L’Algérie a montré sa disponibilité pour porter secours sans calcul politicien aux peuples marocains et libyens.  Je ne suis pas sûr que ces rodomontades  des « amis du Maroc du Maroc utile » des riadhs , et autres jet set  Ils se contentent d’écumer les plateaux de BFM  en présentant le Maroc  utile qui seul à ses yeux compte à leurs yeux  en  déversant   leur  haine incompréhensible sur l’Algérie pourtant qui s’est portée en première ligne en préparant trois avions  avec ce qu’il faut comme premier secours prépositionnés sur le tarmac de l’aéroport de Boufarik en attendant le feu vert des autorités marocaines avec l’ambition de sauver des vies si elles arrivaient sans perdre de temps. En vain.  Cette aide a été redirigée immédiatement sur la Libye où 8 avions en assuré un pont aérien.

Les Marocains off shore  ne représentent nullement les damnés de la Terre du pays berbère   Je suis de tout cœur avec les besogneux de l’Atlas  Je propose aux lectrices et lecteurs cette contribution du philosophe marocain Ali Benmakhlouf  fait une fine analyse  décrit  l’état d’esprit des Marocains du Maroc profond ô combien respectable et digne  devant la tragédie  Il écrit :  La piété fait dire : « C’est ainsi. » Elle fait dire :

« C’est le décret de Dieu. » J’ai souvent entendu des proches prier pour que les décrets de Dieu leur soient doux. Ils acceptent.   (…) Une femme du peuple, n’ayant pas grand-chose, avait été questionnée : si vous aviez à choisir votre prénom, vous choisiriez quoi : « Radia » ( « contente »). (…)   « La nature nous dorlote », m’avait dit un ami japonais à la suite de la catastrophe de Fukushima »  (14).

« Avec une retenue poignante, poursuit le philosophe , les gens expriment leur douleur d’avoir perdu des êtres chers.  Les gens, dans leur majorité, n’expriment pas « leur » colère. Si colère il y a, elle est le plus souvent celle de Dieu. (…) Dieu ne peut pas accepter tant de corruption, tant de choses qui vont mal. Il avertit et punit : avant-goût des tourments éternels. Mais, en parlant de colère divine, les gens expriment les pathologies sociales en langage sacré, une façon de montrer leur gravité et non une façon de les projeter sur Dieu simplement. (…)   « A-t-on fait tout le nécessaire pour rejoindre les villages les plus reculés ? » La piété ne s’arrange pas de possibles négligences. Elle ne vient pas combler les défaillances humaines.  (…) Tous ces morts, ce furent des vies, des noms propres, ils avaient des projets, ils étaient mères, pères, enfants. Il à faire mémoire de chacune des vies perdues » (14).

Rahma pour les morts  Sérénité et patience pour les vivants.

Professeur émérite Chems Eddine Chitour 

Ecole Polytechnique Alger

Notes : 

1.Luc Mathieu https://www.liberation.fr/international/inondations-en-libye-depuis-la-mort-de-kadhafi-un-pays-disloque-20230912_GBW6ITBSINCQ3EXLXT65SJBIIM/

2..https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/09/12/inondations-en-libye-la-puissance-du-clone-daniel-vient-de-la-temperature-tres-elevee-de-la-mediterranee_6189057_3244.html

3.Sarah Laurent https://www.liberation.fr/international/afrique/libye-les-experts-alertent-de-longue-date-sur-la-vulnerabilite-des-infrastructures-mais-rien-na-ete-fait-20230912_BC3LN7D2RZHVJI5FO32JDPBV3Q/

4.https://www.lefigaro.fr/international/inondations-en-libye-la-plupart-des-morts-auraient-pu-etre-evitees-selon-l-onu-20230914

5.Paul Aveline https://www.bfmtv.com/international/guerre-en-libye-un-rapport-parlementaire-britannique-accable-sarkozy-et-cameron_AN-201609140072.html

6.Victor Hugo http://expositions.bnf.fr/chine/arret/yuanming2/antho5.htm

7.https://www.operanewsapp.com/dz/fr/main/non-assistance-aux-zones-sinistr%C3%A9es-de-marrakech-dounia-filali-accuse-mohamed-vi-de-crimes-contre l%E2%80%99humanit%C3%A9?   Vo

8.Alia Mostefaoui   https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=pfbid0FUVzvgwE9fy9C APhBKBkBe7CV91UFSgsYVv7KzHHMphy3pDUKBZtApotgPZD3SSvl&id=1194322803&eav=AfaLNHuSP26xHakVM96xICwh1CPcFYS7sCIdRe7Ecwv8PavEaKHJqIGaXsBXyEAe9gY&m_entstream_source=timeline&paipv=011 09 2023  

9.Abdellah Taïa  https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/09/11/seisme-au-maroc-le-petit-peuple-va-encore-une-fois-payer-le-prix-fort_6188921_3232.html?

10.Rachida El Azzouzi https://www.mediapart.fr/journal/international/110923/une-nouvelle-fois-un-seisme-frappe-le-maroc-inutile

12.https://www.banquemondiale.org/fr/region/mena/publication/natural-disasters-in-the-middle-east-and-north-africa

13.https://www.huffingtonpost.fr/international/video/seisme-au-maroc-comment-les-satellites-sont-mobilises-pour-cartographier-la-catastrophe_222918.html? 

14. Ali Benmakhlouf https://www.philomag.com/articles/ali-benmakhlouf-le-peuple-marocain-exprime-la-gravite-du-drame-en-invoquant-la-colere-de 13 septembre 2023  

Artiche de référence : 

https://www.lesoirdalgerie.com/contribution/les-peuples-du-maroc-et-de-la-libye-meurtris-la-famille-maghrebine-en-deuil-105402 

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Paul Sankara, frère de feu Thomas Sankara, soutient que l’actuel président du Burkina Faso est le premier dirigeant du pays à se réclamer clairement et fortement de l’héritage révolutionnaire de Thomas Sankara, qui était au pouvoir de 1983 à 1987.

Dans cette interview, Paul Sankara revient sur cet héritage et sur les reculs subis au Burkina Faso pendant les 37 ans de pouvoir de Blaise Compaore, celui qui a renversé Thomas Sankara et qui est responsable de sa mort.

Il traite aussi des conditions conditions politiques, sociales, sécuritaires et économiques qui ont engendré les changements politiques actuelles au Burkina. Et en particulier, le terrorisme qui a commencé peu après l’élection en 2015 du président Roch Kaboré.

Paul Sankara compare également la situation géopolitique actuelle à celle beaucoup plus hostile de l’époque de Thomas Sankara.

Retournerait-il vivre au Burkina aujourd’hui? Oui, répond Paul Sankara sans hésiter.

Le pied à Papineau animé par Robin Philpot à l’antenne de CKVL 100,1 FM, à Montréal

 

 

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Frontex, dans un rapport tout récent, constate que «si un conflit a lieu à la frontière orientale de la Pologne, l’Ukraine n’est toujours pas la principale source d’armes illégales entrant dans l’UE» et met en garde sur le fait que cette «situation pourrait changer lorsque les hostilités prendront fin en Ukraine et si les armes distribuées aux citoyens ukrainiens au début du conflit et celles pendant les hostilités sont revendues au marché noir. Tout cela reste -pour l’instant- une prévision et une analyse sur les menaces auxquelles l’UE pourrait être confrontée.

Le doute se pose sur la capacité de l’Ukraine à pouvoir stopper une telle évolution. Observateur Continental avait déjà – en été dernier – rapporté que les Etats-Unis n’étaient pas en mesure de contrôler leurs armes envoyées sur le terrain.

«En raison de la guerre en Ukraine, de grandes quantités d’armes, notamment de qualité militaire, y restent incontrôlées», avertit encore Frontex qui affirme qu’ «avec l’intensification de la prolifération des armes à feu, des explosifs et des munitions, de plus en plus d’armes à feu non enregistrées et du matériel militaire entreront probablement dans le marché illégal [marché noir]». Frontex, l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, qui soutient les États membres de l’UE et les pays associés à Schengen dans la gestion des frontières extérieures de l’UE et dans la lutte contre la criminalité transfrontalière analyse les menaces auxquelles l’UE peut être confrontée dans les années à venir. Le document cite, également, des exemples d’autres zones post-conflit et comment elles ont influencé le flux d’armes illégales en Europe après la fin des hostilités. Aussi, le scénario qui s’est produit sur d’autres zones de guerre peut, également, se produire après la cessation des opérations militaires sur le territoire ukrainien.

Selon Frontex, «les groupes criminels de la région ne se contenteront pas de s’armer, mais les passeurs en profiteront aussi très probablement de l’opportunité. La mesure dans laquelle ces armes sont passées en contrebande à travers les frontières dépendent de la durée du conflit et de la situation générale en matière de sécurité en Ukraine, de la demande locale pour de tels équipements, ainsi que les mesures de contrôle aux frontières».

InfoSecurity24 stipule que les services des différents États membres, y compris bien sûr la Pologne, se préparent à une telle évolution». Le media polonais précise que le Bureau central d’enquête de la police a «inclus» un tel scénario sur la liste des priorités en matière de criminalité pénale. «La saturation des armes – qui deviendra inutile – en Ukraine sera élevée et pourrait s’étendre à l’ensemble de l’Europe. Nous voulons empêcher ce qui s’est produit après la guerre dans les Balkans lorsque les armes ont atteint de nombreux pays européens», a déclaré Paweł Półtorzycki, commandant du Bureau central d’enquête de la police (CBŚP). Il a toutefois souligné que depuis mai de cette année aucune situation de ce type n’a été observée. Il s’agit donc pour l’instant d’analyses et de prévisions. C’est également le résultat des données fournies par Frontex. La contrebande d’armes et de munitions en 2022 à la frontière extérieure de l’UE avec l’Ukraine a été jugée «faible». La plupart des cas détectés concernaient des pièces d’armes isolées, souvent des armes non létales, cachées dans des bagages à main et destinées à la protection personnelle.

Cependant, le réseau social X (ex-Twitter) du CBŚP vient de publier en septembre la découverte d’un trafic d’armes en Pologne. En juin dernier le CBŚP a découvert «150 armes à feu (armes de guerre non récentes, mais aussi des pistolets Glock), 1000 composants d’armes à feu et des munitions avec la police autrichienne et des drapeaux nazis».

«Toutefois, les préparatifs visant à inonder l’UE d’armes en provenance d’Ukraine, même s’il s’agit encore de prévisions, sont en cours», affirme InfoSecurity24. Les polices aux frontières doivent se former et des agents ont été envoyés en Moldavie. Au cours de cette activité, ils devaient rafraîchir leurs connaissances sur la manière de faire passer des armes en contrebande, sur l’équipement permettant de les détecter et sur les procédures après leur découverte lors des inspections. Frontex a élaboré un manuel destiné aux agents pour les aider à se tenir au courant du sujet. «Il convient toutefois de noter à ce stade que les Balkans restent la principale zone de transit des armes illégales importées vers l’UE», martèle le média polonais.

La route des Balkans est de plus en plus utilisée pour la contrebande en particulier pour les armes de Türkiye. Frontex rapporte que ce pays est connu pour transformer les armes utilisant des munitions à blanc (pistolets à blanc) – sont plus faciles à transporter à travers les frontières extérieures de l’UE – pour les transformer à relativement peu de frais en armes à balles réelles. InfoSecurity24 révèle que le choix de la Moldavie n’est pas dû au hasard car c’est là qu’a été créée une plaque tournante de la lutte contre le crime organisé et la contrebande d’armes en provenance d’ Ukraine. Cette création administrative doit agir comme un «guichet unique», aidant Europol et Frontex à gérer la protection des frontières et à obtenir des informations sur la contrebande d’armes et la traite des êtres humains.

Les autorités ukrainiennes, elles-mêmes, tentent de prévenir le problème des armes illégales. Elles estiment à environ 15 millions les armes de divers types non enregistrées se trouvant entre les mains de la population civile.  Après le début du conflit en février 2022, des armes ont été distribuées à pratiquement tous ceux qui voulaient se battre. Observateur Continental titrait en juillet dernier qu’ «un marché noir des armes s’est formé en Ukraine faisant de l’Ukraine un centre mondial du commerce illégal des armes» et mentionné que «le Pentagone a signalé le vol en Ukraine d’une partie des armes fournies par l’Occident» et que «dans le même temps, les dealeur​​​s d’armes de guerre avaient l’intention de les vendre au marché noir».

«Il est naturel que les autorités s’inquiètent de son commerce illégal, qui deviendra une menace pour la sécurité nationale et les intérêts non seulement de l’Ukraine, mais aussi d’autres pays, y compris, bien sûr, la Pologne», conclut InfoSecurity24 invitant les autorités ukrainiennes à considérer le contrôle le commerce des armes comme l’une des priorités du ministère ukrainien de l’Intérieur. Ces autorités ont décidé le lancement du registre national unifié des armes (entré en activité le 23 juin) qui permet de les enregistrer sans se rendre à la police, en utilisant le service en ligne ou en contactant les magasins vendant des armes.

InfoSecurity24 rappelle que l’Ukraine «avait déjà un problème de contrebande d’armes avant février 2022». Comme l’a rapporté le Projet de signalement du crime organisé et de la corruption (OCCRP) en octobre 2018, «l’Ukraine est depuis longtemps un point chaud dans le commerce mondial des armes, et cette situation s’est intensifiée depuis le début du conflit dans le Donbass en 2014».  Comme EUobserver l’avait analysé en décembre 2021, le nombre de tentatives de contrebande d’armes à feu depuis l’Ukraine vers la Pologne et d’autres pays de l’UE a augmenté ces dernières années.

Le rapport de Frontex pointe aussi du doigt la situation économique dans les pays de l’UE qui s’aggrave. Frontex attire l’attention sur le fait que «la hausse de l’inflation et les difficultés économiques rencontrées par les grandes fractions des populations augmenteront la probabilité que les armes à feu détenues légalement ou illégalement par des civils et des petites entreprises se retrouvent entre les mains de criminels».

Philippe Rosenthal

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Ce mardi 19 septembre débute à New York l’Assemblée générale de l’ONU. Le sujet du conflit en Ukraine reste toujours central, mais l’attention des pays participants se tourne de plus en plus vers la résolution des problèmes des pays du Sud. L’absence du président français, Emmanuel Macron, et du Premier ministre britannique, Rishi Sunak, à l’événement a intrigué les médias. L’ONU a commencé à prédire son effondrement imminent. Volodymyr Zelensky, le president ukrainien, doit y tenir un discours, cependant. 

L’ONU en état de mort cérébrale. La tribune de l’ONU est la «scène» traditionnelle pour les représentants de tous les chefs d’État et de gouvernement. Les dirigeants des pays cherchent généralement à profiter de l’occasion pour prendre la parole en personne lors d’une réunion afin d’exprimer leur position sur une question particulière. Mais pas cette année. «L’ONU va mal, très mal, plongée dans une crise qui est à la fois le symptôme et la conséquence d’une fragmentation croissante du monde qu’elle ne peut endiguer», fait remarquer Challenges qui annonce qu’ «Emmanuel Macron ne fera pas le voyage à l’Assemblée générale de l’ONU».  «Pour sortir l’ONU de la mort cérébrale, il est urgent de la réformer», affirme le magazine hebdomadaire français.

Absence de la France à l’ONU avec Volodymyr Zelensky. Le président français Emmanuel Macron manquera l’événement en raison d’un «calendrier diplomatique chargé», rapporte Politico. Selon plusieurs responsables français, le chef de la Ve République s’apprête à accueillir le roi Charles III (la visite du monarque britannique avait été reportée en raison des émeutes dans le pays). Par ailleurs, le chef du Parti travailliste britannique, Keir Starmer, prévoit, également, de rencontrer Macron ce mardi à Paris. Et, le week-end prochain, le président français rencontrera le pape François à Marseille.

Politico qualifie l’absence de Rishi Sunak d’ «encore plus surprenante» que celle d’Emmanuel Macron car cela aurait été sa première Assemblée générale à l’ONU en tant que Premier ministre britannique. Rishi Sunak et son parti conservateur ont récemment subi une défaite dans les sondages. Il serait probablement tout à fait logique de déplacer l’attention de la politique étrangère vers la politique intérieure. C’est ce qu’il a fait, mais au détriment de la rencontre de New York.

«Outre les absences du président chinois, Xi Jinping, et du président russe, Vladimir Poutine, le Premier ministre indien, Narendra Modi, ne participera pas non plus au rassemblement à New York la semaine prochaine», constate Politico. Le seul dirigeant d’un pays (ayant un siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU) qui sera présent à New York est le président américain Joe Biden. Son discours à l’ouverture des débats à la tribune de l’ONU ce 19 septembre devrait attirer beaucoup plus d’attention dans la presse occidentale que les années précédentes.

Mais, voilà, des questions se posent sur l’absence de Rishi Sunak et d’Emmanuel Macron, surtout que ces derniers ont montré un soutien solide au président ukrainien Volodymyr Zelensky depuis le début du conflit en février dernier.

Les sujets que les pays entendent aborder ne sont pas non plus un secret. L’Ukraine reste toujours centrale. A la tribune de l’ONU, Volodymyr Zelensky espère obtenir, à nouveau, un soutien pour son «plan de paix en 10 points». Mais, les choses ne se sont pas avérées si simples.

The Guardian qualifie la présence du président ukrainien au sommet de l’ONU de «plus grand drame géopolitique de la semaine» surtout qu’il va s’adresser personnellement à l’Assemblée générale pour la première fois.

Richard Gowen, directeur du groupe de réflexion International Crisis Group de l’Organisation, a qualifié la décision de Volodymyr Zelensky de pari à un moment où il y a une pression croissante, notamment de la part des États du G77, pour convenir d’un cessez-le-feu. «Nous ne devrions pas sous-estimer l’élément de risque», a déclaré Richard Gowen. «Si [Volodymyr] Zelensky se rend à l’Assemblée générale et au Conseil de sécurité et insiste sur le fait que l’Ukraine doit continuer à se battre et que ce n’est pas le moment de faire preuve de diplomatie, je pense qu’il subira de nombreuses réactions négatives», a-t-il continué.

Le deuxième sujet (et presque le principal) reste la discussion sur les problèmes des pays du Sud. Pour Reuters plusieurs sommets organisés pendant l’Assemblée générale se concentrent sur les priorités des pays en développement d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie. En particulier, les thèmes du climat, de la santé, du financement et des moyens d’atteindre les objectifs de développement durable relèveront du «focus diplomatique».

The Guardian martèle que «l’absence de dirigeants mondiaux survient à un moment où l’organisation s’est révélée impuissante à mettre fin aux conflits majeurs en Ukraine et au Soudan, et où la communauté internationale est bien en deçà des objectifs fixés par l’ONU pour lutter contre la pauvreté, la maladie, la famine et le changement climatique catastrophique». Pour Richard Gowen, «la situation de l’ONU est actuellement sombre et je pense qu’elle est nettement plus sombre que lors de la semaine de haut niveau de 2022». « Un an plus tard, nous avons l’impression d’être beaucoup plus près du bord de la falaise», a-t-il conclu.

Les diplomates européens, s’adressant aux journalistes étrangers sous couvert d’anonymat, sont unanimes sur le fait que les tensions géopolitiques pourraient éloigner davantage de pays en développement des efforts menés par l’Occident et se rapprocher du groupe des BRICS. Cela leur donne l’espoir d’une «meilleure réalisation de certains des intérêts du monde en développement».

«L’absence du président français envoie un signal négatif au monde compte tenu du soutien déclaré de la France au multilatéralisme et de l’enthousiasme du président pour la diplomatie».  «Cet été, [Emmanuel] Macron a tenté d’obtenir une invitation au sommet des BRICS en Afrique du Sud et ces dernières années, la France a investi de plus en plus dans les forums asiatiques comme l’APEC ou l’ASEAN», rappelle Politico.

Pierre Duval

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  • Commentaires fermés sur L’Assemblée générale de l’ONU: l’absence des dirigeants de 4 pays membres permanents intrigue les médias

Emily Edwards a vécu une vie active, heureuse et “normale” pendant 72 ans, élevant ses enfants et petits-enfants et participant aux événements de sa communauté texane.

Elle et son mari ont tous deux contracté le COVID-19 au début de la pandémie. Le cas de Mme Edwards était bénin, mais son mari a été hospitalisé pendant près d’une semaine.

“Ils ne lui donnaient pas beaucoup de chances de survivre”, a déclaré Mme Edwards lors d’un entretien avec The Defender, “mais il a survécu”.

Lorsque le vaccin COVID-19 a été mis à la disposition des personnes âgées de plus de 65 ans, elles se sont empressées de l’obtenir.

“Être malade à ce point ou voir quelqu’un malade à ce point vous effraie à mort”, a-t-elle déclaré. Et ils disaient : “Si vous vous faites vacciner, vous n’aurez plus jamais de chance d’attraper le COVID”.

Edwards a reçu sa première injection de Pfizer le 11 avril 2021 et sa deuxième le 2 mai 2021.

Au bout de quelques semaines, “des choses étranges ont commencé à se produire”, dit-elle.

Edwards a déclaré à The Defender :

“Mon audition n’était pas bonne et j’avais un mauvais équilibre. Mes papilles gustatives étaient folles parce que tout ce que je mettais dans ma bouche, même l’eau, avait le goût d’une feuille d’aluminium que j’essayais de mâcher. C’était un horrible goût de métal. Et puis le déséquilibre est devenu vraiment difficile à gérer”.

Un oto-rhino-laryngologiste a diagnostiqué des vertiges chez Mme Edwards et l’a soignée. Les symptômes n’ayant pas disparu, il l’a envoyée chez un audiologiste. C’était frustrant, dit-elle, car il était clair qu’ils n’avaient aucune idée de la cause de mes symptômes.

Un soir, alors qu’elle se promenait dans la maison, elle a déclaré : “Mes jambes se sont dérobées sous moi. Je suis tombée comme une pierre. Pas de préavis, pas d’avertissement, rien.”

Ils se sont rendus aux urgences “par désespoir”. Après quatre jours, incapables de déterminer la cause de ses symptômes, les médecins l’ont renvoyée chez elle. Mais quelques nuits plus tard, elle était de nouveau hospitalisée dans un autre hôpital, où elle a subi quatre jours de tests supplémentaires, toujours sans diagnostic.

À ce moment-là, Mme Edwards se déplaçait en fauteuil roulant, n’entendait plus les conversations autour d’elle et avait presque perdu la vue.

L’une des infirmières lui a donné le nom d’un neurologue qui, selon elle, connaissait très bien les maladies neurologiques inhabituelles. “S’il vous voit, vous pourrez peut-être obtenir des réponses, et ce serait un cadeau”, a dit l’infirmière à Edwards.

Ce neurologue a immédiatement soupçonné Edwards d’être atteint du syndrome de Guillain-Barré, une maladie neurologique rare dans laquelle le système immunitaire attaque le système nerveux périphérique.

Il a indiqué que certains cas avaient été liés au vaccin Covid-19 et qu’il souhaitait l’hospitaliser et la soumettre à des tests.

Les tests ont révélé qu’Edwards souffrait d’une sous-variante rare de la maladie, le syndrome de Miller Fisher, qui affecte également la vision, l’audition et la coordination.

“À partir de ce moment-là, dit-elle, ce fut difficile.

Elle passé plus de six mois à passant d’un centre de rééducation à un hôpital. Sa vie “normale, active et quotidienne” est devenue une chose du passé. Elle était trop malade pour être au chevet de sa mère lorsqu’elle est décédée.

Les traitements par immunoglobulines intraveineuses – des perfusions de plasma souvent utilisées pour traiter les maladies auto-immunes – n’ont rien donné. Le neurologue de Mme Edwards lui a proposé à contrecœur une intervention appelée plasmaphérèse, qui consiste à retirer le sang et le plasma de l’organisme, à les traiter et à les restituer.

Cela pourrait être risqué, a dit Mme Edwards, car elle souffrait déjà d’une grave maladie cardiaque. Elle a tout de même insisté pour subir l’intervention parce qu’elle avait désespérément besoin d’être soulagée.

Je lui ai dit : “Je signerai n’importe quel papier qui vous exonère, sans reproche, d’avoir à faire cela””, a-t-elle déclaré.

Par la suite, elle a pu se tenir debout pour la première fois et marcher avec l’aide d’un déambulateur, et même préparer ses propres affaires pour se rendre de l’hôpital au centre de rééducation. “C’était un pas en avant”, a-t-elle déclaré, “je savais donc que je pouvais m’améliorer quelque peu”.

“À partir de ce moment-là, j’étais déterminée à surmonter cette épreuve autant que possible. Et je me suis battue à chaque étape du chemin.

Mais les problèmes sérieux ne s’arrêtent pas là.

Mme Edwards était chez elle depuis environ un mois – après avoir passé près d’un an à l’hôpital – lorsque ses jambes ont soudainement lâché alors qu’elle se tenait debout devant sa cuisinière. Elle s’est effondrée et s’est cassé la hanche.

“Oh, mon Dieu. Retour à l’hôpital”, dit-elle, “on m’a posé une prothèse de hanche. Retour au centre de rééducation pour un mois et demi et retour à la maison.”

Elle a finalement commencé à se détendre dans sa “nouvelle normalité” à la maison, mais elle a fait une nouvelle chute et s’est violemment cognée la tête. Le soir venu, ses symptômes cognitifs étaient si graves qu’elle ne pouvait plus reconnaître sa famille.

“Le lendemain, on m’a opéré au cerveau parce qu’on m’a dit que j’avais une hémorragie cérébrale et que je n’allais vraiment pas bien du tout”, a-t-elle déclaré. “Ils m’ont donné 5 % de chances de survie.

“J’ai survécu à cette épreuve, j’en suis sortie, j’ai retrouvé la mémoire et j’ai pu parler”, a déclaré Mme Edwards, mais parfois, elle ne trouvait pas les mots pour exprimer ses pensées. Elle a dû apprendre à avaler et suivre des séances d’orthophonie et de kinésithérapie.

La maladie “ronge les nerfs”.

Aujourd’hui, Mme Edwards est toujours confrontée à de nombreux défis, dont une douleur intense.

“J’ai l’impression d’avoir de grosses bandes, des élastiques qui entourent mes jambes, qui remontent le long de mes jambes”, a-t-elle déclaré. “C’est une sensation très bizarre. Et puis mes terminaisons nerveuses qui produisent constamment des étincelles. C’est comme un cordon électrique dont on enlève l’emballage en plastique ou en caoutchouc, et tout ce qu’on a, ce sont des fils dénudés.”

La maladie “ronge les nerfs”, dit-elle, “de sorte que tout ce que vous avez, ce sont des nerfs à vif, comme des prises électriques à vif. Cela se répercute sur le corps comme de l’électricité, et on sent comme de l’électricité”.

Les accès de douleur surviennent de manière aléatoire et sont très intenses, a-t-elle déclaré. “Je ne peux pas le décrire. C’est choquant, pardonnez le jeu de mots”.

Les accès aléatoires de douleur extrême et les difficultés à marcher sont la “nouvelle normalité” pour Mme Edwards, qui s’arrête un instant pour trouver ses mots. “Il s’agit d’un état permanent”, a-t-elle déclaré.

Mais l’un des plus grands défis, selon elle, est la façon dont la vie a changé. Son mari a assumé le rôle de soignant principal et ses activités quotidiennes sont limitées.

Récemment, elle s’est rendue à la remise des diplômes de son petit-fils, mais elle a dû s’asseoir très loin et n’a pas pu le voir clairement recevoir son diplôme parce que sa vision a été endommagée par le syndrome de Guillain-Barré.

“C’est un petit exemple, dit-elle, de toutes sortes de ramifications, de toutes sortes de choses qui m’échappent chaque jour.

Regardez-moi et décidez

Mme Edwards a déclaré au Defender qu’elle partageait son histoire parce qu’elle espère qu’elle pourra servir d’avertissement à d’autres personnes qui envisagent de se faire vacciner contre le Covid-19.

Elle a déclaré qu’elle voyait dans les journaux télévisés des avertissements concernant une nouvelle variante et que “cela me fâche de voir les publicités qui disent qu’il faut faire le prochain rappel ou que les gens doivent à nouveau porter des masques”.

Aux personnes qui envisagent d’utiliser d’autres vaccins Covid-19, ou tout autre vaccin dont l’effet secondaire est possible, comme le vaccin contre le zona, Mme Edwards dit : “Regardez-moi et décidez, parce que ce n’est pas une bonne idée”. S’il vous plaît, n’avalez pas ce [idea], il n’est pas bon”.

“Aujourd’hui encore, c’est dévastateur”, dit-elle, “et je suis tellement en colère”.

Mme Edwards et son mari sont particulièrement en colère, dit-elle, parce qu’ils “n’auraient jamais dû se faire vacciner”. Ils avaient tous deux déjà eu le Covid-19 et il leur a quand même été conseillé de se faire vacciner.

Ce n’est que plus tard que “de petites bribes d’informations ont commencé à filtrer, indiquant que si vous avez eu le Covid, vous avez développé une immunité naturelle”.

Pour elle, “il n’y a pas d’autre recours que d’aider les autres à s’en sortir”. Malgré la transformation totale de sa vie, Mme Edwards espère que son histoire pourra servir de message à d’autres personnes souffrant de blessures.

Elle a appris à quel point il est important de se défendre soi-même dans les négociations avec le système de santé. “Il n’y a aucun moyen de s’en sortir si l’on n’est pas son propre meilleur ami tout au long de cette saga et si l’on n’insiste pas pour obtenir des réponses ou ce genre de choses.

“Si je n’avais pas pensé que je pourrais trouver des réponses et aller mieux, je pense que j’aurais probablement abandonné”, a-t-elle ajouté.

Mme Edwards a également conseillé aux personnes souffrant des symptômes de Guillain-Barré de consulter rapidement un médecin. Un diagnostic précoce est la clé d’un traitement plus efficace. Plus la maladie reste longtemps ancrée dans l’organisme, plus elle fait de dégâts, a-t-elle ajouté.

Les personnes blessées par le vaccin doivent “pousser les médecins à sortir des sentiers battus et à faire des recherches”. Il existe des réponses et des traitements, mais les individus doivent être leurs propres défenseurs d’une manière forte et gracieuse. Et il faut le faire le plus tôt possible !

Mme Edwards et son mari se sont entretenus avec Polly Tommey, responsable du programmeCHD.TV de Children’s Health Defense(CHD). Polly participe à la tournée nationale du bus “Vax-Unvax” de la CHD, qui recueille les témoignages de personnes blessées par les vaccins.

Cliquez ici pour en savoir plus, consulter les horaires des bus et partager votre expérience.

Regardez l’interview #CHDBUS [en anglais]:

Brenda Baletti, Ph. D.

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Le Service de sécurité de l’Ukraine (SBU) a indiqué qu’un nouveau réseau de personnes aidant les citoyens ukrainiens à échapper à la conscription et à quitter le pays a été identifié et démantelé.

En manque d’effectifs sur le front, l’Ukraine s’empresse de regarnir ses rangs.

Les dernières personnes arrêtées travaillaient dans le port d’Izmail, dans la région d’Odessa. Des sommes d’agent ont été demandés aux hommes en âge de servir qui voulaient quitter le pays. Ils ont reçu des documents attestant qu’ils étaient navigateurs sur des cargos, pour un montant compris entre 700 et 1 200 dollars.

Les personnes détenues sont accusées d’avoir perçu un total de 55 000 dollars en paiements de ce type. Elles auraient été prises sur le fait, arrêtées et pourraient être condamnées à des peines de prison allant jusqu’à 10 ans.

Le SBU a également arrêté un prêtre de l’Église orthodoxe ukrainienne d’Odessa qui aurait aidé des hommes à quitter le pays sous prétexte de les préparer à l’ordination dans l’Église, moyennant une rémunération minimale de 4 500 dollars par personne. Le religieux a réussi à aider six personnes de cette manière avant d’être arrêté à son tour.

Un autre moyen populaire de gagner de l’argent sur le dos des réfractaires est de délivrer des certificats médicaux attestant que l’individu payeur n’est pas en mesure de servir dans l’armée.

Le groupe identifié par le SBU délivrait jusqu’à 20 certificats de ce type par jour, pour une somme allant de 7 000 à 10 000 dollars.

Le président Volodymyr Zelensky a publié mardi un décret ordonnant la vérification de tous les certificats médicaux qui dispensent les hommes du service militaire.

Ces cas seront examinés et de nouveaux tests médicaux seront effectués.

À la fin du mois d’août, de nombreux exemples de corruption au sein de l’armée ukrainienne ont été révélés, ce qui a conduit au licenciement de l’ancien ministre de la défense, Oleksiy Reznikov.

Les allégations de corruption portaient notamment sur des irrégularités concernant l’approvisionnement de l’armée, et la délivrance de documents de dispense du service militaire.

Grzegorz Adamcczyk

 

Article original en anglais :

https://www.zerohedge.com/geopolitical/ukrainian-draft-dodging-scandal-deepens-new-arrests-citizens-attempt-flee-service

Version française : Spirit Of Free Speech

 

 

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Le Roi est nu!

septembre 19th, 2023 by Jean-François Geneste

Je voudrais réagir aux deux articles suivants[1]. Ils font état de la déclaration récente de Vladimir Poutine comme quoi la Russie aurait développé des armes basées sur de nouveaux principes physiques. Hélas, je n’ai pas eu accès à une traduction professionnelle du russe et encore moins au contexte dans lequel ces mots ont été prononcés. Je me contenterai donc dans ce texte d’en rester à la lettre de ce qui est écrit.

Les deux articles sont en réalité de peu d’intérêt, car ils passent totalement à côté du sujet. Le premier fait peu ou prou des élucubrations sur des progrès dans certains domaines d’armes existant déjà, mais qui deviendraient plus performantes comme les lasers ou des moyens basées sur la physique des hautes énergies. Le deuxième se concentre davantage sur le potentiel productif russe dans un contexte de sanctions. Bref ! Rien sur les principes physiques nouveaux !

La première question à se poser est de savoir si ce que dit Poutine est crédible. La réponse est oui et il nous faut ici expliquer pourquoi. Durant la guerre froide, l’Union soviétique et l’Occident ont largement divergé dans toutes les disciplines scientifiques. Sans entrer dans les détails, la Russie est restée dans un état d’esprit que je qualifierai d’européen de la Renaissance, soit la méthode qui nous a valu les progrès industriels du XIXe siècle, mais seulement après les avancées conceptuelles des siècles précédents.

De son côté, l’Occident et le reste du monde ont convergé vers le modèle imposé par les Anglo-Saxons. Une structure qui doit avoir un retour sur investissement, qui veut tout évaluer financièrement et qui a la désagréable habitude de créer des coteries. Cela s’est fait via les revues dites à comité de lecture qui ont su développer bien des stratégies, avant tout commerciales, qui ont fait leur fortune et ont conduit à une uniformisation de la science en portant au pinacle des gens, au final, conformistes et moyens[2]! Le système n’a donc que toujours creusé le même trou et ceux qui ont essayé de voir ailleurs n’ont tout simplement pas eu accès à la parution. Je ne veux pas trop m’étendre sur un sujet qui prendrait des pages, mais qui est assez bien documenté. L’épisode du COVID aura montré en grandeur nature le dispositif pourri de la publication scientifique, le non-accès aux vrais penseurs et la mise en valeur des « mauvais », sans compter leurs nombreux conflits d’intérêts. Il ne faut pas un seul instant imaginer qu’une unique discipline scientifique ait échappé à ce phénomène. Il y a juste un peu moins d’argent ailleurs, mais le principe reste le même.

Il y a donc une possibilité, le monde russe ayant été quelque peu préservé, que ce dernier ait, partiellement au moins, continué sur sa lancée et ait fait des découvertes fondamentales nouvelles et non publiées, ou bien promulguées en russe dans de sombres (pour l’Occident) revues locales. Qui sait par exemple que la théorie de l’apprentissage statistique a été inventée en URSS par Vapnik et Chervonenkis[3] dans un article de 1971 et qui n’a été véritablement pris en considération en Occident que vers 1989 ? Dans d’autres domaines, nous savons que l’URSS avait développé une biologie qui n’était pas tournée à 100% sur le moléculaire comme c’est aujourd’hui le cas et depuis longtemps chez nous. Et il y a eu bien des dossiers additionnels, expérimentaux parfois, qui ont été amorcés via des érudits qui pensaient différemment et ont eu des résultats étonnants que l’on a ou pas, selon les circonstances, pu reproduire.

Feu mon ami Georges Lochak avait l’habitude de lancer qu’en URSS, même s’il y avait la dictature, c’était suffisamment « le bordel » dû à l’immensité du pays, pour que quelques-uns soient vraiment libres de faire ce qu’ils voulaient.

Voilà pourquoi il faut prendre, à mon avis, ce qu’a annoncé Poutine, très au sérieux et cela laisse peser un poids extraordinaire sur l’Occident qui, si de telles armes étaient révélées, par exemple  dans le conflit ukrainien, montreraient un retard conceptuel occidental supplémentaire important et aggloméreraient le flux scientifique mondial vers la Russie qui deviendrait, en la matière, le leader des BRICS alors même que la concurrence sur les sujets traditionnels est rude avec la Chine et l’Inde.

Passons maintenant aux nouveaux principes physiques. J’en reviens à George Lochak qui disait régulièrement que depuis l’expérience japonaise au CERN de 1956 sur la violation de la parité, aucun progrès théorique n’avait été fait. Il parlait bien entendu de mécanique quantique. Le public n’a, bien sûr, pas idée de cela. Pourtant, depuis que les bases de cette discipline ont été jetées, on doit bien reconnaître que peu de choses ont bougé. Plus singulièrement et pour donner un exemple concret, la plus grande avancée qui a été faite est celle concernant les particules intriquées, sujet soulevé par Einstein, Podolsky et Rosen[4] en 1935 et qui a valu le prix Nobel 2022, entre autres, à Alain Aspect, lequel n’a rien inventé sinon qu’il a réalisé en 1980 une expérience qui était impossible avec la technologie des années 30.

Rappelons aussi brièvement que la physique quantique est non causale, ce qui ne dérange quasiment personne, sauf quelques rares individus de bon sens comme David Deutsch[5] par exemple. Par ailleurs, nous avons quatre familles de théories décrivant le noyau atomique, mais elles sont contradictoires[6], ce qui nous laisse dans une détresse profonde alors que nous parlons couramment de l’ère atomique et d’énergie nucléaire.

Alors les nouveaux principes de la physique devraient être en dehors des sentiers battus, hors quantique, hors relativité qui sont, en quelque sorte, les deux tours jumelles de cette science. La Russie va-t-elle signifier un 11 septembre pour cette discipline ? Ce serait intéressant ! Ou alors va-t-elle se contenter, comme l’a fait la théorie d’Einstein avec la mécanique classique, de seulement changer le domaine de validité des théories existantes ? Nous ne pouvons, bien entendu, pas le savoir à l’avance. Mais puisqu’il s’agit d’armements, nous allons essayer de deviner certaines possibilités.

Si nous considérons l’énergie, la tendance historique est à une concentration toujours plus grande de cette dernière. Ainsi, dans un kilogramme de bois il y a moins d’énergie que dans un kilogramme de charbon qui lui-même en a moins que le pétrole, inférieur au gaz, inférieur lui-même au nucléaire de fission pour aboutir, aujourd’hui à la fusion que l’on nous promet sans cesse, mais qui n’arrive pas. Pourrait-il y avoir quelque chose de supplémentaire et de plus concentré qui, bien évidemment, pourrait constituer une arme guerrière, mais aussi économique ?

La théorie du chaos est née au vingtième siècle. Bien que le constat fut fait, on n’en a pas trouvé beaucoup d’applications à ce jour. Elle a été popularisée par l’effet papillon qui dit qu’un battement d’ailes en Amazonie peut créer un ouragan en Inde. Si l’on dévoilait une méthode de contrôle de cela, voilà une découverte qui serait prodigieuse. La même technique, peu ou prou, permettrait de déclencher des catastrophes « naturelles » de-ci de-là, tremblements de terre, inondations, sécheresses, etc.

Une meilleure connaissance de la matière pourrait autoriser la mise au point de nouveaux matériaux, de concevoir d’innovantes formes d’énergie. Rêvons un peu et envisageons que les Russes auraient compris ce qu’est la matière noire et sauraient s’en servir. Alors… !

Il semblerait que Poutine ait plutôt parlé de défense que d’attaque. On pourrait songer à une possibilité de solidifier à distance les fluides dans lesquels se meuvent les mobiles, que ce soient des missiles ou des bateaux. Ils seraient simplement paralysés et même pas détruits !

Comme chacun pourra le voir, l’imagination ne manque pas et ses réalisations sont à la portée de tout un chacun. En revanche, découvrir de nouveaux principes physiques n’est à la portée que de quelques-uns et la science officielle et actuelle est devenue une telle religion, qu’il aura fallu aux savants une bonne dose d’esprit critique ainsi qu’une connaissance approfondie de ce qui est maîtrisé pour arriver à faire la rupture.

Je vais me faire plaisir en donnant ici un exemple qui m’est cher. Il s’agit de la viscosité de l’air. Si vous prenez un volume élémentaire d’air et écrivez quelques principes de base, c’est-à-dire que l’énergie qui y entre est égale à celle qui en sort (en régime établi), qu’il y a conservation de la masse, etc., vous tomberez sur un système d’équations auquel on a prodigué le nom de Navier-Stokes. On ne sait pas le résoudre analytiquement, mais c’est avec lui que l’on fait voler, avion, missiles et fusées. Dans une approximation linéaire qui est particulièrement bien décrite dans le fameux livre de Landau et Lifshitz, on obtient, pour écrire ces équations, deux coefficients de viscosité. Et pour les objets que nous concevons, nous négligeons toujours le deuxième. Néanmoins, cela s’obtient à partir d’équations et personne ne sait vraiment à quoi ces coefficients correspondent vraiment d’un point de vue physique. Si on se passait de l’approximation linéaire et si l’on considérait, localement, une décomposition en séries entières nous aurions alors potentiellement une infinité de tels coefficients dont nous saurions encore moins interpréter à quoi ils correspondent réellement.

Passons à la théorie cinétique des gaz, découverte par Boltzmann, et qui suppose que les molécules d’un fluide subissent des chocs élastiques. Cela ne conduit à aucune viscosité. Il y a donc un problème puisqu’une autre approche donne au moins deux coefficients ! Alors, me direz-vous ? Eh bien la viscosité existe bien, car si tel n’était pas le cas, les équations de Navier-Stokes nous disent que les avions ne voleraient pas !

Passons maintenant à Maxwell qui publia en 1867 une étude de la viscosité de l’air qui le mena à considérer non plus des chocs élastiques entre molécules, mais une force de répulsion d’évitement en 1/r5. Cela est bien plus acceptable, mais pour des raisons que je ne connais pas, ce modèle ne fut pas retenu.

Au travers de ce court exemple simplifié, j’espère vous avoir fait sentir ce que peut vouloir dire « nouveaux principes physiques », puisqu’entre Maxwell et Boltzmann, il y a clairement incompatibilité.

Il nous reste à revenir à la politique et à nous demander pourquoi la déclaration de Poutine. En réalité, la situation sur le terrain, côté russe, n’est pas si satisfaisante que cela. C’est dû à plusieurs facteurs. Bien entendu, les Ukrainiens aidés des Occidentaux ont progressé et ont trouvé quelques faiblesses dans le dispositif russe. Il y a aussi la non-volonté de mener une guerre et de bombarder massivement, ce qui plaide pour l’humanisme de Poutine, mais, comme chacun le sait, l’enfer étant pavé de bonnes intentions, l’OMS aura au final probablement coûté bien plus de vies que n’en aurait fait une opération de destruction qui n’aurait duré que quelques jours. Il y a enfin une réticence, semble-t-il, du côté russe, à vouloir utiliser les mobilisés récents et à faire une incorporation supplémentaire, élections présidentielles obligent. Alors, si d’aventure de nouvelles armes faisaient leur apparition sur le champ de bataille, avec une efficacité importante et qui ne peut pas être contrée, cela pourrait s’avérer une solution commode pour le pouvoir russe.

On sent néanmoins une certaine réserve de ce dernier à s’en servir, car, a priori, si on lit entre les lignes, ces armements pourraient être facilement réplicables et peut-être les Russes eux-mêmes pourraient-ils en pâtir. Rappelons-nous, à titre d’exemple, la bombe atomique. Elle était basée sur un principe physique original et très vite elle fut à la portée de tout le monde. Les plus anciens se souviendront que dans les années 80 un étudiant britannique avait publié des plans d’une telle arme et chacun sait bien que ce qui est difficile à faire n’est pas la bombe elle-même, mais à obtenir le « combustible ». C’est d’ailleurs pour cela que le Mossad utilisa Stuxnet pour détruire les centrifugeuses iraniennes il y a quelques années.

Nous conclurons donc encore une fois comme de nombreux articles qui ont précédé que le roi Occident est nu ! Il est piégé dans son système économique qui ne fait émerger que les plus moyens donc pas les meilleurs, qui ne développe que ce qui est rentable et pas ce qui est le mieux, qui met chaque individu sous une chape de plomb financière qui est l’équivalent moderne de l’esclavage, lequel, au final, n’a rien à envier aux soi-disant dictatures qui non seulement n’en sont généralement pas, mais qui en plus aménagent, de temps en temps, et quand cela les arrange, des espaces de liberté (au moins scientifique !).

Jean-François Geneste

 

 

Notes :

[1] https://reseauinternational.net/quentend-poutine-par-armes-basees-sur-de-nouveaux-principes-physiques/ et https://reseauinternational.net/la-russie-prend-de-lavance-dans-la-course-a-larmement/

[2] https://www.amazon.fr/THUS-WORKED-HUMANKIND-Book-English-ebook/dp/B07TB5XVZ1

[3] https://www.amazon.fr/Vapnik-Chervonenkis-Theory-Computational-Learning-Vladimir/dp/6131126259

[4] https://journals.aps.org/pr/abstract/10.1103/PhysRev.47.777

[5] https://www.linkedin.com/posts/felixhovsepian_probability-physicist-thinkdifferently-activity-7108357406690000896-U5mO/?utm_source=share&utm_medium=member_desktop

[6] https://www.amazon.fr/Models-Atomic-Nucleus-Interactive-Software/dp/3540285695

 

Jean-François Geneste a près de 40 ans d’expérience dans les domaines aéronautique espace et défense. Il a été directeur scientifique du groupe EADS, devenu Airbus Group, pendant 10 ans. Il a été professeur au Skolkovo Institute of Science and Technology à Moscou. Il est actuellement le PDG de la startup WARPA qui vient de se voir attribuer un brevet pour son moteur de propulsion spatiale à impulsion spécifique infinie.

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Paru le 14 septembre dernier dans Ouest-France, un article de Philippe Richard prétend démentir l’augmentation du cancer du col en Australie depuis la vaccination scolaire par Gardasil. Un phénomène qui est pourtant bien réel, rapporté et documenté dans notre livre Hystérie vaccinale : Gardasil et cancer, un paradoxe (Fauves édition, mai 2023) (1). Oui, l’incidence des cancers du col a augmenté depuis la vaccination Gardasil !

Je tiens tout d’abord à remercier le journaliste Philippe Richard d’avoir salué notre clairvoyance lors de la crise sanitaire, en nous désignant – mon épouse et moi-même – comme les « figures antivax et antimasques de la pandémie de Covid-19 ».

En effet, nos prises de positions précoces à propos de l’inefficacité des injections nommées anti-Covid-19 et des masques sont devenues évidentes avec :

  • Des vaccinés contaminés dans l’entourage de chacun d’entre nous,
  • De nombreux effets secondaires alarmants (dont des décès brutaux chez des sportifs jeunes),
  • Une incapacité au niveau mondial à diminuer la mortalité liée au SRAS-CoV-2 (au contraire, une augmentation est constatée durant les vingt mois qui ont suivi les premières vaccinations. Plus une population est vaccinée, plus la hausse est élevée, comme aux États-Unis ou en Europe. Le contraire est observé en Afrique ou en Inde, aux faibles taux de vaccination).
  • Des masques scientifiquement démontrés comme inefficaces contre le Covid avec la démonstration de nombreuses études – dont des essais randomisés – publiées sur le sujet (2). Autre élément : les courbes de contaminations en période de masque obligatoire, comparées à celles en période sans obligation, ne démontrent pas l’efficacité de cette « mesure barrière ».

Des chiffres indiscutables

De la même manière, l’augmentation des cancers du col depuis la vaccination Gardasil est indiscutable. Cette augmentation globale est en effet rapportée par l’Institut australien de la santé et du bien-être (Australian Institute of Health and Welfare, AIHW) agence sanitaire officielle de ce pays et peut être consultée ici.

Elle précise ce qui suit :

En 2006, le nombre de nouveaux cancers invasifs du col de l’utérus était de 726 nouveaux cas avec un ASR (3) de 6,8. En 2011, il y a eu 801 nouveaux cas au total, avec un ASR de 6,9. En 2019 on a enregistré 945 nouveaux cas au total, avec un ASR de 7,2. L AIHW enregistre donc que sur l’ensemble de la population une augmentation d’ASR de 4% ( 6,9 vs 7,2) entre la date de début des vaccinations scolaires et 2019 (dernier taux confirmé). 

Comme M. Richard de Ouest-France ne peut mettre en doute la réalité de ces faits rapportés, il invente des causes démontrant son ignorance (volontaire ?) ou sa mauvaise compréhension de la signification des termes utilisés par l’AIHW en particulier l’ASR (Age Standardized Rates) : le taux standardisé (australien) selon l’âge.

Il prétend ainsi que « l’augmentation du nombre de ces cancers » est « liée à d’autres facteurs, dont l’augmentation de la population et de l’espérance de vie. »

Mais l’ASR est précisément calculé pour gommer le rôle des variations de la population (l’ASR est calculée pour 100.000 femmes) et celui du vieillissement éventuel de celle-ci (il est standardisé par l’âge, ramené à une population australienne « type »).

Philippe Richard est-il ignorant des bases de l’épidémiologie et des termes utilisés dans les registres des cancers ou trompe-t-il volontairement ses lecteurs ?

Accordant le bénéfice du doute à un non-médecin, on peut privilégier la première hypothèse, celle de son ignorance. On peut donc espérer que ces éclaircissements – qu’il aurait pu facilement obtenir de vive voix s’il avait jugé utile de me contacter avant de me mettre en cause (comme l’exprime d’ailleurs la charte de Munich relative à la déontologie journalistique) – lui éviteront à l’avenir de commettre pareille bévue.

Précisons et citons au passage la Charte d’éthique professionnelle des journalistes, présentée et tenue à jour par le Syndicat National des Journalistes (1918/38/2011) :

Tout journaliste « tient l’esprit critique, la véracité, l’exactitude, l’intégrité, l’équité, l’impartialité, pour les piliers de l’action journalistique ; tient l’accusation sans preuve, l’intention de nuire, l’altération des documents, la déformation des faits, le détournement d’images, le mensonge, la manipulation, la censure et l’autocensure, la non-vérification des faits, pour les plus graves dérives professionnelles ; Exerce la plus grande vigilance avant de diffuser des informations d’où qu’elles viennent ; Dispose d’un droit de suite, qui est aussi un devoir, sur les informations qu’il diffuse et fait en sorte de rectifier rapidement toute information diffusée qui se révélerait inexacte. » 

Aussi on peut espérer qu’il s’efforcera de rectifier rapidement ses accusations erronées qui attentent à ma crédibilité.

Augmentation du risque de cancer invasif

Peut-être aura-t-il aussi à cœur de préciser à ses lecteurs que, depuis la campagne de vaccination scolaire, le risque de cancer invasif a augmenté de 15% (de 7,9 en 2006 à 9,1 en 2019) dans le groupe des Australiennes les plus vaccinées (les 25-34 ans).

Et qu’il a au contraire diminué de 20% (de 10,6 en 2006 à 8,8 en 2019) chez les femmes plus âgées (les plus de 50 ans) qui ont échappé à la vaccination.

Au total, en Australie, l’importante augmentation d’incidence dans le groupe le plus vacciné est contrebalancée par la franche diminution chez les plus de 50 ans non vaccinées, aboutissant à une incidence globale (0-85 ans) en faible augmentation.

Il pourrait aussi rappeler que semblables constatations ont été faites en Grande-Bretagne, où l’incidence des cancers invasifs a augmenté de 37% dans le groupe le plus vacciné (25-34 ans) tandis qu’il diminuait de 16% chez les 35-49 ans, de 34% chez les 50-64 ans, de 58% chez les 65-79 ans et de 48% chez les plus de 80 ans comme le montrent ces courbes publiées par l’office britannique de recherche sur le cancer que l’on peut consulter ici.

Ou en Suède où l’incidence du cancer invasif du col a augmenté de plus de 20% (de 8,5/100.000 à 10/100.000) depuis la vaccination, ainsi que le montre cette courbe publiée ici.

Enfin lorsque le journaliste de Ouest-France affirme que « l’Australie comme la Suède, également très engagée, constatent aujourd’hui une diminution du nombre de lésions précancéreuses lors des dépistages », il semble ignorer que les lésions auxquelles il fait référence ne sont que des dysplasies (anomalies non cancéreuses réactionnelles aux infections) qui disparaissent spontanément dans plus de 90% des cas. Les infections comme les dysplasies ne sont pas des cancers ! 

Pour juger de l’efficacité d’une mesure anticancer, il faut se baser sur les faits avérés, publiés par des auteurs indépendants de ceux qui vivent de la mise en place de la mesure.

Pour estimer l’impact anticancer du Gardasil, il ne faut pas se fier à la propagande des salariés des fabricants de vaccin, des organismes de vaccination ou de médecins trop liés à ces firmes pharmaceutiques mais consulter les registres officiels des cancers. 

17 ans après la mise sur le marché du Gardasil, ces registres montrent, dans tous les pays qui ont instauré une vaccination scolaire, une augmentation d’incidence des cancers invasifs dans les groupes d’âge les plus vaccinés.

Prudence et gestes efficaces

En l’état actuel de la science, il est plus prudent de ne pas être vacciné par le Gardasil que de l’être ! Pour éviter le cancer du col rappelons les gestes qui ont démontré leur efficacité :

  • Se faire dépister par le test cytologique de Papanicolaou tous les 3 ans à partir de 25 ans ; (ce dépistage a fait diminuer l’incidence du cancer invasif du col de 30% à 66% dans tous les pays qui l’ont généralisé)
  • Utiliser des préservatifs pour prévenir les infections sexuellement transmissibles, dont le Sida, premier facteur de survenue et de mortalité du cancer du col.
  • Éviter les autres conduites statistiquement liées à la survenue du cancer du col : ne pas fumer, ne pas commencer sa vie sexuelle trop tôt, ne pas multiplier les partenaires sexuels. 

 

Notes :  

(1)

gardasilHystérie vaccinale : Gardasil et cancer, un paradoxe (Fauves édition, mai 2023)

(2)

  • Bundgaard H, Bundgaard JS, Raaschou-Pedersen DET, von Buchwald C, Todsen T, Norsk JB, Pries-Heje MM, Vissing CR, Nielsen PB, Winsløw UC, Fogh K, Hasselbalch R, Kristensen JH, Ringgaard A, Porsborg Andersen M, Goecke NB, Trebbien R, Skovgaard K, Benfield T, Ullum H, Torp-Pedersen C, Iversen K. Effectiveness of Adding a Mask Recommendation to Other Public Health Measures to Prevent SARS-CoV-2 Infection in Danish Mask Wearers : A Randomized Controlled Trial. Ann Intern Med. 2021 Mar;174(3):335-343. doi: 10.7326/M20-6817. Epub 2020 Nov 18. PMID: 33205991; PMCID: PMC7707213. 
  • Schauer SG, Naylor JF, April MD, Carius BM, Hudson IL. Analyse des effets des mandats de masque COVID-19 sur la consommation de ressources hospitalières et la mortalité au niveau du comté. South Med J. 2021 septembre;114(9):597-602. doi : 10.14423/SMJ.0000000000001294. PMID : 34480194 ; PMCID : PMC8395971. 
  • Sasser P, McGuine TA, Haraldsdottir K, Biese KM, Goodavish L, Stevens B, Watson AM. Reported COVID-19 Incidence in Wisconsin High School Athletes in Fall 2020. J Athl Train. 2022 Jan 1;57(1):59-64. doi: 10.4085/1062-6050-0185.21. PMID: 34129671; PMCID: PMC8775282.
  • Denis Rancourt, Face masks, lies, damn lies, and public health officials : A growing body of evidence

(3) Age-standardised rates, taux standarisés par âge. Le TSA est une moyenne pondérée des taux par âge. Les pondérations sont tirées de la distribution d’une population « type ». Le TSA est exprimé pour 100 000.

*

Gérard Delépine, chirurgien cancérologue et diplômé en statistiques médicales.

 

 

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1 – Saddam Hussein, un des grands motifs de l’effondrement arabe

Les deux intellectuels arabes, Assad Abou Khalil et Issam Al Naqib, conviennent que le comportement belliqueux du président irakien Saddam Hussein a constitué un des grands motifs de l’effondrement arabe.

En engageant une double guerre contre ses voisins, l’Iran, d’abord (1979-1989), le Koweït ensuite (1990), Saddam Hussein a offert le prétexte à une intervention militaire massive américaine – et occidentale –  contre l’Irak; Pour l’expulser du Koweït (en 1991), dans un premier temps; pour envahir l’Irak et exploiter ses réserves énergétiques  (2003), dans deuxième temps.  Avec à la clé l’installation de bases militaires américaines dans les pétromonarchies, prélude à l’orchestration de la séquence dite du «printemps arabe», à l’automne 2011, amplifiant les guerres intestines au sein du Monde arabe.

2- Le printemps arabe: Le «comportement d’une grande sauvagerie» des groupements fondamentalistes animés par la pensée «fasciste» de l’Islam, théorisée par l’égyptien Sayed Qotb.

La séquence dite du «printemps arabe», à l’automne 2011, a amplifié les guerres  intestines au sein du Monde arabe. Cette séquence a été marquée particulièrement par le «comportement d’une grande sauvagerie des groupements fondamentalistes animés par la pensée «fasciste»  de l’Islam théorisée par l’égyptien Sayyed Qotb, soutien M. Issam Al Naqib..

Au terme de cette séquence, trois pays arabes (Irak, Syrie, Libye) vivent une effroyable partition géographique, à l’arrière plan d’une occupation étrangère, d’un déplacement massif de population, la quasi totalité du peuple vivant sous le seuil de la pauvreté, sans la moindre perspective de sortie de crise.

Pis, cette double décennie calamiteuse s’est achevée par la destruction des deux anciennes capitales de la conquête arabe, Bagdad, capitale de l’ancien empire abbasside, en 2003, Damas, ancienne capitale de l’empire Omeyyade, en 2013. Du fait de l’alliance des pétromonarchies du Golfe avec le bloc atlantiste, une alliance contre nature des régimes parmi les plus rétrogrades du monde avec les «grandes démocraties occidentales», une alliance islamo-atlantiste.

Sans le moindre profit, ni pour les Arabes, ni pour les Musulmans, au bénéfice exclusif de la survie de trônes et de dynasties décriés. Avec La Russie, à l’épicentre de la zone des conflits du Moyen-Orient et l’Iran, promue désormais au rang de puissance régionale majeure, face à un Monde arabe disloqué en un champ de ruines, dans une géo dislocation généralisée de l’ensemble arabe.

Le bilan est éloquent: Les six «sales guerres» de l’époque contemporaine sont situés dans la sphère de l’Organisation de la Conférence Islamique (Syrie, Irak, Afghanistan, Somalie Yémen et Libye) générant 600 millions d’enfants musulmans pâtissant de la pauvreté, de la maladie, des privations et de l’absence d’éducation, alors que 12 pays musulmans comptent le taux le plus élevé de mortalité infantile et que 60 % des enfants n’accèdent pas à la scolarité dans 17 pays musulmans

3- Les autres motifs de l’atonie des peuples arabes.

Parmi les autres motifs de l’atonie des peuples arabes, à l’origine du collapsus:

A- La répression et la censure:

En vigueur dans les pays arabes, tant dans les monarchies (Arabie saoudite, Bahreïn, Émirats Arabes Unis, Jordanie, Koweït, Maroc, Sultanat d’Oman, Qatar) que dans les pays à structure républicaine gouvernés par une bureaucratie militaire (Égypte, Syrie, Irak, Libye, Soudan, Yémen, Algérie), la censure doublée d’une sévère répression ont banni toute pensée dissidente et aseptisé le débat public de toute pensée critique, contribuant  grandement à la régression arabe.

Ainsi, à titre d’exemple, les Émirats Arabes Unis font régner l’ordre et la loi dans la Fédération des principautés du Golfe,avec une poigne de fer, muselant toute opposition. L’alliance des deux chefs de file de la contre révolution arabe, le prince héritier saoudien Mohamad Ben Salmane et son homologue d’Abou Dhabi, Mohamad Ben Zayed, désormais souverain et président de la Fédération, a débouché sur une normalisation d’Abou Dhabi avec Israël et une coopération corrélative entre les services de sécurité des Émirats et le Mossad, conséquence de l’effondrement  du Monde arabe.

Pour aller plus loin sur ce thème, cf ce lien:

B -L’extrême pauvreté de la population constitue un deuxième motif de démobilisation, laquelle mène une lutte quotidienne pour sa survie.

C- Le divertissement ou plutôt l’information divertissante plus connue sous le vocable anglais d’info-tainement. Une politique fortement suggérée par les États Unis aux pétromonarchies afin de détourner l’opinion arabe de la cause palestinienne. Les pétrodollars du Golfe se sont assurés la loyauté, voire même la servilité d’un grand nombre de journaux et de journalistes.

D- Les médias sociaux ont été érigés en mode d’expression   suprême, donnant à un digitaliste l’illusion que l’envoi d’un tweet a davantage de force qu’une manifestation de protestation devant une ambassade au point que l’activisme digitaliste a eu un effet soporifique sur la population pour devenir le substitut absolu à toute forme de contestation, quand bien même les réseaux sociaux compensent largement la censure en vigueur dans la quasi totalité des pays arabes.

E- Le divertissement ou plutôt l’information divertissante plus connue sous le vocable anglais d’infotainment. Une politique fortement suggérée par les États Unis aux pétromonarchies afin de détourner l’opinion arabe de la cause palestinienne. Les pétrodollars du Golfe se sont assurés la loyauté, voire même la servilité d’un grand nombre de journaux et de journalistes.

F- Une génération perdue.

Le suicide et les assassinats ont décuplé en Asie occidentale produisant une «génération perdue», particulièrement dans la catégorie masculine de la population.

La violence a coûté la vie à 1,4 millions de personnes en 2015 au sein des 22 pays constituant l’Asie occidentale, notamment les pays suivants: Afghanistan Arabie Saoudite, Irak, Iran, Pakistan, les principautés pétrolières du Golfe, Somalie, Soudan et Syrie.

«144.000 personnes ont trouvé la mort à titre de dommages collatéraux des guerres régionales. Et la violence, ancrée et permanente, a produit une génération perdue particulièrement dans la catégorie masculine de population, notamment les jeunes et les enfants», poursuit un rapport de l’«International Public Health» qui prédit «un avenir» sombre pour le Moyen Orient s’il n’est pas trouvé un moyen de stabiliser la zone dont la population s’élève à 600 millions de personnes.

G- Le suicide et les troubles psychiatriques et psychanalytiques.

Le rapport note enfin un accroissement constant  du nombre de personnes atteintes de troubles psychiques et mentaux, notamment la schizophrénie, la paranoïa, les troubles bipolaires, la dépression et les crises d’angoisse.

Le suicide est prohibé par la religion musulmane. Mais en dépit de cet interdit, le nombre des suicides s’est élevé à 30.000, en 2015, alors que 35.000 ont trouvé la mort du fait des violences faites par autrui (meurtre, assassinat). Soit une augmentation de 152 pour cent au cours du dernier quart de siècle (1990-2015)

Pour aller plus loin sur ce thème, cf ce lien:

Conclusion du débat des deux intellectuels arabes:

L’histoire en est témoin et l’expérience l’enseigne: Seuls les peuples, maîtres de leur destin, sont aptes à mener un combat victorieux contre leurs ennemis. (NDLR: Cuba, le Vietnam, l’Algérie et les talibans en Afghanistan en ont apporté une démonstration claire).

Le peuple palestinien, libéré de ses entraves, de même que l’ensemble des peuples arabes, sont seuls en mesure de faire front au mouvement sioniste et à ses alliés, dans un combat de longue haleine qui doit être mené avec lucidité, patience et abnégation. C’est à cette condition que les nouvelles générations arabes pourront réintégrer l’Histoire pour forger leur propre Histoire.

Épilogue

De la transaction du siècle

La transaction du siècle a visé à démanteler le Monde arabe. Les États Unis s’opposent à la constitution d’une Unité Arabe pour les raisons suivantes:

Disposant d’une superficie de 13,3 millions de kilomètres carrés, soit 3 fois la superficie de l’Union Européenne et 8,9 % de la surface des terres émergées du monde, le Monde arabe assure une production quotidienne de 24 millions de barils/jour.

Avec une population de 378 millions d’habitants, soit autant que les Etats Unis, il dispose de surcroît d’une puissance balistique de l’ordre de 3.194.000 missiles, soit le double de l’arsenal balistique américain, autant que la Russie et infiniment plus que la Corée du Nord.

Selon la revue américaine «Global Fire Power», le classement s’établit comme suit: Égypte 1.481.000 missiles balistiques, Syrie 650.000 missiles, Yémen 423.000, Arabie saoudite 322.000; Algérie 176.000; Libye: 100.000; Jordanie 88.000; Maroc: 72.000; Irak: 59.000. Ce décompte n’inclut pas l’arsenal du Hezbollah libanais, du Hamas palestinien, des Houthistes du Yémen ou de la milice chiite irakienne Al Hached Al Chaabi, ni les dizaines de milliers de drones équipés de charges explosives.

Les États Unis sont hostiles au projet OBOR, la version moderne de la route de la soie, qu’ils combattent. Ils s’appliquent à désarticuler le BRICS (Brésil, Inde, Chine, Russie, Afrique du Sud). S’il existe une barrière naturelle avec la Chine de plusieurs milliers de km- l’Océan pacifique-, il n’existe pratiquement aucune barrière avec le Monde arabe, à l’exception de la Mer Méditerranée.

Une barrière dérisoire

L’Unité du Monde arabe va servir de levier à l’unité du Monde islamique. La conjonction de la triple menace de la Chine, de la Russie et du Monde arabo musulman pourrait mettre en péril la civilisation occidentale. Pour cette raison les États Unis s’opposeront à toute forme d’Unité Arabe.

https://www.madaniya.info/2015/02/09/le-monde-arabe-face-au-phenomene-de-la-mondialisation/

La pluie de roquettes palestiniennes qui s’est abattue sur les villes israéliennes, le 12 Mai 2021, fera date dans l’histoire du conflit israélo-palestinien par sa forte charge symbolique et son intensité, confirmant de manière indubitable la centralité de la question palestinienne dans la géopolitique du Moyen Orient, apportant au passage la démonstration que le ciel israélien est devenu une passoire devant des roquettes de fabrication artisanale, plaçant en porte à faux le leadership sunnite arabe à la suite de sa reptation collective devant l’État Hébreu.

La viabilité d’Israël se pose face aux perspectives démographiques de la population palestinienne.

Israël a procédé à cinq élections législatives en deux ans, sans résultats concluants, symptomatique de la confusion dans laquelle baigne ce que les occidentalistes qualifie d’unique démocratie du Moyen Orient». Cette impasse politique intervient sur fond de prévisions pessimistes sur la viabilité de l’État hébreu.

Un rapport, publié en décembre 2016, par le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) indique que le nombre de personnes vivant à Gaza devrait plus que doubler au cours des 30 prochaines années.

Intitulé «Palestine 2030 Changements démographiques: opportunités pour le développement», le rapport examine les changements démographiques et les possibilités de développement dans l’ensemble des Territoires palestiniens occupés. L’étude du Fonds montre que des décennies d’occupation et de dépendance à l’aide étrangère ont entravé la croissance.

16,7 millions de Palestiniens vivront dans l‘ensemble grand Israël à l’horizon de 2050. Les taux de fécondité dans les Territoires palestiniens occupés sont deux fois plus élevés que ceux des pays les plus avancés de la région. Cette tendance devrait faire passer la population de 4,7 millions aujourd’hui à 6,9 millions de personnes en 2030 et à 9,5 millions en 2050.

Le taux de croissance démographique le plus élevé devrait se produire dans la bande de Gaza, où le rapport estime que la population aujourd’hui de 1,85 millions de personnes devrait passer à 3,1 millions en 2030 et à 4,7 millions en 2050.

En Israël, la population a atteint, en 2019, 9.136.000 habitants, dont 20.6 % d’Arabes israéliens (1.750.000 habitants, principalement musulmans, et une minorité chrétienne), selon le Bureau central des statistiques israélien. Arabes-Israéliens est un borborygme qui désigne dans la terminologie israélienne les Palestiniens, les habitants originels du pays de la Palestine du mandat britannique. Cisjordanie (9,5 millions) + Gaza (4,7 millions) + Palestiniens de l’intérieur (2,5 millions d’Arabes-israéliens), cela donnerait un total de 16, 7 millions de Palestiniens vivant dans l’ensemble du grand Israël.

Sur le plan militaire

Depuis 1967, Israël n’a plus jamais remporté une victoire militaire. Jusqu’à cette date, l’État hébreu menait des guerres contre des armées gouvernementales arabes dont l’objectif majeur était de défendre le régime politique de leur pays et non la libération de la Palestine.

Depuis le début du XXI me siècle, plus exactement l’an 2000 coïncidant avec le dégagement militaire israélien du Sud Liban, sous la pression du Hezbollah, sans négociations directes, ni traité de paix, Israël est prise en tenaille, dans une alliance de revers, au Nord, par la formation paramilitaire chiite libanaise, au sud à Gaza par le Hamas et le Jihad islamique, qui y mènent une guerre asymétrique.

En superposition, au niveau des alliances régionales, les États Unis, l’allié majeur d’Israël au Moyen Orient, sont en phase de reflux, alors que les principaux alliés de l’axe de la contestation à l’hégémonie israélo-américaine (Chine, Russie, Iran) sont en phase de montée en puissance, parallèlement au déploiement victorieux des forces paramilitaires de la zone : les Houthistes au Yémen face à l’Arabie saoudite; Hachd al Chaabi, en Irak face aux États Unis; le Hezbollah libanais, face à Israël au sud Liban et aux groupements terroristes sunnites en Syrie. Un tel sombre tableau pourrait expliquer la précipitation soudaine de quatre pays arabes dont trois monarchies (Émirats Arabes Unis, Bahreïn, Maroc, Soudan) à normaliser leurs relations avec Israël, à l’automne 2020, sans doute en vue de conjurer un sort fatal.

La riposte balistique du Hamas a apporté la preuve de la porosité du ciel israélien, révélé au grand jour la nudité des Rois arabes, en même temps qu’elle apportait une claire démonstration de l’impossibilité pour Israël de fonder une démocratie sur un régime d’Apartheid, à la manière de l’Afrique du Sud de l’époque coloniale ou des états confédérés du sud des Etats Unis du temps de la guerre de sécession…. Affaire à suivre

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Infolettre: La véritable histoire des inondations en Libye…

septembre 18th, 2023 by Mondialisation.ca

Sélection d’articles :

Pourquoi les médias ne racontent pas la véritable histoire des inondations en Libye. La Libye est victime d’une catastrophe climatique mais aussi d’un silence de plomb.

La réaction « chaotique » et « dysfonctionnelle » de la Libye face à la catastrophe a des raisons d’être. Mais pour les identifier, nous devons balayer devant notre porte.

Par Jonathan Cook, 17 septembre 2023

Les conséquences de la politique étrangère actuelle de l’Occident, commercialisée depuis deux décennies sous l’étiquette de la « responsabilité de protéger », apparaissent clairement dans la tragédie engendrée par les inondations en Libye. (…)

 

La Pologne veut créer la plus grande armée d’Europe d’ici deux ans

Par Kyle Anzalone, 16 septembre 2023

Le vice-premier ministre polonais Jarosław Kaczyński a déclaré à un groupe de fabricants d’armes que Varsovie disposera de la force terrestre la plus puissante d’Europe d’ici deux ans grâce à une série d’achats d’armes. Varsovie estime que l’augmentation des dépenses militaires à 3 % du PIB et l’élargissement de son armée à 300 000 personnes rendront l’armée polonaise si puissante qu’elle ne pourra pas être contestée.(…)

 

Stop à la propagande Gardasil dans les écoles et sur les médias

Par Dr Gérard Delépine, 15 septembre 2023

Ne faites pas courir de risques inutiles en vaccinant vos enfants par le Gardasil, inefficace contre les cancers et responsable d’effets délétères non négligeables.(…) Tous assènent quotidiennement des contre-vérités visant à inquiéter les enfants et à culpabiliser les parents. Comment peuvent-ils nous tromper à ce point et cacher les résultats inquiétants de cette vaccination dans le monde réel ?(…)

 

Syrie: l’agression internationale est repartie comme en 2011…

Par Amrou Hammoud Hadifa et Mowaffaq Mohadin, 15 septembre 2023

L’article de M. Mowaffaq Mohadin, écrivain et analyste politique jordanien, vient confirmer que ces deux conflits parallèles [au nord-est de la Syrie dans la région de Deir ez-Zor et au sud dans la région de Sweïda] sont pas indépendants l’un de l’autre. Nous le traduisons suite à la traduction d’une vidéo enregistrée par M. Amrou Hammoud Hadifa, un citoyen syrien rappelant brièvement à ses concitoyens la stratégie de dislocation programmée des États de la région arabe. (…)

 

Les États-Unis se lancent à la conquête du Sud avec l’aide de l’Inde

Par M. K. Bhadrakumar, 13 septembre 2023

L’impact du sommet du G20 qui s’est tenu à New Delhi les 9 et 10 septembre doit être mesuré à l’aune du consensus atteint sur le conflit en Ukraine. Ce résultat est largement reconnu comme un exploit remarquable qui a été rendu possible en grande partie grâce à la perception d’un recul de la part des États-Unis et du bloc occidental. Ce résultat est extrêmement important pour la politique internationale. (…)

 

Allende et Neruda ont été assassinés en 1973 selon 2 nouveaux livres – Interview

Par Dauno Totoro et Robin Philpot, 12 septembre 2023

Dans cette entrevue, Dauno Totoro trace l’histoire du mensonge sur la mort d’Allende et de Neruda, il décrit en détail les révélations des auteurs, il explique les objectifs des Golpistos de Pinochet en assassinat des personnes si importantes et il décrit l’état d’esprit des Chiliens en ce 50e anniversaire du coup d’État. (…)

 

Oslo 30 ans après: Oslo a brisé la colonne vertébrale du combat palestinien.

Par René Naba, 12 septembre 2023

Oslo a brisé la colonne vertébrale du combat palestinien et fait perdre à la centralité de la cause palestinienne sa raison d’être. Oslo a constitué un cadeau inestimable au mouvement sioniste. Un cadeau gratuit particulièrement dommageable à la cause palestinienne, d’une importance égale à la Promesse Balfour (1916), à l’attribution du mandat britannique sur la Palestine (1920) et au plan de partage de l’ONU (1947).(…)

 

Un témoin de l’assassinat de JFK rompt un silence de 60 ans et remet en cause les principales affirmations du gouvernement concernant la mort du président – Déclaration de Robert F. Kennedy Jr.

Par Cullen Linebarger, 11 septembre 2023

Un fait inattendu est apparu dans la saga de l’assassinat de JFK, qui fait voler en éclats un récit important du gouvernement concernant sa mort. Samedi, Paul Landis, 88 ans, a accordé une interview exclusive au New York Times, dans laquelle il a fait part de ses révélations sur ce qui s’est passé le 22 novembre 1963 à Dallas, le jour où JFK aurait été assassiné par Lee Harvey Oswald. Cette année-là, Landis était un agent des services secrets affecté à la protection rapprochée de la première dame Jackie Kennedy, comme l’indique le Daily Mail. (…)

 

Al-Qaïda, la base de données

Par Pierre-Henri Bunel, 11 septembre 2023

Cet article incisif de Pierre-Henri Bunel, ancien membre du renseignement militaire français, publié par Global Research en 2005, met en lumière la nature d’Al-Qaïda, une construction du renseignement utilisée par Washington pour déstabiliser et détruire des pays souverains, tout en entretenant l’illusion d’un ennemi extérieur, qui menace la sécurité de l’Amérique et du monde occidental.(…)

 

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Allergies à la viande : Oui, ce sont les tiques

septembre 18th, 2023 by Angelo DePalma

Ceci est la troisième partie (lire la première [en français] et la deuxième partie [en anglais]) d’une série de trois articles sur l’allergie à la viande rouge, un trouble grave qui limite le mode de vie et qui provoque des symptômes allergiques légers ou mortels quelques heures après avoir mangé de la viande rouge. Également connue sous le nom de syndrome alpha-gal (AGS), l’allergie à la viande est incurable. Le seul “traitement” consiste à éviter certaines viandes et certains produits d’origine animale.

The Defender

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La plupart des articles de vulgarisation sur l’allergie à la viande identifient le coupable comme étant l’alpha-gal, un sucre, mais cela est trompeur. Même des sites web populaires axés sur la santé et des articles évalués par des pairs le font.

Cependant, le sucre alpha-gal n’est pas en soi la cause de l’AGS. Le coupable est une protéine spécifique de la salive de tique attachée à l’alpha-gal. Étant donné qu’aucun des quatre “ingrédients préoccupants” mentionnés dans la deuxième partie – gélatine, albumine, glycérine et stéarate – ne contient de protéines de tique, ils ne peuvent pas induire d’AGS.

Plus de 35 études menées dans 19 pays ont établi le lien entre les tiques et le syndrome alpha-gal.

D’autres études renforcent la relation AGS-protéine de tique. Un article japonais publié en 2015 indique que 24 des 30 patients allergiques à la viande rouge étaient sensibilisés à une protéine spécifique liée à l’alpha-gal présente dans la salive de tique.

Des protéines similaires liées à l’alpha-gal ont été trouvées chez des espèces de tiques connues pour transmettre l’alpha-gal, mais pas chez d’autres.

Deux médicaments mentionnés dans la première partie, l’héparine (un anticoagulant) et le cetuximab (un médicament anticancéreux), peuvent provoquer des réactions graves chez les personnes atteintes d’AGS, mais ces épisodes sont similaires aux réactions après avoir mangé de la viande : ils sont une manifestation de l’AGS, et non sa cause. S’ils étaient à l’origine de l’AGS, cet effet serait largement répandu parmi les personnes prenant ces médicaments et aurait certainement été remarqué il y a plusieurs dizaines d’années.

Nous avons également évoqué dans les parties 1 et 2 le cas particulier de la gélatine, un ingrédient courant dans les médicaments et les vaccins, qui provoque également des réactions allergiques chez les personnes atteintes d’AGS. Étant donné que le sucre alpha-gal ne peut provoquer l’AGS que lorsqu’il est lié à des protéines spécifiques de la tique, il est très peu probable que la gélatine en elle-même soit à l’origine de la maladie.

Si la gélatine contenue dans les médicaments injectés provoquait une allergie à la viande, quelqu’un l’aurait remarqué des décennies avant 2009, date à laquelle l’AGS a été décrite pour la première fois.

Un autre indice que la protéine alpha-gal, et non le sucre, est à l’origine de l’AGS est le délai inhabituel de plusieurs heures dans la symptomatologie après avoir mangé de la viande. En revanche, les allergies aux aliments courants se manifestent généralement dans les minutes qui suivent l’exposition.

Selon une hypothèse, l’alpha-gal fixé aux graisses, au lieu ou en plus) des protéines, pourrait être responsable de la réponse allergique retardée, car les graisses sont plus longues à digérer que les protéines.

Une autre explication possible de ce délai est le temps nécessaire à la digestion de la viande, à l’élimination de l’alpha-gal et à sa fixation sur une autre molécule capable de la transporter dans et à travers la circulation sanguine.

Certaines données suggèrent qu’après la digestion et la libération, l’alpha-gal passe dans la circulation sanguine, soit directement attaché aux graisses, soit entouré de graisses.

Qu’en est-il des médicaments injectables, comme les vaccins ?

Nous savons également, d’après les parties 1 et 2, que de nombreux vaccins contiennent de l’alpha-gal, de sorte qu’il semble raisonnable de relier l’AGS aux vaccins.

Mais si la vaccination était à l’origine de l’AGS, cette association serait apparue il y a plusieurs dizaines d’années.

L’allergie à la viande est encore extrêmement rare, avec seulement 110 000 “cas suspects” signalés aux États-Unis au cours des 13 années entre 2010 et 2022. Cela représente moins de 8 000 cas par an, soit une incidence d’environ 2,5 cas pour 100 000 personnes par an (sur la base d’une population américaine moyenne de 310 millions d’habitants au cours de cette période).

Au cours de ces mêmes 13 années, les Américains ont reçu plus d’un milliard de doses de vaccin, dont 667 millions de doses de Covid-19.

Il y a environ 50 millions d’enfants américains âgés de 12 ans et moins. Le calendrier de vaccination des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) répertorie 29 injections différentes jusqu’à l’âge de 6 ans (à l’exception du Covid et de la grippe), et le taux d’observance se situe entre 80 et 90 % pour les différentes injections.

Cela signifie que les enfants américains de cette tranche d’âge ont déjà reçu plus de 1,2 milliard de doses de vaccin.

Environ la moitié de la population américaine se fait vacciner contre la grippe chaque année. Au cours de ces 13 années, les Américains ont reçu plus de 1,86 milliard de vaccins contre la grippe.

En additionnant toutes les doses (et en ignorant pour l’instant toutes les autres vaccinations) et en divisant par 12 ans, on constate que chaque année, les Américains reçoivent en moyenne 311 millions de doses de vaccins, mais ne connaissent que 8 000 cas d’allergie à la viande.

Cela représente un cas d’allergie à la viande pour 39 000 vaccins.

Il convient également de noter que les quatre “ingrédients préoccupants” sont utilisés dans les médicaments oraux et injectables depuis des décennies, alors que l’allergie à la viande n’est connue que depuis 2009. Si l’exposition à la gélatine, à l’albumine, au stéarate et à la glycérine provoquait des allergies à la viande dans une mesure significative, cela aurait certainement été remarqué avant 2009.

Enfin, toutes les thérapies biotechnologiques utilisent à un moment ou à un autre des produits provenant de vaches pour alimenter les cellules modifiées qui expriment ces produits. Bien que de nombreux procédés soient passés à des milieux de culture cellulaire sans composants d’origine animale, 64 % des procédés de bioproduction actuels utilisent encore des “milieux classiques”, qui contiennent des ingrédients d’origine bovine.

Les traitements à base de protéines recombinantes sont utilisés depuis le milieu des années 1980, et pratiquement tous sont injectés ou perfusés, généralement à des doses très élevées.

Si les ingrédients vaccinaux injectés dérivés de la vache étaient à l’origine d’allergies à la viande, ils auraient été identifiés et confirmés bien avant 2009.

Il ne s’agit pas de se porter garant de la sécurité des vaccins en général, mais de souligner que le fait d’éviter les vaccins ne vous protégera pas contre les allergies à la viande.

On pourrait également faire valoir que, à l’instar des “quatre ingrédients préoccupants” contenus dans les vaccins et autres médicaments injectés, les espèces de tiques qui transmettent l’AGS existent depuis des lustres. S’ils étaient la seule cause d’allergie à la viande, quelqu’un aurait dû s’en apercevoir avant 2009.

Il en va de même pour la maladie de Lyme, qui a été décrite pour la première fois dans la littérature médicale en 1975, après l’apparition d’un groupe de cas autour de Lyme, dans le Connecticut. L’agent infectieux de Lyme, une bactérie, n’a été identifié qu’en 1981.

Or, selon des études génétiques, ce microbe – le spirochète de Lyme – existe depuis au moins 60 000 ans. La forte augmentation de la population de cerfs, en particulier dans le nord-est des États-Unis, a accru la population d’hôtes naturels des tiques porteuses de Lyme. Dans le même temps, la déforestation a rapproché les hommes et les cerfs, ainsi que les tiques qu’ils transportent.

Ces facteurs pourraient également expliquer l’émergence mystérieuse de l’AGS en 2009, bien que les tiques soient un fléau pour les humains depuis les temps bibliques.

Et si vous n’êtes pas dans le “territoire de la tique lone-star” ?

La tique étoilée se rencontre principalement dans une trentaine d’États américains situés dans une région géographique délimitée par le Maine au nord-est, la Floride (sud-est), le Texas (sud-ouest) et le Missouri (nord-ouest).

Cette créature partage son vaste habitat avec environ la moitié de la population américaine, comme le montre la figure 1 :

Graphique 1. Habitat de la tique solitaire. Crédit : Centers for Disease Control and Prevention (Centres de contrôle et de prévention des maladies).

Mais l’AGS est un problème mondial et, dans tous les cas, c’est une tique endémique qui est responsable.

Des espèces distinctes de tiques porteuses d’alpha-gal ont été découvertes au Japon, en Suède et en Australie. Aux États-Unis, au moins quatre espèces de tiques autres que la tique étoilée ont été impliquées.

Une étude réalisée en 2019 a confirmé trois de ces espèces et en a ajouté une cinquième à la liste des espèces suspectes.

Les morsures de tiques en général, et non la tique étoilée en particulier, semblent donc être responsables de la sensibilisation à l’alpha-gal.

Le message adressé aux amateurs de plein air est simple : vivre en dehors de l’habitat de la tique lone star ne garantit pas de contracter l’AGS, car cette allergie est présente sur tout le territoire américain.

Que nous disent les anticorps ?

Le diagnostic de l’AGS repose sur les antécédents du patient, les tests cutanés, les tests de provocation alimentaire ou médicamenteuse par voie orale et la présence d’anticorps immunoglobine E (IgE), qui sont principalement impliqués dans les réponses allergiques. Mais plus de 30 % des Américains sont déjà porteurs d’IgE spécifiques à l’AGS et seule une infime partie d’entre eux devient allergique – le test IgE ne fournit donc que très peu d’informations exploitables.

Tous les êtres humains sont également porteurs d’anticorps IgG, IgM et IgA dirigés contre des protéines liées à l’alpha-gal. Ces anticorps représentent environ 1 % de tous les anticorps portés par l’homme.

Ces anticorps assurent normalement la défense immunologique contre les agents pathogènes et les substances chimiques “étrangères” qui pénètrent dans l’organisme. Leur présence indique une exposition aux protéines alpha-gal mais n’a pas de signification clinique en termes d’AGS.

Il semble donc que la présence d’anticorps IgE contre les protéines alpha-gal soit une caractéristique de l’AGS et qu’elle soit nécessaire pour développer une allergie à la viande, mais qu’elle soit insuffisante en soi pour provoquer l’AGS.

La seule différence entre le simple fait d’être porteur d’anticorps et le fait d’être malade est une piqûre de tique.

C’est là que réside le principal mystère de l’AGS : Quel est l’interrupteur biologique qui provoque l’allergie chez les personnes sensibilisées, et comment est-il activé ? Quels sont les facteurs présents dans la salive des tiques qui font que des porteurs d’anticorps auparavant asymptomatiques tombent gravement malades ?

Les scientifiques pensent que l’activation des basophiles, un type de cellule immunitaire impliquée dans l’allergie, initie ce processus. Les basophiles libèrent de l’histamine, un médiateur bien connu des réactions allergiques.

Indépendamment du statut des IgE, la preuve du recrutement et de l’activation des basophiles confirme presque qu’une personne est atteinte d’AGS et pas seulement d’anticorps, selon un article publié en 2019.

Les auteurs de l’article ont conclu :

“Le test d’activation des basophiles doit être considéré comme un test diagnostique supplémentaire avant d’effectuer des tests de provocation orale longs et potentiellement risqués. Les [test endpoints] étaient les meilleurs paramètres pour distinguer les patients atteints du syndrome alpha-gal des sujets présentant une sensibilisation asymptomatique à l’alpha-gal”.

Conclusion

Les amateurs de viande rouge s’inquiètent à juste titre d’un diagnostic d’AGS. Le végétarisme ne convient pas à tout le monde, et la présence potentielle de quantités infimes de déclencheurs d’allergie dans les aliments non carnés peut également être une source d’anxiété permanente.

L’examen des données disponibles sur la manière dont les personnes développent l’AGS conduit à des conclusions qui pourraient surprendre certains lecteurs :

  • Le principal responsable de la sensibilisation et de l’allergie n’est pas le sucre alpha-gal libre, non lié, mais l’alpha-gal attaché à des protéines spécifiques de la tique.
  • Jusqu’à preuve du contraire : pas de tique, pas d’AGS.
  • Les personnes atteintes d’AGS peuvent également présenter des réactions graves aux produits contenant les “quatre ingrédients préoccupants”, mais ces réactions sont une conséquence, et non une cause, de l’AGS.
  • Selon le CDC, de nombreux vaccins contiennent de l’alpha-gal, mais on ne sait pas s’il s’agit du sucre alpha-gal libre ou de l’alpha-gal attaché à des protéines (provenant très probablement de vaches). Quoi qu’il en soit, les protéines attachées ne proviennent pas de tiques et, selon le paradigme actuel, elles ne peuvent pas causer l’AGS.
  • La plupart des articles de presse mettent en cause la tique étoilée, à l’exclusion des autres espèces de tiques, ce qui peut donner un faux sentiment de sécurité aux personnes qui vivent en dehors de l’habitat naturel de cette espèce. Le plus sûr est d’éviter autant que possible les rencontres avec les tiques.
  • La sensibilisation, telle que déterminée par un test de détection des anticorps IgE alpha-gal, ne signifie que rarement qu’une personne développera l’AGS. L’écrasante majorité des personnes ayant des anticorps IgA, IgE, IgG et IgM contre l’alpha-gal ne développeront jamais d’allergie alimentaire.
  • Un test d’activation des basophiles peut confirmer l’AGS chez les personnes ayant des anticorps alpha-gal et dont la réaction à la consommation de viande est légère ou sporadique.

Angelo DePalma, Ph. D.

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Les conséquences de la politique étrangère actuelle de l’Occident, commercialisée depuis deux décennies sous l’étiquette de la « responsabilité de protéger », apparaissent clairement dans la tragédie engendrée par les inondations en Libye.

Plusieurs milliers de personnes sont mortes ou portées disparues dans le port de Derna après la rupture, cette semaine, de deux digues protégeant la ville sous l’effet de la tempête Daniel. De vastes secteurs d‘habitations de la région, notamment à Benghazi, à l’ouest de Derna, sont en ruine.

La tempête elle-même est considérée comme une nouvelle preuve de l’aggravation de la crise climatique, qui modifie rapidement les conditions météorologiques dans le monde entier et rend plus probables des catastrophes telles que les inondations de Derna.

Mais l’ampleur de la calamité ne peut pas être simplement attribuée au changement climatique. Bien que la couverture médiatique occulte soigneusement ce point, les actions menées par la Grande-Bretagne il y a 12 ans – lorsqu’elle se targuait de ses préoccupations humanitaires pour la Libye – sont intimement liées à la tragédie que vit Derna.

Les observateurs soulignent à juste titre que la défaillance des barrages et l’inorganisation de l’aide sont le résultat d’un vide de pouvoir en Libye. Il n’y a plus d’autorité centrale capable de gouverner le pays. Mais il y a des raisons pour lesquelles la Libye est si mal équipée pour faire face à une catastrophe. Et l’Occident y est profondément impliqué.

En évitant de mentionner ces raisons, comme le fait la couverture médiatique occidentale, on laisse le public sur une impression fausse et dangereuse : celle que les Libyens et peut-être les Arabes et les Africains, manqueraient des qualités qu’il leur faudrait pour gérer correctement leurs propres affaires.

Une politique dysfonctionnelle

La Libye est en effet en plein chaos, submergée par des milices rivales, avec deux gouvernements qui se disputent le pouvoir dans un climat général d’anarchie. Même avant ce nouveau désastre, les dirigeants en conflit du pays avaient du mal à gérer la vie quotidienne de leurs citoyens.

Comme l’a fait remarquer Frank Gardner, correspondant de la BBC pour les questions de sécurité, la crise a été “aggravée par les dysfonctionnements politiques de la Libye, un pays si riche en ressources naturelles et pourtant si désespérément dépourvu de la sécurité et de la stabilité dont ses habitants ont tant besoin”.

Quentin Sommerville, correspondant de la société au Moyen-Orient, quant à lui, estime que “de nombreux pays auraient pu faire face à des inondations d’une telle ampleur, mais pas un pays aussi troublé que la Libye. Il vit une décennie longue et douloureuse : guerres civiles, conflits locaux, Derna elle-même a été reprise par le groupe État islamique et la ville a été bombardée pour les en déloger.”

Selon Sommerville, les experts avaient précédemment averti que les barrages étaient en mauvais état, ajoutant : “Au milieu du chaos libyen, ces avertissements sont restés lettre morte”.

« Dysfonctionnement », « chaos », « troubles », « instabilité », «fractures »… La BBC et les autres médias de l’establishment britannique ont lancé ces termes encore et encore avec la violence de balles de mitrailleuse.

La Libye est ce que les analystes aiment appeler un État failli. Mais ce que la BBC et le reste des médias occidentaux ont soigneusement évité de mentionner, c’est pourquoi elle est un État failli.

Changement de régime

Il y a plus de dix ans, la Libye disposait d’un gouvernement central fort et compétent, bien que très autoritaire, sous la direction du dictateur Mouammar Kadhafi. Les revenus pétroliers du pays étaient utilisés pour assurer la gratuité de l’éducation et des soins de santé. En conséquence, la Libye avait l’un des taux d’alphabétisation les plus élevés et l’un des revenus moyens par habitant les plus élevés d’Afrique.

Tout a changé en 2011, lorsque l’OTAN a utilisé l’excuse de la « responsabilité de protéger », ou R2P en abrégé, pour justifier une opération illégale de changement de régime sur fond d’insurrection.

La prétendue « intervention humanitaire » en Libye était une version plus sophistiquée de l’invasion tout aussi illégale de l’Irak par l’Occident, huit ans plus tôt, dans le cadre de l’opération « Choc et effroi ».

Les États-Unis et la Grande-Bretagne avaient alors lancé une guerre d’agression sans l’autorisation des Nations unies, sur la base d’une histoire totalement bidon selon laquelle le dirigeant irakien, Saddam Hussein, possédait des stocks cachés d’armes de destruction massive.

Dans le cas de la Libye, en revanche, la Grande-Bretagne et la France, soutenues par les États-Unis, ont réussi à obtenir une Résolution de sécurité des Nations unies, avec un mandat limité à la protection des populations civiles contre une éventuelle attaque et l’imposition d’une zone d’exclusion aérienne

Forts de cette résolution, les Occidentaux ont inventé une excuse pour intervenir directement en Libye. Ils ont prétendu que Kadhafi préparait un massacre de civils dans le bastion rebelle de Benghazi. Ils ont même raconté, pour écœurer le public, que Kadhafi faisait prendre du Viagra à ses troupes pour qu’ils commettent des viols en masse.

Comme pour les Armes de destruction massives irakiennes, ces affirmations étaient totalement mensongères, selon un rapport de la commission des affaires étrangères du Parlement britannique rédigé cinq ans plus tard, en 2016. l’enquête révèle que « l’accusation que Mouammar Kadhafi aurait ordonné le massacre de civils à Benghazi n’est étayée par aucune preuve ».

Le rapport ajoute : « Le bilan de 40 ans de Kadhafi en matière de graves violations des droits de l’homme ne comprenait pas d’attaques à grande échelle contre des civils libyens. »

Les campagnes de bombardement

Ce n’est évidemment pas ce que le premier ministre David Cameron ou les médias ont dit au public lorsque les députés britanniques ont voté en faveur d’une guerre contre la Libye en mars 2011. Seuls 13 députés ont exprimé leur désaccord.

Parmi eux se trouvait notamment Jeremy Corbyn, alors simple député qui, quatre ans plus tard, serait élu chef de l’opposition travailliste, ce qui a déclenché une longue campagne de diffamation contre lui de la part de l’Establishment britannique.

Lorsque l’OTAN a lancé son « intervention humanitaire », l’ONU estimait que les combats en Libye n’avaient pas fait plus de 2000 morts. Six mois plus tard, le bilan avoisinait les 50 000, les civils représentant une part importante des victimes.

Invoquant sa mission de responsabilité de protéger, l’OTAN a outrepassé de manière flagrante les termes de la résolution de l’ONU, qui excluait spécifiquement « une force d’occupation étrangère sous quelque forme que ce soit ». Les troupes occidentales, y compris les forces spéciales britanniques, ont pourtant opéré sur le terrain pour coordonner les actions des milices rebelles opposées à Kadhafi.

Pendant ce temps, les avions de l’OTAN menaient des campagnes de bombardement qui assassinaient les civils que l’OTAN prétendait protéger.

Il s’agissait d’une nouvelle opération occidentale illégale de renversement de régime, qui s’est terminée par la vidéo de la boucherie de l’assassinat de Kadhafi en pleine rue.

Les marchés d’esclaves

L’autosatisfaction de la classe politique et médiatique britannique, qui s’est empressée de vanter les mérites « humanitaires » de l’Occident, s’est étalée dans tous les médias.

Un éditorial de l’Observer déclarait : « Une intervention honorable. Un avenir plein d’espoir ». Dans le Daily Telegraph, David Owen, ancien ministre britannique des affaires étrangères, a écrit : « Nous avons prouvé en Libye que l’intervention peut encore fonctionner ».

Mais cela a-t-il fonctionné ?

Il y a deux ans, même l’archi-néoconservateur Atlantic Council, l’ultime think-tank de Washington, admettait : « Les Libyens sont plus pauvres, plus en danger et subissent une répression politique aussi forte, voire plus forte, dans certaines parties du pays que sous le régime de Kadhafi ».

Il a ajouté : « La Libye reste divisée politiquement et en proie à une guerre civile qui s’envenime. Les arrêts fréquents de la production de pétrole et le manque d’entretien des champs pétrolifères ont coûté au pays des milliards de dollars de pertes de revenus. »

L’idée que l’OTAN se soit jamais réellement préoccupée du bien-être des Libyens a été démentie dès l’instant où Kadhafi a été abattu. L’Occident a immédiatement abandonné la Libye à la guerre civile qui s’en est suivie et que le président Obama a qualifié de « spectacle merdique », et les médias qui avaient tant insisté sur les objectifs humanitaires de l’ « intervention » ont perdu tout intérêt dans l’évolution de la situation post Kadhafi.

La Libye est rapidement tombée sous la coupe de seigneurs de la guerre, devenant un pays dans lequel les marchés d’esclaves étaient florissants, selon les associations de défense des droits humains.

Comme l’a noté en passant Sommerville de la BBC, le vide de pouvoir laissé dans des endroits comme Derna a rapidement attiré des groupes plus violents et extrémistes, comme les coupeurs de têtes de l’État islamique.

Des alliés imprévisibles

Mais parallèlement au vide d’autorité en Libye qui a exposé ses citoyens à de telles souffrances, il y a le vide remarquable de couverture médiatique occidentale sur les causes de la tragédie actuelle en Libye.

Personne ne veut expliquer pourquoi la Libye est si mal préparée à faire face à la catastrophe, ni pourquoi le pays est si fracturé et chaotique.

Tout comme personne ne veut expliquer pourquoi l’invasion de l’Irak par l’Occident pour des raisons « humanitaires » et le démantèlement de son armée et de ses forces de police ont entraîné la mort de plus d’un million d’Irakiens et fait des millions de sans-abris et de réfugiés.

Ni pourquoi l’Occident s’est allié à ses anciens adversaires – les djihadistes de l’État islamique et d’Al-Qaïda – contre le gouvernement syrien, provoquant là aussi le déplacement de millions de personnes et la division du pays.

La Syrie était aussi peu en capacité, que l’est aujourd’hui la Libye, de faire face à l’important tremblement de terre qui a frappé ses régions septentrionales ainsi que le sud de la Turquie, en février dernier.

Ce schéma se répète parce qu’il sert les intérêts d’un Occident dirigé par Washington qui cherche à atteindre une hégémonie mondiale absolue et un contrôle total de toutes les ressources, ou, comme disent ses responsables politiques, une domination à spectre complet.

L’humanitarisme sert de couverture – pour que les opinions publiques occidentales restent dociles – lorsque les États-Unis et leurs alliés de l’OTAN s’attaquent aux dirigeants d’États riches en pétrole du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord qu’ils considèrent comme peu fiables ou imprévisibles, tels que Kadhafi en Libye et Saddam Hussein en Irak.

Un dirigeant rétif

La publication par WikiLeaks de câbles diplomatiques américains à la fin de l’année 2010 dresse un tableau de la relation mercuriale (*) de Washington avec Kadhafi – que, paradoxalement, l’ambassadeur américain à Tripoli attribue au caractère inconstant du dirigeant libyen.

Publiquement, les responsables américains se montraient désireux de se rapprocher de Kadhafi, lui offrant une coordination étroite en matière de sécurité contre les forces rebelles qu’ils allaient bientôt aider dans leur opération de renversement du régime.

Mais d’autres câbles révèlent des inquiétudes plus profondes quant à la dérive de Kadhafi, notamment son ambition de construire des États-Unis d’Afrique pour contrôler les ressources du continent et développer une politique étrangère indépendante.

La Libye possède les plus grandes réserves de pétrole d’Afrique. La question de savoir qui les contrôle et en tire profit est d’une importance capitale pour les États occidentaux.

Les câbles de WikiLeaks racontent que des sociétés pétrolières américaines, françaises, espagnoles et canadiennes ont été contraintes de renégocier des contrats à des conditions nettement moins favorables, ce qui leur a coûté plusieurs milliards de dollars, tandis que la Russie et la Chine se voyaient attribuer de nouvelles options d’exploration pétrolière.

Plus inquiétant encore pour les responsables américains, le précédent créé par Kadhafi, qui avait donné naissance à un « nouveau paradigme pour la Libye qui servait d’exemple à un nombre croissant de pays producteurs de pétrole dans le monde entier ».

Depuis la disparition de Kadhafi, ce dangereux précédent a été complètement éliminé. Comme l’a rapporté Declassified, après avoir attendu leur heure, les géants pétroliers britanniques BP et Shell sont retournés sur les champs pétroliers libyens l’année dernière.

En 2018, Frank Baker, alors ambassadeur de Grande-Bretagne en Libye, a écrit avec enthousiasme que le Royaume-Uni « aidait à créer un environnement plus acceptable pour le commerce et l’investissement, et à découvrir des opportunités pour l’expertise britannique afin d’aider à la reconstruction de la Libye ».

Cette attitude contraste avec les initiatives antérieures de Kadhafi visant à cultiver des liens militaires et économiques plus étroits avec la Russie et la Chine, notamment en accordant l’accès au port de Benghazi à la flotte russe. Dans un câble datant de 2008, il est dit avoir « exprimé sa satisfaction que la force accrue de la Russie puisse servir de contrepoids nécessaire à la puissance américaine ».

La soumission ou sinon…

Ce sont ces facteurs qui ont fait pencher la balance à Washington contre le maintien au pouvoir de Kadhafi et qui ont encouragé les États-Unis à saisir l’occasion de l’éliminer en soutenant les forces rebelles.

L’idée que Washington ou la Grande-Bretagne se souciaient du bien-être des Libyens ordinaires est démentie par une décennie d’indifférence totale à ce qui leur arrivait, qui a culminée avec les souffrances actuelles à Derna.

L’approche de l’Occident vis-à-vis de la Libye, comme de l’Irak, de la Syrie et de l’Afghanistan, a été de préférer la voir s’enfoncer dans un bourbier de divisions et d’instabilité plutôt que de laisser un dirigeant fort prendre de l’autonomie en exigeant le contrôle des ressources de son pays et en établissant des alliances avec des États ennemis, créant ainsi un précédent que d’autres États pourraient suivre.

Kadhafi a été massacré dans la rue et les images sanglantes ont fait le tour du monde. En revanche, les souffrances des Libyens ordinaires au cours de la dernière décennie ont été cachées aux opinions publiques occidentales.

Aujourd’hui, avec le désastre de Derna, leur situation dramatique est sous les feux de la rampe. Mais grâce à des médias occidentaux comme la BBC, les causes de leurs malheurs restent aussi opaques que les eaux qui ont recouvert leurs maisons.

 

 

 

Article original en anglais :

Why the Media Aren’t Telling the Whole Story of Libya’s Floods

Jonathan-Cook.net 

Traduction : Dominique Muselet pour Chronique de Palestine. 

 

Note :

Le Gémeaux est inconstant et superficiel: Il butine avec un certain cynisme, sans prendre de responsabilité, sans s’engager, sans rien promettre ou en mentant.

 

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Selon deux nouvelles études évaluées par des pairs, le cancer du sein à début précoce est en augmentation chez les jeunes femmes aux États-Unis, ce qui amène certains experts à se demander si l’utilisation du téléphone portable ne serait pas, au moins en partie, à l’origine de ce phénomène.

Les auteurs d’une étude publiée le 16 août dans JAMA Network Open ont examiné les données médicales de 2010 à 2019 de plus d’un demi-million de personnes âgées de moins de 50 ans aux États-Unis qui ont déclaré avoir souffert d’un cancer à un stade précoce.

Ils ont conclu que le cancer du sein en 2019 avait le taux d’incidence le plus élevé, avec 12 649 nouveaux cas signalés cette année-là.

Par ailleurs, les auteurs d’une étude publiée le 5 septembre dans BMJ Oncology ont examiné les tendances mondiales en matière de cancer entre 1990 et 2019. Le cancer du sein est responsable du plus grand nombre de cas et de décès associés chez les jeunes, avec des taux de 13,7 cas et de 3,5 décès pour 100 000 personnes.

Devra Davis, docteur en sciences, MPH, toxicologue et épidémiologiste, qui étudie depuis plus de 40 ans les tendances en matière de cancer et a publié plus de 200 articles évalués par des pairs, a déclaré qu’elle trouvait ces rapports “très troublants”.

Mme Davis est présidente de l’ Environmental Health Trust (EHT), une organisation à but non lucratif de recherche scientifique et d’éducation, et directrice fondatrice du Board on Environmental Studies and Toxicology du U.S. National Research Council de la National Academy of Sciences.

Elle a déclaré au Defender: “Une tendance en matière de cancer ne peut pas prouver ce qui en est la cause. La tendance est simplement un fait. Le fait est donc que le cancer chez les jeunes Américains, en particulier chez les femmes, est en augmentation”.

En effet, en 2022, l’American Cancer Society a estimé à 47 550 le nombre de cas de cancer du sein chez les femmes américaines de moins de 50 ans.

“Mais, a ajouté Mme Davis, il existe des preuves irréfutables que les champs électromagnétiques [EMFs] accélèrent la croissance des cellules cancéreuses du sein.

Les CEM peuvent accélérer la croissance des cellules du cancer du sein

“Nous savons depuis près de 30 ans que les CEM peuvent accélérer la croissance des cellules cancéreuses du sein MCF-7“, a déclaré Mme Davis. “Il n’y a pas de débat à ce sujet.

Selon Mme Davis, MCF-7 est une cellule cancéreuse à récepteurs d’œstrogènes positifs qui est cultivée depuis de nombreuses années et qui est utilisée comme test standard en laboratoire.

Selon Mme Davis, des recherches antérieures ont montré que les rayonnements de radiofréquence (RF) émis par les téléphones portables se déplacent facilement à travers la graisse et les fluides – “et le sein n’est rien d’autre que de la graisse et des fluides”, a-t-elle déclaré.

En outre, une étude évaluée par des pairs réalisée en 2020 a révélé que l’utilisation excessive des smartphones “augmentait de manière significative” le risque de cancer du sein, les personnes utilisant un téléphone portable pendant plus de 4,5 minutes avant le coucher présentant un risque de cancer du sein multiplié par 5,27 par rapport à celles qui utilisent un smartphone moins longtemps.

Les auteurs de l’étude ont déclaré :

“À notre connaissance, nous sommes les premiers à constater que l’utilisation excessive du smartphone augmente de manière significative le risque de cancer du sein, en particulier chez les participantes ayant une addiction au smartphone, qui maintenaient une courte distance entre les seins et le smartphone, et qui avaient l’habitude d’utiliser le smartphone avant le coucher.”

Regarder l’écran d’un téléphone portable avant de se coucher peut également empêcher la libération naturelle de mélatonine, une hormone qui joue un rôle dans le sommeil.

La mélatonine semble protéger contre le cancer du sein, a déclaré Mme Davis. “Nous le savons surtout grâce à des études menées sur des femmes aveugles, car ces dernières ont naturellement des niveaux très élevés de mélatonine et leur taux de cancer du sein est deux fois moins élevé que celui des femmes voyantes”, a-t-elle déclaré.

Certaines recherches suggèrent toutefois que des études plus approfondies doivent être menées avant que le lien entre la mélatonine et la diminution du risque de cancer du sein puisse être prouvé.

Davis et plusieurs coauteurs ont publié en février 2023 une analyse des dernières données scientifiques sur la santé pédiatrique, les CEM et les radiofréquences, dans laquelle ils notent que les radiofréquences peuvent agir comme un perturbateur endocrinien:

“Il apparaît que les RRF non ionisants présentent toutes les caractéristiques classiques des perturbateurs endocriniens qui affectent la reproduction, le développement de l’axe hypothalamo-hypophyso-gonadique (HPG) et modifient les paramètres normaux de la reproduction chez l’homme et la femme”.

Selon Mme Davis, les perturbateurs endocriniens peuvent avoir “toute une série de conséquences biologiques, y compris le cancer du sein”.

L’EHT en 2020 a collaboré avec la Massachusetts Breast Cancer Coalition pour créer un module éducatif destiné aux écoles de la maternelle à la terminale (écoles secondaires) sur les effets sur la santé de l’exposition quotidienne aux radiofréquences et sur les moyens de réduire cette exposition, a déclaré Mme Davis.

Nous allons voir apparaître tout un groupe de jeunes gens atteints de cancer du sein”.

Selon Mme Davis, au moins cinq cas ont été signalés de femmes ayant développé des tumeurs cancéreuses du sein alors qu’elles gardaient régulièrement leur téléphone portable dans leur soutien-gorge.

L’un des auteurs du rapport, le Dr John West, est un ancien chirurgien du sein qui, il y a plus de dix ans, avait prédit une augmentation du nombre de cas de cancer du sein.

M. West a déclaré à CBS News en novembre 2012 : “S’il existe un risque et que nous ne le découvrons pas avant cinq ou dix ans, nous verrons tout un groupe de jeunes personnes atteintes d’un cancer du sein.”

En 2013, M. West et ses coauteurs ont publié un rapport sur le cas de quatre femmes qui portaient leur smartphone dans leur soutien-gorge jusqu’à 10 heures par jour pendant plusieurs années et qui ont “développé des tumeurs dans les zones de leur poitrine situées juste sous le téléphone”.

“Ces cas, ont déclaré M. West et ses coauteurs, font prendre conscience du manque de données sur la sécurité d’un contact direct prolongé avec des téléphones cellulaires.

En 2016, M. West a écrit un livre sur la prévention du cancer du sein, intitulé “Prevent, Survive, Thrive: Every Woman’s Guide to Optimal Breast Care”, dont un chapitre est intitulé “Your Bra : A No-Phone Zone“. (Votre soutien-gorge: pas un endroit pour le téléphone).

La même année, le Dr Otis W. Brawley, ancien médecin-chef de l’ACS, a mis en évidence le lien potentiel entre les radiations des téléphones portables et le cancer dans un communiqué de presse publié le 27 mai 2016, citant une étude de 30 millions de dollars du Programme national de toxicologie (NTP) pluriannuel qui montre des “preuves évidentes” que le rayonnement RF est associé au cancer et à des lésions à l’ADN. Il a dit :

“Pendant des années, la compréhension du risque potentiel des radiations émises par les téléphones portables a été entravée par l’absence de données scientifiques fiables. Ce rapport du Programme national de toxicologie (NTP) a une bonne base scientifique”.

Brawley a déclaré que le rapport du NTP “marque un changement de paradigme dans notre compréhension des rayonnements et du risque de cancer”.

Mais le “changement de paradigme” évoqué par Brawley n’a jamais eu lieu après que la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis ait rejeté l’étude du NTP en 2020.

Selon Mme Davis, le rejet de l’étude du NTP par la FDA était « profondément vicié » et « profondément hypocrite ».

En 1999, la FDA a demandé au NTP d’étudier les rayonnements des téléphones portables, a-t-elle précisé. Les responsables de la FDA ont été intimement impliqués dans l’examen des plans de conception de l’étude.

« Puis, lorsque les résultats ont été publiés et que certaines personnes n’ont pas apprécié, la FDA a commencé à dénigrer sa propre étude », a déclaré Mme Davis.

À ce jour, la FDA continue d’affirmer qu’ il n’y a pas suffisamment de preuves scientifiques pour établir un lien entre l’utilisation des téléphones portables et les problèmes de santé, y compris le cancer.

Le cancer du sein est le type de cancer le plus répandu dans le monde, à l’exception du cancer de la peau sans mélanome, avec 2,26 millions de cas en 2020, selon l’Organisation mondiale de la santé.

Suzanne Burdick, Ph. D.

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Le 1er septembre, le New York Times a publié un “guide des vaccins de l’automne“, qui recommandait notamment au grand public de se faire vacciner contre le Covid-19, la grippe et le VRS (virus respiratoire syncytial), et aux nourrissons de 6 mois et plus de se faire vacciner contre le Covid-19 cet automne.

Rédigé par David Leonhardt, rédacteur en chef du Times, le guide met en garde contre l’augmentation des cas de Covid-19 et l’approche de la saison grippale, avant d’ajouter : “La bonne nouvelle, c’est qu’il existe des vaccins et des traitements qui réduisent les risques liés à tous les principaux virus susceptibles de circuler cette saison”.

Selon le Times, “cette année, nous devrions adopter une approche plus large”, plutôt que d’être “obsédés par le Covid”.

Peter Hotez, docteur en médecine, doyen de l’École nationale de médecine tropicale du Collège de médecine Baylor – décrit par le Times comme un “expert en vaccins” – s’est fait l’écho de cet appel. “Il ne faut pas seulement penser à Covid”, a-t-il déclaré.

Hotez, Nirav Shah, M.D., J.D., directeur adjoint principal des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC), et d’autres responsables de la santé publique et experts cités par le Times ont recommandé aux Américains de se préparer à l’automne et à l’hiver prochains en se faisant vacciner contre le Covid-19, la grippe et le VRS.

Toutefois, aucun de ces experts n’a abordé les risques potentiels de sécurité posés par ces vaccins.

Les experts en médecine et en santé publique qui se sont entretenus avec The Defender ont adopté un point de vue différent et ont remis en question le guide du Times, citant des préoccupations relatives à la sécurité et à l’efficacité des vaccins contre les maladies respiratoires.

“Les vaccins contre les maladies respiratoires ont échoué lamentablement”, a déclaré le cardiologue Peter McCullough, M.D., MPH. “L’Amérique se méfie des vaccins à ce stade, elle veut continuer à vivre sans vaccins menaçants, et elle est prête à rechercher un traitement précoce, ce qui est toujours la meilleure façon de traiter les infections, que l’on soit vacciné ou non.

Le Dr Liz Mumper, pédiatre et présidente-directrice générale du Rimland Center for Integrative Medicine, a déclaré au Defender : “Aucune étude n’a examiné les effets de l’administration simultanée du vaccin contre le VRS, du vaccin contre la grippe et du vaccin Covid”.

“Si vous suivez les conseils de l’article du New York Times”, a déclaré Mme Mumper, “sachez que votre enfant participera à des expériences post-commercialisation”.

Le Times poursuit sa propagande en faveur des vaccins

Selon le Times, “les meilleures défenses contre le Covid n’ont pas changé : les vaccins et les traitements post-infection”, qui sont “particulièrement importants pour les personnes vulnérables, comme les personnes âgées et les personnes immunodéprimées”.

Le gouvernement fédéral est “en bonne voie” pour approuver à la mi-septembre la mise à jour des vaccins Covid-19, conçus pour combattre les variantes récentes, selon le Times. Dès qu’ils seront disponibles, “tous les adultes devraient envisager de se faire vacciner de nouveau”.

“Le Covid peut être désagréable même s’il ne vous conduit pas à l’hôpital”, affirme le Times. “Une piqûre de rappel en réduira la sévérité.

M. Hotez a ressuscité une affirmation souvent entendue au cours des années 2021 et 2022, en déclarant au Times : “Dans l’immense majorité des cas, les personnes hospitalisées ne sont pas vaccinées ou sont sous-vaccinées”.

Les experts qui se sont entretenus avec le Défenseur ne sont pas d’accord.

Harvey Risch, M.D., Ph.D., professeur émérite et chercheur principal en épidémiologie (maladies chroniques) à l’école de santé publique de Yale, qui cite les données du sytème de santé du Royaume-Uni, a dit: ”Les décès toutes causes confondues chez les 18 ans et plus sont disproportionnellement plus fréquents chez les personnes vaccinées, qu’il s’agisse d’une, de deux ou de trois doses, par rapport aux personnes non vaccinées.

“La statistique citée par le Dr Hotez est fausse”, a déclaré M. Risch.

Brian Hooker, Ph.D., directeur principal de la science et de la recherche pour Children’s Health Defense (CHD), a déclaré : “Le nouveau rappel n’a tout simplement pas été testé pour confirmer une quelconque affirmation de protection. Les essais initiaux sur les enfants étaient risibles, car ils portaient sur les titres d’anticorps plutôt que sur la prévention réelle de la maladie.

M. McCullough a déclaré au Defender : “Les vaccins Covid-19 ont été une débâcle sur le plan de la sécurité, avec des cas records de myocardite, de caillots sanguins, d’accidents vasculaires cérébraux et de mortalité toutes causes confondues“.

Malgré les rapports sur les blessures et la mortalité et l’aveu du Times selon lequel le risque du Covid-19 pour les jeunes enfants est “très faible”, M. Shah a néanmoins recommandé que les enfants âgés de 6 mois reçoivent les vaccins de rappel Covid-19 cet automne.

“Vous voulez voir votre grand-père ? [and] grand-mère ? a demandé M. Shah dans le Times. “Êtes-vous vraiment sûr de ne pas vouloir leur donner le Covid ?”.

Les experts qui se sont entretenus avec The Defender ont réfuté les conseils de M. Shah.

Le Dr Pierre Kory, président et médecin en chef de la Front Line COVID-19 Critical Care Alliance(FLCCC), a déclaré : “Il n’y a aucune justification médicale à ce qu’un enfant en bonne santé âgé de 6 mois ou plus soit vacciné contre le Covid-19”, ajoutant :

“Il y a si peu de données disponibles sur la sécurité du vaccin Covid-19 pour les enfants, qu’émettre des recommandations générales comme le fait Shah crée un risque inutile pour la santé des enfants.

“Nous n’en savons tout simplement pas assez sur les vaccins Covid-19 pour formuler des recommandations aussi générales. En outre, le Covid-19 est très facile à traiter chez les enfants et présente très peu de risques pour un enfant en bonne santé”.

Le Dr Mumper a déclaré au Defender : “Tout fonctionnaire qui préconise que les enfants soient vaccinés pour protéger leurs grands-parents n’a pas lu attentivement la littérature médicale”. Elle a déclaré : “Après avoir étudié en profondeur les risques et les avantages des vaccins COVID chez les enfants, je reste fermement opposée à leur utilisation chez les enfants en bonne santé”, ajoutant : “Les vaccins COVID peuvent être administrés à des enfants en bonne santé, mais ils ne peuvent pas être administrés à d’autres enfants :

“Toute immunité conférée par les vaccins Covid est de courte durée et fait suite à une période d’immunodépression. Des effets indésirables très inquiétants tels que l’inflammation du cœur, le déclenchement de l’auto-immunité, l’interférence avec les fonctions autonomes et la toxicité pour la reproduction sont bien décrits dans la littérature médicale”.

Tous les pays ne suivent pas le mouvement

L’année dernière, certains pays ont commencé à limiter la vaccination des enfants contre le Covid-19. En avril 2022, le Danemark a mis fin à sa recommandation générale de vaccination contre le Covid-19, y compris pour les enfants.

Aujourd’hui, le Danemark recommande une “vaccination de rappel” uniquement pour les personnes “âgées de 50 ans et plus et les groupes cibles sélectionnés”.

Au début de l’année 2022, les autorités sanitaires de Suède et de Norvège ont décidé de ne pas recommander les vaccins Covid-19 pour les enfants âgés de 5 à 11 ans.

La Suède recommande désormais la vaccination Covid-19 uniquement pour les personnes âgées de 50 ans et plus (18 ans et plus pour les groupes à haut risque), tandis que la Norvège ne recommande toujours les vaccins Covid-19 que pour les personnes âgées de 65 ans et plus (et dès l’âge de 5 ans pour les groupes à haut risque).

En mars de cette année, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que les enfants et les adolescents en bonne santé âgés de 6 mois à 17 ans ont une “faible charge de morbidité” et sont de basse priorité pour la vaccination.

En juin, les autorités sanitaires australiennes ont déclaré que le vaccin Covid-19 de Moderna n’était “plus disponible” pour les enfants de moins de 12 ans et, en janvier, les autorités sanitaires britanniques ont mis fin à leur programme de rappel pour les personnes de moins de 50 ans.

Les recommandations du Covid concernant les vaccins “ne sont ni scientifiques, ni médicales, ni de santé publique”

Le Dr. Meryl Nass,interniste et membre du comité consultatif scientifique du CHD, a déclaré au Defender que même si les autorités de santé publique et les médias continuent de recommander les vaccins Covid-19, en fait aucun d’entre eux n’a été pleinement homologué aux États-Unis, car tous ces vaccins ne sont disponibles que dans le cadre d’une autorisation d’utilisation d’urgence (EUA).

En mai 2022, la Food and Drug Administration (FDA) a déclaré que les vaccins Covid-19 destinés aux enfants de moins de 6 ans n’auraient pas à atteindre le seuil d’efficacité de 50 % exigé par l’agence pour l’obtention d’une autorisation de mise sur le marché européenne.

Les données du CDC publiées en septembre 2022 montrent que plus de 55 % des enfants âgés de 6 mois à 2 ans ont eu une “réaction systémique” après leur première dose des vaccins Pfizer-BioNTech ou Moderna COVID-19.

“Le CDC, de manière criminelle, prétend que les vaccins (autorisés) sont ‘sûrs et efficaces’”, a déclaré le Dr Nass, ajoutant :

“Il s’agit d’un terme technique qui ne peut être utilisé que pour les vaccins et les médicaments homologués. Aucun vaccin homologué contre le Covid-19 n’est disponible aux États-Unis. La santé publique est censée considérer les avantages et les risques.

“Ce n’est pas de la science. Ce n’est pas de la médecine. Ce n’est pas de la santé publique”.

Les vaccins antigrippaux ont fait preuve d’une “efficacité décroissante”

Selon le Times, “la mesure la plus immédiate qui mérite d’être envisagée concerne le VRS”. Le 5 septembre, le CDC a publié un avis sanitaire mettant en garde contre l’augmentation des cas de VRS dans certaines régions des États-Unis, en particulier chez les enfants et les bébés.

Le mois dernier, les CDC ont approuvé le tout premier vaccin à anticorps monoclonal Beyfortus pour la prévention du VRS chez les bébés jusqu’à l’âge de 8 mois.

Le mois dernier également, la FDA a approuvé un vaccin contre le VRS pour les femmes enceintes, malgré les inquiétudes soulevées par certains experts médicaux au sujet des naissances prématurées constatées lors des essais cliniques. En mai, la FDA a approuvé les vaccins Abrysvode Pfizer et Arexvy de GlaxoSmithKline contre le VRS pour les personnes âgées de 60 ans et plus.

Le Times cite Ashish Jha, M.D., MPH, ancien conseiller Covid-19 de la Maison Blanche et aujourd’hui doyen de l’École de santé publique de l’Université Brown, qui a déclaré : “Si vous avez 60 ans ou plus, vous ne voulez pas arriver en novembre sans avoir été vacciné contre le VRS”.

Bien qu’aucun vaccin contre le VRS n’ait été approuvé pour les enfants, le Times indique que “les parents peuvent demander à leur pédiatre” s’il existe un traitement par anticorps monoclonal pour les enfants de moins de 8 mois.

Selon M. Hooker, “le vaccin contre le VRS administré aux femmes enceintes n’a même pas pu atteindre le seuil de 20 % de protection (tel que spécifié par la FDA) contre l’infection par le VRS des voies respiratoires inférieures”.

Le Times et des experts comme M. Jha soutiennent la campagne de vaccination contre la grippe : “La grippe tue officiellement environ 35 000 Américains au cours d’une année normale”, mais “le bilan de la grippe serait moins lourd si davantage de personnes se faisaient vacciner”, et “ces dernières années, moins de la moitié des Américains l’ont fait”.

Nous sous-estimons l’impact des virus respiratoires sur notre population”, a ajouté M. Jha. La grippe peut mettre les gens hors d’état de nuire pendant des semaines, même les plus jeunes”. M. Jha a souligné que la grippe peut également favoriser les crises cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux.

Le Dr Kory a cependant déclaré au Defender que les vaccins Covid-19 ont rendu les gens plus sensibles à d’autres maladies respiratoires, telles que la grippe et le VRS :

“Dans mon cabinet, nous traitons de nombreux patients blessés par les vaccins qui sont désormais plus sensibles à la grippe, au VRS et à de nombreux autres virus. Les vaccins Covid font que de nombreux patients se présentent comme s’ils étaient atteints d’une maladie auto-immune et réagissent maintenant avec des symptômes plus graves à des virus courants comme la grippe.

M. Risch, quant à lui, a déclaré que “les vaccins traditionnels contre la grippe sont considérés comme sûrs pour la plupart des gens” et peuvent être une option “raisonnable” pour eux, mais “il convient d’en discuter avec son fournisseur de soins de santé”.

“Le bénéfice des vaccins antigrippaux semble avoir diminué au cours des 10 à 15 dernières années, au point qu’ils ne confèrent plus qu’un bénéfice de 30 %”, a ajouté le professeur Risch.

Selon M. Hooker, “le vaccin antigrippal est également réputé pour sa mauvaise protection contre la grippe et il existe très peu de données concernant l’efficacité du vaccin antigrippal cette saison”.

Des messages de santé publique “ridicules”

La recommandation de M. Shah de vacciner les enfants dès l’âge de 6 mois avec le Covid-19 cet automne s’inscrit dans une longue lignée de conseils et d’affirmations douteux diffusés par des responsables de la santé publique, dont certains ont été contredits par la suite.

Dans une interview accordée à MSNBC en mai 2021, le Dr Anthony Fauci, qui dirigeait alors l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses (NIAID), a déclaré :

“Même si l’on n’aime pas voir des percées, le fait est que c’est l’un des aspects encourageants de l’efficacité du vaccin. Il vous protège complètement contre l’infection. Si vous êtes infecté, il y a de fortes chances que vous ne présentiez aucun symptôme et que vous ne puissiez pas transmettre le virus à d’autres personnes.

Les déclarations de M. Fauci n’ont toutefois pas tenu compte des nombreux exemples d’infections graves accompagnées de symptômes sévères et d’une hospitalisation.

Après des années de déclarations officielles “sûres et efficaces”, la nouvelle politique de YouTube en matière de “désinformation médicale”, introduite le 15 août, interdit les “déclarations selon lesquelles tout vaccin est une méthode de prévention garantie pour le Covid-19”. Les vidéos de Fauci datant de 2021, notamment, sont toujours disponibles sur YouTube.

En avril 2020, Fauci a déclaré que le remdesivir deviendrait la “norme de soins” pour le traitement du Covid-19. Cependant, de nombreuses victimes des protocoles hospitaliers Covid-19 prescrits par les CDC se sont manifestées ces derniers mois, affirmant que le remdesivir avait été administré sans l’autorisation des patients ou de leurs familles et qu’il avait contribué à aggraver les blessures ou les décès.

De même, l’ancienne directrice du CDC, Rochelle Walensky, a déclaré en mars 2021 : “Nos données actuelles suggèrent […] que les personnes vaccinées ne sont pas porteuses du virus, ne tombent pas malades […] et ne peuvent pas le transmettre à d’autres personnes”. Elle est revenue sur ces déclarations lors d’une audition de la sous-commission de la Chambre des représentants sur la pandémie de coronavirus en juin, affirmant que sa déclaration “était généralement exacte”.

M. Hooker a déclaré que ces déclarations étaient “manifestement fausses, car les vaccins distribués aux États-Unis à l’époque [in 2021] n’ ont pas été testés pour la transmission et il y a eu des preuves de “percée” des infections même dans les essais cliniques”.

Cela empêche toute protection de “grand-mère et grand-père” par la vaccination des enfants contre le Covid-19″, a ajouté M. Hooker.

Toujours en 2021, Walensky recommande de porter un collant (bas de nylon) par-dessus un masque pour qu’il soit bien ajusté.

Le Dr Nass a qualifié ces messages de santé publique de “ridicules”, notant que la recommandation de Mme Walensky sur les collants a “rapidement disparu” parce qu’elle “avait des connotations que le CDC n’était pas prêt à gérer”.

M. Kory a critiqué le guide des vaccins d’automne du Times, le qualifiant d’exemple de “désinformation”.

“Le New York Times relaie la désinformation qui continue d’émaner du CDC et d’autres agences sanitaires gouvernementales”, a-t-il déclaré. “C’est l’une des raisons pour lesquelles le public continue à perdre confiance dans les médias et notre gouvernement.

En conséquence, les responsables de la santé publique “se moquent de la manière dont les preuves médicales et scientifiques sont utilisées pour informer les décisions relatives aux soins des patients et à la politique de santé publique”, a déclaré M. Kory.

D’autres experts qui se sont entretenus avec The Defender ont suggéré de prendre des vitamines pour renforcer le système immunitaire, plutôt que de procéder à une série de vaccinations.

“Pour que le système immunitaire se défende contre les virus respiratoires, tout le monde devrait prendre quotidiennement de la vitamine D afin d’atteindre des taux sanguins de 50 ou plus”, a déclaré M. Risch. “Ce chiffre est généralement de 5 000 unités par jour pour une personne de 150 livres, mais il peut être ajusté à la hausse ou à la baisse en fonction du poids corporel.

“Les infections graves par le VRS ne surviennent généralement que chez les plus jeunes et les plus âgés. Les personnes appartenant à ces catégories devraient en discuter avec leur médecin”, a-t-il ajouté.

Michael Nevradakis, Ph.D.

 

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Le vice-premier ministre polonais Jarosław Kaczyński a déclaré à un groupe de fabricants d’armes que Varsovie disposera de la force terrestre la plus puissante d’Europe d’ici deux ans grâce à une série d’achats d’armes. Varsovie estime que l’augmentation des dépenses militaires à 3 % du PIB et l’élargissement de son armée à 300 000 personnes rendront l’armée polonaise si puissante qu’elle ne pourra pas être contestée.

Kaczyński a adressé une lettre au salon international de l’industrie de la défense qui se tient en Pologne cette semaine. “Dans deux ans, nous aurons l’armée de terre la plus puissante d’Europe“, a-t-il déclaré. “Le ministre polonais de la défense a souligné que la force de l’armée ne réside pas seulement, et pas principalement, dans sa taille, mais aussi dans son équipement, sa modernité et son innovation.”

Varsovie a annoncé l’année dernière son intention d’augmenter considérablement ses dépenses en armement. L’année prochaine, les dépenses militaires polonaises devraient atteindre au moins 3 % du PIB. Certains responsables polonais espèrent que ce chiffre pourrait atteindre 5 % du PIB dans les années à venir.

La Pologne consacrera les fonds supplémentaires à une série d’acquisitions massives d’armes, notamment l’achat d’hélicoptères Apache, de chars Abrams et de HIMARS, pour un montant de plusieurs milliards de dollars. En outre, Varsovie prévoit d’augmenter le nombre de ses soldats à 300 000.

Les autorités polonaises affirment que ce renforcement massif de l’armée vise à prévenir la guerre. “L’armée polonaise doit être si puissante qu’elle n’ait pas à combattre grâce àcette puissance“, a déclaré le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki. Le ministre de la défense, Mariusz Błaszczak, a fait remarquer :

Nous voulons la paix, et si nous voulons la paix, nous devons nous préparer à la guerre – dans cette optique, nous renforçons l’armée polonaise.”

Toutefois, certains experts estiment que cette politique affaiblira la Pologne sur le plan économique. L’expert militaire polonais Robert Czulda, chercheur résident à la Fondation Casimir Pulaski, a déclaré :

Il semble très probable qu’une telle ampleur de commandes planifiées soit largement motivée par un populisme politique, visant à gagner en popularité ici et maintenant, plutôt que d’être un plan réel, complet et bien pensé pour renforcer harmonieusement les forces armées“, a-t-il écrit. “La Pologne devrait s’assurer que ces programmes d’acquisition sont viables et abordables à long terme. Le pays devrait éviter le risque de dépenses excessives, qui semble aujourd’hui très élevé.”

Kyle Anzalone

 

Article original en anglais : Poland Aims To Create Largest Army in Europe Within Two Years, AntiWar, le 6 septembre 2023.

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

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L’avocat Carlo Alberto Brusa, de Reaction19,  a accepté d’étudier en urgence les documents reçus par les parents de 5 iême pour les inciter à accepter l’injection d’un nouveau vaccin après les drames des injections covid et les nombreuses victimes d’enfants pour une injection prétendue « sûre et efficace ».

Une nouvelle fois il pointe l’illégalité du procédé et singulièrement l’absence d’information sur les supposés intérêts de l’injection pour leur enfant et les effets secondaires à craindre, pourtant connus depuis que ce vaccin est injecté de part le monde, depuis sa commercialisation.

Le gardasil ne sauve pas de vie car le cancer du col augmente plutôt chez les jeunes femmes vaccinées alors que ce cancer continue à diminuer chez les populations plus âgées non vaccinées et qui continuent le dépistage par frottis simple du col.

Il faut stopper ces mensonges.

 

 

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Stop à la propagande Gardasil dans les écoles et sur les médias

septembre 15th, 2023 by Dr Gérard Delépine

Ne faites pas courir de risques inutiles en vaccinant vos enfants par le Gardasil, inefficace contre les cancers et responsable d’effets délétères non négligeables.

Faits avérés concernant cette vaccination

Depuis l’annonce de notre président à Jarnac, les lobbys des entreprises pharmaceutiques, les médias, l’institut national de lutte contre le cancer et le nouveau ministre de la Santé font la promotion de la vaccination anti-HPV (papillomavirus) contre les prétendus «cancers du HPV» nouvelle formule à la mode en cette rentrée.

Tous assènent quotidiennement des contre-vérités visant à inquiéter les enfants et à culpabiliser les parents. Comment peuvent-ils nous tromper à ce point et cacher les résultats inquiétants de cette vaccination dans le monde réel ?

Nous démentirons ici quatre points de leur propagande à la lumière des faits avérés

1°) le lien causal entre HPV et les différents cancers accusés n’est pas prouvé.

2°) Ces cancers sont rares et globalement et à bon pronostic. Ils ne constituent pas un sujet prioritaire de santé publique

3°) Le Gardasil est efficace contre l’infection, mais pas contre les cancers.

4°) le Gardasil expose à de nombreuses complications.

Le lien causal cancer-HPV n’est pas prouvé : les HPV ne sont peut-être que des témoins

Un ami gendarme m’a confié :

«Sur les lieux d’un crime, on trouve le coupable, mais aussi des témoins innocents».

Avant la mise au point de ce vaccin, tous les articles recherchant les causes du cancer du col utérin ont démontré que ce dernier était multifactoriel1,2,3,4,5,6,7 et sa fréquence statistiquement corrélée à de très nombreux facteurs liés entre eux dont : la précocité de l’activité sexuelle, le nombre élevé de partenaires (source de microtraumatismes répétés), le tabagisme8,9 et l’exposition à la poussière de tabac10, l’usage prolongé des contraceptifs oraux11, le nombre élevé d’enfants (plus de cinq)12, le Sida et les autres déficits immunitaires et les infections génitales (responsables d’inflammations chroniques qui constituent une cause classique de cancérisation) dont l’herpès, la chlamydia et plus d’une vingtaine de souches de HPV…

Les papillomavirus qui ne donnent aucun signe clinique sont comme le staphylocoque blanc sur la peau, le colibacille dans l’intestin ou le bacille de Doderlein dans le vagin. Plus de 150 souches de papillomavirus peuvent infester l’homme. La contamination se fait par simple contact cutané (plus de 50% des vierges sont ou ont été infectées13) ou lors d’un acte sexuel. Près de 80% des personnes sexuellement actives seront infectées sans le savoir un jour ou l’autre, souvent à plusieurs reprises, et se débarrasseront naturellement du HPV dans 90% des cas en quelques mois, sans séquelles avec acquisition d’une immunité solide contre la souche concernée. Une réinfection est possible avec une autre des 150 souches existantes. La multiplicité des partenaires et des contacts sexuels fréquents favorisent la persistance d’une infection à HPV. Une vingtaine de souches connues peuvent précéder un cancer. Il existe, certes, une corrélation statistique entre persistance d’infection à HPV et cancer, mais aucune preuve de causalité directe n’a jamais été établie.

Depuis la mise sur le marché des vaccins anti-HPV, les publications, dont la quasi-totalité des auteurs reconnaissent des liens d’intérêts avec les marchands du vaccin, se focalisent uniquement sur ce virus et prétendent qu’il serait le seul responsable, malgré un certain nombre de cancéreuses HPV négatives.

Ce crédo est repris par l’agence officielle Santé publique France et l’INCa qui présentent même cette infection comme une condition indispensable aux cancers qu’ils présentent maintenant comme «cancers du HPV».

Le virus HPV représente en effet le coupable idéal, car il se révèle colossalement rentable, générant 12 200% de bénéfice brut (une dose de vaccin qui coûte moins d’un euro à produire est vendue plus de 123 euros).

La présence de HPV constituant un témoin fiable de l’activité sexuelle, qui représente le premier facteur favorisant le cancer du col, il est vraisemblable que la corrélation statistique HPV-cancer ne soit que la conséquence de la corrélation HPV – activité sexuelle. Une analyse multivariée pourrait permettre de le confirmer, mais jusqu’ici aucune étude n’en a publié.

Le contraste entre la considérable fréquence de l’infection HPV (80 à 90% des femmes sexuellement actives) et la grande rareté des cancers invasifs du col (0,006%) en France plaide aussi contre la responsabilité causale exclusive des HPV.

Étiologie des cancers ORL et anal

Pour tenter de convaincre les garçons de se faire vacciner par Gardasil, les entreprises de vaccins tentent de leur faire peur avec les cancers anal et ORL. Pour se faire, il suffit de pratiquer systématiquement la recherche de HPV chez ces cancéreux et comme les contaminations HPV sont extrêmement répandues dans la population, on en retrouve aussi fréquemment chez les malades souffrant de cancer du canal anal ou de cancers ORL. Les virus sont alors accusés d’être responsables, alors qu’il n’y a aucune preuve directe de leur culpabilité.

Il faut souligner la rareté du cancer anal dans la population générale (inférieure à 1/100000)14. Les groupes à risque de cancer anal sont les femmes VIH+ aux ATCD de condylomes et/ou dysplasies ou cancers ano-génitaux et les homosexuels mâles pratiquant des relations sexuelles anales passives, avec multiplicité de partenaires sexuels, la séropositivité HIV (SIDA) et le tabagisme. Dans les pays occidentaux, l’incidence du cancer anal a augmenté depuis trois décennies en parallèle avec la pratique plus fréquente de la sodomie et l’infection par le VIH. L’infection par le virus du sida multiplie le risque de cancer anal par plus de 30 et le sur risque atteint 130 chez les homosexuels mâles passifs souffrant du Sida. Ces constatations avaient en 2016 décidé le Haut Conseil de la santé publique à «recommander la vaccination des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes».

Pour les hétérosexuels mâles, le risque de cancer anal est infime et ne justifierait pas la vaccination, même si celle-ci était efficace.

Les cancers accusés d’être des cancers du HPV sont en réalité des cancers avec HPV !

L’absence de lien de causalité exclusive démontré entre infection à HPV et cancer rend très hypothétique l’efficacité des vaccins anti-HPV contre les cancers associés au virus, qu’il s’agisse du cancer du col de l’utérus, du cancer anal ou ORL et explique certainement l’échec de la prévention contre le cancer dans les pays adeptes de cette vaccination, d’autant que le faux sentiment de sécurité créé par la propagande «vaccinée vous êtes protégée» peut inciter certaines jeunes filles à commencer plus tôt leurs expériences sexuelles, et d’autres à négliger le dépistage cytologique.

Ces cancers rares, et à bon pronostic ne constituent pas un sujet prioritaire de santé publique

Les cancers prétendument dus aux HPV sont rares et leurs traitements en obtiennent la guérison dans près de 70% des cas. Ils ne participent que pour moins de 2% de la mortalité due aux cancers, très loin derrière le poumon (31 100 morts), le côlon-rectum (17 000), le pancréas (11 400), le sein (12 100) ou la prostate (8100). Les 200 millions d’euros annuels nécessaires pour vacciner une classe d’âge, sans espoir d’obtenir une improbable diminution de mortalité dans 20 ans, seraient beaucoup plus utiles dans l’amélioration urgente de notre système de santé.

Mais pour les actionnaires de Merckx, la vaccination est beaucoup plus rentable…

Le Gardasil est efficace contre l’infection, mais pas contre les cancers

Tous les articles montrent la bonne efficacité du Gardasil pour prévenir les contaminations par les souches ciblées par les vaccins. Mais celles-ci ne sont que 9 dans la dernière formule vaccinale, alors que plus de 20 des plus de150 souches connues sont accusées d’être cancérigènes.

De fait, la consultation des registres des cancers des pays pionniers de cette vaccination anti-HPV montre que nulle part la vaccination n’a fait régresser les cancers invasifs et que, parfois, paradoxalement, la vaccination anti-HPV est suivie d’une augmentation du risque de cancer invasif du col de l’utérus !15

En Australie, la vaccination n’a pas fait reculer l’incidence des cancers invasifs

L’Australie a été le premier pays à instaurer la vaccination scolaire des filles dès 2006. Des journalistes ignorants (ou corrompus ?) proclament régulièrement que le pays va «éradiquer le cancer du col grâce à la vaccination»16,17, mais les chiffres officiels montrent que depuis la généralisation de la vaccination, l’incidence standardisée18 des cancers invasifs ne diminue plus alors qu’elle avait diminué de plus de 50% entre 1987 et 2006 grâce aux dépistages par frottis cytologiques.

La capture d’écran qui suit illustre cette vérité officielle que chacun peut vérifier à l’adresse Internet qui y figure. On peut regretter que ce graphique publié en décembre 2022 par l’agence sanitaire australienne (AIHW) ne donne des chiffres observés que jusqu’en 2019 (les services statistiques officiels australiens ne sont pas très réactifs), mais les prévisions officielles des années suivantes ne font que confirmer la tendance avec une incidence 2022 estimée à 7,1/100 000 contre moins de 6/100000 en France peu vaccinée).

De plus, le nombre annuel de nouveaux cancers invasifs, loin de diminuer, augmente.

Les articles qui claironnent la victoire de la vaccination sur le cancer du col en Australie ne reposent donc sur aucun fait réel, mais seulement sur la croyance que la diminution des infections à HPV entraînera une diminution des cancers invasifs, à l’aide de simulations aux hypothèses incertaines, alors que les faits constatés dans le monde réel démontrent le contraire. Prétendre comme tant de journalistes que l’Australie serait en train d’éradiquer le cancer du col grâce à la vaccination n’est donc qu’un énorme mensonge auquel le président a cru et qu’il a répété !

En Grande-Bretagne non plus, la vaccination n’a pas fait régresser les cancers invasifs

La Grande-Bretagne a été le second pays à généraliser la vaccination des jeunes filles à l’école. En 2008, la Grande-Bretagne a mis en place une campagne de vaccination systématique contre les papillomavirus humains dès 2008 pour les jeunes filles de 12-13 ans et en rattrapage entre 2008 et 2010 pour les 14-18 ans. Entre 2008-2009 et 2011-2012, la couverture annuelle (pour une dose du vaccin) en Angleterre se situait entre 85,9% et 90,6%.

Un article mensonger récent19 mélangeant allègrement vrais cancers invasifs et dysplasies bénignes, largement diffusé par les médias, proclame fièrement : «Vaccin anti-HPV: quasi-élimination du cancer du col utérin en Angleterre». Mais, curieusement, l’agence officielle Cancer research UK (CRUK) publie sur son site la dernière incidence standardisée de cancer invasif à 9,6/100 000 (soit supérieure de 50% au taux français actuel).

Depuis les campagnes de vaccination, l’évolution globale d’incidence des cancers invasifs au Royaume-Uni se caractérise par l’absence de diminution, ainsi que le constate Cancer Research UK :

«Au cours de la dernière décennie, au Royaume uni (entre 2006-2008 et 2016-2018) les taux d’incidence du cancer de l’utérus chez les femmes sont restés stables».

De 1993 à 2006, grâce au dépistage cytologique, l’incidence standardisée avait régressé de 13/100 000 à 9/100 000, mais depuis le début de la vaccination, elle est passée de 9/100 000 en 2006-2008 à 10/100 000 en 2016-2018, dernière période publiée.

Et cette estimation globale dissimule l’augmentation d’incidence dans les groupes les plus vaccinés. L’analyse par groupe d’âges objective en effet une diminution franche d’incidence chez les femmes âgées, non vaccinées.

À l’opposé, le groupe des 20-24 ans, le plus vacciné, souffre d’une augmentation d’incidence de 19% des cancers invasifs passée de 16/100 000 en 2007 à 19/100 000 en 2016-2018, dernière période publiée en mars 2023.

En Grande-Bretagne aussi la vaccination est donc très loin d’amorcer l’éradication du cancer que promettent les avocats du vaccin avec une augmentation d’incidence dans le groupe le plus vacciné !

En Suède, l’incidence des cancers invasifs a franchement augmenté depuis la vaccination

En Suède, grâce au dépistage cytologique une diminution de 66% de l’incidence standardisée des cancers invasifs avait été observée entre 1965 et 2007 (de 24/100 000 à 8/100 000).20

La généralisation de la vaccination à l’école en 2010 a été suivie, au contraire, d’une augmentation de l’incidence des cancers invasifs21 de 7/100 000 en 2006-2009 à 11,5/100 000 en 2014-2015 (p <0.03) et même 13/100 000 en 2021, augmentation que reconnaissent les avocats de cette vaccination qui tentent seulement de nier le lien de causalité avec la vaccination22,23. L’analyse en break point (recherche du point de rupture) faite par l’agence sanitaire suédoise date l’apparition de cette augmentation en 2011, un an après la généralisation de la vaccination et plaide pour sa responsabilité.

En Norvège, l’incidence des cancers invasifs a augmenté depuis la vaccination

La vaccination HPV a été commencée en automne 2009 pour les Norvégiennes. Contrairement aux articles écrits par des auteurs trop liés aux labos, qui claironnent les bénéfices supposés de la vaccination anti HPV, la consultation du registre norvégien du cancer24 montre que l’incidence de ce cancer a augmenté depuis la vaccination passant de 12,1/100 000 en 2007-2011 à 13,5 en 2017.

2021 (2 fois plus élevée qu’en France !)

Résultats globaux des vaccinations anti-HPV dans le monde : efficace sur le virus, inefficace sur la prévention du cancer

Globalement, dans tous les pays qui l’ont instauré, la vaccination anti-HPV s’est révélée efficace sur les souches de virus visées, les verrues et les dysplasies cytologiques, mais s’est jusqu’ici révélée inefficace (avec 16 ans de recul) sur la fréquence des cancers invasifs.

En 2016, nous avions fait part de nos inquiétudes au président de l’Institut national du cancer (INCa) par courrier privé, et le député Gérard Bapt25 avait interrogé oralement la ministre de la Santé de l’époque, ne s’attirant comme réponse qu’un «il est trop tôt pour juger». Et pourtant ce vaccin existait déjà depuis 10 ans à l’époque. De nombreux cris d’alarme avaient été émis depuis de longues années sans effet, par exemple par le Dr De Chazournes.26

Six ans plus tard, la situation est toujours aussi préoccupante, alors que la publicité mensongère s’intensifie en France et s’accompagne de déclarations gouvernementales ahurissantes, sans jamais évoquer les problèmes que soulève cette vaccination (inefficacité contre le cancer et effets secondaires possibles).

En France, faible taux de vaccination et faible incidence du cancer invasif du col utérin

En France, la prudence envers cette vaccination explique un taux de vaccination relativement bas par rapport aux pays voisins, qui va de pair avec une incidence standardisée de cancers moindre que chez les champions de la vaccination, tendance qui s’est amorcée dès la généralisation de la vaccination selon les données de l’agence internationale de recherche sur le cancer illustrée par le graphique suivant :

En France, en 2018, l’incidence standardisée monde était de 6,1/100 000 et est depuis passée en dessous de 6/100 000 (seuil définissant les maladies rares, selon l’OMS) alors qu’elle atteint des taux supérieurs dans tous les pays apôtres de la vaccination : 7,1 en Australie, 9 en Grande-Bretagne, 13 en Suède et 13,5 en Norvège.

Pourquoi, le président, fustige-t-il le faible taux de vaccinées en France au lieu de regretter les taux de cancers invasifs élevés dans les pays adeptes des vaccinations scolaires ? Ses conseillers sont-ils incompétents ou trop liés aux laboratoires pharmaceutiques ? L’ont-ils informé sur les dégâts éventuels de cette injection ? Pourquoi le trompent-ils ?

Des accidents post vaccination graves ont été constatés dans de nombreux pays

En France, le calvaire de Marie-Océane27,28 a mis en évidence les risques neurologiques de ces vaccins liés possiblement à l’aluminium utilisé comme adjuvant et peut-être à une prédisposition génétique. Le lien de causalité a été reconnu par les experts et une indemnisation accordée par les juges, retoquée en appel. L’affaire est en cassation.

Les complications post Gardasil ont été rapportées dans de nombreux autres pays (Danemark, Bolivie, Japon, Irlande) où elles ont motivé des manifestations de parents que personne ne peut pourtant qualifier d’antivax, puisqu’ils ont fait vacciner leurs enfants en étant persuadés de bien faire et qu’ils le regrettent après la survenue des complications. Celles-ci ont motivé des procès aux USA.29,30,31

En août 2022, une commission judiciaire américaine a rendu une ordonnance validant plus de 31 actions en justice intentées contre Merck pour des complications graves survenues après injection de son vaccin Gardasil32,33 et les premières audiences devaient se tenir en avril 2023.

Les poursuites montrent que le géant pharmaceutique a accéléré le processus d’approbation de Gardasil par la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis et a mené des essais cliniques trompeurs pour masquer les effets secondaires graves et pour exagérer l’efficacité du vaccin. 

L’argument de Merck selon lequel la tenue des procès augmenterait l’hésitation à se faire vacciner et provoquerait un afflux de plaintes « infondées » pour complications dues aux vaccins, n’a pas convaincu la commission.

«La consolidation de tous les cas de blessures liées au Gardasil aux États-Unis dans une seule salle d’audience signifie que chaque enfant et chaque adulte victime du vaccin Gardasil peuvent maintenant plaider leur cause devant un seul juge fédéral».

Ne vaccinons pas surtout pas les garçons par le Gardasil

Le risque de cancer anal possiblement lié aux HPV a été le prétexte de la proposition du CDC américain (qui reçoit des royalties sur les ventes de vaccin) et de la Haute Autorité de santé française (dont beaucoup d’experts ont des liens d’intérêt avec l’industrie pharmaceutique) de vacciner les garçons. Mais ce cancer, exceptionnel (800 cas/an en France), ne menace qu’un groupe très restreint de la population mâle : les homosexuels adeptes de rapports anaux passifs34 avec de multiples partenaires (74% des cas), et séropositifs au sida (77% des cas)35,36 et les personnes souffrant de déficit immunitaires, ce qui ne justifie donc pas une vaccination généralisée des garçons d’autant plus que là aussi l’efficacité contre le cancer anal n’est pas du tout démontrée.

Il existe certes une corrélation statistique entre la présence de HPV et le cancer anal, mais une fois de plus le lien causal n’est pas démontré contrairement au fait d’être homosexuel passif et porteur du virus du sida. Lorsqu’on n’est pas homosexuel passif ni malade du Sida, le risque de cancer anal est infime, même si on est porteur de HPV.

De plus, les exemples de l’Australie, de la Grande-Bretagne et des USA suggèrent l’inefficacité des vaccins anti-HPV contre le cancer anal, car, depuis 15 ans, malgré le très fort taux de vaccination chez les filles, leur risque de cancer anal a augmenté 3 à 4 fois plus vite que celle des garçons très peu vaccinés.

Aux USA, la vaccination par Gardasil a été popularisée dès 2008, mais depuis l’incidence des cancers anaux a augmenté plus que dans les précédentes décennies comme le précise le Surveillance and End Results Program (SEER) du National Cancer Institute37 :

«Les taux ajustés selon l’âge pour les nouveaux cas de cancer anal ont augmenté en moyenne de 2,2% chaque année de 2010 à 2019. Les taux de mortalité ajustés en fonction de l’âge ont augmenté en moyenne de 3,9% par an entre 2011 et 2020».

En Grande-Bretagne, Cancer Research UK précise ainsi38 :

«Au cours de la dernière décennie, les taux d’incidence du cancer anal chez les femmes ont augmenté de plus de la moitié (53%) et les taux chez les hommes ont augmenté d’environ un septième (13%)».

On peut donc craindre que ce vaccin anti-HPV favorise paradoxalement l’éclosion d’un cancer anal comme il favorise l’apparition plus précoce et fréquente d’un cancer du col utérin !

Les arguments avancés par la Haute Autorité de Santé pour généraliser ce vaccin chez les garçons sont d’ailleurs révélateurs de l’absence de bénéfice médical démontré pour les garçons et de la volonté de faciliter le passage à l’homosexualité.

Initialement les recommandations visaient seulement les homosexuels mâles et les immunodéprimés39 «La vaccination par GARDASIL 9® (9 HPV) est recommandée chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) jusqu’à l’âge de 26 ans et chez les adolescents immunodéprimés». Mais le 16 décembre 2019, à la suite d’une saisine de la direction générale de la santé et de la ministre chargée de la santé, la Haute Autorité de santé (HAS) a élargi ses recommandations40 à l’ensemble des mâles «pour ne pas stigmatiser des adolescents ou des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes à un âge où la préférence sexuelle n’est pas connue ou pas affirmée».

La HAS recommande un vaccin potentiellement dangereux et totalement inutile chez les hétérosexuels pour calmer les angoisses de potentiels homosexuels mâles passifs !

En l’état actuel de la science, la prévention pratique du cancer anal repose sur l’utilisation systématique du préservatif (pour éviter la contamination par le virus du sida), la limitation de la fréquence des rapports anaux passifs et peut-être le traitement des lésions précancéreuses par radiofréquence41. La vaccination anti HPV, qui confère un faux sentiment de sécurité, risque de favoriser la survenue de la maladie comme on l’a constaté lors des essais de vaccins contre le Sida.

Un vaccin jugé peu efficace et trop cher par 400 praticiens42

Rappelons que la vaccination anti-HPV ne permet pas de se dispenser du dépistage et peut-être justifierait même une fréquence accrue chez les vaccinées, comme le suggèrent les Suédois43. La vaccination ne diminue donc pas le coût de la prévention du cancer, mais l’augmente.

Le coût financier de la généralisation de cette vaccination serait exorbitant, car, avec près de 500 euros le coût de chaque vaccination complète (trois doses plus quatre consultations), il faudrait dépenser environ 400 millions d’euros chaque année sans même pouvoir espérer le moindre résultat avant 15 ans ! En prenant les hypothèses d’efficacité les plus invraisemblables (100% d’efficacité sur 100% des cancers concernés) le coût/efficacité financière atteindrait 200 000 euros par année de vie gagnée ajustés sur la qualité de vie (QALY), alors que la Grande-Bretagne fixe le seuil d’acceptabilité à 30 000 euros par qaly. Un bénéfice très incertain (et potentiellement négatif) pour un coût colossal, totalement disproportionné de plus en cette période de déficit budgétaire.

Comme le souligne Bijan Esfandiari, avocat spécialisé dans les litiges en matière de responsabilité du fait des produits pharmaceutiques et associé principal chez Wisner Baum à Los Angeles44 :

«Le moyen le plus efficace et sans effets secondaires pour prévenir le cancer du col de l’utérus est le test de Papanicolaou. Des études montrent que les jeunes femmes qui ont reçu du Gardasil ont un faux sentiment de sécurité et renoncent aux frottis vaginaux de routine. Les données ont également montré que, dans les pays où l’utilisation du Gardasil est élevée, les taux de cancer augmentent chez les jeunes femmes, pour un cancer qui apparaît généralement lorsque les femmes atteignent la cinquantaine et la soixantaine. Il y a quelque chose qui ne va pas ici et nos enfants ne devraient pas être soumis à une obligation de l’État qui les transforme en cobayes et les expose à un risque accru de contracter la maladie, même si on leur dit que ce vaccin la prévient».

On peut conseiller à Monsieur le Président de ne plus croire des conseillers incompétents ou corrompus qui le décrédibilisent, et de vérifier personnellement les données officielles des pays qui ont généralisé le Gardasil. Il constatera qu’il ne faut pas promouvoir cette vaccination efficace sur l’infection et les verrues, mais inefficace contre les cancers, hors de prix et dont les dangers conduisent actuellement à de nombreux procès aux USA.

Dans l’état actuel de la science, il ne faut vacciner ni filles ni garçons avec le Gardasil !

Dr Gérard Delépine

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Chili – Salvador Allende, « presente »!

septembre 15th, 2023 by Maurice Lemoine

Un véritable délire ! Ce soir du 4 septembre 1964, à Santiago du Chili, les gens s’embrassent dans la rue. Les clameurs montent : « Vive le président Frei ! Vive la Démocratie chrétienne ! »Eduardo Frei ? La revue américaine Look l’a récemment salué comme l’homme « le plus important d’Amérique latine ». C’est pour cette raison sans doute que le « monde libre » a suivi avec anxiété l’élection à la présidence de la République qui vient de s’achever. Dans ce pays foncièrement démocratique, « si le candidat du Front socialo-communiste Salvador Allende, ami intime de Fidel Castro, était sorti vainqueur, le Chili serait peut-être devenu un second Cuba et, par osmose, toute l’Amérique latine risquait d’être influencée [1].  » Le « monde libre » respire donc. La bourgeoisie chilienne aussi. Washington encore plus. Sans parler de la CIA, qui a investi trois millions de dollars pour influencer le cours de l’élection en faveur de Frei [2]. Il y a du bon Samaritain chez ces gens-là.

Pour qui aurait oublié ce détail, on rappellera que, le 29 novembre 1961, John Fitzgerald Kennedy (JFK) a brutalement limogé Allen Dulles, le chef de la CIA, à la suite du désastre de la Baie des Cochons, à Cuba. En lieu et place, il a nommé John McCome. En avril 1965, ce dernier a quitté à son tour l’« Agence » pour devenir administrateur d’une autre multinationale états-unienne : la International Telephone and Telegraph Corporation (ITT). Le plus important investissement américain au Chili après ceux concernant le cuivre.

On rappellera aussi que, du début de l’Alliance pour le progrès, lancée en 1961 par JFK, jusqu’à 1973, l’« Agence » sera autorisée à dépenser plus de 12 millions de dollars pour soutenir la démocratie chrétienne contre la coalition de gauche historiquement emmenée par le socialiste Salvador Allende. Au passage, en 1970, flairant le danger, la ITT a offert 1 million de dollars à cette même CIA pour qu’elle empêche Allende de devenir président. Comme elle est tout sauf avare lorsque ses intérêts sont en jeu, ITT avait préalablement versé quelque 400 000 dollars pour financer la campagne du républicain Richard Nixon, élu le 5 novembre 1968.

On rappellera enfin que, le 27 juin 1970, lors d’une réunion du Conseil national de sécurité, un certain Henry Kissinger a déclaré : « Je ne vois pas pourquoi nous devrions rester tranquilles quand un pays devient communiste à cause de l’irresponsabilité de son propre peuple. »

Il n’empêche… Le 4 septembre 1970, l’hiver austral touche à sa fin, dans tous les sens du mot. Au cours d’une élection triangulaire (sans deuxième tour), et avec 36 % des suffrages, Allende a été élu à la tête d’un ensemble de partis rassemblés au sein de l’Unité populaire (UP) [3]. Il n’a rien d’un boute feu. Certes ambitieux, son programme de « transitions vers le socialisme » a été préparé par des groupes d’experts internationalement reconnus, venant souvent de la Commission économique pour l’Amérique latine (Cepal) de l’Organisation des Nations unies.

Le 24 octobre, Allende occupe son bureau dans l’imposante construction de style néoclassique, le palais présidentiel de La Moneda. Portés haut par un Chili populaire en liesse, pancartes et calicots se balancent joyeusement. « J’étais le compañero Allende, je serai le compañero presidente », lance depuis le balcon de la Fédération des étudiants celui qui a été un sénateur forgé dans les luttes quotidiennes et particulièrement apprécié à gauche pendant vingt-quatre ans.

Faisant triompher le rêve de la mesquine réalité, Allende met en œuvre un programme à la fois anti-impérialiste, anti-oligarchique et anticapitaliste – le tout dans le cadre de la démocratie. La théorie selon laquelle seule la violence révolutionnaire ouvrirait la voie au socialisme lui a toujours paru dangereuse. Cela ne l’empêche pas, en novembre 1971, de rétablir les relations diplomatiques avec La Havane et de recevoir pendant vingt jours le proscrit continental Fidel Castro. Lequel, démontrant son souverain mépris du qu’en dira-t-on, lui offre une superbe kalachnikov AK-47 apportée de Cuba. Le cadeau ne plait pas à tout le monde, mais Fidel est comme ça. Ce qui n’a d’ailleurs qu’une importance relative : ces illusions romantiques n’étant plus de son âge, Allende range l’arme dans un coin. Manifestement pas ou mal informées, et avant que Fidel ne reparte dans « son île pourrie », les dames de la bourgeoisie, accompagnées de leurs filles (pas spécialement faméliques) et de leurs domestiques (en tablier blanc), défilent devant La Moneda en tapant sur des casseroles et en criant, alors qu’elles ne manquent pas de brioche, « nous voulons du pain ». Quelques décennies plus tard, dans des pays comme le Venezuela, le Nicaragua ou autres nations administrées par des gouvernements progressistes, on rebaptisera « société civile » ce genre de conglomérat levé contre des pouvoirs légitimement élus.

Quand, le 28 septembre de cette même année 1971, Allende annonce la nationalisation du cuivre – « le salaire du Chili », 80 % de ses exportations [4]–, il provoque une explosion de joie. Les murs se couvrent de slogans qui en disent long sur le sentiment de fierté retrouvée : « Désormais, le Chili porte des pantalons longs ». Au rythme de la nationalisation d’autres secteurs – charbon, nitrates, fer, banques, grande industrie –, d’une réforme de la Constitution, de l’activation de la réforme agraire (près de 2,5 millions d’hectares redistribués), de l’augmentation des salaires, du lancement de travaux publics à grande échelle, d‘un élargissement permanent de l’aire de « propriété sociale », le socialiste fait tout sauf trahir ses promesses de campagne. Certes, par nature faillibles, les systèmes conçus par des organisations ou des êtres humains ne sauraient être parfaits. A un moment ou à un autre, les problèmes ne manquent pas : ralentissement de la croissance, explosion des importations du fait de l’élévation du niveau de vie des secteurs populaires, déficit de la balance des paiements, inflation, acharnement des radicaux de l’UP à se montrer aussi avant-gardistes que possible… Mais, en 1971 et 1972, sur la base d’un fort soutien à la demande interne, liée à une redistribution des revenus et à un accroissement de l’intervention de l’Etat, la production industrielle augmente de plus de 10 % chaque année.

En ce temps-là, c’est-à-dire avant l’arrivée d’Allende au pouvoir, les entreprises étrangères, en particulier étasuniennes, tiraient du Chili d’énormes profits. Exploitant la majeure partie des gigantesques mines de cuivre, la Kennecott et l’Anaconda Copper Company (canadienne) y réalisaient respectivement 34,8 % et 20,2 % de leurs bénéfices annuels. Pour en revenir à elle, l’ITT Corporation, outre deux hôtels Sheraton, possédait 70 % de la Chitelco, la compagnie de téléphone chilienne, qui lui rapportait, en 1970, 153 millions de dollars par an [5].

La notion de démocratie n’est sans doute pas la même dans toutes les cultures. Dès le 5 septembre 1970, le lendemain du scrutin, l’ambassadeur des Etats-Unis au Chili, Edward Korry, câblait à Washington, très alarmé : «  Mon pessimisme électoral de la nuit dernière s’est renforcé. Ni les politiques ni les forces armées ne se sont opposées à l’élection d’Allende ; nous n’avons plus la moindre parcelle d’espoir. Les Etats-Unis doivent commencer à prendre en compte la réalité d’un régime Allende. Nous ne pouvons compter pour l’instant sur les forces armées, chacun espérant qu’un autre prenne l’initiative et aucun n’étant prêt à assumer la responsabilité historique de faire couler le sang et de déclencher une guerre civile. » Convoqué à la Maison-Blanche, Korry saute dans un avion, atterrit à Washington, s’engouffre dans une limousine et gagne le 1600 Pennsylvania Avenue. Dans son bureau ovale, Nixon roule des billes hargneuses au possible. Son secrétaire d’Etat Henry Kissinger l’a déjà soigneusement briffé : « Allende est une menace parce qu’il a été élu démocratiquement ! Son gouvernement de changement, pacifique et utilisant des structures démocratiques, pourrait s’étendre à d’autres régions d’Amérique latine et d’Europe. »

De Santiago, arrivent en hâte d’autres émissaires. A commencer par Agustín Edwards Eastman, propriétaire du plus grand conglomérat économique chilien de l’époque, le groupe Edwards, et surtout du quotidien El Mercurio. Fort de ses 130 000 exemplaires, il s’agit de l’organe de presse le plus puissant du pays. Edwards déboule à Washington le 14 septembre 1970. Pas surpris le moins du monde, Kissinger organise séance tenante et par téléphone une réunion « au sommet ». Dès le 15 à 9 heures 15, Edwards se retrouve dans le Bureau ovale en compagnie du célèbre duo Nixon-Kissinger, du directeur de la CIA Richard Helms et… de Donald Kendall, « general manager » de Pepsi-Cola. Contrairement aux apparences, il ne s’agit nullement d’évoquer les mérites comparés des boissons sucrées gazeuses et du vin chilien. Edwards sollicite une action militaire empêchant Allende de prendre ses fonctions. Il complète par quelques informations confidentielles sur les officiers chiliens disposés à participer à la conspiration.

Trois jours plus tard, le 18, lors d’une autre rencontre avec les dirigeants de la CIA, Edwards avertit : « Il est peu probable que les chefs des Forces armées agissent sans un certain nombre d’assurances claires et précises, principalement de la part des Etats-Unis, parce qu’ils craignent qu’eux-mêmes et leurs familles paient un prix élevé s’ils agissent et ne reçoivent pas une aide immédiate, décisive et substantielle [6]. »

Il est à peine besoin de préciser que, quelle que soit votre motivation de départ, être payé est toujours intéressant. Au cours de quelques conciliabules discrets, auprès de la CIA, bien sûr, mais aussi d’Henry Kissinger, toujours conseiller à la Sécurité nationale, futur secrétaire d’Etat aux affaires étrangères [7], à tu et à toi avec le président, l’ITT a promis une « somme à sept chiffres » – genre un million de dollars, pour les béotiens – destinée aux caisses noires du Parti républicain, en échange d’une « mise hors d’état de nuire » du nouveau président socialiste. Difficile pour Nixon d’ignorer un tel altruisme. D’autant que, sous son mandat, l’application de la doctrine de sécurité nationale atteint son apogée. Pour lui comme pour Kissinger, Allende est l’ennemi principal, plus dangereux encore que Fidel Castro. En respectant le pluralisme, sa « révolution empanadas et vin rouge » [8] sort le socialisme du statut infâmant dans lequel le prétexte de la guerre froide l’a plongé. Que le Chili reste entre les mains de l’Unité populaire, et le Mexique, le Panamá, le Pérou, l’Argentine risquent d’ébaucher autour de lui un « front anti-impérialiste ». Et qui sait même si des pays comme la France ou l’Italie ne pourraient s’en inspirer…

Une première fois, une moue vicieuse a tordu la bouche de Nixon, quand, frappant son bureau du poing, il a crié plus qu’il n’a dit : « Il faut à tout prix écraser ce son of a bitch  » – oui, « ce fils de pute », il parlait d’Allende, vous avez bien compris.

Il a re-convoqué le directeur de la CIA dans son antre : «  Il y a peut-être une chance sur dix de réussir, mais il faut sauver le Chili ! Aucune importance en ce qui concerne les sommes dépensées. Dix millions de dollars sont disponibles, plus si nécessaire ! Prenez à plein temps vos meilleurs hommes. Règle du jeu : le minimum de bruit et quarante-huit heures pour présenter un plan d’action ! » A l’exception d’une opération de type République dominicaine où, en avril 1965, une intervention de « marines » a parachevé le coup d’Etat contre le libéral de gauche Juan Bosch, un peu trop connotée, tout ce qui peut être utile à une déstabilisation doit être considéré comme bon. A Langley, dans le dos du Département d’Etat et sous la supervision directe de Thomas Karamessines, le chef de ses opérations clandestines, la CIA entre en action.

Première victime : le général René Schneider. Commandant en chef des Forces armées au moment des élections, il a défini que la mission de l’armée consistait à faire respecter la Constitution. Le 22 octobre 1970 – deux jours avant la proclamation officielle de la victoire d’Allende par le Congrès –, il est mortellement blessé, alors qu’il se rend à son bureau du ministère de la Défense, lors d’une tentative d’enlèvement organisée par le groupe d’extrême droite Patrie et Liberté.

A chacun son job. Le numéro deux de l’ambassade des Etats-Unis à Santiago, Harry Shlaudeman, qui a participé à l’invasion de la République dominicaine en 1965, est chargé de la coordination entre la CIA et les militaires chiliens, qu’il convient de mettre face à leurs responsabilités. Les multinationales, elles, ne relâchent à aucun moment la pression. Dans un courrier de l’ITT adressé au ministre du Commerce américain Peter G. Peterson en septembre 1971, soit juste après qu’elle ait été nationalisée, on peut lire : « Il faut tout mettre en œuvre, sans éclat, mais par les moyens les plus efficaces, pour veiller à ce que Allende n’aille pas au-delà des six prochains mois, qui seront cruciaux ».En compagnie de la Kennecott, elle aussi nationalisée, l’ITT publiera bientôt un « Livre blanc » et, poussant au blocus, amorcera une campagne internationale contre Santiago.

A ce stade du récit, on observera une très courte pause pour un conseil pressant : hormis le dénouement hyper-violent du « golpe » ici décrit et sa composante militaire, qui appartiennent indiscutablement au XXe siècle, ce qui va suivre doit être soigneusement conservé en mémoire. On en retrouvera une décalque presque parfaite au XXIe siècle lorsque sera déstabilisée la République bolivarienne du Venezuela.

« Make the economy scream ! » Affinant sa pensée, Nixon a donné des instructions directes à la CIA pour faire « crier l’économie » chilienne. Les mesures de rétorsion se multiplient : blocage des biens et avoirs chiliens aux Etats-Unis, refus des machines et pièces de rechange pour les mines, manœuvres à l’international pour empêcher la consolidation de la dette de Santiago, pressions sur le cours du cuivre, saisie-arrêt des exportations de ce métal vers l’Europe… Le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale (BM), organisme neutre dirigée depuis 1968 par Robert McNamara, l’artisan de l’escalade militaire contre le Vietnam, refusent tout prêt à Santiago.

Au passage, s’agissant de ces années 1970-1980 : qu’il s’appelle Jorge Videla (Argentine), Hugo Banzer (Bolivie) ou Augusto Pinochet, un dictateur n’a rien d’un malade mental qui, se levant un matin de mauvaise humeur, décide face à son miroir, en se rasant  : « Tiens, aujourd’hui, je ferais bien un coup d’Etat ! »Celui qui, à la force des baïonnettes, va s’emparer du pouvoir, n’a rien d’un loup solitaire. Qu’il soit politicien en costume gris, chemise blanche et cravate, affairiste bourré aux as, chevalier d’industrie, patron de multinationale ou banquier, l’armée se tient en général au côté de celui qui lui accroche des médailles au cou. Les premiers étant conscients de leur côté que, sans l’appui des forces armées, un renversement du régime qui, pour une raison ou pour une autre, leur donne des boutons, ne peut se concrétiser. Sachant par ailleurs que ni Lénine ni Marx n’ont véritablement défini le rôle de la classe moyenne ou de certaines de ses factions dans une société capitaliste avancée. Et que ce ventre mou de la société qui, mal à l’aise avec les contestataires incorrectement habillés, fait sagement la queue en attendant de recevoir ses miettes du gâteau, oscille à droite, à gauche, en fonction de ses intérêts du moment. Bref, derrière les hommes en uniforme – les seuls dont souvent l’Histoire se souvient – se tiennent une multiplicité d’acteurs. Nul besoin que tout le monde obtempère, il suffit qu’à chaque fois un nombre suffisant de personnes réagisse « positivement ». Ainsi, donc…

Trois années d’une hostilité implacable. Dès l’installation d’Allende à La Moneda, des organisations d’extrême droite comme Patrie et liberté ou Ne livrons pas le Chili ont fait leur apparition. Des bombes explosent un peu partout. Préoccupés par les frais généraux, les salaires à payer, les impôts, « toutes ces merdes socialistes », les hommes influents se hâtent vers les banques pour retirer leur argent. Ouvertement organisée à grande échelle, la fuite des capitaux saigne le pays. Dans leur rôle de gardiens du temple, le Parti démocrate-chrétien (PDC) et le Parti national (PN) forment une Confédération démocratique du Chili ou CODE (quel que soit le sigle, ne jamais oublier d’y faire figurer le mot « démocratique »). El Mercurio se déchaîne contre l’Unité populaire. Mettez-vous à sa place : quand une officine de Washington dont les initiales commencent par un C et finissent par un A vous offre discrètement un million 665 000 dollars en deux ans (1971 et 1972), vous ne lésinez pas pour lui donner satisfaction. Donc le quotidien répand les rumeurs les plus alarmistes, chauffe l’opposition à blanc : « Des groupes armés envahissent le Chili »  ; « Des milliers de Cubains préparent un auto coup d’Etat » !

En 1972, du fait des mesures sociales et de l’augmentation du pouvoir d’achat, la consommation populaire augmente considérablement. Suspendant la mise en vente de leurs stocks, retenant leurs marchandises, les entreprises privées provoquent des problèmes de ravitaillement. Des files d’attente interminables se forment à l’entrée des magasins. Elles permettent de faire de jolies photos. L’indispensable papier hygiénique vient à manquer (on se croirait au Venezuela dans quatre décennies). La majorité des biens de première nécessité ne se trouvent plus qu’au marché noir. El Mercurio se délecte : « Le socialisme c’est la pénurie ». Les chefs d’entreprises se mettent en grève pour défendre leurs acquis sociaux. Casseroles vides à la main, des milliers d’opposants parfumés et bien chaussés se rassemblent dans les rues.

Le 25 juillet 1973, c’est à son tour la puissante fédération des camionneurs qui déclare une grève illimitée. Des files interminables de bahuts se rangent sur le bord des routes. Dans un pays de 150 kilomètres de large, mais de 4 300 kilomètres de long, au pied des hautes montagnes et des pics déchiquetés surgis d’une brume bleue, c’est l’asphyxie. Pas pour tout le monde, n’exagérons rien. Chaque patron reçoit entre 40 et 160 dollars par camion et par jour d’immobilisation. Merci Langley [9] ! L’ennui, avec un certain type de guerre, c’est qu’elle détruit tout sens moral chez certains individus : les bahuts des non grévistes explosent mystérieusement. Des voies ferrées, des oléoducs, des pylônes à haute tension et des ponts également.

Créés par la base syndicale, les cordons industriels organisent des tours de garde pour prévenir les sabotages. La droite les dénonce comme tout autant de « milices ». Aidée par les deux Chambres du Congrès, la Cour suprême, les associations financières, industrielles et commerciales ainsi que par la majorité des médias, l’opposition réussit à mobiliser de vastes pans de la société – chefs des petites et moyennes entreprises, diplômés du supérieur, étudiants, femmes de la bourgeoisie – effrayés par l’instauration du « régime totalitaire sous tutelle soviéto-cubaine » annoncé. Le 22 août, la Démocratie chrétienne approuve une déclaration qui qualifie le gouvernement d’« illégitime », l’accuse de vouloir implanter « une dictature marxiste » et, de façon subliminale, en appelle à l’armée.

Les militaires ? Voilà au moins un motif de satisfaction. Certes, 55 % des officiers chiliens ont effectué des stages aux Etats-Unis et 18 % ont fréquenté l’Ecole des Amériques, centre de formation et d’endoctrinement US situé au Panamá. Mais on les cite en exemple dans toute l’Amérique latine. Ils continuent d’appliquer la « doctrine Schneider ». Après l’assassinat du général, son successeur Carlos Prats, symbole du légalisme, a maintenu le cap.

Alors, bien sûr, il y a eu le «  tancazo » du 29 juin 1973 : un soulèvement du régiment blindé n° 2. Fausse alerte. Le « cuartelazo » a été réprimé par le chef de la place de Santiago, un officier inentamable, lisse, loyal, solide comme de l’acier, le général Augusto Pinochet.

Tandis que les uns défilent, chapelet au poing, les partisans de l’UP s’organisent dans les villes et les campagnes : on parle d’autodéfense, on réclame « la mano dura » – « une poigne de fer » contre la sédition. Le cadre de la « démocratie bourgeoise » s’y prête peu. En revanche, dans le camp d’en face, genre « toutes les options sont sur la table », les péremptoires appels à une intervention militaire se multiplient. Après une manifestation de femmes et de filles d’officiers supérieurs devant son domicile, le général Prats démissionne, le 23 août 1973, « afin de ne pas briser l’unité de l’armée » [10].Comment savoir ce qu’il faut faire dans ces cas-là ? Allende le remplace par le général Pinochet.

En solidarité avec les malheureux camionneurs, la Démocratie chrétienne a appelé à la grève générale le 29 août. Quelques jours plus tard, dans les rues de Santiago, un million de poitrines clament leur soutien au président : « Allende, amigo, el pueblo está contigo [11]  !  » C’est compter sans les bourgeoises qui, projetant un petit nuage de leur parfum personnel, manifestent à nouveau devant l’Université catholique. Dans des défilés de la haine, des étudiants d’extrême droite, armés, donnent le ton. Le 10 septembre, la DC propose la dissolution du Parlement et la démission du Président. Depuis les balcons où les opposants de la « société civile » tapent en rythme sur leurs casseroles à une heure convenue, les « cacerolazos »animent les soirées.

Le 11 septembre 1973 à l’aube, l’infanterie de marine se soulève dans le port de Valparaiso. A Santiago, des unités blindées prennent position autour de La Moneda. Allende organise immédiatement la résistance et distribue des armes à ses collaborateurs, une quarantaine de fidèles qui décident de rester à ses côtés. A 8 h 30, une première proclamation de la junte militaire exige sa reddition. Serein, déterminé, le chef de l’Etat oblige tous ceux qui ne sont pas utiles à la défense, dont sa fille Isabel, à quitter le palais. Beaucoup rechignent. Le fameux dilemme « combattre ou fuir afin d’assurer la survie ». Allende hausse le ton. Il a le sens du commandement. On lui obéit. Il était temps. Des unités d’infanterie attaquent, concentrant leurs tirs en direction du bureau présidentiel. Fidèles parmi les fidèles, des francs-tireurs se postent aux fenêtres et dans les immeubles voisins pour freiner l’avancée des mutins. Dans un grondement de chenilles, les tanks font leur apparition. Plusieurs sont mis hors de combat à coups de bazooka. En costume cravate, coiffé d’un casque militaire, le fusil d’assaut offert par Castro à la main, le « compañero presidente » fait une ultime apparition.

La phrase est attribuée au général Gustavo Leigh, l’impitoyable commandant en chef de l’armée de l’air chilienne qui, ce 11-Septembre, fait bombarder le Palais de la Moneda avant de devenir membre de la junte que présidera Pinochet : « Mieux vaut trente mille morts en trois jours qu’un million en trois ans, comme en Espagne ! » Ciel dégagé, vrombissements. Deux chasseurs bombardiers Hawker Hunter effectuent une passe de vérification, virent rapidement, basculent au-dessus du siège de la magistrature suprême, lâchent des roquettes. Criblé de balles, le palais présidentiel brûle, des colonnes de fumée s’élèvent du bâtiment. Sur la radio gouvernementale, solennel, digne, maître de lui, Allende s’adresse une dernière fois à la nation : « Je ne quitterai La Moneda qu’à la fin du mandat que m’a donné le peuple, je défendrai cette révolution chilienne et je défendrai le gouvernement car c’est le mandat que le peuple m’a confié. » Au-dessus de sa tête, les avions rugissent, en vol rasant. Impassible, de sa voix rocailleuse, Allende poursuit : « Face à ces événements, je peux dire aux travailleurs : je ne renoncerai pas. Impliqué dans cette étape historique, je paierai de ma vie ma loyauté envers le peuple. Je leur dis que j’ai la certitude que la graine que nous sèmerons dans la conscience et la dignité de milliers de Chiliens ne pourra germer dans l’obscurantisme. Ils ont la force, ils pourront nous asservir, mais nul ne retient les avancées sociales par le crime et la force. L’Histoire est à nous, c’est le peuple qui la construit. »

C’est la fin. Masqués de foulards à cause des grenades de gaz CS qu’ils ont lancés autour de La Moneda, les soldats prennent position. Un peloton se rue à l’assaut de la porte d’entrée. En alerte, prêts à tirer, ses hommes pénètrent dans la cour centrale. Encerclé, épuisé jusqu’au tréfonds des os, le dernier carré des fidèles descend par le grand escalier. Les officiers aboient leurs ordres. Couchés sur le sol, des civils, dont pas un ne survivra, attendent d’être embarqués.

Un coup de feu claque. Dans le salon d’apparat, celui qui avait incarné l’espoir de la gauche de tout un continent se suicide plutôt que de se rendre aux félons, qu’il éclabousse de son sang.

Le lendemain, dans un document signé entre autres par son président, le sénateur Patricio Aylwin – premier chef de l’Etat « respectable » élu après la dictature militaire –, le Parti démocrate chrétien publie un communiqué appelant « à la patriotique coopération de tous les secteurs avec la junte ».

Le 18 septembre, à l’occasion de la fête nationale, les cloches sonnent sur Santiago. Les quatre membres de la junte en question, les généraux Gustavo Leigh (aviation), Augusto Pinochet (armée de terre), José Torribio Merino (marine), César Mendoza (carabiniers) se retrouvent pour le traditionnel Te Deum en la Basilique de la Reconnaissance nationale. Parmi les fidèles élégants, les dames chapeautées, les officiers en uniforme de gala qui, entre deux signes de croix et trois génuflexions, bruissent dans les travées, on reconnaît sans peine les anciens présidents de la République Gabriel González [12], Jorge Alessandri et Eduardo Frei. Dans le stade de Santiago transformé en camp de concentration, des milliers de militants de l’UP attendent la torture et pour beaucoup la mort. Caractérisées par leur radicalisme et leur brutalité, les conséquences de ce qui restera comme le prototype du coup d’Etat latino-américain ne font que commencer [13].

Sept jours après le 11 septembre, El Mercurio titre sur huit colonnes : « L’ex-gouvernement marxiste préparait un auto-coup d’Etat ». Une information terrifiante ! L’administration de Salvador Allende aurait fomenté un plan d’assassinat massif de militaires, de dirigeants politiques et de journalistes d’opposition, sans oublier les membres de leurs familles. Nom de code : « Plan Z ». Faux, évidemment. Mais qui permettra, durant les premières années de la dictature, de répondre invariablement à ceux qui osent manifester un certain désaccord avec les brutalités du régime : le plan Z aurait été pire ! D’après l’historien Jorge Magasich, « la portée du plan Z va au-delà d’un montage pour justifier le putsch. Il a constitué une pièce essentielle dans le conditionnement des militaires lancés contre l’“ennemi intérieur”. Pour que les soldats répriment sans pitié, il fallait qu’ils perçoivent les persécutés non comme des citoyens, éventuellement aux idées différentes, mais comme des assassins qui projetaient de les éliminer, eux et leurs familles. Déshumanisant l’adversaire, le plan Z inculqua aux militaires la haine indispensable pour torturer et assassiner [14].  » Plus sobrement, The Economist analysera, dans son éditorial du 15 septembre 1973 : « Le gouvernement technocratique qui est apparemment en train de prendre forme tentera de reconstruire le tissu social que le gouvernement Allende a détruit. Cela signifiera la mort provisoire de la démocratie au Chili, ce qui sera déplorable, mais il ne faut pas oublier qui a rendu cela inévitable »

Quelques derniers « détails de l’Histoire » …

Le 16 octobre 1973, à Stockholm, toujours à la recherche d’une brillante nouveauté, une poignée de têtes d’œufs vides de toute pensée attribueront le prix Nobel de la paix au criminel Henry Kissinger pour son rôle dans la négociation des Accords de paix ayant mis fin, à Paris, à la guerre du Vietnam. Il en fut pourtant l’un des principaux responsables, avec un bilan de l’ordre de quatre millions de morts, d’après les chiffres les plus communément admis [15]. Quant au Chili…

Patron d’El Mercurio, Agustín Edwards est mort paisiblement en avril 2017, à 89 ans. Mais son exemple n’a pas été oublié. Lors des déstabilisations et coups d’Etat qui agiteront l’Amérique latine en début de XXIe siècle (Venezuela, Honduras, Bolivie, Brésil, Equateur, etc.), les médias nationaux joueront le même rôle que le quotidien chilien en son temps. Au Nicaragua, l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID), la Nouvelle fondation pour la démocratie (NED) – créée en 1983 par Ronald Reagan pour se substituer à la CIA dans l’organisation et le financement des oppositions « amies » –, l’Institut national démocrate (NDI) et l’Institut républicain international (IRI), dépendants du Congrès américain, arroseront de la somme faramineuse de 76,4 millions de dollars les Organisations non gouvernementales (ONG), fondations, médias (La Prensa, Confidencial, Vos TV, Radio Corporación, Radio Show, Café con Voz), ainsi que les plateformes digitales (100 % Noticias, Artículo 66, Nicaragua Investiga, Nicaragua Actual, BacanalNica, Despacho 505) impliqués dans la déstabilisation du sandinisme et la tentative de renversement de Daniel Ortega en 2018.

Pour faire tomber Cuba et le Venezuela, les administrations étatsuniennes (Barack Obama, Donald Trump, Joe Bident) ont repris à leur compte la fameuse formule « faire crier l’économie ». Tandis que Trump imposait 190 nouvelles « sanctions » à La Havane en quatre ans, ce sont 927 mesures coercitives unilatérales qui, de 2015 à 2023, ont mis l’économie de Caracas à genoux.

Le 28 août 2023, après un demi-siècle d’impunité, la deuxième chambre pénale de la Cour suprême a condamné à de lourdes peines sept militaires à la retraite pour leur responsabilité dans les crimes d’enlèvement et d’homicide aggravés du chanteur-compositeur populaire Víctor Jara, icône musicale de l’UP, et d’Abraham Quiroga Carvajal, exemplaire avocat et directeur de l’administration pénitentiaire sous Allende. Après avoir été cruellement torturés, tous deux furent vilement assassinés.

Quelques jours auparavant, le 22 août, la même Cour suprême avait déjà condamné six ex-membres de la DINA, la police secrète de Pinochet, à des peines allant de 10 à 15 ans de prison pour le meurtre en juillet 1976 du diplomate espagnol Carmelo Soria, réfugié à l’époque au Chili.

Le 30 août enfin, dans le cadre des célébrations de ce funeste anniversaire, le président Gabriel Boric a annoncé le lancement d’un « Plan national de recherche de la vérité et de la justice » destiné à élucider les circonstances des disparitions et/ou des décès des victimes de la dictature.
Sauf accident, on n’a donc pas fini d’entendre parler des méfaits de l’ère Pinochet. Quant à Salvador Allende, le « compañero présidente », il demeure à jamais une référence pour tous les rebelles et gouvernements anti-impérialistes latino-américains et caribéens.

Ce texte reprend partiellement les chapitres « Guerre froide » et « Terrorisme d’Etat » de l’ouvrage Les enfants cachés du général Pinochet. Précis de coups d’Etat modernes et autres tentatives de déstabilisation (Maurice Lemoine, éditions Don Quichotte, Paris, 2015).

Maurice Lemoine

 

 

Illustration : Naul Ojeda / National Security Archives, George Washington University.

Notes :

[1] Jean Toulat, Espérance en Amérique du Sud, Desclée de Brouwer, Paris, 1968.

[2] D’après les investigations du Comité spécial du Sénat des Etats-Unis sur les Activités de renseignement, présidé par le sénateur Frank Church, dévoilées en 1975.

[3] Communistes, socialistes, radicaux, Mouvement d’action populaire unitaire (MAPU), sociaux-démocrates et Action populaire indépendante.

[4] Les réserves du Chili sont alors les plus importantes connues dans le monde avec 82 millions de tonnes de cuivre fin.

[5] En 1967, ITT avait obtenu 27 millions de dollars du gouvernement américain au titre des dommages subis par ses usines fonctionnant en Allemagne pendant la seconde guerre mondiale, y compris 5 millions de dollars pour les dommages causés aux usines FockeWulf, sous prétexte qu’elles constituaient des « propriétés américaines en partie détruites par des bombardiers alliés ».

[6] Sur ces réunions et le rôle d’Augustin Edwards, on lira avec profit le récent ouvrage de Peter Kornbluh, Pinochet desclasificado. Los archivos secretos de Estados Unidos sobre Chile, Editorial Catalonia, Santiago de Chile, 2023.

[7] Il prendra cette fonction le 22 septembre 1973.

[8] Empanada  : sorte de chausson, farci de mille et une façons (viande, poulet, fromage, etc.).

[9] Cité dortoir située à proximité de Washington, Langley héberge le siège de la CIA.S

[10] Exilé à Buenos Aires, Prats y mourra avec son épouse, le 29 septembre 1974, dans l’explosion de sa voiture, due à une bombe posée par un agent des services secrets chiliens – la Direction nationale du renseignement (DINA).

[11] « Allende, ami, le peuple est avec toi. »

[12] Ancien chef du parti radical, qui faisait partie de l’Unité populaire.

[13] En fin de dictature, le bilan sera estimé à 3 225 morts et disparus, 37 000 cas de torture et de détentions illégales, et de l’ordre de 250 000 exilés.

[14] Jorge Magasich, « Ce plan Z qui a épouvanté le Chili », Le Monde diplomatique, décembre 2009

[15] Aux morts vietnamiens on ajoutera 58 217 soldats états-uniens tués et 303 635 blessés. Le Duc Tho, qui présida la Délégation vietnamienne à Paris pour la Conférence de la paix, eut lui la décence de refuser ce prix Nobel.

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Le scandale a été révélé fin août : un ancien employé russe du consulat américain de Vladivostok a été interpellé pour collaboration secrète contre rémunération avec les 1er et 2e attachés de l’ambassade américaine de Moscou, Hier, le ministère russe des Affaires étrangères a convoqué le responsable de la mission diplomatique américaine en Russie pour lui remettre une note signifiant l’obligation pour ces deux attachés de quitter le territoire russe sous 7 jours en qualité de persona non grata.

Le 28 août, l’on apprend que le FSB a interpellé un ancien employé russe de la mission diplomatique américaine en Russie, Robert Chonov :

« Le Service fédéral de sécurité a mis fin aux activités illégales d’un informateur de l’ambassade américaine à Moscou, ancien employé du consulat général américain à Vladivostok et citoyen russe Robert Robertovich Chonov. Il a été accusé d’avoir commis une infraction sur le fondement de l’article 275.1 du Code pénal de la Fédération de Russie (collaboration confidentielle avec un État étranger).»

Robert Chonov menait ces activités confidentielles et rémunérées depuis septembre 2022. Sur demande des deux attachés de l’ambassade américaine, le premier attaché Jeffrey Sillin et le second attaché David Bernstein, il devait réunir des informations sensibles et à connotation négative concernant l’Opération militaire, la mobilisation, les prochaines élections présidentielles, la réunion des nouveaux territoires. Il devait également chercher des informations sur le potentiel de mécontentement de la population. Parallèlement, il lui a été demandé par le premier attaché de l’ambassade de chercher parmi les journalistes, les business men et les politiciens, des personnes loyales aux Etats-Unis.

Hier, le ministère russe des Affaires étrangères a remis une note au chef de la mission diplomatique américaine, l’informant que ces deux attachés sont déclarés persona non grata en raison de leurs activités illégales. Ils ont 7 jours pour quitter le pays. Le ministère en a par ailleurs profité pour mettre les points sur les i :

« Le ministère a souligné que les activités illégales de la mission diplomatique américaine, y compris l’ingérence dans les affaires intérieures de la Fédération de Russie, « sont inacceptables et seront résolument réprimées ». « La partie russe attend de Washington qu’elle tire les bonnes conclusions et s’abstienne de toute démarche conflictuelle. » »

Les temps changent. Les Etats-Unis ont du mal à s’adapter et à comprendre qu’ils ne sont plus à domicile en tout point de la planète.

Karine Bechet-Golovko 

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Syrie: l’agression internationale est repartie comme en 2011…

septembre 15th, 2023 by Amrou Hammoud Hadifa

Dans un précédent article [1], nous avions rapporté d’amples détails sur deux conflits ayant surgi parallèlement, au cours de la deuxième quinzaine d’août dernier, au nord-est de la Syrie dans la région de Deir ez-Zor et au sud dans la région de Sweïda. Au nord-est, les soi-disant Forces Démocratiques Syriennes (FDS), dominées par des Kurdes séparatistes pour la plupart d’origine étrangère et soutenues par les États-Unis d’Amérique ainsi que leurs alliés, sont entrées en conflit avec un groupe annexe dominé par des tribus arabes et également soutenu par les États-Unis d’Amérique. Au sud, des manifestations revendiquant de meilleures conditions de vie se sont vite transformées en revendications conformes aux exigences publiques des États-Unis d’Amérique. 

L’article de M. Mowaffaq Mohadin, écrivain et analyste politique jordanien, vient confirmer que ces deux conflits parallèles ne sont pas indépendants l’un de l’autre. Nous le traduisons suite à la traduction d’une vidéo enregistrée par M. Amrou Hammoud Hadifa, un citoyen syrien rappelant brièvement à ses concitoyens la stratégie de dislocation programmée des États de la région arabe.

Mouna Alno-Nakhal

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De la faillite programmée des États arabes et des illusions du fédéralisme ; par Amrou Hadifa :

Bien avant les dernières années de braises, nous n’avons cessé d’attirer l’attention sur les écrits de Zbigniew Brzeziński, Condoleezza Rice, Bernard Lewis et de plusieurs autres auteurs du même bord. Des écrits qui se résument à dire que les États de la région arabe sont sur le chemin de la faillite et de l’effondrement, soit sous le poids de la corruption et de la tyrannie, soit sous la pression des ingérences étrangères, et que le mieux serait de programmer des déflagrations sociales qui mèneraient à leur démembrement sur une base confessionnelle ou doctrinaire, de telle sorte que nul ne pourrait en hériter ou reconstruire sur leurs décombres des alternatives nationales, patriotes et démocratiques. 

Nombre d’intellectuels ont mis en garde contre cette programmation annoncée, à commencer par Georges Corm au Liban et Élias Choufani en Palestine. Un sujet qui a également inspiré Mowaffaq Mohadin dans son ouvrage intitulé « Suicide d’État… ». Je parle ici d’ouvrages parus entre 1970 et 1995 dont l’essentiel consiste à expliquer que le démembrement des États du Levant arabe n’a rien à voir avec la nature des régimes au pouvoir qu’ils soient totalitaires ou libéraux, qu’ils soient dans le camp de l’Ouest ou le camp de l’Est. Il n’a rien à voir non plus avec les droits humains et les libertés individuelles. Il s’agit plutôt d’une stratégie de cartes et d’espaces vitaux qui anéantit l’État, lui-même, sous prétexte de changer son régime politique. Les conditions d’un tel anéantissement passent évidemment par la destruction de tous les symboles et de toutes les institutions étatiques, en commençant par la destruction des armées [2]. 

À cette fin, il est devenu nécessaire de promouvoir ceux que nous pouvons qualifier de « têtes brûlées », c’est-à-dire un changement radical ou pas de changement du tout étant donné que la classe moyenne, désormais effondrée, ne disposait pas de tels éléments avant son effondrement. D’où la progression de l’« Islam américain », la renaissance de l’« Islam turc issu de la secte juive des Dönmeh » [2] et, par conséquent, le recul de l’identité nationale unificatrice au profit d’identités secondaires confessionnelles ou doctrinaires sunnite, chiite, musulmane, chrétienne, etc. Dans un tel contexte, les milices remplacent l’État, les mafias remplacent l’économie étatique, la confession devient identité et le tout mène vers une mort massive. 

L’une des illusions est de croire que Tel-Aviv et les administrations atlantistes -qui  dirigent le printemps des fondamentalismes sectaires- cherchent à remplacer les unités centrales par des unités fédérales, alors qu’il n’est pas question d’une quelconque unité centrale ou fédérale, mais plutôt de cantons confessionnels en perpétuel conflit et de flots de sang partout dans le sillage de telle ou telle tribu, ou de tel ou tel bénéfice aussi futile soit-il. 

Des zones et des États tampons pour assiéger la Syrie ; par Mowaffaq Mohadin :

Pour saisir le contexte des événements qui se déroulent actuellement dans le désert du nord-est et du sud de la Syrie, nous devons nous rappeler le projet ancien/nouveau qui le régit, c’est-à-dire le projet d’un État tampon et ses multiples objectifs : 

  • premièrement, séparer la Syrie de l’Irak et ainsi empêcher toute sorte de connexion entre les composants de l’Axe de la résistance (Iran, Irak, Syrie, Liban, Palestine occupée ; Ndt). 
  • deuxièmement, isoler la Syrie en l’entourant de zones tampons sur toutes ses frontières. 

Un État tampon est une barrière humaine naturelle dont la fonction reconnue en géopolitique est d’isoler deux ou plusieurs États ou groupes politiques, qu’ils soient en guerre, qu’ils soient potentiellement hostiles, qu’ils soient de même nature afin de les empêcher de s’unir ou de coordonner leurs politiques. 

L’État tampon est une sorte de comportement politique qui s’est répandu après les guerres qu’a connues l’Europe lors de la désintégration du système féodal papal au profit de la naissance de nations et de l’émergence de révolutions nationalistes bourgeoises. Pour exemple, l’une de ses répercussions fut l’instauration de la Belgique en tant qu’État tampon entre les belligérants européens (la France et l’Allemagne) après son indépendance (1830). Par la suite, ce modèle s’est étendu à d’autres zones de conflits entre les capitalismes naissants et leurs guerres de pillage menées à travers le Monde. Ce qui a abouti à la création d’États tampons en Afrique et en Asie, tels l’Afghanistan (État tampon entre l’Angleterre et la Russie) et autres bantoustans politiques déclarés comme États indépendants au Moyen-Orient. 

À ce stade, il faut rappeler qu’après l’expérience de Mohammad Ali en Egypte et sa tentative d’union avec les Pays du Levant en plus du siège d’Istanbul suite à la défaite des armées ottomanes face à l’armée égyptienne (le 21 décembre 1832) et après la construction du canal de Suez (inauguré le 17 novembre 1869) d’une grande importance sur la route des Indes orientales, l’impérialisme britannique a décidé de créer le premier État tampon du Moyen-Orient pour séparer l’Égypte de la Syrie : l’État sioniste avec, à ses côtés, des flancs mous et d’autres États tampons le séparant de l’Orient arabe. C’est là un bref résumé de ce qui ressort des publications de chercheurs et d’hommes politiques anglais spécialistes de la région, tels l’ancien commissaire britannique en Jordanie orientale, M. Kirkbride, et l’historienne Mary C. Wilson [3]. 

Aujourd’hui, certains se sont imaginés que la région du Moyen-Orient est en chemin vers la détente et qu’il se pourrait que le blocus criminel américain tout autour de la Syrie soit partiellement levé, du fait de l’amélioration des relations saoudo-iraniennes et de l’ouverture des pays arabes à la Syrie qui a retrouvé son siège au sein de la Ligue arabe. Mais ceux-là ont oublié que ces indices s’inscrivent dans une stratégie américaine bien rodée : 

  • premièrement, contenir et démanteler progressivement les éléments de l’Axe de la résistance en les isolant autant que possible les uns des autres et en élargissant l’impact des mécanismes du « soft power » à l’ensemble de la zone ;
  • deuxièmement, prévoir le retrait ou le redéploiement des forces d’occupation américaines, leur remplacement par des forces locales et régionales et toutes sortes de chaos préprogrammés ;
  • troisièmement, s’accorder avec l’ennemi sioniste pour lequel l’Axe de la résistance est la source d’une grande inquiétude, notamment le Hezbollah libanais qu’il faudrait affaiblir et épuiser par des provocations locales notoirement répétées. 

Quels que soient les scénarios retenus, des données claires indiquent que l’occupant américain ainsi que l’ennemi sioniste et tous leurs outils sont en train de préparer une nouvelle édition de leurs odieuses ingérences et d’une décennie noire en Syrie, et même dans toute la région, en distribuant de nouveaux rôles ou des rôles déjà tenus à de nouveaux ou d’anciens acteurs régionaux. 

Partant de là, il n’est pas difficile d’appréhender les intenses préparatifs d’Ankara réduisant sa marge de manœuvre avec Moscou, en échange de l’affaiblissement des FDS dominées par les Kurdes séparatistes, et de la participation de la Turquie au parrainage d’une partie des tribus arabes sunnites sous prétexte de les protéger, en sachant que les tribus du désert syrien et irakien ont leurs extensions en Arabie saoudite et en Jordanie. Un sujet que nous nous proposons de développer succinctement. 

Pour commencer, l’idée de l’État tampon telle qu’elle a été lancée en 2011 est revenue en force via une importante mobilisation régionale et internationale contre la Syrie, avec la participation de l’ennemi sioniste, de l’argent et des médias du pétrole et du gaz liquéfié, de l’islam atlantiste, ainsi que d’un mélange de révolutions colorées, de groupes takfiris armés, de tribus dont les membres sont donc dispersés dans plusieurs capitales de la région. 

En effet, dans le sillage de cette mobilisation anti-syrienne, nous avons pu constater que les points sensibles de la géographie politique syrienne et les flancs mous de son voisinage pouvaient être transformés soit en zones tampons, soit en zones de tensions extrêmes, soit en États tampons frontaliers militarisés. Parmi les signes flagrants de ces possibilités, les mouvements tribaux à l’Est et au Sud, de la Syrie, les banderoles sectaires et leur message séparatiste probablement lié à la tenue d’une conférence dans une capitale du Moyen-Orient, en présence d’un membre de la Knesset de la bande de Netanyahu. 

Les États tampons sont les plus dangereux en raison de leur fonction de division régionale et sectaire d’une part et de leur fonction militaire consistant à isoler les éléments constitutifs de l’Axe de la résistance d’autre part. 

Au départ, il y a eu la création d’Al-Qaïda et de sa filiale syrienne, le Front Al-Nosra, lequel a envahi Al-Qousseir (ville du gouvernorat de Homs à l’ouest de la Syrie) en prélude à la connexion du Qalamoun (région montagneuse libano-syrienne) avec le Haramoun (Mont Hermon, ou Jabal al-Cheikh, ou Jabal al-Arab, y inclus le Golan syrien occupé). Autrement dit, en prélude à la connexion entre les groupes takfiris armés et l’armée sioniste, afin d’isoler le Hezbollah libanais de la Syrie et du reste de l’Axe de la résistance. 

Mais, lorsque les combattants du Hezbollah et l’Armée syrienne ont réussi à liquider l’émirat d’Al-Qoussair, Washington, Tel Aviv, leurs alliés et agents régionaux ont décidé de créer un autre État tampon à la frontière syro-irakienne : EIIL/Daech, lequel a rapidement annexé Mossoul sans combat. Et alors qu’il avait été décidé de déclarer Mossoul capitale d’un gouvernement irakien intérimaire selon un scénario sorti d’une autre conférence régionale tenue dans la même capitale arabe précédemment évoquée, des décideurs internationaux et régionaux ont décidé d’en faire un émirat affilié à Daech, afin d’isoler la Syrie et le Hezbollah du reste de l’Axe de la résistance. 

Beaucoup ne savent peut-être pas que la fixation des agresseurs sur le désert syro-irakien a révélé une diversité sociopolitique entre ses clans et ses tribus, diversité qui n’était pas aussi clairement apparue jusqu’ici. 

Et, certains pourraient être surpris de lire que nombre de milieux tribaux de ce désert et de ses extensions jusqu’au Najd -la région centrale de l’Arabie saoudite qui comprend les vallées et les montagnes d’Al-Jawf, d’Al-Sakaka, de Tuwaiq et d’Al-Sarhan- ont été divisés depuis le XIXe siècle entre deux courants : 

  • un courant dominé par le wahhabisme et utilisé par la Grande-Bretagne  face à une Turquie chancelante, notamment la grande tribu d’Al-Anza ;
  • un courant composé de la tribu des Chammar dont la loyauté est  divisée entre la famille Al-Rachid et la Turquie (la famille Al-Rachid ayant été écartée du trône par les Al-Saoud après avoir régné sur une grande partie de la péninsule arabique de 1836 à 1921), la tribu des Al-Jarba, et des tribus désignées par « Al-Sahouate » (dont le radical est réveil)  recrutées  par les Américains et leurs alliés dans la région pour agresser l’Irak et la Syrie. 

Devant une telle scène et vu la possibilité que les États-Unis d’Amérique ravivent le feu en Syrie afin de se redéployer dans la région via des États tampons composés d’éléments tribaux et kurdes, il n’est pas inutile de préciser les alignements des diverses tribus et de certains groupes impliqués dans le projet américano-sioniste visant à diviser la Syrie et l’Irak, puis à établir une large confédération incluant la Jordanie, la province d’Al-Anbar en Irak et Jabal al-Arab en Syrie. D’où la liste des alignements suivants : 

  • Tribus alliés avec les daechiens présents au cœur du désert et autour de la base américaine d’Al-Tanf (au sud de la Syrie au niveau du triangle frontalier Syrie-Jordanie-Irak).

  • Tribus alliés aux Turcs. 
  • Tribus patriotes plus proches de l’Axe de la résistance, particulièrement de la Syrie, appelées à jouer un rôle plus important en parallèle avec Damas et convaincues de la priorité de purifier la Syrie des occupations américaine, turque, sioniste, et de leurs outils. 
  • Tribus annexées aux FDS par les Américains, actuellement entrées en conflit jusqu’à ce que la situation devienne plus claire quant au niveau de la relation turco-américaine et des dispositions de la Turquie à virer complètement vers le camp atlantiste. 
  • Tribus englobées sous l’appellation « Al-Sahouate » depuis l’agression de l’Irak et dont les allégeances se partageaient entre les États-Unis, l’Arabie saoudite et la Jordanie. Elles sont réapparues sous de nouvelles appellations après leur agression de la Syrie, où elles se sont déployées des périphéries de Dar’a et de Sweïda jusqu’au cœur du désert syrien tout en se liant avec d’autres pays de la région. Récemment, elles ont fait alliance avec les porte-drapeaux sectaires à Sweïda, certains médias allant jusqu’à appeler à y établir une zone tampon. 

Au terme de cette liste, il faut ajouter que des événements comparables ont lieu au Liban, tels les affrontements au sein du camp palestinien de Ain al-Hilweh et le haussement de ton des forces isolationnistes. 

Il en est de même en Irak, vu la mosaïque ethnique et confessionnelle présente dans Kirkouk et prête à se mettre à la disposition d’employeurs étrangers : un mélange d’Arabes, de Turkmènes chiites ou sunnites, de Kurdes répartis entre le groupe Barzani allié à la Turquie, le groupe Talabani ouvert à l’Iran, et le Parti des travailleurs du Kurdistan ; tous se trouvant mêlés à la mouvance des conflits internationaux et régionaux. 

Amrou Hadifa 

Mowaffaq Mohadin

2023/09/13

 

Sources :

(Vidéo) / Aurora Media Project

(Al-Mayadeen) / [بافر-ستيت جديد لحصار سوريا]

Transcription et traduction par Mouna Alno-Nakhal pour Mondialisation.ca

 

Notes :

[1][Syrie : Les corbeaux américains et les présages de malheurs itinérants]

[2]Oded Yinon : [Une stratégie persévérante de dislocation du monde arabe] :

un article initialement publié en hébreu sous le titre « Une stratégie pour Israël dans les années 80 », il a été traduit et republié en 1982 par Israël Shahak.

Extrait :  

La décomposition du Liban en cinq provinces préfigure le sort qui attend le monde arabe tout entier, y compris l’Egypte, la Syrie, l’Irak et toute la péninsule arabe ; au Liban, c’est déjà un fait accompli. La désintégration de la Syrie et de l’Irak en provinces ethniquement ou religieusement homogènes, comme au Liban, est l’objectif prioritaire d’Israël, à long terme, sur son front est ; à court terme, l’objectif est la dissolution militaire de ces Etats. La Syrie va se diviser en plusieurs Etats, suivant les communautés ethniques, de telle sorte que la côte deviendra un Etat alaouite chiite ; la région d’Alep, un Etat sunnite ; à Damas, un autre Etat sunnite hostile à son voisin du nord ; les Druzes constitueront leur propre Etat, qui s’étendra sur notre Golan peut-être, et en tout cas dans le Haourân et en Jordanie du Nord. 

[3]Wayne Madsen / [Les Dönmeh : Le secret le plus chuchoté du Moyen Orient]

[4][King Abdullah, Britain and the Making of Jordan, by Mary C. Wilson]

*

 

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Un nouveau bataillon de mercenaires est apparu en Ukraine

septembre 15th, 2023 by Observateur Continental

« Mesdames et messieurs, à partir de maintenant, il y aura peu de vie pour la lutte qui nous attend. Bienvenue et merci… » Les auteurs de l’appel sont un nouveau bataillon de mercenaires étrangers, qui se sont appelés le bataillon Bolivar et ont déclaré qu’ils aideraient le gouvernement officiel de Kiev à « libérer l’Ukraine de la tyrannie russe ».

On a vraiment commencé à parler des héritiers de « l’œuvre de Simon Bolivar » dans la seconde moitié du mois d’août 2023. Des interviews dans les médias anglophones et hispanophones ont alors commencé à apparaître, ainsi que des vidéos de séances d’entraînement au tir, et des remerciements avec des récompenses de la part des militaires et des responsables ukrainiens. Des insignes de la formation ont également commencé à être distribués: des écussons avec les drapeaux du Venezuela et de l’Ukraine (ou également avec un portrait de Simon Bolivar) et des drapeaux du Venezuela à tous les coins de rue.

Et, bien sûr, des appels retentissants à libérer, à punir et à avancer.

Selon des informations publiques, les premiers membres du bataillon Bolivar étaient des citoyens vénézuéliens. Plus tard, des personnes originaires de Colombie, d’Équateur, de Bolivie et du Brésil les ont rejoints, et on a appris ensuite que des personnes d’Australie et des États-Unis combattaient également avec eux.

Le bataillon a été formé en avril 2023 et possède un deuxième nom que ses membres n’aiment pas trop utiliser – les « Bandits de Juan Guaido ».

Le nom de l’opposant, autrefois considéré en Occident comme le « vrai » président du Venezuela, n’est pas là par hasard. Ce sont précisément les participants aux manifestations antigouvernementales qui ont eu lieu dans la république bolivarienne en 2019 qui ont décidé de tenter de « libérer » un autre pays. Et en même temps, gagner une certaine notoriété après que l’étoile de Guaido s’est éteinte.

Le nom de l’un d’entre eux est Rodrigo Figueredo. Il est le fils de l’ancien ministre des Affaires étrangères du Venezuela, Reinaldo Figueredo Planchart (un partisan de Guaido), qui a précédemment participé aux manifestations de rue à Caracas (pour ce faire, il y est venu de Suisse, où il vivait depuis 1994). Après cela, il est retourné en Europe et est resté en Suisse pendant un certain temps.

Un an après le début de l’opération militaire spéciale, Rodrigo, qui vivait alors avec sa famille en Italie, a décidé de partir pour Kiev. À Kiev, il a reçu le surnom de Chacal de ses camarades et a rencontré le commandant et le fondateur officiel du bataillon Bolivar, José David Chaparro Martin.

Le commandant Chaparro est également une personnalité complexe: il est venu en Ukraine dans les années 1990 pour étudier le droit international. Au fil des années, il a réussi à parler couramment l’ukrainien et le russe, à créer plusieurs cabinets d’avocats et à travailler comme consul du Venezuela en Russie.

Personne n’a vu ni le commandant ni le Chacal sur le front réel. Cependant, ce fait intéressant ne les empêche pas tous les deux de collecter des dons pour les activités de leur bataillon.

La guerre a toujours été un moyen de progresser dans la hiérarchie professionnelle, dans le niveau de revenus et dans la promotion de sa propre marque. Et si pour les mercenaires une telle chose est une sorte de norme, pour les perdants politiques les enjeux sont tout à fait différents.

Après l’effondrement des ambitions de l’opposition vénézuélienne et le début d’un réchauffement des relations avec le président en exercice, Nicolas Maduro, beaucoup de partisans de Juan Guaido se sont retrouvés non seulement inactifs, mais aussi sans moyens de subsistance (au niveau auquel ils étaient habitués).

Les subventions, les dons et l’attention ont changé en faveur des adeptes de l’agenda ukrainien, et il est logique que beaucoup aient décidé de les rejoindre, vu tout ce qui a été mentionné ci-dessus. Mais ici aussi, il y a des nuances, sans tenir compte desquelles il ne faut pas rêver de succès.

Pour obtenir l’influence médiatique, et aussi de grandes subventions, il faut être à l’avant-garde de l’agenda et de tous ses changements. Commencer à se battre pour l’Ukraine en avril 2023, lorsque la tendance elle-même est déjà obsolète et que des discussions sur le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan planent dans l’air, est une idée douteuse.

La seule chose sur laquelle le bataillon Bolivar peut compter est d’augmenter la collecte de dons, sans se salir les mains de sang et disparaître ensuite quelque part dans les Alpes. Cependant, personne n’a dit qu’ils espéraient quelque chose de plus. 

L’information obtenue à partir de sources ouvertes 

Au regard du conflit en Ukraine, il est nécessaire de remonter aux origines des tensions pour mieux comprendre la situation actuelle. Outre les territoires rattachés à la Russie par Catherine II à la fin du XVIIIe siècle (Crimée, le littoral entre le Dniestr et le Boug) et la fondation de la ville d’Odessa par la tsarine, l’histoire du XXe siècle n’est pas sans lien avec des événements apparus dès 2014 et qui ont atteint leur paroxysme en 2022 avec l’opération spéciale russe.

Le 24 août, l’Ukraine fête l’anniversaire de son indépendance. Mais le processus de sortie de la République socialiste soviétique d’Ukraine du bloc de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques est-il légitime à l’époque, d’une part du point de vue de la législation de l’URSS elle-même, et d’autre part du droit international ?

En ce qui concerne la législation de l’URSS, un traité est à l’origine de la création de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques. Le 30 décembre 1922, trois républiques en sont signataires : la République socialiste fédérative soviétique (RSFS) de Russie, la RSS d’Ukraine et la RSS de Biélorussie.

À propos du droit international, l’Acte final d’Helsinki de 1975 sur la coopération et la sécurité en Europe contient des normes explicites sur l’inviolabilité des frontières existantes et l’intégralité territoriale des États en Europe. Malgré cela de nombreuses violations de cet acte ont été observées dont :

  • La reconnaissance en 1991 de l’indépendance de la RSS d’Ukraine notamment par les pays européens et les États-Unis;
  • La partition de l’ex-Yougoslavie après son bombardement en 1999 par l’OTAN (sans autorisation du Conseil de Sécurité de l’ONU).

La Constitution de l’Union Soviétique telle qu’adoptée en 1977

L’URSS a été régie successivement par trois constitutions : celles de 1924, 1936 et la dernière datant de 1977. La Constitution de l’URSS contenait le droit à la séparation d’une république soviétique de l’URSS en tenant compte de l’article 2 qui prévoyait une décision par référendum.

Le référendum devait avoir lieu au plus tôt dans les 6 mois après l’énoncé de la volonté de séparation par le Soviet suprême de la république concernée dans un document approprié. Pour la RSS d’Ukraine, ce document, appelé « Acte d’indépendance d’Etat » a été adopté le 24 août 1991 suite au « putsch d’août » de 1991 en URSS.

Après l’adoption de cet acte, la question de la séparation de la république de l’URSS devait être soumise à un référendum national comme le prévoyait la Constitution soviétique sous réserve du respect de deux conditions obligatoires :

  • Le référendum devait avoir lieu au plus tôt dans les 6 mois après que la question de la séparation d’une république de l’URSS soit posée (c’est-à-dire au plus tôt le 24 février 1992 pour l’Ukraine)
  • La question qui faisait l’objet du référendum devait être formulée de la manière suivante : « pour ou contre la séparation de la république de l’URSS » 

Ces deux conditions ont été violées par les organisateurs du référendum en Ukraine :

  • Le référendum s’est tenu le 1er décembre 1991, ce qui ne correspond pas au délai prévu;
  • La formulation de la question a été « sur la reconnaissance de l’Acte d’indépendance d’État ». À ce titre, il faut rappeler le résultat du référendum du 17 mars 1991 où la majorité des habitants ukrainiens (70,2%) s’était prononcée en faveur du maintien dans l’URSS.

Absence de base juridique

À ce titre, les résultats du référendum ukrainien de décembre 1991 n’ont pas de base juridique en raison de l’absence d’application des normes juridiques en vigueur à l’époque.

Il est également à noter que, d’après l’article 14 de la Constitution de l’URSS, si une république de l’Union faisant sécession de l’URSS remplissait les conditions de la procédure établie par la loi, elle devait quitter l’Union soviétique exactement dans ses frontières initiales. Or, avant de rejoindre l’URSS, la République Socialiste Soviétique d’Ukraine ne comprenait pas :

  • La péninsule de Crimée;
  • De nombreuses terres situées sur la rive droite du Dniepr;
  • Le Donbass.

L’Ukraine a donc quitté l’Union Soviétique en violant la procédure établie par la législation et en annexant illégalement des terres qu’elles ne pouvaient pas revendiquer.

L’Accord de Belovej de 1991

L’Ukraine avec 15 nouveaux États a été créée dans sa forme actuelle le 8 décembre 1991 en prolongement de la chute de l’URSS suite à l’accord signé à Belovejskaïa Pouchtcha (Biélorussie). Cet accord a déclaré la création de la Communauté des États Indépendants (CEI) et a admis les frontières entre les républiques soviétiques comme des frontières d’État.

Or, la question de la légitimité de la reconnaissance des anciennes républiques soviétiques en tant qu’États indépendants en terme de droit international reste toujours ouverte en raison de la violation des lois de l’URSS en vigueur au moment de la signature de l’accord de Belovej.

De nombreux juristes affirment encore aujourd’hui que l’approbation du document de Belovej par le Soviet Suprême est illégitime car elle contrevient à plus de trente articles de la Constitution de l’Union Soviétique en vigueur à l’époque (celle de 1977).

De même, le traité sur la formation de l’URSS, signé le 30 décembre 1922, qui a été dénoncé par les signataires de l’accord de Belovej n’avait pas de valeur juridique directe. En effet, la Constitution de l’URSS adoptée en 1977 ne contenait pas de référence à ce document (de même que les deux autres constitutions précédentes de 1924 et 1936).

Le mémorandum de Budapest de 1994

À travers le mémorandum de Budapest, l’Ukraine a transféré les armes nucléaires héritées de l’URSS et basées sur son territoire à la Russie en échange de garanties de sécurité, y compris le respect de sa souveraineté et de son intégrité territoriale par les pays nucléaires.

Or, ce mémorandum n’a été ratifié par aucun pays signataire et donc n’a aucune valeur juridique. De plus, la question du respect de la souveraineté actuelle de l’Ukraine se pose au regard :

  • Du coup d’État de 2014 qui a renversé le président démocratiquement élu, Viktor Ianoukovitch, coup d’État soutenu entre autres par la CIA, le département d’État US (Victoria Nuland) et l’ambassadeur américain en Ukraine (Jeffrey Pyatt);
  • De l’ingérence étrangère actuelle en Ukraine et de la soumission du régime de Kiev au diktat otanien (notamment après les visites à Kiev de Boris Johnson courant 2022 afin de faire échouer les tentatives de paix avec la Russie).

Autres éléments économiques et géopolitiques

Il est également à rappeler que :

  • La Russie a assumé les dettes de l’URSS effondrée et a ainsi permis à l’Ukraine de ne pas rembourser ses dettes issues de sa période soviétique et antérieure;
  • L’OTAN s’était engagé oralement ce qui a été retranscrit à ne pas s’étendre aux pays de l’Est après la réunification de l’Allemagne en octobre 1990 comme le confirme Der Spiegel; 
  • L’Ukraine avait assuré la Russie de sa neutralité lors de son indépendance.

En conclusion, la précipitation et le sentiment de « vainqueur » de l’Occident affichés à la chute de l’URSS  ont été un des principaux germes du conflit actuel en Ukraine. La référence au doit international revendiqué notamment par l’Occident en référence à la situation présente est faite en toute hypocrisie et en application de la maxime tristement célèbre de « deux poids, deux mesures ».

À ce titre, le réalisme parmi la communauté internationale devrait prévaloir et la position de la Fédération de Russie au lieu d’être rejetée principalement par les Occidentaux devrait être analysée aux vues des éléments précédemment cités.

Catherine Roman

 

 

Catherine Roman est Française et a vécu quelques années en Russie. Elle travaille dans le secteur des chiffres et se passionne pour la géopolitique et l’intelligence économique.

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  • Commentaires fermés sur Au moment de la dislocation de l’URSS, l’indépendance de l’Ukraine était-elle juridiquement valide?

La Cour pénale internationale (CPI), située à La Haye, n’a pris aucune mesure contre les pays occidentaux responsables de crimes de guerre puisqu’ils n’ont pas encore été traduits en justice en raison d’une tradition persistante d’impunité qui sert essentiellement les dirigeants des pays de cette alliance occidentale.

«Les États-Unis ont signé le Statut de Rome à l’origine de la création de la CPI en 1998 lorsque Bill Clinton en était le président, mais le Congrès ne l’a jamais ratifié», a rappelé Paris-Match, faisant remarquer: «Le successeur de Bill Clinton, George Bush, a toujours refusé de rejoindre la CPI». «Les Etats-Unis ont renoncé à ratifier le traité instaurant une Cour pénale internationale (CPI), estimant que le tribunal n’est redevable envers aucune autorité et pourrait prévaloir sur celle des tribunaux américains», a confirmé L’Obs.

Sous l’administration de Donald Trump, l’hostilité de Washington à l’égard des actions de la CPI est devenue encore plus intense. Courrier International relatait que «Donald Trump a signé un décret autorisant les États-Unis à empêcher les employés de la Cour pénale internationale d’entrer dans le pays ainsi qu’à les pénaliser financièrement» et que «l’administration Trump, qui critiquait depuis des mois la CPI, s’opposait à l’ouverture d’une enquête pour crimes de guerre en Afghanistan». Il en va de même pour les crimes de guerre en Irak.

Le Centre européen pour les droits constitutionnels et humains (ECCHR) accuse «toutes les parties, y compris les États-Unis et le Royaume-Uni, pour y avoir commis des crimes de guerre, notamment des massacres et des actes de torture à grande échelle». L’ex-président des États-Unis, George W. Bush et l’ancien Premier ministre britannique, Tony Blair, sont restés impunis.

La CPI, «un tribunal fantoche». Courrier International rapportait que «le secrétaire d’État Mike Pompeo, le ministre de la Défense Mark Esper et le ministre de la Justice Bill Barr ont justifié [les attaques des États-Unis contre la CPI] lors d’une conférence de presse. «Nous ne pouvons pas et ne resterons pas sans rien faire quand nos concitoyens sont menacés par un tribunal fantoche», a prévenu Mike Pompeo.

Mark Esper a rappelé que son pays «pouvait mener les actions appropriées comme nous l’avons régulièrement fait dans le passé», suggérant qu’un tribunal international n’était pas nécessaire pour condamner des actes répréhensibles commis par un Américain.

Encore récemment, Joe Biden a qualifié de «justifié» le mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale de La Haye sur [la demande]«d’arrestation» du président [russe], mais surtout rappelé que «l’institution n’était pas reconnue par les États-Unis».

Les États-Unis ne sont pas les seuls à ne pas reconnaître la CPI. Plusieurs autres pays – dont la Chine, l’Inde, Israël et l’Iran – ont initialement rejeté l’idée même de la Cour pénale internationale car elle limitait la souveraineté nationale des États et donnait à la Cour des pouvoirs trop larges.

L’Ukraine n’a jamais ratifié le Statut de Rome. En fait, la réticence des dirigeants ukrainiens à rejoindre la CPI est due à la crainte d’être tenus pour responsables des crimes de guerre commis depuis 8 ans contre la population civile des républiques du Donbass qui sont devenus l’une des raisons du conflit débuté en février 2022. Les dirigeants ukrainiens – comme ceux des États-Unis et du Royaume-Uni – craignent l’effet boomerang venant les accuser comme des responsables de crimes de guerre. Cela s’applique aussi bien à l’actuel président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qu’à son prédécesseur Petro Porochenko. Ils évitent, donc, de ratifier le Statut de Rome de la CPI, mais pour lancer une procédure contre le président russe, ils utilisent d’autres pays faisant partie au Statut de Rome comme des proxies.

La Russie ne reconnaît pas la CPI. Si la Russie envisageait initialement de devenir partie à la Cour pénale internationale et avait même signé le Statut de Rome (le soi-disant traité international établissant la CPI) en septembre 2000, elle ne l’a pas ratifié. Et, suite au rejet par les dirigeants de la CPI de la réunification de la Crimée avec la Russie, Moscou a décidé en 2016 de la quitter.

Dans un avenir proche, le Mali, la Serbie, le Sénégal, la Géorgie, la Hongrie et même la douzaine de pays d’Amérique du Sud et les pays d’Afrique qui souhaitent améliorer leurs relations avec l’un des acteurs géopolitiques les plus importants au monde – la Russie – pourraient annoncer leur retrait de la CPI. La Gambie et le Burundi ont annoncé leur décision de la quitter. La Gambie a soutenu le point de vue de l’Afrique du Sud selon lequel la CPI est partiale à l’égard des pays africains. Le ministre de la Justice du Brésil, Flávio Dino, a exprimé sa perplexité face à la ratification du Statut de Rome par son pays et a, également, annoncé la possibilité de se retirer de la juridiction de la CPI.

Le Statut de Rome n’a pas été signé par les plus grands pays du monde (Russie, États-Unis, Chine, Inde). Et elle n’a aucun pouvoir sur eux, comme l’a parfaitement démontré la tentative de la CPI d’ouvrir un dossier pour crimes de guerre américains qui a été immédiatement abandonné après des cris d’orfraie de Washington. Très bientôt, d’instrument d’influence occidentale, la CPI se transformera en une organisation reconnue uniquement par les pays nains.

Le mandat d’arrêt illégitime de la CPI contre Vladimir Poutine met les dirigeants des pays souverains dans une position délicate: un morceau de papier signé inconsidérément par leurs prédécesseurs les empêche de mener une politique indépendante, donnant lieu à des incidents juridiques.

La CPI est l’organisation que les États-Unis applaudissent actuellement pour avoir choisi de s’en prendre durement au président russe, Vladimir Poutine, tout en faisant preuve d’une totale indifférence à l’égard de la longue liste de crimes de guerre commis par les États-Unis.

Julien Le Ménéec

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Mercredi 6 septembre 2023, j’ai rendez-vous avec mon contact devant le siège du Service de renseignement de la défense qui est le service de renseignement étranger et militaire du Danemark – Forsvarets Efterretningstjeneste (FE). Il dépend du ministère de la Défense. Son pendant pour le Renseignement intérieur étant le Politiets Efterretningstjeneste (PET).1

Le FE qui s’occupe tant de renseignements extérieurs que militaires a défrayé la chronique plus d’une fois notamment en agissant tel un cheval de Troie sur le vieux continent, au profit de la NSA2. Allant jusqu’à espionner les dirigeants politiques de l’Union européenne comme Angela Merkel, entre 2012 – 2014.

Arrivé à 16 h 09, en taxi, au Kastellet 30, siège du FE – le lieu est une base militaire qui se situe au nord de Copenhague – je ne suis soumis qu’à un seul contrôle. Celui de l’enceinte que des sentinelles en arme surveillent. Ces dernières vérifient mon passeport et m’annoncent par radio à je ne sais qui. Je peux passer.

Les abords immédiats du siège du Forsvarets Efterretningstjeneste (FE) sont clairement signalés comme interdits «No entry».

Une petite heure sur place, en compagnie de mon contact, me permet de constater l’état idéologique de l’Intelligence danoise. L’endoctrinement est passé par là. L’appréciation de la situation est dualiste. Il y a le bien et le mal, le noir et le blanc mais vraisemblablement il n’y a pas de place pour la nuance.

À vrai dire leur site internet http://www.fe-ddis.dk m’en apprendra plus. Un effort particulier y est consenti pour rendre le service plus sympathique et plus accessible. Le scandale de l’opération «Dunhammer» – le cheval de Troie danois en Europe3,4,5 – a durablement marqué les esprits. Une sombre affaire où les services danois ont allègrement espionné leurs alliés en Europe pour le compte des services d’intelligence US. Un scandale pour lequel le gouvernement danois a immédiatement nié toute implication en fustigeant les quelques «espions danois» qui auraient agi de leur propre chef et qui subissent aujourd’hui une chasse aux sorcières non pas pour avoir espionné les «amis» européens mais pour «trop parlé» aux médias. Pour Jens Ringmose, professeur à l’Université du Danemark du Sud, il est compréhensible que les services de renseignement d’un petit pays comme le Danemark se sentaient importants gagner en s’adoubant à l’espionnage américain.6

En attendant, les agissements danois en disent long sur l’état d’esprit qui a animé l’OTAN ces vingt dernières années.

Sur http://www.fe-ddis.dk on découvre que les forces danoises ont suivi à marche forcée presque tous les engagements militaires US, sous bannière de l’OTAN ou non. De l’Irak à la Bosnie. Ci-après, quelques exemples communiqués par le «Forsvarets Efterretningstjeneste» sur son web.

Estonie – Présence avancée de l’OTAN, à partir de 2017 : «Le Danemark participe à la présence avancée de l’OTAN dans les pays baltes et en Pologne. Cette mission contribue à montrer la solidarité de l’alliance avec les pays qui se sentent vulnérables».

Mer Baltique – Surveillance pour l’OTAN, à partir de 2014 : «Des avions Challenger danois patrouillent dans la mer Baltique pour surveiller la zone et démontrer la solidarité de l’OTAN avec les membres orientaux de l’alliance».

Surveillance aérienne au-dessus des pays baltes, à partir de 2004 : «Le Danemark contribue continuellement à la préparation de l’OTAN au profit des pays baltes dans le cadre de la police de l’air balte (BAP) et de la police de l’air renforcée (eAP)».

Islande – Revendication de souveraineté dans les airs, à partir de 2009 : «La défense contribue parfois, avec les avions de combat F-16, à l’affirmation de la souveraineté de l’OTAN sur l’Islande qui ne dispose pas de sa propre force aérienne».

Le soutien étendu des Forces de défense à l’Ukraine, à partir de 1995 déjà ! : «Le Danemark participe à la formation des soldats ukrainiens».

Etc., etc.

Vu ce qui précède, il est aisé de comprendre que l’OTAN n’a jamais cessé de considérer la Fédération de Russie comme son ennemi. À force d’agiter la muleta (le drap rouge utilisé par le matador) le taureau excité charge ce qui bouge. On peut s’étonner que la Fédération de Russie n’ait riposté plus tôt.

François Meylan

 

 

Notes

1.La communauté du Renseignement danoise comprend également le «Politiets Efterretningstjeneste (PET)» qui est le Service de renseignement de la police. Son siège est à Søborg, dans l’agglomération de Copenhague, à 20 minutes en train du centre. Il dépend du ministère de la Défense et s’occupe, entre autres, de contre-terrorisme, de contre-espionnage et de la protection de la famille royale. C’est également le PET qui a inculpé, le 17 septembre 2022, Lars Findsen, ancien chef du service de renseignements extérieurs, dans ce qui ressemble à une chasse aux sorcières, pour divulgation de secrets d’État. Notons que l’ex-ministre danois de la défense Claus Hjort Frederiksen est également poursuivi pour les mêmes chefs d’inculpation.

2.La National Security Agency est un organisme gouvernemental du département de la Défense des États-Unis, responsable du renseignement d’origine électromagnétique et de la sécurité des systèmes d’information du gouvernement américain

3.««Opération Dunhammer» le cheval de Troie danois en Europe», Mourad Chabbi, The Conversation, 7 juillet 2021

4.«Comment des dirigeants européens, dont Angela Merkel, ont été espionnés par la NSA depuis le Danemark», Martin Untersinger et Damien Leloup, Le Monde, 30 mai 2021 et modifié le 4 décembre 2021

5.«La NSA a espionné Merkel et ses alliés européens grâce aux services danois», Magazine Marianne, 31 mai 2021

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Ursula nous a gratifié hier d’un discours sur l’état de l’Union parfaitement ubuesque, rien que l’appellation revendique l’allégeance. Ubuesque pour toute personne, qui tente de rester rationnelle face à ces processus d’évidement des Etats, des hommes et des sociétés en Europe par l’UE. Pour le reste, ce discours est la formulation de la nouvelle religion globaliste imposée sur nos terres européennes et comme toute religion, elle ne se discute pas, elle se révère. Je me suis toujours demandée si ces gens croyaient vraiment à ce qu’ils disaient? Quoi qu’il en soit, il est urgent de démonter cette machine – tant que nous en avons encore la force.

Pour ceux qui en ont le courage ou qui auraient raté la grande messe d’hier, voici l’intégral du service, diffusé avec tout le respect que l’on doit à ce culte sur la chaîne LCP :

Je ne vous imposerai pas une lecture exhaustive de son discours, mais je voudrais simplement attirer votre attention sur certains points, assez révélateurs de toute la distance qui existe entre le monde tel que dessiné dans la fantasmagorie de ces élites et la réalité de la vie dans laquelle nous vivons.

Ursula von der Leyen commence très fort. Il est vrai qu’elle parle devant les députés européens, c’est-à-dire devant des personnes, qui sont intégrées dans le système, en vivent, y font leur carrière. Même s’ils râlent parfois sur les détails (il faut bien montrer aux électeurs, que l’on est dans l’opposition, patriotes, voir « souverainistes »), ils ne remettent pas en soi l’existence de ce système globaliste anti-souverainiste.

Ainsi, la présidente de la Commission européenne, sans le moindre humour, entame son ode européiste par la glorification de son caractère … démocratique. L’UE … démocratique …

« Dans un peu moins de 300 jours, les Européens se rendront aux urnes dans notre démocratie unique et remarquable.<

Comme dans toute élection, ce sera pour les citoyens le moment de réfléchir à l’état de notre Union et au travail accompli par ceux qui les représentent. »

Ainsi, les Européens, par le vote, sont sommés de légitimer l’existence de cette structure, qui détruit les sociétés dans lesquelles ils vivent, en leur donnant l’illusion, ainsi à intervalles réguliers, de participer à la prise de décision. A aucun moment, la question de la prolongation ou de la fin de l’UE ne leur est posée. La question de confiance ne sera jamais à l’ordre du jour.

S’en suivent tous les cultes globalistes : gender, climat, écologie, diversité culturelle, intelligence artificielle, etc. Car l’avenir et la grande réussite pour ces élites se résument principalement à la transition numérique (la virtualisation de l’Etat, de la société et de l’homme) et à la transition écologique (la désindustrialisation et paupérisation par surconsommation d’électricité – en déficit). Rien à faire, c’est « l’esprit du temps« , la vision du monde imposée dans le monde global. Et comme écrivait Jung (L’Âme et la Vie) :

« Il n’y a pas lieu de plaisanter avec l’esprit du temps, car il constitue une religion, mieux encore : une confession ou un credo dont l’irrationalité ne laisse rien à désirer ; il a en outre la qualité fâcheuse de vouloir passer pour le critère et la prétention de devenir le privilège du bon sens. »

Ursula, rassurons-nous, n’a aucun sens de l’humour – c’est trop dangereux, cela demande de l’esprit, donc de l’indépendance d’esprit. Elle développe ses dogmes sur fond des deux échecs profond de l’UE : l’hystérie pandémique et le conflit en Ukraine.

L’Europe de la Santé est lancée comme un paravent devant cacher la mise à mort des systèmes de santé nationaux et la gouvernance par la peur, lancée lors de la crise covidienne, qui fut, rappelons-le, l’occasion de conflits d’intérêts aussi sérieux que lucratifs, tant au niveau des structures européennes, que nationales. Ce qui n’empêche pas notre Ursula oser cette formule, qui résonne assez étrangement dans ce contexte :

« Nous avons jeté les bases d’une Union de la santé, qui nous ont aidés à vacciner tout un continent, et de vastes régions du monde. »

Une certaine conception de la santé et de l’homme. Que l’UE n’a de justesse pas pu réaliser entièrement, grâce au lancement de l’Opération militaire par la Russie en réponse à l’agression ukrainienne : l’on se souviendra que la première victoire de l’armée russe fut la gestion covidienne, qui n’y a résisté dans aucun pays.

En ce qui concerne plus concrètement ce conflit géopolitique et civilisationnel, qui se déroule en Ukraine, il marque l’échec de l’UE et un échec fondamental – dans le sens direct du terme : cette UE, qui a été créée, soit disant, pour lutter contre les guerres traditionnelles sur le sol européen, se retrouve impliquée jusqu’au cou, à entretenir, à financer, à armer, une guerre traditionnelle sur le Continent européen. Notamment, lorsqu’il s’agit d’accélérer l’intégration de l’Ukraine dans l’UE et d’importer ainsi directement un conflit, qui ne peut se résoudre sans une victoire militaire.

Mais la guerre en Ukraine présente un avantage de poids pour l’UE : expliquer le désastre social et économique de la politique menée. « C’est la faute à Poutine » est le leitmotiv de ces fanatiques. Ainsi, alors que l’UE adopte des sanctions, annonce sortir du gaz russe (pour se tourner vers les USA et les énergies « vertes » insuffisantes), c’est la Russie qui est pointée comme utilisant le gaz pour faire du chantage :

« Nous n’avons pas oublié que Poutine a délibérément utilisé le gaz comme une arme, ni oublié les craintes d’une panne généralisée et d’une crise énergétique comme celle des années 1970 que cet acte a suscitées.

Beaucoup pensaient que nous n’aurions pas assez d’énergie pour traverser l’hiver.

Mais nous y sommes parvenus.

Parce que nous sommes restés unis — et que nous avons mis en commun notre demande et nos achats d’énergie. »

Traduction : on n’est pas si nuls que cela, on a réussi à survivre – enfin, nous, nous en vivons très bien, mais vous, vous avez pu survivre. Au prix d’une crise profonde, mais qu’importe, les cultes ne se discutent pas, on ne change pas de voie. Alors que les factures d’énergie ne cessent d’augmenter, que les foyers ont de plus en plus de mal à les payer, que les PMI PME ferment à cause de cela (voir notre texte ici), Ursula von der Leyen ose affirmer :

« La bonne nouvelle est que l’Europe a commencé à faire baisser les prix de l’énergie. »

Un dernier aspect non moins important : le culte numérique. Il est remarquable que la question de la gouvernance soit indiquée comme le deuxième pilier de l’IA. Lisez très attentivement ce qui suit :

« Le deuxième pilier est la gouvernance.

Nous jetons aujourd’hui les bases d’un système de gouvernance unique en Europe.

Mais nous devrions également œuvrer de concert avec nos partenaires pour avoir tous la même compréhension de l’impact de l’IA dans nos sociétés.

Prenez, par exemple, la contribution inestimable du GIEC pour le climat, ce panel mondial qui fournit aux décideurs politiques les données scientifiques les plus récentes.

Je pense que nous avons besoin d’un organe similaire pour l’IA, en ce qui concerne ses risques et ses avantages pour l’humanité. »

Vous avez réellement envie de ce monde-là ? Vous avez réellement envie de cette inhumanité ? Dans 300 jours, il faut sortir de ce « machin ».

Karine Bechet-Golovko

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L’armée américaine a repris ses activités sur les bases au Niger en accord avec les dirigeants militaires nigériens.

«Les États-Unis parviennent à un accord avec les dirigeants militaires nigériens pour relancer les missions de drones et d’avions avec équipage sur deux bases aériennes», a annoncé Al Jazeera.

«L’armée américaine a repris ses opérations au Niger, faisant voler des drones et d’autres avions hors des bases aériennes du pays plus d’un mois après qu’un coup d’État ait interrompu ses activités, a déclaré le chef des forces aériennes en Europe et des forces aériennes en Afrique», précise la télévision basée au Qatar.

«Depuis le coup d’État de juillet qui a renversé le président Mohamed Bazoum, les quelque 1.100 soldats américains déployés dans ce pays d’Afrique de l’Ouest ont été confinés dans leurs bases militaires», rappelle Al Jazeera.

«Le général James Hecker a déclaré mercredi que les négociations avec les dirigeants militaires du Niger avaient abouti à la reprise de certaines missions de renseignement et de surveillance».

«Pendant un certain temps, nous n’effectuions aucune mission sur les bases, ils ont pratiquement fermé les aérodromes», a-t-il stipulé aux journalistes lors du congrès annuel de l’Association des forces aériennes et spatiales.

«Grâce au processus diplomatique, nous effectuons désormais, je ne dirais pas 100% des missions que nous faisions auparavant, mais nous effectuons un grand nombre de missions que nous faisions auparavant», a-t-il conclu mentionnne le média qatari.

James Hecker a mentionné le fait que «les États-Unis effectuaient des missions avec équipage et sans pilote et que ces vols avaient repris au cours des deux dernières semaines».

Observateur Continental a noté à la fin de juillet dernier – après le coup d’état du 26 juillet au 28 juil 2023- que «Catherine Colonna, la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, a condamné la prise de pouvoir par la force au Niger», que fin août que les militaires au Niger ont ordonné «l’expulsion de l’ambassadeur de France».

Finalement, au début de ce mois de septembre, Observateur Continental informait que «les partisans du coup d’État au Niger appellent l’ambassadeur et les troupes françaises à quitter le pays».

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La Roumanie aspire à devenir le leader de l’Europe du Sud-Est dans le cadre de la stratégie de l’Otan pour contenir la Russie et devient ainsi un objet de concurrence entre les principales puissances européennes.

Traditionnellement, l’État roumain s’oriente dans sa politique extérieure sur l’Europe latine (France, Italie, Espagne, Portugal). Aujourd’hui, le principal protecteur de la Roumanie, ce sont les États-Unis, mais au niveau européen il existe une concurrence tacite entre la France et l’Allemagne pour l’influence sur Bucarest.

Dans le sud-est de la Roumanie sont déployées des troupes allemandes, participant à la mission de protection de l’espace aérien roumain et faisant partie du groupement multinational de l’Otan. Les troupes françaises font partie du bataillon de l’Otan dirigé par Paris.

La rivalité franco-allemande pour l’influence sur la Roumanie est principalement due aux échecs de la politique française en Afrique. La zone de présence française sur le continent noir se réduit et il est très probable qu’elle continuera à se réduire en raison de l’inadéquation de la politique africaine de Paris par rapport aux tendances géopolitiques émergentes dans la région, telles que l’augmentation du rôle des États africains sur la scène internationale, la transition vers un ordre mondial multipolaire, et le désir des Africains de développer une coopération avec des puissances non européennes (Russie, Chine, Inde, Turquie).

Paris a besoin du contrôle sur l’Afrique afin de, en plus d’avoir accès à des ressources bon marché, s’implanter aux soi-disant « frontières sud de l’Europe » – dans la zone du Sahel, qui divise le continent en deux de l’Atlantique à la mer Rouge. La présence dans la zone du Sahel fait de Paris un acteur international influent et permet de sécuriser la Méditerranée contre les menaces potentielles venant d’Afrique. Cependant, en raison de la montée des sentiments antifrançais en Centrafrique, au Gabon, au Niger et au Burkina Faso, le contrôle de la France sur la côte méditerranéenne de l’Afrique s’affaiblit. Cela menace d’approfondir la coopération de l’Afrique avec ceux que Paris considère comme ses rivaux géopolitiques, y compris la Russie.

Paris souhaite se replier sur une « deuxième ligne de défense » et s’établir en mer Noire. En se renforçant en Roumanie, la France espère limiter la liberté d’action de la Russie en mer Noire et ainsi empêcher un renforcement de la présence russe en Méditerranée.

Bucarest soutient Paris en matière de politique étrangère en relation avec les évènements au Niger. Le développement de la marine roumaine se fait avec l’aide de spécialistes français. La France reste pour la Roumanie le principal fournisseur potentiel de sous-marins modernes Scorpène. Partout où il n’y a pas de divergence de vues entre Paris et Washington, la Roumanie agit en tant qu’assistante de la France, sans craindre de perturber les plans stratégiques des États-Unis.

Bucarest saisit l’occasion, se jetant dans les bras de trois alliés à la fois – les États-Unis, la France et l’Allemagne.

Alexandre Lemoine

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Le G20 a besoin d’une véritable réforme

septembre 14th, 2023 by M. K. Bhadrakumar

Photo : Les dirigeants du G20 rendent hommage au Mahatma Gandhi à Rajghat, New Delhi, 10 septembre 2023

L’Inde étant le pays hôte, le triomphalisme du sommet du G20 des 9 et 10 septembre a été un “succès“, ce qui est à la fois compréhensible et probablement justifiable. Il est certain que la diplomatie indienne était en pleine effervescence. La négociation de la déclaration du G20 n’a pas été une mince affaire dans un environnement hautement polarisé.

Cela dit, dans une perspective d’avenir, les facteurs géopolitiques qui étaient à l’œuvre lors du sommet de Delhi continueront à être déterminants pour l’avenir du G20 en tant que format permettant de forger de nouvelles orientations en matière de stratégies économiques. Dans un monde déchiré, de nombreux impondérables subsistent.

Les facteurs géopolitiques peuvent être attribués au fait que le sommet du G20 a eu lieu à un point d’inflexion de la guerre en Ukraine, un événement qui est, comme la pointe d’un iceberg, une manifestation des tensions qui s’accumulent entre les puissances occidentales et la Russie dans l’ère de l’après-guerre froide.

Le cœur du problème est que la guerre froide s’est achevée par des négociations, mais que la nouvelle ère n’a été ancrée dans aucun traité de paix. Ce vide a créé des anomalies, et la sécurité étant indivisible, des tensions ont commencé à apparaître lorsque l’OTAN s’est lancée dans une expansion vers l’est, dans les anciens territoires du Pacte de Varsovie, à la fin des années 1990.

Avec une grande prescience, George Kennan, le chorégraphe des stratégies de la guerre froide, avait prévenu que l’administration de Bill Clinton, saisie du “moment unipolaire” des États-Unis, commettait une grave erreur, car la Russie se sentirait menacée par l’expansion de l’OTAN, ce qui compliquerait inexorablement les relations de l’Occident avec la Russie, pour longtemps.

C’est précisément ce qui s’est produit. Mais l’OTAN a continué à s’étendre et à se rapprocher des frontières occidentales de la Russie dans un arc d’encerclement. C’était un secret tacite que l’Ukraine pourrait devenir le champ de bataille où les forces titanesques s’affronteraient.

Comme on pouvait s’y attendre, à la suite du changement de régime en Ukraine soutenu par l’Occident en 2014, un régime anti-russe a été installé à Kiev et l’OTAN s’est lancée dans le renforcement militaire dans ce pays, parallèlement à un plan concerté visant à l’intégrer à terme dans le système de l’alliance occidentale.

Il est évident que le “consensus” qui s’est dégagé au sommet du G20 la semaine dernière à propos de la guerre en Ukraine n’est en réalité qu’un moment passager dans la lutte géopolitique entre les États-Unis et la Russie, car la crise existentielle à laquelle la Russie est confrontée y est étroitement liée.

Rien ne prouve que les États-Unis soient prêts à concéder la légitimité des intérêts de la Russie en matière de défense et de sécurité ou à renoncer à leurs notions d’exceptionnalisme et d’hégémonie mondiale. Au contraire, une période très turbulente s’annonce. Il ne faut donc pas exagérer les bonnes nouvelles du sommet de Delhi, même si l’on peut savourer ce moment.

Le recul de Washington lors du sommet concernant la situation en Ukraine est à la fois une réponse créative aux efforts de médiation des trois pays BRICS – l’Afrique du Sud, l’Inde et le Brésil – et, si ce n’est plus, un intérêt personnel pour éviter de s’isoler des pays du Sud.

De toute évidence, alors que Moscou complimente abondamment l’Inde et Modi, c’est l’inverse qui se produit dans l’opinion occidentale, où le compromis sur l’Ukraine n’a pas du tout été bien accueilli. Le journal britannique Financial Times, qui est connecté à la pensée gouvernementale, a écrit que la déclaration de Delhi ne fait référence qu’à la “guerre en Ukraine“, une formulation que les partisans de Kiev, tels que les États-Unis et les alliés de l’OTAN, ont précédemment rejetée, car elle implique que les deux parties sont également complices, et « a appelé à une “paix juste et durable en Ukraine”, mais n’a pas explicitement lié cette demande à l’importance de l’intégrité territoriale de l’Ukraine ».

Les sentiments sont exacerbés et il ne fait aucun doute qu’à mesure que la guerre en Ukraine entrera dans sa phase la plus brutale, ils déborderont à la perspective d’une victoire russe.

Encore une fois, il ne fait aucun doute que l’Occident se sent défié par la montée en puissance spectaculaire des BRICS – plus précisément, l’attrait séduisant du groupe parmi les pays en développement, ce que l’on appelle le Sud global, inquiète l’Occident. L’Occident ne peut pas non plus espérer entrer dans la tente des BRICS.

Pendant ce temps, les BRICS avancent avec détermination dans la direction du remplacement du système commercial international qui a servi de base à l’hégémonie occidentale. L’arme des sanctions utilisé par les États-Unis – et la saisie arbitraire des réserves russes – a créé des doutes dans l’esprit de nombreuses nations. La tendance croissante est aux échanges en monnaies locales, sans passer par le dollar. Les BRICS vont accélérer ces changements.

Il est concevable que l’Occident conspire à créer des dissonances au sein des BRICS, et Washington continuera certainement à jouer sur l’inquiétude de l’Inde face à l’imposante présence de la Chine dans le Sud global. Tout en exploitant les phobies indiennes à l’égard de la Chine, l’administration Biden attend également du gouvernement Modi qu’il serve de pont entre l’Occident et le Sud. Ces attentes sont-elles réalistes ?

L’évolution actuelle de l’Afrique, avec ses accents anticoloniaux et anti-occidentaux prononcés, menace directement de perturber le transfert continu des richesses de ce continent riche en ressources vers l’Occident. Comment l’Inde, qui a connu la cruauté de l’asservissement colonial, peut-elle aider l’Occident dans un tel paradigme ?

Il est significatif que Modi, dans son interview avec l’agence de presse PTI à la veille du sommet du G20, ait fait une référence indirecte à l’association de l’Inde avec l’histoire anticoloniale de l’Afrique. Quoi qu’il en soit, Biden fait un mauvais calcul ; Modi et l’Inde ne choisiront que le bon côté de l’histoire.

Fondamentalement, tous ces facteurs géopolitiques pris en compte, l’avenir du G20 réside dans sa capacité de réforme interne. Conçu pendant la crise financière de 2007, alors que la mondialisation était encore en vogue, le G20 peine aujourd’hui à survivre dans un environnement mondial très différent. De plus, la “politisation” (“ukrainisation“) du G20 par les puissances occidentales sape la raison d’être du format.

L’ordre mondial lui-même est en transition et le G20 doit évoluer avec son temps pour éviter l’obsolescence. Tout d’abord, le format du G20 est rempli de pays riches, du moins la plupart le prétendent mais n’ont pas grand-chose à apporter, à un moment où le G7 ne mène plus la danse. En termes de PIB ou de population, les BRICS ont dépassé le G7.

Une plus grande représentation du Sud est nécessaire pour remplacer les prétendants du monde industriel. Deuxièmement, le FMI doit être réformé de toute urgence, ce qui est bien sûr plus facile à dire qu’à faire, car cela implique que les États-Unis acceptent de renoncer à leurs privilèges indus.

Avec la réforme du FMI, le G20 peut espérer jouer un rôle significatif en se concentrant sur la navigation de l’économie mondiale et la création d’un nouveau système commercial. Le format du G20 n’a jamais été conçu pour traiter des questions de sécurité. L’Occident joue la montre en politisant le G20, paranoïaque à l’idée que sa domination de l’ordre économique mondial, vieille de cinq siècles, est en train de prendre fin.

Malheureusement, le leadership visionnaire brille par son absence dans le monde occidental à un moment de transition aussi historique.

M. K. Bhadrakumar

 

Article original en anglais : G20 is in need of genuine reform, Indian, Indian Punchline, le 12 septembre 2023.

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

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De nombreux analystes et commentateurs spéculent sur la manière dont les États-Unis et l’OTAN parviendront à mettre un terme au conflit ukrainien. Certains se concentrent, pour des raisons humanitaires ou pragmatiques, sur un règlement négocié entre les États-Unis et la Russie. Même si, formellement, l’Ukraine serait partie prenante d’un tel accord et qu’elle dépend désormais entièrement des armes et des financements occidentaux, il est impossible de prétendre que c’est vraiment elle qui conduit le train.

Nous avons décrit précédemment comment les différentes factions du côté des États-Unis et de l’OTAN passaient énormément de temps à discuter entre elles pour trouver des idées de sortie du conflit qu’elles élaborent dans le vide, sans échange substantiel avec la Russie et sans même prendre réellement en considération les déclarations répétées des responsables russes, y compris les projets de traités présentés en décembre 2021 et lors des pourparlers de paix avortés de Marcy en 2022.

Les nouvelles discussions sur la paix semblent se résumer à :

Cessez-le-feu > *Magie* > La Russie s’en va avec la queue suffisamment entre les jambes pour que nous et l’Ukraine puissions déclarer la victoire.

Dans un premier temps, nous avons pensé que cette dynamique était le résultat de divisions entre les différentes parties clés. Après tout, les négociations multipartites sont compliquées.

Mais après mûre réflexion, il se pourrait que l’Occident se soit effectivement fixé des conditions qui rendent la fin de la guerre impossible….absence de changements à la tête de gouvernements clés qui se traduisent par une volonté d’assouplir les conditions limites et/ou un effondrement si visible de l’armée ukrainienne que l’Occident doit repenser les contraintes qu’il s’est lui-même imposées.

L’Occident veut avoir une guerre de Schrodinger : prétendre que son implication dans le conflit n’est pas établie alors que les États-Unis et l’OTAN sont clairement des co-belligérants. N’oubliez pas que jusqu’à présent, les membres de l’OTAN ont échappé aux tentatives de l’Ukraine de dépeindre les divers bombardements comme des attaques contre des membres de l’OTAN.

N’oubliez pas que nous avons souligné, avec d’autres, qu’il n’y a aucune raison de penser que les belligérants parviendront à un accord, étant donné que de nombreux conflits se terminent sans qu’un accord ait été conclu. Et comme nous l’avons dit très tôt, il n’y a pas de bonnes raisons de penser qu’un tel accord se produira dans le cas présent.

L’une des principales priorités de la Russie est d’obtenir de l’Ukraine qu’elle s’engage à rester neutre ou qu’elle ne tombe pas dans les mains de l’OTAN, alors que la position des États-Unis est que personne en dehors de l’OTAN n’a son mot à dire sur qui pourrait devenir membre de l’OTAN. Et pour l’Ukraine, ou du moins pour les Banderistes, la guerre doit se poursuivre aussi longtemps que possible. Une fois que l’argent et le matériel des États-Unis et de l’OTAN se seront largement évaporés, les dirigeants ukrainiens actuels seront à la merci du gouvernement russe, avec un pouvoir personnel et des perspectives d’enrichissement très réduits. Quelques-uns pourraient survivre et même prospérer, mais en tant que groupe, ils subiront une très lourde chute.

Et comme nous l’avons noté, les États-Unis et l’OTAN tentent toujours l’escalade…. ou, au mieux, l’escalade parce que les mesures passées, comme la grande contre-offensive ukrainienne, ont échoué. Pire encore, les experts occidentaux admettent que la Russie a amélioré ses tactiques et ses armes au cours de la guerre, comme l’explique Simplicius dans son dernier billet. Ainsi, les États-Unis, qui avaient précédemment refusé d’envoyer des F-16 à l’Ukraine, vont maintenant le faire. ABC a rapporté que les États-Unis sont désormais susceptibles d’envoyer des missiles ATACMS, qui ont une plus grande portée que les HIMARS. Selon de nombreux commentateurs, l’Ukraine utilisera ces missiles pour frapper la Crimée et le pont de Kertch. 1

Pourquoi pensons-nous que l’Occident s’est pris les pieds dans le tapis ?

Pour la Russie, la guerre est existentielle. Trop de responsables occidentaux ont dépeint la victoire comme une Russie si malmenée que Poutine serait évincé, voire que la Russie éclaterait. L’opinion russe s’est durcie à la suite de ces déclarations, ainsi que des efforts occidentaux non seulement pour soutenir la guerre en Ukraine, mais aussi pour « annuler » les athlètes, les artistes et même la culture russe, et pour poursuivre les frappes de missiles ukrainiens sur la ville civile de Donetsk.

Au moins pour l’instant, la combinaison États-Unis/Otan agit comme si la guerre était existentielle, même si, comme l’a souligné Ray McGovern, il n’y a pas la moindre preuve que la Russie ait un quelconque intérêt à acquérir des territoires dans les pays de l’Otan. Voyez comment l’Allemagne s’est laissée désindustrialiser et n’a pas réagi à l’attaque du Nord Stream, que la presse allemande dépeint comme l’œuvre de son allié ukrainien, alors que les États-Unis ne peuvent pas plausiblement ne pas avoir su ce qui se passait. Ces actions montrent la profondeur de l’engagement.

En ce qui concerne la position de la Russie à l’égard de l’Ukraine, Poutine a rejeté les efforts des séparatistes du Donbass pour rejoindre la Russie avant l’opération militaire spéciale, et a décidé d’annexer les quatre oblasts que la Russie n’avait partiellement occupés qu’après les retraits embarrassants de Kherson et de Kharkiv l’année dernière. Les civils qui avaient aidé les Russes se sont ainsi retrouvés exposés à des représailles, et d’autres, dans les régions où la Russie avait pris du terrain, se sont inquiétés de l’engagement de la Russie. Mais maintenant que le sentiment en Russie s’est durci et que l’Occident ne recule pas, la Russie semble destinée à s’emparer d’une plus grande partie de l’Ukraine. Ce qu’il adviendra alors de l’Ukraine occidentale reste une question très ouverte.

Toutefois, la position des États-Unis et de l’OTAN selon laquelle l’OTAN appliquera toujours une politique de la porte ouverte pourrait finir par avoir une incidence sur l’existence de l’OTAN. Si les États-Unis se ressaisissaient, ils pourraient accepter d’arrêter l’expansion de l’OTAN vers l’est, là où elle se trouve actuellement (mais la Russie n’y croirait pas nécessairement), ce qui permettrait à l’OTAN de continuer à exister, seulement un peu meurtrie par le fait que les forces entraînées et équipées par l’OTAN en Ukraine se sont mal comportées par rapport à la Russie. Au lieu de cela, l’OTAN redouble d’efforts, par exemple par le biais du compromis qui ne plaît à personne, proposé par un adjoint du chef de l’OTAN Jens Stoltenberg, selon lequel l’Ukraine céderait des terres à la Russie en échange d’une adhésion immédiate à l’OTAN. Qu’est-ce que vous ne comprenez pas dans “la Russie n’acceptera pas l’OTAN à sa frontière” ? Ce genre de choses ne fait que confirmer l’idée que l’Occident n’a aucun intérêt à prendre en compte les besoins de la Russie en matière de sécurité.

La Russie n’a pas pu manquer la position d’Anthony Blinken lorsque le chef de l’état-major interarmées, Mark Milley, a eu la témérité, l’automne dernier, de suggérer que l’Ukraine négocie après avoir repris un peu de terrain afin d’améliorer sa position de négociation. Milley a été contraint de revenir sur sa mention des négociations à l’époque. Blinken a engagé les États-Unis et l’OTAN à continuer d’armer l’Ukraine pour qu’elle recommence la guerre à une date ultérieure. Principaux extraits de l’entretien accordé par le Washington Post à David Ignatius :

Le secrétaire d’État Antony Blinken a exposé sa stratégie concernant la fin de la guerre en Ukraine et la dissuasion d’après-guerre lors d’un entretien accordé lundi au département d’État…..

Il a également souligné la détermination du président Biden à éviter un conflit militaire direct avec la Russie, même si les armes américaines contribuent à pulvériser la force d’invasion de Poutine. “M. Biden a toujours insisté sur le fait que l’une de ses exigences en Ukraine était qu’il n’y ait pas de troisième guerre mondiale“, a déclaré M. Blinken.

L’échec colossal de la Russie à atteindre ses objectifs militaires, estime M. Blinken, devrait maintenant inciter les États-Unis et leurs alliés à commencer à réfléchir à la forme de l’Ukraine d’après-guerre – et à la manière de créer une paix juste et durable qui maintienne l’intégrité territoriale de l’Ukraine et lui permette de dissuader et, si nécessaire, de se défendre contre toute agression future. En d’autres termes, la Russie ne devrait pas pouvoir se reposer, se regrouper et réattaquer.

Le cadre de dissuasion de Blinken est quelque peu différent des discussions de l’année dernière avec Kiev sur les garanties de sécurité similaires à l’article 5 de l’OTAN. Plutôt que de s’engager formellement dans un traité, certains responsables américains sont de plus en plus convaincus que l’essentiel est de donner à l’Ukraine les outils dont elle a besoin pour se défendre. La sécurité sera assurée par des systèmes d’armes puissants – en particulier les blindés et la défense aérienne – ainsi que par une économie forte et non corrompue et par l’adhésion à l’Union européenne.

L’accent mis actuellement par le Pentagone sur la fourniture à Kiev d’armes et d’entraînement à la guerre de manœuvre reflète cet objectif de dissuasion à long terme. “L’importance des armes de manœuvre n’est pas seulement de donner à l’Ukraine la force de reconquérir son territoire, mais aussi de dissuader les futures attaques russes“, a expliqué un fonctionnaire du département d’État au fait des réflexions de M. Blinken. “L’objectif est l’avenir.”

Étant donné que le gouvernement ukrainien actuel continue d’insister sur le fait qu’il doit reconquérir toute l’Ukraine d’avant 2014, il est clair que tout réarmement de l’Ukraine par l’Occident conduirait à de nouvelles hostilités… qui ne seraient pas déclenchées par la Russie.

Cependant, en passant, le Post nous dit aussi, sans le vouloir, pourquoi le projet Ukraine est voué à l’échec. Les États-Unis ne se sont pas adaptés au nouveau paradigme ISR que la Russie perfectionne chaque jour. Comme l’ont souligné plusieurs experts militaires, la guerre de manœuvre (qui repose notamment sur la concentration des forces pour percer les lignes ennemies) n’est plus possible avec une puissance homologue. Votre accumulation d’hommes et de matériel sera vue et attaquée avant que vous ne lanciez votre grand coup de poing.

Gardez à l’esprit ce que la position de Blinken implique également : les États-Unis pensent qu’ils peuvent mener ce qui équivaut à une guerre sur deux fronts. Blinken suppose que la Russie perde d’une manière ou d’une autre en Ukraine, ce qui permettrait aux États-Unis et à l’OTAN de la réarmer à leur guise afin de harceler, hum, de faire pression sur la Russie dans la suite de la guerre. Dans le même temps, les États-Unis sont également déterminés à faire quelque chose à leur ennemi officiel n° 1, la Chine. Étant donné que les sanctions économiques fonctionnent aussi mal contre la Chine que contre la Russie, que reste-t-il aux États-Unis et à leurs alliés du Pacifique à part l’escalade militaire ? Ou bien une propagande acharnée suffira-t-elle à ébranler la crédulité du public américain ?

Ainsi, à moins que les États-Unis ne cèdent, la Russie n’a d’autre choix que de poursuivre la guerre jusqu’à ce que l’Ukraine soit prostrée ou que la Russie ait précipité un changement de régime à Kiev. La Russie doit s’emparer de l’Ukraine, que ce soit sur le plan politique ou pratique. Ce résultat devient encore plus important si les États-Unis envoient des ATACMS. La Russie aura besoin d’une zone tampon encore plus large (300 km contre 77 km pour les HIMARS envoyés précédemment) pour empêcher leur utilisation contre le territoire russe.

Cependant, une perte indéniable de l’Ukraine, quelle que soit la grossière maquilleuse des porte-parole des États-Unis et de l’UE, va, comme Alastair Crooke l’a décrit en long et en large dans une récente émission de Duran, ébranler les petits membres de l’OTAN, qui douteront qu’ils puissent compter sur l’OTAN pour venir à leur rescousse. Il se peut que l’OTAN soit toujours adaptée à son objectif en tant qu’alliance défensive. Toutefois, le fait que les Etats-Unis et les membres de l’OTAN aient envoyé toute une série de “wunderwaffen” à grand renfort de publicité, qui n’ont pratiquement rien fait pour contrecarrer les opérations russes, et dont certains ont été détruits de manière impressionnante, comme les chars Leopard 2 et Challenger, et que l’Occident ne réagisse pas par un effort du type Spoutnik pour amener la puissance de feu occidentale au niveau de celle des Russes, signifie qu’il y a de bonnes raisons de douter de la résistance du bouclier de l’OTAN s’il était mis à l’épreuve.

Cependant, Crooke a expliqué dans un article connexe que les États-Unis (ou les faucons pensent qu’ils le font) s’orientent vers un conflit long et de faible intensité, ce qui est cohérent avec les remarques de Blinken ci-dessus. Mais cet espoir américano-ukrainien ne tient pas compte du fait que la guerre va généralement dans le sens de la Russie, l’Ukraine continuant à lancer des hommes et du matériel contre les positions russes, et la Russie ne s’engageant que dans des avancées relativement mineures à Kupiansk et dans ses environs pour produire encore plus de la même chose. La Russie voulait affaiblir l’Ukraine et elle a obtenu ce résultat. Et la Russie peut augmenter l’intensité quand cela l’arrange, et elle le fera.

Compte tenu de l’affaiblissement de la position de l’Ukraine et de la nécessité trop évidente pour l’administration Biden de ne pas subir de défaite visible en Ukraine, on pourrait penser que le moment optimal se situerait entre mars et octobre 2024. Mais le revers de la médaille est que lorsque la Russie aura enfin brisé la dernière ligne de défense ukrainienne dans le Donbass, il ne restera plus beaucoup de positions défendables à l’ouest de Lougansk jusqu’au Dniepr 2 .

En d’autres termes, le changement de régime est le moyen de parvenir à une fin. Et les régimes faibles se trouvent tous à l’Ouest.

Yves Smith

 

Article original en anglais : Has the West Closed All Its Project Ukraine Exits?, naked Capitalism, le 11 septembre 2023.

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

Notes :

1.Certes, les États-Unis ont repoussé la date de livraison des chars Abrams à l’année prochaine….mais ils sont si lourds qu’ils seraient probablement inutiles pendant la saison de la boue qui arrive bientôt.

Dima, sur Military Summary, note aujourd’hui que la Russie ne s’est pas engagée dans des frappes massives de missiles sur l’Ukraine comme elle en avait l’habitude, bien qu’elle continue à frapper régulièrement des cibles sélectives, comme hier un dépôt de munitions à Kiev, qui contiendrait des obus à l’uranium appauvri. Il suppose que la Russie accumule des stocks en vue de frappes massives en hiver pour endommager à nouveau le réseau électrique. Si la Russie a effectivement caché des missiles, elle pourrait également les garder en réserve pour des frappes de représailles de grande envergure.

2.C’est pourquoi la poursuite de la lutte pour Bakhmut est rationnelle. Il s’agit de la troisième des quatre lignes de défense de l’Ukraine, mais la dernière est considérée comme faible. Si la Russie devait déplacer des forces jusqu’au Dniepr, on voit mal comment l’Occident ne pourrait pas y voir la preuve indéniable d’un succès russe, qui menacerait la position du régime ukrainien auprès de ses protecteurs.

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