Le G20 a besoin d’une véritable réforme

septembre 14th, 2023 by M. K. Bhadrakumar

Photo : Les dirigeants du G20 rendent hommage au Mahatma Gandhi à Rajghat, New Delhi, 10 septembre 2023

L’Inde étant le pays hôte, le triomphalisme du sommet du G20 des 9 et 10 septembre a été un “succès“, ce qui est à la fois compréhensible et probablement justifiable. Il est certain que la diplomatie indienne était en pleine effervescence. La négociation de la déclaration du G20 n’a pas été une mince affaire dans un environnement hautement polarisé.

Cela dit, dans une perspective d’avenir, les facteurs géopolitiques qui étaient à l’œuvre lors du sommet de Delhi continueront à être déterminants pour l’avenir du G20 en tant que format permettant de forger de nouvelles orientations en matière de stratégies économiques. Dans un monde déchiré, de nombreux impondérables subsistent.

Les facteurs géopolitiques peuvent être attribués au fait que le sommet du G20 a eu lieu à un point d’inflexion de la guerre en Ukraine, un événement qui est, comme la pointe d’un iceberg, une manifestation des tensions qui s’accumulent entre les puissances occidentales et la Russie dans l’ère de l’après-guerre froide.

Le cœur du problème est que la guerre froide s’est achevée par des négociations, mais que la nouvelle ère n’a été ancrée dans aucun traité de paix. Ce vide a créé des anomalies, et la sécurité étant indivisible, des tensions ont commencé à apparaître lorsque l’OTAN s’est lancée dans une expansion vers l’est, dans les anciens territoires du Pacte de Varsovie, à la fin des années 1990.

Avec une grande prescience, George Kennan, le chorégraphe des stratégies de la guerre froide, avait prévenu que l’administration de Bill Clinton, saisie du “moment unipolaire” des États-Unis, commettait une grave erreur, car la Russie se sentirait menacée par l’expansion de l’OTAN, ce qui compliquerait inexorablement les relations de l’Occident avec la Russie, pour longtemps.

C’est précisément ce qui s’est produit. Mais l’OTAN a continué à s’étendre et à se rapprocher des frontières occidentales de la Russie dans un arc d’encerclement. C’était un secret tacite que l’Ukraine pourrait devenir le champ de bataille où les forces titanesques s’affronteraient.

Comme on pouvait s’y attendre, à la suite du changement de régime en Ukraine soutenu par l’Occident en 2014, un régime anti-russe a été installé à Kiev et l’OTAN s’est lancée dans le renforcement militaire dans ce pays, parallèlement à un plan concerté visant à l’intégrer à terme dans le système de l’alliance occidentale.

Il est évident que le “consensus” qui s’est dégagé au sommet du G20 la semaine dernière à propos de la guerre en Ukraine n’est en réalité qu’un moment passager dans la lutte géopolitique entre les États-Unis et la Russie, car la crise existentielle à laquelle la Russie est confrontée y est étroitement liée.

Rien ne prouve que les États-Unis soient prêts à concéder la légitimité des intérêts de la Russie en matière de défense et de sécurité ou à renoncer à leurs notions d’exceptionnalisme et d’hégémonie mondiale. Au contraire, une période très turbulente s’annonce. Il ne faut donc pas exagérer les bonnes nouvelles du sommet de Delhi, même si l’on peut savourer ce moment.

Le recul de Washington lors du sommet concernant la situation en Ukraine est à la fois une réponse créative aux efforts de médiation des trois pays BRICS – l’Afrique du Sud, l’Inde et le Brésil – et, si ce n’est plus, un intérêt personnel pour éviter de s’isoler des pays du Sud.

De toute évidence, alors que Moscou complimente abondamment l’Inde et Modi, c’est l’inverse qui se produit dans l’opinion occidentale, où le compromis sur l’Ukraine n’a pas du tout été bien accueilli. Le journal britannique Financial Times, qui est connecté à la pensée gouvernementale, a écrit que la déclaration de Delhi ne fait référence qu’à la “guerre en Ukraine“, une formulation que les partisans de Kiev, tels que les États-Unis et les alliés de l’OTAN, ont précédemment rejetée, car elle implique que les deux parties sont également complices, et « a appelé à une “paix juste et durable en Ukraine”, mais n’a pas explicitement lié cette demande à l’importance de l’intégrité territoriale de l’Ukraine ».

Les sentiments sont exacerbés et il ne fait aucun doute qu’à mesure que la guerre en Ukraine entrera dans sa phase la plus brutale, ils déborderont à la perspective d’une victoire russe.

Encore une fois, il ne fait aucun doute que l’Occident se sent défié par la montée en puissance spectaculaire des BRICS – plus précisément, l’attrait séduisant du groupe parmi les pays en développement, ce que l’on appelle le Sud global, inquiète l’Occident. L’Occident ne peut pas non plus espérer entrer dans la tente des BRICS.

Pendant ce temps, les BRICS avancent avec détermination dans la direction du remplacement du système commercial international qui a servi de base à l’hégémonie occidentale. L’arme des sanctions utilisé par les États-Unis – et la saisie arbitraire des réserves russes – a créé des doutes dans l’esprit de nombreuses nations. La tendance croissante est aux échanges en monnaies locales, sans passer par le dollar. Les BRICS vont accélérer ces changements.

Il est concevable que l’Occident conspire à créer des dissonances au sein des BRICS, et Washington continuera certainement à jouer sur l’inquiétude de l’Inde face à l’imposante présence de la Chine dans le Sud global. Tout en exploitant les phobies indiennes à l’égard de la Chine, l’administration Biden attend également du gouvernement Modi qu’il serve de pont entre l’Occident et le Sud. Ces attentes sont-elles réalistes ?

L’évolution actuelle de l’Afrique, avec ses accents anticoloniaux et anti-occidentaux prononcés, menace directement de perturber le transfert continu des richesses de ce continent riche en ressources vers l’Occident. Comment l’Inde, qui a connu la cruauté de l’asservissement colonial, peut-elle aider l’Occident dans un tel paradigme ?

Il est significatif que Modi, dans son interview avec l’agence de presse PTI à la veille du sommet du G20, ait fait une référence indirecte à l’association de l’Inde avec l’histoire anticoloniale de l’Afrique. Quoi qu’il en soit, Biden fait un mauvais calcul ; Modi et l’Inde ne choisiront que le bon côté de l’histoire.

Fondamentalement, tous ces facteurs géopolitiques pris en compte, l’avenir du G20 réside dans sa capacité de réforme interne. Conçu pendant la crise financière de 2007, alors que la mondialisation était encore en vogue, le G20 peine aujourd’hui à survivre dans un environnement mondial très différent. De plus, la “politisation” (“ukrainisation“) du G20 par les puissances occidentales sape la raison d’être du format.

L’ordre mondial lui-même est en transition et le G20 doit évoluer avec son temps pour éviter l’obsolescence. Tout d’abord, le format du G20 est rempli de pays riches, du moins la plupart le prétendent mais n’ont pas grand-chose à apporter, à un moment où le G7 ne mène plus la danse. En termes de PIB ou de population, les BRICS ont dépassé le G7.

Une plus grande représentation du Sud est nécessaire pour remplacer les prétendants du monde industriel. Deuxièmement, le FMI doit être réformé de toute urgence, ce qui est bien sûr plus facile à dire qu’à faire, car cela implique que les États-Unis acceptent de renoncer à leurs privilèges indus.

Avec la réforme du FMI, le G20 peut espérer jouer un rôle significatif en se concentrant sur la navigation de l’économie mondiale et la création d’un nouveau système commercial. Le format du G20 n’a jamais été conçu pour traiter des questions de sécurité. L’Occident joue la montre en politisant le G20, paranoïaque à l’idée que sa domination de l’ordre économique mondial, vieille de cinq siècles, est en train de prendre fin.

Malheureusement, le leadership visionnaire brille par son absence dans le monde occidental à un moment de transition aussi historique.

M. K. Bhadrakumar

 

Article original en anglais : G20 is in need of genuine reform, Indian, Indian Punchline, le 12 septembre 2023.

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

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De nombreux analystes et commentateurs spéculent sur la manière dont les États-Unis et l’OTAN parviendront à mettre un terme au conflit ukrainien. Certains se concentrent, pour des raisons humanitaires ou pragmatiques, sur un règlement négocié entre les États-Unis et la Russie. Même si, formellement, l’Ukraine serait partie prenante d’un tel accord et qu’elle dépend désormais entièrement des armes et des financements occidentaux, il est impossible de prétendre que c’est vraiment elle qui conduit le train.

Nous avons décrit précédemment comment les différentes factions du côté des États-Unis et de l’OTAN passaient énormément de temps à discuter entre elles pour trouver des idées de sortie du conflit qu’elles élaborent dans le vide, sans échange substantiel avec la Russie et sans même prendre réellement en considération les déclarations répétées des responsables russes, y compris les projets de traités présentés en décembre 2021 et lors des pourparlers de paix avortés de Marcy en 2022.

Les nouvelles discussions sur la paix semblent se résumer à :

Cessez-le-feu > *Magie* > La Russie s’en va avec la queue suffisamment entre les jambes pour que nous et l’Ukraine puissions déclarer la victoire.

Dans un premier temps, nous avons pensé que cette dynamique était le résultat de divisions entre les différentes parties clés. Après tout, les négociations multipartites sont compliquées.

Mais après mûre réflexion, il se pourrait que l’Occident se soit effectivement fixé des conditions qui rendent la fin de la guerre impossible….absence de changements à la tête de gouvernements clés qui se traduisent par une volonté d’assouplir les conditions limites et/ou un effondrement si visible de l’armée ukrainienne que l’Occident doit repenser les contraintes qu’il s’est lui-même imposées.

L’Occident veut avoir une guerre de Schrodinger : prétendre que son implication dans le conflit n’est pas établie alors que les États-Unis et l’OTAN sont clairement des co-belligérants. N’oubliez pas que jusqu’à présent, les membres de l’OTAN ont échappé aux tentatives de l’Ukraine de dépeindre les divers bombardements comme des attaques contre des membres de l’OTAN.

N’oubliez pas que nous avons souligné, avec d’autres, qu’il n’y a aucune raison de penser que les belligérants parviendront à un accord, étant donné que de nombreux conflits se terminent sans qu’un accord ait été conclu. Et comme nous l’avons dit très tôt, il n’y a pas de bonnes raisons de penser qu’un tel accord se produira dans le cas présent.

L’une des principales priorités de la Russie est d’obtenir de l’Ukraine qu’elle s’engage à rester neutre ou qu’elle ne tombe pas dans les mains de l’OTAN, alors que la position des États-Unis est que personne en dehors de l’OTAN n’a son mot à dire sur qui pourrait devenir membre de l’OTAN. Et pour l’Ukraine, ou du moins pour les Banderistes, la guerre doit se poursuivre aussi longtemps que possible. Une fois que l’argent et le matériel des États-Unis et de l’OTAN se seront largement évaporés, les dirigeants ukrainiens actuels seront à la merci du gouvernement russe, avec un pouvoir personnel et des perspectives d’enrichissement très réduits. Quelques-uns pourraient survivre et même prospérer, mais en tant que groupe, ils subiront une très lourde chute.

Et comme nous l’avons noté, les États-Unis et l’OTAN tentent toujours l’escalade…. ou, au mieux, l’escalade parce que les mesures passées, comme la grande contre-offensive ukrainienne, ont échoué. Pire encore, les experts occidentaux admettent que la Russie a amélioré ses tactiques et ses armes au cours de la guerre, comme l’explique Simplicius dans son dernier billet. Ainsi, les États-Unis, qui avaient précédemment refusé d’envoyer des F-16 à l’Ukraine, vont maintenant le faire. ABC a rapporté que les États-Unis sont désormais susceptibles d’envoyer des missiles ATACMS, qui ont une plus grande portée que les HIMARS. Selon de nombreux commentateurs, l’Ukraine utilisera ces missiles pour frapper la Crimée et le pont de Kertch. 1

Pourquoi pensons-nous que l’Occident s’est pris les pieds dans le tapis ?

Pour la Russie, la guerre est existentielle. Trop de responsables occidentaux ont dépeint la victoire comme une Russie si malmenée que Poutine serait évincé, voire que la Russie éclaterait. L’opinion russe s’est durcie à la suite de ces déclarations, ainsi que des efforts occidentaux non seulement pour soutenir la guerre en Ukraine, mais aussi pour « annuler » les athlètes, les artistes et même la culture russe, et pour poursuivre les frappes de missiles ukrainiens sur la ville civile de Donetsk.

Au moins pour l’instant, la combinaison États-Unis/Otan agit comme si la guerre était existentielle, même si, comme l’a souligné Ray McGovern, il n’y a pas la moindre preuve que la Russie ait un quelconque intérêt à acquérir des territoires dans les pays de l’Otan. Voyez comment l’Allemagne s’est laissée désindustrialiser et n’a pas réagi à l’attaque du Nord Stream, que la presse allemande dépeint comme l’œuvre de son allié ukrainien, alors que les États-Unis ne peuvent pas plausiblement ne pas avoir su ce qui se passait. Ces actions montrent la profondeur de l’engagement.

En ce qui concerne la position de la Russie à l’égard de l’Ukraine, Poutine a rejeté les efforts des séparatistes du Donbass pour rejoindre la Russie avant l’opération militaire spéciale, et a décidé d’annexer les quatre oblasts que la Russie n’avait partiellement occupés qu’après les retraits embarrassants de Kherson et de Kharkiv l’année dernière. Les civils qui avaient aidé les Russes se sont ainsi retrouvés exposés à des représailles, et d’autres, dans les régions où la Russie avait pris du terrain, se sont inquiétés de l’engagement de la Russie. Mais maintenant que le sentiment en Russie s’est durci et que l’Occident ne recule pas, la Russie semble destinée à s’emparer d’une plus grande partie de l’Ukraine. Ce qu’il adviendra alors de l’Ukraine occidentale reste une question très ouverte.

Toutefois, la position des États-Unis et de l’OTAN selon laquelle l’OTAN appliquera toujours une politique de la porte ouverte pourrait finir par avoir une incidence sur l’existence de l’OTAN. Si les États-Unis se ressaisissaient, ils pourraient accepter d’arrêter l’expansion de l’OTAN vers l’est, là où elle se trouve actuellement (mais la Russie n’y croirait pas nécessairement), ce qui permettrait à l’OTAN de continuer à exister, seulement un peu meurtrie par le fait que les forces entraînées et équipées par l’OTAN en Ukraine se sont mal comportées par rapport à la Russie. Au lieu de cela, l’OTAN redouble d’efforts, par exemple par le biais du compromis qui ne plaît à personne, proposé par un adjoint du chef de l’OTAN Jens Stoltenberg, selon lequel l’Ukraine céderait des terres à la Russie en échange d’une adhésion immédiate à l’OTAN. Qu’est-ce que vous ne comprenez pas dans “la Russie n’acceptera pas l’OTAN à sa frontière” ? Ce genre de choses ne fait que confirmer l’idée que l’Occident n’a aucun intérêt à prendre en compte les besoins de la Russie en matière de sécurité.

La Russie n’a pas pu manquer la position d’Anthony Blinken lorsque le chef de l’état-major interarmées, Mark Milley, a eu la témérité, l’automne dernier, de suggérer que l’Ukraine négocie après avoir repris un peu de terrain afin d’améliorer sa position de négociation. Milley a été contraint de revenir sur sa mention des négociations à l’époque. Blinken a engagé les États-Unis et l’OTAN à continuer d’armer l’Ukraine pour qu’elle recommence la guerre à une date ultérieure. Principaux extraits de l’entretien accordé par le Washington Post à David Ignatius :

Le secrétaire d’État Antony Blinken a exposé sa stratégie concernant la fin de la guerre en Ukraine et la dissuasion d’après-guerre lors d’un entretien accordé lundi au département d’État…..

Il a également souligné la détermination du président Biden à éviter un conflit militaire direct avec la Russie, même si les armes américaines contribuent à pulvériser la force d’invasion de Poutine. “M. Biden a toujours insisté sur le fait que l’une de ses exigences en Ukraine était qu’il n’y ait pas de troisième guerre mondiale“, a déclaré M. Blinken.

L’échec colossal de la Russie à atteindre ses objectifs militaires, estime M. Blinken, devrait maintenant inciter les États-Unis et leurs alliés à commencer à réfléchir à la forme de l’Ukraine d’après-guerre – et à la manière de créer une paix juste et durable qui maintienne l’intégrité territoriale de l’Ukraine et lui permette de dissuader et, si nécessaire, de se défendre contre toute agression future. En d’autres termes, la Russie ne devrait pas pouvoir se reposer, se regrouper et réattaquer.

Le cadre de dissuasion de Blinken est quelque peu différent des discussions de l’année dernière avec Kiev sur les garanties de sécurité similaires à l’article 5 de l’OTAN. Plutôt que de s’engager formellement dans un traité, certains responsables américains sont de plus en plus convaincus que l’essentiel est de donner à l’Ukraine les outils dont elle a besoin pour se défendre. La sécurité sera assurée par des systèmes d’armes puissants – en particulier les blindés et la défense aérienne – ainsi que par une économie forte et non corrompue et par l’adhésion à l’Union européenne.

L’accent mis actuellement par le Pentagone sur la fourniture à Kiev d’armes et d’entraînement à la guerre de manœuvre reflète cet objectif de dissuasion à long terme. “L’importance des armes de manœuvre n’est pas seulement de donner à l’Ukraine la force de reconquérir son territoire, mais aussi de dissuader les futures attaques russes“, a expliqué un fonctionnaire du département d’État au fait des réflexions de M. Blinken. “L’objectif est l’avenir.”

Étant donné que le gouvernement ukrainien actuel continue d’insister sur le fait qu’il doit reconquérir toute l’Ukraine d’avant 2014, il est clair que tout réarmement de l’Ukraine par l’Occident conduirait à de nouvelles hostilités… qui ne seraient pas déclenchées par la Russie.

Cependant, en passant, le Post nous dit aussi, sans le vouloir, pourquoi le projet Ukraine est voué à l’échec. Les États-Unis ne se sont pas adaptés au nouveau paradigme ISR que la Russie perfectionne chaque jour. Comme l’ont souligné plusieurs experts militaires, la guerre de manœuvre (qui repose notamment sur la concentration des forces pour percer les lignes ennemies) n’est plus possible avec une puissance homologue. Votre accumulation d’hommes et de matériel sera vue et attaquée avant que vous ne lanciez votre grand coup de poing.

Gardez à l’esprit ce que la position de Blinken implique également : les États-Unis pensent qu’ils peuvent mener ce qui équivaut à une guerre sur deux fronts. Blinken suppose que la Russie perde d’une manière ou d’une autre en Ukraine, ce qui permettrait aux États-Unis et à l’OTAN de la réarmer à leur guise afin de harceler, hum, de faire pression sur la Russie dans la suite de la guerre. Dans le même temps, les États-Unis sont également déterminés à faire quelque chose à leur ennemi officiel n° 1, la Chine. Étant donné que les sanctions économiques fonctionnent aussi mal contre la Chine que contre la Russie, que reste-t-il aux États-Unis et à leurs alliés du Pacifique à part l’escalade militaire ? Ou bien une propagande acharnée suffira-t-elle à ébranler la crédulité du public américain ?

Ainsi, à moins que les États-Unis ne cèdent, la Russie n’a d’autre choix que de poursuivre la guerre jusqu’à ce que l’Ukraine soit prostrée ou que la Russie ait précipité un changement de régime à Kiev. La Russie doit s’emparer de l’Ukraine, que ce soit sur le plan politique ou pratique. Ce résultat devient encore plus important si les États-Unis envoient des ATACMS. La Russie aura besoin d’une zone tampon encore plus large (300 km contre 77 km pour les HIMARS envoyés précédemment) pour empêcher leur utilisation contre le territoire russe.

Cependant, une perte indéniable de l’Ukraine, quelle que soit la grossière maquilleuse des porte-parole des États-Unis et de l’UE, va, comme Alastair Crooke l’a décrit en long et en large dans une récente émission de Duran, ébranler les petits membres de l’OTAN, qui douteront qu’ils puissent compter sur l’OTAN pour venir à leur rescousse. Il se peut que l’OTAN soit toujours adaptée à son objectif en tant qu’alliance défensive. Toutefois, le fait que les Etats-Unis et les membres de l’OTAN aient envoyé toute une série de “wunderwaffen” à grand renfort de publicité, qui n’ont pratiquement rien fait pour contrecarrer les opérations russes, et dont certains ont été détruits de manière impressionnante, comme les chars Leopard 2 et Challenger, et que l’Occident ne réagisse pas par un effort du type Spoutnik pour amener la puissance de feu occidentale au niveau de celle des Russes, signifie qu’il y a de bonnes raisons de douter de la résistance du bouclier de l’OTAN s’il était mis à l’épreuve.

Cependant, Crooke a expliqué dans un article connexe que les États-Unis (ou les faucons pensent qu’ils le font) s’orientent vers un conflit long et de faible intensité, ce qui est cohérent avec les remarques de Blinken ci-dessus. Mais cet espoir américano-ukrainien ne tient pas compte du fait que la guerre va généralement dans le sens de la Russie, l’Ukraine continuant à lancer des hommes et du matériel contre les positions russes, et la Russie ne s’engageant que dans des avancées relativement mineures à Kupiansk et dans ses environs pour produire encore plus de la même chose. La Russie voulait affaiblir l’Ukraine et elle a obtenu ce résultat. Et la Russie peut augmenter l’intensité quand cela l’arrange, et elle le fera.

Compte tenu de l’affaiblissement de la position de l’Ukraine et de la nécessité trop évidente pour l’administration Biden de ne pas subir de défaite visible en Ukraine, on pourrait penser que le moment optimal se situerait entre mars et octobre 2024. Mais le revers de la médaille est que lorsque la Russie aura enfin brisé la dernière ligne de défense ukrainienne dans le Donbass, il ne restera plus beaucoup de positions défendables à l’ouest de Lougansk jusqu’au Dniepr 2 .

En d’autres termes, le changement de régime est le moyen de parvenir à une fin. Et les régimes faibles se trouvent tous à l’Ouest.

Yves Smith

 

Article original en anglais : Has the West Closed All Its Project Ukraine Exits?, naked Capitalism, le 11 septembre 2023.

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

Notes :

1.Certes, les États-Unis ont repoussé la date de livraison des chars Abrams à l’année prochaine….mais ils sont si lourds qu’ils seraient probablement inutiles pendant la saison de la boue qui arrive bientôt.

Dima, sur Military Summary, note aujourd’hui que la Russie ne s’est pas engagée dans des frappes massives de missiles sur l’Ukraine comme elle en avait l’habitude, bien qu’elle continue à frapper régulièrement des cibles sélectives, comme hier un dépôt de munitions à Kiev, qui contiendrait des obus à l’uranium appauvri. Il suppose que la Russie accumule des stocks en vue de frappes massives en hiver pour endommager à nouveau le réseau électrique. Si la Russie a effectivement caché des missiles, elle pourrait également les garder en réserve pour des frappes de représailles de grande envergure.

2.C’est pourquoi la poursuite de la lutte pour Bakhmut est rationnelle. Il s’agit de la troisième des quatre lignes de défense de l’Ukraine, mais la dernière est considérée comme faible. Si la Russie devait déplacer des forces jusqu’au Dniepr, on voit mal comment l’Occident ne pourrait pas y voir la preuve indéniable d’un succès russe, qui menacerait la position du régime ukrainien auprès de ses protecteurs.

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Bilan du G20 en Inde: coup dur pour l’Occident

septembre 13th, 2023 by Mikhail Gamandiy-Egorov

Le récent Sommet du G20 a mis une fois de plus en évidence que les puissances et nations appartenant à l’écrasante majorité mondiale – ne prévoient pas de partager la vision de la minorité planétaire occidentale. Un camouflet que l’establishment atlantiste ne peut aujourd’hui plus voiler.

«Sommet du G20: colère de Kiev après un communiqué final décevant» – titre la propagande hexagonale de France Info.Tout en notant que c’est un succès pour Moscou et un raté pour Kiev. Ceci étant dit, il faut savoir lire entre les lignes. Le camouflet en question n’est pas tellement un échec pour le régime fantoche kiévien, mais bel et bien pour l’axe occidental atlantiste de manière générale. Et un aveu de sa propre colère par la même occasion.

Le média de propagande hexagonale indique également que le fait même qu’il n’y ait eu aucune mention explicite aux actions de la Russie dans ledit communiqué – constitue un changement de cap par rapport à l’année dernière. L’autre signe fortement «négatif» pour l’establishment politico-médiatique occidental étant l’invitation du chef d’Etat brésilien Lula à l’endroit de Vladimir Poutine – à se rendre au prochain Sommet du G20, qui aura lieu précisément au Brésil, l’année prochaine.

Et dire que les attentes des forces atlantistes pour ce sommet étaient si grandes. Voulant profiter de l’occasion, et en l’absence des présidents chinois et russe au sommet, les Occidentaux y voyaient une «opportunité fantastique», comme l’indiquait d’ailleurs CNN. Si bien que les leaders de Chine et de Russie n’aient pas jugé nécessaire à être personnellement présents audit événement, mettant vraisemblablement en avant la priorité accordée en faveur des BRICS et de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), en d’autres termes la véritable communauté internationale où les voix aboyantes d’une extrême minorité planétaire ne se font pas entendre, les régimes occidentaux espéraient néanmoins à pouvoir convaincre nombre de pays non-occidentaux à les suivre dans leur rhétorique.

Mission ratée donc pour les Occidentaux. La réaction de grande déception du régime kiévien ne fait effectivement que traduire l’extrême déception surtout de ses parrains otanesques. La réaction d’ailleurs du représentant du régime hexagonal Macron le confirme pleinement également.

Mais si tout cela parait si déplaisant et incroyable pour certains régimes et «observateurs» de l’Occident – le fait est que cela ne fait que confirmer les prévisions abordées nombre de fois par Observateur Continental. Notamment dans le cadre de l’ordre international multipolaire, mais également et simplement post-occidental.

Oui, le bouleversement mondial a bel et bien eu lieu. L’Occident se retrouve aujourd’hui obligé, à défaut de reconnaitre la réalité multipolaire mondiale, à subir les conséquences de sa propre arrogance et de son sentiment de pseudo-supériorité. Le tout face à une majorité mondiale totalement décomplexée et prête à en découdre.

Pour citer les propagandistes atlantistes – ce sommet fut effectivement une excellente opportunité. Mais à l’inverse de leurs espoirs – il n’a fait qu’une fois de plus mettre en lumière que c’est bien l’espace occidental qui augmente son propre isolement à l’échelle internationale. Que les nations non-occidentales ne partagent pas la prétendue vision de la minorité occidentale dirigée par le maître washingtonien. Et que le camouflet obtenu à l’issue de ce Sommet du G20 en Inde – ne sera indéniablement pas le dernier. Pour l’Occident bien évidemment.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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Pologne vs Ukraine: la guerre des céréales

septembre 13th, 2023 by Pierre Duval

Varsovie exige que l’UE prolonge l’embargo sur les importations de céréales en provenance de Kiev. Le pays de Chopin veut protéger son économie et son agriculture contre des concurrents ukrainiens qui bénéficient de lois extraordinaires pour exporter leurs productions agricoles en UE. La Pologne refuse de vivre au rythme de l’hymne européen de Beethoven joué à Bruxelles. 

«Le commissaire européen à l’Agriculture et au Développement rural – de nationalité polonaise et membre du parti politique PiS, Janusz Wojciechowski – insiste sur l’extension de l’embargo sur les importations de céréales ukrainiennes», titre Rzeczpospolita. Il a déclaré devant le Parlement européen que «la Commission européenne devrait étendre l’interdiction sur les importations de céréales ukrainiennes à cinq pays voisins de l’Ukraine». «L’Ukraine est devenue entièrement dépendante des routes alternatives de l’Union européenne, connues sous le nom de routes de solidarité, pour ses exportations de céréales après que la Russie a abandonné en juillet un accord d’un an qui permettait aux céréales ukrainiennes d’être transportées en toute sécurité via les ports de la mer Noire», dénonce le quotidien polonais, continuant sur le fait qu’ «en conséquence, les agriculteurs des pays voisins – Pologne, Hongrie, Roumanie, Bulgarie et Slovaquie – ont été confrontés à une concurrence accrue et à des goulots d’étranglement sur leurs propres marchés».

Rzeczpospolita rappelle que «la Commission européenne a annoncé en mai des mesures préventives temporaires qui interdiront la vente de céréales ukrainiennes à ces cinq pays, tout en autorisant leur transit vers les marchés extérieurs à l’UE, principalement vers l’Afrique». Le commissaire Janusz Wojciechowski a déclaré au Parlement européen que les mesures préventives étaient «efficaces, efficientes et stabilisaient les marchés dans cinq États membres, tout en contribuant à accroître les exportations par le biais des voies de solidarité». Il a, aussi, souligné que c’est là le principal argument en faveur de l’extension des mesures préventives.

La Pologne a décidé d’agir sans tenir compte de l’avis de Bruxelles. Le quotidien polonais martèle que «le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a annoncé dans un discours télévisé que la Pologne maintiendrait un embargo fort et total sur les céréales ukrainiennes après le 15 septembre». «Nous ne permettrons pas que les céréales ukrainiennes déstabilisent les campagnes polonaises», a-t-il assuré. «Contrairement à nos prédécesseurs, nous n’hésitons pas à dire à Bruxelles: stop. Nous n’attendons pas l’accord des responsables de Berlin et de Bruxelles pour défendre les intérêts polonais, protéger la sécurité des familles polonaises et l’avenir des agriculteurs polonais», a lancé Mateusz Morawiecki tout en stipulant que «la Pologne, l’un des plus grands producteurs de céréales d’Europe, ne peut pas permettre que l’un des principaux secteurs de l’économie polonaise soit détruit par la négligence des bureaucrates bruxellois».

Pour Bruxelles, les intérêts ukrainiens priment sur le reste. Au cours des six derniers mois, le gouvernement polonais n’a pas réussi à faire progresser les négociations avec les agriculteurs. À ce problème s’ajoute le retrait de la Russie de l’accord sur les céréales. En conséquence, selon le ministère ukrainien de la politique de l’agriculture, les livraisons de céréales ukrainiennes par voie terrestre représentent désormais plus de 60% de toutes les exportations ukrainiennes de céréales. Considérant que l’approvisionnement en produits agricoles est désormais presque la seule source de revenus du trésor ukrainien, il est clair pourquoi Kiev et les dirigeants de l’UE ont adopté une position ferme: cet automne, pendant la période des récoltes, l’embargo doit être levé.

Il est à remarquer que le sujet touche, également, les agriculteurs français. Même en France, les agriculteurs français dénoncent les passe-droits à l’Ukraine. «Les professionnels français de la volaille pressent le ministre français de l’Agriculture et de l’Alimentation, Marc Fesneau, d’intervenir contre le déferlement de poulets ukrainiens sur le marché français, rapporte Web-agri.

Pierre Duval

Un militaire qui, au début de l’année, a dénoncé et divulgué des données provenant d’une base de données médicales du Pentagone et montrant un pic du taux de myocardite dans l’armée en 2021, après le lancement des vaccins contre le COVID-19, rend son témoignage public.

Le dénonciateur est le lieutenant Ted Macie, officier du corps médical de la marine. Il a également révélé de nouvelles données montrant une augmentation substantielle des accidents, des agressions, des automutilations et des tentatives de suicide dans l’armée en 2021, par rapport à la moyenne de 2016 à 2021.

Ces données font état d’une augmentation de 147 % des cas d’automutilation intentionnelle chez les militaires et d’une augmentation de 828 % des blessures causées par des agressions.

Le lieutenant Macie a déclaré à l’Epoch Times qu’il avait commencé à « surveiller » une base de données médicale de la défense lorsqu’un autre dénonciateur l’a alerté sur une augmentation des incidents liés à la santé au cours de l’hiver 2021/2022.

La base de données épidémiologiques médicales de la défense (DMED) contient tous les diagnostics — enregistrés à l’aide des codes de la classification internationale des maladies (CIM) — lorsqu’un membre actif du service est examiné sur la base ou en dehors de celle-ci par un prestataire militaire ou civil. La base de données ne contient aucune information permettant d’identifier personnellement les militaires.

En janvier, le lieutenant Macie et son épouse se sont rendus à Washington avec un rapport sur les données qu’il a recueillies auprès de la DMED.

On montre ainsi que les diagnostics de myocardite, une forme d’inflammation cardiaque, ont fait un bond de 130,5 % en 2021 par rapport à la moyenne des années 2016 à 2020. La myocardite est une maladie grave qui peut entraîner la mort.

Les quatre vaccins contre le COVID-19 autorisés aux États-Unis peuvent provoquer une myocardite, selon les autorités américaines. Le COVID-19 peut également provoquer une myocardite, mais certains experts estiment que les données à ce sujet sont plus faibles.

Le secrétaire américain à la défense, Lloyd Austin, a rendu ces vaccins obligatoires en 2021, une obligation qui est restée en vigueur jusqu’à ce que le Congrès impose son retrait à la fin de l’année 2022.

Les données ont également montré une augmentation des diagnostics d’embolie pulmonaire (41,2 %), de caillots sanguins dans les poumons, de dysfonctionnement ovarien (38,2 %) et de « complications et descriptions mal définies de maladies cardiaques » (37,7 %).

Données DMED

Le lieutenant Macie a téléchargé les données près d’un an après que le Pentagone a déclaré avoir résolu un problème de corruption des données du DMED.

En 2022, d’autres dénonciateurs militaires ont fait état de pics choquants dans les taux de maladie après l’introduction du vaccin contre le COVID-19. Mais le Pentagone a répondu que ces chiffres n’étaient pas corrects parce que certains diagnostics des années 2016 à 2020 n’avaient pas été comptabilisés, un problème dû à des données « corrompues ».

Après que le Pentagone a déclaré que le problème avait été corrigé, le lieutenant Macie et d’autres personnes — dont le lieutenant Mark Bashaw, officier de médecine préventive de l’armée de terre, le lieutenant de marine Billy Mosley, le lieutenant-colonel Theresa Long, chirurgien de l’armée de terre, et le major Samuel Sigoloff, médecin de l’armée de terre — ont remarqué qu’il y avait encore des signes inquiétants d’augmentation des diagnostics, tels que la myocardite et l’embolie pulmonaire.

« >Depuis que la nouvelle s’est répandue que le lieutenant Macie était le seul membre actif de son commandement à ne pas avoir reçu le vaccin contre le COVID-19 et qu’il poursuivait activement le secrétaire à la défense, le lieutenant Macie a déclaré que les gens ont commencé à venir le voir en toute confiance pour lui faire part d’effets secondaires indésirables, dont ils étaient convaincus qu’elles étaient « dues à l’injection ».

« Ces blessures personnelles anecdotiques, mais convaincantes, ont été une source de motivation pou mettre les choses sur la bonne voie. »

Le sénateur Ron Johnson (Républicain-Wisconsin) s’exprime lors d’une interview pour American Thought Leaders à Washington le 15 mai 2023.

Après avoir vérifié le rapport du lieutenant Macie auprès de la sous-commission d’enquête du Sénat, le sénateur Ron Johnson principal membre républicain de cette commission, a envoyé une lettre (Fichier PDF) à M. Austin en mars, demandant au Pentagone de confirmer les données du lieutenant Macie.

Le lieutenant Macie se doutait que le Pentagone ne répondrait pas, compte tenu de son expérience des demandes antérieures faites au sein du département et restées sans suite.

« Au cas où nos soupçons seraient fondés, j’ai gardé des données supplémentaires à révéler dès que celles que nous avions apportées [à Washington] auraient été confirmées, ou après avoir été ignorées pendant un certain temps », a-t-il déclaré.

À ma grande surprise”, a déclaré le lieutenant Macie, le Pentagone a confirmé, dans une réponse datée de juillet (Fichier PDF) à la lettre de M. Johnson, que ses données étaient exactes.

Dans la réponse du Pentagone, Gilbert Cisneros Jr, sous-secrétaire à la défense pour le personnel et la préparation, a présenté des données sur le taux de cas pour 100 000 années-personnes, une manière de mesurer le risque sur une certaine période. Pour la quasi-totalité des affections pour lesquelles le nombre de cas a augmenté en 2021, le taux de nouveaux cas était plus élevé chez les militaires ayant déjà été infectés par le virus du COVID-19 que chez ceux qui avaient déjà été vaccinés contre ce virus.

« Cela suggère qu’il est plus probable que ce soit l’infection [COVID-19] et non la vaccination contre le COVID-19 qui en soit la cause », a déclaré M. Cisneros.

Le lieutenant Macie a déclaré qu’il avait l’intention de faire remonter les données supplémentaires qu’il avait conservées « à ma hiérarchie dans le but de trouver une solution et une validation pour les militaires victimes d’effets secondaires, mais je ne retiens pas mon souffle ».

Le lieutenant Macie a également apporté ces nouvelles données au bureau du représentant Matt Gaetz (Républicaine-Floride), dans l’espoir d’attirer l’attention de la commission des forces armées de la Chambre des représentants, à laquelle M. Gaetz siège. Le lieutenant Macie ne sait pas ce que M. Gaetz et son équipe vont faire, mais le bureau du législateur a reconnu en juin qu’ils allaient jeter un coup d’œil. L’Epoch Times a contacté le bureau de M. Gaetz pour un commentaire.

Un membre des forces armées américaines se prépare à recevoir le vaccin COVID-19 à Fort Knox (Kentucky), le 9 septembre 2021.

Augmentation des accidents et des automutilations

Selon ses recherches, les incidents liés à la santé en 2021 ont considérablement augmenté par rapport à la moyenne quinquennale de 2016 à 2020. “Comme on pouvait s’y attendre, les lésions internes telles que la myocardite (130 %), les acouphènes (42 %) et l’infarctus cérébral (43,5 %) sont en hausse.

Mais c’est la femme de Macie qui s’est montrée curieuse, posant des questions sur d’autres types de problèmes de santé.

« Qu’en est-il des morbidités dues à des causes externes, comme les brûlures, les accidents, les lésions auto-infligées et les blessures qui ne devraient pas être associées à l’injection contre le COVID ?

Grâce aux nouvelles données qu’il a découvertes, les incidents suivants ont connu en 2021 des augmentations supérieures à la moyenne quinquennale : exposition aux forces de la nature (773 %), accidents de transport maritime (7 400 %), véhicules de transport terrestre (526 %), tentatives de suicide (33 %), agressions (828 %), glissades, trébuchements, chutes (471 %) et automutilations intentionnelles (147 %).

Certains d’entre eux ont non seulement augmenté en 2021, mais ont continué à augmenter en 2022. L’Epoch Times a consulté des captures d’écran de ces données provenant de la DMED.

Historiquement, si le Pentagone remarquait une tendance dans certains domaines tels que les abus et les suicides, le département organisait un stand-down de sécurité — une formation et un examen obligatoires à l’échelle de l’armée où tous les commandements exigent une participation à 100 %’.

Que feront les officiers généraux de haut rang, le chirurgien général, l’agence de santé de la défense et les chefs d’état-major lorsqu’ils apprendront que les codes CIM et les blessures liés à ces incidents sont en augmentation ?

Nous verrons bientôt si les personnes qui prétendent que le militaire est leur priorité absolue le démontrent réellement par leurs actions’, a-t-il ajouté.

Selon le lieutenant Macie, il y a plusieurs possibilités concernant les nouvelles données collectées.

Si les données sont correctes et confirmées par [le Pentagone], il faut aller plus loin qu’une simple mise en veille. Il faut s’attaquer immédiatement aux problèmes croissants tels que l’automutilation, les tentatives de suicide, les accidents et les agressions, et pas seulement au gâchis des blessures [dues aux vaccins]’.

Il a noté que le Pentagone pourrait, pour la deuxième fois, répondre que les données sont incorrectes, même si le ministère a déclaré précédemment qu’il avait résolu les problèmes de corruption des données dans le système afin d’éviter de nouvelles erreurs. Mais une telle réponse soulèverait encore plus de questions quant à l’intégrité de la base de données et à l’existence d’une dissimulation, a-t-il prévu.

Le lieutenant Macie espère que le Congrès fera pression sur le Pentagone pour obtenir des réponses concernant ces nouvelles données.

Mais si les législateurs n’y parviennent pas, ‘le peuple doit intervenir pour demander des comptes à notre gouvernement’.

Le lieutenant Macie a souligné que ses opinions ne reflètent pas celles du ministère de la défense ou du ministère de la marine. Le Pentagone n’a pas répondu aux demandes d’explication de l’Epoch Times concernant l’augmentation des morbidités dues à des causes externes.

J.M. Phelps

 

Zachary Stieber a contribué à ce rapport.

 

Article original : Whistleblower Who Disclosed Myocarditis Spike in Military After COVID Vaccine Rollout Goes Public, The Epoch Times, le 27 août 2023.

Version française :infotrad.fr

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Photo de famille des dirigeants de la « troïka » des BRICS (Brésil, Inde, Afrique du Sud) entourés du président de la Banque mondiale Ajay Banga (à gauche) et du président américain Joe Biden (à droite) lors du 18e sommet du G20, à New Delhi, le 9 septembre 2023.

L’impact du sommet du G20 qui s’est tenu à New Delhi les 9 et 10 septembre doit être mesuré à l’aune du consensus atteint sur le conflit en Ukraine.

Ce résultat est largement reconnu comme un exploit remarquable qui a été rendu possible en grande partie grâce à la perception d’un recul de la part des États-Unis et du bloc occidental. Ce résultat est extrêmement important pour la politique internationale.

Toutefois, en y regardant de plus près, une question séduisante se pose : Les trois phrases de la déclaration de Delhi sur l’Ukraine, qui favorisent la position de la Russie dans le conflit, signifient-elles un changement dans l’approche occidentale des hostilités et, en particulier, un certain coup de pouce à Kiev pour négocier ?

En effet, nous assistons à un étrange alignement : la Russie et les États-Unis ont loué la déclaration du G20, tandis que l’Ukraine s’est plainte “qu’il n’y avait pas de quoi en être fière“.

Lors de la préparation du sommet de Delhi et pendant l’événement, les dirigeants occidentaux ne se sont pas livrés au dénigrement de la Russie et n’ont pas fait preuve d’une émotivité artificielle comme ils en ont l’habitude. Même la super bureaucrate de l’UE, Ursula von der Leyen, a fait preuve de patience, comme si elle avait été inspirée par Washington. Le curieux incident de la célèbre histoire de Sherlock Holmes me vient à l’esprit : “Le chien n’a pas aboyé pendant la nuit“.

En fait, la tendance était déjà perceptible lors de la visite atypique de deux jours du secrétaire d’État américain Antony Blinken à Kiev mercredi dernier, et lors du briefing à bord d’Air Force One du conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, le lendemain, concernant le prochain séjour du président Joe Biden à Delhi, à l’occasion du G20.

La Maison Blanche avait peut-être déjà donné un indice significatif le 22 août, lorsque son communiqué annonçant la visite de Biden en Inde soulignait que “lors de son séjour à New Delhi, le président Biden saluera également le leadership du Premier ministre Modi au sein du G20 et réaffirmera l’engagement des États-Unis envers le G20 en tant que premier forum de coopération économique, notamment en l’accueillant en 2026“.

Il ne fait aucun doute que les États-Unis voulaient que le sommet du G20 soit un grand succès – et qu’ils voulaient “renforcer” le Premier ministre indien Narendra Modi sur la scène géopolitique en tant que leader du groupe – une fois qu’il est apparu que Biden n’avait pas de pairs en compétition pour l’espace lors de sa visite de quatre jours à Delhi.

Le fait est que, dans un environnement international en mutation rapide, le G20 est apparude manière inattendue dans les calculs des États-Unis comme le seul forum disponible aujourd’hui pour l’Occident (les membres du G7) afin de se “reconnecter” avec la Chine et la Russie, ainsi qu’avec le Sud. Alors que les BRICS ont commencé à faire des bonds de géant, le spectre de l’extinction a soudain plané sur le forum.

L’une des caractéristiques du sommet de Delhi, en fait, est que la diplomatie américaine a évolué en tandem avec la troïka des BRICS – l’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud. La photo de famille de la troïka, avec Biden à gauche et le président de la Banque mondiale, Ajay Banga, à droite, illustre bien cette politique.

 

Qu’on ne s’y trompe pas, les États-Unis sont en train d’opérer un changement de cap audacieux dans leur approche vis-à-vis du Sud, en particulier de l’Afrique, ancré dans la réalité géopolitique du défi croissant que posent la Chine et la Russie en s’efforçant de monopoliser cet espace géopolitique. Il est certain que l’agitation anticoloniale naissante en Afrique ces derniers temps est également porteuse de sombres présages, compte tenu de ses implications profondes pour la prospérité économique de l’Europe.

Ainsi, les manifestations d’un modèle de “nouvelle pensée” se succèdent rapidement :

  • le partenariat stratégique global pour la paix, la coopération et le développement durable” entre les États-Unis et le Viêt Nam ;
  • le nouveau corridor économique Inde-Moyen-Orient-Europe (ici et ici) ;
  • le Partenariat pour l’infrastructure et l’investissement mondiaux (comprenant les États-Unis, l’Union européenne, la France, l’Allemagne, l’Inde, l’Italie, le Japon, l’île Maurice, les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite et la Banque mondiale) ;
  • le corridor de Lobito ;
  • la nouvelle initiative avec les partenaires du G20 pour remodeler fondamentalement et développer la Banque mondiale afin de réduire plus efficacement la pauvreté et d’assurer une croissance économique inclusive.

Tout cela s’est déroulé en l’espace de 48 à 72 heures. Le sentiment d’urgence est palpable. Le message ne pourrait être plus fort : les États-Unis cherchent à jouer un rôle de premier plan dans l’engagement avec le Sud et, dans ce changement de paradigme, M. Biden considère Modi comme un allié clé.

Bien entendu, cela n’a été possible que grâce aux signaux naissants émis par Delhi au cours des derniers mois concernant la volonté d’accélérer et de consolider son partenariat stratégique avec les États-Unis en tant qu’allié mondial, ce qui a été au moins en partie une retombée des tensions entre l’Inde et la Chine et une conséquence directe de l’évaluation indienne selon laquelle la stratégie indo-pacifique de l’administration Biden est bien réelle après tout, et qu’elle offre un potentiel sans faille pour servir les intérêts de l’Inde sans être conflictuelle avec la Chine.

Compte tenu des enjeux considérables liés au lancement de cette nouvelle approche de politique étrangère visant à créer une synergie entre les relations des États-Unis et le Sud, il n’est pas vraiment grave que Biden ait jeté l’Ukraine sous le boisseau lors des négociations sur la déclaration du G20. Il a ouvert une voie où la tactique et la stratégie pourraient coïncider avec les intérêts fondamentaux de Washington.

Considérons ce qui suit :

  • L’Ukraine a toujours été un partenaire exigeant et toutes les bonnes choses ont une fin. L’Ukraine ne peut pas et ne doit pas dicter les priorités de la politique étrangère américaine.
  • Il ne fait aucun doute que l’échec de la “contre-offensive” de Kiev, lancée il y a trois mois, s’est produit à une échelle industrielle, avec environ 70 000 morts dans le conflit jusqu’à présent, selon les estimations occidentales favorables à l’Ukraine. La responsabilité – morale et politique – en incombe largement aux États-Unis, ce qui ne peut plus être caché à la conscience mondiale.
  • Entre-temps, les pays de l’OTAN ont épuisé leurs stocks d’armes. Poursuivre sur la voie de mirages est futile et dénué de sens, et ne peut que blesser mortellement la stratégie indo-pacifique, ce qui peut avoir un impact sur l’équilibre stratégique mondial.
  • L’offensive russe imminente doit être bloquée d’une manière ou d’une autre, car sa conséquence inévitable sera la “démilitarisation” et la “dénazification” de l’Ukraine – l’éviction définitive de l’OTAN du sol ukrainien et l’élimination de la structure de pouvoir viscéralement hostile actuellement en place à Kiev, qui sert de mandataire aux États-Unis et à l’OTAN.
  • La priorité numéro un aujourd’hui est donc de geler le conflit ukrainien au stade actuel, où la Russie n’a pas encore réussi à atteindre ses objectifs initiaux de contrôle total du Donbass et de “démilitarisation et dénazification” de l’Ukraine – et d’empêcher l’adhésion future de l’Ukraine à l’OTAN – tandis que, d’autre part, l’alliance occidentale conserve la possibilité de rester engagée auprès de Kiev concernant les affaires inachevées de la guerre sous l’angle de la sécurité européenne.

Ces considérations ont motivé le voyage atypique et non annoncé de Blinken à Kiev les 6 et 7 septembre, dans le but de transmettre le double message de Biden : tandis que Washington continuera à renforcer militairement l’Ukraine, Kiev doit engager un dialogue avec Moscou, conformément à l’énigme américaine du “rien sans l’Ukraine“.

Il ne fait aucun doute que la pilule est amère à avaler pour le régime de Kiev, nourri de notions farfelues de défaite militaire de la Russie. Mais quelle est l’alternative ? L’Ukraine n’est rien d’autre qu’un patient permanent dans l’unité de soins intensifs des soins palliatifs américains, et l’offensive russe signifiera son asphyxie.

Il doit certainement y avoir une leçon à tirer de tout cela pour la troïka du G20, les BRICS et les pays du Sud. Biden a commencé à jouer le jeu pour gagner les élections de 2024.

M. K. Bhadrakumar

 

 

Article original en anglais : US stoops to conquer Global South with some Indian help, Indian Punchline, le 11 septembre 2023.

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

Le président Luiz Inácio Lula da Silva (PT) est revenu sur sa promesse que son homologue russe, Vladimir Poutine, ne serait pas arrêté s’il se rendait au Brésil l’année prochaine pour le sommet du G20. Le chef du PT a déclaré que la décision concernant une éventuelle arrestation serait prise par les tribunaux.

Lula est en Inde pour le sommet du G20 et a pris dimanche (10) la présidence tournante du groupe lors d’une cérémonie symbolique. Dans une interview accordée lundi matin à l’aube au Brésil, le président a été interrogé sur la présence éventuelle de M. Poutine au sommet de 2024, qui se tiendra à Rio de Janeiro – le dirigeant russe fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), dont le Brésil est membre.

« Si Poutine décide de se rendre au Brésil, c’est à la justice de décider de l’arrêter ou non, et non au gouvernement ou au Congrès national », a-t-il déclaré.

Samedi, Lula avait déclaré dans une interview accordée au site web Indien Firstnews que M. Poutine :

« peut facilement se rendre » au Brésil. « Si je suis président du Brésil et qu’il [Poutine] vient au Brésil, il n’y a aucune chance qu’il soit arrêté. Personne ne peut manquer de respect à l’égard du Brésil », avait-il déclaré à l’époque.

En mars, la CPI a délivré un mandat d’arrêt à l’encontre du dirigeant russe pour des crimes de guerre présumés en Ukraine. La Haute Cour affirme qu’il est probablement responsable de la déportation illégale d’enfants des zones occupées par la Russie en Ukraine, car il n’aurait pas exercé un contrôle adéquat sur ses subordonnés civils et militaires.

Le Brésil est signataire du statut de Rome, le traité international qui a créé la CPI, et, en théorie, il doit s’engager à exécuter les ordres de la Cour, en l’occurrence l’arrestation de M. Poutine.

Le dirigeant russe n’a pas participé à la réunion des dirigeants des BRICS qui s’est tenue cette année à Johannesburg, précisément parce qu’il y avait un risque d’arrestation, l’Afrique du Sud étant également signataire du Statut de Rome.

Lors de la conférence de presse de lundi, Lula a également déclaré qu’il avait l’intention d’évaluer pourquoi le Brésil est signataire de la CPI.

« Je veux voir pourquoi les États-Unis ne sont pas signataires et pourquoi d’autres pays ne l’acceptent pas non plus, car nous ne sommes pas inférieurs et nous n’avons pas à accepter quoi que ce soit », a-t-il déclaré.

Pour le président, il n’est pas normal que les pays émergents signent des traités qui leur portent préjudice. « Quelle grandeur a poussé le Brésil à prendre la décision d’être signataire ? a demandé Lula. « Les pays du Conseil de sécurité de l’ONU ne sont pas signataires, seuls les petits animaux le sont. »

En effet, sur les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, les États-Unis, la Russie et la Chine n’ont pas adhéré à la CPI. En revanche, la France et le Royaume-Uni sont signataires du Statut de Rome et membres de la Cour. Au total, l’institution regroupe 123 pays.

La CPI a été créée en 1998 sur la base du Statut de Rome et a commencé à fonctionner en juillet 2002. Basée à La Haye, aux Pays-Bas, la Cour est chargée d’enquêter et de juger les personnes accusées des crimes les plus graves : génocide, crimes de guerre, crimes contre l’humanité et agression contre d’autres pays.

Le Brésil a signé le Statut de Rome en 2000, sous le gouvernement du FHC. En 2002, le Congrès national a ratifié l’accord international, l’incorporant au droit brésilien et officialisant l’adhésion du Brésil à la CPI.

Patrícia Campos Mello

 

Article original en portugais : Lula diz que caberá à Justiça decidir sobre prisão de Putin se russo vier ao Brasil para o G20, Folha de são Paulo, le 11 septembre 2023.

Traduction : Mondialisation.ca avec DeepL

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Photo : Décembre 2019, expansion de la colonie israélienne Eldad, construite illégalement au sud de Bethléem en Cisjordanie occupée – Source : Wikipédia

Les ministres israéliens de l’actuel gouvernement d’extrême droite soutiennent un plan visant à augmenter considérablement le nombre de colons dans le nord de la Cisjordanie occupée pour atteindre un million d’ici 2050.

Ce plan prévoit une augmentation de près de 500 % par rapport aux 170 000 colons qui vivent actuellement dans cette région, qu’Israël désigne par le terme biblique de « Samarie ».

Le ministre de l’économie Nir Barkat, le ministre de la culture et des sports Miki Zohar, le ministre du tourisme Haim Katz et le ministre de l’immigration Ofir Sofer figurent parmi les partisans de ce plan, a rapporté le site d’information israélien Ynet.

Le plan a été formulé au sein de l’organisme israélien qui régit les colonies dans la région, le Conseil régional de Samarie, selon le site d’informations, nom utilisé par Israël pour désigner une partie de la Cisjordanie occupée.

Il a ajouté que les propositions ne concernent que les territoires revendiqués par Israël comme terres d’État ou confisqués dans la zone C de la Cisjordanie, où il exerce un contrôle total en vertu des accords d’Oslo de 1993.

Toutefois, l’ensemble de la Cisjordanie – y compris toute la zone C – est considéré comme un territoire palestinien occupé.

La semaine dernière, le chef du conseil israélien pour la « Samarie », Yossi Dagan, a contacté le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu au sujet du projet d’implantation d’un million de colons.

Ce plan prévoit l’extension et la création de colonies, ainsi que la construction d’un aéroport.

Une équipe composée d’ingénieurs, de géographes et d’autres spécialistes travaille depuis plus d’un an à l’élaboration de ces propositions.

La nouvelle de ce plan intervient dans un contexte difficile pour les relations entre Israël et son principal allié, les États-Unis, qui ont exprimé des critiques sur des questions telles que la violence des colons.

Israël occupe la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, depuis 1967.

Il maintient un réseau de colonies dans ces territoires, qui sont illégales au regard du droit international et considérées comme un obstacle majeur à une solution fondée sur la coexistence de deux États, puisqu’elles morcellent les terres palestiniennes.

Plus de 700 000 colons juifs résident actuellement illégalement sur l’ensemble de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est.

Rédaction The New Arab

 

Article original en anglais : The New Arab

Traduit par : AFPS

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Le multiculturalisme comme arme de combat – Chronique

septembre 13th, 2023 by Robin Philpot

Le Canada, se targuant d’être le champion du multiculturalisme et de la diversité, fait la morale à tous les pays du monde, invoquant sa politique de multiculturalisme.

Or le multiculturalisme version canadienne en est une de façade, servant d’arme de combat en politique interne (banalisation et intimidant le Québec et les Québécois) et de plus en plus en politique étrangère.

La politique canadienne de multiculturalisme a été adoptée en octobre 1971, au lendemain des Mesures de guerre utilisées pour mater le Québec. Pierre Trudeau cherchait par des moyens juridiques à réduire la culture québécoise à une simple minorité, comme les Ukrainiens de l’Ouest ou les Italiens de Toronto ou Montréal. De plus, il voulait mobiliser tous les immigrants contre un Québec qui aspirait à devenir un pays important.

Un aspect moins connu du multiculturalisme est celui de sa transformation en arme de combat en politique étrangère.

Dans cette chronique le démontre en se penchant sur les cas de:

L’Inde où le Canada protège depuis des années des terroristes sikhs malgré les protestations persistantes de l’Inde;

La Chine, où on fait une chasse aux sorcières contre les membres de la communauté chinoise qui ne veulent pas embarquer dans la campagne canadienne contre la Chine;

L’Ukraine où en vertu de la politique multiculturelle, on soutient et finance des philo-fascistes ukrainiens qui on érigé des monuments à la mémoire d’ukrainiens alliés des nazis (à Oakville et à Edmonton);

L’Érythrée, où le Canada protège des « blueshirts » érythréens qui sont opposés au gouvernement actuel de l’Érythrée qui attaquent violemment des festivals et des événements culturels des communautés érythréens au Canada.

Bref, on est multiculturel au Canada mais seulement si vous appuyez la politique étrangère canadienne. Sinon, gare à vous!

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Il y a exactement 50 ans, le 11 septembre 1973, Augusto Pinochet a pris le pouvoir au Chili dans un coup d’État qui a changé le cours d’histoire du Chili mais aussi du monde entier.

Durant le coup d’État, le président élu Savador Allende est mort. Peu après Pablo Neruda est mort aussi. Depuis 50 ans, on essaie de faire croire que le président Allende s’est suicidé et que le prix Nobel Neruda est mort d’un cancer prostatique fulgurant.

Dauno Totoro, auteur et éditeur aux éditions Ceibo, vient de publier un livre qui prouve que Allende a été assassiné et s’apprête à publier un autre qui prouve que Neruda aussi a été assassiné pour la junte militaire de Pinochet.

Dans cette entrevue, il trace l’histoire du mensonge sur la mort d’Allende et de Neruda, il décrit en détail les révélations des auteurs, il explique les objectifs des Golpistos de Pinochet en assassinat des personnes si importantes et il décrit l’état d’esprit des Chiliens en ce 50e anniversaire du coup d’État.

 

Le livre:
ALLENDE, AUTOPSIA DE UN CRIMEN de Francisco Marin Castro y Luis Ravanal Zepeda

Le pied à Papineau, 12 septembre 2023

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La stratégie des États-Unis est-elle dans l’impasse ? Quelle est la conduite russe des opérations militaires ? Quand aura lieu la contre-offensive ukrainienne ? L’armement occidental fait-il vraiment la différence en Ukraine ? Qui sont les gagnants de cette guerre ? À quels bouleversements du monde sommes-nous en train d’assister depuis le 24 février 2022 ? Quelle est la réalité des pertes, côté ukrainien et côté russe ? L’industrie occidentale parvient-elle à rivaliser avec celle de la Russie en Ukraine ? Pourquoi ne cherche-t-on pas une solution négociée ? En quoi notre perception du conflit est-elle en train de desservir l’Ukraine ?

Pour répondre à ces questions et à bien d’autres, Jacques Baud s’appuie sur les informations des services de renseignement occidentaux et les documents américains qui ont fuité en avril 2023. Après les best-sellers «Poutine, le maître du jeu ?» et «Opération Z», dont le travail d’analyse a été salué dans le monde entier, l’auteur revient sur la guerre en Ukraine en analysant les faits et rien que les faits. Que l’on soit pour ou contre la position de l’Ukraine, on est condamné à revenir au terrain des opérations et à analyser ce qui s’y déroule. C’est à ce prix qu’un chemin vers la paix est possible, et non en nous fondant sur des illusions.

 

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Pour acheter le livre : https://maxmilo.com/products/ukraine-…

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Tous à bord de l’Impeachment Express

septembre 12th, 2023 by James Howard Kunstler

“Alors que [l’avocat général Merrick] Garland semble incapable d’imaginer un quelconque crime impliquant le président, il a présenté un dossier concluant – bien qu’involontaire – en faveur d’une enquête de destitution”. – Jonathan Turley

Le Beach boy “Joe Biden” sera bien reposé lorsque le plan de sa destitution sera mis en œuvre après la fête du travail. Ce n’est pas parce que vous n’en entendez pas parler en ce moment, alors que les foires de comté se déroulent partout aux États-Unis et que les politiciens sont occupés à manger des corn-dogs et à embrasser des génisses, que les principaux acteurs ne sont pas en train de confabuler entre eux. Avez-vous remarqué que vous n’entendez guère parler d’autre chose en ces derniers jours de l’été ? Vous avez une idée de ce qui se passe avec la guerre en Ukraine ? Bien sûr que non.

Un aperçu pour vous alors : La commission de surveillance de la Chambre des représentants, dirigée par James Comer, a déjà rassemblé un ensemble de preuves retraçant les moyens exacts utilisés par la famille Biden pour mener à bien son opération de corruption à l’échelle mondiale. Il s’agit notamment des relevés bancaires, des courriels et des notes de service, de la chronologie des réunions, des documents du FBI, des enregistrements téléphoniques, des photos de “JB” fricotant avec les “clients” de Hunter et de la fameuse vidéo de “Joe Biden” se vantant sur scène au Council on Foreign Relations d’avoir forcé le président ukrainien Porochenko à limoger le procureur général Viktor Shokin.

Ensuite, le président McCarthy doit former une véritable commission d’enquête sur la destitution. (S’il tente de se dérober, il pourrait y avoir un nouveau président de la Chambre des représentants dans les plus brefs délais). Cette commission recevra des témoins, y compris des personnalités du ministère de la justice qui se sont montrées réticentes à discuter de ces questions par le passé. Cela pourrait donner lieu à une partie B de l’enquête : les obstructions flagrantes à la justice commises par les fonctionnaires du ministère de la justice dans le cadre de cette longue affaire portant sur diverses accusations portées contre Hunter Biden, sous la supervision du procureur fédéral du Delaware, aujourd’hui conseiller spécial, David Weiss. Weiss a tellement traîné pendant cinq ans qu’il a laissé s’écouler le délai de prescription pour les principales accusations de fraude fiscale, alors qu’il a ignoré toutes les allégations de violations de la loi FARA par Hunter, qui cherchait à obtenir de l’argent auprès de représentants de nombreux gouvernements étrangers.

Il y a des raisons de croire que le bâclage de cette affaire a été bien coordonné avec l’aide de la “taupe” du ministère de la Justice de la famille Biden, Alexander S. Mackler, qui a été attaché de presse du sénateur Joe Biden en 2007-2008, directeur de campagne en 2010 du fils du sénateur, Beau Biden (décédé en 2015), lorsqu’il s’est présenté au poste de procureur général du Delaware, et qui a été conseiller juridique adjoint du vice-président Joe Biden de 2014 à 2016. Mackler a ensuite été intégré au bureau du procureur du Delaware en tant que procureur sous la direction de David Weiss, d’août 2016 à mai 2019, alors que l’affaire Hunter B faisait l’objet d’une enquête. A-t-il servi de consigliereaux Bidens ? Mackler s’est connecté en tant que visiteur de la Maison Blanche à cinq reprises après que “Joe Biden” l’a occupée en 2021. Mackler occuperait actuellement le poste de procureur général adjoint du Delaware (depuis 2019), mais son nom a été effacé du site web de l’agence. Voyez par vous-même : https://attorneygeneral.delaware.gov

Peut-être que tout cela sera réservé aux mises en accusation séparées du procureur général Merrick Garland et du directeur du FBI Wray. La corruption, le racket et la trahison peuvent suffire pour une mise en accusation présidentielle. La gravité d’une procédure de destitution l’emporterait-elle sur le refus des témoins de témoigner au motif d’une “enquête en cours” ? Comment pourrait-il en être autrement, si ces enquêtes font elles-mêmes l’objet de l’enquête ? Les grands médias ignoreraient-ils le spectacle pour le supprimer ? Ils peuvent essayer, et peut-être aurons-nous alors un test pour voir à quel point ils sont devenus insignifiants. Le Parlement va certainement retransmettre les débats à la télévision. Il y a trop d’autres chaînes alternatives qui diffuseront les audiences de destitution, probablement sous la houlette de X (anciennement Twitter).

Tout cela soulève la question suivante : “Joe Biden” supportera-t-il vraiment cette épreuve ? Ou bien les trente prochains jours seront-ils sa fenêtre de sortie ? Après tout, il n’est qu’un simple accessoire dans un spectacle dirigé par d’autres. Parmi ces autres, on trouve Barack Obama, qui pourrait facilement être entraîné dans une enquête sur les aventures criminelles de la famille Biden en matière d’enrichissement mondial lorsque Joe était son vice-président. Comment est-il possible que le président Obama n’ait pas su ce que faisaient les Biden ? (La communauté du renseignement ne peut pas être aussi incompétente.) Vous voyez à quel point cette affaire pourrait devenir moche ?

Jusqu’à présent, la cabale qui dirige le spectacle “Joe Biden” a évité la guerre nucléaire pour détourner l’attention de ce qui est de loin le pire scandale de l’histoire américaine, bien pire que le Watergate. Les quatre poursuites absurdes intentées contre Trump sont en plein essor, mais leur pouvoir de distraction a peut-être atteint son paroxysme – des mois d’ennuyeuses querelles procédurales nous attendent. De nombreuses rumeurs circulent ces derniers temps à propos d’une nouvelle opération Covid-19 qui serait lancée sur le public d’un jour à l’autre, avec le kit habituel de masques, de confinement et de vaccinations obligatoires. Pensez-vous vraiment que les Américains se plieront à une nouvelle série de ces absurdités malveillantes ? Fuggeddabowdit.

Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.

James Howard Kunstler

 

 

Source originale en anglais : All Aboard the Impeachment Express, Clusterfuck Nation, le 28 août 2023.

Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

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De l’effondrement du Monde arabe ou Comment les Arabes sont sortis de l’Histoire.

1 – Oslo a brisé la colonne vertébrale du combat palestinien et fait perdre à la centralité de la cause palestinienne sa raison d’être. Oslo a constitué un cadeau inestimable au mouvement sioniste. Un cadeau gratuit particulièrement dommageable à la cause palestinienne, d’une importance égale à la Promesse Balfour (1916), à l’attribution du mandat britannique sur la Palestine (1920) et au plan de partage de l’ONU (1947).

2 – Les médias sociaux ont été érigés en mode d’expression suprême, donnant à un digitaliste l’illusion que l’envoi d’un tweet a davantage de force qu’une manifestation de protestation devant une ambassade au point que l’activisme digitaliste a eu un effet soporifique sur la population pour devenir le substitut absolu à toute forme de contestation, quand bien même les réseaux sociaux compensent largement la censure en vigueur dans la quasi totalité des pays arabes.

Le politologue américano-libanais Assad Abou Khalil, professeur associé à l’Université de Berkeley (Californie), et l’universitaire palestinien Issam An Naqib ont engagé, via le quotidien libanais Al Akhbar, un débat, sans concessions, sur un des sujets de la plus grande actualité de l’époque contemporaine, mais des plus douloureux pour les Arabes, portant sur l’effacement du Monde arabe de la scène internationale, autrement dit plus brutalement, selon l’intitulé du débat, «Comment les arabes contemporains sont sortis de l’histoire».

Assad Abou Khalil, par ailleurs chroniqueur au quotidien libanais, soutient que le Monde arabe est en phase de coma politique en ce que les Arabes ont démissionné de l’Histoire, alors qu’ils étaient au centre l’actualité sous la présidence du chef de l’état égyptien Gamal Abel Nasser, chef du mouvement Nationaliste Arabe et artisan de la première nationalisation réussie du tiers-monde, le Canal de Suez, en 1956.

-«A l’époque, les grandes puissances tenaient grand compte de l’avis des peuples arabes, particulièrement de l’avis de Nasser et les peuples arabes n’hésitaient pas à exprimer violemment leur hostilité à toute décision qu’ils jugeaient contraires aux intérêts du Monde arabe, à coups de manifestation ou de sit-in devant les ambassades en autant d’expression de la violence politique. Tout cela a disparu. Depuis lors, plus personne ne prend la peine de solliciter l’avis des Arabes ou de leur gouvernement», écrit notamment M. Abou Khalil.

-«Dans les chancelleries occidentales, les arabisants ne cherchent même plus à s’opposer aux sionistes afin de faire valoir les intérêts de leur pays à entretenir de bonnes relations avec les pays arabes. Plus rien de tout cela n’existe», ajoute l’universitaire libano-américain, qui fait la description suivante:

-«Le lobby sioniste a réussi à exercer son emprise sur les circuits de décision de la politique étrangère des États Unis, du Royaume Uni, du Canada, d’une manière générale du Monde occidental.

-«Les pays arabes (Liban, Syrie, Palestine, Irak, Yémen, Libye) vivent dans une situation catastrophique, sans pareille dans l’histoire, en phase de déséquilibre et d’abattement.

-«Les médias sociaux ont été érigés en mode d’expression suprême, donnant à un digitaliste l’illusion que l’envoi d’un tweet a davantage de force qu’une manifestation de protestation devant une ambassade au point que l’activisme digitaliste a eu un effet soporifique sur la population pour devenir le substitut absolu à toute forme de contestation, quand bien même les réseaux sociaux compensent largement la censure en vigueur dans la quasi totalité des pays arabes.

-L’extrême pauvreté de la population constitue un deuxième motif de démobilisation, qui mène une lutte quotidienne pour sa survie.

-Le divertissement ou plutôt l’information divertissante plus connue sous le vocable anglais d’infotainment. Une politique fortement suggérée par les États Unis aux pétromonarchies afin de détourner l’opinion arabe de la cause palestinienne. Les pétrodollars du Golfe se sont assurés la loyauté, voire même la servilité de d’un grand nombre de journaux et de journalistes.

-La répression et la censure: En vigueur dans les pays arabes, tant dans les monarchies (Arabie saoudite, Bahreïn, Émirats Arabes Unis, Jordanie, Koweït, Maroc, Sultanat d’Oman, Qatar) que dans les pays à structure républicaine mais gouvernés par une bureaucratie militaire (Égypte, Syrie, Irak, Libye, Soudan, Yémen, Algérie), la censure a banni toute pensée dissidente et aseptisé le débat public de toute pensée critique, contribuant  grandement à la régression arabe.

Ainsi, à titre d’exemple, les Émirats Arabes Unis font régner l’ordre et la loi avec une poigne de fer, muselant toute opposition. L’alliance des deux chefs de file de la contre révolution arabe, le prince héritier saoudien Mohamad Ben Salmane et son homologue d’Abou Dhabi, Mohamad Ben Zayed, désormais souverain et président de la Fédération, a débouché sur une normalisation d’Abou Dhabi avec Israël et une coopération corrélative entre les services de sécurité des Émirats et le Mossad, conséquence de la régression du Monde arabe.

Les accords israélo-palestiniens d’Oslo.

Pour sa part, M. Issam Al Naqib relève les points suivants:

«Les accords israélo-palestiniens d’Oslo, signé le 13 octobre 1993 en Norvège, posent les premiers jalons d’une résolution du conflit israélo-palestinien prévoyant une période d’autonomie transitoire n’excédant pas cinq ans, en vue d’un règlement permanent fondé sur les résolutions 242 (1967) et 338 (1973) du Conseil de sécurité.

«L’adhésion de Yasser Arafat au processus d’Oslo, en renonçant à la lutte armée, a amputé le combat palestinien de son principal outil de combat et fait perdre à la Palestine sa qualité de cause centrale du combat de libération arabe.

«Oslo a constitué un cadeau inestimable au mouvement sioniste. Un cadeau gratuit particulièrement dommageable à la cause palestinienne, d’une importance égale à la Promesse Balfour (1916), à l’attribution du mandat britannique sur la Palestine (1920) et au plan de partage de l’ONU (1947).

«Si Balfour, le mandat britannique et le plan de partage ont été  le fait de décisions imposées par les puissances coloniales auxquelles le peuple palestinien ne pouvait s’opposer, Oslo est une renonciation opérée par la direction historique de l’OLP, sans consultation du peuple palestinien.

«Oslo a appris aux peuples arabes de ne jamais confier le pouvoir à des dirigeants qui ne soient pas issus du peuple et soumis à son contrôle permanent.

Pour aller plus loin sur ce thème, cf:

Épilogue

Par trois fois en un siècle, le Monde arabe a perdu la bataille de la modernité et du décollage économique, perpétuant durablement sa sujétion.

  1. Au XIX me siècle, sous Mohamad Ali, à l’époque de l’essor de l’industrie manufacturière.
  2. Au moment de l’indépendance des pays arabes, à l’époque de la guerre froide soviéto-américaine et des conflits inter-arabes subséquents à l’instrumentalisation de l’Islam comme arme de combat contre le nationalisme arabe.
  3. Pendant le dernier quart du XX me siècle, à la faveur du boom pétrolier qui transforma précocement bon nombre de jeunes pétromonarchies en «état rentier» dispendieux.

Au seuil du XXIe siècle, aucun État arabe n’a encore rejoint le club des nouveaux pays industriels émergents du Tiers-monde.

Longtemps pourvoyeur dociles des besoins énergétiques des économies occidentales et de facilités militaires aux armées anglo-saxonnes, les États arabes sont désormais pris en tenaille par la crainte d’un double syndrome, le syndrome de la démocratisation forcée et le syndrome de radicalisation islamiste.

A l’image du Monde arabe, la confrérie des Frères Musulmans, a, par trois fois, raté sa course vers le pouvoir, la première fois, sous la Monarchie, la deuxième fois, sous Gamal Abdel Nasser, en 1953, la troisième fois, sous Abdel Fattah Sissi, son successeur militaire, en 2013, soixante ans plus tard, le ratage le plus douloureux en ce qu’il a été le fait de l’Arabie saoudite, son incubateur absolu pendant près d’un demi-siècle. En 86 ans d’existence, malgré revers et déboires, souvent de son fait et du fait de ses alliés, la plus importante et la plus ancienne formation trans-arabe, fondée en 1928, paraît laminée en ce qu’elle n’a jamais conçu un projet de société autre que la propulsion de l’interdit comme mode de gouvernement, corrélativement à l’enfouissement du corps et surtout de l’esprit.

Plutôt que de veiller au dépassement des clivages ethnico religieux, les avatars de l’ère Mohamad Morsi en Égypte ont déblayé la voie à la proclamation d’un califat nouveau, sur les rives de l’Euphrate et de la Mésopotamie, faisant planer le risque d’anéantissement de l’unique mouvement de résistance nationale sunnite du Monde arabe, qui plus est de sensibilité des Frères Musulmans, le Hamas, miraculeusement rescapé de l’enfer israélien par la bravoure des défenseurs de Gaza et le soutien exclusif des renégats de l’Islam – l’Iran la Syrie et le Hezbollah – le plus important camouflet infligé à la sphère sunnite.

Principal vecteur d’accompagnement de la stratégie américaine en vue de la soumission du Monde arabe à l’ordre atlantiste, la confrérie, aura été, de surcroît, la matrice de la totalité des déclinaisons dégénératives du djihadisme planétaire d’Al Qaïda à Daech.

Fonctionnant selon un mode opératoire unique fondé sur l’articulation de l’international sur le local, la source exclusive de son impulsion, -particulièrement leur articulation sur le camp pro occidental au Liban, notamment les phalangistes, les milices chrétiennes libanaises-, ainsi que de leur propagande outrancièrement fantaisiste, à l’origine de leur discrédit durable, la connivence souterraine de la confrérie sur le plan opérationnel avec les groupements takfiristes, lors de la bataille de Syrie (2011-2014), a frappé de caducité le discours novateur de son programme politique en ce que sa duplicité en le dévoilant, l’a dévoyé, le fourvoyant face à son ultime excroissance pathologique.

Par leurs errances et leurs déviances, sur fond de démagogie inépuisable, les Frères Musulmans auront affligé le Monde arabe d’un handicap aussi lourd que les adversaires dont ils se voulaient le substitut.

L’histoire retiendra que les Frères Musulmans auront été poignardés par un État se réclamant de la même religiosité rigoriste qu’eux, et non par des nationalistes républicains qu’ils ont éperdument combattu.

L’histoire retiendra aussi que les Frères Musulmans auront été les plus parfaits idiots utiles de la stratégie atlantiste dans l’espace arabe, au détriment de leur propre cause et de la cause de l’Islam qu’ils sont supposés promouvoir.

Mohamad Morsi, premier président néo-islamiste démocratiquement élu du plus grand pays arabe, l’Égypte, auparavant accrédité sécurité nationale américaine pour le compte de la NASA, c’est à dire un homme qui prône l’Islam comme référence absolue, son univers indépassable, qui consent néanmoins à prêter serment de loyauté et de fidélité aux États Unis; Bourhane Ghalioune, salarié français de l’administration française, premier président de l’opposition off shore syrienne, de même que sa porte-parole, Basma Kodmani…, Akila, la secrétaire particulière de Tareq Aziz, ancien ministre irakien des Affaires étrangères pendant trente ans, qui convole avec le naufrageur de l’Irak, Paul Bremer, sans la moindre requête en grâce pour son ancien mentor en longue détention et cancéreux;

Une dame de la grande bourgeoisie libyenne en positionnement embedded avec Paul Wolfowitz, le naufrageur du Moyen orient pour le compte d’Israël…. La caste intellectuelle arabe de la diaspora occidentale pâtit lourdement d’un phénomène de désorientation, la marque typique de l’acculturation, sur fond d’une décompression psychologique et d’une déperdition intellectuelle morale. Un naufrage humain.

La personnalisation du pouvoir ne saurait, à elle seule, servir de panacées à tous les maux de la société arabe, ni la déclamation tenir lieu de substitut à l’impérieuse nécessité d’une maîtrise de la complexité de la modernité. Ce qui implique une nécessaire mais salutaire remise en cause de la «culture de gouvernement» dans les pays arabes. Ce qui présuppose pour le pouvoir une refonte de ses pratiques, «une révolution dans la sphère culturelle», au sens où l’entend Jacques Berque, c’est à dire «l’action d’une société quand elle se cherche un sens et une expression».

Pour l’intellectuel, un réinvestissement du champ du débat par sa contribution à la production des valeurs et au développement de l’esprit critique. Pour le citoyen, la conquête de nouveaux espaces de liberté. Pour le Monde arabe, la prise en compte de ses diverses composantes, notamment ses minorités culturelles et religieuses, et, surtout, dernière et non la moindre des conditions, le dépassement de ses divisions. En un mot, une rupture avec la fatalité du déclin.

La plus grande erreur de l’Occident est d’avoir toujours voulu coexister avec des «Arabes domestiqués» dans la plus grande tradition coloniale. De Nasser, comme auparavant Mohammad Mossadegh en Iran, en 1953, l’Occident a réagi à l’émergence de dirigeants nationalistes arabes ou musulmans par leur diabolisation, débouchant sur une radicalisation du combat.

Nasser comme Arafat ont été comparés à Hitler, et, par mouvement symétrique, le nationalisme a cédé la place à l’islamisme, Nasser à Oussama Ben Laden, Mossadegh à l’Imam Khomeiny, guide suprême de la révolution islamique iranienne, Arafat au Hamas et au Jihad islamique et les fedayines, ces combattants palestiniens politisés, aux volontaires de la mort, ces désespérés d’une vie sublimée par le sacrifice dans la croyance en une foi idéologisée.

Sauf à se résoudre à un déclin irrémédiable, les pays arabes ne sauraient faire l’économie d’une réflexion approfondie de leur approche stratégique des défis du monde contemporain, car le plus grand danger qui guette le Monde arabe au XXIème siècle sera, non la modernité, mais l’artifice de la modernité, l’amalgame entre modernité et archaïsme, et, sous couvert de synthèse, de mettre la modernité au service de l’archaïsme, mettre une technologie du XXI me siècle au service d’une idéologie passéiste pour le plus grand bénéfice des équipes dirigeantes, avec en prime le risque probable d’une plus grande régression arabe.

Sauf à entraîner le Monde arabe dans un déclin irrémédiable, une claire rupture avec la logique de la vassalité s’impose, alors que la scène internationale s’achemine vers un choc entre le leader en devenir (la Chine) et la puissance déclinante (les États-Unis), impliquant une vaste redistribution des cartes géopolitiques à l’échelle planétaire.

L’histoire du Monde arabe abonde de ces exemples de “fusibles” magnifiés dans le “martyr”, victimes sacrificielles d’une politique de puissance dont ils auront été, les partenaires jamais, les exécutants fidèles, toujours. Dans les périodes de bouleversement géostratégique, les dépassements de seuil ne sauraient se franchir dans le monde arabe sans déclencher des répliques punitives.

Le Roi Abdallah 1er de Jordanie, assassiné en 1948, le premier ministre irakien Noury Saïd, lynché par la population 10 ans après à Bagdad, en 1958, ainsi que son compère jordanien Wasfi Tall, tué en 1971, le président égyptien Anouar Al-Sadate en 1981, le président libanais Bachir Gemayel, dynamité à la veille de sa prise du pouvoir en 1982; de même que comme l’ancien premier ministre libano-saoudien  Rafic Hariri, chef du clan saoudo américain au Liban, en 2005, et l’ancien premier ministre du Pakistan Benazir Bhutto en 2007.

Tous ces dirigeants morts en pleine gloire constituent à cet égard les plus illustres témoins posthumes de cette règle non écrite des lois de la polémologie si particulière du Moyen-Orient. Tel pourrait être l’enseignement majeur de cette séquence dont la victime principale aura été l’espérance.

Une civilisation qui s’avère incapable de résoudre les problèmes que suscite son fonctionnement est une civilisation décadente. Une civilisation qui ruse avec ces principes est une civilisation moribonde (Aimé Césaire).

La version arabe sur ces trois liens:

Pour aller plus loin Ilan Pappe: La Palestine a été détruite en 12 mois, mais la Nakba se poursuit depuis 75 ans/

La Nakba a dévasté la vie et les aspirations des Palestiniens. Seul un processus approfondi de justice restitutive, avec l’aide du monde entier, pourrait commencer à redresser les torts

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La justice française a rejeté la requête d’une association qui voulait permettre au fondateur de WikiLeaks Julian Assange de demander l’asile en France depuis le Royaume-Uni, où il est écroué en vue d’une possible extradition vers les États-Unis.

Le tribunal de Créteil a estimé le 5 septembre 2023 que Julian Assange devait être sur le territoire français ou de l’Union européenne pour obtenir l’asile en France. « La circonstance de sa privation de liberté ne permet pas de faire exception à la règle» qui exige «la présence de l’individu requérant sur le territoire national ou de l’Union européenne» pour déposer une demande d’asile en France, a résumé l’ordonnance rendue par le tribunal de Créteil.

Le 9 mars dernier, l’association Robin des Lois avait assigné l’État français en justice pour le contraindre à « mettre en place toutes les mesures nécessaires pour permettre à Julian Assange d’enregistrer au guichet unique sa demande d’asile politique » depuis le Royaume-Uni, rappelle l’ordonnance.

L’organisation contestait plusieurs articles de lois en vertu desquels un étranger qui demande l’asile doit le faire depuis le territoire français. Selon la requête, ces articles étaient « contraires » au préambule de la Constitution française et à plusieurs conventions internationales.

Julian Assange est poursuivi aux États-Unis pour avoir publié à partir de 2010 plus de 700 000 documents confidentiels sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan. Il encourt à ce titre des dizaines d’années en prison.

Le gouvernement britannique a accepté, en juin 2022, son extradition, mais Julian Assange a fait appel de cette décision. Il a été arrêté et incarcéré en 2019 à la prison de haute sécurité de Belmarsh, près de Londres, après avoir passé sept ans reclus à l’ambassade d’Equateur à Londres pour éviter son extradition vers la Suède dans une enquête pour viol, classée sans suite en 2019.

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 « Peu importe qu’un chat soit blanc ou noir, s’il attrape la souris, c’est un bon chat » Deng Xiaoping en 1961.

« Il y a beaucoup de causes pour lesquelles je suis prêt à mourir, mais aucune pour laquelle je suis prêt à tuer. » Gandhi

Résumé

L’Inde un grand pays technologique et spatial. Il existe cependant une face sombre de cette civilisation de la sagesse plusieurs fois millénaire concernant les minorités religieuses. La réunion du G20 en Inde n’a donné lieu à aucune avancée concernant les grands problèmes notamment les changements climatiques. Par contre c’est une réussite pour le premier ministre Narendra Modi  qui a bonifié cet évènement  et ceci à l’approche des élections générales en Inde en 2024. L’absence des deux présidents de  la Chine et la Russie est un signe de divergence aux seins des BRICS et naturellement les pays du G7  font tout pour entretenir la discorde entre la Chine et l’Inde  en attirant l’Inde dans leur giron.

C’est un fait, L’ambigüité de l’Inde qui fait le grand écart entre la vision de l’Occident qu’il courtise et les BRICS risque de provoquer la fracturation des  BRICS dont on s’apercevoit qu’il n’y a pas d’idéologie si ce n’est le doux commerce. L’Inde a plus d’ambition ; Elle veut être reconnue comme une grande nation qui a vocation a siéger au Conseil de Sécurité. Le premier ministre fait la paix avec tout le monde  Il a même l’ambition de diriger le Sud Global Ceci ne va pas sans grincement avec les autres  membres des BRICS.

 Quelques chiffres sur le potentiel de l’Inde

  « L’Inde est le pays le plus peuplé du monde, avec plus de 1,425 milliard d’habitants. La population indienne est  l’une des plus jeunes de la planète : 40 % des Indiens ont moins de 25 ans.   L’Inde 5e économie mondiale  affiche une  santé économique  9,1 % de croissance en 2021 mais  son PIB est  le plus bas des pays du G20, avec 2 388 dollars par mois, bien loin derrière la Chine et ses 12 720 dollars,  Selon le dernier classement sur le développement humain (IDH) établi par l’ONU, l’Inde pointe à la 132e place sur 191.  Le taux de chômage en Inde a atteint 8,3 % en décembre 2023.  moins de 20 % des femmes occupent ou cherchent un emploi.   Le secteur informel représente encore plus de 80 % des emplois » (1)

Il faut ajouter la pollution atmosphérique, l’insalubrité, la surconsommation électrique, menaces environnementales, explosion du prix des loyers… 75 % de l’électricité vient du charbon Le troisième émetteur mondial de gaz à effet de serre espère ainsi atteindre la neutralité carbone en 2070. Pour y parvenir, l’Inde veut installer une capacité de 500 GW de renouvelables d’ici à 2030 et mise en particulier sur des méga-parcs solaires, Puissance démographique, économique, culturelle, l’Inde est également une puissance militaire. Selon le rapport publié par Global Firepower, l’Inde se classe à la quatrième place des armées les plus puissantes au monde  Le gouvernement a décidé d’accroître de 13 % son budget  défense à 73 milliards de dollars. Le pays fait  partie des neuf pays à détenir l’arme nucléaire. Selon le Stockholm International Peace Research Institute​, New Delhi possède 156 ogives nucléaires, contre 355 pour la Chine, 5 800 pour les États-Unis et 6 255 pour la Russie » (1).

 La « Shining India »  et l’Inde profonde

L’inde est un pays qui fascine, c’est le pays de Gandhi apôtre de la non violence  de l’empereur Ankora tolérant en ce qui concerne les religions mais c’est aussi un pays décidé à jouer un rôle important ; C’est dit on la plus grande démocratie du monde. C’est aussi le pays des paradoxes :

« L’Inde écrit Rémy Herrera est un pays-continent de plus d’un milliard deux cents millions d’habitants aujourd’hui (soit près de seize fois la population française) et de 3,2 millions de km2 (presque six fois la superficie de la France).  Depuis quelques années, l’Inde est présentée comme un pays « émergent », Les taux de croissance élevés de ces pays au cours des dernières décennies leur ont permis d’alourdir le poids de leurs économies dans le système mondial et de gagner des places dans la hiérarchie établie par les organisations internationales. Les dirigeants du pays se convertissaient peu à peu au dogme (…) Le lent rapprochement avec les États-Unis, qui aboutit en 2004 au programme conjoint NSSP (Next Steps in Strategic Partnership, étapes à venir du partenariat stratégique), rompait avec les années de non-alignement autrefois défendu par Nehru – et plus encore avec la doctrine de la non-violence (Panch Shila) du mahatma Gandhi. Il s’inscrit dans une logique nouvelle de revendication d’une place mieux taillée aux ambitions du grand pays au sein du concert des grandes nations. L’Inde réclame ainsi un siège de membre permanent du Conseil de Sécurité des Nations unies   elle a officialisé ses essais à vocation militaire depuis 1998. La fusée PSLV continue ses lancements de satellites  L’Inde a aujourd’hui le statut d’observateur dans l’Organisation de coopération de Shanghai ». (2)

« Bangalore, dont le parc informatique est réputé être la « Silicon Valley » indienne, accueillant IBM, Microsoft, Google, Yahoo et de rares privilégiés locaux, tous issus de l’élite ultra-qualifiée, reste pour l’immense majorité de ses habitants la « ville des haricots bouillis »    les inégalités ont en conséquence considérablement augmenté sous la poussée des politiques néolibérales mises en place en Inde depuis le début des années 1990. (…) le nombre d’enfants travailleurs en Inde 44 millions. (…) Dans le même temps, le classement des grandes fortunes de la planète établi par le magazine   Forbes révélait, pour l’année 2008  parmi les dix personnalités les plus riches au monde, quatre étaient de nationalité indienne. La société indienne, capitaliste, demeure profondément divisée en castes, mais aussi en classes. Les quelque 200 millions de hors castes, dont les « intouchables », au bas de l’échelle sociale, sont les laissés pour compte de la récente croissance, sans que les grandes figures. Le mythe de la « Shining India » ne dépasse pas les limites des beaux quartiers de Mumbai (…) » (2)

 L’Inde puissance technologique et spatiale

On connait la puissance technologique de l’Inde à propos de ces dizaines de milliers d’ingénieurs informaticiens. Les exportations de logiciels  ont atteint les 12 milliards de dollars en 2004 d’après la National Association of Software (Nasscom). L’Inde a les compétences scientifiques et technologiques pour rivaliser avec les Atats Uni,s la Russie et la chine pour la conquête de l’espace.Signe des temps, quinze jours avant l’exploit indien la fusée russe s’st écraséeà l’alunissage. L’Inde a réussit ainsi à faire décoller la dernières mission de son ambitieux programme spatial  pour un voyage vers le centre du système solaire ,une semaine après avoir réussi à poser un véhicule sans équipage près du pôle sud de la Lune »  La sonde Aditya-L1, « Soleil » , a été lancée à  et une retransmission télévisée en direct a montré des centaines de spectateurs applaudissant à tout rompre dans le bruit assourdissant de l’ascension de la fusée.

« Félicitations à nos scientifiques et ingénieurs », a déclaré le Premier ministre Narendra Modi sur X. « Nos efforts scientifiques inlassables se poursuivront afin de développer une meilleure compréhension de l’Univers ».

La mission transporte des instruments scientifiques pour observer les couches extérieures du Soleil au cours d’un voyage de quatre mois. Le satellite d’étude est transporté par la fusée PSLV XL de 320 tonnes, conçue par l’ISRO. En 2014, l’Inde a été la première nation asiatique à avoir placé un engin en orbite autour de Mars ».  (3)

«  L’Inde  n’a cessé d’égaler les réalisations des puissances spatiales établies pour une fraction de leur coût. Selon les experts   l’Inde parvient à maintenir des coûts bas en reproduisant et en adaptant la technologie spatiale existante à ses propres fins, notamment grâce au nombre important d’ingénieurs hautement qualifiés bien moins payés que leurs confrères étrangers. L’alunissage réussi – un exploit réalisé auparavant uniquement par la Russie, les Etats-Unis et la Chine – a coûté moins de 75 millions de dollars (70 millions d’euros). Ils ont couté mois cher que les films américains   Interstellar et Seul sur Mars à 100 millions de $ « Le rover lunaire indien vient de clôturer sa mission sur la surface lunaire moins de deux semaines   Cette mise en veille du rover était donc prévue.  L’atterrisseur sera également mis en veille.  Les responsables de mission espèrent qu’ils pourront se réveiller sans encombre à la fin du mois pour entamer une nouvelle série de missions ». (3)

« Le Premier ministre indien s’est félicité  de la puissance et de l’ingéniosité de l’Inde, quatrième nation à réussir à poser un engin spatial sur la Lune : « L’Inde est sur la Lune. Nous avons placé notre fierté nationale sur la Lune. Nous sommes allés là où personne n’était allé. Nous avons fait ce que personne n’avait jamais fait auparavant. C’est l’Inde d’aujourd’hui, l’Inde intrépide, l’Inde combattante »  L’Inde a réussi mercredi 23 août à poser un vaisseau spatial sur la surface de la Lune. Un exploit jusqu’ici réalisé seulement par les Etats-Unis, la Russie et la Chine » (4)

 Quelques atouts scientifiques comme référence

L’Inde c’est aussi la science pure la culture, Nous citons quelques les personnalités qui ont marqué la science et la culture mais aussi l’éthique de la non violence :

L’empereur Indien, Ashoka Le Grand. Bon, qui a régné sur la quasi-totalité du continent Indien (dit l’Empire Mauryan) de 268 à 232 avant JC. Il  Considéré comme l’un des plus grands empereurs de l’Inde, on dit qu’il a étendu le royaume de l’actuel Afghanistan au Bangladesh. On retient aussi de ce dirigeant qu’il traitait égalitairement toutes les religions, faisait beaucoup de dons, interdisait les sacrifices et la torture.   Ensuite  « Mahatma Gandhi !  Il est Considéré comme le « père de la Nation », cet avocat, nationaliste, anticolonialiste, militant politique, a utilisé la résistance non violente pour mener une campagne réussie pour l’Indépendance de l’Inde   son nom inspire encore aujourd’hui de nombreux mouvements pacifistes et de résistance non violente dans le monde entier (5).

Citons aussi  sans être exhaustif :

« Rabindranath Tagore, né à Kolkata en 1861. Cet écrivain est surtout connu pour sa poésie et ses romans, qui a reçu le prix Nobel de littérature en 1913. Avul Pakir Jainulabdeen Abdul Kalam. Ce scientifique est connu pour avoir été le 11ème Président de l’Inde, de 2002 à 2007 et pour ses contributions au développement des programmes de missiles et spatiaux indiens  Srinivasa Ramanujan est né à Erode en 1887.  Ce mathématicien autodidacte de génie est connu  pour ses contributions à la théorie des nombres et aux séries infinies  mort à 33 ans » (5)

Citons enfin Boose le mathématicien et Amartya Sen, l’économiste indien bien connu dans le  monde avec le prix Nobel d’économie. Ses  notions élaborées  d’IDH  sont reprises  les Rapports sur le Développement humain du PNUD  et de la Banque Mondiale.

La dérive autoritaire de l’Inde : Le sort des musulmans indiens

Il existe cependant une face sombre de cette civilisation de la sagesse plusieurs fois millénaire. Un pays continent avec des dizaines de langues et de religions est par la force des choses amené certaines fois à des dérives autoritaires  Dans l’Inde du premier ministre Modi :

« Le nationalisme en Inde écrit l’épitaphe de l’expérience du pays avec la démocratie laïque multiethnique”, estime The Guardian dans un éditorial du 24 avril.  Le parti de M. Modi a fait plier les institutions du pays au service de son idéologie. Cela a transformé, de facto, les minorités en citoyens de seconde zone.” La suppression des libertés civiles de la plus importante minorité du monde, quelque 200 millions de mus Dans  l’État de l’Uttar Pradesh,  dirigé par le moine hindou Adityanath, les mesures antimusulmanes se multiplient, la répression contre l’opposition s’accentue» (6).

« Depuis plusieurs années déjà, le Premier ministre Narendra Modi s’en prend ouvertement aux musulmans indiens dans ses discours aux relents populistes. Après les avoir exclus de la naturalisation, il cherche désormais à gommer leur histoire dans les manuels scolaires. S’il ne fallait retenir qu’une citation “Cela devient toxique quand l’enseignement officiel ne produit pas l’harmonie mais le conflit.”   Dans son éditorial, The Hindu rappelle l’importance de l’éducation dans la construction de la démocratie et de l’identité du pays. La censure appliquée par la commission des programmes scolaires reflète la volonté du parti nationaliste hindou au pouvoir (BJP) – de réécrire l’histoire pour à la fois minimiser le rôle de l’extrémisme hindou et faire disparaître des pans entiers de l’héritage musulman en Inde.  Des pans entiers de l’histoire indienne ont disparu des programmes scolaires. La  censure  vise en priorité la composante musulmane du pays. Mais la réécriture des programmes va encore plus loin en faisant disparaître de l’enseignement, par exemple, Darwin et sa théorie de l’évolution ». (6)

Nous sommes loin de la sagesse de Gandhi qui affirmait : « « Il y a beaucoup de causes pour lesquelles je suis prêt à mourir, mais aucune pour laquelle je suis prêt à tuer ». L’assasin de Gandhi appartient à un parti d’extrême droite.

En Inde le G20. Un coup de pub pour une future élection

Le G20 ce n’est pas seulement la dernière réunion du 8 et 9 septembre en Inde c’est  aussi et surtout les réunions préparatoires  A la réunion  du 23 février  des ministres de l’économie  Une annotation y précise que seules la Chine et la Russie n’ont pas approuvées deux paragraphes à propos de l’Ukraine. L’année dernière déjà, lors des trois réunions du G20 Finances, aucun communiqué commun n’avait là non plus été rédigé. Il en est de même dans la réunion de juillet sur l’énergie pas d’accord sur les changements climatiques.

Carole Dieterich décrit les conditions du déroulement du G20 et les attendus de la part du premier ministre Modi :

«Le premier ministre indien profite du sommet de New Delhi pour faire sa promotion avant les élections de 2024. Même le logo du G20, inspiré du lotus, la fleur sacrée de l’hindouisme, qui est le symbole du Bharatiya Janata Party (BJP) (…)   Le premier ministre indien a multiplié les déplacements à l’étranger    Partout, il a été accueilli en majesté, malgré sa dérive autoritaire, malgré les atteintes de son régime aux libertés civiles et politiques, et les violences à l’encontre des minorités religieuses et des dalits, les anciens intouchables. Cette frénésie diplomatique n’est pas dénuée d’arrière-pensées politiques. Il a fait le pari de l’international pour conquérir un troisième mandat en 2024 ». (7)

« Le message que le gouvernement veut envoyer est que l’Inde est arrivée sur la scène mondiale .L’Inde étant l’un des pôles économiques les plus brillants au monde, elle estime également qu’elle a le poids et les moyens d’y parvenir. Mais tenter de devenir un pont potentiel entre le monde développé et le monde en développement ne sera pas facile pour le gouvernement de Delhi, qui reste dans une position géopolitique délicate. Ensuite, il y a des questions autour des droits de l’homme. Les partis d’opposition et les militants affirment qu’il y a eu une recrudescence des crimes haineux contre les musulmans   depuis 2014, lorsque M. Modi est arrivé au pouvoir ».  (7)

« Pékin  écrit Zoya Maaten s’irrite de l’appartenance de l’Inde au Quad, un partenariat de sécurité avec l’Australie, le Japon et les Etats-Unis que la Chine considère comme un effort pour contrer son influence. La Chine a également un différend frontalier de longue date avec l’Inde. Un affrontement meurtrier dans l’Himalaya en 2020 avait déclenché une grave crise diplomatique entre les deux pays. L’Inde organise cette semaine des exercices militaires près de la frontière chinoise, qui se poursuivront pendant le sommet. (…) L’absence du président chinois devrait peser sur les efforts déployés par Washington pour que le G20 reste le principal forum de coopération économique mondiale. Le Premier ministre indien présente son pays comme le leader autoproclamé du « Sud global ».  (8)

Déclaration du G20  Rien de nouveau sous le soleil

C’est un coup d’épée dans l’eau l’aspect économique a été évacué le seul résultat tangible est l’admission de l’Afrique au G20. Au chapitre du changement climatique, le G20 échoue à appeler à la sortie des énergies fossiles. Ils ont appelé à accélérer les efforts vers la réduction de la production d’électricité à partir de charbon non accompagnée de dispositifs de captage ou de stockage de carbone. Cela exclut de facto le gaz et le pétrole. C’est un terrible message envoyé au monde, en particulier aux pays les plus pauvres et les plus vulnérables, qui souffrent le plus du changement climatique, a déploré Friederike Roder, vice-présidente de l’ONG Global Citizen. Le G20 poursuivra et encouragera les efforts visant à tripler les capacités en matière d’énergies renouvelables :

« Nous nous engageons à accélérer d’urgence nos actions pour faire face aux crises et aux défis environnementaux, y compris le changement climatique »  (9)

« En juillet, les ministres de l’Energie du G20 n’ont   pas réussi à se mettre d’accord sur une feuille de route visant à réduire l’utilisation des énergies fossiles.   l’Inde et la Chine  affirment que les pays occidentaux, qui ont commencé à polluer pendant leur Révolution industrielle il y a deux siècles, doivent assumer une responsabilité historique beaucoup plus grande dans la crise climatique ». (9)

Tout a été fait pour diaboliser la Russie en vain. :

« Le sommet du G20 a démontré le manque de consensus mondial en faveur de Kiev dans son conflit avec Moscou, écrit le Financial Times. La déclaration finale du sommet du G20  a été « un coup dur » pour les pays occidentaux en raison de l’absence de consensus quant à la situation en Ukraine.» (10)

L’Inde à l’étroit dans les BRICS : l’ambition d’une place au Conseil de sécurité

Un observateur impartial ne peut pas ne pas noter le comportement ambivalent de l’Inde, qui continue à côtoyer l’ancien monde de l’Occident au point d’en épouser sa stratégie qui consiste à affaiblir la Chine et la Russie mais dans le « même temps » faire partie des BRICS de l’OCS pour en tirer un bénéfice économique . Cette position irrite les autres membres des BRICS .Dans une  contribution récente  M. K. Bhadrakumar  décrit les acrobaties de la diplomatie indienne :

« Les diplomates indiens de haut niveau avaient compris depuis longtemps déjà qu’un événement conçu dans le monde d’hier, avant que la nouvelle guerre froide n’éclate, n’aurait pas la même ampleur et la même signification aujourd’hui. (…) Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre que le point commun des décisions prises à Moscou et à Pékin est que leurs dirigeants ne sont pas du tout intéressés par une quelconque interaction avec le président américain Joe Biden,  (…) » (11)

On comprend pourquoi. L’Inde semble être le cheval de Troie du camp occidental pour dévitaliser inexorablement la philosophie des BRICS et à terme sa disparition pour n’avoir en fait qu’un seul groupe un G21 avec l’essentiel des pays qui comptent. On remarquera que c’est à peu près la même position adoptée par l’Arabie Saoudite  M. K. Bhadrakumar  écrit :

« L’Inde est devenue une lueur d’espoir pour les médias occidentaux pendant un court laps de temps à l’approche du sommet des BRICS à Johannesburg ; un dissident potentiel qui pourrait faire dérailler l’accélération du processus de “dédollarisation” du groupe.  Ces dernières années ont été marquées par un renforcement constant du partenariat Russie-Chine, qui a atteint un caractère “sans limites“, contrairement au calcul occidental selon lequel les contradictions historiques entre les deux géants voisins excluaient virtuellement une telle possibilité. En réalité, le partenariat Russie-Chine se profile comme quelque chose de plus grand qu’une alliance formelle dans sa tolérance sans faille de la poursuite optimale des intérêts nationaux de chaque protagoniste tout en soutenant simultanément les intérêts fondamentaux des deux parties. (12)

Il vient que : « tout format dans lequel la Russie et la Chine jouent un rôle de premier plan, tel que les BRICS, est voué à être dans le collimateur des États-Unis.  Il a souligné que le groupe était hétérogène et n’avait pas de ligne politique claire, “à l’exception du désir de changer le système financier et de gestion mondial actuel, en le rendant plus ouvert, plus diversifié et moins restrictif“. Le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a révélé aux médias qu’à huis clos, le  Sommet de Johannesburg avait donné lieu à “une discussion assez animée” mais qu’il était parvenu à un consensus sur les “critères et procédures” de l’expansion des BRICS (…)   L’auteur poursuit  en décrivant la ligne de crête de l’Inde avec un grand écart :

« On ne peut guère parler d’une orientation anti-occidentale – à l’exception de la Russie et maintenant, peut-être, de l’Iran, aucun des participants actuels et probablement futurs des [BRICS] ne souhaite ouvertement s’opposer à l’Occident.  ”C’est la raison pour laquelle l’Inde, qui protège soigneusement sa ligne “multi-alignement” – c’est-à-dire la coopération avec tout le monde – est également satisfaite d’un BRICS large et hétérogène. Delhi est moins intéressé par le renforcement des sentiments antagonistes au sein de la communauté des BRICS ». (12)

K. Bhadrakumar explique la position de l’Inde qui ne souhaite pas déclarer la guerre au dollar d’autant que cela risque de renforcer la Chine  :

« Fondamentalement, il s’agit aujourd’hui de s’attaquer au phénomène du pétrodollar, pilier du système bancaire occidental (…) En même temps, l’expansion des BRICS est perçue en Occident comme une victoire politique pour la Russie et la Chine    L’Inde se retrouvera dans un cul-de-sac en se dissociant de la question des monnaies locales, des instruments de paiement et des plateformes, simplement parce que la Chine pourrait être bénéficiaire d’un nouveau système commercial   L’Inde risque de s’aliéner les pays du Sud, qui sont les alliés naturels de la Chine, en tournant le dos à l’agenda central des BRICS, à savoir un ordre mondial multipolaire.» (12)

Bruno Philip rappelle l’historique de l’Inde et la fierté actuelle au vue de son développement : « Leader des pays non alignés dans les années 1950, New Dehli profite du regain des tensions internationales, en Europe comme dans l’Indo-Pacifique, pour affirmer un rôle de pivot aux alliances multiples, que renforce son poids démographique et économique.

« L’Inde est plus grande que le monde », fait dire Jorge Luis Borges  Car, si l’Inde est peut-être « plus grande que le monde », au sens où, de par sa taille, sa diversité religieuse, linguistique, culturelle et ethnique, elle représente un univers en soi qui tend à refléter le reste de l’univers. En 2022, la cinquième économie mondiale, supplantant l’ancien colonisateur britannique. « Nous laissons derrière nous ceux qui nous ont dirigés pendant deux cent cinquante ans », s’est réjoui, sarcastique, le premier ministre, Narendra Modi » (13).

Cette position ambivalente est elle tenable pour l’avenir des BRICS ?

Les signes d’un tropisme de l’Inde vers l’Occident deviennent visibles. Rine ne distinge a stratégie de l’Inde de celle des Etats Unis quand il s’agit de contrer la Chine. :

« L’Inde cherche à développer des liens plus étroits avec les pays occidentaux, et notamment avec les membres du Quad, alliance qui regroupe les États-Unis, le Japon et l’Australie et qui vise à contrer le poids de la Chine dans la région Asie-Pacifique. (…)  New Delhi ne veut pas rompre ses liens avec Moscou, que Narendra Modi estime essentiels pour contrecarrer le positionnement toujours plus agressif de la Chine ». (14)

Changement de cap ! Modi gagne son pari  :

« Washington a annoncé vendredi 8 septembre avoir trouvé avec New Delhi un accord pour résoudre le dernier conflit commercial entre les deux pays. Après une nouvelle rencontre   à la veille du sommet du G20 à New Delhi, Narendra Modi et Joe Biden ont vanté le « partenariat solide et durable » entre leurs deux pays. Le premier ministre indien s’est dit, dans le communiqué commun, « impatient » de recevoir à nouveau le président américain l’an prochain pour une réunion du Quad. Ce format diplomatique cher à la Maison Blanche, en pleine offensive en Asie pour tenir tête à la Chine, rassemble l’Inde, les Etats-Unis, l’Australie et le Japon autour de questions de sécurité. Les deux dirigeants ont estimé  que le sommet du G20 allait faire avancer les objectifs communs en  réformant profondément les banques de développement multilatérales». (15)

 Conclusion

Stéphane Aubouard a listé plusieurs citères qui risques de fracturer les BRICS avec un objectif  affaiblir la Chine  avec  laquelle  l’Inde est en conflit frontalier. :

« Avant même, écrit il, leur élargissement à six pays supplémentaires, les BRICS étaient loin d’être une mécanique bien huilée. Une guerre commerciale sans merci sévit depuis près de cinq ans entre la Chine et les États-Unis. Washington essaie de miser sur un cheval de Troie régional : l’Inde de Narendra Modi. Pour nourrir la bête, le rapprochement récent de Dehli et du Quad,   n’est pas innocent. Ce groupe a clairement été créé pour contrecarrer l’influence militaire et commerciale chinoise dans la zone Asie-Pacifique. Dans le même temps, l’Europe commence elle aussi à vouloir se départir de l’empire du Milieu. Notamment dans les secteurs de l’informatique et des biens industriels, ainsi que dans le domaine pharmaceutique, marchés clés pour la coopération avec l’Inde » (16).

En définitive, Il y a fort à parier que L’Inde serait prête à quitter les BRICS si elle arrive à décrocher une place au Conseil de Sécurité. L’Inde a les compétences et la politique de Modi au-delà de son ambition est de faire rentrer l’Inde dans la cour des Grands . L‘Occident  mise  sur l’Inde pour garder le leadership  Il est à prévoir que les stratèges des trois membres occidentaux du Conseil de Sécurité penseront à proposer l’admission de l’Inde au Conseil de Sécurité !  Nous verrons s’il ya un veto de ses partenaires du  BRICS ! On l’aura compris. C’est le plus sûr  moyen de fracturer les BRICS puisque l’Inde est invité au G7 au G20 et surtout à l’alliance Aukus et Quad mal vu par la Chine.

S’agissant de l’Algérie, peut être que son ajournement au sein des BRICS est un mal pour un bien. L’Algérie devrait continuer  à développer une coopération winn winn avec tout les partenaires de l’Est et de l’Ouest  . C’est le plus sûr moyen de ne pas être prisonnière de ces choix car la situation mondiale est loin d’être limpide, L’Occident est décidé à garder le magister du monde et les BRICS curieusement sont amoindris, car l’Arabie Saoudite et les Emirats « font comme l’Inde », ils ont deux fers au feu… et dépendent des Etats Unis pour leur armement. Il sera difficile de parler de dédollarisation cheval de  Troie de la Chine et de la Russie, mais pas de l’Inde  Wait and see !!!

Professeur émérite Chems Eddine Chitour

Ecole Polytechnique Alger

 

Notes :

1.https://www.france24.com/fr/asie-pacifique/20230908-l-inde-en-chiffres-les-donn%C3%A9es-cl%C3%A9s-d-une-nouvelle-superpuissance

2.Rémy Herrera  Marché et organisations 2014/1 (N° 20), pages 161 à 181 https://www.cairn.info/revue-marche-et-organisations-2014-1-page-161.htm

3.Https://www.lesoirdalgerie.com/actualites/l-inde-lance-sa-prochaine-mission-spatiale-104590  02-09-2023,  

4.Michel Cabirol  https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/narendra-modi-promoteur-du-make-in-india-sur-la-lune-973969.html 26 Août 2023,  

5. Capucine Canonne https://lepetitjournal.com/chennai/comprendre-inde/personnalites-nees-en-inde-connues-monde-298371  9 août 2021 

6.https://www.courrierinternational.com/article/la-lettre-de-l-educ-en-inde-le-pouvoir-nationaliste-censure-et-reecrit-les-manuels-scolaires  14 juin 2023 

7. Carole Dieterich  et https://www.lemonde.fr/international/article/2023/09/08/en-inde-le-g20-outil-de-propagande-de-narendra-modi_6188498_3210.html

8.Zoya Mateen  https://www.bbc.com/afrique/articles/cy6l4wz07jgo  7 septembre 2023

9.https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2009110/declaration-sommet-g20-russie-ukraine9 09 23

10.https://fr.sputniknews.africa/20230909/loccident-a-subi-un-coup-dur-au-sommet-du-g20-en-inde-selon-ft-1061996640.html?

11. M. K. Bhadrakumar  https://www.mondialisation.ca/g20-la-derniere-valse-dun-monde-dechire/5681000?doing_wp_cron=1693902331.5093529224395751953125 04 09 2023

12.  M. K. Bhadrakumar  https://www.mondialisation.ca/linde-le-voyageur-reticent-des-brics/5680876?doing_wp_cron=1693383783.0725610256195068359375 Indian Punchline 28 août 2023

13.Bruno Philip  https://www.lemonde.fr/international/article/2023/01/20/l-inde-acteur-cle-dans-le-grand-desordre-du-monde_6158685_3210.html

14.https://www.rfi.fr/fr/asie-pacifique/20220524-l-ordre-international-au-menu-du-quad-l-ombre-de-la-chine-a-plan%C3%A9-sur-la-r%C3%A9union-de-tokyo

15.https://www.lemonde.fr/international/article/2023/09/08/les-etats-unis-et-l-inde-ont-trouve-un-accord-mettant-fin-a-leur-dernier-conflit-commercial-sur-des-produits-agricoles-a-annonce-washington_6188501_3210.html

16. Stéphane Aubouard  https://www.marianne.net/monde/argent-religion-conquete-de-lespace-les-conflits-qui-risquent-de-fracturer-les-brics-en-5-duels  02/09/2023   

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Cet article a été publié initialement le 16 juillet 2018

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Dans les deux premières parties du présent article, j’ai estimé qu’environ 2,4 millions de personnes ont été tuées à la suite de l’invasion de l’Irak par les États-Unis, tandis qu’environ 1,2 million de personnes ont été tuées en Afghanistan et au Pakistan à la suite de la guerre menée par les États-Unis en Afghanistan. Dans la troisième et dernière partie de ce compte rendu, j’estimerai le nombre de personnes tuées à la suite des interventions de l’armée américaine et de la CIA en Libye, en Syrie, en Somalie et au Yémen.

Parmi les pays que les États-Unis ont attaqués et déstabilisés depuis 2001, seul l’Irak a fait l’objet d’études exhaustives de mortalité « active » qui peuvent révéler des décès par ailleurs non déclarés. Une étude de mortalité « active »est une étude qui interroge « activement » les ménages pour trouver des décès qui n’ont pas été signalés auparavant par des bulletins d’information ou d’autres sources publiées.

Ces études sont souvent menées par des personnes qui travaillent dans le domaine de la santé publique, comme Les Roberts à l’Université Columbia, Gilbert Burnham à Johns Hopkins et Riyadh Lafta à l’Université Mustansiriya de Bagdad, coauteur de l’étude de 2006 du Lancet sur la mortalité due à la guerre en Irak. En présentant leurs études en Irak et leurs résultats, ils ont souligné que leurs équipes d’enquêteurs irakiens étaient indépendantes du gouvernement d’occupation et que c’était un facteur important pour l’objectivité de leurs études et la volonté des Irakiens de parler honnêtement avec eux.

Des études exhaustives sur la mortalité dans d’autres pays déchirés par la guerre (comme l’Angola, la Bosnie, la République démocratique du Congo, le Guatemala, l’Irak, le Kosovo, le Rwanda, le Soudan et l’Ouganda) ont révélé un nombre total de décès de 5 à 20 fois supérieur à celui révélé précédemment par des rapports « passifs » basés sur des bulletins d’actualités, des dossiers d’hôpitaux et/ou des enquêtes sur les droits de l’homme.

En l’absence de telles études complètes en Afghanistan, au Pakistan, en Libye, en Syrie, en Somalie et au Yémen, j’ai évalué les rapports passifs sur les décès dus à la guerre et essayé d’évaluer la proportion de morts réelles que ces rapports passifs sont susceptibles d’avoir compté selon les méthodes qu’ils ont utilisées, sur la base des rapports entre les morts réels et les morts passivement déclarées, trouvés dans d’autres zones de guerre.

J’ai seulement estimé les morts violentes. Aucune de mes estimations n’inclut les décès dus aux effets indirects de ces guerres, tels que la destruction des hôpitaux et des systèmes de santé, la propagation de maladies par ailleurs évitables et les effets de la malnutrition et de la pollution de l’environnement, qui ont également été considérables dans tous ces pays.

Pour l’Irak, mon estimation finale d’environ 2,4 millions de personnes tuées était fondée sur l’acceptation des estimations de l’étude 2006 du Lancet et de l’enquête 2007 de l’Opinion Research Business (ORB), qui étaient conformes les unes aux autres, puis sur l’application du même rapport entre les décès réels et les décès déclarés passivement (11,5:1) entre l’étude du Lancet et de l’Iraq Body Count (IBC) [projet recensant les morts civiles dues à la guerre d’Irak. Il entretient une base de données où figurent toutes les morts rapportées par au moins deux sources journalistiques, NdT] en 2006 et le comptage de l’IBC pour les années depuis 2007.

Pour l’Afghanistan, j’ai estimé qu’environ 875 000 Afghans ont été tués. J’ai expliqué que les rapports annuels sur les victimes civiles de la Mission d’Assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) sont fondés uniquement sur les enquêtes menées par la Commission indépendante des droits de l’homme en Afghanistan (CAIDP), et qu’ils excluent sciemment un grand nombre de rapports sur les décès de civils pour lesquels la CAIDP n’a pas encore fait d’enquête ou pour lesquels elle n’a pas terminé ses enquêtes. Les rapports de la MANUA ne font pas du tout état de la situation dans de nombreuses régions du pays où les talibans et d’autres forces de résistance afghanes sont actifs, et où se déroulent donc la plupart des frappes aériennes et des raids nocturnes des États-Unis.

J’ai conclu que les rapports de la MANUA sur les décès de civils en Afghanistan semblent aussi inadéquats que l’extrême sous-déclaration constatée à la fin de la guerre civile guatémaltèque, lorsque la Commission de vérification historique parrainée par l’ONU a révélé 20 fois plus de décès que ce qui avait été rapporté auparavant.

Pour le Pakistan, j’ai estimé qu’environ 325 000 personnes avaient été tuées. Ce chiffre est basé sur les estimations publiées des morts au combat et sur l’application d’une moyenne des ratios trouvés lors des guerres précédentes (12,5:1) au nombre de morts civiles signalées par le South Asia Terrorism Portal (SATP) en Inde.

Estimation du nombre de décès en Libye, en Syrie, en Somalie et au Yémen

Dans la troisième et dernière partie de cet article, j’estimerai le nombre de morts causées par les guerres secrètes et les guerres par procuration en Libye, en Syrie, en Somalie et au Yémen.

Les officiers supérieurs de l’armée américaine ont salué la doctrine américaine de la guerre secrète et par procuration qui a trouvé son plein épanouissement sous l’administration Obama comme une approche « déguisée, silencieuse et sans médias » de la guerre, et ont retracé l’évolution de cette doctrine jusqu’aux guerres américaines en Amérique centrale dans les années 1980. Alors que le recrutement, l’entraînement, le commandement et le contrôle des escadrons de la mort en Irak ont été surnommés « l’option Salvador », la stratégie américaine en Libye, en Syrie, en Somalie et au Yémen a en fait suivi ce modèle de plus près encore.

Ces guerres ont été catastrophiques pour les populations de tous ces pays, mais l’approche « déguisée, silencieuse et sans médias » des États-Unis a connu un tel succès en termes de propagande que la plupart des Américains savent très peu de choses sur le rôle des États-Unis dans la violence et le chaos insolubles qui les ont engloutis.

La nature très médiatique des frappes de missiles illégales mais largement symboliques sur la Syrie le 14 avril 2018 contraste fortement avec la campagne de bombardement « déguisée, silencieuse et sans médias » menée par les États-Unis, qui a détruit Raqqa, Mossoul et plusieurs autres villes syriennes et irakiennes avec plus de 100 000 bombes et missiles depuis 2014.

Les habitants de Mossoul, Raqqa, Kobané, Syrte, Falloujah, Ramadi, Tawergha et Deir ez-Zor sont morts comme des arbres abattus dans une forêt où il n’y avait pas de reporters ou d’équipes de télévision occidentaux pour enregistrer leur massacre. Comme Harold Pinter l’a demandé dans son discours d’acceptation du prix Nobel en 2005,

« Ont-ils eu lieu ? Et sont-ils dans tous les cas imputables à la politique étrangère des États-Unis ? La réponse est oui, ils ont eu lieu, et ils sont dans tous les cas attribuables à la politique étrangère américaine. Mais vous ne le sauriez pas. Ça n’est jamais arrivé. Il ne s’est jamais rien passé. Même quand ça arrivait, ça n’arrivait pas. Ça n’avait pas d’importance. Ça n’avait aucun intérêt. »

Pour plus de détails sur le rôle crucial que les États-Unis ont joué dans chacune de ces guerres, veuillez lire mon article Giving War Too Many Chances, publié en janvier 2018.

Libye

La seule justification légale pour l’OTAN et ses alliés monarchistes arabes pour avoir largué au moins 7 700 bombes et missiles sur la Libye et l’avoir envahie avec des forces d’opérations spéciales à partir de février 2011 était la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui autorisait « toutes les mesures nécessaires » dans le but strictement défini de protéger les civils en Libye.

Mais la guerre a au contraire tué beaucoup plus de civils que n’importe quelle estimation du nombre de personnes tuées lors de la rébellion initiale en février et mars 2011, qui allait de 1 000 (une estimation de l’ONU) à 6 000 (selon la Ligue libyenne des droits de l’homme). La guerre a donc clairement échoué dans son objectif déclaré et autorisé de protéger les civils, même si elle a atteint un objectif différent et non autorisé : le renversement illégal du gouvernement libyen.

La résolution 1973 du Conseil de Sécurité interdisait expressément « une force d’occupation étrangère de quelque forme que ce soit sur une partie quelconque du territoire libyen ». Mais l’OTAN et ses alliés ont lancé une invasion secrète de la Libye par des milliers de soldats qataris et des forces d’opérations spéciales occidentales, qui ont planifié l’avancée des rebelles à travers le pays, appelé à des frappes aériennes contre les forces gouvernementales et dirigé l’assaut final contre le quartier général militaire de Bab al-Aziziya à Tripoli.

Le chef d’état-major du Qatari, le général de division Hamad bin Ali al-Atiya, a fièrement déclaré,

« Nous étions avec eux et le nombre de Qataris sur le terrain se chiffrait par centaines dans chaque région. La formation et les communications étaient entre les mains du Qatar. Le Qatar… a supervisé les plans des rebelles parce qu’il s’agissait de civils et qu’ils n’avaient pas assez d’expérience militaire. Nous avons servi de lien entre les rebelles et les forces de l’OTAN. »

Selon des informations crédibles, un officier de sécurité français aurait même livré le coup de grâce qui a tué le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, après qu’il a été capturé, torturé et sodomisé avec un couteau par les « rebelles de l’OTAN ».

Une enquête de la commission parlementaire des affaires étrangères au Royaume-Uni en 2016 a conclu qu’une « intervention limitée pour protéger les civils s’est transformée en une politique opportuniste de changement de régime par des moyens militaires », entraînant « l’effondrement politique et économique, les affrontements inter milices et inter-tribaux, les crises humanitaires et migratoires, les violations généralisées des droits de l’homme, la dissémination des armes du régime Kadhafi dans la région et la croissance de l’État islamique en Afrique du Nord ».

Rapports passifs sur les décès de civils en Libye

Une fois le gouvernement libyen renversé, les journalistes ont tenté de s’informer sur le sujet sensible de la mort de civils, si crucial pour les justifications juridiques et politiques de la guerre. Mais le National Transitional Council (NTC), le nouveau gouvernement instable formé par des exilés et des rebelles soutenus par l’Occident, a cessé de publier des estimations publiques des victimes et a ordonné au personnel hospitalier de ne pas divulguer des informations aux journalistes.

Un chef rebelle a estimé en août 2011 que 50 000 Libyens avaient été tués. Puis, le 8 septembre 2011, Naji Barakat, le nouveau ministre de la santé du NTC, a publié une déclaration selon laquelle 30 000 personnes avaient été tuées et 4 000 autres étaient portées disparues, d’après une enquête menée auprès des hôpitaux, des responsables locaux et des commandants rebelles dans la majorité du pays que le NTC contrôlait alors. Il a dit qu’il faudrait plusieurs semaines de plus pour terminer le recensement, de sorte qu’il s’attendait à ce que le chiffre final soit plus élevé.

La déclaration de Barakat ne comportait pas de dénombrement distinct des combattants et des civils. Mais il a déclaré qu’environ la moitié des 30 000 morts signalés étaient des troupes loyales au gouvernement, dont 9 000 membres de la Brigade Khamis, dirigée par Khamis, le fils de Khadafi. Barakat a demandé au public de signaler les décès dans leur famille et les détails sur les personnes disparues lorsqu’ils sont venus à la mosquée pour prier ce vendredi. L’estimation du NTC de 30 000 personnes tuées semblait se composer principalement de combattants des deux côtés.

L’enquête la plus complète sur les morts de guerre depuis la fin de la guerre de 2011 en Libye est une « étude épidémiologique communautaire » intitulée « Conflit armé libyen 2011 : Mortalité, blessures et déplacements de population ». Elle a été rédigée par trois professeurs de médecine de Tripoli et publiée dans le Journal africain de médecine d’urgence en 2015.

Les auteurs ont pris les données sur les morts, les blessés et les déplacements de guerre recueillies par le ministère du Logement et de la planification, et ont envoyé des équipes pour mener des entretiens en face à face avec un membre de chaque famille afin de vérifier combien de membres de leur ménage avaient été tués, blessés ou déplacés. Ils n’ont pas essayé de séparer le meurtre de civils de la mort des combattants.

Ils n’ont pas non plus essayé d’estimer statistiquement les décès non déclarés précédemment par le biais de la méthode de « l’enquête par sondage en grappes »de l’étude du Lancet en Irak. Mais l’étude sur le conflit armé libyen est le bilan le plus complet des décès confirmés pendant la guerre en Libye jusqu’en février 2012, et elle a confirmé la mort d’au moins 21 490 personnes.

En 2014, le chaos et les combats entre factions en Libye se sont transformés en ce que Wikipédia appelle aujourd’hui une deuxième guerre civile libyenne. Un groupe appelé Libya Body Count (LBC) a commencé à comptabiliser les morts violentes en Libye, sur la base de rapports des médias, sur le modèle de l’Iraq Body Count (IBC). Mais le LBC ne l’a fait que pendant trois ans, de janvier 2014 à décembre 2016. Il a compté 2 825 décès en 2014, 1 523 en 2015 et 1 523 en 2016. (Le site Web du LBC indique que ce n’est qu’une coïncidence si le nombre est identique en 2015 et 2016).

Le projet ACLED (Armed Conflict Location and Event Data), basé au Royaume-Uni, a également permis de compter les morts violentes en Libye. L’ACLED a compté 4 062 décès en 2014-16, contre 5 871 par le LBC Pour les périodes restantes entre mars 2012 et mars 2018 que LBC n’a pas couvertes, l’ACLED a compté 1 874 décès.

Si le LBC avait couvert l’ensemble de la période depuis mars 2012 et avait trouvé le même nombre proportionnellement plus élevé qu’ACLED en 2014-16, il aurait compté 8 580 personnes tuées.

Estimation du nombre de personnes réellement tuées en Libye

En combinant les chiffres de l’étude sur le conflit armé libyen de 2011 et nos projections combinées du nombre de morts du LBC et de l’ACLED, on obtient un total de 30 070 décès signalés passivement depuis février 2011.

L’étude du Lybian Armed Conflict (LAC) était basée sur des données officielles dans un pays qui n’avait pas eu de gouvernement stable et unifié depuis environ 4 ans, tandis que Libya Body Count était un effort naissant pour imiter l’Iraq Body Count qui essayait de jeter un filet plus large en ne s’appuyant pas uniquement sur des sources d’information en anglais.

En Irak, le ratio entre l’étude de 2006 du Lancet et celle de l’Iraq Body Count était plus élevé parce que l’IBC ne comptait que des civils, alors que l’étude du Lancet comptait des combattants irakiens ainsi que des civils. Contrairement à l’Iraq Body Count, nos deux principales sources passives en Libye comptaient à la fois les civils et les combattants. D’après les descriptions d’une ligne de chaque incident dans la base de données du Libya Body Count, le total de LBC semble inclure environ une moitié de combattants et une moitié de civils.

Les pertes militaires sont généralement comptées avec plus de précision que les pertes civiles, et les forces militaires ont intérêt à évaluer avec exactitude les pertes ennemies ainsi qu’à identifier les leurs. Le contraire est vrai pour les victimes civiles, qui sont presque toujours la preuve de crimes de guerre que les forces qui les ont tuées ont tout intérêt à supprimer.

Ainsi, en Afghanistan et au Pakistan, j’ai traité séparément les combattants et les civils, en appliquant les rapports typiques entre les rapports passifs et les études de mortalité aux civils uniquement, tout en acceptant les décès des combattants tels qu’ils ont été signalés passivement.

Mais les forces qui combattent en Libye ne sont pas une armée nationale dotée d’une chaîne de commandement et d’une structure organisationnelle strictes qui permettent de rendre compte avec précision des pertes militaires dans d’autres pays et conflits, de sorte que les décès de civils et de combattants semblent être largement sous-estimés par mes deux principales sources, l’étude du Libya Armed Conflict et celle du Libya Body Count. En fait, les estimations du National Transitional Council (NTC) d’août et septembre 2011 de 30 000 morts étaient déjà beaucoup plus élevées que le nombre de morts de guerre dans l’étude du Lybian Armed Conflict.

Lorsque l’étude de 2006 du Lancet sur la mortalité en Irak a été publiée, elle a révélé 14 fois le nombre de décès figurant sur la liste de décès de civils de l’Iraq Body Count. Mais l’IBC a découvert plus tard d’autres décès de cette période, ce qui a réduit le rapport entre l’estimation de l’étude du Lancet et le compte révisé de l’IBC à 11,5:1.

Les totaux combinés de l’étude Libya Armed Conflict 2011 et Libya Body Count semblent représenter une plus grande proportion du nombre total de morts violentes que le nombre de morts en Irak, principalement parce que le LAC et le LBC ont compté les combattants ainsi que les civils, et parce que Libya Body Count a inclus les décès signalés dans les sources de nouvelles en arabe, alors que l’Iraq Body Count s’appuie presque entièrement sur les sources de nouvelles en anglais et exige généralement « un minimum de deux sources de données indépendantes »avant d’enregistrer chaque décès.

Dans d’autres conflits, les rapports passifs n’ont jamais réussi à compter plus d’un cinquième des décès découverts par des études épidémiologiques complètes et « actives ». Compte tenu de tous ces facteurs, le nombre réel de personnes tuées en Libye semble se situer entre cinq et douze fois le nombre compté par l’étude Libya Armed Conflict 2011, Libya Body Count et ACLED [Armed Conflict Location and Event Data Project, NdT].

J’estime donc qu’environ 250 000 Libyens ont été tués dans la guerre, la violence et le chaos que les États-Unis et leurs alliés ont déclenché en Libye en février 2011, et qui se poursuit encore aujourd’hui. Si l’on prend les ratios 5:1 et 12:1 par rapport aux décès comptés passivement comme limites extérieures, le nombre minimum de personnes qui ont été tuées serait de 150 000 et le maximum serait de 360 000.

Syrie

Le rôle « déguisé, discret et sans médias » des États-Unis en Syrie a commencé fin 2011 avec une opération de la CIA pour faire passer en Syrie des combattants étrangers et des armes à travers la Turquie et la Jordanie, travaillant avec le Qatar et l’Arabie saoudite pour militariser les troubles qui ont commencé avec les protestations pacifiques du printemps arabe contre le gouvernement baasiste syrien.

Les groupes politiques syriens, pour la plupart de gauche et démocratiques, qui coordonnaient les manifestations non-violentes en Syrie en 2011, se sont fortement opposés à ces efforts étrangers pour déclencher une guerre civile, et ont publié des déclarations fortes contre la violence, le sectarisme et l’intervention étrangère.

Mais même si un sondage d’opinion parrainé par le Qatar en décembre 2011 a révélé que 55 % des Syriens soutenaient leur gouvernement, les États-Unis et leurs alliés étaient déterminés à adapter leur modèle de changement de régime libyen à la Syrie, sachant très bien, dès le départ, que cette guerre serait beaucoup plus sanglante et plus destructrice.

La CIA et ses partenaires monarchistes arabes ont finalement acheminé des milliers de tonnes d’armes et des milliers de jihadistes étrangers liés à Al-Qaïda en Syrie. Les armes sont venues d’abord de Libye, puis de Croatie et des Balkans. Elles comprenaient des obusiers, des lanceurs de missiles et d’autres armes lourdes, des fusils de précision, des grenades propulsées par fusée, des mortiers et des armes légères, et les États-Unis ont fini par fournir directement de puissants missiles antichars.

Pendant ce temps, au lieu de coopérer avec les efforts de Kofi Annan soutenus par l’ONU pour ramener la paix en Syrie en 2012, les États-Unis et leurs alliés ont organisé trois conférences des « Amis de la Syrie », où ils ont poursuivi leur propre « Plan B », promettant un soutien toujours plus grandissant aux rebelles de plus en plus dominés par Al-Qaïda. Kofi Annan a quitté son rôle ingrat avec dégoût après que la secrétaire d’État Clinton et ses alliés britanniques, français et saoudiens ont cyniquement sapé son plan de paix.

Le reste, comme on dit, c’est de l’histoire, une histoire de violence et de chaos sans cesse grandissant qui a entraîné les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, la Russie, l’Iran et tous les voisins de la Syrie dans un tourbillon sanglant. Comme l’a fait remarquer Phyllis Bennis de l’Institute for Policy Studies, ces puissances extérieures ont toutes été prêtes à se battre pour la Syrie « jusqu’au dernier Syrien ».

La campagne de bombardements que le président Obama a lancée contre l’État islamique en 2014 est la campagne de bombardements la plus intense depuis la guerre des États-Unis au Vietnam, avec plus de 100 000 bombes et missiles largués sur la Syrie et l’Irak. Patrick Cockburn, le correspondant chevronné au Moyen-Orient du journal britannique Independent, s’est récemment rendu à Raqqa, ancienne 6e ville de Syrie, et a écrit que « La destruction est totale ».

« Dans d’autres villes syriennes bombardées au point d’être oblitérées, il y a au moins un district qui a survécu intact », a écrit Cockburn. « C’est le cas même à Mossoul en Irak, bien qu’une grande partie ait été réduite en décombres. Mais à Raqqa, les dommages et la démoralisation sont omniprésents. Quand quelque chose fonctionne, comme un seul feu de circulation, le seul à le faire dans la ville, les gens expriment leur surprise. »

Estimation des morts violentes en Syrie

Toutes les estimations publiques du nombre de personnes tuées en Syrie que j’ai trouvées proviennent directement ou indirectement de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (SOHR), dirigé par Rami Abdulrahman, à Coventry, au Royaume-Uni. Son travail est financé en partie par l’Union européenne et en partie par le gouvernement du Royaume-Uni.

Wikipédia cite le Syrian Centre for Policy Research comme source séparée avec une estimation de mortalité plus élevée, mais il s’agit en fait d’une projection à partir des chiffres du SOHR. Les estimations plus basses de l’ONU semblent également reposer principalement sur les rapports du SOHR.

Le SOHR a été critiqué pour son point de vue ouvertement pro-opposition, ce qui a conduit certains à remettre en question l’objectivité de ses données. Il semble avoir sous-estimé le nombre de civils tués par les frappes aériennes américaines, mais cela pourrait aussi être dû à la difficulté et au danger de faire des reportages à partir d’un territoire tenu par l’EI, comme cela a également été le cas en Irak.

Une pancarte de protestation dans le quartier de Kafersousah à Damas, en Syrie, le 26 décembre 2012. (Crédit photo : Freedom House Flickr)

Le SOHR reconnaît que son dénombrement ne peut être une estimation totale de toutes les personnes tuées en Syrie. Dans son rapport le plus récent, en mars 2018, il a ajouté 100 000 à son décompte pour compenser la sous-déclaration, 45 000 autres pour tenir compte des prisonniers tués ou disparus sous la garde du gouvernement et 12 000 pour les personnes tuées ou disparues sous la garde de l’État islamique ou d’autres rebelles.

Abstraction faite de ces ajustements, le rapport du SOHR de mars 2018 fait état de la mort de 353 935 combattants et civils en Syrie. Ce total comprend 106 390 civils, 63 820 soldats syriens, 58 130 membres de milices pro-gouvernementales (dont 1 630 du Hezbollah et 7 686 autres étrangers), 63 360 membres de l’État islamique, Jabhat Fateh al-Sham (anciennement Jabhat al-Nosra) et autres djihadistes islamistes, 62 039 autres combattants antigouvernementaux et 196 corps non identifiés.

Si l’on répartit ce chiffre entre civils et combattants, cela représente 106 488 civils et 247 447 combattants tués (les 196 corps non identifiés étant divisés également), dont 63 820 soldats de l’armée syrienne.

Le dénombrement du SOHR n’est pas une enquête statistique complète comme l’étude de 2006 du Lancet en Irak. Mais indépendamment de son point de vue favorable aux rebelles, le SOHR semble être l’un des efforts les plus complets pour « compter passivement » les morts dans toutes les guerres récentes.

Comme les institutions militaires dans d’autres pays, l’armée syrienne conserve probablement des chiffres assez précis sur les pertes de ses propres troupes. En excluant les pertes militaires réelles, il serait sans précédent pour le SOHR d’avoir compté plus de 20 % des autres personnes tuées pendant la guerre civile en Syrie. Mais les rapports du SOHR pourraient bien être aussi précis que tous les efforts précédents pour compter les morts par des méthodes « passives ».

Si l’on prend les chiffres rapportés passivement par le SOHR pour les morts de guerre non militaires comme 20% du total réel des morts, cela signifierait que 1,45 million de civils et de combattants non militaires ont été tués. Après avoir ajouté à ce nombre les 64 000 soldats syriens tués, j’estime qu’environ 1,5 million de personnes ont été tuées en Syrie.

Si le SOHR a eu de meilleurs résultats que tous les efforts « passifs » précédents pour compter les morts dans une guerre, et a compté 25% ou 30% des personnes tuées, le nombre réel de personnes tuées pourrait être aussi bas que 1 million. S’il n’a pas eu d’aussi bons résultats qu’il n’y paraît, et que son compte est plus proche de ce qui a été typique dans d’autres conflits, alors jusqu’à 2 millions de personnes pourraient bien avoir été tuées.

Somalie

La plupart des Américains se souviennent de l’intervention américaine en Somalie qui a conduit à l’incident du « Black Hawk Down » [ou « bataille de Mogadiscio » (3-4 octobre 1993) ; cette bataille sera traumatisante pour l’opinion publique américaine, notamment à la suite de la diffusion d’images télévisées de cadavres de soldats américains traînés par des voitures dans les rues de la ville, NdT], et au retrait des troupes américaines en 1993. Mais la plupart des Américains ne se souviennent pas, ou n’ont peut-être jamais su, que les États-Unis ont fait une autre intervention « déguisée, silencieuse et sans médias » en Somalie en 2006, à l’appui d’une invasion militaire éthiopienne.

La Somalie commençait à se « tirer d’affaire » sous la gouvernance de l’Union des tribunaux islamiques (UTI), une union de tribunaux traditionnels locaux qui ont accepté de travailler ensemble pour gouverner le pays. L’UTI s’est alliée à un seigneur de guerre à Mogadiscio et a vaincu les autres seigneurs de guerre qui avaient dirigé des fiefs privés depuis l’effondrement du gouvernement central en 1991. Les gens qui connaissaient bien le pays ont salué l’UTI comme une évolution porteuse d’espoir pour la paix et la stabilité en Somalie.

Mais dans le contexte de sa « guerre contre le terrorisme », le gouvernement américain a identifié l’Union des tribunaux islamiques comme un ennemi et une cible pour une action militaire. Les États-Unis se sont alliés à l’Éthiopie, rival régional traditionnel de la Somalie (et pays majoritairement chrétien), et ont mené des frappes aériennes et des opérations spéciales pour soutenir une invasion éthiopienne de la Somalie afin de déloger l’UTI du pouvoir. Comme dans tous les autres pays où les États-Unis et leurs mandataires ont envahi le pays depuis 2001, cela a eu pour effet de plonger la Somalie dans la violence et le chaos qui persistent encore aujourd’hui.

Estimation du nombre de victimes en Somalie

Selon des sources passives, le nombre de morts violentes en Somalie depuis l’invasion éthiopienne soutenue par les États-Unis en 2006 s’élève à 20 171 (Uppsala Conflict Data Program (UCDP) – jusqu’en 2016) et 24 631 (Armed Conflict Location and Event Data Project (ACLED)). Mais une ONG locale primée, le Elman Peace and Human Rights Centre à Mogadiscio, qui n’a suivi les décès que pour 2007 et 2008, a compté 16 210 morts violentes au cours de ces deux années seulement, soit 4,7 fois le nombre compté par l’UCDP et 5,8 fois le décompte de l’ACLED pour ces deux années.

En Libye, Lybia Body Count n’a compté que 1,45 fois plus de morts que l’ACLED. En Somalie, Elman Peace a compté 5,8 fois plus que l’ACLED – la différence entre les deux était 4 fois plus grande. Cela suggère que le comptage d’Elman Peace était environ deux fois plus minutieux que celui du Lybia Body Count, alors que l’ACLED semble être environ à moitié moins efficace pour compter les morts de guerre en Somalie qu’en Libye.

L’UCDP a enregistré un nombre de décès plus élevé que l’ACLED de 2006 à 2012, tandis que l’ACLED a publié des chiffres plus élevés que l’UCDP depuis 2013. La moyenne de leurs deux dénombrements donne un total de 23 916 décès violents de juillet 2006 à 2017. Si Elman Peace avait continué à compter les morts de guerre et avait continué à trouver 5,25 fois (la moyenne de 4,7 et 5,8) fois le nombre trouvé par ces groupes de surveillance internationaux, il aurait déjà compté environ 125 000 morts violentes depuis l’invasion de l’Éthiopie soutenue par les États-Unis en juillet 2006.

Mais si Elman Peace a compté beaucoup plus de morts que l’UCDP ou l’ACLED, il ne s’agissait encore que d’un comptage « passif » des morts de guerre en Somalie. Pour estimer le nombre total de morts de guerre qui ont résulté de la décision des États-Unis de détruire le jeune gouvernement somalien de l’UTI, nous devons multiplier ces chiffres par un rapport qui se situe quelque part entre ceux trouvés dans d’autres conflits, entre 5:1 et 20:1.

L’application d’un ratio de 5:1 à ma projection de ce que le Projet Elman aurait pu compter à ce jour donne un total de 625 000 décès. L’application d’un ratio de 20:1 aux dénombrements beaucoup plus faibles de l’UCDP et de l’ACLED donnerait un chiffre inférieur de 480 000.

Il est très peu probable que le projet Elman ait compté plus de 20 % des décès réels dans toute la Somalie. D’autre part, l’UCDP et l’ACLED ne comptaient que les rapports de décès en Somalie à partir de leurs bases en Suède et au Royaume-Uni, sur la base de rapports publiés, de sorte qu’il est fort possible qu’ils aient compté moins de 5 % des décès réels.

Si le projet Elman n’a comptabilisé que 15 % du total des décès au lieu de 20 %, cela suggère que 830 000 personnes ont été tuées depuis 2006. Si les chiffres de l’UCDP et de l’ACLED ont compté plus de 5 % du total des décès, le total réel pourrait être inférieur à 480 000. Mais cela impliquerait que le Projet Elman ait recensé une proportion encore plus élevée de décès réels, ce qui serait sans précédent pour un tel projet.

J’estime donc que le nombre réel de personnes tuées en Somalie depuis 2006 doit se situer entre 500 000 et 850 000, avec très probablement environ 650 000 morts violentes.

Yémen

Les États-Unis font partie d’une coalition qui bombarde le Yémen depuis 2015 dans le but de restaurer le pouvoir de l’ancien président Abdrabbo Mansour Hadi. Hadi a été élu en 2012 après que les protestations du printemps arabe et les soulèvements armés ont forcé le dictateur précédent du Yémen, Ali Abdallah Saleh, soutenu par les États-Unis, à démissionner en novembre 2011.

Le mandat de Hadi était d’élaborer une nouvelle constitution et d’organiser une nouvelle élection dans un délai de deux ans. Il n’a rien fait de tout cela, de sorte que le puissant mouvement zaydite Houthi a envahi la capitale en septembre 2014, a placé Hadi en résidence surveillée et a exigé que lui et son gouvernement remplissent leur mandat et organisent une nouvelle élection.

Les Zaydites [ou Zaïdites, NdT] sont une secte chiite unique qui représente 45 % de la population du Yémen. Les imams zaydites ont gouverné la majeure partie du Yémen pendant plus de mille ans. Les Sunnites et les Zaydites vivent ensemble pacifiquement au Yémen depuis des siècles, les mariages mixtes sont courants et ils prient dans les mêmes mosquées.

Le dernier Imam Zaydite a été renversé lors d’une guerre civile dans les années 1960. Dans cette guerre, les Saoudiens ont soutenu les royalistes Zaydites, tandis que l’Égypte a envahi le Yémen pour soutenir les forces républicaines qui ont fini par former la République arabe du Yémen en 1970.

En 2014, Hadi a refusé de coopérer avec les Houthis et a démissionné en janvier 2015. Il s’est enfui à Aden, sa ville natale, puis en Arabie saoudite, qui a lancé une campagne de bombardements sauvage soutenue par les États-Unis et un blocus naval pour tenter de le restaurer au pouvoir.

Bien que l’Arabie saoudite mène la plupart des frappes aériennes, les États-Unis ont vendu la plupart des avions, bombes, missiles et autres armes qu’elle  utilise. Le Royaume-Uni est le deuxième fournisseur d’armes des Saoudiens. Sans le renseignement par satellite des États-Unis et le ravitaillement en vol, l’Arabie saoudite ne pourrait pas effectuer des frappes aériennes dans tout le Yémen comme elle le fait actuellement. Ainsi, le blocage des armes, du ravitaillement en vol et du soutien diplomatique américains pourraient être décisifs pour mettre fin à la guerre.

Estimation des victimes de la guerre au Yémen

Les estimations publiées des décès dus à la guerre au Yémen sont basées sur des enquêtes régulières menées dans les hôpitaux de ce pays par l’Organisation mondiale de la santé, souvent relayées par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (BCAH). Selon les estimations les plus récentes, à partir de décembre 2017, 9 245 personnes ont été tuées, dont 5 558 civils.

Mais le rapport du BCAH de décembre 2017 contenait une note selon laquelle « en raison du nombre élevé d’établissements de santé qui ne fonctionnent pas ou qui fonctionnent partiellement en raison du conflit, ces chiffres sont sous-déclarés et probablement plus élevés ».

Même lorsque les hôpitaux sont pleinement opérationnels, de nombreuses personnes tuées à la guerre ne se rendent jamais à l’hôpital. Plusieurs hôpitaux du Yémen ont été frappés par des frappes aériennes saoudiennes, il y a un blocus naval qui restreint les importations de médicaments, et les approvisionnements en électricité, eau, nourriture et carburant ont tous été affectés par les bombardements et le blocus. Ainsi, les synthèses de l’OMS sur les rapports de mortalité des hôpitaux sont susceptibles de ne représenter qu’une petite fraction du nombre réel de personnes tuées.

L’ACLED rapporte un chiffre légèrement inférieur à celui de l’OMS : 7 846 jusqu’à la fin de 2017. Mais contrairement à l’OMS, l’ACLED dispose de données à jour pour 2018 et fait état de 2 193 autres décès depuis janvier. Si l’OMS continue de déclarer 18 % de décès de plus que l’ACLED, le total de l’OMS jusqu’à présent serait de 11 833.

Même le MCAH et l’OMS reconnaissent une sous-déclaration importante des décès dus à la guerre au Yémen, et le rapport entre les rapports passifs de l’OMS et les décès réels semble se situer à l’extrémité supérieure de la fourchette observée dans d’autres guerres, qui varie entre 5:1 et 20:1. J’estime qu’environ 175 000 personnes ont été tuées – 15 fois le nombre rapporté par l’OMS et l’ACLED – avec un minimum de 120 000 et un maximum de 240 000.

Le véritable coût humain des guerres américaines

Au total, dans les trois parties de ce rapport, j’ai estimé que les guerres qui ont suivi les attentats du 11 septembre ont tué environ 6 millions de personnes. Peut-être que le nombre réel n’est que de 5 millions. Ou peut-être que c’est 7 millions. Mais je suis tout à fait certain qu’il s’agit de plusieurs millions.

Il ne s’agit pas seulement de centaines de milliers, comme le croient de nombreuses personnes par ailleurs bien informées, car les compilations de « reportages passifs » ne peuvent jamais représenter plus qu’une fraction du nombre réel de personnes tuées dans les pays qui vivent dans le genre de violence et de chaos que l’agression de notre pays leur a infligé depuis 2001.

Les rapports systématiques de l’Observatoire syrien des droits de l’homme ont certainement permis de saisir une fraction plus importante des décès réels que le petit nombre d’enquêtes terminées qui sont présentées de manière trompeuse comme des estimations de la mortalité par la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan. Mais tous deux ne représentent encore qu’une fraction du nombre total de décès.

Et le nombre réel de personnes tuées n’est certainement pas dans les dizaines de milliers, comme la plupart des gens aux États-Unis et au Royaume-Uni ont été amenés à le croire, selon les sondages d’opinion.

Nous avons besoin de toute urgence d’experts en santé publique pour mener des études exhaustives sur la mortalité dans tous les pays où les États-Unis ont sombré dans la guerre depuis 2001, afin que le monde puisse réagir de façon appropriée à l’ampleur réelle des morts et des destructions causées par ces guerres.

Comme Barbara Lee a prévenu ses collègues avant de voter de manière dissidente en 2001, nous sommes « devenus le mal que nous déplorons ». Mais ces guerres n’ont pas été accompagnées d’effrayants défilés militaires (pas encore) ou de discours sur la conquête du monde. Au lieu de cela, elles ont été politiquement justifiées grâce à une « guerre de l’information » pour diaboliser les ennemis et fabriquer des crises, puis elles ont été menées d’une manière « déguisée, silencieuse, libre de médias », pour cacher leur coût en sang humain au public américain et au monde entier.

Après 16 ans de guerre, environ 6 millions de morts violentes, 6 pays complètement détruits et beaucoup plus déstabilisés, il est urgent que le public américain reconnaisse le véritable coût humain des guerres de notre pays et la façon dont nous avons été manipulés et induits en erreur pour fermer les yeux – avant qu’ils ne continuent encore plus longtemps, détruisent davantage de pays, sapent davantage l’état de droit international et tuent des millions d’autres de nos semblables.

Comme l’a écrit Hannah Arendt dans Les origines du totalitarisme, « Nous ne pouvons plus nous permettre de prendre ce qui est bon dans le passé et de l’appeler simplement notre héritage, de rejeter le mauvais et de le considérer simplement comme un poids mort qui, par lui-même, s’enterrera dans l’oubli. Le courant souterrain de l’histoire occidentale a fini par remonter à la surface et a ravi la dignité de notre tradition. C’est la réalité dans laquelle nous vivons. »

Nicolas J.S. Davies 

 

Article original en anglais : How Many Millions Have Been Killed in America’s Post-9/11 Wars? Part 3: Libya, Syria, Somalia and Yemen, Consortium News, le 25 avril 2018

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr.

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Vingt-deux ans après le 11 septembre 2001

septembre 11th, 2023 by Dr. Paul Craig Roberts

Cet article a été publié initialement le 11 septembre 2019.

*

J’aimerais que les lecteurs me disent si par hasard, ils ont appris par la presse écrite, télévisée ou par la Radio publique nationale, que des professionnels hautement qualifiés ont étudié pendant quatre ans l’écroulement du building WTC-7. Cette équipe internationale d’ingénieurs civils a conclu que l’explication officielle de l’effondrement du bâtiment 7 est mensongère de A à Z. J’ai rapporté ici leurs conclusions.

Je soupçonne que le rapport d’expert sur l’enquête est déjà dans le trou noir de la mémoire. Popular Mechanics, Wikipedia et CNN ne peuvent pas traiter de « théoriciens du complot » une équipe d’éminents experts. C’est pourquoi la pressetituée et la ribambelle d’artistes attachés à dissimuler ce qu’il s’est passé dans les attentats sous faux drapeau du 11 septembre, font tout simplement comme si ce rapport n’existait pas, et l’immense majorité de la population mondiale n’en entendra jamais parler. Je doute que les véritables auteurs de ces attentats se donnent la peine d’embaucher une équipe à eux pour « réfuter » le rapport, puisque l’actualité en parlerait, et c’est la dernière chose qu’ils souhaitent.

Le rapport de la Commission sur le 11/9 ne repose sur aucune enquête et toutes les preuves scientifiques ont été ignorées. La simulation de l’effondrement du bâtiment 7 faite par le NIST, fut truquée de manière à obtenir les résultats désirés. Les seules recherches réelles ont été faites par des scientifiques, des ingénieurs et des architectes privés. Ils ont trouvé des indices évidents montrant que de la nanothermite avait servi à détruire les tours jumelles. Plus de 100 pompiers premiers intervenants ont témoigné avoir ressenti un grand nombre d’explosions à l’intérieur des tours, dont une énorme explosion dans le sous-sol d’une des tours, avant les impacts des avions de ligne. De nombreux pilotes militaires et civils ont attesté que les manœuvres des avions impliqués dans les attentats au WTC et au Pentagone, dépassaient leurs compétences et très certainement l’habileté des prétendus pirates de l’air. Chose ahurissante, il n’y avait pas d’épaves d’avions sur les sites d’impact, etc. etc. Et il n’est plus contestable que le bâtiment 7 a fait l’objet d’une démolition contrôlée.

En se référant aux faits connus, des gens bien informés et des experts ont conclu que les événements du 11/9 sont un coup monté de l’intérieur, organisé par le vice-Président Dick Cheney, son équipe de néocons et Israël. Ils l’ont fait dans le but de [de forcer l’armée des États-Unis à] réorganiser le Moyen-Orient dans l’intérêt d’Israël, en enrichissant au passage le Complexe militaro-sécuritaire étasunien.

La plupart des gens ne sont pas au courant du rôle joué par le directeur du FBI Robert Mueller, dans la défense de l’histoire officielle du 9/11 contre les faits. Paul Sperry révèle dans le New York Post les nombreuses démarches de Mueller visant à dissimuler les faits au Congrès et au public.

Georges W. Bush, Robert Mueller et John Ashcroft

Patrick Pasin, l’auteur français du livre « Le FBI, complice du 11 septembre« , apporte une preuve supplémentaire montrant que Mueller a abusé de sa fonction en s’employant à protéger le mensonge officiel. La traduction en anglais de son livre, « The FBI Accomplice of 9/11« , a été publiée en Irlande par les studios Talma de Dublin.

Le livre de Pasin raconte de manière convaincante comment l’histoire de l’attentat sous faux drapeau a été protégée grâce à la censure des faits connus. Il détaille le plan « grâce auquel le FBI a tenté de prouver, quel qu’en soit le coût, la véracité de l’histoire de complot du gouvernement ». Gardez à l’esprit que Mueller est celui que l’État profond a collé sur le dos du Président Trump. Le sale travail est l’affaire de Mueller.

Pasin rassemble les preuves et les organise de façon à en faire un récit fascinant. Tout y est : Délit d’initié avant les détournements d’avions ; impossibilité de se servir de la téléphonie cellulaire dans les avions de ligne en 2001 ; lettres farcies à l’anthrax envoyées aux sénateurs Tom Daschle et Patrick Leahy, qui ont ouvert la voie au Patriot Act ; tentative d’attribuer ces lettres à des scientifiques étasuniens, après découverte que l’antrax ne pouvait provenir que de laboratoires étasuniens ; découverte absolument incroyable d’un passeport intact dans les ruines des tours jumelles, où les feux étaient visiblement si chauds qu’ils faisaient fondre l’acier.

Il est extraordinaire que quelqu’un puisse avoir gobé ça. Essayez d’imaginer l’intense chaleur faisant fondre l’acier, mais ne brûlant pas un passeport !

Le livre de Pasin est facile à lire. En exposant simplement le déroulé des événements, il dévoile falsification après falsification, mensonge après mensonge. La fausseté manifeste de l’histoire officielle est révélée au monde, et les experts qui le font sont qualifiés de « théoriciens du complot » par des gens trop stupides et ignorants pour supporter ce que dévoile leurs livres.

Voilà les États-Unis du XXIe siècle et, apparemment, le reste de la population mondiale n’est pas plus brillante.

Dans 3 jours, ce sera le 18ème anniversaire du 11 septembre. Qu’avons-nous appris pendant ces 18 ans ? Nous avons appris que des milliers d’experts disposant de preuves tangibles, ne peuvent rien contre un mensonge officiel évident.

 

 

 

Article original en anglais :

9/11 after 18 Years. “Hard Evidence Cannot Prevail over a Transparent Official Lie”

Traduction Petrus Lombard, Réseau International

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Les citoyens européens de l’UE et ceux des États-Unis vivent de plus en plus avec l’inflation et subissent les conséquences des sanctions contre la Russie. Récemment, le désormais ex-ministre de la Défense ukrainien Oleksiï Reznikov, a fait savoir que chaque jour de conflit coûte 100 millions de dollars à l’Ukraine. Pendant combien de temps les États-Unis vont-ils encore financer ce conflit?

100 millions de dollars par jour. «Un jour de la guerre nous coûte 100 millions de dollars», a annoncé l’ex-ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov, selon Ukrinform. Le média ukrainien souligne: «depuis le début de l’invasion à grande échelle, l’Ukraine a reçu 100 milliards de dollars d’aide de la part de ses partenaires internationaux, notamment sous forme d’armes et d’équipements militaires».

Cimetière de soldats ukrainiens. Le secrétaire d’État américain, Anthony Blinken, a effectué une visite surprise à Kiev le 6 septembre dernier pour montrer son soutien à la contre-offensive ukrainienne dans un contexte de conflit avec la Russie et a tweeté: «Nous sommes retournés à Kiev aujourd’hui pour rencontrer nos partenaires ukrainiens afin de discuter de leur contre-offensive en cours, de leurs futurs efforts d’assistance et de reconstruction, et surtout, de renforcer l’engagement inébranlable des États-Unis envers l’Ukraine».

Lors de sa visite dans la capitale ukrainienne, même en allant dans un cimetière de soldats ukrainiens, il a promis à l’Ukraine que les États-Unis continueraient à lui apporter leur soutien: «Ce matin j’ai rejoint Dmytro Kouleba [ministre des Affaire étrangères] au cimetière de Berkovets à Kiev pour rendre hommage à certains des soldats ukrainiens tombés au combat. Ils ont servi leur pays avec honneur et les États-Unis sont fiers de se tenir aux côtés de l’Ukraine dans la défense de son peuple et de sa souveraineté».

Basculement politique aux États-Unis. Les déclarations d’Anthony Blinken, concernant le soutien inébranlable, semblent bien peu probables d’être tenues car les États-Unis rentrent dans la période des élections présidentielles en 2024 et les citoyens américains, mais aussi de nombreux responsables politiques, ne veulent plus engager des sommes considérables pour financer le conflit de l’Ukraine contre la Russie. 

Observateur Continental notait que «deux candidats ont officiellement défié Biden, Robert Kennedy et Marianne Williamson. Cependant, il y a aussi des poids lourds comme le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, qui sont prêts à se lancer dans la course, en espérant que Biden se retire des élections».

Et, CNN, en août dernier, a cité un sondage affirmant que «la majorité des Américains s’opposent à une augmentation de l’aide américaine à l’Ukraine en guerre contre la Russie». Anthony Blinken est le premier à être informé des sondages dans son pays, mais il continue à scander des annonces pour dépenser plus, sachant qu’elles ne sont pas viables. Avec les élections pour la présidentielle US le 5 novembre 2024 afin d’élire le président et le vice-président des États-Unis au scrutin indirect, le financement américain pour l’Ukraine devient un sujet brûlant.

McDonald’s et slogans célébrant l’engagement inébranlable des États-Unis. «Rencontre avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, pour exprimer l’engagement inébranlable des États-Unis envers l’Ukraine et son peuple. Nous sommes aux côtés de l’Ukraine aussi longtemps qu’il le faudra», a-t-il tweeté.

Pour célébrer l’imagine forte de l’aide des États-Unis, le ministre US des Affaires étrangères n’a pas hésité à prendre des photos en compagnie de Dmytro Kouleba dans un McDonald’s et a tweeté: «Merci au ministre des Affaires étrangères Dmytro Kouleba. [Merci aux efforts] des entreprises comme McDonald’s où les restaurants ont rouvert leurs portes en Ukraine, il y a un an. Les États-Unis et nos alliés et partenaires resteront unis aux côtés de l’Ukraine aussi longtemps qu’il le faudra».

Et «le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a annoncé une nouvelle aide à l’Ukraine d’un montant total de plus d’un milliard de dollars lors d’une visite à Kiev, dont plus de 665 millions de dollars d’aide à la sécurité militaire et civile et des millions de dollars pour soutenir la défense aérienne de l’Ukraine et d’autres domaines», a rapporté Reuters. «Nous continuerons à être aux côtés de l’Ukraine», a-t-il, encore, justifié pour cette somme.

«Depuis janvier 2021, les États-Unis ont investi plus de 44,4 milliards de dollars en aide à la sécurité», a rappelé le ministère d’Anthony Blinken listant le nombre des armes modernes envoyées. Le contribuable US, lui, voit que son gouvernement ne cesse pas de remplir le tonneau des Danaïdes. Malgré les déclarations des États-Unis et de l’Ukraine, cet argent et les armes US n’ont pas aidé à repousser les troupes russes.

La lenteur de la contre-offensive ukrainienne frustre ses partenaires occidentaux. L’Ukraine a déclaré avoir lancé une contre-offensive en juin dernier après avoir créé des bataillons d’assaut entraînés par l’Occident et stocké des armes. Mais, comme elle échoue, Kiev demande sans cesse davantage d’argent et encore plus d’armes. «Lors de nos entretiens à Kiev aujourd’hui, avec Anthony Blinken, j’ai discuté, entre autres, d’une aide militaire accrue, de la coopération dans les industries de défense», a tweeté Dmytro Kouleba. La dernière phrase du tweet du ministre des Affaires étrangères étonne les observateurs car l’Ukraine depuis juin dernier, avec sa contre-offensive, n’arrive pas à avancer «sur le chemin de la victoire»: «Je suis reconnaissant envers les États-Unis d’être aux côtés de l’Ukraine sur notre chemin vers la victoire et au-delà».

Même le média US, Radio Free Europe, constate, commentant les déclarations d’Anthony Blinken et de Dmytro Kouleba que «les progrès [de la contre-offensive] ont été modestes» et que «certains partisans occidentaux de l’Ukraine ont exprimé leur frustration face à la lenteur du processus».

Pierre Duval

Les élections locales démarrent en Russie aujourd’hui, notamment à Moscou. Le scrutin, qui va durer trois jours, se déroule dans une campagne électorale des plus discrète. Puisque l’on n’a pas entendu parler des candidats alternatifs au Roi-Sobianine et qu’il sera réélu sans aucune surprise, autant jeter un oeil sur sa vision du développement de la capitale russe. Le principe posé et revendiqué est simple : Moscou est une des villes « globales », elle doit se développer selon les règles des « smart-city » et suit en cela le programme globaliste des Smart-City 2030 – à savoir le tout-numérique, le transhumanisme et donc la déshumanisation. A l’heure de la « déglobalisation » annoncée, Sobianine est-il un anachronisme ou le signe d’un renforcement du combat des élites profondes globalistes en Russie ?

L’on peut trouver sur le site officiel de la mairie de Moscou ce document, des plus intéressants : « Moscow 2030 Smart city ». La conception développée est simple : tout est orienté vers la virtualisation, la technologie et le numérique. Les documents officiels, les services publics, le quotidien économique. Absolument tout. Cela n’a rien d’étonnant, lorsque l’on voit la liste revendiqué des concepteurs « futuristes », comme cela est d’ailleurs indiqué en référence du document :

Rappelons que la Russie est en guerre, qu’elle se bat notamment – et principalement – contre le monde global, incarné justement par ces personnes. Mais pour Sobianine, rien n’a changé. – Le combat continue.
Et que propose ces gens – virtualisation, de l’homme et de la société. Donc de l’Etat. Donc de la Russie. Ce qui est le programme suivi par le maire de Moscou Sobianine, avec un fanatisme, qui ne se dément pas. La base est le « global megatrends », ça sent la souveraineté à plein nez …

 

Je ne vais pas entrer dans tous les délires détaillés dans ce document, mais je voudrais attirer votre attention sur un point – l’officialisation du transhumanisme et l’intensification du processus d’asocialisation de l’homme, avec l’imposition d’une barrière virtuelle entre lui et le monde, qui l’entoure.

 

Ce programme des Smart City n’a évidemment rien de russe, il s’inscrit dans le programme de l’UNESCO de « l’Agenda 2030 pour le développement durable », avec « le Réseau des villes créatives de l’UNESCO », le « Réseau mondial des villes apprenantes », « la Coalition mondiale des villes inclusives et résilientes », etc.
Bref, la déglobalisation se porte à merveille et elle va se faire réélire – sans même un débat. Pourquoi, en effet, en prendre le risque ?
Karine Bechet-Golovko
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Al-Qaïda, la base de données

septembre 11th, 2023 by Pierre-Henri Bunel

Note de la rédaction de Global Research

Aujourd’hui, 11 septembre 2023, nous commémorons le 11 septembre. Aujourd’hui, nos pensées vont aux milliers de victimes des attentats du 11 septembre.

Cet article incisif de Pierre-Henri Bunel, ancien membre du renseignement militaire français, publié par Global Research en 2005, met en lumière la nature d’Al-Qaïda, une construction du renseignement utilisée par Washington pour déstabiliser et détruire des pays souverains, tout en entretenant l’illusion d’un ennemi extérieur, qui menace la sécurité de l’Amérique et du monde occidental.

L’État qui soutient Al-Qaïda s’en prend à Al-Qaïda ?

Quelle est la signification en arabe d’Al-Qaïda ? C’est la question posée par le commandant Pierre-Henri Bunel.

C’est « La Base », à savoir la base de données des Moudjahidines islamiques (les « combattants de la liberté » de Reagan) recrutés par la CIA.

L’article ci-dessous décrit les origines d’Al-Qaïda. Le commandant Pierre-Henri Bunel connaissait la vérité sur « Al-Qaïda », la base de données de la CIA.

L’article de Pierre-Henri Bunel est précédé d’une note introductive de Wayne Madsen.

Michel Chossudovsky, Global Research, 11 septembre 2023

 

*****

Peu de temps avant son décès malvenu, l’ancien ministre des affaires étrangères britannique Robin Cook dit à la Chambre des Communes que « Al Qaïda » n’est pas vraiment un groupe terroriste mais une base de données de moudjahidines internationaux et de trafiquants d’armes utilisée par la CIA et les Saoudiens pour faire parvenir des combattants, des armes et de l’argent en Afghanistan, alors occupé par les Soviétiques.

Grâce à World Affairs, un journal basé à New Delhi, WMR peut vous apporter un extrait important d’un article d’avril-juin 2004 par Pierre-Henri Bunel, un ex-agent des renseignements militaires français.

Wayne Madsen, le 11 novembre 2005

*

 

Al Qaïda, la base de données

Par Pierre-Henri Brunel

J’ai entendu parler d’Al Qaïda pour la première fois alors que j’assistais à une formation de commandement et de travail d’équipe en Jordanie. J’étais un officier français à l’époque et les forces armées françaises avaient des contacts étroits et une coopération avec la Jordanie…

Deux de mes collègues jordaniens étaient des experts en informatique. Ils étaient officiers de la défense aérienne. Se servant d’argot issu de leur connaissance des ordinateurs, ils ont commencé à faire des blagues sur la punition des étudiants.

Par exemple, lorsque l’un d’entre nous était en retard à l’arrêt de bus pour quitter l’école, les deux officiers nous disaient: « Vous serez consignés dans ‘Q eidat il-Maaloomaat’  » qui voulait dire ‘Vous serez consignés dans la base de données d’information.’ Voulant dire ‘Vous allez recevoir un avertissement…’ Si l’affaire était plus grave, ils parlaient de ‘Q eidat i-Taaleemaat’. Voulant dire ‘la base de données de décision’. Cela voulait dire, ‘Vous allez être puni.’ Pour les cas les plus graves ils parlaient d’inscription dans ‘Al Qaïda.’

Au début des années ’80 la Banque Islamique de Développement, qui est située à Djeddah en Arabie Saoudite, comme le Secrétariat Permanent de l’Organisation de la Conférence Islamique, a acheté un système informatique tout neuf pour gérer sa comptabilité et ses besoins en communication. Le système était plus sophistiqué à l’époque que nécessaire, en fonction de leurs besoins.

Il fut décidé d’utiliser une partie de la mémoire du système pour héberger la base de données de la Conférence Islamique. Il était possible pour les pays inscrits d’accéder à la base de données par téléphone: un Intranet, en langage moderne. Les gouvernements des pays membres ainsi que certaines de leurs ambassades à travers le monde étaient connectés à ce réseau.

[Selon un major des forces armées pakistanaises] la base de données était divisée en deux parties, le dossier d’information où les participants pouvaient recevoir et envoyer l’information dont ils avaient besoin, et le dossier de décision où les décisions prises lors des sessions précédentes étaient enregistrées et archivées. En langue arabe, les dossiers étaient intitulés, ‘Q eidat il-Maaloomaat’ et ‘Q eidat i-Taaleemaat.’ Ces deux dossiers étaient conservés dans un dossier unique appelé en arabe ‘Q eidat ilmu’ti’aat’ qui est la traduction littérale du terme français ‘base de données’. Mais les Arabes se servaient communément du mot court Al Qaïda qui est le mot arabe pour ‘base’. La base militaire aérienne de Riyadh en Arabie Saoudite s’appelle ‘q eidat ‘riyadh al ‘askariya’. Q eida veut dire ‘une base’ et ‘Al Qaïda’ veut dire ‘la base’.

Dans le milieu des années ’80, Al Qaïda était une base de données située dans un ordinateur et dédiée aux communications avec le secrétariat de la Conférence Islamique.

Au début des années ’90, j’étais un officier militaire au Quartier Général de la Force d’Action Rapide française. Du fait de mes connaissances en arabe mon travail était de traduire beaucoup de fax et de lettres saisies ou interceptées par nos services de renseignement… Nous recevions souvent du matériel envoyé par les réseaux islamiques opérant depuis le Royaume-Uni ou la Belgique.

Ces documents contenaient des instructions envoyées à des groupes islamiques armés en Algérie ou en France. Les messages citaient les sources de déclarations à être exploitées dans la rédaction de tracts ou de pamphlets, ou à être introduites dans des vidéos ou des cassettes à envoyer aux médias. Les sources les plus souvent citées étaient les Nations Unies, les pays non-alignés, le HCR de l’ONU et… Al Qaïda.

Al Qaïda est restée la base de données de la Conférence Islamique. Tous les pays membres de la Conférence Islamique ne sont pas des ‘états-voyous’ et beaucoup de groupes islamiques pouvaient obtenir des informations depuis ces bases de données. Il n’étaie que naturel pour Oussama ben Laden d’être connecté à ce réseau. Il vient d’une famille importante dans le monde de la banque et des affaires.

À cause de la présence d’ ‘états-voyous’, il devint aisé aux groupes terroristes d’utiliser l’adresse électronique de la base de données. Ainsi, l’email d’Al Qaïda était utilisé, à l’aide d’un quelconque système d’interface offrant la confidentialité, pour que les familles des moudjahidines en session d’entraînement en Afghanistan, en Libye ou dans la vallée de la Bekaa, au Liban. Ou alors en action n’importe où sur les champs de bataille où les extrémistes sponsorisés par tous les ‘états-voyous’ se battaient. Et les ‘états-voyous’ incluaient l’Arabie Saoudite. Quand Oussama ben Laden était un agent US en Afghanistan, l’Intranet d’Al Qaïda était un bon système de communication à travers des messages succincts, ou codés.

Voici Al Qaïda

Al Qaïda n’était ni un groupe terroriste ni la propriété personnelle d’Oussama ben Laden… Les actions terroristes de Turquie en 2003 furent perpétrées par des Turcs et les motivations étaient locales et non internationales, unies, ou conjointes. Ces crimes ont mis le gouvernement turc dans une position difficile vis-à-vis des Britanniques et des Israéliens. Mais les attaques visaient assurément à ‘punir’ le Premier Minsitre Erdogan pour le fait d’être un politicien islamique ‘trop tiède’.

… Dans le Tiers-Monde l’opinion générale est que les pays qui utilisent des armes de destruction massive pour des raisons économiques au service de l’impérialisme sont en réalité des ‘états-voyous’, surtout les USA et d’autres pays de l’OTAN.

Quelques lobbies économiques islamiques mènent une guerre contre les lobbies économiques ‘progressistes’. Ils se servent de groupes terroristes locaux prétendant agir au nom d’Al Qaïda. D’autre part, des armées nationales envahissent des pays indépendants sous l’égide du Conseil de Sécurité de l’ONU et se livrent à des guerres préventives. Et les réels sponsors de ces guerres ne sont pas les gouvernements mais les lobbies cachés derrière eux.

La vérité est qu’il n’y a pas d’armée islamique ou de groupe terroriste qui s’appelle Al Qaïda.

Et tout officier des renseignements intelligent le sait. Mais il y a une campagne de propagande en cours pour faire croire au public en la présence d’une entité non-identifié représentant le ‘diable’ dans le seul but d’induire le ‘téléspectateur’ à accepter un leadership international unifié pour une guerre contre le terrorisme. Le pays derrière cette propagande, ce sont les USA et les lobbyistes pour la guerre US contre le terrorisme ne sont intéressés que par la perspective de gagner de l’argent.

Pierre-Henri Brunel

Conclusion par Wayne Madsen

Dans ce qui est encore un exemple de ce qui arrive à ceux qui défient le système, en décembre 2001, le major Pierre-Henri Bunel fut condamné par un tribunal militaire français secret pour ‘avoir transmis des documents confidentiels identifiant des cibles potentielles de bombardement par l’OTAN de cibles en Serbie à un agent serbe pendant la guerre du Kosovo en 1998′. L’affaire contre Bunel fut transférée depuis un tribunal civil afin de garder confidentiels les détails de l’affaire. En dépit des témoignages en faveur de la personnalité de Bunel et des psychologues, le système ‘le descendit’ pour avoir dit la vérité sur Al Qaïda et sur qui a réellement été derrière les attaques communément attribuées à ce groupe.

Il est notable de relever que ce gouvernement yougoslave, le gouvernement avec lequel Bunel était accusé, par le gouvernement français, d’avoir échangé des informations, avait affirmé que des combattants albanais et bosniaques dans les Balkans étaient soutenus par des éléments d’ ‘Al Qaïda’. Nous savons maintenant que ces combattants étaient soutenus par de l’argent provenant de la Bosnian Defense Fund, une entité établie comme un fonds spécial à la Riggs Bank, influencée par Bush et dirigée par Richard Perle et Douglas Feith.

L’officier français, le Major Pierre-Henri Bunel, qui connaissait la vérité sur ‘Al Qaïda’ – une autre cible des néo-cons.

Wayne Madsen

 

Article original en anglais :

Al Qaeda: The Data Base, publié le 11 septembre ,2023

 

Traduction française: http://globalepresse.com/2013/09/11/al-qaida-la-base-de-donnees/

 

Infolettre: Les 11 septembre …

septembre 10th, 2023 by Mondialisation.ca

Sélection d’articles :

Chili, le 11 septembre 1973: entrée en scène du néolibéralisme, du «traitement de choc» et des instruments de la répression économique – Le «remède économique» mortel de la junte.

Par Prof Michel Chossudovsky, 10 septembre 2023

C’est la CIA qui était le principal instigateur du programme économique néolibéral imposé au Chili. En août 1972, soit un an avant le coup d’État, la CIA avait financé un plan d’action économique de 300 pages à mettre en œuvre à la suite du renversement du gouvernement Allende. L’objectif ultime du coup d’État militaire du 11 septembre 1973 au Chili était l’imposition du programme néolibéral (un « remède économique » mortel) qui a entraîné l’appauvrissement de tout un pays. (…)

 

Les microbes du sol génétiquement modifiés pourraient avoir des “conséquences irréversibles”, selon un nouveau rapport

Par Brenda Baletti, 10 septembre 2023

Selon un rapport publié mardi par les Amis de la Terre, le projet des grandes entreprises agrochimiques de développer des microbes du sol génétiquement modifiés (GM), notamment des bactéries et des champignons, pour servir de pesticides et d’engrais, suscite des inquiétudes quant aux risques inconnus et potentiellement désastreux associés à ces nouveaux organismes.(…)

 

On entend des craquements de glace sur le lac gelé des relations américano-russes

Par M. K. Bhadrakumar, 10 septembre 2023

Tout observateur expérimenté de la politique russe sait qu’il est préférable d’évaluer l’état du tango russo-américain à partir d’intrigues secondaires, souvent obscures et inaperçues, loin de l’amphithéâtre où les gladiateurs croisent le fer. C’est pourquoi il convient d’explorer deux pistes concernant la crise ukrainienne. (…)

 

Qui était Oussama ben Laden? La vérité derrière le 11 septembre 2001

Par Prof Michel Chossudovsky, 10 septembre 2023

Quelques heures après les attaques terroristes du 11 septembre au World Trade Center et au Pentagone, l’administration Bush concluait, sans preuve à l’appui, qu’Oussama ben Laden et son organisation, Al-Qaeda, étaient les suspects les plus probables. Le directeur de la CIA, George Tenet, déclarait que ben Laden « a la capacité de planifier plusieurs attaques sans avertissement ». (…)

 

La Suisse : un État-proxy, prédateur, banque de l’oligarchie compradore Anglo-Saxonne

Par Amar Djerrad, 10 septembre 2023

Notre sujet concerne cette Confédération parce qu’elle se distingue en ce 21ème siècle (en fait depuis toujours) – surtout depuis ce conflit en Ukraine, qui a mis à nu tous les États qui se targuent d’être les défenseurs inégalés des valeurs humaines dont ils auraient l’apanage – des autres pays par sa « neutralité » déclarée cardinale et infaillible, sa propension à servir de « médiateur » dans les conflits et sa révulsion des ingérences dans les affaires des États souverains ! (…)

 

Chili 11 septembre 1973. Actualité d’un coup d’état.

Par Manlio Dinucci, 09 septembre 2023

Il y  a cinquante ans, le 11 septembre 1973, avait lieu le coup d’état au Chili. Même si un demi-siècle est passé, il conserve une actualité dramatique. Voici, synthétiquement, son histoire. En novembre 1970 devient Président du Chili Salvador Allende, élu par une coalition de forces démocratiques avec un programme de progrès social et de souveraineté nationale. (…)

 

Le riz transgénique à nouveau proposé comme solution aux épidémies de flétrissement bactérien, cette fois en Afrique

Par Grain, 07 septembre 2023

Des scientifiques participant à une initiative internationale sur le riz ont tiré la sonnette d’alarme au sujet d’une souche de flétrissement bactérien qui provoque des épidémies dans les rizières d’Afrique de l’Est, affirmant que les variétés transgéniques brevetées mises au point par leurs équipes sont la solution.(…)

 

Syrie : « La Croix Brisée » ou la tragédie des chrétiens d’Idleb tombé entre les mains des terroristes…P

ar Najdat Ismail Anzour et Kamal Jafa, 06 septembre 2023

Le 13 août dernier, l’Agence nationale syrienne SANA [1] annonçait que la « Fondation de production artistique Anzour » s’apprêtait à lancer son dernier film documentaire intitulé : « La Croix Brisée ».  SANA l’avait résumé en ces quelques mots : ‘’ Le film révèle les non-dits sur l’exode forcée des chrétiens du gouvernorat d’Idleb par des organisations terroristes armées, notamment par le « Parti islamiste du Turkestan » avec la complicité du Département d’État des États-Unis, dans le but de réaliser son projet visant les chrétiens du Levant’’.  (…)

 

Billet à contre euphorie : Victoire gobaliste au sommet des BRICS, le cheval de Troie est prêt

Par Karine Bechet-Golovko, 05 septembre 2023

Du 22 au 24 août 2023, s’est tenu en Afrique du Sud le sommet des BRICS, qui était annoncé comme un front commun contre la globalisation, avec la participation confirmée en avance de 34 pays. Sans vouloir jeter un pavé dans la mare, il semblerait que cette grande fête antiglobale soit le Helsinki de la Russie : un cheval de Troie parfaitement contrôlé permettant de mettre en place les conditions favorables à sa déstabilisation, comme l’Acte de Helsinki le permis pour l’URSS …

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  • Commentaires fermés sur Infolettre: Les 11 septembre …

Cet article a été publié la première fois le 17 septembre 2016 en anglais (publication le 23 septembre 2017 en français).

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Travailleurs de ma patrie! J’ai confiance au Chili et à son destin.

D’autres hommes dépasseront les temps obscurs et amers durant lesquels la trahison prétendra s’imposer.

Allez de l’avant tout en sachant que bientôt s’ouvriront de grandes avenues sur lesquelles passeront des hommes libres de construire une société meilleure.

Vive le Chili! 

Vive le peuple! Vivent les travailleurs! Dernier discours du président chilien Salvador Allende le 11 septembre 1973.

« Rares sont ceux qui ont le même esprit combatif, courage et parcours qu’Allende. C’est un homme qui a laissé sa marque dans l’histoire : il a donné le pouvoir à la gauche démocratiquement et a été limogé du gouvernement à coups de bombes. » Sénateur Pedro Simon

Chili : « traitement de choc » et mécanismes de la répression économique

Tout de suite après l’élection d’Allende en septembre 1970 et avant son inauguration en novembre 1970 :

Kissinger a lancé la discussion au téléphone avec le directeur de la CIA Richard Helm au sujet d’un coup d’État préventif au Chili. « Nous ne laisserons pas le Chili tomber à l’eau », a déclaré Kissinger. « Je suis avec vous », a répondu Helms. Leur conversation a eu lieu trois jours avant que le président Nixon, en 15 minutes lors d’une réunion avec Kissinger, a ordonné à la CIA « de faire crier l’économie » et a requis Kissinger en tant que superviseur des efforts secrets pour empêcher qu’Allende soit investi de ses fonctions. (National Security Archive)

C’est la CIA qui était le principal instigateur du programme économique néolibéral imposé au Chili. En août 1972, soit un an avant le coup d’État, la CIA avait financé un plan d’action économique de 300 pages à mettre en œuvre à la suite du renversement du gouvernement Allende.

L’objectif ultime du coup d’État militaire du 11 septembre 1973 au Chili était l’imposition du programme néolibéral (un « remède économique » mortel) qui a entraîné l’appauvrissement de tout un pays.

Wall Street était derrière le coup d’État en étroite collaboration avec la CIA, le département d’État des USA et les élites économiques du Chili. Henry Kissinger servait d’intermédiaire.

Après l’élection d’Allende en novembre 1970, les grandes banques commerciales de Wall Street (Chase Manhattan, Chemical, First National City, Manufacturers Hanover et Morgan Guaranty) ont annulé leurs crédits au Chili. En 1972, la Kennecott Corporation a pour sa part « lié les exportations de cuivre chilien à des poursuites en France, en Suède, en Italie et en Allemagne. (Voir  John M. Swomley, Jr. “The Political Power of Multinational Corporations,” Christian Century, 91 [25 Septembre 1974], p. 881.)

Le « changement de régime » a été imposé dans le cadre d’une opération clandestine de collecte de renseignements militaires par la CIA, qui a jeté les bases du coup d’État militaire et de l’assassinat du président Allende, puis des réformes macroéconomiques adoptées à la suite du coup d’État.

 

Au moment du coup d’État du 11 septembre 1973, j’enseignais l’économie à titre de professeur invité à l’Université catholique du Chili. Dans les heures qui ont suivi le bombardement du palais présidentiel de La Moneda, les nouveaux dirigeants militaires ont imposé un couvre‑feu de 72 heures.

 Salvador Allende à la défense du Palacio de la Moneda le 11 septembre 1973.

À la réouverture de l’université plusieurs jours plus tard, j’ai commencé à rassembler des éléments de l’histoire du coup d’État à partir de notes écrites. J’ai vécu le 11 septembre 1973 comme j’avais vécu le coup d’État manqué du 29 juin. Plusieurs de mes étudiants de la Universidad Catolica ont été arrêtés par la junte militaire.

L’économie de Chicago à la sauce chili

Les réformes macroéconomiques radicales (privatisations, libéralisation des prix et gel des salaires) ont été imposées au début d’octobre 1973.

À peine quelques semaines après la prise de pouvoir par les militaires, la junte dirigée par le général Augusto Pinochet a ordonné une augmentation du prix du pain, qui est passé de 11 à 40 escudos, soit une hausse vertigineuse de 264 % du jour au lendemain. Ce « traitement de choc économique » était l’œuvre d’un groupe d’économistes appelés les « Chicago Boys », dont bon nombre étaient mes collègues à l’institut d’économie de l’Université catholique.

Ces réformes macroéconomiques mortelles étaient en grande partie dictées par Wall Street en liaison avec la CIA, « l’économie de Chicago » servant de paradigme et de justification idéologique au « marché libre ». Les professeurs Milton Friedman et Arnold Harberger de l’Université de Chicago étaient loin d’être les forces dirigeantes derrière ces réformes.

Pendant que les prix des aliments montaient en flèche, les salaires ont été gelés afin d’assurer « la stabilité économique et de conjurer les pressions inflationnistes ». Du jour au lendemain, on a précipité dans une pauvreté abjecte tout un pays. En moins d’un an, le prix du pain au Chili a été multiplié par 36 (3 700 %). Quatre‑vingt‑cinq pour cent de la population chilienne s’est ainsi retrouvée sous le seuil de la pauvreté.

En novembre 1973, à la suite de hausses de prix vertigineuses des aliments, j’ai rédigé en espagnol une première évaluation « technique » des réformes macroéconomiques mortelles de la junte.

De concert avec un médecin, collègue et ami de longue date qui enseignait à la faculté de médecine de l’Université du Chili, j’ai fait une estimation des effets des réformes économiques sur les taux de malnutrition due à la chute brutale du niveau de vie.

Au lendemain du coup d’État militaire et de la hausse orchestrée des prix des aliments, j’ai estimé qu’environ 85 % de la population chilienne ne répondait pas à ses besoins minimaux en calories et en protéines établis par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

En octobre 1973, l’indice « officiel » des prix des aliments affichait une hausse de 82,3 % (par rapport à septembre) selon l’Instituto Nacional de Estadistica (INE), qui était passé sous le contrôle de la junte.

Les données de l’INE concernant le prix des produits alimentaires de base avaient été toutefois falsifiées. En novembre, j’ai procédé à la collecte et à la mise en tableaux des taux réels d’augmentation des prix des aliments directement observés dans la région métropolitaine de Santiago. Cela m’a permis de constater un écart considérable par rapport aux statistiques officielles.

Selon mes estimations basées sur 31 catégories d’aliments, les prix des aliments avaient augmenté de 211,1 % en octobre et novembre 1973 par rapport à septembre (les données officielles de novembre rapportaient une hausse de 88,6 % par rapport à septembre). Par la suite, c’est sur la base de ces statistiques officielles (faussées) qu’on a estimé l’évolution du pouvoir d’achat réel et procédé aux rajustements salariaux officiels.

Craignant la censure de la junte dirigée par le général Augusto Pinochet, mon analyse se limitait à la chute des niveaux de vie à la suite des réformes de la junte et de la hausse des prix des aliments et du carburant, en mettant l’accent sur des estimations statistiques sans faire la moindre analyse politique.

L’institut d’économie de l’Université catholique hésitait au départ à publier le rapport. Il a été transmis à la junte militaire avant sa publication.

 

Les opinions exprimées dans ce rapport sont celles de l’auteur. Par conséquent, elles relèvent de la responsabilité exclusive de l’auteur et n’engagent en rien l’institut d’économie.

(C’était la première fois que l’institut publiait un avis de non-responsabilité.)

J’ai quitté le Chili pour le Pérou en décembre 1973. L’Université catholique a publié le rapport à titre de document de travail (200 copies) quelques jours avant mon départ. Au Pérou, où j’ai rejoint le département d’économie de l’Université catholique du Pérou, j’ai pu rédiger une étude plus détaillée portant sur les réformes néolibérales de la junte et l’idéologie sur laquelle elles s’appuyaient. Cette étude a été publiée en 1974‑1975 en anglais et en espagnol.

Répression économique

En mars 1974, les prix des aliments au Chili (d’après mes estimations) avaient augmenté de 505,5 % (depuis septembre 1973). Les salaires réels se sont quant à eux effondrés.

Chili : Mouvement des salaires réels (1970-1977) selon les statistiques officielles

 

Chile: The movement of real wages (1970-77) based on official statistics

Source : Rudiger Dornbusch, Sebastian Edwards. Macroeconomic Populism in Latin America http://www.nber.org/papers/w2986 (p. 20)

Le graphique ci-dessus (basé sur les statistiques officielles) montre que les salaires réels ont chuté de près de 70 % par rapport à la période de base (1970), qui correspond aussi à l’arrivée au pouvoir du gouvernement du parti Unidad Popular (UP) de Salvador Allende. L’effondrement des salaires réels a été toutefois plus marqué que ce qu’indiquent les statistiques officielles.

Il convient de noter qu’en 1971, le gouvernement Allende avait augmenté les salaires réels de 20 %. La chute des salaires de 1971 jusqu’au début de 1974 était donc de l’ordre de 75 % selon les statistiques officielles sur le coût de la vie. La junte a majoré les salaires au début de mars 1974 (voir le graphique ci‑dessus).

Destruction de la vie économique

Les événements du 11 septembre 1973 m’ont profondément marqué dans mon travail d’économiste. La manipulation des prix, des salaires et des taux d’intérêt a détruit la vie des gens et déstabilisé une économie nationale au complet. La réforme macroéconomique n’était ni « neutre » (la pensée dominante parmi les universitaires), ni distincte du processus plus global de transformation sociale et politique.

J’ai également commencé à comprendre le rôle des opérations du renseignement militaire en appui à ce qui était habituellement décrit comme un processus de « restructuration économique ». Dans mes écrits précédents sur la junte militaire chilienne, je me suis penché sur les supposées réformes du « marché libre » ainsi que sur les instruments bien rodés de la « répression économique ».

La macroéconomie et la géopolitique sont étroitement liées. Les dimensions économiques des guerres menées par les USA doivent être comprises. La destruction de la vie économique en Afghanistan, en Irak, en Syrie et en Libye constitue un crime contre l’humanité, un « génocide économique » qui consiste à déstabiliser et à saboter une économie nationale.

  • Aujourd’hui, des guerres sont menées au Moyen-Orient. Plusieurs pays latino-américains sont victimes des coups bas des USA qui cherchent à imposer un changement de régime.
  • La pauvreté est créée par les conditions de remboursement des dettes imposées par le FMI.
  • Les prix des aliments et de l’énergie sont manipulés délibérément au moyen de transactions spéculatives (p. ex., sur les Chicago et New York mercantile exchanges).
  • Les dévaluations monétaires sont orchestrées au moyen d’opérations spéculatives sur les marchés des changes.

Les moyens d’intervention contemporains (« révolutions de couleur », « guerre contre le terrorisme », déstabilisation économique, sanctions, etc.) diffèrent de ceux des années 1970, mais l’objectif ultime demeure l’atteinte à la souveraineté nationale et l’imposition du néolibéralisme :

  • contrôle des entreprises, privatisation;
  • « marché libre » pillant les ressources naturelles;
  • remède économique mortel, mesures d’austérité;
  • abandon des programmes sociaux;
  • déréglementation des échanges;
  • effondrement des salaires;
  • mise en place d’une économie fondée sur une main-d’œuvre bon marché;
  • transformation de pays en territoires.

Je me rappelle que dans les mois précédant le coup d’État de septembre 1973 au Chili, la distribution des produits de première nécessité et des aliments avait été délibérément perturbée par la manipulation des marchés. Il n’y avait plus de pain, de lait et de sucre aux prix réglementés par le gouvernement. L’escudo chilien ne valait plus rien. Le marché noir florissait.

Une situation similaire est en train de se produire au Venezuela, où la monnaie nationale s’est effondrée. Les prix des aliments et des produits de première nécessité sur le marché noir sont montés en flèche. Tout comme au Chili en 1973, la manipulation du marché des changes (Forex) au Venezuela et le sabotage engendrent des pénuries, la pauvreté et l’instabilité politique. De pair avec la chute orchestrée du Bolivar, le pouvoir d’achat réel a dégringolé (voir ci‑dessous).

Source: Los Angeles Times, May 31, 2016

Michel Chossudovsky, le 17 septembre 2016

 

Article original en anglais :

Salvador_Allende_Gossens-

Chile, September 11, 1973: The Inauguration of Neoliberalism, “Shock Treatment” and the Instruments of Economic Repression: The Junta’s Deadly “Economic Medicine”, publié le 17 septembre 2016

Traduit par Daniel pour Mondialisation.ca

Sources :

Michel Chossudovsky, La medicion del ingreso minimo de subsistencia y la politica de ingresos para 1974, Documentos de Trabajo no. 18, Noviembre de 1973.

Michel Chossudovsky, The Neo-liberal Model and the Mechanisms of Economic Repression, The Chilean Case, Research Paper No. 7411, Department of Economics, University of Ottawa, 1974, published in Co-Existence, Vol 12, 1975

Michel Chossudovsky, Hacia el nuevo modelo economico chileno : inflación y redistribución del ingreso,  El trimestre económico.  Mexico, Vol. 42. 1975, 2, p. 311-347.


Vidéo : Kissinger , le Chili et Allende

Vidéo (en anglais) : CIA, Chile & Allende

Vidéo (en anglais) : USA kills Chilean President 1973 (Chile 9/11)

 

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L’ancien médecin-chef adjoint du Royaume-Uni, Jonathan Van-Tam, qui, pendant la pandémie de Covid-19, est devenu un nom connu au Royaume-Uni en raison de ses exposés publics sur l’évolution du virus, a récemment rejoint Moderna, le fabricant du vaccin Covid-19, en tant que consultant médical principal.

Connu sous le nom de “JVT”, M. Van-Tam a été fait chevalier pour le service public qu’il a rendu en tant que membre du groupe de travail sur les vaccins du gouvernement britannique, qui a pris des décisions sur les contrats d’approvisionnement en vaccins Covid-19 et sur les investissements dans la fabrication de vaccins.

Pour le commentateur politique Russell Brand, il s’agit là de la preuve d’une “porte tournante” corrompue entre les gouvernements et les grandes sociétés pharmaceutiques, qui enrichit quelques-uns aux dépens des contribuables.

Dans un épisode récent de son podcast “Stay Free”, Brand a posé une question aux téléspectateurs :

“Trouvez-vous normal qu’une personne qui a travaillé pour le gouvernement pendant la pandémie puisse ensuite prendre un emploi chez Moderna ?”

“Imaginez, dit-il, que vous disiez à l’époque [at the beginning of the COVID-19 pandemic]: “Et si les hauts fonctionnaires qui participent à la recommandation de ces solutions médicales prenaient ensuite un poste [with the vaccine manufacturers]?

M. Brand a déclaré que ces critiques se seraient vu répondre : “Cela n’arrivera pas, espèce d’idiot. Vous êtes un théoricien du complot”.

“Mais c’est en train de se produire. C’est en train de se produire”, a déclaré M. Brand.

Le gouvernement britannique a acheté des dizaines de millions de doses de Covid-19 de Modernapendant la pandémie et a conclu un partenariat de dix ans avec l’entreprise pour stimuler la recherche et le développement de vaccins à ARNm au Royaume-Uni, y compris la construction d’une nouvelle usine de vaccins.

Brand a souligné que, selon un article paru le 23 février 2023 dans le New York Times, Moderna a vendu pour environ 36 milliards de dollars de son vaccin Covid-19, qui connaît un succès fulgurant, dans le monde entier et prévoit de gagner 5 milliards de dollars en 2023 grâce à ses ventes de vaccins Covid-19.

Le Times note également que l’entreprise a reçu près de 10 milliards de dollars du contribuable américain pour développer et tester des vaccins, et pour fournir des doses au gouvernement fédéral américain.

Riche en liquidités, Moderna “recrute toutes sortes de nouveaux employés en ce moment”, a déclaré M. Brand. “Certains d’entre eux, par coïncidence, travaillaient pour le gouvernement lorsqu’il achetait les vaccins Moderna”.

Il a ajouté : “Que le monde est petit. Quel petit monde corrompu”.

M. Van-Tam n’est pas un cas isolé de fonctionnaire ayant des liens lucratifs avec Moderna, a souligné M. Brand.

Avant la pandémie, le Premier ministre britannique Rishi Sunak a cofondé un fonds spéculatif comprenant Moderna, puis, en novembre 2020, il a refusé de dire s’il pouvait tirer profit de ses investissements dans l’entreprise.

Quand les organes d’information traditionnels commenceront-ils à considérer cela comme de la “corruption comme une autre” ?

M. Brand a également critiqué Moderna pour sa lenteur à fournir une compensation financièreaux scientifiques américains sur les découvertes brevetées desquels reposait la technologie du vaccin Covid-19, tout en soulignant qu’une grande partie de cette recherche avait été financée par les contribuables américains.

Il a également souligné que davantage d’argent du contribuable a été versé dans les coffres de Moderna, car les gouvernements ont acheté, et dans certains cas imposé, les vaccins de l’entreprise.

M. Brand a montré aux téléspectateurs un extrait d’une audition du 3 août de la commission sénatoriale australienne sur le statut vaccinal du Covid-19 et la discrimination, au cours de laquelle il a été demandé aux responsables de Moderna si l’entreprise utilisait une partie de ses bénéfices pour aider les personnes blessées par son vaccin.

Le responsable de Moderna a répondu : “Les indemnités sont une question de politique qu’il appartient au gouvernement de trancher. Je ne peux pas faire de commentaires.”

“C’est un modèle d’entreprise incroyable”, a déclaré M. Brand. En substance, ce sont les contribuables qui financent le vaccin, et “au cas où il y aurait des lésions dues au vaccin, vous paierez également pour cela, car les gouvernements, comme vous le savez, n’ont pas d’argent propre – c’est votre argent de contribuable”.

M. Brand pensait que les “médias traditionnels” – c’est-à-dire les principaux organes d’information issus de la presse écrite et de la radiodiffusion – devraient peut-être admettre que le Covid-19 “était bien ce que les théoriciens de la conspiration disaient qu’il était”. C’était un racket. C’était de l’opportunisme”.

Ces organes de presse étaient autrefois fiers de leurs enquêtes sur la corruption financière et sur les relations entre l’État et les grandes entreprises, a-t-il ajouté :

“Quand vont-ils commencer à considérer cela comme de la corruption ordinaire – le genre de corruption sur lequel ces journaux enquêtaient autrefois ?

À visionner en cliquant ici :

Suzanne Burdick

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Selon un rapport publié mardi par les Amis de la Terre, le projet des grandes entreprises agrochimiques de développer des microbes du sol génétiquement modifiés (GM), notamment des bactéries et des champignons, pour servir de pesticides et d’engrais, suscite des inquiétudes quant aux risques inconnus et potentiellement désastreux associés à ces nouveaux organismes.

Bayer-Monsanto, Syngenta et BASF font partie des géants de la chimie connus pour développer les microbes qui, selon le rapport, sont fondamentalement différents des organismes génétiquement modifiés (OGM) déjà controversés qui existent depuis des décennies.

Les microbes GM sont des organismes vivants qui partagent facilement leur matériel génétique avec d’autres espèces et parcourent de grandes distances dans le vent. Et comme ils sont microscopiques, ils sont très nombreux.

“Une application de bactéries génétiquement modifiées pourrait libérer environ 3 000 milliards d’organismes génétiquement modifiés par demi-hectare, ce qui correspond à peu près au nombre de plants de maïs génétiquement modifiés dans l’ensemble des États-Unis”, a déclaré Dana Perls, responsable de l’alimentation et de la technologie aux Amis de la Terre, dans un communiqué de presse.

L’introduction de microbes génétiquement modifiés dans l’agriculture représente une “expérience génétique en plein air sans précédent”, selon le rapport. “L’ampleur de la dissémination est bien plus grande et les chances de la contenir sont bien plus faibles que pour d’autres cultures génétiquement modifiées.

Les scientifiques comprennent le rôle et la fonction de moins d’un pour cent des milliards d’espèces de microbes ou de “produits biologiques” existants.

Pourtant, les entreprises de biotechnologie et d’agrochimie se sont lancées dans une course au développement, à la modification et au brevetage de nouveaux microbes afin de s’approprier une part du marché des produits biologiques, dont la valeur devrait tripler pour atteindre 29,31 milliards de dollars d’ici à 2029.

Au moins deux microbes génétiquement modifiés, Proven de Pivot Bio et Poncho Votivo de BASF,sont déjà utilisés par les agriculteurs américains sur des millions d’hectares de terres agricoles.

“Les sociétés productrices d’OGM introduisent des microbes génétiquement modifiés dans l’environnement ouvert, mais personne n’a la moindre idée des risques que cela peut présenter”, a déclaré Claire Robinson, codirectrice de GMWatch, à The Defender. “Il n’est absolument pas nécessaire de prendre ces risques et il n’y a aucune preuve que les microbes génétiquement modifiés fonctionnent réellement de la manière annoncée.

“Les données scientifiques les plus récentes montrent que l’ingénierie des organismes peut entraîner des erreurs génétiques involontaires”, a déclaré Kendra Klein, docteur en sciences, directrice adjointe pour la science aux Amis de la Terre et auteur du rapport. “Et il existe des risques rares mais potentiellement désastreux de création d’une espèce envahissante ou d’un nouvel agent pathogène pour l’homme.

Mme Klein a ajouté : “La dissémination de microbes génétiquement modifiés sur des millions d’hectares de terres agricoles est une expérience génétique en plein air qui peut avoir des conséquences irréversibles. Une fois disséminés, les microbes génétiquement modifiés ne peuvent être rappelés”.

Le rapport fournit un contexte historique pour comprendre la nouvelle technologie, détaille un certain nombre de tendances futures et de préoccupations potentielles et formule des recommandations politiques urgentes pour l’évaluation et la réglementation des microbes génétiquement modifiés.

Les grandes entreprises agricoles : Les leaders de l’agriculture régénératrice “nourrissent le monde” ?

Ces dernières années, un nombre croissant de scientifiques et d’agriculteurs ont étudié la relation entre le microbiome, c’est-à-dire l’ensemble des microbes vivant dans le sol, et la santé du sol.

Ces minuscules micro-organismes jouent un rôle considérable dans la croissance saine des plantes, en construisant la structure du sol, en mobilisant les éléments nutritifs, en immunisant les cultures contre les parasites et les maladies, et en fixant le carbone et l’azote. Ils forment des relations symbiotiques avec d’autres espèces, comme les plantes.

Sur la base de ces connaissances, l’agriculture régénératrice est devenue un mouvement axé sur l’amélioration de la santé des sols, des plantes et des écosystèmes afin de contrer les dommages causés par l’agriculture industrielle et de mettre en place un système plus résilient.

Gail Fuller, agriculteur régénérateur, a expliqué la philosophie qui sous-tend ses pratiques agricoles: ‘Pendant des milliers d’années, les plantes, les animaux et les microbes ont vécu en harmonie, mais l’homme a perturbé cette dynamique’.

a déclaré M. Fuller au Defender, et poursuit:

“Nous avons passé les derniers milliers d’années à essayer de conquérir, de tuer et de contrôler, tout cela au nom de l’alimentation des masses. Nous avons érodé une grande partie de notre terre arable et tué de nombreuses espèces que nous pensions sans importance.

“À un moment donné, certains agriculteurs ont commencé à se rendre compte que nous étions allés trop loin et ont commencé à chercher une meilleure solution. Nous avons appris à planter sans labourer. Nous avons réalisé que le sol était animé par des microbes et nous avons commencé à les étudier et à les comprendre. Nous avons vu ce que Mère Nature essayait de nous montrer depuis le début. La beauté de la vie.

“Une fois que nous avons appris à cesser de conquérir la nature et à travailler avec elle, la vie revient en force et la valeur nutritionnelle des aliments que nous cultivons, qui a diminué pendant des décennies, commence à augmenter.

“Lorsque nous apprenons à nous concentrer sur la vie et que nous commençons à travailler avec le système (diversité des cultures, cultures de couverture, bétail, etc.), les microbes et la faune reviennent. Nous pouvons facilement produire suffisamment de nourriture sans engrais synthétiques, sans produits chimiques, sans cultures OGM et sans microbes”.

Alors que les agriculteurs régénérateurs comme M. Fuller se tournent vers le microbiome pour développer de nouvelles formes d’agriculture durable et récupérer des relations dynamiques essentielles dans la nature, d’autres acteurs ont reconnu leur potentiel pour réaliser de gros bénéfices.

Des investisseurs milliardaires comme Bill Gates financent la recherche en biotechnologie dans les grandes entreprises agricoles, notamment Ginko Bioworks et Pivot de Bayer-Monsanto, qui s’efforcent de “concevoir la biologie, concevoir les microbes, concevoir les plantes, pour qu’elle puisse faire ce que nous voulons”.

Selon une série d’articles parus dans Nature, étant donné la nature interconnectée des microbiomes du sol, des plantes et de l’homme, les microbes du sol doivent être régis par One Health, le vague projet de biosécurité de l’Organisation mondiale de la santé qui, selon ses détracteurs, vise à surveiller et à contrôler tous les aspects de la vie.

En effet, les microbes sont à la base de la sécurité alimentaire et hydrique mondiale, mais aussi parce que “le sol est un réservoir de dangers microbiens“, affirment les défenseurs de One Health.

Les microbes naturels qui jouent un rôle essentiel dans le microbiome peuvent être isolés, formulés et développés en tant qu’engrais, ce qui peut constituer un outil essentiel pour les agriculteurs, mais ouvre également la porte aux brevets et à l’ingénierie.

Selon le rapport, des centaines de microbes d’origine naturelle sont déjà vendus aux agriculteurs et des milliards de microbes d’origine naturelle sont encore inexplorés, ce qui soulève la question de savoir pourquoi les entreprises ont besoin de les modifier génétiquement.

Au cours des dernières années, cinq grandes entreprises agrochimiques, Syngenta (ChemChina), BASF, Bayer-Monsanto, FMC Corp et Corteva (DowDuPont) ont acquis la plupart des entreprises biologiques existantes.

Ce sont ces mêmes entreprises qui ont contrôlé la création et la distribution des cultures génétiquement modifiées dans le passé.

Selon le rapport, ces entreprises ont une longue tradition de mépris des effets de leurs produits sur l’environnement et la santé, d’affaiblissement systématique des petits agriculteurs, d’obstruction au processus réglementaire et de dissimulation de la vérité au sujet de leurs produits.

M. Fuller prévient : “Lorsque nous avons décidé que nous pouvions aider le système en modifiant génétiquement les cultures, cela a conduit presque instantanément à l’apparition de mauvaises herbes résistantes, car Mère Nature s’est défendue. Il en ira de même pour les microbes génétiquement modifiés. Nous n’avons besoin d’aucun produit génétiquement modifié. Ce dont nous avons besoin, c’est d’une compréhension du système”.

En commercialisant les microbes, les entreprises s’approprient le label “agriculture régénératrice” et prétendent être les chefs de file du mouvement.

Mais elles vendent leurs microbes dans le cadre de “plates-formes intégrées”, ce qui signifie que les agriculteurs à la recherche de microbes doivent également acheter les semences modifiées, les pesticides et autres produits exclusifs de ces entreprises qui sont connus pour endommager les sols, ce qui va à l’encontre des principes de régénération que les agriculteurs comme Fuller promeuvent.

Les entreprises invoquent également des “idées reçues” sur la nécessité d’augmenter les rendements pour “nourrir le monde”, selon le rapport.

M. Fuller a déclaré que les agriculteurs ont été informés pendant des années de la nécessité d’augmenter les rendements pour “nourrir le monde“, mais

“Ce n’est rien d’autre que des histoires de l’industrie pour vendre aux agriculteurs des produits dont ils n’ont pas besoin. Depuis longtemps, nous produisons suffisamment pour nourrir le monde et si nous doublons la production cette année, une grande partie de la planète continuera à souffrir de la faim.

“La faim est le résultat de la politique et de la logistique, pas de la production. Nous ne pourrons jamais nourrir le monde tant que nous ne cesserons pas de remplir les poches des industries et que nous n’apprendrons pas à cultiver des aliments dans des systèmes conçus pour vivre plutôt que dans des systèmes conçus pour tuer.”

Qu’est-ce qui pourrait bien mal tourner ?

Le rapport met également en garde contre les “lacunes en matière de connaissances” : les scientifiques et les agriculteurs commencent à peine à comprendre les divers rôles écologiques joués par les microbes.

Les dernières découvertes scientifiques montrent que le génie génétique, y compris les nouvelles technologies d’édition de gènes telles que CRISPR, produit des erreurs génétiques involontaires, telles que des insertions et des suppressions accidentelles de gènes lors de l’ingénierie d’organismes vivants.

La demande de brevet déposée par Pivot Bio pour son microbe GM Proven, commercialisé comme engrais azoté, énumère 29 gènes différents ainsi que de nombreuses protéines et enzymes qui peuvent être manipulés pour “perturber” et “court-circuiter” la capacité du microbe à détecter les niveaux d’azote dans son environnement et à le “tromper” pour qu’il surproduise de l’azote.

Les scientifiques de l’entreprise ont également publié une étude montrant qu’ils ont été surpris de constater que l’élimination de gènes augmentait l’azote, car elle aurait tout aussi bien pu le réduire.

“Le fait que nous bricolions des processus de régulation génétique ne signifie pas que nous comprenons la complexité du système”, a écrit Mme Klein dans un article d’opinion de Food Tank.

Pivot a lancé Proven en 2019. La société, soutenue par d’importants investisseurs en biotechnologie, dont la Fondation Bill & Melinda Gates, a levé plus de 600 millions de dollars de capitaux privés en promettant de “perturber” l’agriculture en réduisant le besoin d’azote synthétique et en le remplaçant par de l’”azote propre” provenant de microbes génétiquement modifiés.

Mais ses propres études scientifiques n’ont pas montré de réduction de l’utilisation de l’azote par les agriculteurs lors de l’application du microbe génétiquement modifié, indique le rapport.

Le traitement de semences Poncho Votivo 2.0 de BASF comprend une bactérie BT génétiquement modifiée et contient également un insecticide connu pour nuire gravement aux organismes du sol, aux pollinisateurs et aux écosystèmes aquatiques.

Le “déficit de connaissances” sur les microbes signifie que les risques sont presque incalculables, selon les critiques.

Selon le rapport, la large distribution géographique des microbes transgéniques pourrait modifier les relations génétiques inter-espèces avec les mauvaises herbes et les parasites, à une échelle bien plus grande que celle des cultures transgéniques actuelles, “avec des conséquences imprévues et potentiellement irréparables”.

Par exemple, si un nouveau traitement microbien s’établit de manière permanente en tant qu’espèce envahissante dans la nature, il pourrait influencer les relations entre les autres espèces, voire la structure de l’ensemble de l’écosystème.

Les microbes du sol pourraient également devenir des agents pathogènes pour l’homme ou l’animal et, comme ils pourraient entrer en contact avec les consommateurs par l’intermédiaire de l’approvisionnement alimentaire; “cela soulève des inquiétudes quant à l’impact sur le biome humain”, selon le rapport.

Un cadre réglementaire confus et opaque

Ces microbes sont commercialisés dans le cadre d’un système réglementaire confus, opaque et obsolète, indique le rapport. Le ministère américain de l’agriculture et l’agence américaine de protection de l’environnement (EPA) sont respectivement compétents pour différents types de microbes, et aucun d’entre eux n’a élaboré de réglementation spécifique à la nature unique des microbes génétiquement modifiés.

L’EPA indique sur son site web qu’elle a enregistré huit microbes génétiquement modifiés, mais aucune information publique n’est disponible sur ce qu’ils sont ou s’ils sont actuellement sur le marché.

Les enquêteurs ne peuvent pas trouver ces informations, car les entreprises peuvent expurger leurs dossiers réglementaires de la plupart des détails concernant leurs produits en invoquant le fait qu’il s’agit d’”informations commerciales confidentielles”, écrivent les auteurs.

Une fois que ces produits sont libérés dans l’environnement, aucune surveillance post-commercialisation ni aucun test de sécurité n’est requis.

Cela signifie que le système réglementaire existant est prêt à donner facilement et rapidement son feu vert à un nombre inconnu de nouveaux microbes génétiquement modifiés que l’industrie agrochimique est en train de mettre au point, sans évaluation approfondie des risques uniques qu’ils peuvent présenter pour la santé humaine et l’environnement.

Les Amis de la Terre demandent un nouveau cadre réglementaire adapté à la spécificité de ces nouveaux organismes. Pour cela, les agences devraient reconnaître les microbes génétiquement modifiés comme “nouveaux” et exiger un examen et une évaluation indépendants sur les risques potentiels pour la santé et l’environnement.

Ils affirment également que les organismes devraient être réglementés par le principe de précaution et une surveillance attentive, et qu’il faut plus de transparence.

Brenda Baletti, Ph. D

 

 

Brenda Baletti, Ph.D.'s avatar

Brenda Baletti : Ph.D. est journaliste pour The Defender. Elle a écrit et enseigné sur le capitalisme et la politique pendant 10 ans dans le cadre du programme d’écriture de l’université Duke. Elle est titulaire d’un doctorat en géographie humaine de l’université de Caroline du Nord à Chapel Hill et d’une maîtrise de l’université du Texas à Austin.

 

 

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Les services de renseignement sud-coréens pensent que la Russie, la Chine et la Corée du Nord se préparent à mener des exercices militaires conjoints.

Moscou, Pékin et Pyongyang se sont tous trois fréquemment plaints des jeux de guerre américains à proximité de leurs frontières.

Selon Yoo Sang-bum, un législateur sud-coréen, le ministre russe de la Défense, Sergei Shoigu, aurait proposé que des soldats nord-coréens se joignent aux troupes russes et chinoises pour des exercices militaires lors d’une réunion en juillet avec le dirigeant suprême Kim Jong Un.

M. Yoo affirme avoir appris cette information lors d’une discussion à huis clos avec le service national de renseignement sud-coréen.

Ce rapport intervient alors que Moscou, Pékin et Pyongyang sont de plus en plus frustrés par le fait que Washington et ses alliés organisent des jeux de guerre près de leurs frontières.

La semaine dernière, les soldats américains et sud-coréens ont achevé les exercices militaires conjoints annuels Ulchi Freedom Shield, qui prévoyaient l’envoi de moyens stratégiques américains dans la péninsule coréenne.

En réponse à ces exercices, Kim a ordonné à ses forces de tester leurs capacités nucléaires.

Dans la mer de Chine méridionale, Washington conteste les revendications territoriales de Pékin en envoyant des navires de guerre dans les eaux chinoises et en prétendant qu’il s’agit d’une « opération de liberté de navigation ».

Avant l’invasion de l’Ukraine, le président russe Vladimir Poutine a expliqué que les jeux de guerre de l’OTAN sur le territoire ukrainien étaient considérés comme une intense provocation par Moscou.

Samedi 2 septembre, l’envoyé du Kremlin à Pyongyang, Alexander Matsegora, a expliqué que la participation de la Corée du Nord à des exercices militaires conjoints avec la Chine et la Russie était une réponse « appropriée » aux « exercices bilatéraux et trilatéraux constants » organisés par les États-Unis et leurs « partenaires juniors en Asie ».

Russie- Chine-Corée du Nord- Carte

Le lundi 4 Septembre, M. Shoigu a confirmé que Moscou prévoyait de mener des exercices militaires conjoints avec Pyongyang.

Interrogé sur l’approfondissement de la coopération en matière de défense, il a déclaré selon Reuters:

« Pourquoi pas, ce sont nos voisins ! Un vieux dicton russe dit qu’on ne choisit pas ses voisins et qu’il vaut mieux vivre avec eux dans la paix et l’harmonie », a déclaré lundi le ministre russe de la défense, Sergei Shoigu, cité par l’agence de presse Interfax.

–  Reuters

En outre, le ministre russe de la Défense a déclaré que Kim prévoyait de se rendre en Russie pour une prochaine rencontre avec Vladimir Poutine.

 

 

Article original en anglais : Report: Russia, China and North Korea to Hold Trilateral War Games, The Libertarian Institute, le 4 septembre 2023

Traduction : Géopolitique profonde

 

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Image : Le ministre indien des Affaires extérieures, S. Jaishankar (G), a rencontré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, à Jakarta, le 6 septembre 2023.

Tout observateur expérimenté de la politique russe sait qu’il est préférable d’évaluer l’état du tango russo-américain à partir d’intrigues secondaires, souvent obscures et inaperçues, loin de l’amphithéâtre où les gladiateurs croisent le fer. C’est pourquoi il convient d’explorer deux pistes concernant la crise ukrainienne.

La première est la rencontre entre le ministre russe des affaires étrangères, Sergey Lavrov, et son homologue indien, S. Jaishankar, à Jakarta, en marge du sommet de l’Asie de l’Est, et la seconde est l’arrivée inopinée du secrétaire d’État américain, Antony Blinken, à Kiev. Ces deux événements se sont produits mercredi. Le trafic cryptographique entre Jakarta, Kiev, Moscou et Washington a dû être très intense au cours des dernières 48 heures.

Le compte-rendu russe de la rencontre entre Lavrov et Jaishankar indique que les deux ministres “ont échangé des points de vue sur les questions les plus urgentes des relations bilatérales et des questions internationales… Un désir mutuel d’accroître la coordination dans les formats multilatéraux, principalement à l’ONU, ainsi qu’au sein de l’OCS, des BRICS et du G20, a été souligné“.

De toute évidence, ce qui a justifié cette réunion, c’est la tentative fébrile de l’Inde d’élaborer une formulation sur l’Ukraine pour la déclaration du G20 qui permettrait au gouvernement Modi de revendiquer un triomphe diplomatique.

La semaine dernière, Lavrov a averti qu’”il n’y aura pas de déclaration générale [du G20] au nom de tous les membres si notre position n’est pas reflétée“. Mais Jaishankar sait qu’un axiome de la diplomatie russe est “ne jamais dire jamais“.

Il semble peu probable que Moscou s’oppose à ce que Modi tienne un trophée lorsque le G20 se terminera dimanche. Pour le président Biden également, un Modi qui réussit devient un partenaire plus efficace dans l’Indo-Pacifique.

D’ailleurs, le communiqué de la Maison Blanche souligne que “lors de son séjour à New Delhi, le président Biden saluera également le leadership du Premier ministre Modi au sein du G20 et réaffirmera l’engagement des États-Unis en faveur du G20 en tant que principal forum de coopération économique, notamment en l’accueillant en 2026“.

Une formule de compromis sur l’Ukraine peut encore être négociée. Si c’est le cas, ses paramètres seront un indicateur de la mesure dans laquelle Moscou et Washington sont enclins à rapprocher leurs intérêts et attentes respectifs.

Entre-temps, le 6 septembre, Blinken s’est embarqué pour une visite atypique à Kiev. Il n’avait pas le feu au ventre. Pour une fois, il n’a pas menacé la Russie ni ridiculisé Poutine depuis le sol ukrainien. Il n’a pas non plus montré beaucoup d’enthousiasme pour la contre-offensive de Kiev.

Il s’est plutôt concentré sur les horribles souffrances humaines causées par la guerre, sur le rétablissement de l’Ukraine en tant que démocratie après le conflit et sur la reconstruction de son économie. Blinken a répété à plusieurs reprises qu’il effectuait cette visite sur instruction de Biden. En présence du président Zelensky, Blinken a déclaré :

“Nous sommes déterminés, aux États-Unis, à continuer à marcher à vos côtés. Le président Biden m’a demandé de venir, de réaffirmer fermement notre soutien, de veiller à ce que nous maximisions les efforts que nous déployons et que d’autres pays déploient pour relever le défi immédiat de la contre-offensive ainsi que les efforts à plus long terme pour aider l’Ukraine à construire une force pour l’avenir qui puisse dissuader et défendre contre toute agression future, mais aussi de travailler avec vous et de vous soutenir alors que vous vous engagez dans le travail critique de renforcement de votre démocratie, de reconstruction de votre économie”.

Des paroles émouvantes, mais pas de discours fanfaronnant sur la libération de la Crimée, sur la poursuite du combat contre le camp russe ou sur la nécessité de forcer la Russie à quitter les territoires annexés et de ne négocier avec la Russie qu’en position de force. Lors de la conférence de presse conjointe de Blinken et du ministre ukrainien des affaires étrangères Dmytro Kuleba, ce dernier a affirmé qu’ils avaient eu une discussion “substantielle” sur la fourniture de fusées à longue portée, ATACMS, à Kiev. Mais Blinken a éludé le sujet.

L’aspect le plus inhabituel de la visite de Blinken est qu’elle s’est prolongée sur une deuxième journée. C’est sans doute la première fois que Blinken a passé une nuit en Ukraine. Le premier jour, Blinken avait un programme assez serré pour rencontrer Kuleba, Zelensky et le Premier ministre Denis Shmigal, mais l’itinéraire du deuxième jour [7 septembre] est resté ouvert. Il est évident qu’il est venu à Kiev pour des discussions sérieuses.

Il est concevable que Biden soit intéressé par l’ouverture de pourparlers de paix entre Moscou et Kiev, maintenant que la contre-offensive ukrainienne n’a pas atteint ses objectifs politico-militaires et qu’il existe des signes inquiétants d’affaiblissement du soutien à la guerre par procuration en Amérique et en Europe, alors qu’une offensive russe pourrait asséner un coup de grâce à l’armée ukrainienne. Selon les estimations russes et occidentales, près de 65 à 70 000 soldats ukrainiens ont été tués au cours des trois derniers mois seulement, depuis le début de la “contre-offensive” de Kiev.

Par ailleurs, coïncidence intéressante, le 6 septembre, la Verkhovna Rada, le parlement ukrainien, a approuvé la nomination de Rustem Umerov au poste de ministre de la défense, en remplacement d’Alexei Reznikov. Tatar de Crimée né en Ouzbékistan (URSS), Umerov n’a pas d’expérience militaire. Mais Zelensky lui fait confiance et les Américains l’acceptent.

Ce qui distingue Umerov, c’est qu’il a été l’un des principaux négociateurs lors des pourparlers de paix avec la Russie à Istanbul en mars de l’année dernière, qui ont abouti à un document convenu (dont Zelensky s’est ensuite rétracté sous la pression anglo-américaine). Il a également joué un rôle déterminant dans la négociation de l’initiative sur les céréales de la mer Noire (le soi-disant accord sur les céréales entre l’Ukraine et la Russie), qui est devenue opérationnelle en juillet de l’année dernière à Istanbul. Il s’agit là d’une goutte d’eau dans l’océan qui doit être dûment prise en compte.

Le 7 septembre, un jour après la nomination d’Umerov, le ministère turc de la défense annonçait à Ankara :

Nous suivons de près les événements qui se déroulent entre la Russie et l’Ukraine et qui menacent sérieusement la sécurité de notre région et du monde entier. Nous confirmons que nous sommes prêts à jouer un rôle actif et d’assistance pour garantir un cessez-le-feu et une paix stable, ainsi qu’à fournir un soutien complet pour atténuer la crise humanitaire.”

Il convient de noter que le ministre turc de la défense, Yasar Guler, venait de rentrer de Russie en tant que membre de la délégation qui accompagnait le président Recep Erdogan à Sotchi le lundi.

Autre coïncidence, le 7 septembre, le gouverneur par intérim de la région de Zaporozhye, Evgueni Balitski (nommé par le Kremlin), a déclaré à TASS que la Russie et l’Ukraine avaient besoin d’une plateforme neutre où les deux pays pourraient négocier des solutions pragmatiques à leurs problèmes mutuels, y compris des échanges de prisonniers, qui fonctionneraient même si l’opération militaire spéciale se poursuivait. Balitsky répondait à une question précise de TASS sur la possibilité actuelle de négociations entre la Russie et l’Ukraine. Il a poursuivi en déclarant :

Il devrait y avoir une plateforme de négociation quelque part – au niveau des ministères des affaires étrangères, au niveau d’autres pays médiateurs. Il faut des gens qui sont malheureusement désengagés de la situation. Ils seraient capables d’aborder la question de manière objective et pragmatique, mais il devrait y avoir une table quelque part où les représentants autorisés interagiraient. Cela permettrait de résoudre les problèmes d’échange de prisonniers de guerre ou, par exemple, la question d’un moratoire sur le bombardement des centrales nucléaires. Cela profitera à tout le monde, même en temps de guerre, aussi cynique que cela puisse paraître.

Quoi qu’il en soit, il devrait y avoir une sorte de plate-forme. Elle pourrait marquer le début de discussions plus approfondies. Et quelque chose pourrait en résulter. Et, peut-être, serions-nous en mesure de résoudre pacifiquement la tâche définie par le président“.

Ne vous y trompez pas, Balitsky est un politicien chevronné de Melitopol, issu d’une famille de militaires qui a servi dans l’armée soviétique et a siégé deux fois au parlement ukrainien depuis qu’il est entré en politique en 2004. Il ne fait aucun doute qu’il a parlé sur instruction du Kremlin.

D’ailleurs, Poutine avait rencontré Balitsky au Kremlin il y a deux semaines. Les remarques de Balitsky ont été soigneusement programmées, et Blinken et ses hôtes ukrainiens n’auraient pas manqué le message qu’il a transmis, à savoir que Moscou est ouvert aux négociations.

Même si des craquements se font entendre sur le lac gelé des relations russo-américaines, le fait que Biden et Lavrov arrivent à Delhi dans la journée pour le sommet du G20, qui se tiendra jusqu’à dimanche, ajoute à l’enchantement de la scène.

M. K. Bhadrakumar

 

Article original en anglais : Ice cracking sounds on frozen lake of US-Russia relations, Indian Punchline, le 8 septembre 2023.

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

Image : Manifestation de jeunes opposés à la dictature, après une manifestation organisée par le Commandement national des travailleurs, le 1er mai 1984. Archives historiques générales du ministère des Affaires étrangères. Creative Commons Attribution 2.0 Chile

Le coup d’État contre le gouvernement du président chilien Salvador Allende qui a eu lieu le 11 septembre 1973, a brutalement et violemment fermé la voie que plusieurs pays d’Amérique latine étaient en train de construire vers un État-providence et la souveraineté sur leurs ressources naturelles. Le Chili a préfiguré ce qui allait se passer dans le monde au cours des dix années suivantes : la contre-offensive de l’impérialisme, notamment étasunien, contre les politiques de redistribution des revenus, le développement industriel endogène et la construction de ce que l’on a appelé l’État-providence, explique Éric Toussaint, fondateur du Comité pour l’abolition des dettes illégitimes (www.cadtm.org) et membre du conseil scientifique de l’Association pour la Taxation des Transactions Financières (ATTAC) France.

  Sommaire
  • Le coup d’État contre Salvador Allende a imposé un modèle économique contraire aux classes (…)
  • Le coup d’État de Pinochet a été « le début d’un voyage vers l’enfer néolibéral (…)

Cinquante ans plus tard, le coup d’État contre le gouvernement légitimement élu de Salvador Allende marque un point historique : l’imposition d’un modèle, que nous connaissons sous le nom de néolibéral, par l’utilisation d’une violence brutale contre les classes populaires, ajoute-t-il dans une interview accordée à La Jornada.

« Le modèle néolibéral, qu’il s’agisse de la version Pinochet au Chili, Carlos Menem en Argentine ou Carlos Salinas de Gortari au Mexique, a été un échec, malgré les discours sur un prétendu miracle. Si l’on se place dans une perspective historique, il a représenté pour l’Amérique latine la privatisation et la « reprimarisation » [1] (= la régression d’une économie qui a connu un processus d’industrialisation diversifiée vers une plus grande dépendance à l’égard de ses exportations de matières premières -pétrole, gaz, minéraux solides, produits agricoles-) de ses économies, note Éric Toussaint, critique des politiques des organismes financiers internationaux à l’égard des pays du Sud, internationaliste et animateur de mouvements tels que le Forum Social Mondial.

Le coup d’État contre Salvador Allende a imposé un modèle économique contraire aux classes populaires

Coup d’État au Chili le 11 septembre 1973. Bombardement du Palais de la Moneda (Palais du gouvernement). Bibliothèque du Congrès national.CC BY 3.0 cl, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=16325488

 

Le régime dictatorial d’Augusto Pinochet, le général qui a dirigé le coup d’État contre le président Allende, a inauguré la vague néolibérale et la mise en œuvre d’un modèle économique et politique. Le Chili a été, selon Toussaint, le laboratoire de l’imposition de ce modèle, basé, entre autres, sur la réduction de l’intervention du secteur public dans la régulation des activités économiques, la privatisation des ressources stratégiques et le transfert de services tels que la santé et l’éducation à des entreprises privées [2].

Le Chili a été le laboratoire de l’imposition du modèle néolibéral basé sur la réduction de l’intervention du secteur public dans la régulation des activités économiques, la privatisation des ressources stratégiques et le transfert de services tels que la santé et l’éducation à des entreprises privées

En termes de politiques économiques, le coup d’État militaire chilien s’est déroulé dans un contexte particulier, selon Éric Toussaint : les décennies précédentes avaient été marquées par les politiques de promotion de la croissance et du développement par l’État, mises en place à la fin de la Seconde Guerre mondiale dans les pays du Nord. Dans cet environnement, des économistes comme Milton Friedman, qui a formé à l’Université de Chicago les principaux économistes qui ont mis en pratique le modèle économique de la dictature chilienne, « ou des penseurs réactionnaires inspirés par la soi-disant École Autrichienne espéraient, au début des années 1970, mettre fin à une période de plus de trois décennies – selon les régions – et ont appuyé le virage néolibéral qui, dans le cas du Chili, a été imposé littéralement à la pointe de la mitraillette ».

Les politiques imposées au Chili à partir de 1973 « visaient à mettre fin à une période, qui a varié selon les régions, d’environ 35 ans de politiques keynésiennes au Nord et au Sud [3] ; des politiques qui affirmaient à la fois une certaine autonomie par rapport à l’impérialisme et des concessions de la part des classes dominantes à l’égard des classes populaires. Je me réfère à une période qui, en Amérique latine, comprend la présidence de Lázaro Cárdenas au Mexique, Juan Domingo Perón en Argentine et au Brésil, Getulio Vargas, suivi de Juscelino Kubitschek et Joao Goulart. Le Chili a donc été un précurseur de ce qui allait se passer dans les années qui ont suivi le coup d’État. C’est une date historique parce qu’elle marque le début de la généralisation de la contre-offensive contre les politiques keynésiennes de promotion du développement à partir de l’État et aux politiques de développement mises en pratique en Amérique latine, comme le proposait la CEPAL. »

Le coup d’État de Pinochet a été « le début d’un voyage vers l’enfer néolibéral », qui a connu une autre étape avec l’arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher au Royaume-Uni en 1979 et de Ronald Reagan à la Maison Blanche en 1980

Le coup d’État de Pinochet a été « le début d’un voyage vers l’enfer néolibéral », qui a connu une autre étape avec l’arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher au Royaume-Uni en 1979 et de Ronald Reagan à la Maison Blanche en 1980. « Il s’agit d’un basculement historique, l’imposition d’un modèle économique par l’utilisation de la violence brutale contre les classes populaires et les mouvements de gauche, comme cela s’est également produit en Uruguay et en Argentine ». Ce fut, ajoute-t-il, « une période terrible en termes de répression en Amérique latine. C’est pourquoi nous parlons d’un modèle économique, le modèle néolibéral, avec une dimension politique très claire, conservatrice, accompagnée d’une répression massive par les forces armées, comme cela s’est produit au Chili et en Argentine ».

Le coup d’État de Pinochet a été « le début d’un voyage vers l’enfer néolibéral »

Éric Toussaint attire l’attention sur le fait que le coup d’État au Chili a été soutenu non seulement par les États-Unis, leur armée et leurs agences de renseignement et d’espionnage, mais aussi par des institutions financières telles que la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International.

-Quels sont les intérêts économiques qui ont créé les conditions ou soutenu le coup d’État contre le président Allende ?

- L’une des raisons de l’effondrement du gouvernement Allende a été la nationalisation du cuivre. Celle-ci a affecté les grandes entreprises étatsuniennes, qui exercèrent une pression sur le gouvernement des États-Unis et encouragèrent l’armée chilienne de droite. Le modèle a ensuite commencé à être mis en œuvre par le biais de privatisations massives et de « re-primarisation », de la libéralisation des investissements et de l’augmentation de la dette extérieure. Tout cela dans l’idée que pour attirer les investissements, il était nécessaire de privatiser et d’adopter des lois pour « protéger » ces investissements contre toute nationalisation. Au fil des ans, les responsables de la politique économique de plusieurs pays d’Amérique latine en sont venus à affirmer qu’il n’y avait pas d’autre voie que celle de la poursuite de telles politiques économiques.

L’Amérique Latine a privatisé ses économies et est devenue un exportateur de matières premières alors que dans les décennies précédant le coup d’État, un processus d’industrialisation était en cours dans plusieurs pays

Je dirais qu’il n’y avait pas d’autre chemin vers l’enfer. Cette voie fut accompagnée d’une forte propagande, sur le prétendu miracle du modèle chilien, tout comme il y eut une propagande sur le prétendu miracle de Salinas de Gortari au début des années 1990 au Mexique. Mais tous ces modèles ont échoué. Au Chili, il y a eu une crise généralisée des banques, sous la dictature de Pinochet, et elles ont dû être renflouées, comme au Mexique, en Équateur et dans d’autres pays. L’Amérique Latine a privatisé ses économies et est devenue un exportateur de matières premières ou le siège de maquiladoras (les maquiladoras sont des usines d’assemblage / montage). Par exemple, il s’agit des usines automobiles où l’on ne produit pas les pièces car elles sont importées et assemblées par des ouvrièr-es sous payé-es et peu qualifié-es, alors que dans les décennies précédant le coup d’État, un processus d’industrialisation était en cours dans plusieurs pays.

Le général Augusto Pinochet, chef de la dictature militaire. Bibliothèque du Congrès national du Chili. CC BY 3.0 cl

Que se passe-t-il aujourd’hui avec cette façon de penser la politique économique ?

- Le rejet massif des politiques néolibérales par la majorité des classes populaires des pays d’Amérique latine a commencé à s’exprimer clairement après les dictatures et la crise de la dette des années 1980. On peut citer les rébellions au Venezuela en 1989 (connues sous le nom de Caracazo), des mouvements comme les Zapatistes au Mexique (à partir de 1994) et les élections de Hugo Chávez au Venezuela, Rafael Correa en Equateur et Evo Morales en Bolivie entre la fin des années 1990 et le début de ce siècle. Leur point commun était de reprendre le contrôle des ressources naturelles telles que le pétrole et le gaz. Plus récemment, on peut citer les victoires électorales d’Andrés Manuel López Obrador au Mexique en 2018, d’Alberto Fernández en Argentine en 2019 et, plus récemment en 2022 et 2023, de Gabriel Boric, Gustavo Petro, et Lula respectivement au Chili, en Colombie et au Brésil.

Il y a une nouvelle vague de gouvernements progressistes, mais nous ne voyons pas de rupture avec le modèle économique.

Il y a une nouvelle vague de gouvernements progressistes, mais nous ne voyons pas de rupture avec le modèle économique. Ce qu’ils font, c’est mettre en œuvre une politique d’assistance et d’aides publiques aux secteurs les plus pauvres des classes populaires, ce qui est important, bien sûr, mais il n’y a pas de réelle volonté d’apporter un changement structurel.

Éric Toussaint

Roberto González Amador

 

Notes :

[1] Reprimarisation. On distingue trois grands secteurs économiques : le secteur primaire (exploitation directe des ressources naturelles), le secteur secondaire (industries de transformation) et le secteur tertiaire (services). En général, plus les économies progressent et intègrent de la technologie, plus elles se renforcent dans les secteurs secondaire et tertiaire. Dans certains pays particulièrement riches en matières premières, toutefois, la part du secteur primaire croît parfois au détriment du reste de l’économie. On parle alors de « reprimarisation ».

Source : https://www.monde-diplomatique.fr/publications/manuel_d_economie_critique/a57221

[2] Éric Toussaint montre dans le livre Banque mondiale : Une histoire critique, qu’une évolution partiellement similaire s’est déroulée aux Philippines à partir de la deuxième moitié de 1972. Voir chapitre 7 : La Banque mondiale et les Philippines

(voir en ligne https://www.cadtm.org/Banque-mondiale-et-Philippines )

[3Au Brésil, le tournant brutal anti populaire a été pris, avec le soutien de Washington, dès la fin mars 1964 avec le renversement par les militaires du gouvernement progressiste du président Joao Goulart.

Voir https://www.cadtm.org/Bresil-55-ans-apres-le-renversement-du-president-democratique-Joao-Goulart-le

 

Eric Toussaint : Docteur en sciences politiques des universités de Liège et de Paris VIII, porte-parole du CADTM international et membre du Conseil scientifique d’ATTAC France.Il est l’auteur des livres, Banque mondiale – Une histoire critique, Syllepse, 2022, Capitulation entre adultes : Grèce 2015, une alternative était possible, Syllepse, 2020, Le Système Dette. Histoire des dettes souveraines et de leur répudiation, Les liens qui libèrent, 2017 ; Bancocratie, ADEN, Bruxelles, 2014 ; Procès d’un homme exemplaire, Éditions Al Dante, Marseille, 2013 ; Un coup d’œil dans le rétroviseur. L’idéologie néolibérale des origines jusqu’à aujourd’hui, Le Cerisier, Mons, 2010. Il est coauteur avec Damien Millet des livres AAA, Audit, Annulation, Autre politique, Le Seuil, Paris, 2012 ; La dette ou la vie, Aden/CADTM, Bruxelles, 2011. Ce dernier livre a reçu le Prix du livre politique octroyé par la Foire du livre politique de Liège.
Il a coordonné les travaux de la Commission pour la Vérité sur la dette publique de la Grèce créée le 4 avril 2015 par la présidente du Parlement grec. Cette commission a fonctionné sous les auspices du parlement entre avril et octobre 2015.

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11 Septembre 1973: Le dernier discours de Salvador Allende

septembre 10th, 2023 by Salvador Allende

Salvador Allende, « président-martyr » du Chili, est renversé le 11 Septembre 1973 par un coup d’Etat organisé par un complot de la CIA s’appuyant sur l’armée aux ordres du général Pinochet.

Bilan de la dictature : 2279 morts et disparus, 27.255 torturés, 150.000 prisonniers politiques. Ce sont les premiers pas du néolibéralisme.

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Qui était Oussama ben Laden? La vérité derrière le 11 septembre 2001

septembre 10th, 2023 by Prof Michel Chossudovsky

Cet article a été publié pour la première fois en anglais sur Global Research le 12 septembre 2001.

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Note de l’auteur. Cet article fut rédigé le jour même des attaques. Il fut publié en anglais par le Centre de recherche sur la Mondialisation (Global Research / Mondialisation) le 12 septembre 2001.

Quelques heures après les attaques terroristes du 11 septembre au World Trade Center et au Pentagone, l’administration Bush concluait, sans preuve à l’appui, qu’Oussama ben Laden et son organisation, Al-Qaeda, étaient les suspects les plus probables. Le directeur de la CIA, George Tenet, déclarait que ben Laden « a la capacité de planifier plusieurs attaques sans avertissement ». Le secrétaire d’État Colin Powell qualifiait de son côté les attaques à Washington et à New York de « déclaration de guerre », ce que George Bush confirmait dans son discours à la nation le soir même en affirmant qu’il ne « fera aucune distinction entre les terroristes qui ont commis ces actes et ceux qui les ont soutenu ». L’ancien directeur de la CIA James Woolsey insinuait pour sa part la complicité de un ou plusieurs gouvernments étrangers. Et l’ancien conseiller à la sécurité nationale Lawrence Eagelberger déclarait dans une entrevue télévisée: « Je crois que nous allons démontrer que, lorsque nous sommes attaqués de cette façon, nous pouvons réagir d’une manière brutale avec force et détermination » (« we are terrible in our strength and in our retribution »).

Suite aux déclarations officelles, les médias occidentaux n’ont pas tardé (sans preuves à l’appui) à approuver le déclenchement d’actions punitives contre des cibles civiles au Moyen-Orient et en Asie centrale. William Saffire écrivait à ce propos dans le New York Times : « Lors que nous aurons raisonnablement pu déterminer la localisation des bases et des camps de nos attaquants, nous devrons les pulvériser – en minimisant mais également en acceptant les risques de dommages collatéraux. Nous devrons agir par des opérations [militaires] directes mais également par des actions en sous-main [de nos services de renseignement], afin de déstabiliser les États hôtes de la terreur. »

Le texte ci-dessous a pour object d’analyser l’histoire d’Oussama ben Laden et des liens entre la Jihad islamique et la politique étrangère des États-Unis depuis la Guerre froide.

Le premier suspect des attaques de New-York et Washington, le Saoudien Oussama ben Laden, qui est déjà désigné comme un « terroriste international » par le FBI pour son rôle présumé dans le bombardement d’ambassades étatsuniennes en Afrique, ironiquement fut au point de départ recruté par la CIA pour combattre les Soviétiques durant la guerre soviéto-afghane. 1

En 1979, la « plus grande opération secrète de l’histoire de la CIA » fut lancée en réponse à l’invasion de l’Afghanistan par les Soviétiques afin de soutenir le gouvernement pro-communiste de Babrak Kamal. 2

Sous les vifs encouragements de la CIA et des Services secrets pakistanais, qui voulaient transformer la Jihad afghane en une grande guerre menée par tous les pays musulmans contre l’URSS, quelque 35 000 intégristes musulmans en provenance de 40 pays islamiques se joignirent à la lutte en Afghanistan entre 1982 et 1992. D’autres dizaines de milliers vinrent étudier dans les madrasah pakistanais. Avec le temps, plus de 100 000 intégristes musulmans furent directement influencés par la Jihad afghane. 3

La Jihad islamique était appuyée les États-Unis et l’Arabie saoudite, une grande partie du financement provenant du commerce de la drogue dans le Croissant fertile.

En mars 1985, le président Reagan signait la directive de sécurité nationale nº 166, qui autorisait une aide militaire secrète aux Mujahideen. Cette initiative démontrait sans équivoque que la guerre secrète ménéee en Afghanistan avait pour objectif de combattre les troupes soviétiques en Afghanistan. La nouvelle aide en sous-main des États-Unis fut marquée par une augmentation substantielle de la quantité d’armes fournies – une aide annuelle régulière équivalente, en 1987, à 65 000 tonnes d’armes -, de même qu’un flot incessant de spécialistes de la CIA et du Pentagone, au quartier général secret des Services de renseignements pakistanais, sur la route principale, près de Rawalpindi, au Pakistan. 4

La CIA, utilisant les services de renseignement pakistanais, jouait un rôle clé dans l’entraînement des Mujahideen. À son tour, la guérilla soutenue par la CIA fut intégrée avec les enseignements de l’Islam :

Les thèmes prédominants étaient que l’Islam est une idéologie socio-politique complète, que l’Islam sacré avait été violé par les troupes soviétiques athées et que le peuple islamique d’Afghanistan devrait réaffirmer son indépendance en se débarrassant du régime socialiste afghan soutenu par Moscou. 5

Le réseau des services de renseignement pakistanais

Les Service de renseignement pakistanais – Inter Service Intelligence (ISI) – furent utilisés comme « intermédiaire ». L’appui de la CIA à la Jihad fut réalisé par l’entremise de la ISI, c’est-à-dire que la CIA ne faisait pas parvenir son appui directement aux Mujahideen. En d’autres mots, afin de garantir le « succès » de ces opérations en sous-main, Washington avait pris soin de ne pas révéler l’objectif ultime de la Jihad, qui consistait à détruire l’Union soviétique.

Selon l’expression de Milton Beardman, de la CIA, cette agence « n’a pas entraîné les Arabes » en tant que tel. Cependant d’après Abdel Monam Saidali, du Centre Al-Aram d’études stratégiques du Caire, ben Laden et les « Arabes afghans » avaient reçu « par l’entremise de la CIA, un entraînement [militaire] très sophistiqué et spécialisé [dans différents champs d’application] ». 6

Beardman confirme néeanmoins qu’Oussama ben Laden n’était pas conscient du rôle qu’il jouait pour Washington : « Ni moi [ben Laden], ni mes frères n’avions pu observer une quelqonque aide américaine. » 7

Motivés par le nationalisme et la ferveur religieuse, les guerriers islamiques n’étaient guère conscients qu’ils se battaient contre l’Union soviétique pour le compte de l’« Oncle Sam ». Alors que des contacts furent établis et entretenus aux échelons supérieurs des services de renseignement, les commandants des rebelles islamiques sur le terrain n’avaient aucun lien direct avec Washington ou la CIA. Avec le soutien de la CIA et l’aide militaire américaine, la Inter Services Intelligence (ISI) pakistanaise s’est rapidement transformée en une « structure parallèle exerçant d’énormes pouvoirs sur tous les aspects de gouvernement ». 8 La ISI possédait un personnel, composé de militaires, d’agents de renseignement, de bureaucrates, d’agents doubles et d’informateurs, estimé à 150 000 personnes. 9 Entre-temps, les opérations de la CIA contribuaient également à renforcer le régime militaire pakistanais dirigé par le général Zia Ul Haq :

Les relations entre la CIA et les Services de renseignement pakistanais sont devenues plus amicales suite au coup d’État contre Bhutto par [le Genéral] Zia et l’installation d’un régime militaire. […] Durant la plus grande partie de la guerre d’Afghanistan, le Pakistan était encore plus anti-soviétique que les États-Unis. Peu après l’invasion de l’Afghanistan par des militaires soviétiques, en 1980, Zia avait donné ordre au directeur de la ISI de mener des actions en sous-main afin de déstabiliser les républiques soviétiques d’Asie centrale. La CIA n’a approuvé ce plan qu’en 1984. […] La CIA était encore plus prudente que les Pakistanais. Le Pakistan et les États-Unis choisirent tous deux la supercherie. Des actions diplomatiques de façade furent ménées alors que les services de renseignement [CIA et ISI] s’étaient préalablement entendus qu’une escalade militaire constituait la meilleure solution. 10

Le croissant d’or de la drogue

L’histoire du commerce de la drogue en Asie centrale est intimément liée aux activités secrètes de la CIA. Avant la guerre URSS-Afghanistan, il n’y avait pour ainsi dire presque pas de production locale d’héroïne.11 À cet égard, l’étude d’Alfred McCoy confirme que, durant les premières années des opérations de la CIA en Afghanistan, « les territoires près de la frontière pakistano-afghane devenaient le principal fournisseur d’héroïne pour le marché mondial, répondant à 60 % de la consommation d’héroïne au États Unis. Au Pakistan, le nombre de personnes dépendantes de l’héroïne est passé de près de zéro en 1979 à […] 1,2 million en 1985 – un accroissement beaucoup plus grand que celui connu par n’importe quel autre pays. » 12

La CIA contrôlait indirectement le commerce de l’héroïne. Lorsque les Mujahideen ont établi leur contrôle sur une partie du territoire afghan, ils ont donné l’ordre aux paysans de cultiver de l’opium en guise de taxe révolutionnaire. De l’autre côté de la frontière, au Pakistan, des leaders afghans et des groupes d’affaires locaux, sous la protection des Services de renseignement (ISI), ont mis sur pied des centaines de laboratoires de production d’héroïne. Durant cette décennie de commerce ouvert de la drogue, la US Drug Enforcement Agency à Islamabad s’est trouvé incapable de faire quelque saisie ou arrestation majeure que ce soit. […] Les autorités étasuniennes ont refusé d’enquêter sur toute charge en rapport avec l’héroïne à l’égard de leurs alliés afghans « parce que la politique des États Unis relative à la lutte contre le narcotraffic en Afghanistan fut largement subordonné à la guerre contre l’Union soviétique ». En 1995, le directeur des opérations de la CIA en Afghanistan, Charles Cogan, avait admis que la CIA avait sacrifié la guerre contre la drogue pour se consacrer à la Guerre froide. « Notre mission principale était d’infliger le plus de dommages possible aux Soviétiques. Nous n’avions pas vraiment les ressources et le temps requis pour enquêter sur le commerce de la drogue. […] Je ne crois pas que nous ayons à nous excuser de cela. Toute situation à ses inconvénients. […] Il y a eu un inconvénient au niveau du narcotraffic, oui. Mais l’objectif principal a été atteint. Les Soviétiques ont quitté l’Afghanistan. »13

Au lendemain de la Guerre froide

Au lendemain de la Guerre froide, la région de l’Asie centrale n’est pas seulement stratégique pour ses réserves de pétrole : elle fournit à elle seule les trois quarts de la production mondiale d’opium, ce qui représente un revenu de plusieurs milliards de dollars pour les milieux d’affaires, les institutions financières et bancaires impliquées dans le lavage de l’argent sale, les agences de renseignement et le crime organisé. Le commerce de la drogue dans le croissant d’or rapporte entre 100 et 200 milliards USD par année, soit environ le tiers du chiffre d’affaire annuel du commerce mondial de la drogue (heroïne, cocaine, etc), évalué (sans compter les retombéees dans d’autres secteurs d’activité) par les Nations unies à environ 500 milliards USD. 14

Avec la désintégration de l’URSS, la production de l’opium avait pris un essor considérable. Selon les estimations des Nation unies, la production afghane d’opium en 1998-1999 – dates qui coïncident avec le développement d’insurrections armées dans les anciennes républiques soviétiques – avait atteint un niveau record, avec 4 600 mètres cube de production. 15 De puissants groupes d’affaires de l’ex-URSS alliés avec le crime organisé se font concurrence pour le contrôle stratégique des « routes de l’héroïne ».

Le vaste réseau militaire des Services des renseignement pakistanais ne fut pas démantelé au lendemain de la Guerre froide. Par aillerus, la CIA continuait d’appuyer la Jihad islamique par l’entremise du Pakistan. De nouvelles initiatives secrètes furent lancéees en Asie centrale, dans le Caucase et dans les Balkans. L’appareil militaire ainsi que les Services de renseignement pakistanais ont essentiellement « servi de catalyseur pour la désintégration de l’URSS et l’émergence de six républiques musulmanes en Asie centrale ». 16

En parallèle avec ces actions en sous-main de la CIA, des missionnaires islamiques de la secte Wahhabi d’Arabie saoudite s’étaient installés dans ces républiques, de même qu’à l’intérieur de la Fédération russe, empiétant sur les institutions de l’État et de la sociéte civile. En dépit de leur idéologie « anti-ÉUA », les actions fondamentalistes islamiques ont pourtant servi les intérêts stratégiques de Washington en ex-URSS…

La guerre civile afghane s’est poursuivie suite à la retraite des forces soviétiques en 1989. Les Talibans avaient reçu l’appui des Deobandis pakistanais et de leur parti politique, le Jamiat ul Ulema e Islam (JUI). En 1993, le JUI s`était joint à la coalition du premier ministre Benazzir Bhutto. Des liens furent établis entre le JUI, l’armée et les Services des renseignements. En 1995, avec la chute du gouvernement Hezb i Islami de Hekmatyar, à Kaboul, les Talibans ont non seulement instauré un gouvernement islamique intégriste, mais ont aussi « confié le contrôle des camps d’entraînement afghans à des factions du JUI ». 17

Et le JUI, avec l’appui du mouvement Wahhabi, a joué un rôle majeur dans le recrutement de Mujahideen pour les Balkans et dans l’ex-URSS. Jane Defense Weekly confirme à cet égard que « la moitié des hommes et de l’équipement des Talibans provient des Services des renseignement pakistanais ». 18

En fait, il semblerait que, suite au retrait des troupes soviétiques, les differentes formations armées dans la guerre civile en Afghanistan ont continué à recevoir une aide en sous-main de la CIA par le biais des Services de renseignement pakistanais. 19

En d’autres mots, soutenus par l’ISI pakistanais lui-même contrôlé par la CIA, l’État islamique taliban a grandement servi les intérêts géopolitiques de Washington. Le commerce de la drogue dans le Croissant fertile a également servi à financer et équiper l’Armée musulmane bosniaque, dès le début des années 1990, et l’Armée de libération du Kosovo (UCK). Au cours des derniers mois, des mercenaires Mujahideen combattaient dans les rangs des terroristes de l’UCK impliquée dans la guerre civile en Macédoine. Et il est avéré que l’UCK est non seulement appuyé par l’Otan, mais elle est également en partie financée par la mission des Nations unies au Kosovo.

Cela explique sans l’ombre d’un doute pourquoi Washington a fermé les yeux sur le règne de terreur imposé par les Talibans, impliquant notamment des dérogations flagrantes aux droits des femmes, la fermeture des écoles de filles, le congédiement des employées de la fonction publique et l’imposition de la « loi pénale de la Sharia ». 20

La guerre en Tchétchénie

Les principaux leaders rebelles en Tchétchénie, Shamil Basayev et Al Khattab, ont reçu leur formation militaire et idéologique dans des camps d’entrainement financés par la CIA en Afghanistan et au Pakistan. Selon Yossef Bodansky, directeur du US Congress’s Task Force on Terrorism and Unconventional Warfare, la guerre tchétchène fut planifiée durant un réunion secrète de Hizb Allah, tenue en 1996 à Mogadishu, en Somalie. 21 De nombreux cadres supérieurs des Services de renseignement iranienne et pakistanaise, ont participé à cette réunion, à laquelle Oussama bin Laden était également présent. Le rôle de la ISI pakistanaise dans la guerre civile en Tchétchénie « va beaucoup plus loin que l’approvisionnement des Tchétchènes en armes et en expertise : les Service de renseignement pakistanais et ses mandataires islamiques radicaux sont en réalité ceux qui dirigent cette guerre ». 22

Le principal oléoduc russe traverse la Tchétchénie et le Daghestan. N’eut égard aux condamnations de pure forme du terrorisme islamique par Washington, les bénéficiaires indirects de la guerre tchétchène sont les géants pétroliers anglo-américains luttant pour le contrôle des ressources pétrolières et des oléoducs dans le bassin de la mer Caspienne.

Les deux principales armées rebelles tchétchènes (respectivement dirigées par le commandant Shamil Basayev et par l’émir Khattab), estimées à 35 000 hommes, furent financées par les Services des renseignement pakistanais. La ISI a aussi joué un rôle clé dans l’organisation et l’entraînement de l’armée rebelle tchétchène :

[En 1994], les Services des renseignement pakistanais ont organisé pour Basayev et ses lieutenants de confiance un endoctrinement islamique intensif et un entraînement de guérilla dans la province de Khost, en Afghanistan, dans le camp d’Amir Muawia, installé au début des année 1980 par la CIA et les Service de renseignement pakistanais et dirigé par le célèbre seigneur de guerre afghan Gulbuddin Hekmatyar. En juillet 1994, « diplômé » d’Amir Muawia, Basayev est transféré au camp de Markaz i Dawar, au Pakistan, pour y entreprendre un entraînement en tactiques de guérilla avancées. Au Pakistan, Basayev rencontrait également les plus hauts cadres des forces militaires et des services de renseignement : le ministre de la Défense, le général Aftab Shahban Mirani, le ministre de l’Intérieur, le général Naserullah Babar, et le directeur des Services de renseignement responsable pour l’acheminement de l’appui de la ISI aux causes islamiques, le général Javed Ashraf (tous maintenant à la retraite). Ces liens en haut lieu se montrèrent vite utiles à Basayev. 23

Suite à son entraînement et son endoctrinement, Basayev fut affecté pour mener un campagne militaire contre les troupes fédérales russes lors de la première guerre tchétchène de 1995. Son organisation avait également développé des liens étroits avec les consortiums criminels moscovites et avec le crime organisé albanais et l’UCK. En 1997-1998, selon le Service de la sécurité fédérale russe, « les seigneurs de guerre tchétchènes ont commencé à investir dans l’immobilier au Kosovo […] par l’intermédiaire de plusieurs firmes immobilières enregistrées en Yougoslavie en guise de couverture ». 24

L’organisation de Basayev fut également impliquée dans bon nombre de trafics, notamment les narcotiques, l’exploitation illégale et les sabotages d’oléoducs russes, le kidnapping, la prostitution, le commerce de faux dollars et la contrebande de matériaux nucléaires. 25 Avec le blanchiment de l’argent de la drogue, les profits de ces activités criminelles furent également utilisés pour financer le recrutement de mercenaires et l’achat d’armes.

Pendant son entraînement en Afghanistan, Shamil Basayev s’est lié avec le commandant vétéran saoudien Mujahideen Al Khattab qui avait combattu en Afghanistan. Quelques mois après le retour de Basayev à Grozny, début 1995, Khattab fut invité à créer une armée installée en Tchétchénie pour l’entraînement de combattants Mujahideen. Selon la BBC, le voyage de Khattab en Tchétchénie fut « planifié grâce à l’appui de la Islamic Relief Organisation (IRO) basée en Arabie saoudite qui avait expédié des fonds en Tchétchénie. La IRO était financée par des mosquées ainsi que des dons de riches individus [associés aux milieux d’affaires saoudiens]. » 26

En conclusion

Depuis l’ère de la Guerre froide, Washington a sciamment soutenu Oussama ben Laden, tout en le plaçant sur la liste des « personnes les plus recherchées par le FBI ».

Alors que les Mujahideen sont impliqués dans des insurrection armées pour le compte des États-Unis dans les Balkans et en ex-URSS, le FBI, a pour mandat de mener aux États-Unis de mener une guerre au terrorisme. De toute évidence, il s’agit là non seulement d’actions contradictoires mais d’une politique qui s’avère mensongère à l’endroit des citoyens. Car la CIA depuis la guerre URSS-Afghanistan, appuie le terrorisme international par l’entremise de ses opérations secrètes.

Cruelle ironie, la même Jihad islamique, présentée par l’administration Bush comme « une menace contre l’Amérique » responsable des assauts terroristes contre le World Trade Center et le Pentagone constitue un instrument clé des opérations militaires stratégiques de Washington dans les Balkans et en ex-URSS.

Au lendemain des attaques terroristes de New York et de Washington, la vérité sur les liens entre le gouvernment américain et le terrorisme international doivent être devoilés à l’opinion publique afin d’empêcher l’administration Bush et ses partenaires de l’Otan de se lancer dans une aventure militaire qui menace l’avenir de l’humanité.

Michel Chossudovsky

 

Article original en anglais: http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=368

texte original

Version française: L’aut’journal, Montréal, octobre 2001

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Notes

  1. Hugh DAVIES., « International: `Informers’ point the finger at bin Laden; Washington on alert for suicide bombers ». The Daily Telegraph, Londres, 24 août 1998.
  2. Cf. Fred HALLIDAY. « The Un-great game: the Country that lost the Cold War, Afghanistan ». New Republic, 25 mars 1996.
  3. Ahmed RASHID., « The Taliban: Exporting Extremism ». Foreign Affairs, Novembre-décembre 1999.
  4. Steve COLL. Washington Post. 19 juillet 1992.
  5. Dilip HIRO., « Fallout from the Afghan Jihad ». Inter Press Services, 21 novembre 1995.
  6. Eric WEINER et Ted CLARK. Weekend Sunday (NPR). 16 août 1998.
  7. Ibid.
  8. Dipankar BANERJEE. « Possible Connection of ISI With Drug Industry », India Abroad, 2 décembre 1994.
  9. Ibid.
  10. Cf. Diego CORDOVEZ et Selig HARRISON. Out of Afghanistan: The Inside Story of the Soviet Withdrawal. Oxford University Press, New York, 1995. Cf. aussi la critique de Cordovez et Harrison. International Press Services. 22 août 1995.
  11. Alfred MCCOY. The Progressive, « Drug fallout: the CIA’s Forty Year Complicity in the Narcotics Trade ». 1 août 1997.
  12. Ibid.
  13. Ibid.
  14. Douglas KEH. Drug Money in a changing World, Technical document nº 4. Vienne, UNDCP, 1998, p.4. Cf. Report of the International Narcotics Control Board for 1999. E/INCB/1999/1 United Nations Publication, Vienne, 1999, pp.49-51 ; et Richard LAPPER, « UN Fears Growth of Heroin Trade ». Financial Times, 24 février 2000.
  15. Report of the International Narcotics Control Board. Op. cit., pp.49-51. Cf. Richard LAPPER. Op. cit.
  16. International Press Services. 22 août 1995.
  17. Ahmed RASHID. « The Taliban: Exporting Extremism ». Foreign Affairs, Novembre-décembre, 1999, p.22.
  18. In « Christian Science Monitor ». 3 septembre 1998.
  19. Tim MCGIRK. « Kabul learns to live with its bearded conquerors ». The Independent Londres, 6 novembre 1996.
  20. Cf. K. SUBRAHMANYAM., « Pakistan is Pursuing Asian Goals ». India Abroad 3 novembre 1995.
  21. Levon SEVUNTS. The Gazette, « Who’s calling the shots? Chechen conflict finds Islamic roots in Afghanistan and Pakistan ». Montréal, 26 octobre 1999.
  22. Ibid.
  23. Ibid.
  24. Cf. Vitaly ROMANOV et Viktor YADUKHA. Chechen Front Moves To Kosovo Segodnia. Moscou, 23 février 2000.
  25. The European. 13 février 1997. Cf. Itar-Tass, 4-5 janvier 2000.
  26. BBC. 29 septembre 1999.

Durant notre jeunesse, la prononciation du mot « suisse » nous renvoie au petit fromage frais, mais aussi au mot « banque » à force d’entendre des histoires d’argent volé, caché en « Suisse » !

Au fil du temps, notre subconscient n’a retenu que le mot « banque » qu’entretien et qu’alimente une réalité suisse immuable dans ses relations avec le monde de l’argent. A un moment, cette Suisse nous apparaissait comme État dont le particularisme est sa neutralité, et sa terre un havre de paix. Comme le temps peut dévoiler beaucoup de choses, cette Suisse s’est révélée avec une autre dimension, avec d’autres mœurs !
*

1ère partie

La justice Suisse revient sur le dossier après l’avoir classé en 2017

Notre sujet concerne cette Confédération parce qu’elle se distingue en ce 21ème siècle (en fait depuis toujours) – surtout depuis ce conflit en Ukraine, qui a mis à nu tous les États qui se targuent d’être les défenseurs inégalés des valeurs humaines dont ils auraient l’apanage – des autres pays par sa « neutralité » déclarée cardinale et infaillible, sa propension à servir de « médiateur » dans les conflits et sa révulsion des ingérences dans les affaires des États souverains ! Ce qui est, en fait, loin d’être le cas comme nous allons le montrer suite à sa grave bourde envers de l’Algérie qui ne l’a jamais provoqué en la considérant avec respect.

Notre ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a été contraint de donner une réponse claire, toutefois « diplomatique », suite à l’appel téléphonique, relatif à un dossier pénal, de son homologue suisse, Ignazio Cassis.

La justice Suisse est revenue sur le dossier de l’ex-ministre de la Défense algérien (âgé de 86 ans), classé en 2017, après un recours de TRIAL international (1) à l’initiative d’ex-islamistes du FIS, en fuite, qui l’accusent d’avoir été « complice » d’exactions qualifiées de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité (non plus « d’auteur » comme précédemment), durant la guerre menée par l’armée algérienne contre le terrorisme des « groupes islamiques armés » (GIA), bras armé du Front Islamique de Salut (FIS). Une guerre de plus de 10 ans qui s’est terminée par l’anéantissement de ces groupes !

Cette affaire revient, par opportunisme, comme un cheveu dans la soupe après 12 ans, s’apparentant à une épée Damoclès ; comme un chantage ! On persiste donc dans la sape, via cette ONG Suisse TRIAL, en insistant à poursuivre le tombeur des terroristes du GIA/FIS et de leur régime théocratique sanguinaire !

La justice suisse est-elle à court d’affaires pour s’intéresser, de façon obsessionnelle, à notre ex-ministre de la Défense pour des faits relevant de la défense de son pays contre la horde terroriste ? L’Algérie y voit une ingérence flagrante dans ses affaires visant, en fait, à décrédibiliser l’Armée National Populaire (ANP), menée sans doute par des cercles occultes ennemis de l’Algérie ! Les décideurs suisses ont dû interpréter sa circonspection et sa sagesse, devant cette affaire, comme une faiblesse exploitable politiquement.

La Suisse un État/ONG, havre financier pour les escrocs et les terroristes

Notre réaction, par cet article, va être plus précise, plus directe, moins diplomatique, à l’attention des Suisses, de leurs gouvernants et autres décideurs !

La « neutralité » de la Suisse s’est effilochée et ICI (2,3) pour devenir aussi active et nuisible que les pays hostiles, mais sournoisement. Son engagement avec les « atlantistes » en sanctionnant la Russie (4) en est une des preuves. En fait, elle a toujours été ainsi. C’est dans l’adversité que les principes s’attestent ; qu’on reconnaît les vrais amis.

La Suisse n’est autre qu’un État factice créé et /ou administré par de puissants oligarques essentiellement des Anglo-Saxons possédants des fortunes et des banques pour faire fructifier leur argent et capter celui des autres, issu de la rapine, sans se voir demander des comptes dans leurs pays. Ce sont eux qui dictent la politique de cet État ainsi que ses lois. La Suisse est leur paradis qu’ils ont doté d’institutions et de lois, dans leurs intérêts, en instaurant le « secret bancaire » flanqué « d’exceptions » (5) (pages 93 à 98 et 111 à 113) « pénales » (restreintes) et « fiscales », dans leurs propres intérêts. Pour les autres pays victimes, cette « exception » est inaccessible.

Un État, instrument diversif du Grand Capital. Une sorte d’État/ONG – sous couvert de « neutralité » pour mieux tromper – dont la mission est de captiver toutes les illégitimités du monde pour les rendre licites dans le cadre de ses lois : argent volé ou détourné, argent de la corruption, argent de la drogue, hébergement et protection de criminels (ICI et ICI) (6, 7) recherchés dans leur pays, autorisation d’associations de malfaiteurs sous couvert des droits de l’homme etc… un havre financier pour les escrocs, un ramassis de toutes les saloperies que la morale réprouve. Bien sûr qu’elle montre parfois des actes « d’État de droit » en actionnant la justice pour certains faits sans trop d’impact sur l’essentiel de leur politique prédatrice imposée. Cependant, elle est prompte à prendre en charge à bras-le-corps les « affaires » quand elles nuisent aux pays qui ne sont pas dans le giron occidental impérialo-colonialiste ; même si ces « affaires » sont à l’initiative de terroristes, d’escrocs recherchés pour apologie du terrorisme, pour corruption ou escroquerie. Elle peut feindre ou simuler ce qu’elle voudra, elle reste dépendante des Anglo-Saxons et des lobbies sionistes. La Suisse est bien leur propriété par leur argent qu’ils transfèrent, issu du brigandage et du pillage. Elle est un « havre financier et de paix » pour eux comme elle est havre de paix pour les terroristes (8) du monde !

La Suisse n’est qu’une imposture, drapée de neutralité et d’honnêteté, essaimée dans tous les pays sous couvert d’ambassades pour mieux gagner la confiance et pouvoir mieux duper ! C’est un État-espion au service de l’hégémonie Anglo-Saxonne. Une sorte de cheval de Troie imperceptible. Ce n’est pas un hasard si presque toutes les organisations dites « internationales » ont leur siège en Suisse. Ce pays vit des produits financiers des banques issus des spéculations financières sur des capitaux en grande partie illicites ; il n’a pas de ressources du sol et du sous-sol significatives. Sa richesse vient en particulier d’une loi bancaire notamment de son article 47 qui érige le « secret bancaire » (9) comme disposition inviolable. Une enquête collaborative titrée « Suisse Secrets » (10) basée sur une fuite d’informations issues de milliers de comptes du « Crédit Suisse », transmise à des journaux, montre la duperie pratiquée du fait de ce « secret bancaire ». Il est rapporté que la personne « anonyme » à l’origine de cette fuite a expliqué sa motivation ainsi : « le prétexte de la protection de la confidentialité financière n’est qu’une feuille de vigne couvrant le rôle honteux des banques suisses en tant que collaboratrices des fraudeurs fiscaux ». De la sorte, pour devenir un pays riche sans avoir de ressources naturelles, il faut être et faire comme la Suisse. N’importe quel idiot peut comprendre que s’il y a « secret », il y a volonté de cacher une tromperie !

Le but, ici, n’est pas de révéler toutes les falsifications, les tripatouillages, les combines, des autorités suisses avec leurs banques – la presse, les livres, les déclarations foisonnent sur Internet – mais de montrer, sur ces bases, que cette Suisse n’est pas du tout celle que l’on fait miroiter au Monde. Son histoire n’est pas exempte d’immoralité pour prétendre donner des leçons de probité. Il nous paraît utile, toutefois, de citer quelques faits significatifs.

D’après un article du « Monde Diplomatique » (11), la Suisse a été complice dans un partenariat actif et silencieux avec le nazisme selon le sociologue Jean Ziegler qui précise que sans l’aide financière des banquiers suisses, les nazis auraient abandonné la guerre dès 1942.

« Aucun autre pays neutre — ni le Portugal ni la Suède — n’a accepté l’or volé des Allemands. Flairant des ‘‘affaires en or’’, les banquiers suisses ont joué les intermédiaires, les blanchisseurs de cet or provenant des banques des pays envahis ou des Juifs assassinés » (selon ce mensuel). La fermeture des frontières suisses en 1942 a livré des milliers de juifs à une mort certaine plus par vénalité que par racisme. Pour Ziegler, la Suisse n’est pas un pays neutre et terre d’accueil. Une certaine presse a signalé que les parlementaires fédéraux (12) le Conseil fédéral, les médias et la plupart des partis politiques sont américanophiles et/ou inféodés à l’UE et que c’est la caste des multimilliardaires qui décident de tout sur l’ensemble de l’Occident. Sa neutralité est qualifiée de « coquille vide. »

Les archives dévoilées (autrichiennes, allemandes, britanniques et américaines), ont révélé que le gouvernement fédéral ainsi que les industriels de l’armement suisses ont aidé le Reich à acheter les armes en échange de lingots d’or volés, et ce, jusqu’en 1945. Les consensus entre riches oligarques occidentaux – issue de la même doxa, voire des mêmes familles – sur la domination de leur classe a primé (et prime toujours) sur la morale. C’est encore le cas aujourd’hui au regard de leurs accointances avec ce que l’on nomme les « ukro-nazis » et les nationalistes intégraux.(13) Les USA tolèrent même leurs manifestations ! (14)

Selon un article du site « swissinfo » (15) datant de 2021, les banques suisses continuent d’autoriser l’argent illégal provenant des pays pauvres, signalant neuf milliards de francs répartis sur des centaines de comptes en Suisse, citant même une affaire de détournement de fonds publics vénézuéliens mettant en cause une banque helvétique sur huit. Ce scandale, selon des spécialistes, démontre l’échec du système anti-blanchiment d’argent mis en place par la Suisse.

Romano Marco du Parti démocrate-chrétien suisse, dans les questions au Parlement (16) a soulevé en 2013 le problème des « entreprises de transfert d’argent et criminalité organisée ». Il a relevé :

« l’existence de ces canaux permettant de transférer de l’argent sale à l’extérieur de nos frontières (revenus d’activités illégales, blanchiment d’argent ou financement du terrorisme international) est depuis longtemps connue par le biais de différents procès pénaux et de nombreuses enquêtes fédérales et cantonales (surtout liées au trafic de drogue, à la traite d’êtres humains et au blanchiment d’argent). »

Algérie54 a rapporté que selon « The Financial Times » (17) le géant bancaire suisse UBS qui a mis la main sur le Crédit Suisse, en le rachetant, aurait réalisé un bénéfice trimestriel record qu’aucune autre grande banque au monde, comme JP Morgan, n’a égalé. L’énorme profit d’UBS proviendrait de ce l’on nomme le « badwill », une astuce par laquelle une entreprise achète un actif sous le prix réel selon l’expert Nourredine Legheliel cité, et de poursuivre :

« C’est largement sous-évalué, ce qui laisse supposer que cette affaire de rachat du Crédit Suisse reste un mystère et une ‘‘arnaque’’ savamment élaborée entre Suisses, sachant que seuls les étrangers, qui étaient les principaux actionnaires de la banque en banqueroute, sont perdants (les Saoudiens, les Qataris, les oligarques russes et à un degré moindre les Américains ». Ainsi la Suisse, que beaucoup présente comme un État modèle, ne peut être qualifié que receleur ».

Il est intéressant de voir, pour plus d’information sur ce cas suisse, la vidéo réalisée (en français) par M. Rafaa, (18) intitulée « Les receleurs suisses d’Hitler accusent l’Algérie de crimes contre l’humanité. On aura tout vu ! », un bloggeur connu dont les interventions sont vues par des dizaines de milliers d’internautes (entre 10 mille et plus de 50 mille vues)

Qui est TRIAL qui veut faire juger un tombeur des terroristes et non les terroristes ?

Cette association TRIAL se gonfle en annonçant que l’ex-ministre de la Défense algérien (19) « sera le plus haut responsable militaire jamais jugé au monde pour de tels crimes sur le fondement de la compétence universelle ». Oui ‘‘au monde’’ ! Une plainte non pas contre les terroristes qui ont fait un carnage en Algérie, mais contre un ministre de la Défense dont l’Armée a éliminé ces terroristes tueurs de civils sans distinctions, dont certains chefs et soutiens ont trouvé refuge en Suisse ; siège de Trial et lieu de sa plainte avec l’assentiment des autorités suisses ! C’est ainsi que cette contrée défend les « droits de l’Homme » ! Qu’ont fait alors les USA dans leur lutte contre le terrorisme qu’ils ont pourtant, eux-mêmes, créé et financé (20) (selon Hillary Clinton devant le Congrès en janvier 2013), avec l’aide de certains roitelets du Moyen-Orient ? Quelle a été la réaction de Trial dans ce cas ? Qu’a fait Trial dans le cas de la France dans ses crimes de guerre et contre l’Humanité en Algérie ? Et les criminels de guerre et destructeurs des nations comme l’Irak, la Libye, la Syrie, la Yougoslavie, la Palestine, le Yémen, le Sahara Occidental, la Serbie, le Liban…qui sont américains, britanniques, israéliens et français. TRIAL n’opportune pas les bailleurs bien-sûr (21) ! Elle est financée par les gouvernements suisse, néerlandais, suédois, finlandais, luxembourgeois, allemand, la Commission Européenne, le Royaume-Uni, la NED, Rockefeller Brothers Fund et Open Society Fondations de George Soros, Amnesty International… Pour viser ces pays et associations qui la fiance ? Foutaise ! C’est comme la TPI et CPI et toutes ces « ONG » des droits de « l’hommisme » et des « libertés » ! Elles ont le même objectif hégémonique avec des missions différentes !

Ainsi donc, pour les autorités et la justice suisse, en soutenant les représentants du FIS et son bras armé le GIA dans leurs actions – sans la moindre référence à leur passé et rôle dans les tourments du peuple algérien durant ces années de massacre – ils n’ont rien fait de répréhensible. Les massacres de population dans les villes et surtout les villages, les égorgements, les bombes explosées dans les bus, les viols etc. ne sont pas réprimés par les lois suisses ? Peut-être est-ce des actes de l’Armée algérienne ou un suicide collectif ?

2ème partie

Sur le général major Khaled Nezzar, ex-ministre de la Défense

Voici un aperçu sur ses faits et gestes destinés aux lecteurs trompés et non aux dirigeants ou « conseillés » de la Suisse qui ne peuvent pas comprendre ce qu’est un patriote. Beaucoup cancanent sans rien connaître de cette décennie dites « noire » ! Ils vomissent idiotement ce qu’on leur a fait ingurgiter comme mensonges !

Le général Nezzar et le haut commandement de l’époque ont sauvé l’Algérie de ces hordes barbares d’assassins du GIA/FIS en prenant leurs responsabilités afin d’empêcher ces monstres d’accéder au pouvoir, lesquels allaient précipiter l’État national dans l’effondrement. Ces diables tuaient, égorgeaient, incendiaient, posaient de bombes dans les bus pour tuer les Algériens de toute catégorie : plus de 100 journalistes, des dizaines de milliers de femmes, d’enfants de vieillards, d’enseignants, d’imams, de policiers, de pompiers ; un total de plus de 150 000 morts ! M. Khaled Nezzar, par la Constitution, leur a opposé l’Armée Nationale Populaire – que toute la société civile ne cessait de réclamer l’intervention – aidé par des milliers de groupes de légitimes défenses civiles (GLD) qui les ont anéantis ! En ces temps-là, la Suisse n’a rien fait pour aider le peuple algérien !

M. Nezzar a rejoint l’ALN dès les 1ers mois de la Révolution Algérienne, sur ordre du FLN/ALN. Les espèces imbéciles ne savent pas que dans les années 50, la majorité des officiers et s/officiers ont rejoint la lutte révolutionnaire. Parmi eux M. Nezzar ! Contrairement à cette espèce qui a pris les armes contre leur propre pays ; les harkis d’hier et d’aujourd’hui.

Bien sûr, qu’ils ne connaissent pas aussi ses faits d’armes contre Israël, reconnus par les alliés, dont des officiers égyptiens, mais aussi par Ariel Sharon lui-même sur la bravoure des soldats algériens !

Le summum des massacres du GIA et la véritable riposte de l’Armée, organisée déjà par M. Nezzar, ont commencé en 1995. Khaled Nezzar est parti en retraite en 1993.

Il a contribué à l’arrêt du processus électoral sur une exigence de la société civile ! On l’accuse donc de quoi ? D’avoir organisé l’armée afin de défendre son pays de l’anéantissement terroriste ; d’avoir contribué à mettre en place des stratégies et tactiques de riposte ; d’avoir empêché, avec l’Armée et les GLD, que cette horde Banu Hillal et leurs descendants les « daechiens » n’instaurent un régime moyenâgeux de califat qui les obligera à ne plus réfléchir, à porter barbe et « qamis », à mettre du « khol » aux yeux, à autoriser les mariages multiples etc… à reclasser les Algériens dans la catégorie des sous-hommes sous des sous-califes, dirigés par des princes moyen-orientaux, eux-mêmes vassaux des Anglo-Saxons ! Khaled Nezzar est un patriote d’une autre trempe qu’ils ne pourront jamais égaler quoi qu’ils fassent !

La défense de Nezzar dénonce les violations commises par le procureur helvétique

Les avocats (Caroline Schumacher et Magali Buser) du général à la retraite ont dénoncé, dans un communiqué, (22) les failles et les abus constatés lors de la conduite de l’instruction par le procureur suisse.

Voici le résumé :

Le général Khaled Nezzar face à l’acte d’accusation à son encontre émis par la Confédération suisse s’est toujours opposé, à la torture qu’il n’a pas hésité à condamner publiquement dans les années 1990. L’instruction de la procédure le visant s’inscrit dès l’origine dans un contexte éminemment politique. Les plaignants revendiquent tous leur engagement islamiste d’alors comme d’aujourd’hui. Le général incarne le refus du projet politique islamiste extrémiste.

L’instruction menée en Suisse a connu, au gré des procureurs en charge, des phases d’enthousiasme et d’accélérations, de longues périodes d’inaction, un coup d’arrêt sous forme de classement en janvier 2017, puis une reprise suite à un arrêt de la Cour de Bellinzone en 2018 à la lecture duquel son sort judiciaire pouvait paraître décidé d’avance. Les charges pour lesquelles le général est renvoyé en jugement reposent pour une large part sur des rapports de la Police judiciaire fédérale, rédigés sur la foi de sources et de publications orientées émanant d’auteurs sujets à caution.

Les expertises demandées, l’audition sollicitée des témoins parfois oculaires, ont été refusées. Il a même été refusé d’interroger des plaignants qui n’avaient été entendus qu’à une seule reprise en 2011 et 2014, alors que la défense n’avait, à l’époque, aucun accès au dossier. En tout état, le dossier ne permet pas d’établir ni que le général Khaled Nezzar ait ordonné ou prêté assistance aux exactions retenues à son encontre, ni même qu’il en ait été informé et se soit abstenu d’agir pour les empêcher.

Réaction officielle : l’Algérie déplore la lecture révisionniste de la justice suisse

Les Algériens ont bien saisi la portée de cette « sortie » suisse et sa gravité. Elle est vite interprétée comme du foutage de gueule, du radotage intempestif de décideurs capricieux, qui mérite une réplique atterrante.

En réaction aux propos de son homologue suisse (23) faisant part de la position du gouvernement helvétique à l’égard des derniers développements enregistrés dans ce dossier contre le Général-major à la retraite, le ministre Ahmed Attaf a tenu à souligner clairement trois données principales à savoir :

« que l’indépendance de la justice ne justifie pas l’irresponsabilité et qu’un système judiciaire quel qu’il soit s’arroge le droit absolu pour juger des politiques d’un État souverain et indépendant ».

La seconde :

« que depuis le début de cette affaire, l’Algérie a eu la conviction que la justice suisse a offert avec beaucoup de légèreté une tribune aux terroristes, à leurs alliés et à leurs soutiens pour tenter de discréditer le combat honorable de notre pays contre le terrorisme, de jeter l’opprobre sur ceux qui lui ont fait face et de souiller la mémoire de ceux qui sont tombés en lui résistant ». La dernière « qu’avec la même légèreté, la justice suisse procède à une lecture révisionniste de l’histoire de notre pays durant les années 90. Elle procède par des accusations outrancières et infondées, par des comparaisons hasardeuses et inappropriées et par des falsifications si flagrantes qu’elles se discréditent elles-mêmes. »

Sur le fond, M. Attaf a souligné que la communauté internationale reconnaît le combat héroïque et solitaire de l’Algérie contre le terrorisme durant les années 90, que le rôle de notre pays et son expérience en la matière étaient largement appuyés et sollicités au niveau international. Il a rappelé que l’Algérie est le pays-champion au niveau de l’Union Africaine pour la prévention et la lutte contre le terrorisme.

 En conclusion, M. Attaf, tout en soulignant la gratitude de l’Algérie à l’égard de la Suisse pour son rôle dans l’indépendance de notre pays, a indiqué que « cette affaire a atteint les limites de l’inadmissible et de l’intolérable et que le gouvernement algérien est déterminé à en tirer toutes les conséquences, y compris celles qui sont loin d’être souhaitables pour l’avenir des relations algéro-suisses »

Lois suisses appliquées à l’Algérie souveraine ? Voyons les possibles conséquences !

Si la Suisse ose, effrontément et abusivement se permettre, comme les USA principalement, ce genre de lois extraterritoriales, c’est qu’elle se considère, elle aussi, puissante par la puissance financière de ses maîtres. L’extraterritorialité juridique est une pratique qui viole le principe d’autorité territoriale exclusive des États et de leur souveraineté. Ainsi, la Suisse n’est autre qu’un vassal au service de cette stratégie mondialiste Anglo-Saxonne.

Si, comme on dit, pour être respecté, il faut être respectable, alors l’Algérie peut décider, par réciprocité, en conséquence de cette affaire – qui a atteint les limites de l’indécence et de l’insolence – de prendre des mesures radicales envers la Suisse et certains de ses responsables au plus haut niveau. Elle peut :

1- Ériger des lois extraterritoriales pour des faits ou crimes « spécifiques » que le droit international ou que la morale réprouve, qu’elle appliquera, à des personnalités suisses auteurs de ces crimes ou délits, par le biais de la justice algérienne dont elle demandera l’extradition pour y être jugés ! Le commentaire officiel du Ministre Algérien Attaf doit être compris par les autorités suisses résolument dans ce sens. Les griefs ne manquent pas : crimes financiers, détournements de fonds des États, fonds issus de la corruption, de la drogue, de la prostitution, blanchiment d’argent, protection des terroristes condamnés par leurs pays, financement du terrorisme, etc. Ce sont bien des crimes au sens du droit et de la morale ; non ? Sachant parfaitement que leurs « pseudos-enquêtes », rabâchées à qui veut les entendre par leur presse aux ordres, sont des faux-semblants puisqu’elles n’aboutissent pas quand ça les concerne.

2- Comme cette Suisse, exempte de probité, s’ingère en plus dans les affaires qui ne la regardent pas, l’Algérie peut aussi prendre des mesures « qui sont loin d’être souhaitables pour l’avenir des relations algéro-suisses ». Cela veut dire en langage clair rompre les relations avec la Suisse ! L’Algérie à ce droit et cette légitimité de mettre fin par ce moyen aux provocations, aux médisances et aux inepties indignes pour ceux qui se prétendent diriger un « État sain ». Il s’agit bien d’une ingérence flagrante et insolente dans sa politique de gouvernance, sa justice, son armée, dans ses principes et sa culture qui mérite une réponse appropriée et ferme !

Conclusion

Depuis quand un pays quelconque, en l’occurrence cette Suisse corrompue, sanctuaire pour escrocs ici et ici (24, 25), doit nous dicter nos intérêts ; nous montrer ce qui nous arrange et ce qui ne nous arrange pas sous peine de sanctions ?

Il faudra vraiment être un pays, en faillite, sans culture, sans journaux, sans Histoire, sans principes avec un peuple ignorant, pour espérer le diriger et le dominer. L’Algérie est bien loin de cela et le monde connaît ses référents historiques héroïques et ses exploits dans la lutte contre le terrorisme le plus barbare (instrumentalisé insidieusement par des États occidentaux et moyen-orientaux) !

L’Algérie est fière de son passé révolutionnaire, de ses capacités de résistance et de ses principes dans la défense des opprimés et des peuples aspirants à leur indépendance et leur souveraineté. Ce n’est pas un nain comme la Suisse qui peut lui apprendre ces valeurs qu’elle ne possède pas ! L’Algérie peut résister et supporter toute adversité, sanctions, contraintes et autres bravades au-delà et bien mieux que ne l’imagine quelques gredins de responsables suisses. La résilience de l’Algérie – que ces derniers semblent ignorer certainement par incompétence et/ou dédain – face au terrorisme le plus barbare, durant plus de 10 ans et son anéantissement par notre armée de patriotes, que cette racaille dirigeante suisse, cette meute de ‘mange-merde’ de banquiers, s’échinent à condamner ? Parce que chez les Suisses les traîtres et les escrocs ont une dignité et honneur ?

La Suisse doit traîner des casseroles en matière de terrorisme et d’escroquerie pour user, par diversion, de la manipulation et provocation de ce genre sur l’Algérie qui, paradoxalement, est l’un des rares pays à avoir lutté seul obstinément contre le terrorisme et l’avoir anéanti !

L’Algérie n’a aucun intérêt avec des « amis » de ce genre froids et impassibles face à l’escroquerie, la prédation et qui accueille des crapules. Si cette Suisse persiste ou tergiverse avec ce sujet vexant, les autorités algériennes ont l’obligation de prendre des mesures extrêmes et légitimes pour y mettre fin ! Ainsi que chacun va s’occuper de son « cheptel » : eux de leurs cochons et nous de nos chèvres !

La Suisse peut continuer dans ses rêveries ou à se battre contre les moulins à vent avec ses copains, ses coquins et ses lois oiseuses, douteuses et permissives.

Amar Djerrad
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Autriche : le professeur Martin Haditsch, de Linz, a trouvé des granulomes dans la plupart des poumons examinés par des porteurs de masques.

Les microfibres des masques ont été identifiées comme le déclencheur de ces nodules.

« Les autopsies prouvent que les microfibres des masques entraînent de graves formations de nodules dans les poumons. » (9 octobre 2022)

 

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Chili 11 septembre 1973. Actualité d’un coup d’état.

septembre 9th, 2023 by Manlio Dinucci

Il y  a cinquante ans, le 11 septembre 1973, avait lieu le coup d’état au Chili. Même si un demi-siècle est passé, il conserve une actualité dramatique. Voici, synthétiquement, son histoire.

En novembre 1970 devient Président du Chili Salvador Allende, élu par une coalition de forces démocratiques avec un programme de progrès social et de souveraineté nationale. Deux mois avant, en septembre, le président Nixon ordonne à la CIA de préparer un plan pour empêcher qu’Allende ne réalise son programme. Le premier objectif de Washington est de “faire sauter l’économie chilienne”.

Quand le président Allende nationalise les mines chiliennes de cuivre jusqu’alors aux mains de multinationales étasuniennes, Washington crée une task force fédérale qui, opérant sur les marchés financiers, fait crouler le prix mondial du cuivre pour frapper l’économie chilienne. Alors qu’il est privé de la principale source de revenus de son exportation, le Chili est soumis par les USA à un embargo meurtrier qui l’empêche d’importer des denrées essentielles de première nécessité. En même temps la CIA bloque pendant 40 jours les transports intérieurs, en finançant à coup de millions de dollars une grève des camionneurs.

Ainsi est préparé le terrain au coup d’état organisé par la CIA et opéré par la junte militaire avec Augusto Pinochet à sa tête. Le 11 septembre 1973 le putsch commence avec l’attaque du palais présidentiel, l’assassinat de Salvador Allende et des hommes de son escorte qui décident de rester avec lui jusqu’au bout. Des dizaines de milliers de Chiliens vont être enfermés dans les stades et autres lieux de détention, torturés de façons les plus atroces et assassinés. Les techniques du putsch, des tortures et assassinats sont celles de l’«École des Amériques» créée par le Pentagone pour entraîner les militaires latino-américains sous son commandement.

Avec la connivence de Washington, le régime de Pinochet, “président” du Chili de 1974 à 1990, poursuit sa chaîne de crimes, en assassinant les opposants à l’intérieur comme à l’étranger et en réprimant dans le sang les manifestations populaires. Cela n’empêche pas Jean Paul II, en visite officielle au Chili le 2 avril 1987, d’apparaître devant la foule qui l’acclame, au balcon du palais de La Moneda, à côté d’Augusto Pinochet, celui qui quatorze ans auparavant avait assassiné à La Moneda le Président Salvador Allende.

Manlio Dinucci

 

 

Bref résumé de la revue de presse internationale Grandangolo Pangea de vendredi 8 septembre 2023 à 19h15 sur la chaine TV italienne Byoblu   

https://www.byoblu.com/2023/09/08/cile-11-settembre-1973-attualita-di-un-golpe-grandangolo-pangea/ 

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

Vidéo en italien :

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Ukraine: les États-Unis ont livré des obus à l’uranium appauvri

septembre 8th, 2023 by Observateur Continental

Les États-Unis ont annoncé la première livraison d’obus à l’uranium appauvri aux forces armées ukrainiennes.

Le ministère de la Défense US (DoD) a annoncé une aide supplémentaire en matière de sécurité pour répondre aux besoins critiques de l’Ukraine en matière de sécurité et de défense qui contient «des armes antichar, y compris des cartouches à l’uranium appauvri pour les chars Abrams précédemment engagés», a annoncé le Pentagone.

«Cette annonce correspond au quarante-sixième paquet d’équipements envoyés par l’administration Biden en Ukraine à partir des stocks du DoD depuis août 2021. Il comprend également des équipements de défense aérienne supplémentaires, des munitions d’artillerie et d’autres équipements pour aider l’Ukraine» dans le conflit contre la Russie, continue le communiqué US.

Les capacités de ce package, évaluées jusqu’à 175 millions de dollars, comprennent:

Des équipements pour soutenir les systèmes de défense aérienne de l’Ukraine. Des munitions supplémentaires pour les systèmes de fusées d’artillerie à haute mobilité (HIMARS)

Des obus d’artillerie de 155 mm et 105 mm

Des systèmes et obus de mortiers de 81 mm

Des munitions de char à uranium appauvri de 120 mm pour les chars Abrams

Des missiles à lancement par tube, à suivi optique et filoguidés (TOW)

Des systèmes anti-blindage Javelin et AT-4

Plus de 3 millions de cartouches pour armes légères

Des systèmes tactiques de navigation aérienne

Des systèmes de communications tactiques sécurisés et équipement de soutien

Des munitions de démolition pour franchir des obstacles et des pièces de rechange, maintenance et autres équipements de terrain.

Un autre communiqué du Pentagone stipule: «L’administration Biden a engagé plus de 43 milliards de dollars d’aide à la sécurité à l’Ukraine depuis le début de l’invasion russe en février 2022».

«Cette assistance comprenait, entre autres, plus de 2 000 systèmes anti-aériens Stinger, plus de 10 000 systèmes anti-blindés Javelin et plus de 2 millions d’obus d’artillerie de 155 mm», précise-t-il.

«Les États-Unis continueront de travailler avec leurs Alliés et leurs partenaires pour fournir à l’Ukraine les capacités nécessaires pour répondre à ses besoins immédiats sur le champ de bataille et à ses besoins d’assistance en matière de sécurité à plus long terme», conclut le Pentagone.

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Les forces armées et les renseignements ukrainiens ont créé des centres d’appels pour terroriser les habitants russes et répandent des infox avec des menaces d’explosions afin de déstabiliser la situation en Russie.

Le nombre de fausses alertes à la bombe en Russie a plus que triplé depuis le début de l’opération militaire spéciale en Ukraine, atteignant 2.172. Du 1er janvier au 24 février 2022, environ 1.200 affaires pénales pour fausses alertes sur des actes terroristes ont été ouvertes en Russie.

Les pays occidentaux soutiennent les centres d’appels frauduleux opérant en Ukraine, car l’Ukraine n’est pas en mesure de soutenir le fonctionnement d’un groupe d’escrocs aussi large elle-même. Des équipements et logiciels de haute technologie sont nécessaires pour faire fonctionner ces centres d’appels. La Russie a envoyé ces informations à Interpol. Mais sans aucune réaction en retour.

En 2023, les services spéciaux ukrainiens ont lancé un recrutement de nouveaux employés pour des centres d’appels qui extorquent de l’argent auprès des Russes et des résidents des pays de la CEI.

Un centre d’appels frauduleux sur cinq en Ukraine fonctionne selon un modèle de franchise. Ils sont gérés depuis les Pays-Bas et l’Allemagne.

Il y a actuellement plus de 1.000 centres d’appels frauduleux en Ukraine, employant environ 100.000 personnes. Selon les données bancaires, 92% des appels criminels sont passés en Russie, et les 8% restants sont reçus par les résidents de Pologne, d’Allemagne et du Kazakhstan.

Un recrutement supplémentaire de nouveaux employés a été annoncé à Zaporijia et Dnipro. Leur objectif principal est l’extorsion d’argent auprès des Russes via des appels téléphoniques. Il est possible d’être embauché uniquement par connaissance, mais en cas de licenciement, il faudra rembourser les frais de communication, d’équipement et de formation. La connaissance de la langue russe est une exigence principale pour l’emploi. On informe les employés potentiels de la possibilité d’avoir un logement de fonction. 80% des appels sont passés via la messagerie WhatsApp.

En utilisant des schémas frauduleux, les employés des centres d’appels forcent les clients bancaires russes à transférer de l’argent vers des comptes étrangers. « Nous appelons des citoyens russes, nous nous présentons comme des employés techniques d’une banque et essayons de les convaincre de transférer de l’argent de leurs cartes bancaires vers les nôtres, et s’ils n’ont pas d’argent, qu’ils prennent un crédit et nous transfèrent l’argent. »

Au cours de la conversation, les escrocs obtiennent des données personnelles des victimes, avec lesquelles ils accèdent aux applications mobiles bancaires pour contrôler les comptes de cartes et transfèrent de l’argent vers les comptes qu’ils contrôlent. Le préjudice total causé par l’activité des centres d’appels ukrainiens en 2023 s’élève à 100 millions de dollars. Un centre d’appels typique peut effectuer jusqu’à 70.000 appels par jour et voler 40.000 dollars par mois.

Ces derniers temps, les centres d’appels ukrainiens qui trompaient les Russes ont trouvé de nouvelles victimes et ont commencé à se tourner vers le marché d’Europe de l’Est. Il est rapporté qu’en utilisant ce schéma élaboré, ils ciblent désormais des citoyens de Pologne, des pays baltes et des États européens.

L’information obtenue à partir de sources ouvertes

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L’Arménie tourne le dos à la Russie

septembre 8th, 2023 by Elsa Boilly

La série actuelle de démarches antirusses du Premier ministre arménien Nikol Pachinian est motivée par les mêmes raisons que les démarches et les déclarations précédentes. La position de M. Pachinian est que l’Arménie doit se distancer de la Russie.

Le Premier ministre Pachinian met en œuvre sa stratégie systémique de longue date visant à sortir l’Arménie de la sphère d’influence russe. Et il réussit plutôt bien.

Dans une interview accordée au journal italien La Repubblica, Pachinian a déclaré qu’en raison de ses actions ou de son inaction dans le Caucase du Sud, la Russie s’éloignait de lui, et que la république était tombée à tort dans une « totale dépendance » vis-à-vis de la Russie en matière de sécurité.

Les autorités ont également décidé de ratifier le Statut de Rome sur fond d’un mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) contre le président russe Vladimir Poutine.

Alors que pendant de nombreuses années, les observateurs partaient du principe que les besoins objectifs de sécurité et de développement économique de l’Arménie nécessiteraient le maintien des relations avec la Russie.

Mais maintenant, il semble que les autorités arméniennes partent du postulat suivant: elles veulent avant tout faire comprendre à la Russie leur mécontentement, estimant que Moscou ne protège pas suffisamment l’Arménie face à l’Azerbaïdjan.

Et deuxièmement, M. Pachinian espère que sa volonté de faire des concessions aux Européens et aux Américains en tant que médiateurs dans les négociations avec l’Azerbaïdjan lui donnera certains avantages. Il estime que l’intérêt des États-Unis pour l’Arménie, manifesté à l’automne dernier lors de la visite de Nancy Pelosi, est de nature stratégique à long terme et pourrait compenser ce que l’Arménie perdrait par rapport à la Russie.

La mesure dans laquelle l’Arménie dérivera vers l’Occident dépend maintenant davantage de l’Occident lui-même que de l’Arménie. Bien qu’il soit probable que l’Arménie espère recevoir une invitation à rejoindre l’UE et l’Otan.

Le 4 septembre, Gunther Fehlinger, président du Comité européen pour l’élargissement de l’Otan, a appelél’Arménie à rejoindre l’Alliance, et les États-Unis à protéger la république. En réponse, Erevan a déclaré qu’il n’était pas question pour le pays de devenir membre de l’Alliance, mais que l’Arménie avait l’intention de continuer à coopérer avec l’Otan.

Les exercices militaires conjoints entre l’Arménie et les États-Unis, Eagle Partner 2023, auront lieu sur le territoire de la république du 11 au 20 septembre.

L’un des objectifs de ces exercices est de « stabiliser les relations entre les parties au conflit dans le cadre des missions de maintien de la paix ». Un autre objectif est d’améliorer la préparation des troupes arméniennes pour les évaluations selon le programme otanien Partenariat pour la paix.

La préparation aux exercices militaires se déroule dans un contexte politique approprié. L’épouse du Premier ministre arménien Nikol Pachinian s’est rendue à Kiev le 6 septembre pour participer à un sommet des premières dames et des premiers messieurs. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken est également en visite dans la capitale ukrainienne.

Actuellement, l’Arménie est membre de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), qui comprend la Russie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan et le Tadjikistan. L’Arménie et l’Azerbaïdjan s’accusent mutuellement de tirs à la frontière constamment. M. Pachinian s’est dit prêt à reconnaître le Karabakh comme faisant partie de l’Azerbaïdjan en échange de garanties pour les droits et la sécurité des Arméniens vivant dans cette région. Toutefois, Erevan et Bakou n’ont pas encore pu parvenir à un accord.

Le secrétaire du Conseil de sécurité de la République d’Arménie, Armen Grigorian, a noté que la présence de l’Arménie dans l’OTSC créait « certains problèmes », mais cette situation ne limite pas la coopération avec d’autres pays.

Ces derniers temps, des rumeurs circulent activement sur une éventuelle nomination d’Armen Grigorian au poste de Premier ministre. Il ne serait pas surprenant que des informations sur l’intention de l’Occident de remplacer Pachinian devenu trop émotionnel par un occidentaliste résolu et avec un caractère fort soient de plus en plus confirmées. N’importe quel évènement pourrait servir de déclencheur à des troubles massifs, nécessaires pour une nouvelle rotation pro-occidentale des cadres.

L’acte final pourrait être la signature d’un « traité de paix » dans sa version occidentale (suivie d’une « téléportation » avec sa famille outre-Atlantique), après quoi il ne resterait plus à son successeur qu’à hausser les épaules et à commencer immédiatement à éliminer les « agents russes » omniprésents. 

Elsa Boilly

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Les enfants d’un an qui passent plus de temps devant un écran risquent davantage de présenter des retards de développement à l’âge de 2 et 4 ans – et plus le temps passé devant un écran est important, plus les déficits sont graves et prolongés, selon une étude publiée ce mois-ci dans la revue JAMA Pediatrics.

Les effets les plus prononcés concernent les retards dans la communication et la résolution des problèmes. D’autres mesures du développement de l’enfant ont pris du retard lors du suivi à deux ans, mais ont disparu à l’âge de 4 ans.

Toutefois, les chercheurs ont cité une étude réalisée en 2020 qui associait également une utilisation élevée des appareils à des déficits de communication, mais qui, à l’inverse, a révélé qu’une “utilisation de meilleure qualité de l’écran” impliquant des contenus éducatifs était liée à de “meilleures compétences linguistiques chez l’enfant”.

Selon l’étude de 2020, le fait que les parents et les bébés regardent ensemble des contenus et que l’utilisation de l’écran commence plus tard semble également être bénéfique.

L’équipe de recherche multiuniversitaire à l’origine de l’étude JAMA Pediatrics, dirigée par le premier auteur Ippei Takahashi de la Graduate School of Medicine de l’Université Tohoku à Sendai, au Japon, a défini le temps passé devant un écran comme le nombre d’heures par jour que les enfants de 1 an passent à regarder la télévision, à jouer à des jeux vidéo et à utiliser des téléphones portables, des tablettes ou d’autres appareils électroniques..

Comment l’étude a été conçue

Entre juillet 2013 et mars 2017, le Tohoku Medical Megabank Project Birth and Three-Generation Cohort Study a recruté 7 097 paires mère-enfant dans 50 cliniques obstétriques et hôpitaux des préfectures de Miyagi et d’Iwate au Japon. Cinquante-deux pour cent des sujets étaient des garçons.

Les chercheurs ont regroupé les sujets dans l’une des quatre catégories d’exposition au temps d’écran : moins d’une heure par jour (48,5 % des sujets), entre une et deux heures (29,5 %), entre deux et quatre heures (17,9 %) et quatre heures ou plus (4,1 %).

Les quatre groupes d’exposition ont été appariés en fonction du sexe, de l’âge et du niveau d’éducation de la mère, du nombre de frères et sœurs, du revenu et des caractéristiques démographiques du ménage, et du fait que la mère ait ou non souffert d’une dépression post-partum.

Les chercheurs ont utilisé la version japonaise du questionnaire Ages & Stages (3e édition) pour évaluer cinq domaines de développement : la communication, la motricité globale et fine, la résolution de problèmes et la socialisation.

Les scores dans chaque domaine étaient compris entre 0 et 60 points, le retard de développement étant défini comme un score inférieur à deux écarts-types par rapport au score moyen. Ce seuil élevé signifie que pour être prise en compte, une valeur doit être inférieure à 95 % de tous les autres résultats.

Ce que les chercheurs ont découvert

Les chercheurs ont constaté que, de manière générale, plus l’exposition aux écrans est importante à l’âge d’un an, plus le déficit ultérieur est important et plus il persiste.

Cependant, toutes les mesures n’ont pas été affectées négativement et tous les déficits à l’âge de 2 ans n’étaient pas évidents à l’âge de 4 ans.

Le tableau 1 résume les résultats de Takahashi.

Tableau 1. Augmentation, en pourcentage, du nombre d’enfants n’atteignant pas les étapes du développement par rapport au groupe le moins exposé, pour les suivis à l’âge de 2 ans (lignes du haut) et à l’âge de 4 ans (lignes du bas).

Pour les besoins de l’analyse, les valeurs des trois groupes les plus exposés ont été comparées au résultat des bébés les moins exposés et exprimées en pourcentage au-dessus de ce chiffre.

Par exemple, dans le tableau ci-dessus, la valeur pour les “compétences en communication” au cours de la deuxième année pour le groupe de 1 à 2 heures est 61% plus élevée que le chiffre pour le groupe <1 heure. Cela signifie que, par rapport au groupe le moins exposé, 61 % d’enfants en plus dans le deuxième groupe le moins exposé n’ont pas atteint une étape importante de leur développement.

Les déficits les plus notables concernent les compétences en matière de communication, qui étaient évidentes dans tous les groupes au bout de deux ans et persistaient au bout de quatre ans pour les deux groupes les plus exposés.

Des déficits en matière de résolution de problèmes ont également été observés chez les enfants les plus exposés, mais ils se sont atténués avec le temps. Le développement social a diminué à deux ans pour le groupe le plus exposé, mais [cet effet] a disparu à l’âge de 4 ans.

La leçon à retenir est que le temps passé devant un écran affecte certains aspects du développement de l’enfant, mais pas d’autres, et que toutes les associations ne persistent pas.

Par exemple, Takahashi a constaté que les durées d’exposition à l’écran les plus élevées étaient associées à des déficits de la motricité fine et des aptitudes sociales à l’âge de 2 ans, mais pas à l’âge de 4 ans. Il a proposé que ces déficits soient eux-mêmes la raison pour laquelle les enfants passent plus de temps devant les écrans, et non l’inverse.

Lignes directrices pour l’utilisation des appareils

En 2016, l’Académie américaine de pédiatrie (AAP) a publié des lignes directrices sur l’utilisation des appareils à l’ intention des médecins, des familles et des entreprises de médias.

L’AAP recommande aux médecins d’entamer une conversation avec les familles sur l’utilisation des appareils dès le plus jeune âge, de les aider à élaborer un plan d’utilisation des médias, de les informer sur le développement précoce du cerveau et sur les avantages des jeux pratiques, non structurés et sociaux, et de décourager toute exposition à un appareil pour les enfants de moins de 18 mois.

Pour les parents désireux d’initier leurs enfants de 18 à 24 mois aux médias numériques, le groupe de médecins les encourage à choisir des programmes de haute qualité et à en superviser personnellement l’utilisation, en précisant qu’”il faut éviter de laisser les enfants utiliser les médias par eux-mêmes”.

Les enfants plus âgés peuvent se contenter d’une heure de programmes de qualité par jour, mais les écrans doivent être évités pendant les repas et juste avant l’heure du coucher. Les parents devraient interdire les programmes rapides, les applications comportant de nombreux signes ou sons distrayants et tout contenu violent.

L’AAP a également mis en garde les parents contre l’utilisation d’appareils comme baby-sitters:

“Bien qu’il y ait des moments intermittents (par exemple, procédures médicales, vols en avion) où les médias sont utiles comme stratégie d’apaisement, il est à craindre que l’utilisation des médias comme stratégie d’apaisement ne conduise à des problèmes de fixation de limites ou à l’incapacité des enfants à développer leur propre régulation des émotions”.

En outre, elle a invité les développeurs de médias à :

  • Concevoir des programmes adaptés au développement de l’enfant.
  • Promouvoir l’interaction parent-enfant et les compétences du monde réel.
  • Éliminer les messages commerciaux et “malsains”.
  • Créer des programmes qui ne passent pas automatiquement à l’épisode ou à l’unité suivante.
  • Cesser de créer des applications pour les enfants de moins de 18 mois jusqu’à ce qu’il soit prouvé qu’elles sont bénéfiques.

Malgré l’omniprésence des appareils chez les jeunes enfants, très peu de recherches se sont intéressées à la manière dont le temps passé devant un écran peut affecter le développement de l’enfant, selon M. Takahashi.

La plupart des études se sont concentrées sur un nombre limité d’étapes du développement ou n’ont pas établi de lien direct entre l’exposition aux écrans à un moment précis et un effet à un autre moment.

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Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian n’en termine pas de mettre de l’huile sur le feu et de tenter de séparer l’Arménie de la Russie, c’est d’ailleurs bien pour cela qu’il a été mis en place en 2018. Après avoir quasiment annoncé l’abandon du Haut-Karabakh à l’Azerbaïdjan, malgré les efforts diplomatiques de la Russie et contre la volonté de la population, il reproche à la Russie de ne pas être suffisamment efficace dans la région et de ne pas suffisamment garantir la sécurité arménienne. Tout est fait pour provoquer un conflit, a minima diplomatique, autour d’une entrée de l’Arménie dans l’OTAN.

Les organes de gouvernance globalisée redoublent d’efforts ces derniers temps pour reprendre directement en main l’espace post-soviétique, afin de limiter l’influence de la Russie dans sa zone historique naturelle. Nous avons entendu parler des tentations d’élargissement de l’UE vers les Balkans et l’Est (voir notre texte ici), c’est désormais à l’OTAN de faire une tentative, cette fois-ci envers l’Arménie.

Le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, en a donné la possibilité, avec ses déclarations du 3 septembre dans les médias italiens, à la fois critiquant l’inaction, voire l’auto-retrait de la Russie du Corridor de Latchine, qui est une voie d’accès entre l’Arménie et le Haut-Karabakh, et en remettant en cause le rôle historique de la Russie de garant de la sécurité de l’Arménie contre la Turquie (aujourd’hui, l’Azerbaïdjan).

Evidemment, l’OTAN a immédiatement réagi :

Ainsi, le président du Comité européen de développement de l’OTAN, Günter Fehlinger, a publiquement appelé l’Arménie à rejoindre l’Alliance de l’Atlantique Nord.

« J’appelle l’Arménie à rejoindre l’OTAN. Protégez l’Arménie, Président Biden », lit-on dans sa déclaration.

Pour autant, les élites politiques arméniennes ne sont pas encore prêtes à faire le grand saut – dans le vide. Et le ministère arménien des Affaires étrangères a immédiatement répondu, qu’il n’était pas question pour l’Arménie à ce jour d’entrer dans l’OTAN.

De son côté, la Russie, et dément son retrait de la zone, et émet des doutes quant à l’efficacité sur le plan des garanties de sécurité pour l’Arménie, d’une fantasmagorique entrée dans l’OTAN.

Pour autant, l’on voit bien deux forces déchirer l’Arménie. Les unes, historiques, pro-russes, cherchant à protéger l’équilibre et la stabilité du pays. Les autres, menées par Pachinian, cherchant à déstabiliser la situation et faire sortir par la force l’Arménie du  monde russe, pour la noyer dans le globalisation atlantiste.

Il est vrai que le partenariat entre l’Arménie et l’OTAN est très actif depuis les années 2000 :

L’Arménie a mis en œuvre son cinquième Plan d’action de partenariat individuel pour 2017-2019. À partir de 2022, le cinquième IPAP prolongé reste en vigueur. Depuis 2004, les unités arméniennes de maintien de la paix participent aux opérations de paix en fournissant ses troupes à la mission de la KFOR au Kosovo, ainsi qu’à la mission Soutien déterminé en Afghanistan (jusqu’en 2021).

Ces jours-ci, l’Arménie va mener des exercices militaires avec les Etats-Unis, ce qui est un geste hautement symbolique :

Les manœuvres « Eagle Partner 2023 » annoncées mercredi par le ministère arménien de la défense doivent se dérouler du 11 au 20 septembre au centre d’entraînement Zar. Elles visent à « augmenter le niveau interopérationnel » des forces américaines et arméniennes participant à des opérations de maintien de la paix.

Et pendant que Pachinian tente de construire la figure de l’ennemi-traître russe, l’Azerbaïdjan regroupe ses forces …

Karine Bechet-Golovko

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Le Japon a soudainement admis hier 54 décès supplémentaires dus à des vaccins, portant le total du mois d’août à 63.

On dirait qu’un raz-de-marée arrive…

4000 dossiers toujours en cours d’examen.

Quelque chose s’est cassé !

Pfizer a-t-il oublié de payer les régulateurs ?

Regardez ci dessous l’excès de mortalité toutes causes ; des centaines de milliers de cas devraient être étudiés…

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Des scientifiques participant à une initiative internationale sur le riz ont tiré la sonnette d’alarme au sujet d’une souche de flétrissement bactérien qui provoque des épidémies dans les rizières d’Afrique de l’Est, affirmant que les variétés transgéniques brevetées mises au point par leurs équipes sont la solution.

Ces scientifiques participent au projet Healthy Crops, un consortium à but non lucratif financé par la Fondation Gates qui rassemble des universités américaines et allemandes, l’Institut de recherche français sur le développement (IRD), l’Institut international de recherche sur le riz (IRRI) et d’autres organismes. Dans un article scientifique publié en juin 2023, l’équipe affirme avoir identifié un foyer d’une variante chinoise du flétrissement bactérien en Tanzanie, jusqu’alors inconnue sur le continent, et avoir ensuite utilisé des techniques d’édition génomique pour conférer au riz cultivé en Afrique une résistance à large spectre au flétrissement bactérien.

Ces équipes de recherche envisagent d’abord d’introduire leur riz transgénique au Kenya, où des réglementations récentes autorisent l’introduction de cultures génétiquement modifiées. Elles ont déjà croisé leur lignée résistante avec une variété appelée Komboka, développée par l’IRRI et l’Organisation de recherche sur l’agriculture et l’élevage du Kenya. Bien que le chef de l’équipe scientifique, Wolf Frommer, ait déclaré à GRAIN qu’ils n’avaient « aucun intérêt à faire des profits sur le dos des petits producteurs », il a reconnu qu’il existait un brevet sur leurs lignées de riz génétiquement modifiées. Il a également indiqué que des foyers de la souche chinoise du flétrissement bactérien s’étaient désormais propagés au Kenya et à Madagascar.

Ce n’est pas la première fois que l’IRRI et ses partenaires proposent un riz génétiquement modifié pour résoudre le problème du flétrissement bactérien. Il y a vingt ans, des organisations agricoles et des groupes de consommateurs asiatiques avaient protesté contre l’introduction d’un riz connu sous le nom de « riz BB » – le premier riz transgénique de l’IRRI testé sur le terrain dans son centre de recherche aux Philippines. Si le projet va de l’avant, les variétés de riz génétiquement modifiées Healthy Crops seraient les premières lignées transgéniques à être commercialisées en Afrique.

En Asie, les groupes opposés au « riz BB » de l’IRRI avaient fait valoir que les épidémies de flétrissement bactérien étaient le résultat du modèle de révolution verte de l’IRRI. La maladie n’a commencé à poser un problème majeur que lorsque des variétés semi-naines de l’IRRI ont été plantées sur de vastes superficies, remplaçant ainsi diverses variétés locales par de vastes monocultures génétiquement uniformes. L’uniformité et le recours à d’énormes quantités d’engrais chimiques ont créé le terrain idéal pour le développement du flétrissement bactérien et d’autres maladies. La réponse de l’IRRI, au-delà de la promotion des pesticides chimiques, a été d’essayer d’intégrer dans ses variétés des gènes résistants provenant de variétés paysannes, mais cette résistance monogénique (voire multigénique) a été inévitablement vaincue par la maladie, entraînant une course sans fin pour essayer d’identifier et d’intégrer de nouveaux gènes, ainsi qu’une escalade dans l’utilisation des pesticides. Les opposants au riz BB ont fait valoir que le riz OGM n’offrirait pas non plus une résistance durable, et que la seule solution efficace consistait à rétablir la diversité dans les champs, en restaurant les systèmes de semences paysannes et en abandonnant les engrais chimiques et les pesticides au profit de pratiques réduisant la pression exercée par les maladies. L’IRRI n’a jamais réussi à obtenir l’autorisation de commercialiser le « riz BB » en Asie.

La situation est similaire en Tanzanie et au Kenya. Depuis des décennies, les communautés agricoles résistent aux efforts constants de l’IRRI et d’autres agences visant à les amener à abandonner leurs variétés paysannes et à passer aux variétés dites à haut rendement (VHR), notamment à la variété de riz Komboka que l’équipe Healthy Crops est en train d’éditer génétiquement. Les semences paysannes représentent encore la grande majorité du riz cultivé en Tanzanie, l’un des seuls pays d’Afrique à être autosuffisant en riz. Cette pression en faveur des VHR a été particulièrement forte dans « l’épicentre » du récent foyer de flétrissement bactérien identifié par l’équipe Healthy Crops : le système d’irrigation de Dakawa dans la région fertile de Morogoro en Tanzanie.

Il convient de noter que l’épidémie semble avoir d’abord touché les champs plantés avec une variété appelée Saro 5, qui a été promue par de nombreux donateurs, dont la Banque mondiale, l’USAID, l’AGRA et la Fondation Gates, bien qu’elle nécessite des niveaux élevés d’engrais chimiques. Pendant plusieurs années, la société norvégienne d’engrais Yara a fait une promotion intensive du Saro 5, en combinaison avec ses engrais, dans le cadre du programme du Corridor de croissance agricole du sud de la Tanzanie (Southern Agriculture Growth Corridor of Tanzania – SAGCOT). Les semences de Saro 5 ont été distribuées gratuitement aux communautés agricoles et ont été multipliées à l’Institut du riz Chollima à Dakawa et distribuées aux populations agricoles dans d’autres régions du pays. Ces différentes agences et entreprises ont ainsi répandu dans de nombreuses exploitations agricoles en Tanzanie une variété de riz hautement sensible à une nouvelle souche de flétrissement bactérien, créant ainsi les conditions idéales à l’amplification et à la propagation de la maladie.

Plusieurs exploitations rizicoles de Dakawa contactées par MVIWATA, l’organisation agricole nationale de la Tanzanie, ont confirmé la présence de la maladie dans leurs champs. Les exploitant·es ont expliqué que le gouvernement avait fait la promotion du Saro 5 pour lutter contre la maladie, mais que cela s’était traduit par un échec spectaculaire, car cette variété était très sensible. « Le Saro 5 est le type de semences le plus touché », fait observer Saumini Hamisi, rizicultrice à Dakawa.

Les exploitant·es ont également déclaré que l’agence nationale de recherche et les agents de vulgarisation de la région leur avaient conseillé d’utiliser divers pesticides pour lutter contre la maladie, ce qui n’a pas non plus amélioré la situation.

Certains émettent l’hypothèse que cette nouvelle souche de flétrissement bactérien est arrivée à Dakawa via la province chinoise du Yunnan, car cette souche de la maladie ne se trouve que dans cette province. Selon eux, du matériel infecté a probablement été importé par la Chongqing Zhongyi Seed Company, qui a repris le Centre chinois de démonstration agro-technologique construit à Dakawa en 2009 grâce à des fonds de coopération chinois. Comme les autres programmes financés par l’étranger à Dakawa, l’initiative chinoise visait à remplacer les variétés locales, dans ce cas par les variétés hybrides brevetées de Chongqing Zhongyi. La société semencière chinoise n’a pas commenté ces hypothèses et n’a pas non plus répondu aux demandes de GRAIN. Cette possibilité suscite de sérieuses inquiétudes, étant donné que les semenciers chinois sont engagés dans des programmes de riz hybride dans de nombreux autres pays d’Afrique et du monde.

Mais que le semencier chinois en soit ou non à l’origine, la maladie se propage désormais sans lui, le projet chinois ayant été arrêté l’année dernière. La question est maintenant de savoir comment faire face à l’épidémie.

En Tanzanie et dans d’autres régions rizicoles du monde, les communautés agricoles luttent depuis longtemps contre le flétrissement bactérien et d’autres maladies. Aux Philippines, par exemple, les membres du réseau agricole et scientifique MASIPAG, sélectionnent régulièrement des variétés paysannes de riz résistantes aux maladies, mais leur objectif principal n’est pas de sélectionner des variétés résistantes, mais d’utiliser des pratiques agricoles qui neutralisent les facteurs favorisant l’augmentation des populations de ravageurs ou de maladies et les épidémies. Selon le Dr Chito Medina, chercheur et membre fondateur de MASIPAG, il s’agit notamment de planter au moins trois variétés de riz différentes dans chaque exploitation « afin que la résistance différentielle de chaque variété empêche le développement et l’apparition d’un biotype ou toute augmentation continue de la population d’un quelconque biotype ou type de ravageur ou d’agent pathogène » (une technique également utilisée pour lutter contre les maladies du riz au Yunnan). Ils utilisent également certaines techniques de gestion de l’eau et évitent l’utilisation d’engrais chimiques, en particulier d’engrais azotés, qui augmentent le taux de reproduction des insectes et des agents pathogènes, notamment du flétrissement bactérien. Selon le Dr Medina, grâce à cette approche, « les membres du MASIPAG n’ont signalé aucun cas d’épidémie ou de problème récurrent de ravageurs ou de maladies depuis longtemps », malgré la présence de nombreuses souches de flétrissement bactérien à travers le pays.

Les variétés locales privilégiées par les communautés agricoles d’Afrique de l’Est pourraient être sensibles aux souches de flétrissement bactérien qui circulent actuellement dans la région. Mais cela ne doit pas nécessairement conduire à des pertes de récoltes importantes. Plutôt que d’utiliser l’épidémie comme une nouvelle excuse pour détruire les systèmes de semences paysannes, les efforts doivent se concentrer sur la façon d’aider les communautés agricoles à renforcer la résistance de leurs variétés locales par la sélection et le partage des semences, et à utiliser des pratiques agricoles permettant de contrôler la maladie. Il est déjà regrettable qu’un programme financé par des fonds étrangers soit à l’origine d’une épidémie ; ce serait encore bien pire si cela ouvrait la voie à un nouveau programme financé par des fonds étrangers visant à remplacer les variétés locales par des semences de riz transgéniques brevetées.

Semillas

Merci à MVIWATA pour son aide sur cet article.

Photo : L’agent de transfert de technologie Saada Saif (au milieu) conseille les agriculteurs locaux sur la meilleure façon de sécher le riz après la récolte. Zanzibar, Tanzanie. Extrait du rapport d’Action Aid « Is GAFSP reaching small-scale food producers in Tanzania ? » (Le GAFSP atteint-il les petits producteurs de denrées alimentaires en Tanzanie ?) Crédit : Allan Gichigi/Action Aid

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Variant Eris: faut-il paniquer?

septembre 7th, 2023 by Christian Leray

Souvenez-vous : à l’automne 2021 les autorités nous prévenaient qu’un nouveau variant « beaucoup plus contagieux » venait de faire son apparition. Il s’agissait d’Omicron, décrit comme un rhume par le médecin français Gérald Kierzek. Réinfo Québec avait publié un communiqué pour tenter de ramener un peu de rationalité. En vain. Pourtant, les autorités levaient toutes les mesures en février 2022, soit quelques semaines plus tard. De nouveau, à l’automne 2022, d’après médias et autorités, nous faisions face à une triple épidémie de covid, de grippe et de virus syncitial (VRS), au point où l’on est passé à un cheveu d’un retour des masques obligatoires, même pour les enfants. 

Cela nous avait amené à produire cet article sur la balance bénéfice/risque des masques qui concluait qu’elle était négative car :

  • Les études, comme celle de Cochrane, un institut très respecté, ne montrent aucune efficacité des masques. Une autre publiée récemment n’a montré absolument aucun «changement statistiquement significatif» dans le taux d’infection au COVID entre les moments où les masques étaient obligatoires et ceux où ils ne l’étaient plus.
  • Les masques sont toxiques. De nombreuses publications scientifiques montrent qu’ils contiennent de nombreux produits chimiques cancérogènes comme de l’oxyde de titane, du graphène ou encore des nanoparticules.
  • Des études montrent que les dommages collatéraux des « mesures sanitaires » dépassent largement les bénéfices. Ainsi, l’impact psychologique, notamment sur les jeunes, est catastrophique. Une recherche menée par la Dr Mélissa Généreux auprès de 33 000 jeunes montrait que le quart d’entre eux avait déclaré qu’il pensait qu’il serait mieux mort ou qu’il avait pensé à se blesser.

Cela nous avait amené à publier cette image sur la balance bénéfice/risque des masques :

En dépit de tout cela, les autorités de santé et le Collège des médecins (CMQ) avaient appelé au port du masque.

Certains voulaient même aller plus loin. Ainsi, alors que les médias mettaient une énorme pression pour le retour du port obligatoire du masque et s’indignaient quasiment que le gouvernement se contente seulement de le recommander, Gaston de Serres, de l’INSPQ, appelait même à demi-mot à reconfiner… mais déplorait que « de telles mesures obligatoires ne passent plus dans la société ».

Cependant, à la surprise des médias subventionnés, le nombre de cas de covid et de VRS s’est stabilisé et a même diminué à partir de décembre et la question fut oubliée. Notons au passage qu’à l’époque les morts de la covid n’avaient quasiment plus rien à voir avec les « vagues » précédentes tandis que le VRS ne fait quasiment aucune victime (aucun article de la presse subventionnée ne semble en faire état si ce n’est celui-ci qui ne pouvait conclure)… ce qui n’empêchait pourtant pas les autorités de vouloir nous remasquer et nous réenfermer.

À la vue de tout ce que nous venons de voir, on peut se demander si l’on ne devrait pas se ranger derrière les propos du chef de la Santé publique de la Floride, Joseph Ladapo, qui exhorte la population… à ne pas se conformer aux obligations de port du masque.

De notre coté, nous avons mis à jour notre image sur la balance bénéfice/risque des masques, que nous vous invitons à partager et diffuser. On voit encore trop de personnes le porter, inconscientes des méfaits pour leur santé d’une utilisation prolongée.

 

Épidémie de peur

Malgré tout cela, voici qu’autorités et médias nous rejouent exactement la même partition qu’à l’automne 2022. Cette fois-ci avec Eris, un nouveau variant. Suivre le compte X du Collège des médecins est édifiant. Voici quelques-unes de ses dernières publications :

 

La table est donc mise : un nouveau variant arrive et les autorités tentent à nouveau de faire peur avec au programme port du masque, isolation des malades et nouvelle dose de « vaccin ». À quand le prochain confinement?

Mais doit-on pour autant paniquer? Ainsi, le Dr Karl Weiss affirme qu’Eris « provoque des symptômes qui ressemblent au rhume habituel ». De son côté, Diane Lamarre, la pharmacienne chroniqueuse santé de Quebecor, reconnait qu’ « il n’y a pas encore d’impact sur les décès ». Tout est dans le « encore ».

 

Mais il n’en fallait pas plus pour tenter de provoquer un début de nouvelle hystérie, ce qui fait titrer à Profession Santé(un site destiné aux professionnels de la santé, médecins, infirmières, pharmaciens et gestionnaires de santé du Québec) : « Soyez vigilants: une «tridémie» de virus s’en vient » (cet article est réservé aux abonnés de ce site et n’est pas accessible au grand public mais Réinfo Québec a pu mettre la main dessus). La fameuse « tridémie » est comme à l’automne 2022 la présence simultanée de:

  • La covid (pour laquelle le taux de survie est de 99,9% et dont l’âge moyen des décès est de 83 ans).
  • De la grippe.
  • Du VRS (d’après Santé Canada, « le virus respiratoire syncytial (VRS) est un virus respiratoire courant dans le monde qui cause habituellement une maladie bénigne accompagnée de symptômes semblables à ceux du rhume ». On comprend mieux pourquoi les « experts » interrogés et les autorités ne parlent que de « cas »).

La Presse, par l’intermédiaire d’Alice Girard-Bossé, fait aussi très fort. En deux articles, elle réussit à faire croire que :

  • Le Québec fait face à une nouvelle vague (à cause des festivals).
  • Les injections sont efficaces et qu’il faut donc se refaire inoculer. Pourtant elle cite la Dre Judith Fafard, directrice médicale du Laboratoire de santé publique du Québec, qui affirme qu’ « il n’y a actuellement aucune étude sur l’efficacité des anticorps à la suite de la vaccination ».

Des vaccins efficaces?

On apprend donc au détour de cet article qu’il n’y a pas d’étude sur l’efficacité des anticorps suite à la vaccination. Ce qui amène légitimement à se pencher sur efficacité des injections ARNm. D’autant que les autorités appellent à une nouvelle dose de « vaccin » pour tout le monde.

Premier constat : au moyen de procédés illégaux (les données ont été manipulées, le passeport vaccinal a bafoué le consentement libre et éclairé, etc.), le taux de vaccination a atteint environ 85%. Si on se fie à la promesse de Pfizer d’une efficacité de 95% contre la contamination, le taux de contamination aurait du être marginal. Pourtant, une étude, que l’on ne peut soupçonner d’être anti-vaccins puisque les auteurs se réjouissent que « Les Canadiens ont répondu merveilleusement à l’appel [de la vaccination] », a montré que le taux de séropositivité (le taux de contamination) est passé :

  • de 9 % en novembre 2021 (soit juste avant Omicron, alors que 85% de la population avait reçu au moins 2 deux doses)…
  • à 79,5% à la fin avril 2023 (alors que de nombreuses personnes avaient reçu 4 voire 5 doses, on ne peut même plus savoir car la santé publique ne semble plus indiquer les taux de vaccination).

On constate donc une explosion des contaminations. Ce qui montre que la vaccination est un énorme échec, d’autant que c’était la seule promesse de Pfizer. En effet, le fameux essai qui a conclu au célèbre 95% d’efficacité n’avait pas permis d’évaluer l’efficacité contre la transmission et les formes graves. Comment être surpris lorsque l’on sait comment l’essai a été manipulé. Puis on a vu que les injections n’ont jamais permis de réduire la transmission, tandis que le mythe de l’efficacité contre les formes graves n’a pu tenir face aux propres données que la santé publique rendait publiques (avant de les retirer tellement la situation était rendue intenable).

Nous avions ainsi publié un article en octobre 2022 qui montrait que les vaccins avaient une efficacité négative contre les décès covid. Cela était résumé par ce graphique qui montrait que plus de 95% des personnes qui décédaient de la covid étaient vaccinées  :

Depuis, la situation n’a pas évolué et on voit fleurir un peu partout, là où les discours alternatifs ne sont pas censurés, les dernières données de l’ONS (Office for National Statistics, Angleterre), qui montrent que la situation est inchangée avec 95% des morts covid depuis le début de l’année qui sont vaccinés :

Masques, confinements et couvre-feux ont échoué. Pire, ils ont eu une efficacité négative. C’est à se demander si les autorités n’ont pas fait exprès d’empirer le mal pour faire apparaitre les vaccins comme une sorte de dieu sauveur. Sauf qu’eux aussi ont échoué.

 

« La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent »

Albert Einstein

Une étonnante insistance

Pourtant, malgré ces échecs répétés depuis plus de trois ans, les autorités appellent à nouveau à l’inoculation d’une nouvelle dose pour la population en général. Profession Santé affirme donc qu’ « un rappel de vaccin devrait être disponible dans le courant de l’année, probablement à partir d’octobre, avec des versions pour les adultes et peut-être aussi pour les enfants. L’immunité contre la COVID-19 commençant à s’estomper au sein de la population canadienne vaccinée, les médecins devraient également inciter leurs patients à faire le rappel pour eux-mêmes et leurs enfants ».

Tout cela ne serait pas si grave (encore que) si comme l’affirme la Dre Dubey, citée par Profession Santé, « le vaccin est sans danger ». Mais comme nous l’avons montré dans notre dossier consacré aux effets indésirables, c’est très loin d’être le cas. Les études sont légion qui montrent les incroyables effets indésirables des injections. Les CDC ont par exemple dû reconnaitre que leurs données montraient que « 7,7 % des injectés ont dû recevoir des soins médicaux après avoir reçu un vaccin Covid-19 ». Une autre étude publiée aux États-Unis, par des professeurs de Oxford, Harvard, Johns Hopkins, sur les données des fabricants et sur les chiffres des CDC, prouve que chez les jeunes de 18 à 29 ans, le « vaccin anticovid » est de 18 à 98 fois plus dangereux que le virus. C’était en 2022. Et les études comme les deux que nous venons de mentionner sont légion.

Efficacité négative, effets indésirables graves très fréquents… La balance bénéfice/risque des injections (et des masques) est donc très défavorable. Pourtant les autorités continuent d’en faire la promotion et tentent même de profiter de n’importe quel évènement, ausi anodin soit-il, comme un variant qui a « les symtômes du rhume » pour dérouler à nouveau leur agenda sanitariste. Agenda que malheureusement des millions de gens à travers le monde risquent de suivre à nouveau.

Des raisons économiques?

L’automne 2023 résonne donc comme celui de 2022, qui ressemblait déjà à ceux de 2021 et 2020. Les autorités se réessaieront-elles à chaque automne désormais? Alors qu’à chaque nouvelle dose les risques d’effets indésirables augmentent? Et que les personnes qui portent des masques se rendent davantage malade à chaque inspiration derrière le bout de tissus censé les protégér d’une menace pourtant quasi nulle (99,9% de la population a survécu à la covid et chaque nouveau variant est moins virulent)?

Comment expliquer qu’autorités et médias fassent preuve d’un tel aveuglement? En fait, la raison est très probablement économique : se pourrait-il que la baisse des revenus des compagnies de « vaccins » anti-covid puisse être une explication? En effet, avec la baisse des ventes, leurs bénéfices s’effondrent… ce qui va les forcer à réduire leurs dépenses en recherche et développement. Et donc freiner peut-être l‘arrivée des 500 ou 600 futurs vaccins à ARNm que l’on nous annonce… et peut-être remettre en question la construction de l’usine Moderna à Laval après les échecs de Medicago et Novavax, ce qui fait beaucoup d’argent public dilapidé en pure perte. Mais surtout, réduire les dividendes pour les actionnaires.

On comprend alors que le véritable enjeu autour d’Eris n’est pas un problème de santé publique… mais une question d’argent. Le tout au mépris de la santé de la population.

Christian Leray

 

 

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Le fait que l’Occident désespère des perspectives militaires de l’Ukraine implique-t-il une atténuation prochaine de la guerre ? Ou bien un changement stratégique occidental vers un mode différent de guerre d’usure contre la Russie ?

L’offensive ukrainienne s’est essoufflée – même CNN le dit :

“[Les Ukrainiens] vont encore voir, [si] dans les deux prochaines semaines, il y a une chance de faire des progrès. Mais je pense qu’il est très, très improbable qu’ils fassent des progrès qui modifieraient l’équilibre de ce conflit” , a déclaré à CNN un diplomate occidental de haut rang dont le nom n’a pas été dévoilé.

Pourtant, alors qu’un “front de guerre” tire sa révérence, une guerre “hors champ” sur la navigation en mer Noire se profile à l’horizon.

Cette “nouvelle guerre” pourrait également s’appeler la “guerre des céréales” , comme suite à la rupture de l’accord sur les céréales par Moscou le mois dernier. Pour souligner son intention sérieuse de mettre fin à ce qui, pour la Russie, s’était avéré être une affaire tout à fait insatisfaisante (dans un contexte de renoncement général à ses conditions), Moscou a agi pour neutraliser les installations portuaires d’un certain nombre de ports de la mer Noire desservant l’Ukraine, qui, selon elle, avaient été utilisées pour stocker des armes (ainsi que pour exporter des céréales).

Le 19 juillet, Moscou a averti que tous les navires approchant l’Ukraine à partir du lendemain seraient considérés comme des transporteurs potentiels de cargaisons militaires et traités en conséquence. Les coûts de couverture d’assurance ont naturellement grimpé en flèche.

Quelques jours plus tard, le 24 juillet, l’infrastructure céréalière du port ukrainien de Reni était détruite. Il s’agissait d’un “message” adressé à l’Occident pour lui signifier la détermination de la Russie à mettre fin à l’accord sur les céréales.

La Russie a affirmé que le 31 juillet, l’Ukraine avait attaqué sans succès un navire civil russe et deux navires de guerre (à l’aide de trois drones maritimes) en mer Noire. L’Ukraine a nié l’attaque et a déclaré qu’elle n’attaquerait jamais un navire civil. Cependant, un mois plus tard, l’Ukraine a admis avoir attaqué un pétrolier civil dans le port de Novorossiysk le 4 août.

L’OTAN a alors fait monter les enchères : le 1er août, trois cargos civils sont entrés dans le port ukrainien d’Izmail. Ce port – comme Reni – se trouve sur le Danube, à proximité de la Roumanie (de l’OTAN). Il s’agissait d’une “raillerie” de l’OTAN – la mer Noire n’est pas un“lac russe” , laissait-on entendre. Et les navires étaient amarrés à moins de 500 mètres du“territoire” de l’OTAN. L’un des navires appartenait à une société israélienne, un autre à une société grecque et le troisième à une société turco-géorgienne, mais ils étaient tous immatriculés au nom d’États tels que le Liberia.

Le 2 août, la Russie a détruit les silos à grains d’Izmail à l’aide de drones de précision.

L’Ukraine cherche désespérément à maintenir l’accord sur les céréales. Ça représente“beaucoup d’argent” pour l’agro-industrie ukrainienne qui contrôle ces exportations. Et cela représente “beaucoup d’argent” pour l’intermédiaire qu’est la Turquie, qui transforme les céréales en farine avant de la revendre (principalement à l’Europe, avec une forte majoration).

Le “premier round” de ce tournoi était donc “celui de Moscou” . Mais l’OTAN a ensuite “fait monter les enchères” une deuxième fois, avec deux attaques de drones maritimes “ukrainiens” : l’une sur un petit pétrolier civil vide et l’autre sur un navire de débarquement à l’ancre dans le port de Novorossiysk. Aucun des deux navires n’a coulé, mais tous deux ont été sérieusement endommagés.

L’attaque de Novorossiysk n’est cependant pas du “menu fretin” . Ce port maritime, situé au-delà de la péninsule de Crimée, est l’un des plus importants de Russie du point de vue du trafic, et l’un des plus grands d’Europe ; il est essentiel pour l’exportation des céréales, du pétrole et d’autres produits russes vers le monde entier. C’est une plaque tournante du commerce international pour la Russie depuis le 19e siècle.

Il s’agit donc clairement d’un défi sérieux et d’une provocation à l’égard de Moscou. Oleg Ostenko, du bureau de Zelensky, a poursuivi en déclarant que tous les ports russes de la mer Noire étaient désormais des cibles militaires valables pour une attaque ukrainienne.

Les questions en suspens à la suite de cet événement sont les suivantes : dans quelle mesure ces attaques ont-elles été facilitées et dirigées par l’OTAN ? Et dans quel but ? Il est évident qu’il s’agissait d’initiatives de l’OTAN – l’un des indices est que le pétrolier visé figurait sur la liste des sanctions américaines pour avoir fourni du carburant à la Syrie. On reconnait bien là la “touche” de la CIA.

Les drones maritimes et sous-marins à longue portée sont une spécialité du Royaume-Uni (Special Boat Squadron) et des États-Unis (Seals). Il ne s’agit pas d’armes ordinaires. Il s’agit d’un équipement spécialisé dans lequel seuls quelques États possèdent une expertise. La Grande-Bretagne ou les États-Unis ont-ils fourni les drones à Kiev ? Comment ont-ils été utilisés ?

Les coordonnées de ciblage – dans une certaine mesure – peuvent être préétablies, mais les vidéos publiées par Kiev sur l’approche de l’attaque finale semblent montrer des corrections de trajectoire de dernière minute. Sous l’eau, les transmissions radio ne parcourent qu’une courte distance. Les dernières corrections de trajectoire ont-elles été fournies par une équipe proche du port, ou d’en haut, par un opérateur assis dans un avion de l’OTAN quelque part dans le ciel ? D’où ces drones ont-ils été lancés ? D’un “port ami” sur le Danube ? Une grande partie des armes destinées à l’Ukraine arrivent par le Danube. Ou bien y avait-il un vaisseau-mère dans les environs ?

S’il s’agit effectivement d’une opération essentiellement menée par l’OTAN, que pourrait faire la Russie à ce sujet ?

Ces questions restent “ouvertes” et Moscou n’a fourni aucune réponse (à ce jour). Il ne fait aucun doute qu’ils enquêtent et se demandent si ces attaques représentent une escalade occidentale délibérée que l’OTAN a l’intention de soutenir avec du matériel et des services de renseignement, ou si ces attaques n’étaient que des incitations grossières pour que Moscou reprenne l’accord sur l’exportation des céréales ukrainiennes ?

(Des rapports suggèrent que JP Morgan a été en pourparlers avec la Banque agricole russe au sujet de la possibilité que la Banque russe utilise JP Morgan pour effectuer des transactions en dollars américains dans le cadre d’un accord sur les céréales ressuscité).

La question d’une éventuelle “guerre de la mer Noire” pourrait toutefois se confondre et coïncider avec la question plus large des “prochaines étapes” militaires de la Russie en Ukraine, alors que les forces ukrainiennes montrent de plus en plus clairement les signes d’un épuisement chronique.

Certains signaux dans les médias dominants américains indiquent que la politique des États-Unis est en train de changer (mais qu’elle n’est pas encore définitivement arrêtée). Une chose, cependant, est claire : les États-Unis rejettent la responsabilité de l’échec de l’offensive sur l’Ukraine – et maintenant, pour la première fois, Kiev répond aux sarcasmesen ridiculisant l’incapacité de l’Occident à fournir ce qu’il a promis. Il est clair que les relations se dégradent.

Cependant, parallèlement au désaveu et à la prise de distance de l’Occident vis-à-vis des tactiques militaires déployées par l’Ukraine pour attaquer les “lignes de Surovikin” , les puissances de l’OTAN semblent elles aussi renoncer à entamer des négociations (en dépit des pressions exercées par le lobby des médias dominants). Peut-être les décideurs politiques occidentaux considèrent-ils désormais qu’une issue “négociée” pourrait être humiliante pour Biden.

En clair : ce désespoir occidental concernant les perspectives militaires de l’Ukraine implique-t-il une atténuation prochaine de la guerre ou, au contraire, un changement stratégique occidental vers un mode différent de guerre d’usure contre la Russie ?

En bref, les attaques de Novorossiysk présageraient-elles d’un passage à la “vraie guerre”dans laquelle les infrastructures de transport de la Russie constitueraient une cible prioritaire ? Ou bien les attaques de Novorossiysk ne seraient-elles qu’un simple signal à la Russie, disant : “Relancez l’exportation des céréales ukrainiennes !” ?

La question plus large que cette attaque de Novorossiysk “ouvre” est de savoir si la Russie pourrait ou non estimer qu’elle a été trop prudente et graduelle dans la poursuite de ses objectifs stratégiques. Les frappes de missiles sur Reni et Izmail peuvent être considérées comme des initiatives très timides de la Russie pour sonder le terrain et la volonté de l’OTAN de mener une “vraie guerre” , dans laquelle les infrastructures de transport de l’ennemi constitueraient une cible prioritaire pour les attaques.

Est-ce le moment où la Russie pourrait estimer qu’elle devrait passer à la “vraie guerre” – premièrement, parce que le terrain en Ukraine suggère que le moment est propice ? Et deuxièmement, parce qu’à un autre niveau, il est nécessaire d’aborder le dilemme perpétuel de tous les conflits.

Toute approche militaire (selon le dicton de Sun Tzu : “C’est le guerrier sans émotion, réservé, calme et détaché qui gagne, pas la tête brûlée”) et toute approche qui reconnaît la faiblesse du psychisme de ses adversaires et la nécessité de les pousser délicatement vers l’acceptation d’une réalité nouvelle et inconnue, est toujours susceptible d’être interprétée à tort comme un signe de faiblesse.

En d’autres termes, une démonstration de force de la part de la Russie est-elle nécessaire pour corriger les perceptions occidentales erronées qui continuent à fantasmer sur la faiblesse, les troubles et l’effondrement politique à venir de la Russie ? Sun Tzu rétorquerait : “Engagez les gens avec ce qu’ils attendent. C’est ce qu’ils sont capables de discerner et qui confirme leurs projections. Cela les installe dans des schémas de réponse prévisibles, en occupant leur esprit – en attendant le moment extraordinaire – et en les détournant de ce qu’ils ne peuvent pas anticiper” .

Eh bien, peut-être que certaines réponses peuvent être données : les faucons de guerre occidentaux (pour employer une vieille métaphore) parlent peut-être beaucoup, mais l’OTAN n’a pas les épaules pour la vraie guerre. L’Occident, même aujourd’hui, se débat à l’aube d’une crise économique avec des ruptures d’approvisionnement : une guerre des pétroliers serait fatale (le pétrole grimperait en flèche et l’inflation aussi). La sortie de l’illusion est toujours lente, comme le suggère Sun Tzu.

L’adage un peu usé veut que la guerre soit le “prolongement de la politique par d’autres moyens” , mais surtout aujourd’hui, les “autres moyens” peuvent être – et sont souvent – le prolongement de la politique. Aujourd’hui, la Russie joue le rôle d’“éclaireur” vers un nouveau bloc mondial multipolaire. À ce titre, la Russie doit agir politiquement en gardant l’œil rivé sur le Sud global, ainsi que sur les nuances d’un Occident qui vacille au seuil d’une métamorphose radicale.

Les commandements militaires peuvent s’en moquer, mais le Sud admire la Russie précisément parce qu’elle n’imite pas les puissances coloniales. Le monde respecte la puissance, certes, mais il en a assez de la “puissance de feu” . La Russie a désormais un rôle de premier plan à jouer, et nombreux sont les groupes d’intérêt qui doivent être pris en compte. Cela sera souligné dans les jours à venir, au fur et à mesure que les événements se dérouleront au Niger et que le sommet des BRICS se poursuivra, avec de nouveaux arrangements pour les mécanismes commerciaux en tête de l’ordre du jour.

L’utilisation efficace des “autres instruments de pouvoir asymétrique” dépend avant tout du choix du moment. (Sun Tzu pour la dernière fois) : “Occupez leur esprit en attendant le bon moment” . Il semblerait que le président Poutine connaisse très bien L’art de la guerre.

Alastair Crooke

 

Lien vers l’article original : Strategic Culture

Traduit par Zineb, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

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Une guerre mondiale a commencé. Brisez le silence.

septembre 7th, 2023 by John Pilger

Cet article a été publié initialement le 2 avril 2016 sur le site Mondialisation.ca.

*

Ce texte est la version revue d’une allocution de John Pilger à l’Université de Sydney, intitulée A World War Has Begun.

J’ai filmé aux Îles Marshall, qui se trouvent au nord de l’Australie, au milieu de l’océan Pacifique. Chaque fois que je dis aux gens où je suis allé, ils demande : «Où est-ce ?» Si je leur fournis un indice en me référant à Bikini, ils répliquent : «Vous parlez du maillot de bain.»

Peu semblent conscients que le maillot de bain bikini a été nommé ainsi pour célébrer les explosions nucléaires qui ont détruit l’île de Bikini. Soixante-six bombes nucléaires ont été explosées par les États-Unis dans les Îles Marshall entre 1946 et 1958 – l’équivalent de 1.6 bombes de Hiroshima, tous les jours pendant douze ans.

Bikini est silencieuse aujourd’hui, totalement transformée et contaminée. Les palmiers poussent sur un sol étrangement grillagé. Rien ne bouge. Il n’y a pas d’oiseaux. Les pierres tombales dans le vieux cimetière sont vivantes par les radiations. Un compteur Geiger a enregistré mes souliers comme dangereux.

Debout sur la plage, je regardais le vert émeraude du Pacifique disparaître dans un immense trou noir. C’était le cratère laissé par la bombe à hydrogène nommée Bravo. L’explosion a empoisonné les gens et leur environnement sur des centaines de kilomètres, peut-être pour toujours.

Sur le chemin du retour, je me suis arrêté à l’aéroport de Honolulu et j’ai remarqué un magazine américain intitulé Women’s Health. Sur la couverture, une femme souriante en bikini, et le titre : «Vous aussi, vous pouvez avoir un corps bikini.» Quelques jours plus tôt, dans les Îles Marshall, j’avais interviewé des femmes qui avaient des corps bikini très différents ; chacune avait souffert d’un cancer de la thyroïde et d’autres cancers potentiellement mortels.

Contrairement à la femme souriante du magazine, toutes étaient pauvres :  victimes et cobayes d’une superpuissance rapace qui est aujourd’hui plus dangereuse que jamais.

Je raconte cette expérience comme un avertissement et pour interrompre une distraction qui a dévoré tant d’entre nous. Le fondateur de la propagande moderne, Edward Bernays, a décrit ce phénomène comme «la manipulation consciente et intelligente des habitudes et des opinions» des sociétés démocratiques. Il l’appelait un «gouvernement invisible».

Combien de gens sont conscients qu’une guerre mondiale a commencé ? À l’heure actuelle, c’est une guerre de propagande, de mensonges et de distraction, mais cela peut changer instantanément avec le premier ordre erroné, le premier missile.

En 2009, le président Obama se tenait devant une foule en adoration au centre de Prague, au cœur de l’Europe. Il a promis de «libérer le monde des armes nucléaires».Les gens l’ont acclamé et certains pleuraient. Un torrent de platitudes coulait des médias. Ensuite, Obama a reçu le Prix Nobel de la paix.

Tout cela était faux. Il mentait.

L’administration Obama a construit plus d’armes nucléaires, d’ogives nucléaires, de systèmes de vecteurs nucléaires, plus d’usines nucléaires. Les dépenses pour les seules ogives nucléaires ont plus augmenté sous Obama que sous n’importe quel autre président américain. Le coût en trente ans est supérieur à $1 trillion (mille milliards de dollars).

Une mini-bombe nucléaire est prévue. Elle est connue comme la B61 Model 12. Il n’y a jamais eu l’équivalent auparavant. Le général James Cartwright, un ancien vice-président du comité des chefs d’état-major, a dit : «Faire plus petit [rend l’utilisation] de cette arme nucléaire plus envisageable.»

Depuis ces dix-huit derniers mois, la plus grande accumulation de forces militaires depuis la Seconde Guerre mondiale – sous la direction des États-Unis – se met en place le long de la frontière occidentale de la Russie. Jamais depuis que Hitler a envahi l’Union soviétique, des troupes étrangères n’ont représenté une menace aussi concrète contre la Russie.

L’Ukraine – autrefois partie de l’Union soviétique – est devenu le parc à thèmes de la CIA. Après avoir orchestré le coup d’État à Kiev, Washington contrôle efficacement un régime qui est juste à côté de la Russie et lui est hostile : un régime pourri par des nazis, littéralement. Des membres importants du parlement d’Ukraine sont les descendants politiques de l’OUN et l’UPA, des organisations notoirement fascistes. Ils encensent Hitler ouvertement, et appellent à la persécution et à l’expulsion de la minorité russophone.

Il y a rarement des informations à ce sujet en Occident, ou elles sont transformées pour faire disparaître la vérité.

En Lettonie, en Lituanie et en Estonie – juste à côté de la Russie – l’armée étasunienne déploie des troupes de combat, des tanks, des armes lourdes. Cette provocation extrême de la part de la deuxième puissance nucléaire mondiale est accueillie par le silence en Occident.

Ce qui rend la perspective d’une guerre nucléaire encore plus dangereuse est une campagne parallèle contre la Chine.

Il est rare qu’un jour ne passe sans que la Chine soit élevée au statut de menace. Selon l’amiral Harry Harris, commandant des forces américaines du Pacifique, la Chine «construit une grande muraille de sable dans la mer de Chine méridionale».

Ce à quoi il fait référence est la construction par la Chine de pistes d’atterrissage dans les Îles Spratly, qui font l’objet d’un différend avec les Philippines – différend non prioritaire jusqu’à ce que Washington ait fait pression sur le gouvernement de Manille et l’ait soudoyé, puis le Pentagone a lancé une campagne de propagande intitulée «liberté de navigation».

Qu’est-ce que cela signifie réellement ? Cela signifie la liberté pour les navires de guerre américains de patrouiller et de dominer les eaux territoriales de la Chine. Essayez d’imaginer la réaction américaine si des navires de guerre chinois faisaient la même chose au large des côtes de la Californie.

J’ai réalisé un film intitulé The War You Don’t See [La guerre que vous ne voyez pas]dans lequel j’ai interviewé de grands journalistes en Amérique et en Grande-Bretagne : des reporters comme Dan Rather de CBS, Rageh Omar de la BBC, David Rose de l’Observer.

Tous ont dit que si les journalistes de la presse écrite et de l’audiovisuel avaient fait leur travail et mis en question la propagande affirmant que Saddam Hussein possédait des armes de destruction massive, si les mensonges de George W. Bush et Tony Blair n’avaient pas été amplifiés et repris par les journalistes, l’invasion de l’Irak en 2003 n’aurait pas eu lieu, et des centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants seraient en vie aujourd’hui.

La propagande préparant le terrain pour une guerre contre la Russie et/ou la Chine n’est pas différente dans son principe. À ma connaissance, aucun journaliste mainstream occidental, le courant dominant – l’équivalent d’un Dan Rather, disons – ne demande pourquoi la Chine construit des pistes d’atterrissage en mer de Chine méridionale.

La réponse devrait être évidente. Les États-Unis encerclent la Chine avec un réseau de bases, avec des missiles balistiques, des troupes de combat, des bombardiers nucléaires armés.

Cet arc létal s’étend de l’Australie aux îles du Pacifique, les Mariannes et Guam, aux Philippines, à la Thaïlande, Okinawa, la Corée et, à travers l’Eurasie, à l’Afghanistan et à l’Inde. L’Amérique a installé un nœud coulant autour du cou de la Chine. Ce n’est pas nouveau. Silence dans la presse : la guerre par les médias.

En 2015, en grand secret, les États-Unis et l’Australie ont organisé le plus grand exercice militaire air-mer, unique dans l’Histoire récente, connu sous le nom de Talisman Sabre. Son but était de répéter un plan de bataille air-mer bloquant les voies maritimes comme le détroit de Malacca et celui de Lombok, qui coupe l’accès de la Chine au pétrole, au gaz et aux autres matières premières provenant du Moyen-Orient et d’Afrique.

Dans le cirque connu sous le nom de campagne présidentielle américaine, Donald Trump est présenté comme un fou, un fasciste. Il est certainement odieux ; mais il est aussi un personnage haï des médias. Cela seul devrait susciter notre scepticisme.

Les vues de Trump sur l’immigration sont grotesques, mais pas plus grotesques que celles de David Cameron. Ce n’est pas Trump qui est le Grand Expulseur des États-Unis, mais le Prix Nobel de la paix, Barack Obama.

Selon un commentateur libéral prodigieux, Trump «libère les sombres forces de la violence» aux États-Unis. Il les libère ?

C’est le pays où de tout petits enfants tirent sur leurs mères et où la police mène une guerre meurtrière contre les Américains noirs. C’est le pays qui a attaqué et cherché à renverser plus de cinquante gouvernements, dont beaucoup étaient des démocraties, qui a bombardé de l’Asie au Moyen-Orient, causant la mort et la dépossession de millions de gens.

Aucun pays ne peut égaler ce record systématique de violence. La plupart des guerres de l’Amérique (presque toutes contre des pays sans défense) ont été lancées non pas par des présidents républicains, mais par des Démocrates libéraux : Truman, Kennedy, Johnson, Carter, Clinton, Obama.

En 1947, une série de directives du Conseil National de Sécurité décrivait l’objectif prioritaire de la politique étrangère américaine comme «un monde fait essentiellement à l’image [de l’Amérique]». L’idéologie était celle de l’américanisme messianique. Nous étions tous des Américains. Ou sinon… Les hérétiques seraient convertis, subvertis, soudoyés, diffamés ou écrasés.

Donald Trump est un symptôme de cela, mais il est aussi un franc-tireur. Il dit que l’invasion de l’Irak était un crime ; il ne veut pas entrer en guerre avec la Russie et la Chine. Le danger pour le reste d’entre nous n’est pas Trump, mais Hillary Clinton. Elle n’est pas une franc-tireuse. Elle incarne la résilience et la violence d’un systèmedont l’exceptionnalisme tant vanté est un totalitarisme présentant ponctuellement un visage libéral.

Comme le jour de l’élection présidentielle approche, Clinton sera saluée comme la première femme présidente, indépendamment de ses crimes et de ses mensonges – exactement comme Barack Obama a été salué comme le premier président noir et les libéraux ont gobé ses bêtises sur l’espoir. Et le radotage continue.

Décrit par le chroniqueur du Guardian Owen Jones comme «drôle, charmant, avec une fraîcheur que pratiquement tous les autres politiciens n’ont pas», Obama a envoyé l’autre jour des drones pour massacrer cent cinquante personnes en Somalie. Il tue habituellement les gens le mardi, selon le New York Times, lorsqu’on lui remet une liste de candidats à la mort par drone. Tellement cool.

Lors de la campagne présidentielle de 2008, Hillary Clinton a menacé d’«anéantir totalement l’Iran avec des armes nucléaires». En tant que secrétaire d’État sous Obama, elle a participé au renversement du gouvernement démocratique du Honduras. Sa contribution à la destruction de la Libye en 2011 était presque joyeuse. Lorsque le dirigeant libyen, le colonel Kadhafi, a été publiquement sodomisé avec un couteau – un meurtre rendu possible grâce à la logistique américaine – Clinton s’est gargarisée de sa mort : «Nous sommes venus, nous avons vu, il est mort.»

L’une des alliées les plus proches de Clinton est Madeleine Albright, l’ancienne secrétaire d’État, qui a attaqué des jeunes femmes parce qu’elles ne soutiennent pas Hillary. C’est la même Madeleine Albright qui a célébré de manière infâme à la télévision la mort d’un demi-million d’enfants irakiens, comme «valant la peine».

Parmi les appuis les plus importants de Clinton, on trouve le lobby israélien et les entreprises d’armement qui alimentent la violence au Moyen-Orient. Elle et son mari ont reçu une fortune de Wall Street. Et pourtant, elle est sur le point d’être désignée comme la candidate des femmes, pour voir échouer le mauvais Trump, le diable officiel. Ses soutiens comprennent des féministes distinguées : les semblables de Gloria Steinem aux États-Unis et de Anne Summers en Australie.

Il y a une génération, un culte post-moderne connu aujourd’hui sous le nom de politique identitaire, a empêché beaucoup de gens intelligents, d’opinion libérale, d’examiner les causes et les individus qu’ils soutenaient – comme l’escroquerie Obama et Clinton ; comme les mouvements progressistes bidon tels que Syriza en Grèce, qui a trahi le peuple de ce pays et s’est allié avec ses ennemis.

L’obnubilation de soi-même, une sorte de moi-isme, est devenu le nouvel esprit du temps dans les sociétés occidentales privilégiées et s’exprime par la démission des grands mouvements collectifs contre la guerre, l’injustice sociale, l’inégalité, le racisme et le sexisme.

Aujourd’hui le long sommeil a peut-être pris fin. La jeunesse s’agite de nouveau. Progressivement. Les milliers de gens en Grande-Bretagne qui ont soutenu Jeremy Corbyn comme dirigeant du Parti travailliste, font partie de cette prise de conscience – comme ceux qui se sont mobilisés pour soutenir le sénateur Bernie Sanders.

En Grande-Bretagne, la semaine dernière, l’allié le plus proche de Jeremy Corbyn, son trésorier de l’ombre John McDonnell, a convaincu un gouvernement travailliste de rembourser les dettes des banques pirates et, en effet, de poursuivre avec ce qu’on appelle l’austérité.

Aux États-Unis, Bernie Sanders a promis de soutenir Clinton si ou quand elle est désignée. Lui aussi a voté pour le recours à la violence de l’Amérique contre des pays, lorsqu’il pense que c’est juste. Il dit qu’Obama a fait «du bon boulot».

En Australie, il y a une sorte de politique mortuaire, où les jeux parlementaires assommants sont rapportés dans la presse pendant que les réfugiés et les peuples indigènes sont persécutés et que les inégalités augmentent en même temps que le danger de guerre. Le gouvernement de Malcolm Turnbull vient d’annoncer un prétendu budget de défense de 195 milliards de dollars, qui servira à faire la guerre. Il n’y a pas eu de débat. Silence.

Qu’est-il arrivé à la grande tradition de l’action populaire directe, qui échappait aux partis ? Où sont le courage, l’imagination et l’engagement nécessaires pour entamer le long voyage vers un monde meilleur, juste et pacifié ? Où sont les dissidents dans l’art, le cinéma, le théâtre, la littérature ?

Où sont ceux qui briseront le silence ? Ou devrons-nous attendre jusqu’à ce que le premier missile nucléaire soit tiré ?

John Pilger

 

Article original en anglais :

pilger

A World War Has Begun. Break the Silence, publié le 22 mars 2016

Traduit par Diane, vérifié par Wayan, relu par Diane pour le Saker francophone

Note du Saker Francophone Nous vous proposons un lien entre cet article et une analyse de dedefensa.org à propos d’une censure qu’a subi l’auteur sur un site pourtant prétendument anti-système.

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Le sabotage de Nord Stream ordonné par l’Ukraine?

septembre 7th, 2023 by Pierre Duval

Une nouvelle piste dans le mystère entourant les explosions de Nord Stream 1 et 2 mène de l’Allemagne via la Pologne à l’Ukraine, a divulgué la télévision allemande, ZDF. Plusieurs pays de l’OTAN sont impliqués avec les Etats-Unis, dont l’Allemagne, en ayant été informés -en avance- de ce sabotage.

D’Ukraine via l’Allemagne à la Pologne. Les saboteurs -six terroristes- ont utilisé un voilier nommé Andromeda pour commettre leur acte en le louant sous de fausses identités. Selon la ZDF, «les enquêteurs allemands ont suivi des indices provenant de Pologne lorsqu’ils ont enquêté sur les explosions concernant les gazoducs Nord Stream 1 et 2 dans la mer Baltique. Il y a des indications selon lesquelles une équipe de sabotage aurait pu utiliser la Pologne comme base opérationnelle». Le média allemand précise que l’évaluation des données du voilier Andromeda révèle son utilisation pour saboter les pipelines. Les enquêteurs ont entièrement reconstitué le voyage de deux semaines du voilier à l’aide des données de ses équipements radio et de navigation, de ses téléphones satellite et portables, ainsi que de ses comptes de messagerie». «Ils ont fouillé un appartement dans le Land du Brandebourg (à côté du Land de Berlin). Il s’agit d’un possible suspect ukrainien», affirme la ZDF. Ils ont, aussi, découvert que le voilier avait dévié de sa route pour naviguer dans les eaux polonaises et ils ont également tenté «d’attribuer les échantillons d’ADN prélevés à bord à au moins un soldat ukrainien».

Plongeurs relevant directement du commandant en chef des forces armées ukrainiennes. Le Washington Post a rapporté en juin dernier que les États-Unis avaient eu connaissance du projet ukrainien d’attaquer les gazoducs trois mois avant l’attaque du gazoduc Nord Stream. «La CIA a appris en juin dernier, par l’intermédiaire d’une agence d’espionnage européenne [un avertissement détaillé émanant du service de renseignement militaire néerlandais MIVD], qu’une équipe de six membres des forces d’opérations spéciales ukrainiennes avait l’intention de saboter le projet de gaz naturel russo-allemand», avertit le quotidien anglophone, martelant: «l’armée ukrainienne avait planifié une attaque secrète contre le réseau sous-marin, en faisant appel à une petite équipe de plongeurs relevant directement du commandant en chef des forces armées ukrainiennes». Le Washington Post a pointé du doigt le fait que les terroristes se trouvaient sous le commandement du général Valeri Zaloujny, le général en chef des forces armées ukrainiennes. Selon le Wall Street Journal, les enquêteurs ont conclu que les terroristes «ont utilisé un pays de l’UE et membre de l’OTAN – la Pologne – et qu’ils ont employé l’explosif HMX qui est, également, connu sous le nom d’octogène, adapté à la destruction des infrastructures sous-marines».

Le Spiegel a rapporté que «selon les conclusions de la Pologne, le voilier a navigué de la commune allemand de Wiek située sur l’île de Rügen au large de la côte du Mecklembourg-Poméranie-Occidentale dans la mer Baltique vers la Pologne. Là, le voilier a séjourné dans le port polonais de Kołobrzeg pendant environ douze heures avant de quitter les eaux territoriales polonaises.

L’hebdomadaire de Hambourg fait savoir: «L’itinéraire de l’Andromeda aurait été différent de celui supposé auparavant car une seule escale au Danemark était connue». «Il y a également des indications selon lesquelles la Pologne a servi de centre logistique et financier lors de l’attaque», mentionne le Spiegel, martelant que «de plus en plus d’indices suggèrent qu’un commando ukrainien pourrait être responsable de l’attaque».

Les Etats-Unis, l’Allemagne et d’autres pays de l’OTAN, étaient informés de l’acte de sabotage. La première chaîne de télévision allemande, ARD, a énoncé le fait que «les services secrets américains de la CIA ont averti l’Ukraine des mois avant l’attaque en leur demandant de ne pas attaquer les pipelines Nord Stream» et que «les gouvernements occidentaux, y compris le gouvernement allemand, avaient déjà pris connaissance d’éventuels plans d’attaque». Le voilier étant parti d’Allemagne, un pays de l’OTAN, cela montre le rôle des autorités et des services allemands dans ce sabotage, également. En effet, il en ressort que les autorités de l’OTAN, les Etats-Unis en premier lieu, des Pays-Bas, d’Allemagne, ont été informées du plan de sabotage. «Le sabotage du Nord Stream était censé se produire au moment de l’exercice naval de l’OTAN BALTOPS, qui s’est déroulé dans la mer Baltique du 5 au 17 juin 2022», met, par ailleurs, en exergue la ARD citant les renseignements américains via le Washington Post. La télévision d’outre-Rhin spécifie: «Selon le Washington Post, après avoir prévenu les Ukrainiens, les autorités américaines ont eu l’impression qu’elles avaient dans un premier temps suspendu leurs projets». «Ce qui est particulièrement explosif politiquement, c’est le fait que le gouvernement allemand, ainsi que d’autres gouvernements occidentaux, étaient apparemment au courant d’un éventuel plan d’attaque de la part d’auteurs ukrainiens», affirme la ARD.

La ZDF rappelle: «La Russie avait pompé du gaz naturel de Sibérie vers l’Allemagne et d’autres pays européens via Nord Stream 1 jusqu’à l’arrêt des livraisons. Nord Stream 2 n’a pas été mis en service en raison du début du conflit avec l’Ukraine et les deux pipelines ont été gravement endommagés par des explosions en septembre 2022».

Pierre Duval

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L’Ukraine est une mine d’or pour les États-Unis

septembre 6th, 2023 by Philippe Rosenthal

Les États-Unis continuent de fournir à l’Ukraine des armes létales dans le but de prolonger la crise et de maximiser leurs propres intérêts car ce pays en conflit représente une véritable mine d’or pour les financiers US.

Les États-Unis continueront à injecter des armes en Ukraine, malgré les risques croissants, stipule Global Times. «Le ministère américain de la Défense achète des missiles air-air avancés AIM-120 AMRAAM (missiles d’avion AMRAAM d’une portée de 160 à 180 km) pour soutenir l’Ukraine dans sa lutte contre la Russie, en plus d’envoyer pour la première fois en Ukraine des munitions perforantes controversées contenant de l’uranium appauvri, selon le ministère américain de la Défense», continue le média chinois anglophone, précisant que «les États-Unis ont déjà fourni plus de 43 milliards de dollars de soutien militaire à l’Ukraine depuis le début de la crise en février 2022». Les munitions à l’uranium appauvri peuvent être tirées depuis des chars américains Abrams qui devraient être livrés à l’Ukraine dans les semaines à venir.

Selon des experts, les décisions des États-Unis ne renverseront pas le cours du conflit car ils ne visent uniquement que la recherche du profit. «Les États-Unis continuent de fournir une assistance militaire à l’Ukraine afin de perpétuer la crise ukrainienne et de maximiser leurs propres intérêts politiques et économiques. Cette décision des États-Unis n’a montré aucun résultat et continue d’alimenter le feu de la crise ukrainienne, ignorant complètement la crise humanitaire et le risque de terrorisme qui pourrait s’aggraver, ont déclaré des analystes», dénonce Global Times, martelant que «l’utilisation de munitions à l’uranium appauvri a été âprement débattue, avec des opposants comme la coalition internationale pour interdire les armes à l’uranium qui affirment que l’ingestion ou l’inhalation de poussières d’uranium appauvri comporte des risques dangereux pour la santé, notamment des cancers et des malformations congénitales».

Volonté de ne pas obtenir des négociations. Pour le journaliste chinois, Wan Hengyi, l’objectif «des États-Unis et de leurs alliés de l’OTAN» en continuant de fournir une assistance militaire à l’Ukraine a pour but «d’encourager le gouvernement ukrainien à insister sur la confrontation militaire plutôt que sur la négociation».

Du point de vue géopolitique, d’après Global Times, «les États-Unis peuvent continuer à aggraver la confrontation entre la Russie et l’Europe en exagérant constamment la menace de conflit, en forçant l’Europe à accroître sa dépendance à l’égard des États-Unis et en consolidant le statut hégémonique des États-Unis». «Sur le plan économique, plus le conflit dure, plus il est lucratif pour les marchands d’armes américains, notent les experts», conclut le média chinois anglophone.

«La politique étrangère de l’UE doit être alignée sur celle des États-Unis en raison de leur forte dépendance à l’égard de l’OTAN dirigée par les États-Unis pour leur sécurité. En ce sens, la prolongation de la crise ukrainienne est propice au renforcement des liens entre les États-Unis et l’Europe dans un certain nombre de domaines politiques», fait remarquer Wan Hengyi qui s’attriste que l’Ukraine soit devenue «une mine d’or pour le complexe militaro-industriel américain» car «la plupart des géants américains voyant leurs revenus augmenter et/ou leur valeur marchande augmenter dans le contexte du conflit russo-ukrainien, trouvent leurs intérêts financiers dans la prolongation du conflit.

Philippe Rosenthal

Les conscrits et les hommes s’enfuient d’Ukraine

septembre 6th, 2023 by Julian Le Ménéec

Le conflit en Ukraine s’éternise depuis 18 mois. La contre-offensive vantée par Volodymyr Zelensky depuis juin dernier n’a pas réussi sur le terrain à percer les lignes russes. Le succès indéniable de Kiev est, cependant, de transformer à la chaîne en cadavres des soldats ukrainiens jeunes ou plus âgés au front.

Aussi, les hommes ukrainiens, et même les conscrits, tentent de fuir leur pays pour échapper à la conscription militaire afin de servir ses forces armées ou aux combats. Cet état de fait n’a pas échappé à l’oeil des medias occidentaux qui, maintenant, comptent le nombre d’hommes ukrainiens parmi les conscrits voulant sauver leur peau en passant la frontière, ce qui confirme l’échec de cette contre-offensive. Dans la société ukrainienne, il est clair qu’un massacre a lieu au front. Ces hommes deviennent des fugitifs chez eux.

Transformation des Ukrainiens en cadavres au front. Dans la population ukrainienne, il est devenu clair qu’aller au front en revêtant l’uniforme ukrainien pour combattre, c’est la garantie pour ne plus revoir le soleil et l’herbe verte. La fuite des hommes d’Ukraine est si importante que les forces ukrainiennes les pourchassent et les arrêtent car ils ne veulent – simplement – pas mourir.

En août dernier, Observateur Continental précisait que «le nombre d’Ukrainiens qui ont tenté de partir à l’étranger est égal à cinq brigades des Forces armées ukrainiennes». Aujourd’hui, les medias occidentaux, comme Deutschlandfunk, relatent que «les gardes-frontières ukrainiens ont empêché plus de 20.000 conscrits de s’échapper du pays depuis le début du conflit, il y a plus d’un an et demi».

L’armée ukrainienne se vide de son sang mais aussi de ses soldats vivants. Aux conscrits, se rajoutent les hommes qui n’ont pas encore reçu la lettre de réquisition de l’armée. Depuis le début du mois d’août dernier, il est officiellement connu que «l’Ukraine a battu le nombre de soldats britanniques handicapés de la Première Guerre mondiale». Inutile d’imaginer ce qu’il se dit -entre les portes- dans les villages et dans les villes ukrainiennes.

«De nombreux Ukrainiens tentent d’éviter le service militaire». «Au total, depuis le 24 février de l’année dernière, les gardes-frontières [ukrainiens] ont arrêté environ 14.600 personnes qui voulaient quitter l’Ukraine», a déclaré – rapporte Deutschlandfunk – à la télévision le porte-parole des gardes-frontières, Andriï Demtchenko. «En outre, environ 6.200 hommes ont été arrêtés avec de faux permis de sortie», précise le média d’outre-Rhin. «De nombreux Ukrainiens tentent d’éviter le service militaire», stipule le média germanophone ce mercredi.

Les hommes âgés de 18 à 60 ans sont des fugitifs dans leur propre pays. Andriï Demtchenko, d’après Deutschlandfunk, a déclaré que les fugitifs étaient principalement arrêtés à «la frontière verte avec la Roumanie et la République de Moldavie» et qu’ «il s’agit principalement d’hommes âgés de 18 à 60 ans». «Les autorités avaient déjà annoncé qu’au moins 19 hommes s’étaient noyés dans la seule rivière Theisses, qui sépare l’Ukraine de la Roumanie et de la Hongrie. Certains sont également morts de froid en fuyant à travers les Carpates», note le média allemand.

Plus de 650.000 hommes ukrainiens réfugiés dans les Etats de l’UE. «Au début de la guerre, une mobilisation générale a été ordonnée, incluant l’interdiction de quitter le pays pour les hommes âgés de 18 à 60 ans soumis au service militaire. Selon l’agence statistique européenne Eurostat, plus de 650.000 hommes ukrainiens âgés de 18 à 64 ans sont enregistrés comme réfugiés dans les 27 États de l’UE ainsi qu’en Norvège, en Suisse et au Liechtenstein», continue Deutschlandfunk. La destruction récente d’un fleuron de l’armée britannique – le char Challenger – par l’armée russe, à peine arrivé sur le champ de bataille, après les destructions des fleurons de la Bundeswehr – les Leopard – alors que le président ukrainien avait vanté ces engins des armées occidentales comme des armes invincibles, montrent que c’est du suicide que de vouloir affronter l’armée russe.

La zone de l’UE n’est plus une terre d’asile pour les Ukrainiens. Le quotidien berlinois, Die Jungewelt, citant le quotidien polonais, Rzeczpospolita, a fait savoir ce mardi que «80.000 Ukrainiens en âge de se battre se trouvent en Pologne. Et, comme ils sont potentiellement mobilisables, ils pourraient être renvoyés en Ukraine pour intégrer l’armée ukrainienne», car «la Pologne a décidé le renvoi des Ukrainiens à la guerre». «Le parquet ukrainien peut utiliser des mandats d’arrêt internationaux pour poursuivre des citoyens ukrainiens à l’étranger», poursuit le quotidien allemand. «Nous arrêtons une telle personne, informons le parquet et le tribunal décide de l’extrader», a déclaré le porte-parole de la police polonaise, Mariusz Ciarka. «Un système d’information permet d’identifier les Ukrainiens et est utilisé, par exemple, dans les contrôles routiers», avertit die Jungewelt.

De son côté Deutschlandfunk mentionne que les fugitifs ukrainiens devraient avoir le droit de refuser d’aller combattre: «La manière dont le gouvernement ukrainien traite les objecteurs de conscience continue d’être critiquée. Le porte-parole de l’organisation de défense des droits de l’homme Pro Asyl, Alaows, a déclaré que chacun a le droit de refuser le service militaire».

Julien Le Ménéec

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Le 13 août dernier, l’Agence nationale syrienne SANA [1] annonçait que la « Fondation de production artistique Anzour » s’apprêtait à lancer son dernier film documentaire intitulé : « La Croix Brisée ». 

SANA l’avait résumé en ces quelques mots : ‘’ Le film révèle les non-dits sur l’exode forcée des chrétiens du gouvernorat d’Idleb par des organisations terroristes armées, notamment par le « Parti islamiste du Turkestan » avec la complicité du Département d’État des États-Unis, dans le but de réaliser son projet visant les chrétiens du Levant’’. 

Une affirmation qui pourrait surprendre, comme nous avions été douloureusement surpris lorsqu’en novembre 2011 nous avions, après maintes vérifications, soumis à publication la traduction d’un article de source libanaise intitulé : ‘’ Le Président Sarkozy au Patriarche maronite : « Que les chrétiens de Syrie et du Liban émigrent pour l’Europe, ils n’ont plus leur place au Proche-Orient »’’[2]. Malheureusement, le temps de la surprise est bel et bien révolu devant la dure réalité ignorée par ceux qui ne veulent ni voir, ni savoir, ni entendre. 

L’idée du film revient au Dr Kamal Jafa économiste et géopoliticien résidant à Alep ; le scénario est de Mahmoud Abdel-Karim ; la mise en scène est de Yazan Anzour, sous la direction du réalisateur et producteur Najdat Ismail Anzour, né à Alep, élu vice-président du parlement syrien en juin 2016, puis président par intérim en juillet 2017. 

Samedi dernier, 2 septembre, le film a été projeté à Damas [3] en présence de personnalités religieuses, diplomatiques, sociales et médiatiques. Nous traduisons ici l’essentiel des discours de présentation tenus par MM.Najdat Ismail Anzour et Kamal Jafa, non sans rappeler que les musulmans n’ont pas été épargnés, les terroristes en ayant martyrisés un nombre relativement plus important, en Syrie et ailleurs.

Mouna Alno-Nakhal

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Discours de M. Najdat Ismail Anzour en août 2023 :

Ce film raconte quelques vérités de la tragédie syrienne. Il a été réalisé pour mettre en lumière un angle obscur et douloureux que nul n’a abordé : l’exode provoquée de nos proches, de confession chrétienne, de leurs villes, de leurs villages et de leurs monastères du gouvernorat d’Idleb tombés aux mains de gangs terroristes armés avec, à leur tête, le « Parti islamiste du Turkestan ».

Pour toute personne et toute société, il n’y a rien de plus cruel et de plus amer que de déraciner un être humain de sa terre, son foyer, son milieu, sa mémoire et de tout ce qu’il aime et le rend fier. C’est malheureusement ce qui est arrivé à 50000 chrétiens syriens qui vivaient dans la paix, l’amitié et une profonde harmonie avec toutes les composantes de la société syrienne. C’est un fait incontesté et marquant de la présence chrétienne en Syrie depuis plus de 2000 ans. 

Ce film est le début d’une restauration des faits tels qu’ils se sont produits et non tels qu’ils ont été promus. Nous nous adressons à vous et à travers vous pour témoigner de quelques vérités syriennes, sans parti pris. Nous n’avons d’autre but que la vérité, car elle est la seule voie pouvant mener dans deux directions. La première : éclairer l’opinion publique sur les véritables événements qui se sont déroulés en Syrie, ont détruit un pays et mis tout un peuple sur les routes de l’exode et de la famine. La deuxième : aborder la restauration de l’unité de notre pays, de sa terre, de son peuple et de ses institutions. 

Discours de M. Kamal Jafa le 2 septembre 2023 :

Excellences, Chers invités, Mesdames et Messieurs ; 

J’ai l’honneur de me tenir devant vous pour vous présenter une petite partie des crimes de la plus dangereuse des organisations terroristes internationales, laquelle a parcouru des milliers de kilomètres depuis l’Extrême Orient chinois après avoir  commis des dizaines de massacres dans sa mère patrie, et a traversé l’Afghanistan, l’Iran, la Tchétchénie, la Libye, avant d’arriver en Syrie avec le soutien des plus importants services de renseignement du monde. Et ce, dans le but de saper la paix et la sécurité des États, pour de vagues raisons suspectes et éloignées de ce à quoi les membres de cette organisation sont censés croire et appartenir. 

Le « Parti islamiste du Turkestan » est arrivé en Syrie en 2011 et a directement participé aux deux premiers massacres ayant eu lieu à Jisr al-Choghour et à Alep contre des éléments du « Collège de l’armement ». De 2013 jusqu’au début de 2015, il a tenu le rôle principal dans tous les massacres commis dans les villes et les villages du gouvernorat d’Idleb, mettant en application le slogan « choc et effroi » sur les civils et les militaires syriens. 

Une fois la réputation de ses combats féroces et de ses crimes effroyables contre les villes et les villages du gouvernorat d’Idleb bien établie, les États meneurs de la guerre sur la Syrie, particulièrement les États-Unis d’Amérique et la Turquie, ont pris la décision de diriger 3000 combattants de ce parti vers ce qui a été considéré comme « la grande épopée d’Alep » où ils ont dominé les autres groupes armés poussés à envahir cette ville. Sur un front de plus de 20 kilomètres et avec 8 voitures piégées qu’ils ont fait exploser à l’ouest de la ville, ils ont mené des attaques incessantes contre les lignes de défense de l’Armée arabe syrienne. Mais, au bout de six mois consécutifs de combats incessants jour et nuit, la légende des Turkmènes invincibles a pris fin avec la libération de toute la ville d’Alep qui a connu le plus long et le plus dur des combats sanguinaires d’une noire décennie. 

J’ai été l’un des rares observateurs ayant documenté les mouvements de ces organisations et de leurs alliés dès les premiers jours de la guerre. Leurs crimes contre la centrale électrique de Zayzoun, la plaine d’Al-Ghab et l’aéroport Abou Douhour peuvent figurer parmi les plus vils massacres de l’histoire. 

Nous nous inquiétions de la turquification menée par la Turquie dans le nord syrien, mais voilà que nous nous  retrouvons devant un problème encore plus dangereux pour le monde. En effet, ils se sont transformés en une sorte de « Blackwater » du Moyen-Orient pouvant être expédiée n’importe où, notamment depuis que les États-Unis ont ôté, en 2020, l’organisation du Parti islamiste du Turkestan de la liste des organisations terroristes. Par conséquent, ils ont désormais la liberté de se mouvoir dans n’importe quelle zone géographique du monde. 

Avec leur famille, cette catégorie de Turkmènes, venus de l’étranger en Syrie, compte actuellement 25000 membres, dont 7500 combattants et 2500 naissances enregistrées ces dix dernières années. Et aujourd’hui, ils sont plus remontés que jamais, d’autant plus qu’ils ont créé les organisations d’Al-Ansar et d’Al-Achbale (les lionceaux) pour consolider leurs forces combattantes. D’où une nouvelle génération de terroristes qui va esquinter le monde entier s’il n’est pas mis fin à ce programme en Syrie, car leur émirat s’est regrettablement transformé en un nouveau « Tora Bora ». 

Je vous prie de m’excuser pour la longueur de cette introduction, mais il est indispensable d’expliquer la vraie nature de cette organisation étrangère à notre région et à notre société. D’autant plus que les États-Unis ont commencé à envoyer certains de ses dirigeants et combattants de Syrie vers « Daech Khorassane » (la branche afghane de Daech), afin de saper la sécurité aux frontières de la Russie, de la Chine et de l’Iran, tout comme ils ont envoyé un certain nombre de leurs combattants au Mali et d’autres États africains pour des objectifs qu’il n’y a pas lieu de développer ici. Merci à vous tous. 

Pour conclure, nous retiendrons les paroles du journaliste levantin M. Ghassan Chami :.

« La Croix Brisée » est un symbole de la souffrance des chrétiens de cette région. Quant à la croix, elle est un symbole de salut et de résurrection. La Syrie est crucifiée et endure toutes sortes de souffrances depuis treize ans.  Mais comme la croix, elle essaye de se relever, Elle ressuscitera. 

Najdat Ismail Anzour

Kamal Jafa

2023/09/05

 

 

Sources :

(Vidéo d’août 2023 ) – Présentation du film par Nijdat Ismail Anzour 

https://www.facebook.com/Nokiacom2040/videos/1839165756485524

(Vidéo de septembre 2023) – Discours de Kamal Jafa à la Première du film à Damas

https://www.facebook.com/kamal.jafa.3/videos/752164809930325/

Trancription, traduction et présentation par Mouna Alno-Nakhal pour Mondialisation.ca

*

Notes : 

[1][ وثائقي “الصليب المكسور”… فيلم جديد لأنزور قريباً في دمشق]

[2][Le Président Sarkozy au Patriarche maronite : « Que les chrétiens de Syrie et du Liban émigrent pour l’Europe, ils n’ont plus leur place au Proche Orient »] 

[3][ الافتتاحية لفيلم الصليب المكسور في دار الاسد للثقافة والفنون بدمشق] 

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Une décision juridique exceptionnelle prise dans les profondeurs de l’appareil secret des tribunaux militaires américains a mis à mal les récents efforts du gouvernement pour blanchir le tristement célèbre programme de torture de la Central Intelligence Agency (CIA).

Cette décision – et les crimes de guerre dépravés et sadiques qu’elle met une fois de plus en lumière – met en évidence l’hypocrisie avec laquelle le gouvernement américain prétend aujourd’hui défendre les «droits de l’homme» et le prétendu «ordre international fondé sur des règles» à l’étranger.

La décision en question est une décision préliminaire de 50 pages émise le 18 août par le colonel de l’armée Lanny J. Acosta Jr. en faveur du prisonnier de Guantanamo Bay Abd al-Rahim al-Nashiri, dont on allègue qu’il a joué un rôle dans l’attentat à la bombe d’octobre 2000 contre l’USS Cole au Yémen. Al-Nashiri – qui est emprisonné depuis deux décennies sans avoir été jugé – est actuellement poursuivi par l’appareil pseudo-juridique secret des tribunaux militaires mis en place dans le cadre de la «guerre contre le terrorisme» et dont de nombreux Américains ignorent encore l’existence à ce jour.

Camp X-Ray à la base navale de Guantanamo Bay, Cuba, le 11 janvier 2002. [Photo: DoD photo by Petty Officer 1st class Shane T. McCoy, U.S. Navy]

Dans ce cadre, si quelqu’un est arrêté et poursuivi en tant que «combattant ennemi», un terme vaguement défini, les juges, procureurs et même le «jury» sont composés d’officiers militaires. Les règles de procédure déséquilibrées sont conçues pour favoriser les procureurs en leur donnant tous les avantages possibles et imaginables. Les États-Unis s’arrogent le pouvoir de poursuivre avec ce système les citoyens de n’importe quel pays, y compris les citoyens américains. Ceux reconnus coupables peuvent être condamnés à mort et exécutés.

Après avoir été enlevé par la CIA à Dubaï en 2002 sans inculpation ni procès, al-Nashiri a été l’une des nombreuses victimes soumises à des tortures systématiques et intensives à Guantanamo Bay et dans les cachots secrets de la CIA connus comme «sites noirs» et situés dans le monde entier. Il a été agressé sexuellement maintes fois par des tortionnaires américains dans le cadre d’une pratique perverse et sadique connue sous le nom d’«alimentation rectale».

La dépravation des tortures subies par al-Nashiri dépasse celle des films d’horreur les plus dépravés, et elle est d’autant plus horrifiante qu’elle s’est réellement produite, sous la direction et avec l’approbation des plus hautes instances du gouvernement américain.

Dans le but d’obtenir des «aveux», les tortionnaires américains ont utilisé une perceuse électrique à côté de la tête d’al-Nashiri, dont les yeux étaient bandés, et lui ont dit qu’ils allaient lui percer le crâne. Ils lui ont dit qu’ils allaient amener sa mère dans la chambre de torture et le forcer à les regarder la violer. Ils l’ont attaché dans d’atroces «positions de stress» rappelant l’Inquisition catholique et ont comprimé son corps dans une petite boîte. Il a été soumis au «waterboarding» à maintes reprises et soumis à une privation de sommeil méticuleuse et prolongée.

Il a été logé nu dans une cellule froide. Les interrogateurs l’ont frappé à la tête de nombreuses fois et lui ont soufflé de la fumée de cigare au visage. Lors d’une séance de torture, décrite par Acosta dans son jugement, Al-Nashiri a été frotté et raclé de force sur ses «fesses et ses parties génitales» avec «une brosse de sanglier rigide qui a ensuite été introduite de force dans la bouche de l’accusé». Al-Nashiri a indiqué qu’il avait ensuite été «sodomisé avec la brosse».

De nombreuses techniques de torture ont été conçues par des psychologues professionnels dans le but précis de détruire la santé mentale des victimes tout en laissant leur corps relativement intact. En plus de leurs blessures physiques, de nombreuses victimes de ce programme de torture souffrent aujourd’hui de traumatismes psychologiques extrêmes. Les agressions sexuelles, en particulier, ont eu de graves conséquences. Dans le cas de certaines victimes, le traumatisme – laissé sans traitement pendant des années – a été si grave qu’elles sont aujourd’hui effectivement inaptes. Elles ne peuvent plus penser ou fonctionner normalement.

En 2007, face à la possibilité que les «preuves» obtenues par les tortionnaires avec ces méthodes soient jugées irrecevables, même au sein du réseau de tribunaux militaires secrets mis en place par la suite, le gouvernement a fait appel à une prétendue «équipe propre» pour obtenir tous les aveux présumés d’al-Nashiri une seconde fois, prétendument sans la moindre trace de torture.

Dans sa décision, Acosta a catégoriquement rejeté l’admissibilité des preuves de l’«équipe propre», estimant qu’elles étaient toujours catégoriquement entachées de torture parce que «toute résistance que l’accusé aurait pu être enclin à opposer lorsqu’on lui a demandé de s’incriminer lui-même avait été intentionnellement et littéralement brisée par les coups des années auparavant».

Tom Carter

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La rencontre entre Erdogan et Poutine, qui s’est tenue hier à Sotchi, n’a – heureusement – débouché sur rien. Le rôle d’Erdogan y était toujours le même : faire flancher la Russie, pour qu’elle accepte de céder aux impératifs atlantistes. Cette fois-ci, Poutine a tenu ses distances, la Russie n’a pas cédé. Au grand désespoir de l’Occident, qui reconnaît largement cet échec dans la presse.

Erdogan avait annoncé, avant la rencontre avec Poutine, de grandes déclarations à venir. Elles ne sont pas venues, puisque Poutine lui a rappelé les conditions du retour de la Russie : à savoir l’exécution par l’Occident des obligations prises par lui en contre-partie de la garantie de sécurité par la Russie de l’export des céréales ukrainiennes, principalement vers les pays riches.

Or, comme cela a déjà été précisé, il n’est pas prévu de reconnecter au système SWIFT la filiale de la banque russe agricole. C’est déjà une des obligations principales, qui ne sera pas remplies par l’Occident. Et le marché mondial n’est toujours pas ouvert à l’export des céréales russes – manifestement la famine n’inquiète pas tant que ça …

L’on se souviendra également de l’utilisation, et du corridor alimentaire de la mer Noire, et de bateaux turcs à des fins militaires contre la Russie.

La Russie était prête à revenir dans cet Accord, qui ne permet pas de régler la question de la faim dans le monde, mais soutient le marché occidental des céréales, si elle pouvait y trouver un intérêt. L’Occident n’est pas en mesure de remplir ses obligations, la Russie a décidé de ne pas y revenir – mais reste toujours ouvert aux discussions. Et cette rencontre n’a débouché, bien que l’Occident ait envoyé son meilleur cheval de Troie, sur rien.

Evidemment, le Président turc fait beaucoup de bruit, d’amples gestes de manche, des propositions seront envoyées à l’ONU – pour faire pression sur la Russie, c’est sa réputation sur la scène internationale qui est en jeu, mais rien ne laisse présager un changement de position de l’Occident.

Et soyons sérieux, les pays de l’Axe atlantiste ne peuvent changer de position : ils sont en guerre contre la Russie, dans le sens traditionnel du terme, cela prévaut sur toute autre considération.

Karine Bechet-Golovko

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Illustration : « Afrique française »

« Nous avons saigné l’Afrique pendant quatre siècles et demi,   Ensuite, nous avons pillé ses matières premières ;’ Au nom de la religion, on a détruit leur culture et maintenant, on leur pique leurs cerveaux grâce aux bourses Puis, on constate que la malheureuse Afrique n’est pas dans un état brillant, qu’elle ne génère pas d’élites. Après s’être enrichi à ses dépens, on lui donne des leçons  On oublie seulement une chose. C’est qu’une grande partie de l’argent qui est dans notre porte-monnaie vient précisément de l’exploitation, depuis des siècles, de l’Afrique.  , il faut avoir un petit peu de bon sens. Je ne dis pas de générosité. De bon sens, de justice, pour rendre aux Africains, je dirais, ce qu’on leur a pris. Si on veut éviter les pires   difficultés, avec les conséquences politiques que ça comporte dans un proche avenir. »

Jacques Chirac Président de la République Française 

Résumé

Cet aveu résume mieux que cent discours la condition des pays africains anciennement colonisés. Pui toujours sous le joug après les indépendances  Encore une remise à  l’endroit de l’indépendance véritable . Graduellement les pays africains osent. C’est surtout une réaction contre les potentats adoubés par la métropole en dépit du refus des peuples. Le coup d’État du Gabon, porterait à huit le nombre de coups d’État en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale depuis 2020. Nous allons expliquer comment les indépendances des pays africains furent des indépendances, bâclées Le pouvoir colonial en mettant en place la stratégie de contrôle des matières premières et en imposant une monnaie  de sa création le Franc  CFA est arrivée à garder ces pays pendant plus d’un demi siècle  après leur indépendances laissant ces peuples désespérés Les différents présidents français  de la Ve République  ont cru que le schéma de la Franceafrique allait durer mille ans, par tout les moyens, au besoin en éliminant les patriotes récalcitrants et en installant des troupes d’occupation à demeure sous prétexte de combattre le terrorisme. La nature ayant horreur du vide , des pays prennent la relève

Les militaires qui ont pris le pouvoir de Niamey ont déclaré personna non grata l’ambassadeur de France Sylvain Itté. La France refuse de rappeler son  ambassadeur et le force à rester à Niamey, au motif qu’il aurait été accrédité auprès de l’ancien président Mohamed  Bazoum   Cette décision est illégale du point de vue du droit international. Les relations diplomatiques s’établissent entre les États et non entre les régimes. Dans la Convention de Vienne du 18 avril 1961 qui régit les relations diplomatiques et consulaires.   l’article 9  précise que si un ambassadeur est déclaré personna non grata, le pays de cet ambassadeur doit obligatoirement le rappeler. Si le blocage persiste C’est l’affrontement comme l’explique l’analyste François Asselineau. » (1)

La Cedeao et ses vassaux de Paris reçoivent l’ordre d’attaquer avec des sabres nains

Les rodmontades de la Cedeao  » on va voir ce qu’on va voir ! »  n’ont pas abouti à l’invasion tant désiré d’un pays qui ne les a pas agressé; Mais comme  la décision ne leur appartient pas, ils font semblant:

« L’Algérie a proposé sa médiation et exhorte toutes les parties à privilégier la négociation «avant que l’irréparable ne soit commis, et avant que la région ne soit piégée dans la spirale de la violence dont personne ne peut prévoir les conséquences incalculables», mais la CEDEAO, sous l’injonction de ses maîtres occidentaux, maintient son intention de recourir à la force. Par ailleurs, devant les pénuries de vivres et de médicaments infligées à la population nigérienne en raison du blocus inhumain mis en place par la CEDEAO, le Burkina Faso a ouvert un corridor humanitaire où une longue file de camions transportent des  centaines de tonnes de vivres et autres articles vers le Niger, sous la protection des forces armées des deux pays. (…)   Catherine Colonna a refusé de retirer les troupes Barkhane arguant du fait que le pouvoir des militaires est illégitime. » (2)

 Les six propositions de l’Algérie pour la crise au Niger

La situation est complexe et à enjeux géostratégiques multiples où face à la situation au Niger. La position de privilégier le dialogue et la mise en garde contre toute intervention miliaire est partagée par l’Algérie dont la stratégie. Car l’Algérie partage des frontières avec des pays instables où sa sécurité est posée dont la Libye 982 km, le Mali 1329 km, la Mauritanie, 461 km, le Maroc 1739 km, le Niger 961 km, la Tunisie 1010 km et le Sahara occidental 39 km. La sécurité de l’Algérie pourrait être touchée indirectement via le Mali et la Libye qui partagent des frontières communes à la fois avec le Niger et l’Algérie.

Le ministre des affaires étrangères dans une déclaration reprise par l’APS le 29 août 2023  a défini les six de sortie de crise du Niger  proposée par  l’Algérie   avec pour  l’impératif de prioriser la solution politique et d’écarter le recours à la force au regard des répercussions désastreuses que pourrait entraîner cette option sur  la région toute entière. Premièrement, rejet de tout changement anticonstitutionnel au Niger.

Deuxièmement, la définition d’un délai de six mois pour la mise en œuvre d’une solution politique devant aboutir au rétablissement de l’ordre constitutionnel   Troisièmement, l’impératif association et aval de toutes les parties au Niger, sans exclusion  Quatrièmement, accorder les garanties adéquates à toutes les parties  Cinquièmement, ces contacts seront engagés également avec toutes les parties concernées au Niger, avec les pays voisins,  t (CEDEAO  Sixièmement, l’Algérie se propose d’organiser une conférence internationale sur le développement au Sahel, dans le souci d’encourager l’approche de développement et de mobiliser les financements nécessaires à la mise en œuvre des programmes de développement.

Pourquoi tous ces putschs ?

Huit coup d’Etat en Afrique depuis 2020, cela veut dire qu’une lame de fond est entrain de balayer l’ancien ordre colonial d’une façon apparemment irréversible mais quelques combats d’arrière garde sont à signaler .Pour Anne-Cécile Robert :

« Visiblement surprise par les événements au Niger le 26 juillet dernier, la France improvise une réponse au ton martial et sentencieux. Le président Emmanuel Macron ordonne l’évacuation, de plus de mille Européens. Et menace : il répliquera de « manière intraitable » à des attaques contre des ressortissants français ».

«Ce putsch est aussi révélateur d’une évolution du rapport à la démocratie et à l’Occident dans la région. «Épidémie », « contagion »…  la succession de putschs laisse les commentateurs désemparés : ces coups d’État en Afrique sahélienne depuis 2020, dans quatre pays   Mali et   Burkina Faso,  Guinée et  Niger —, comment penser un tel enchaînement ?   (…)  Le politologue camerounais Achille Mbembe les qualifie de « néosouverainistes ».

Tous les putschistes dénoncent en effet les ingérences étrangères, leur illégitimité autant que leur inefficacité. « Ne compter que sur nous-mêmes », affirmait le capitaine Ibrahim Traoré, président de transition du Burkina Faso, dans un discours le 21 octobre 2022.

« Notre peuple a décidé de reprendre son destin en main, et de construire son autonomie avec des partenaires plus fiables », indiquait le colonel Sadio Camara, ministre de la défense du Mali, le 13 août dernier à Moscou. La succession de coups d’État au Sahel met surtout en évidence de ces  dix dernières années, la fin de  la gestion de la crise sécuritaire   sous la houlette de la France et des Nations unies. » (3)

La situation vue du côté des médias français

Il est intéressant de voir comment les médias français rapportent les faits :   Les coups d’État se multiplient au Sahel et en Afrique de l’Ouest. Le putsch d’aujourd’hui au Gabon s’inscrit dans une tendance régionale plus large . Une interview de Wassim Nasr par Baptiste Roger Lacan, nous permet d’apprécier la situation au Sahel du côté  médias français . Nous lisons les principaux points :

« S’il est vrai que l’héritage colonial a sans doute pesé dans certaines décisions — comme l’entêtement à rester au   Mali même lorsque la situation devenait irrationnelle. Certes, les ombres du passé planent, mais elles ne semblent pas être le seul facteur déterminant dans l’échiquier complexe du Sahel. Au lieu de cela, ce qui se dessine est une mosaïque de choix et de compromis, influencés mais non dictés par l’héritage colonial. (…) La croyance selon laquelle la puissance militaire occidentale peut tout résoudre est une illusion qui se retourne contre la France. La France a perdu sur tous les tableaux, non pour des raisons militaires mais en raison de décisions politiques et d’une grille de lecture dépassée. Le jeu géopolitique en Afrique ne cesse d’évoluer, et il est temps pour la France de réévaluer son approche. Quant à la Russie, elle continuera probablement à capitaliser sur les erreurs des Occidentaux, utilisant tous les moyens à sa disposition pour avancer ses pions sur l’échiquier africain » (4).

Les présidents français et l’Afrique

Il est intéressant de comprendre comment les indépenances des anciennes colonies étaient vues par  les pouvoris successifs en France En France la cinquième République a vu la mise en coupe réglée   après  leurs indépendances formelles les anciens pays colonisés de l’AOF   (Afrique Occidentale Française) et l’AEF ( Afrique Equatoriale Française) La France n’avait nullement l’intention de laisser ces pays libres de leurs choix. Seul Sékou Touré osa braver le pouvoir et de ce fait être indépendant.  La France, considérait depuis très longtemps la région du Sahel comme une de ses zones d’influence politique, comme une sorte de chasse gardée économique, riche en ressources naturelles.

Pascal Priestley  explique le cheminement depuis 1958 de la politique africaine de la France :

« « Pré carré », « jardin secret » ou plus crûment « chasse gardée »… même s’ils s’en défendent, les présidents de la Vème République française entretiennent le plus souvent avec le continent africain des rapports singuliers qui dépassent la relation diplomatique conventionnelle, voire rationnelle. (…)  L’Afrique est restée, par delà la décolonisation et en dépit de la relativité des enjeux économiques, un territoire symboliquement majeur pour la Vème République.  Des redoutables « réseaux Foccart » au « Papamadit » de François Mitterrand (le fils du président socialiste étant chargé des « affaires africaines »), les relations d’Etats franco-africaines ressortent jusque dans les années 80 implicitement du domaine quasi privé sinon paternel du chef de l’Etat, échappant à la diplomatie classique. Le 20 juin 1990, à  la Baule   sont réunis en sommet 37 chefs d’Etats africains, François Mitterrand déclare : «  La France liera tout son effort de contribution aux efforts qui seront accomplis pour aller vers plus de liberté. Il faut pour cela que l’on vous fasse confiance » » (5)

Avec  Nicolas Sarkozy   dans son discours de Dakar, non seulement nous avons l’outrecuidance mais aussi le mépris des peuples africains  Il convoque Hegel et sa haine de l’Afrique  Nous lisons :

« Dans cet imaginaire (africain) où tout recommence toujours, il n’y a de place ni pour l’aventure humaine ni pour l’idée de progrès « Le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’Histoire. Le paysan africain qui, depuis des millénaires, vit avec les saisons, dont l’idéal de vie est d’être en harmonie avec la nature, ne connaît que l’éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles[…] Dans cet imaginaire où tout recommence toujours, il n’y a de place ni pour l’aventure humaine ni pour l’idée de progrès » » (5)

C’est le même président  qui quinze ans après met en garde l’Europe contre l’invasion : « les vagues migratoires » d’hier et d’aujourd’hui» ne sont «rien à côté de celles qui viennent. D’ici à 2050, le continent africain sera passé de 1,3 à 2,5 milliards d’habitants dont la moitié aura moins de 20 ans. Cette immense population sera voisine d’un continent européen en déclin démographique. Hélas, la crise migratoire n’a pas vraiment commencé !» Cela ne l’empêche de proposer un Plan Marshall pour l’Afrique ; Quand l’hubris nous tient !!!

Avec François Hollande et Macron, nous avons l’occupation sous prétexte de défendre les pays contre le terrorisme  ; Ce sera les opérations  Serval et Barkahane . Dix ans après ce sera un échec  s’emploie dans son premier voyage africain à plus flatter l’avenir qu’à évoquer les ancêtres Dakar, octobre 2012 : « Le temps de la Françafrique est révolu » » (5)

Jacques Chirac : « Nous avons saigné l’Afrique pendant quatre siècles et demi »

Parmi les présidents de la Ve République, Jacques Chirac est une singularité. A sa façon il avait de l’empathie pour les Africains. Martin Mateso   décrit sa « doctrine » à savoir rendre justice à ces peuples, cela n’a pas empêché la France de continuer à exploiter les ressources des pays africains ; Nous lisons :

« Un président qui Durant sa présidence, qui a duré 12 ans, Jacques Chirac a défendu l’Afrique contre vents et marées. Même à la retraite, il a dénoncé ceux qui ont saigné ce continent pendant des siècles, y compris son propre pays. Malgré les critiques sur le clientélisme de la Françafrique et son soutien aux régimes corrompus, Jacques Chirac garde une image plutôt positive auprès des Africains ». (6)

« « J’aime l’Afrique, ses territoires, ses peuples et ses cultures. Je mesure ses besoins, je comprends ses aspirations. »   L’Afrique,   « ce sont des crises, des blessures au flanc du monde dont la communauté internationale ne peut détourner les yeux ». Il mettait alors en garde contre l’abandon de ce continent qui pourrait « une nouvelle fois, être mis au pillage, laissé pour compte de la prospérité et isolé dans ses difficultés ». Tout le temps de sa présidence, Jacques Chirac s’est fait l’avocat de l’Afrique dont les immenses ressources naturelles attisent bien des convoitises. (…)  Jacques Chirac a reconnu que les richesses de l’Afrique ont été pillées y compris par son pays. Et il a demandé qu’on rende aux Africains ce qu’on leur a pris ». (6) (7)

Les méfaits de la Françafrique

Les anciennes puissances coloniales tenant les pays nouvellement indépendants d’une main de fer, ils leurs proposèrent des solutions qu’ils ne pouvaient pas refuser. Ce sera la Françafrique. Nous voyons sous nos yeux comment la Françafrique est en train de se défaire .Pour l’histoire au sortir de la Seconde Guerre mondiale, les empires coloniaux doivent composer avec les désirs d’autonomie et les revendications anticoloniales qui se répandent.

Dès la fin de la seconde guerre mondiale, le président français  de Gaulle dans son discours de Dakar avait senti le désir d’indépendance  Thomas Deltombe   Mélanie Torrent expliquent le cheminement suivi par le président de Gaulle pour arriver à la formule Françafrique :

« À l’heure des décolonisations, la France cherche des solutions pour conserver ses liens avec l’Afrique. Entre 1958 et 1960,   le général de Gaulle porte le projet de la Communauté française qui réunit la France et ses ex-colonies africaines.  L’expérience dure seulement deux ans, jusqu’en 1960, mais la Communauté est-elle vraiment l’échec d’un Commonwealth à la française  pour sauver l’empire? » (8)

« (…)   Dans les années 1950, alors que l’hégémonie française est ébranlée par la défaite d’Indochine, les « événements » en Algérie ou encore l’humiliation   du Canal de Suez, le sujet de la décolonisation des  colonies, se fait pressante.   Alors que Charles de Gaulle revient au pouvoir au printemps 1958  il formalise le projet de la Communauté française, Ce dispositif ouvre la voie à un nouveau modèle de relations entre la France et ses ex-colonies africaines, communément appelé la Françafrique. Thomas Deltombe définit cette expression comme « un système de domination qui s’inscrit dans l’histoire longue de l’impérialisme français, qui est fondé sur l’alliance entre une partie des élites françaises et une partie des élites africaines”. Il ajoute que « ce système a deux facettes, l’une officieuse souvent réduite à Jacques Foccart, l’autre officielle, avec la coopération et le franc CFA ». » (8)

Le Commonwealth : Un post colonialisme évolué

Dans le même ordre le Royaume Uni propose une façon de perdurer le lien avec les anciennes colonies britanniques mais d’une façon beaucoup plus  souple et respectueuse.Ce sera le Commonwealth créé en 1949 :

« Côté britannique, le désengagement colonial prend la forme du Commonwealth, qui offre à ses anciennes colonies de peuplement   l’indépendance par le statut de dominion Comme le souligne Mélanie Torrent, « le Commonwealth, tel qu’il est conçu au départ par les Britanniques, est un outil de gestion de l’Empire. C’est une manière de faire un certain nombre de concessions de réaménagement de façon à préserver l’ensemble impérial ». Le Royaume-Uni poursuit cette politique après la Seconde Guerre mondiale et l’étend à d’autres territoires de son empire : l’Inde et le Pakistan en 1947, Ceylan en 1948, puis le Ghana, en 1957 » (9).

« De fait Le roi Charles III   devient  le chef du Commonwealth. : « Cette association de nations représente environ un tiers de la population mondiale et se compose surtout d’anciennes colonies britanniques. Nombre d’États membres: 56 Etats  1949: Déclaration de Londres.   Autorise les républiques à devenir membres afin de permettre à l’Inde de rester après son indépendance  On compte 21 pays d’Afrique. 13 des Caraïbes et Amériques 11 du  Pacifique , 8 d’Asie et 3 d’Europe liés par le respect des principes du Commonwealth, engagement en faveur de la démocratie, de l’état de droit et de la bonne gouvernance. Des pays ont quitté le Commonwealth et sont ensuite revenues  Afrique du Sud , Pakistan… » (9)

Le Franc CFA : Une décolonisation inachevée des pays africains

Pour pouvoir contrôler l’économie des pays africains, il faut contrôler la monnaie :

« Le franc CFA naît officiellement le 26 décembre 1945. 14 pays utilisent cette monnaie.  le Bénin, le Burkina, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo,  . – le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale et le Tchad,   Pourtant, il s’inscrit dans une histoire plus ancienne : celle de l’imbrication des colonies à un système monétaire et économique plus vaste, qui sert avant tout les intérêts de la métropole » (10).

«  Une histoire monétaire qui débute bien avant la Seconde Guerre mondiale, dans les colonies françaises d’Afrique. Le franc CFA, histoire de la « dernière monnaie coloniale »,   Dès le XIXe siècle, l’administration française impose la monnaie métropolitaine dans ses colonies d’Afrique subsaharienne  En 1945, la France annonce la création d’une nouvelle monnaie : le franc CFA.  Elle permet à la métropole de sécuriser son approvisionnement en matières premières en créant des marchés captifs, elle encourage le commerce entre les colonies et la métropole ; en un mot, elle répond aux besoins du colonisateur plutôt qu’à ceux du colonisé. Olivier Vallée nous éclaire sur la portée symbolique de cette nouvelle monnaie : « Le CFA signifie la tache coloniale d’abord. Je tiens à rappeler que le CFA est une monnaie gaullienne » (10).  

« Rapidement contestée, la nouvelle monnaie est rejetée par certains États africains, comme la Guinée et le Mali, au lendemain des indépendances. Pourtant de nombreux États restent dans la zone franc, et cette monnaie continue de cristalliser de nombreuses appréhensions. Martial Ze Belinga souligne que « le franc CFA est le lieu d’observation de quelque chose d’absolument inédit. Dans tous les pays du monde où il y a eu des décolonisations, l’indépendance a entraîné en général des monnaies locales. Il y a quelque chose de très anthropologique dans cette idée de battre sa monnaie et d’avoir ses institutions. En 1960 toutes les réserves de change restent centralisées au niveau du trésor public. C’est à dire que les pays africains de la zone franc qui souhaitent acheter des biens et services en dehors de la zone doivent aller demander au Trésor public pour pouvoir faire des achats à l’extérieur alors qu’ils sont déjà indépendants depuis une décennie. Cette dimension montre à quel point il était extrêmement difficile pour les dirigeants aux commandes d’accepter ce système là. Oui il y a un problème avec le franc CFA et particulièrement avec les pays d’Afrique subsaharienne ». Alors, le franc CFA est-il le signe d’une décolonisation inachevée ?  (10) Comment sortir aujourd’hui de ce système que certains perçoivent comme une servitude monétaire ? »(11)

 « Le FCFA est une aubaine pour les entreprises françaises implantées en Afrique qui peuvent rapatrier leurs bénéfices en Europe sans aucun risque de change, ce qui profite à des multinationales comme Bolloré, Bouygues, Orange ou encore Total… Outrageusement avantageux pour l’économie française, cette monnaie, entièrement contrôlée par la France, coûte en revanche aux citoyens africains.   Insulte à la souveraineté de quatorze nations africaines, le franc CFA (FCFA) est un système anachronique car la France est le seul pays au monde qui se paie encore le luxe de gérer la monnaie de ses ex-colonies, et ce, plus d’un demi-siècle après leur indépendance.  le FCFA reste néanmoins intégralement sous la tutelle du ministère français des Finances. Le FCFA est donc une aubaine car la libre circulation des capitaux qui est son corollaire permet aux entreprises françaises implantées dans ces 14 pays d’Afrique de rapatrier leurs bénéfices en Europe sans aucun risque de change, ce qui profite à des multinationales comme Bolloré, Bouygues, Orange ou encore Total » (11)…

« Cette servitude monétaire – et, par-delà, économique – n’est-elle pas confirmée même au sein du Fonds monétaire international (FMI) où c’est le représentant de la France (et non de ces pays africains) qui élabore le rapport annuel dédié à la zone franc ? Cette insulte à la souveraineté de ces nations n’est-elle pas consacrée par leur impossibilité d’imprimer leurs propres billets de banque, lesquels sont fabriqués exclusivement sur territoire français,  Ce néocolonialisme subtil, où la France dispose du droit de vie et de mort sur des économies et sur des pays dits « indépendants », perpétue en fait sa domination sous des formes plus insidieuses » (11)

Montée en puissance de la «nouvelle Afrique»

Pepe Escobar  apporte d’autres arguments à cette avalanche de remise en cause de l’ordre ancien  avec une explication détaillée des méfaits du  Franc CFA Il écrit :

« Tels des dominos, les États africains tombent l’un après l’autre  Le Tchad, la Guinée, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et maintenant le Gabon. Le continent est aujourd’hui    confronté à d’énormes difficultés dans sa lutte contre les institutions financières et politiques profondément enracinées de la colonisation, en particulier lorsqu’il s’agit de briser l’hégémonie monétaire française sous la forme du Franc CFA – ou de la Communauté Financière Africaine (CFA).  Pourtant, les dominos tombent les uns après les autres : Tchad, Guinée, Mali, Burkina Faso, Niger et maintenant Gabon. Des officiers militaires ont décidé de prendre le pouvoir au Gabon après que le président hyper pro-France Ali Bongo a remporté une élection douteuse qui «manquait de crédibilité».». (12)

«  (…) Le Gabon est un pays de richesses minérales – or, diamants, manganèse, uranium, niobium, minerai de fer, sans parler du pétrole, du gaz naturel et de l’hydroélectricité.  Il est absolument impossible pour quiconque dans le Sud mondial, la Majorité mondiale ou le Globe mondial  de comprendre les troubles actuels de l’Afrique sans comprendre les rouages du néocolonialisme français. La clé, bien sûr, est le franc CFA,   Le racket du CFA fait passer la mafia pour des punks de rue. Il signifie essentiellement que la politique monétaire de plusieurs pays africains souverains est contrôlée par le Trésor français à Paris. En réalité, plus de 80% des réserves de change des pays africains se trouvent sur des «comptes d’opérations» contrôlés par le Trésor français depuis 1961. Le Trésor français utilise les réserves africaines comme s’il s’agissait de capitaux français (…) Les politiques sont élaborées par le président de la République française et sa «cellule africaine ».  Il est  essentiel pour le néocolonialisme d’exploitation d’empêcher ces pays riches en ressources d’utiliser leurs propres ressources pour développer leurs propres économies ».  (12)

Requiem pour le post colonialisme en Afrique

 «  Une fois de plus, écrit Philippe, Leymarie la Fance contrainte de faire ses bagages …  La fin de l’armée d’Afrique: Le putsch militaire au Niger   est un nouveau revers pour la France en Afrique de l’Ouest, sa zone de prédilection. Et surtout pour ses forces militaires, restées présentes sur le continent plus de soixante ans après la vague des indépendances, et de moins en moins supportées par les populations et les classes politiques locales. Depuis la défection du Mali, puis du Burkina Faso, le Niger était – avec le Tchad, également gouverné par un régime de type militaire – le seul pays sahélien à accueillir, et même à demander le secours de forces étrangères.  (…)  la France est contrainte en 2022 d’évacuer ses bases au nord et au centre du Mali, puis au début de cette année son emprise de «forces spéciales» au Burkina Faso .Au total, les effectifs des troupes françaises au Sahel auront déjà été divisés par deux en quelques mois.   (…)  Pour la France, déjà évincée de fait en République centrafricaine avant de l’avoir été dans plusieurs pays du Sahel, et dont les principaux alliés en Afrique de l’Ouest et du centre (Cameroun, Congo, Côte d’Ivoire, Sénégal) risquent d’être confrontés à des contextes difficiles de succession, le putsch au Niger fait figure de nouvel échec politique, après plusieurs autres dans les parages. Aucun bilan de la «guerre perdue» au Mali, par exemple, n’a été mené jusqu’ici, à l’échelon militaire comme politique » (13)

Conclusion

Plus largement, il y a un vent de liberté qui souffle . les pays du Sud relèvent la tête. Le continent africain ne fait pas exception ! Les Africains  assument  d’avoir des problèmes de prise en charge réelle de leur pays , mais  comme l’a sgnifié le Mahatma Gandhi aux Anglais, les invitant à quitter l’Inde: « Nous aurons des  problèmes mais ce sont nous problèmes« . La France, malgré ses atouts, a perdu pieds car elle est encore prisonnière de l’image du Bon temps des colonies et de Y a bon Banania..  Le Monde a profondément changé et la France au lieu de développer une nouvelle vision de la coopération dans l’égale dignité des peuples vis sur une « rente » qui consiste à dépouiller  les pays africains de leurs matière premières et tout ceci pour le plus grand bien des qui des grands   groupes.

Les coups d’État s’enchainent et les réactions diplomatiques  françaises sont plus catastrophiques les unes que les autres comptant sur une  CDEAO  et ses rodomontades et qui est un  avatar de la Françafrique. Plus rien ne sera comme avant. L’Occident, est devenu peu à peu un repoussoir pour tous les pays souverains qui aspirent à le rester. Pendant que l’Occident creuse sa tombe, les BRICS, eux, bâtissent le monde de demain avec une philosophie bien différente de coopération.  Ainsi  va le Nouveau  Monde.

Professeur émérite Chems Eddine Chitour

Ecole Polytechnique Alger

 

Notes :

 1.https://www.youtube.com/watch?v=w2t02R7KOdk&ab_channel=UnionPopulaireR%C3%A9publicaine 

2.  Mohsen Abdelmoumen https://reseauinternational.net/les-vassaux-de-paris-recoivent-lordre-dattaquer-bruits-de-bottes-au-sahel/ 23 08 2023

3.Anne-Cécile Robert https://www.monde-diplomatique.fr/2023/09/ROBERT/66087

4.Baptiste Roger-Lacan Mali, Niger, Gabon… l’Afrique face aux révolutions kaki, une conversation avec Wassim Nasr | Le Grand Continent 30 août 2023

5.Pascal Priestley  https://information.tv5monde.com/afrique/les-presidents-francais-et-lafrique-paroles-damours-et-de-desamours-27884 24 déc. 2021

6.Martin Mateso  https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/politique-africaine/jacques-chirac-nous-avons-saigne-lafrique-pendant-quatre-siecles-et-demi_3633009.html#xtor=CS2-765-[share]- 26/09/2019   

7.Jacques Chirac, 2008  https://youtu.be/fzWvhXRLAYA

8.Thomas Deltombe   Mélanie Torrent  https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-cours-de-l-histoire/la-communaute-ou-l-echec-d-un-commonwealth-a-la-francaise-3351122

9.https://www.lesaffaires.com/secteurs/general/le-commonwealth-relique-du-passe-colonial-du-royaume-uni/635802

10.https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-cours-de-l-histoire/franc-cfa-histoire-de-la-derniere-monnaie-coloniale-1323673 

11.Michel Santi https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/franc-cfa-cle-de-voute-de-la-francafrique-807222.html  14 Févr 2019,  

12.Pepe Escobar https://reseauinternational.net/pas-de-repit-pour-la-france-face-a-la-montee-en-puissance-de-la-nouvelle-afrique/ 2 09 2023

13. Philippe Leymarie https://reseauinternational.net/la-fin-de-larmee-dafrique/ 2 09 2023

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Les terroristes bien hébergés par la «Trial » en Suisse

septembre 5th, 2023 by Mehdi Messaoudi

L’Algérie par la voix de son ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a réagi à la nouvelle provocation helvétique, actée par une accusation ciblant l’ancien ministre algérien de La Défense Nationale Khaled Nezzar. Une instrumentalisation de la justice visant l’Algérie et son ANP, digne héritière de l’ALN, un rempart infranchissable qui avait vaincu le terrorisme, dont certains de ses commanditaires retrouvent refuge en terre helvétique, bénéficiant au passage de toutes les commodités pour s’attaquer à l’Algérie, qui refuse de se plier au diktat du néocolonialisme et du sionisme.

Ainsi, il est clair que l’accusation du procureur fédéral helvétique ne vise nullement la personne de Khaled Nezzar, mais l’Algérie et sa politique souveraine, dans une conjoncture internationale versée vers des bouleversements annonciateurs de la naissance d’un nouvel ordre mondial multipolaire.

Si le plaignant, Seddik Daadi (qui avait déclaré chez son ami Hichem Aboud que le général K.Nezzar ne l’a jamais torturé), n’est autre que l’ancien garde du corps de Abassi Madani, celui qui à côté du prédicateur de l’obscurantisme Ali Benhadj, a introduit le terrorisme en Algérie et organiser la guerre civile contre le peuple algérien, il n’en demeure pas moins que cette opération est menée par une organisation helvétique -TRIAL (Track impunity always) -pseudo-non- gouvernementale prétendument de défense des Droits de l’Homme. Cette organisation n’est pas à son premier essai contre le peuple algérien, puisqu’en juillet 2009 elle était derrière l’opération montée de toutes pièces contre l’ANP, par le félon Anouar Malek, réfugié en France, aujourd’hui connu pour sa proximité avec le régime d’apartheid de l’entité sioniste,et sa colonie du régime du Makhzen. Ce rejeton colonial, au service de l’armée sioniste et du régime makhzenien du commandeur, ne cache plus sa haine envers le peuple algérien : un enregistrement, apparu récemment sur la toile, divulgué par youtubeur marocain, où l’on entend distinctement Anouar Malek, échanger avec un haut gradé des services d’espionnage marocains, sur une stratégie de créer un chaos en Algérie, par l’intensification du recrutement de personnes innocentes qui serviraient de chair à canons dans certaines villes algériennes.

خاص : تسجيل صوتي لأنور مالك مع المخابرات المغربية لزعزعة استقرار الجزائر و طرق التمويل 

https://www.youtube.com/watch?v=aVKhVSkVQSw&t=4s

https://trialinternational.org/fr/latest-post/severe-torture-inflicted-on-mr-nouar-abdelmalek/

Basée à Genève, l’association « Trial » est non seulement financée en très grande partie par les gouvernements suisse, néerlandais, suédois, finlandais, luxembourgeois, la Commission Européenne, le Royaume-Uni), la NED National Endowment for Democracy),mais aussi par des organisations philanthropiques comme Rockefeller Brothers Fund et Open Society Foundations de George Soros.

Le budget de fonctionnement déclaré, par cet organisme occidental de promotion des Droits de l’Homme détournés, qui était de 3 millions de francs suisses en 2019 a atteint presque 4 millions (3 689 650.28 francs suisses) en 2022. Une belle croissance pour cette multinationale des « Droits de l’Homme », avec à peu près une augmentation d’un quart (1/4) de ses capitaux, dont les cotisations de ses membres ne représentent que 8 702 francs suisses alors que les subventions anonymes s’élèvent à 424 209, 08 francs suisses. Notons la subvention de 37 532.52 CHF (mentionnée sur les comptes de Trial en 2022) octroyée par la Fondation MISEREOR, Oeuvre de l’Église catholique en Allemagne qui a reçu son mandat de la Conférence des évêques et qui affirme lutter contre la pauvreté dans le monde.

L’analyse du rapport d’activité 2022, de cet organisme « Trial » qui paraît spécialisé dans l’infiltration politique de quelques pays (Bosnie-Herzégovine, Népal, RDC et régions des Grands Lacs, Algérie, Syrie, Russie, …etc) par le biais de l’internationalisation sélective des affaires internes des nations qui luttent contre le terrorisme, fait apparaître des subventions reçues d’avance (901 134,33 CHF) et des lignes comptables fléchées (politiquement !) par ses créditeurs.

Rien que ses éléments, contenus dans leurs propre rapports, viennent contredire leur soi-disant indépendance.

Le directeur exécutif de cette tentacule de l’araignée coloniale, est l’inamovible Philip Grant. Titulaire de l’honorifique titre de Docteur Honoris Causa (2022), de l’université de Bâle, il est le cofondateur de « Trial » depuis sa création en 2002 (année de la création de la CPI-Cour Pénale Internationale-), enfantée selon lui dans la carlingue d’un avion où il n’avait pas pu arrêter Augusto José Ramón Pinochet Ugarte. Philip Grant est celui qui s’est déployé dans la presse du Makhzen, au nom de son organisation, pour épauler le terroriste Anouar Malek. C’est un habitué de la presse du Makhzen, où l’on retrouve ses interviews ternissant l’image  du peuple algérien, pour faire oublier le mouroir de Tazmamart et les crimes décris par Gilles Perrault dans son livre  « Notre ami le roi ».

https://www.letemps.ch/suisse/lhomme-traque-criminels-guerre

https://www.letemps.ch/monde/lutte-contre-limpunite-progresse

https://aujourdhui.ma/societe/bouguerra-soltani-dement-avoir-fui-la-suisse-66679

C’est Leslie Haskell, ancienne V/P de « Trial » qui a été portée à la tête de cette organisation commerciale  et lucrative des « Droits de l’Homme ». Conseillère juridique principale sur les Affaires institutionnelles et administratives à la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Ce qui apporte un discrédit à ces organisations internationales dites humanitaires. Leslie Haskell a travaillé pour une autre organisation, Human Rights Watch, qui s’est illustrée dans les chaos des pays arabes, et s’est occupée durant de nombreuses années au Tribunal pénal international pour le Rwanda, pays ravagé par la guerre ethnique par procuration entre Hutus et Tutsis. Quel rôle a t-elle joué dans ces crimes de masses en Afrique ?

Le prédécesseur de Leslie Haskell, à la tête de cette organisation, n’est autre que Daniel Bolomey, ex maoïste à Lausanne (1971_1981) et ex-Directeur de la section suisse d’Amnesty International qui a chapeauté le développement du Plan stratégique 2021-2024 de « Trial ». Daniel Bolomey, cette figure du commerce des « Droits de l’Homme » au niveau international, n’a donc pas quitté la galaxie civilisatrice occidentale, puisque Amnesty International en Suisse était derrière l’avocat du terroriste Rachid Mesli, avocat des groupes terroristes armés qui assassinaient les citoyens en Algérie. Amnesty lui avait délivré le titre de « prisonnier d’opinion ».

Rachid Mesli, le partenaire d’Amnesty en Suisse et membre du groupe terroriste « Rachad », ; il est aussi l’un des dirigeants et seul employé (2004/2007) de la nébuleuse des assassins appelée « AlKarama », basée à Genève, qu’il a crée avec Abbas Aroua et Abdulrahman Al Nuaimi en 2004. Abdulrahman (Omeir) Al-Nuaimi le 18 décembre 2013, Al-Naimi a été inscrit sur la liste des Specially Designated Nationals du Trésor Américain pour son rôle dans le financement de plusieurs organisations terroristes. Dans son communiqué de presse, le gouvernement américain décrit Al-Naimi comme « un financier du terrorisme qui a fourni argent et matériel, transmis des communications pour le compte d’Al-Qaïda et de ses affiliés en Syrie, en Irak, en Somalie et au Yémen pendant plus d’une décennie. Le département du Trésor USA affirme par ailleurs qu’ Al-Naimi a recueilli et envoyé plus de 2 millions USD par mois à Al-Qaïda en Irak. Il affirme par ailleurs qu’Al-Naimi aurait transmis 600 000 USD à des représentants d’Al-Qaïda en Syrie et 250 000 USD , à Al-Shabaab en Somalie ainsi qu’une somme non divulguée à une association caritative yéménite qui se chargeait de transmettre des ressources financières à Al-Qaïda dans la Péninsule Arabique.

Il ne faut pas demander à « Trial », cette organisation qui se dit défendre les Droits de l’Homme » d’exiger une enquête sur la mise au placard du flic Suisse Léon J., celui qui avait démanteler le réseau des trafiquants d’armes et d’explosifs, géré par le terroriste Mourad Dhina, membre fondateur  du groupe terroriste « Rachad » et membre de cette pseudo-ONG d’El-Karama.

Pour Léon J., l’enquêteur de la Police Suisse. Mourad Dhina, le résident de Saint-Gens, était impliqué dans un vaste trafic d’explosifs (Semtex) achetés en Slovaquie, et acheminés via Bâle et Marseille, pour exploser au milieu des enfants algériens à Sidi-Ali (Wilaya de Mostaganem) un certain 1er novembre 1994 (une date et un lieu symbolique). Quatre enfants des scouts ont été déchiquetés par cette bombe. L’enquêteur Suisse avait fait aussi le lien entre les 130 kg de matériel militaire trouvés dans le coffre de la Mercedes de M.B, les preuves commerciales du lien avec une société de vente d’armes (Cannet Technologies Group), les relevés de comptes à l’UBS de Lausanne et aux chèques postaux de Zurich. Il a conclu que ce sont les responsables du massacre des sept marins italiens, égorgés en juillet 1994 à Jijel (Est d’Alger).

On ne peut que faire le lien entre le procureur fédéral suisse actuel qui semble emboîter le pas à la célèbre procureure Carla Del Ponte, laquelle selon l’enquêteur Suisse, « ne s’y prendrait pas autrement si elle voulait protéger les islamistes».

L’ancienne procureure helvétique a été nommée en août 1999 procureur du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie et au Tribunal international pour le Rwanda (rappelant Leslie Haskell de « Trial »); elle sera désignée ambassadrice de Suisse en Argentine -du 1er janvier 2008 à février 2011 ; de septembre 2012 à août 2017, elle est membre de la commission d’enquête chargée d’enquêter en Syrie (Anouar Malek était aussi désigné comme observateur, dans le panel de la ligue arabe), créée sous les auspices du Conseil des droits de l’homme des Nations unies.

Nous nous retrouvons donc, en face d’une nouvelle opération de déstabilisation de l’Algérie, avec la même configuration des années 1990, où les anciens prédicateurs du terrorisme en Algérie et leurs blanchisseurs, financés par des gouvernements européens et des philanthropes de la finance internationale : « Trial »-Anouar Malek- Rachid Mesli-Mourad Dhina_ Amnesty International – Rachad – Al Karama – Leslie Haskell, Daniel Bolomey et Philip Grant- L’ancienne procureure helvétique Carla Del Ponte .

Dans ce nouveau chapitre des complots  organisés contre le peuple algérien, par le bras armé colonial des terroristes, il est évident que ce n’est pas le Général Nezzar qui est visé, mais l’Algérie et son peuple dans sa globalité. Sinon, on imagine bien la tonne de procès qu’aurait menée l’organisation Suisse « Trial » contre les vrais criminels de guerre du peuple Palestinien et du peuple Sahraoui.

Il convient de rappeler, que l’ancien ministre algérien de La Défense Nationale, a fait l’objet d’une campagne judiciaire  depuis plus de décennies, entamée à Paris, via Habib Souaidia, puis la Suisse, et l’Espagne, lors de son dernier séjour en terre ibérique.

En suisse,  En 2017, le procureur général avait classé la procédure au motif que la Suisse n’était pas compétente pour le juger.

En conclusion, il est clair, que le timing de cette arbitraire accusation, symbolise toute cette campagne de haine visant l’Algérie et ses institutions, et dont les positions politiques dérangent cette caste de néocoloniaux, qui n’arrivent pas à supporter l’existence d’Etats contestant cette hégémonie occidentale. La réactivation des réseaux hostiles à l’Algérie, a certainement un lien avec ce qui se passe dans l’environnement immédiat de notre pays. La volonté de certains pays du continent africain de se débarrasser de l’influence de la Françafrique est l’un des motifs de la caste visant à ternir l’image de l’Algérie et son ANP, garante de la stabilité et de la souveraineté du pays, opposée aux ingérences étrangères , et défenseur du droit des peuples à se prononcer librement sur leurs avenirs et destins sans tutorat.

Mehdi Messaoudi

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Du 22 au 24 août 2023, s’est tenu en Afrique du Sud le sommet des BRICS, qui était annoncé comme un front commun contre la globalisation, avec la participation confirmée en avance de 34 pays. Sans vouloir jeter un pavé dans la mare, il semblerait que cette grande fête antiglobale soit le Helsinki de la Russie : un cheval de Troie parfaitement contrôlé permettant de mettre en place les conditions favorables à sa déstabilisation, comme l’Acte de Helsinki le permis pour l’URSS, bien qu’il fut à l’époque lui-aussi célébré comme une grande victoire géopolitique dans le cadre de la politique d’endiguement occidentale. Si l’histoire se répète, il serait bon de s’en souvenir.

Les BRICS sont perçus en Russie comme la planche de salut contre la politique agressive d’isolement mise en oeuvre par l’Axe atlantiste et comme un instrument de construction d’un monde « plus juste ». Les déclarations plus enthousiastes les unes que les autres, tentent de présenter cette agglomération de pays à l’indépendance relative comme une unité – seule condition pour en faire un pôle de pouvoir. Beaucoup de questions se posent, au minimum, quant à l’indépendance face à la globalisation de pays comme la Chine ou l’Inde. La Chine, qui en est le centre de production de ce monde et a tout intérêt à ce que ça dure. Sans oublier le contrôle social normalisé et le fanatisme répressif de la politique du Covid zéro, particulièrement salué par les instances globales. C’est également cela, qui entre dans les BRICS. Ou l’Inde, qui est un parfait laboratoire d’ingénierie sociale, notamment en matière d’enseignement supérieur.

Certaines lignes d’activités laissent également songeur, quant à la profondeur de l’engagement anti-globaliste des BRICS. En matière d’enseignement supérieur et de recherche, l’on retrouve au sein des BRICS les mêmes mécanismes d’intégration (et de désintégration nationale), qu’au sein de n’importe quel organe global – puisque tel est sa fonction première, en tout cas véritable. Ainsi, depuis 2013, un Conseil scientifique fonctionne, qui a une fonction intégrative d’universités nationales et permet ainsi de déterminer les lignes de recherche au sein des pays membres. L’on y retrouve, comme il se doit dans toute haute société globalisée qui se respecte, par exemple, l’écologie et le changement climatique. What else ?

Peu avant la tenue de ce sommet, la question centrale était celle de la mise en place d’une monnaie unique. Idée, qui semblait suffisamment irréaliste et destructrice, si l’on en croit l’expérience de l’UE sur laquelle elle s’appuyait (voir notre texte ici), pour tirer la sonnette d’alarme. Heureusement, comme l’a souligné Lavrov lors de la conférence de presse à l’issue du sommet, cette idée est abandonnée, ce qui est bien le seul acquis de lutte contre la globalisation, puisqu’il s’accompagne de l’utilisation des monnaies nationales dans les rapports entre les pays des BRICS. Mais si ces pays voulaient utiliser leur monnaie nationale dans leurs échanges commerciaux avec d’autres pays, en quoi ont-ils pour cela besoin des BRICS ? Sinon, par principe, pour rester dans un cadre de gestion globalisée.

Sans entrer dans tous les détails technico-politiques de ce sommet, deux aspects méritent à mon sens une attention particulière : l’élargissement des BRICS et l’agenda droit-de-l’hommiste.

La décision d’élargissement des BRICS, sans modification de son appellation, a été prise lors de ce sommet. En soi, elle répond à la logique de tout organe global, qui doit tendre à se diffuser, permettant ainsi la mise en place de cette gouvernance globale à deux axes : horizontale (nombre de membres, pour couvrir un espace national de plus en plus grand) et verticale (avec des mécanismes intrusifs, permettant de contrôler de plus en plus étroitement ces espaces, c’est-à-dire de les désétatiser). Si l’on sort de la réaction affective que l’on retrouve dans le discours para-médiatique « pro-russe » se résumant à « puisque c’est la Russie, c’est-pas-pareil », la logique globaliste est bien présente dans le fonctionnement des BRICS, ce qui est normal. Même si ce n’est pas dicible, puisque la ligne éditoriale est celle de la lutte contre la globalisation.

Le choix des pays faisant partie de cet élargissement le souligne également, à l’exception de l’Iran et de l’Egypte, l’on y retrouve des pays pour le moins alignés : l’Argentine, pays laboratoire des réformes juridiques globalistes a été retenue, quand le Venezuela n’a pas été envisagé ; l’Ethiopie, pays pauvre avec un conflit ouvert sur ses frontières, est entré quand l’Algérie n’a pas été retenue, malgré son réel non-alignement et ses richesses ; les très alignés Emirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite sont entrés par la grande porte.

Il paraît que la France a joué avec l’Inde et le Brésil pour bloquer l’entrée de l’Algérie, qui logiquement, elle aurait eu sa place si cette organisation devait réellement lutter contre la globalisation. Rappelons aussi que l’Algérie soutient la Russie dans ce conflit en Ukraine et il ne serait pas surprenant que, justement pour cette raison, la Russie ait été privée d’un précieux allié.

Par ailleurs, la globalisation est aussi un contenu, un remplacement des valeurs et une autre échelle des priorités. L’on a déjà souligné l’axe écolo-réchauffement climatique, incontournable dans nos sociétés post-modernes. Mais la substantifique moelle de ce mode de gestion sont les droits de l’homme, qui ne se conçoivent évidemment que dans le cadre des organes de gouvernance globale. Et comme le déclare fièrement le Président sud-africain lors de la conférence de presse après ce sommet :

« (Les BRICS) ont l’intention de renforcer la coopération avec l’Assemblée générale des Nations Unies et l’OHCHR en matière de protection des droits de l’homme;« 

Rappelons la déclaration du nouvel ambassadeur allemand en Russie, selon qui la ligne d’attaque ne change pas : déstabiliser par l’utilisation d’une confrontation géopolitique autour de l’axe des droits de l’homme. Et les Accords d’Helsinki de 1975, toujours interprétés en Russie comme une grande victoire diplomatique, sont conçus dans un tout autre sens en Occident : ils furent le cheval de Troie de l’Occident, qui a permis la déstabilisation de l’URSS. Un peu comme les Accords de Minsk, toute proportion gardée.

Les BRICS, seront-ils pour la Russie, ce que les Accords d’Helsinki furent alors pour l’URSS ? Espérons que la Russie retiendra les leçons de l’histoire. En tout cas, la déglobalisation ne peut se réaliser avec les mécanismes de la globalisation.

Karine Bechet-Golovko

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Infolettre: Dernière valse d’un monde déchiré…

septembre 4th, 2023 by Mondialisation.ca

Sélection d’articles :

G20 : La dernière valse d’un monde déchiré

Par M. K. Bhadrakumar, 04 septembre 202

Le gouvernement Modi n’est pas perplexe face à l’absence des présidents russe Vladimir Poutine et chinois Xi Jinping au sommet du G20 des 9 et 10 septembre. Sa connaissance intuitive l’aide à rester stoïque. On peut dire qu’il s’agit d’une situation difficile digne de Shakespeare : “Je suis dans le sang / Je suis allé si loin que, si je n’allais pas plus loin, / Le retour serait aussi fastidieux que l’aller“.(…)

 

Interrogations sur la Crise Covid-19 et la tyrannie sanitaire: Coronavirus & Great reset

Par Jean-Yves Jézéquel, 04 septembre 2023

Avant-propos  du livre « Coronavirus & Great reset »

Nous allons accomplir ensemble une exploration détaillée sur la « crise coronavirus » et sur la question des vaccins qui lui est adjacente.La somme des documents, des publications, des dossiers constituant les sources qui ont été examinées pour ce travail d’information, est gigantesque. Elle n’a pas cessé d’augmenter au cours des trois années d’enquêtes que nous avons menées. (…)

 

La FDA ne se préoccupe pas des naissances prématurées et approuve le vaccin contre le VRS de Pfizer pour les femmes enceintes

Par Brenda Baletti, 02 septembre 2023

La Food and Drug Administration (FDA) a approuvé lundi le vaccin Abrysvo de Pfizer, un vaccin maternel destiné à protéger les nourrissons contre le virus respiratoire syncytial (VRS) jusqu’à l’âge de six mois, en dépit de préoccupations liées à la sécurité, y compris de la part des propres conseillers de la FDA. (…)

 

Comprendre la stratégie de Vladimir Poutine.

Par Jean-Yves Jézéquel, 02 septembre 2023En renvoyant mes lecteurs à l’article sur les acteurs du Nouvel Ordre Mondial, (que l’on devrait peut-être appeler « l’Ordre Mondial du Nouveau Monde », celui qui a été créé en 1944 à Bretton-Woods, par les USA, la Grande Bretagne, en un mot, les vainqueurs Anglo Saxons, suggère Sylvain Laforest, journaliste canadien), chacun sait que la Trilatérale, la Banque Mondiale, le FMI, la BRI, la FED, BlackRock/Vanguard, contrôlent le monde.(…)

 

Syrie : Les corbeaux américains et les présages de malheurs itinérants

Par Adnan Mansour et Hassan Ahmad Hassan, 01 septembre 2023La présidence des États-Unis du Conseil de sécurité des Nations Unies s’est achevée ce 31 août. Tout au long du mois, beaucoup d’efforts auront été consacrés par l’équipe de leur représentante, Mme Linda Thomas-Greenfield, pour faire appliquer à leur manière la Résolution 2254 (2015) que les Syriens considèrent pour ce qu’elle est : une  sorte d’ordonnance internationale prescrite, sans consultation de l’État syrien, dans une situation de consensus signifiant implicitement le démembrement, tôt ou tard, de la Syrie. (…)

 

L’OTAN déclare que « la guerre a commencé en 2014 ». Un « faux prétexte » pour faire la guerre à la Russie? Invoquer l’article 5 du Traité Atlantique?

Par Prof Michel Chossudovsky, 30 août 2023

Cet article aborde les implications d’une déclaration controversée de l’OTAN selon laquelle la guerre en Ukraine « n’a pas commencé en 2022 », « la guerre a commencé en 2014 ». C’est une bombe : le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg,  a confirmé (s’exprimant au nom de l’OTAN) que « la guerre n’a pas commencé en 2022 ». Dans une interview au Washington Post,  Jens Stoltenberg a confirmé sans équivoque  que « la guerre a commencé en 2014 ». (…)

 

Canada-États-Unis – Le décret de protection des entreprises pétrolières

Par Maryse Laurence Lewis,

30 août 2023Le Ministre chargé des Affaires du Nord, M. Vandal, porte un nom bien suggestif. Au Canada, on annonce que le moratoire lié aux activités extracôtières, dans l’Arctique, est reconduit. On y maintiendra l’interdiction de procéder à des forages pétroliers et gaziers. Il faut lire l’entente relative à cette décision, pour s’apercevoir que ce n’est qu’une digression, pour calmer les groupes voulant protéger des sites fragiles.(…)

 

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On apprenait récemment que YouTube va dorénavant censurer le contenu contraire aux directives de l’OMS.

D’après The Epoch Times,

YouTube a introduit une nouvelle « politique de désinformation médicale » qui censurera tout contenu médical ou lié à la santé qui ne correspond pas aux affirmations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

YouTube a demandé aux créateurs d’éviter de publier sur la plate-forme du contenu qui contredit les directives des autorités sanitaires sur la prévention ou la transmission de certaines conditions de santé « ou sur la sécurité, l’efficacité ou les ingrédients des vaccins actuellement approuvés et administrés.

Au moins c’est clair : déviez, ne serait-ce que d’un cheveu, du discours officiel et vous serez invisibilisé. Cela est sans doute du aux « bonnes relations » qu’entretient Alphabet (la maison mère qui détient aussi Google) avec l’OMS et l’ONU. On se souvient de cette déclaration sidérante d’une haute fonctionnaire de l’ONU qui avait affirmé (au Forum économique mondial) qu’un accord avec Google leur avait permis de faire apparaître dans les résultats du moteur de recherche que des sites favorables aux vaccins et en accord avec le discours officiel. Elle avait conclu « we own the science » (nous possédons la science).

L’Union européenne n’est pas en reste puisqu’entrera en vigueur le 25 aout le Digital service act, un règlement qui forcera les plateformes à « effacer plusieurs types de contenus problématiques publiés sur les réseaux sociaux » (tout est dans le « problématique »).

Le commissaire européen Thierry Breton s’est montré très virulent à l’endroit d’Elon Musk (propriétaire de Twitter… qui en principe ne censure plus), le menaçant d’ »amendes pouvant aller jusqu’à 6% de leur chiffre d’affaires mondial ».

Cela s’ajoute aux Twitter Files, aux Facebook Files, et bien d’autres scandales qui montrent que les GAFAM censurent à tour de bras, au mépris de nos droits et liberté. sous couvert de lutter contre la « désinformation » ou la « haine ».

 

Forcer les navigateurs Internet à censurer

Mais finalement, pourquoi se donner tout ce mal… Quand il suffit d’exiger des navigateurs qu’ils « blacklistent » les sites jugés répréhensibles? Dans ces cas-là, il ne sera même plus possible d’accéder aux sites en connaissant l’adresse exacte. C’est la dernière idée de la France d’Emmanuel Macron, toujours plus démocrate.

Sous le principe « noble » de protéger notre jeunesse (par exemple des sites pornographiques), une nouvelle loi permettra aux autorités de présenter aux navigateurs une liste de sites à bloquer.

Mozilla, le développeur du célèbre navigateur Firefox, sonne l’alarme. D’après la compagnie, la mesure « créerait un dangereux précédent et servirait de modèle à d’autres gouvernements pour à leur tour transformer les navigateurs en outils de censure gouvernementale. »

Sans parler de l’exemple fâcheux donné à des régimes pas toujours très regardant des droits de l’homme, on imagine les dérives possibles avec l’ajout à cette liste d’opposants ou simplement de gens n’allant pas dans le sens des autorités.

Le projet de loi visant à sécuriser et réguler l’espace numérique (SREN) a été adopté par le Sénat début juillet et doit être examiné par les députés à la rentrée. Cette loi vient s’ajouter aux innombrables lois liberticides qui ont été votées en France au cours des dernières années :

Où cela va-t-il nous emmener?

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Oslo 30 ans après: De la Norvège…

septembre 4th, 2023 by René Naba

«Le message adressé par le monde à Israël était que le nettoyage ethnique de la Palestine était acceptable, en compensation de l’Holocauste et de plusieurs siècles d’antisémitisme en Europe. La Palestine a été détruite en douze mois, mais la Nakba se poursuit depuis 75 ans.» Ilan Pappé, historien israélien.

https://www.madaniya.info/ publie un dossier en quatre volets à l’occasion du 30 me anniversaire des accords israélo-palestiniens d’Oslo qui devait mettre un terme au conflit et déboucher sur la création d’un Etat palestinien indépendant.


NOTE DE LA RÉDACTION

En trente ans, Israël a eu recours à tous les artifices et les subterfuges pour vider de leur substance les accords israélo-palestiniens d’Oslo et de se dégager de ses engagements souscrits par cet arrangement, qui s’est révélé être, rétrospectivement, un piège monumental consistant à obtenir de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) une renonciation à la lutte armée en contrepartie d’un état palestinien. Un état illusoire…à l’état de mirage.

En superposition, Israël a procédé à l’élimination de 50 journalistes et à 430 assassinats ciblés anti palestiniens depuis l’an 2000, ((plus exactement à 2.700 assassinats ciblés depuis l’occupation de la Cisjordanie-Gaza en 1967)).

Rien qu’en 2022, Israël a tué 231 Palestiniens, dont ci joint leurs histoires.

Avec pour objectif constant de décapiter le leadership palestinien et de faire taire la revendication nationale palestinienne. En vain. La revendication subsiste en ce que, selon l’adage bien connu, tant que subsiste un revendicateur, un droit ne se perd pas.

Les principaux dirigeants palestiniens ont été certes éliminés par assassinats extra judiciaires, aussi bien Yasser Arafat, chef de l’Organisation pour la Libération de Palestine (par empoisonnement) que ses deux adjoints Khalil Al Wazir, alias Abou Jihad, N° 2 de l’OLP et chef de sa branche militaire et Salah Khalaf, alias Abou Iyad, responsable des services de sécurité, les deux en Tunisie, de même que les deux chefs historiques du Hamas, Cheikh Ahmad Yassine et Abdel Aziz Al Rantissi.

Le Fatah et Hamas ont ainsi payé le plus lourd tribut à cette hécatombe en ce que les assassinats ciblés concernant la branche palestinienne des Frères Musulmans ont visé aussi bien les deux chefs historiques du mouvement que des chefs militaires à Gaza et en Cisjordanie.

L’amitié tonitruante de l’Émir du Qatar de l’époque, Hamad Ben Khalifa Al Thani, avec le plus pro-israélien des présidents français, Nicolas Sarkozy, et leur partenariat dans la destruction du Monde arabe (Libye, Syrie) ne lui a été d’aucun secours, ni même la visite spectaculaire de l’Émir à Gaza dans une démarche évidente de reconnaissance du fait israélien.

La décapitation de la direction du Hamas, qui avait pourtant rompu, en 2011, sa solidarité stratégique avec la Syrie pour s’aligner sur le Qatar, n’a suscité le moindre commentaire de la part du Mufti de l’Otan basé au Qatar, le prédicateur télévisuel d’Al Jazeera, Youssef Qaradawi, plus prompt à réclamer le bombardement de la Syrie par l’Otan qu’à dénoncer la politique erratique de son souverain et bienfaiteur.


RÉCAPITULATIF

La stratégie de déstabilisation menée par Israël a été constante, sans répit, comme en témoigne la chronologie suivante. Le hasard du calendrier n’est pas constamment fortuit. Il arrive qu’il soit prémédité.

Du raid contre l’aéroport de Beyrouth Khaldé, en  décembre 1968, à la destruction de la centrale irakienne de Tammouz, en juin 1981, pour saluer la victoire du président socialiste français François Mitterrand et  de le dissuader en même temps de poursuivre la coopération franco irakienne dans le domaine nucléaire, à l’annexion du plateau du Golan syrien et de Jérusalem, aux deux invasions israéliennes du Liban, aux raids contre la Tunisie pour éliminer les deux principaux collaborateurs de Yasser Arafat, le responsable militaire, Abou Jihad et le responsable sécuritaire, Abou Iyad, Israël a laissé libre cours à sa furie, avec la caution des puissances occidentales, à la grande satisfaction des monarchies arabes.

L’impunité dont a bénéficié Israël durant cette période a débouché trente ans après  Oslo sur une “démocratie illusoire” gouvernée par des suprémacistes, dans un pays qualifiait jadis d’ ”unique démocratie du Moyen Orient”, désormais accusé de pratiquer des “crimes d’apartheid”. L’extraordinaire connivence occidentale envers l’Etat Hébreu rend d’ailleurs passibles ceux qui se qualifient de “grandes démocraties occidentales” de l’accusation de complicité de crime de sociocide contre le peuple palestinien.

Un bilan morbide digne des pires dictatures à l’arrière plan d’une impunité totale génératrice d’un symptôme de la mégalocéphalite (syndrome de la grosse tête) à l’instar du prédateur hollywoodien Harvey Weinstein et des escrocs  financiers américains,  Bernard Madoff et Marc Rich, l’ami gracié de Bill Clinton.

Et un comportement de parfait ”état voyou”, avec un flot de scandales à retentissement planétaire, de la pratique mafieuse de l’arnaque à la taxe carbone mettant en cause une bande d’escrocs de haut vol franco-israéliens  dont certains se sont réfugiés en Israël pour “échapper à la justice”: Cyril Astruc, Fabrice Sakoun, Michel Keslassy (réfugié en Israël), Eddie Abittan, installé à Ra’ananna près de Tel Aviv, enfin Mardoché Mouly, Claude Dray, Albert Taieb. Une fraude colossale à la TVA sur le marché des «droits à polluer»; En superposition au scandale Pegasus révélant  un système mondial d’espionnage par un puissant logiciel espion de l’entreprise israélienne NSO; Enfin  au scandale Team Jorge du nom de la société qui s’est livrée à une vaste entreprise de désinformation pilotée par une officine israélienne qui vendrait ses services dans le monde entier, dont BFM en a été la cible en France.

La liberté d’expression, fondement de la démocratie, ne saurait constituer une forme d’antisémitisme. Sauf à se mouvoir dans un système totalitaire, nul ne saurait échapper à la critique. Nul ne saurait s’exonérer de toute critique, ni un individu, ni un pouvoir pas plus qu’un état, surtout un état, détenteur du monopole de la violence légitime. Et l’accusation d’antisémitisme ne saurait devenir l’arme de destruction massive pour réduire au sislence toute critique à l’égard d’Israël.

«Ce n’étaient pas les fascistes qui avaient fait sombrer la République de Weimar mais le manque de démocrates. Au XX me siècle, souvenons-nous en, les États ont failli à l’époque du nazisme et du fascisme, en cédant sous la pression de groupuscules minoritaires» (Richard von Weizsäcker, Président de la République fédérale allemande de 1984 à 1994). Fin de la Note

Retour sur cette mystification.


1- De la Norvège

Élève modèle des Etats Unis, la Norvège se présente comme un grand pays humanitariste. Certes, la Norvège est un lieu chargé d’un lourd symbolisme particulièrement. Oslo, sa capitale, le lieu d’attribution du plus prestigieux Prix Nobel, le «Prix Nobel de la Paix», est passé à la postérité pour avoir servi en outre de cadre aux négociations qui ont débouché sur les premiers accords directs israélo-palestiniens, les accords d’Oslo, le 13 septembre 1993. Mais Oslo est aussi le lieu d’un terrible carnage, en juillet 2011, symptôme des dérives de la pensée intellectuelle occidentale en ce qu’il a revélé au grand jour l’alliance entre l’extrême droit européenne et Israël: une imposture morale de l’alliance des descendants des victimes du génocide hitlérien avec les héritiers spirituels de leurs anciens bourreaux. Cf ce lien.

Malgré sa réputation d’exemplarité, la Norvège n’hésite pas à recourir à des pratiques tortueuses, à l’instar des régimes autocratiques qu’elle dénonce tant. la Norvège a ainsi participé au sabotage des gazoducs Nord Stream acheminant le gaz russe vers l’Europe occidentale, selon le journaliste américain Seymour Hersh, prix Pullitzer et auteur des révélations sur le massacre de Mỹ Lai au Viêt Nam ou sur les actes de torture à Abou Ghraib (Irak) ou encore sur la fausse attaque au gaz sarin en Syrie.

Il n’est pas indifférent de noter, dans ce contexte, que le poste de secrétaire général de l’Otan a été occupé par l’ancien premier ministre norvégien Jens Stoltenberg, d’octobre 2014 à septembre 2023, c’est à dire durant la séquence de la Guerre de Crimée puis de la Guerre d’Ukraine. Sans doute en raison du fait que la Norvège, au-delà de sa grande proximité stratégique avec les Etats Unis, dispose de 112 km de frontière maritime avec la Russie, qui constitue en outre l’une des frontières extérieures de l’Espace Schengen. La frontière entre la Norvège et la Russie est la frontière séparant le comté de Finnmark, comté le plus septentrional du Royaume de Norvège, et l’oblast de Mourmansk, oblast de la Fédération de Russie. Située au-delà du cercle Arctique, dans le nord de la Laponie, elle est la frontière terrestre européenne la plus septentrionale.

2- Le plan Ariel Sharon pour le torpillage des accords d’Oslo.

Dov Weisglass, ancien chef de cabinet du premier ministre israélien Ariel Sharon, confirmera dans une interview au quotidien Haaretz, que l’évacuation des implantations de Gaza et du nord de la Cisjordanie avait pour but d’empêcher indéfiniment la création d’un Etat palestinien et cela avec l’accord de Washington. C’est une nouvelle étape du projet d’Ariel Sharon visant à changer la réalité du conflit avec les Palestiniens et qu’il a commencé à appliquer dès son élection à la présidence du Conseil en février 2001. Préparé en détail par le général de réserve Meir Dagan, à l’époque, son conseiller pour les affaires de sécurité, le plan Sharon mis en oeuvre dès son élection à la présidence du Conseil en février 2001 prévoyait dans le détail la neutralisation d’Arafat, «un assassin avec qui on ne négocie pas», et la destruction de l’accord d’Oslo, «le plus grand malheur qui se soit abattu sur Israël». Une opération d’intensité croissante visait à isoler progressivement le président palestinien tant sur le plan intérieur que diplomatique. Cf ce lien

Dépité de n’avoir pas réussi à capturer Yasser Arafat lors du siège de Beyrouth, en juin 1982, Ariel Sharon avait même caressé le projet d’abattre un avion des lignes commerciales qu’il soupçonnait de transporter Yasser Arafat.   Cf ce lien

Viscéralement hostile aux Palestiniens, Ariel Sharon passe pour avoir empoisonné le chef palestinien. Cette thèse a été soutenue par le journaliste israélien Amnon Kapeliouk, auteur notamment d’une remarquable enquête  sur les massacres des camps palestiniens de Sabra Chatila, dans la banlieue du sud-est de Beyrouth,  qu’il avait cautionné en sa qualité de ministre de la Défense et ordonnateur de l’invasion du Liban.  CF ce lien:  l’éclairage d’Amnon Kapeliouk

3- La contribution de Benyamin Netanyahu à l’échec des accords d’Oslo.

Dans une entrevue de 2001, ne sachant pas que les caméras tournaient, Benyamin Netanyahu s’est vanté d’avoir fait échouer les accords d’Oslo au moyen de fausses déclarations et d’ambiguïtés. Il a déclaré: «J’interpréterai les accords de telle manière qu’il sera possible de mettre fin à cet emballement pour les lignes d’armistice de 1967. Comment nous l’avons fait? Personne n’avait défini précisément ce qu’étaient les zones militaires. Les zones militaires, j’ai dit, sont des zones de sécurité; ainsi, pour ma part, la vallée du Jourdain est une zone militaire.» Cf ces liens: Glenn Kessler, «Netanyahu: ‘America is a thing you can move very easily’»,The Washington Post, 16 juillet 2010 (lire en ligne[archive]). Vidéo Netanyahu se vantant d’avoir fait échouer les accords d’Oslo de paix [archive].

4- Retour sur les plus récentes révélations du Haaretz.

Trente ans après la signature des accords d’Oslo, la censure israélienne a autorisé la publication des coulisses de ces négociations par le biais de fuites au journal Haaretz, dont le site en ligne «Ar Rai Al Yom» en a assuré la traduction en arabe, en date du 14 Février 2023.

«Israël nourrissait de vives préventions à l’encontre de Yasser Arafat et cherchait à le contourner en aménageant de canaux secrets de négociations, dont le chef de l’OLP ignorait l’existence», écrit notamment le quotidien israélien. Shimon Peres, à l’époque ministre israélien des Affaires étrangères, qualifiait M. Arafat de «renard» dont il doutait de son «sérieux» dans sa recherche de la paix. «Peux-t-on compter sur lui?» demandait avec insistance M. Perez à ses collaborateurs.

Uri Sapir, directeur général du ministère israélien des Affaires étrangères, jugeait, quant à lui, M. Arafat, «étrange, risible et coupé des réalités». Le 28 juillet 1993, lors d’une discussion privée, il s’adresse ainsi à ses collaborateurs: «Nous traitons avec un renard. Je suis inquiet. Cet homme est-il sérieux? Je ne veux pas en être une victime», exprimant la crainte de l’échec des négociations, en ce qu’«un tel échec serait embarrassant pour moi, car cela apporterait la preuve que la délégation israélienne et moi-même sommes des idiots ayant fait preuve de naïveté». Dix jours plus tôt, se confiant au médiateur norvégien, Tari Larsen, Shimon Peres lui confiera: «Beaucoup nous conseille de ne pas négocier avec Arafat, car  il n’est pas possible de lui faire confiance. Il change constamment d’avis alors qu’il devrait inspirer confiance», a ajouté M. Perez.

Selon Uri Sapir, Ahmad Qorei, qui sera par la suite le premier ministre palestinien de l’Autorité palestinienne, et son adjoint Hassan Asfour, présentaient Yasser Arafat comme une «figure symbolique, mais dont l’égoîsme suscite néanmoins la pitié». «Il est exagéré de dire que Yasser Arafat est une personnalité centrale du mouvement palestinien, en ce que sa centralité est quelque peu exagérée, ne faisant pas preuve de réalisme dans le domaine économique, sans la moindre indulgence envers ses censeurs», a-t-il ajouté.  Et de conclure: «Arafat est un personnage étrange, risible, égoïste, à qui fait défaut la concentration».

Paradoxalement, d’autres documents dévoilés par Haaretz, révèlent un autre aspect de la personnalité du chef palestinien: «Arafat excerce une influence marquante sur le leadership palestinien et sur l’ensemble du peuple palestinien. Il dispose d’un pouvoir illimité capable de créer ou d’interdire un événement sur la population palestinienne; le seul en mesure de mettre de l’ordre dans les rangs palestiniens», est-il écrit.

Se référant à de hautes personnalités palestiniennes, Uri Sapir soutient que ses interlocuteurs lui ont donné à savoir que «le rôle historique de Yasser Arafat était d’assurer le retour du pouvoir palestinien en Cisjordanie et Gaza. Une fois cet objectif réalisé, ses successeurs guidés par le pragmatisme envisageraient plus facilement la coopération avec les Israéliens».

Un document en date du 27 juillet 1993, mentionnant l’avis du conseiller juridique de la délégation israélienne, Yoel Singer, qualifie Ahmad Qorei d’un «homme intelligent, rusé, qui ment à tout le monde pour parvenir à ses fins, au point que Shimon Perez se demandait comment pouvait-il faire confiance à un tel homme».

Haaretz assure qu’un des documents secrets attribuent à Ahmad Qorei l’assurance que le Droit au retour, un droit fondamental de la revendication palestinienne, serait caduc ipso facto dès lors qu’Israéliens et Palestiniens parviendraient à un accord permanent. «N’ayez pas de crainte sur ce point» aurait confié M. Quoreih à ses interlocuteurs israéliens.

Dans un autre document, Shimon Peres propose que Gaza se transforme en Singapour avec la perspective  que l’enclave palestinienne devienne «La Suisse du Moyen Orient». Shimon Perez de même que le premier ministre Itzack Rabin étaient opposés au retour de Yasser Arafat dans les territoires palestiniens occupés avec le titre de chef de l’OLP, suggérant la modification de son titre et qu’il renonce à son titre de chef du combat palestinien. Ils obtiendront gain de cause: Arafat retournera en Cisjordanie avec le titre  de «Président de l’Autorité Palestinienne»

René Naba

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G20 : La dernière valse d’un monde déchiré

septembre 4th, 2023 by M. K. Bhadrakumar

Le président chinois Xi Jinping (debout) avec le ministre des affaires étrangères Wang Yi (C) et le ministre russe des affaires étrangères Sergey Lavrov (R) lors du récent sommet des BRICS à Johannesburg, en Afrique du Sud.

Le gouvernement Modi n’est pas perplexe face à l’absence des présidents russe Vladimir Poutine et chinois Xi Jinping au sommet du G20 des 9 et 10 septembre. Sa connaissance intuitive l’aide à rester stoïque. On peut dire qu’il s’agit d’une situation difficile digne de Shakespeare : “Je suis dans le sang / Je suis allé si loin que, si je n’allais pas plus loin, / Le retour serait aussi fastidieux que l’aller“.

Les diplomates indiens de haut niveau avaient compris depuis longtemps déjà qu’un événement conçu dans le monde d’hier, avant que la nouvelle guerre froide n’éclate, n’aurait pas la même ampleur et la même signification aujourd’hui.

Pourtant, Delhi doit se sentir déçue, car les impératifs de Poutine ou de Xi Jinping n’ont rien à voir avec les relations de leurs pays avec l’Inde. Le gouvernement a donné une tournure bureaucratique en affirmant que “le niveau de participation aux sommets mondiaux varie d’une année à l’autre. Dans le monde d’aujourd’hui, où les dirigeants sont très sollicités, il n’est pas toujours possible pour chacun d’entre eux d’assister à tous les sommets“.

Cela dit, l’administration de Delhi redonne un coup de jeune à la ville, en supprimant les bidonvilles de la vue du public, en ajoutant de nouveaux panneaux publicitaires attrayants pour attirer l’attention des dignitaires étrangers, et même en alignant des pots de fleurs le long des routes où passeront leurs cortèges.

Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre que le point commun des décisions prises à Moscou et à Pékin est que leurs dirigeants ne sont pas du tout intéressés par une quelconque interaction avec le président américain Joe Biden, qui campera à Delhi pendant quatre jours et disposera de tout le temps nécessaire pour organiser des réunions structurées, au moins quelques “apartés” et d’autres choses du même genre, qui pourraient être filmées.

Les considérations de Biden sont d’ordre politique : tout ce qui peut contribuer à détourner l’attention de la tempête qui s’abat sur la politique américaine et qui menace de déboucher sur sa destitution, laquelle pourrait à son tour compromettre sa candidature à l’élection de 2024.

Bien sûr, ce n’est pas un moment Lyndon Johnson pour Biden. En mars 1968, ce dernier avait pris la décision tumultueuse de se retirer de la vie politique, considérant qu’il s’agissait d’une étape importante vers la guérison des fissures de la nation, tout en déplorant profondément que “la maison américaine soit désormais divisée“.

Mais Biden est tout sauf un visionnaire. Il a tendu un piège à Poutine pour renforcer sa fausse idée que si ce dernier descendait de ses grands chevaux, la guerre en Ukraine prendrait fin du jour au lendemain, alors que, de son côté, le Kremlin est bien conscient que la Maison Blanche reste le plus ardent défenseur de la thèse selon laquelle une guerre prolongée affaiblirait la Russie. En effet, Biden est allé jusqu’à des extrémités extraordinaires qu’aucun de ses prédécesseurs n’a jamais osé atteindre, en aidant et en encourageant les attaques terroristes ukrainiennes à l’intérieur de la Russie.

D’une certaine manière, Xi Jinping se trouve également face à un piège, car l’administration Biden se donne beaucoup de mal pour se montrer conciliante à l’égard de la Chine, comme en témoigne la file de fonctionnaires américains qui se sont rendus récemment à Pékin : le secrétaire d’État Antony J. Blinken en juin, le secrétaire au Trésor et envoyé pour le climat John Kerry en juillet et la secrétaire au Commerce Gina Raimondo en août.

Le New York Times a publié mardi un article intitulé “De nombreux officiels étasuniens se rendent en Chine. Pékin leur rendra-t-il la pareille ?” L’article fustigeait Pékin :

La Chine aurait beaucoup à gagner en envoyant des fonctionnaires aux États-Unis. Elle indiquerait au monde qu’elle s’efforce d’apaiser les tensions avec Washington, en particulier à un moment où la Chine a besoin de renforcer la confiance dans son économie chancelante. Une visite pourrait également contribuer à préparer le terrain pour une éventuelle rencontre très attendue entre le président Biden et le principal dirigeant chinois, Xi Jinping, lors d’un forum qui se tiendra à San Francisco en novembre.

Pékin s’est toutefois abstenu de tout engagement.

Le fait est que, pendant tout ce temps, Washington n’a cessé de narguer et de provoquer Pékin avec des attitudes belligérantes et par des moyens calculés pour affaiblir l’économie chinoise et inciter Taïwan et les pays de l’ANASE à s’aligner en tant qu’alliés des États-Unis dans la région indo-pacifique, outre le fait de vilipender la Chine.

Tant Poutine que Xi Jinping ont appris à leurs dépens que Joe Biden est un grand maître du double langage, disant une chose à huis clos et agissant totalement à l’opposé, se montrant souvent grossier et offensant au niveau personnel dans une démonstration sans précédent de diplomatie publique grossière.

Bien entendu, le symbolisme de la “réconciliation” américano-russe sur le sol indien, aussi artificiel soit-il, ne peut que profiter à Washington pour éloigner Modi du partenariat stratégique extrêmement important entre l’Inde et la Russie, à un moment où les supplications de l’Occident au sujet de l’Ukraine n’ont pas trouvé d’écho dans les pays du Sud.

En l’état actuel des choses, la participation mal conçue de l’Inde aux récents “pourparlers de paix” à Djeddah (qui était en fait l’idée du NSA de la Maison Blanche, Jake Sullivan) a donné l’impression erronée que le gouvernement Modi “participera à la mise en œuvre de la formule de paix en 10 points proposée par le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy dont les détails sont en cours de discussion“.

Tant Moscou que Pékin se méfieront des pièges tendus par l’administration Biden pour créer des malentendus dans leurs relations mutuelles et des idées fausses sur la stabilité des relations stratégiques russo-chinoises à un moment critique où Poutine s’apprête à se rendre à Pékin.

L’éventuelle visite de Poutine en Chine en octobre peut être considérée comme une réponse à la visite de Xi Jinping à Moscou en mars, mais elle a un contenu substantiel, comme le montre l’invitation de Pékin à être le principal orateur du troisième Forum des Nouvelles routes de la soie marquant le 10e anniversaire de l’apparition de ce projet dans la politique étrangère chinoises.

Bien qu’en 2015, Poutine et Xi aient signé une déclaration commune sur la coopération visant à “lier la construction de l’Union économique eurasienne et la ceinture économique de la Route de la soie“, jusqu’à présent, le soutien de Moscou aux Routes de la soie a eu un caractère plus déclaratoire, sans pour autant y adhérer. La Chine, lorsque cela l’arrange, mentionne la Russie comme un pays participant aux Routes de la soie, tandis que Moscou se contente d’adhérer aux formulations précédentes.

Cela pourrait changer avec la visite de Poutine en octobre, et si c’est le cas, cela pourrait constituer un changement de jeu historique pour la dynamique du partenariat sino-russe et pour le flux de la politique internationale dans son ensemble.

Les diplomates indiens espèrent rédiger un document commun qui fasse abstraction des contradictions, qui ne concernent pas seulement l’Ukraine, mais aussi le changement climatique, les obligations liées à la dette des marchés émergents, les objectifs de développement durable, la transformation numérique, la sécurité énergétique et alimentaire, et ainsi de suite. La ligne de confrontation de l’Occident collectif constitue un obstacle majeur.

Les ministres des affaires étrangères du G20 n’ont pas réussi à adopter une déclaration commune et les délibérations, sous la pression des pays du G7, “se sont égarées dans des déclarations émotionnelles“, comme l’a déclaré plus tard le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Poutine et Xi ne s’attendent probablement pas à ce que le sommet du G20 débouche sur des solutions décisives.

Il est fort probable que le prochain événement de Delhi, ce week-end, soit la dernière valse entre les cow-boys du monde occidental et les pays du Sud, de plus en plus agités. Le renouveau de la lutte anticoloniale en Afrique est de mauvais augure. Il est évident que la Russie et la Chine mettent leurs œufs dans le panier des BRICS.

M.K. Bhadrakumar

 

Article original en anglais : G20: Last waltz in a world torn apart, Indian Punchline, le 3 septembre 2023.

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

Afrique-Russie: confirmation de l’alliance militaro-sécuritaire

septembre 4th, 2023 by Mikhail Gamandiy-Egorov

Les prévisions se confirment. Le partenariat militaire et sécuritaire entre la Russie et ses alliés africains non seulement se maintient, mais prendra certainement la voie d’un développement notable. Pour la plus grande déception des adversaires de ce partenariat.

Comme Observateur Continental l’avait souligné précédemment, le partenariat militaro-sécuritaire russo-africain se maintiendra. Les récentes visites de la délégation du ministère russe de la Défense dans plusieurs pays d’Afrique, avec à sa tête le vice-ministre de la Défense Iounous-Bek Evkourov, vont dans la confirmation de cette réalité. Une dynamique logique et attendue.

Après la Libye, le haut responsable militaire russe, titulaire du titre Héros de Russie et celui qui en mai 1999 avait dirigé l’opération sécrète du Commandement militaire russe de la prise de l’aéroport de Pristina (Kosovo, Serbie) afin d’y bloquer l’arrivée des forces otanesques, aujourd’hui adjoint du ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou, a visité le Burkina Faso où il a été reçu par le chef de l’Etat Ibrahim Traoré.

Les discussions ont porté sur le maintien et le développement des relations militaro-sécuritaires russo-burkinabées, ainsi que sur la formation des officiers et cadres militaires du Burkina Faso dans les institutions spécialisées de Russie. Iounous-Bek Evkourov a également confirmé le plein soutien de l’Etat russe aux autorités et au peuple du Burkina Faso, dans tous les domaines.

La délégation russe du ministère de la Défense s’est ensuite rendue au Mali – également partenaire historique de la Russie sur le continent africain et avec lequel une relation approfondie s’était à nouveau ouverte. Le leader du pays, le colonel Assimi Goïta, a reçu la délégation. Au centre des entretiens se trouvaient le renforcement des liens de coopération en matière de défense et de sécurité entre Moscou et Bamako. Les questions liées à la sécurité dans la région du Sahel ont également été discutées.

Il est par ailleurs probable que la tournée africaine du vice-ministre russe de la Défense se poursuivra dans d’autres pays africains, avec lesquels la Russie partage dans le cadre historique et/ou contemporain des relations d’alliance, y compris en matière militaro-sécuritaire. Cela rentre parfaitement également dans la stratégie globale en matière de politique extérieure russe qui accorde aux relations avec les pays africains une approche prioritaire. D’autant plus que cela n’est pas une relation imposée, à l’instar des régimes occidentaux, mais bel et bien mutuellement souhaitée.

Ce qui est sûr, c’est qu’une fois de plus les ennemis de la Russie comme de l’Afrique, et plus globalement parlant de l’ordre multipolaire international, semblent s’être trompés dans leurs calculs et schémas fortement souhaités. Les relations stratégiques russo-africaines non seulement se maintiendront, mais sont effectivement aujourd’hui destinées à un puissant développement ultérieur. Il n’y aura pas de retour en arrière – aussi voulu soit-il par les nostalgiques de l’unipolarité.

Mikhail Gamandiy-Egorov

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Les pays de l’UE et les États-Unis sont unanimes sur la nécessité de réguler le développement de l’IA, mais ils n’arrivent pas à s’entendre car chacun cherche à imposer son propre scénario.

L’intelligence artificielle (IA) évolue si rapidement que de nombreux acteurs impliqués dans son développement appellent désormais activement à réglementer ce secteur. Bien que l’IA offre de nombreux avantages, elle est également potentiellement dangereuse.

Non seulement les analystes, mais aussi les politiciens parlent ouvertement depuis longtemps de la menace que représente l’IA. Il semblait qu’il suffisait de se réunir et d’adopter les normes nécessaires pour établir des règles communes pour réguler ce domaine. Mais en réalité, les choses ne sont pas si simples. Et la raison principale en est que tous les acteurs clés de l’Occident veulent gagner dans la course à l’intelligence artificielle.

Les menaces provenant de l’intelligence artificielle étaient régulièrement au centre de l’attention des analystes et des médias ces derniers temps. Les sceptiques affirment que l’IA peut être utilisée pour créer des armes cybernétiques ou biologiques. De plus, si l’un des modèles d’IA est volé ou devient accessible au public, il sera impossible d’empêcher la diffusion de la technologie dans le monde entier. Les alarmistes prétendent même que l’intelligence artificielle pourrait échapper à tout contrôle et asservir le monde.

Tous ces avertissements ne sont pas dénués de fondement, mais dans la plupart des cas, il ne s’agit que d’une possibilité hypothétique dans le futur. Cependant, dans un domaine, la menace se réalise déjà. Il s’agit du fait que l’IA contribue à des campagnes de désinformation qui peuvent devenir massives.

Les fausses informations sur les réseaux sociaux étaient déjà répandues avant l’utilisation généralisée de l’IA. L’un des acteurs principaux de ce processus a été l’ancien président des États-Unis Donald Trump. Il continue de le faire: en mai 2023, le politicien a publié une fausse vidéo d’un extrait de CNN dans laquelle l’animateur prétend que Joe Biden « continue prévisiblement à mentir, mentir et mentir ».

Le problème est que l’IA a donné un nouvel élan à l’industrie de la désinformation, rendant le processus de génération de telles infox beaucoup plus simple. Désormais, quiconque peut instantanément devenir un créateur de contenu politique grâce à de nouveaux outils génératifs d’intelligence artificielle comme DALL-E, Reface ou FaceMagic.

Les Américains sont sérieusement préoccupés par ces technologies en rapport avec la présidentielle de 2024. Par exemple, l’ancien directeur de Google, Eric Schmidt, a averti que pendant la campagne électorale, « on ne pourra faire confiance à rien de ce que l’on voit ou entend ».

Les responsables de l’UE, des États-Unis et d’autres grandes économies du monde font activement des propositions pour réguler les développements dans le domaine de l’IA. En avril, une réunion des départements technologiques du G7 a eu lieu, où des idées générales de régulation ont été énoncées.

En même temps, ces contacts révèlent également des contradictions croissantes, car chacun promeut son propre modèle de solution. Bruxelles souhaite que la législation de l’UE sur l’IA, qui devrait être adoptée d’ici décembre, serve de base à des mesures collectives de la part de l’Occident. L’UE insiste sur des restrictions strictes de l’utilisation de l’IA, qui devraient être adoptées par les États du monde entier.

Néanmoins, les États-Unis et le Japon plaident pour une approche plus souple. Ils proposent que les entreprises permettent à des observateurs externes de vérifier leurs systèmes d’intelligence artificielle quant à la présence de parti pris ou d’autres violations.

De plus, le Royaume-Uni revendique également un rôle particulier dans le développement de mécanismes de réglementation et prévoit d’organiser son propre sommet sur l’IA en novembre à Londres. Le premier ministre britannique Rishi Sunak considère cet événement comme une occasion d’accroître le rôle du pays en tant qu’acteur mondial.

Quoi qu’il en soit, les chances que les pays occidentaux parviennent à un consensus sur l’intelligence artificielle cet automne sont minces. Les contradictions sont trop fortes, et chaque partie est prête à se battre pour son propre projet comme étant prioritaire. Dans le meilleur des cas, les États parviendront à un accord très vague, sans étapes ou mécanismes clairs, se contentant de généralités.

Alexandre Lemoine

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Le texte suivant est l’avant-propos  du livre « Coronavirus & Great reset »

*

Nous allons accomplir ensemble une exploration détaillée sur la « crise coronavirus » et sur la question des vaccins qui lui est adjacente.

La somme des documents, des publications, des dossiers constituant les sources qui ont été examinées pour ce travail d’information, est gigantesque. Elle n’a pas cessé d’augmenter au cours des trois années d’enquêtes que nous avons menées. De nombreux experts multidisciplinaires ont été consultés sur toutes les questions soulevées par la « crise coronavirus ». L’ensemble des sources qui ont été attentivement examinées, constitue à lui-seul une bibliothèque entière ! C’est la raison pour laquelle vous pouvez trouver directement les sources principales dans chacun des deux documents que nous proposons à l’édition, afin de rendre plus fluide la lecture très dense que représente ce dossier. Il aurait fallu un troisième tome réunissant à part la totalité des sources pour ceux qui auraient voulu consulter les preuves appuyant toute l’argumentation que nous allons présenter maintenant et qui s’étend sur trois années d’enquêtes assidues concernant cet événement majeur inaugurant une nouvelle étape, celle du « Great Reset », vers un 21ème siècle transhumaniste… 

Tout ce qui est dévoilé dans ce livre est sourcé, provient des publications d’experts : médecins et chercheurs en immunologie, en génétique, en biologie, en statistiques, en virologie, en épidémiologie, en vaccinologie…  Les courbes, les chiffres officiels provenant des organismes patentés chargés de les diffuser, ont également été consultés jour après jour. Toutes ces informations proviennent de publications qui donnent noir sur blanc les éléments permettant de comprendre et de décrypter l’ensemble du discours de propagande mensongère qui a dominé ces trois années de kabbale contre ceux qui ont gardé leur esprit critique et une lucidité rationnelle sur les questions de la santé publique, des maladies, des traitements, des vaccins et tout ce qui est venu se greffer sur ces sujets en les exploitant comme des « fenêtres d’opportunité » !

Ceux qui ont pris l’habitude de traiter de « complotistes », (sans jamais rien argumenter pour étayer leur insulte), toutes les personne faisant entendre une information divergente, opposée au narratif du discours officiel des « autorités sanitaires » et des « Conseils scientifiques » menant leur « guerre » contre une « pandémie » inexistante, doivent nous expliquer pourquoi tant d’expertises compétentes peuvent être dénigrées par une simple accusation de « complotisme », pendant que les arguments et les preuves concernant le camp de ceux qui se font passer pour celui de la pure vérité et du bon sens, manque cruellement d’arguments en se contentant de censurer massivement, d’interdire, de menacer, de rayer, de suspendre, de maltraiter, de condamner, d’enfermer, d’arrêter, de martyriser et tout cela en promettant de tout faire pour « emmerder » ceux qui refusent de se soumettre à la tyrannie sanitaire d’une bande de dirigeants dénuée de toute légitimité électorale …

Que chacun se fasse son opinion à partir d’une recherche honnête et de l’objectivité la plus rationnelle possible. Nous allons peu à peu lever le voile et comprendre où nous mène toute cette histoire. J’en appelle à la conscience des personnes, à leur responsabilité, à leur autonomie intellectuelle, à la souveraineté des êtres libres qu’ils sont et à leur bon sens. Toutes ces informations et ces réflexions présentes sont destinées à permettre d’y voir plus clair, à se faire une opinion documentée, à débroussailler le roncier innommable des falsifications qui ont été répandues sans arrêt depuis trois ans sur le sujet qui nous occupe. Bonne lecture

Coronavirus & Great Reset Tome 1

Parution : le 20 juin 2023.

Editeur : Publibook

Les lecteurs peuvent déjà se procurer le tome 1 sur http://www.publibook.com ou sur Amazon, la FNAC, etc.

Le tome 2 bientôt disponible :

 

Jean-Yves Jézéquel, philosophe et psychanalyste, diplômé du troisième cycle en sciences humaines (doctorat), est l’auteur d’une trentaine d’essais en philosophie, politique, spiritualité, re- ligion, psychologie. Il publie également depuis 2014, une série d’analyses sur les grandes questions actuelles de société. Il contribue régulièrement à Mondialisation.ca.

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La Russie hérite de l’odyssée africaine de Prigojine

septembre 2nd, 2023 by M. K. Bhadrakumar

Le vice-ministre russe de la Défense, le colonel-général Yunus-bek Yevkurov (G), offre un pistolet au commandant militaire libyen, le maréchal Khalifa Haftar (C), Benghazi, Libye, 24 août 2023.

 

L’Afrique, en particulier l’Afrique de l’Ouest, a un fort sentiment d’identité collective. Les tendances observées dans un pays ont tendance à se propager sur tout le continent. Ce n’est peut-être pas une coïncidence si la prise de pouvoir militaire au Gabon mercredi est intervenue juste au moment où le président français Emmanuel Macron adoptait une position ferme à l’égard des généraux au pouvoir au Niger.

Non seulement Macron s’est moqué de la demande des généraux de renvoyer l’ambassadeur français à Niamey et les troupes françaises (1 500 personnes) dans ce pays, mais il a également menacé d’attaquer le Niger.

Apparemment, Macron était sérieux. L’AFP avait rapporté la semaine dernière l’avertissement sévère du porte-parole de l’état-major français, le colonel Pierre Gaudillière, selon lequel “les forces militaires françaises sont prêtes à répondre à tout regain de tension qui porterait atteinte aux bases militaires et diplomatiques françaises au Niger” et que “des mesures ont été prises pour protéger ces bases“.

Mais les généraux de Niamey ont riposté en envoyant une communication au ministère français des Affaires étrangères indiquant que l’envoyé de Macron, l’ambassadeur Sylvain Itté, “ne bénéficie plus des privilèges et immunités attachés à son statut de membre du personnel diplomatique de l’ambassade de France” ; ses “cartes diplomatiques et visas” ainsi que ceux des membres de sa famille “sont annulés” ; et la police nigérienne “a reçu instruction de procéder à l’expulsion” d’Itté.

Il s’agit d’une humiliante rebuffade pour Macron. Il n’a plus d’autre choix que de revoir ses menaces à la baisse. Un bain de sang au Niger pour évacuer sa colère contre l’expulsion de son ambassadeur serait désastreux pour la réputation internationale de la France.

En outre, un facteur “inconnu connu” entre également en jeu, qui fera réfléchir Paris (et Washington) à deux fois : le fantôme du chef de Wagner, Evgeniy Prigojine. Une explication s’impose.

Bien qu’aucune source crédible n’ait établi de lien entre la Russie et le coup d’État au Niger, ses liens étroits avec des interventions dans des pays africains – République centrafricaine, Soudan, Mali et Libye – par l’intermédiaire du groupe Wagner laissent des questions sans réponse. Cela soulève bien sûr les circonstances de l’accident d’avion de Prigogine dans des circonstances mystérieuses, que les enquêteurs russes considèrent désormais comme un acte de sabotage.

Il ne fait aucun doute que Prigojine était un obstacle aux plans des États-Unis et de l’OTAN en Afrique. John Varoli, ancien correspondant à l’étranger pour le New York Times, Bloomberg et Reuters TV (qui était basé à Moscou de 1992 à 2013 et a été “formé en tant qu’expert en politique étrangère américaine avec un accent sur la Russie et l’Ukraine“) a récemment écrit un blog captivant dans Substack où il conclut sur les lignes suivantes :

Plus que quiconque, la CIA et Kiev avaient un compte à régler et voulaient la mort de Prigojine… Projeter l’influence russe en Afrique est une partie cruciale de la politique étrangère de Poutine, et Wagner est la clé de ce succès. Les relations avec les dirigeants africains reposent sur le charisme personnel de Prigojine… De même, en éliminant Prigojine et ses officiers supérieurs, l’OTAN a porté un coup aux ambitions du Kremlin en Afrique… Comme pour tout assassinat de haut niveau, nous ne connaîtrons jamais toute la vérité. Mais une chose est sûre : les États-Unis, certains membres de l’OTAN et l’Ukraine sont les principaux bénéficiaires de la disparition de Prigojine, tandis que le Kremlin n’y gagne absolument rien. Toutes les informations disponibles indiquent l’implication et la culpabilité de l’Occident.

La guerre par procuration menée par les États-Unis en Ukraine est entrée dans une nouvelle phase où le terrorisme devient de plus en plus une arme pour les Américains afin d’affaiblir la Russie. Ce n’est un secret pour personne que les frappes de drones ukrainiens à l’intérieur de la Russie sont soutenues par la technologie et les données satellitaires américaines. Le directeur de la CIA s’est publiquement vanté d’un programme solide visant à recruter des citoyens russes pour travailler pour son agence.

Tout porte à croire que les Russes s’organisent pour réorganiser les combattants de Wagner à la suite de l’assassinat de Prigojine. Pour la première fois, une délégation militaire russe s’est rendue en visite officielle en Libye le 22 août, selon un communiqué du ministère de la défense à Moscou. La délégation était dirigée par le vice-ministre de la défense, le général Yunus-Bek Yevkurov, connu pour être la personne de référence de Prigojine.

Il est intéressant de noter que la visite du général s’est faite à l’invitation du commandant de l’armée nationale libyenne (ANL), le maréchal Khalifa Haftar, qui est étroitement associé au groupe Wagner, dont on pense qu’il garde une grande partie des infrastructures militaires et pétrolières de la Libye.

Rétrospectivement, c’est la présence de Wagner qui a effectivement fait échouer les plans initiaux des États-Unis et de l’OTAN visant à étendre les empreintes de l’alliance au continent africain via la Libye, en aval du meurtre horrible de Mouammar Kadhafi et du changement de régime en 2011, sous l’alibi de la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel.

Il est évident que Wagner a joué un rôle clé dans ce grand jeu en Afrique. Si l’intention occidentale derrière l’assassinat de Prigojine était de décapiter Wagner en détruisant la structure de commandement du groupe et de vaincre ainsi l’influence russe en Afrique, cela n’arrivera pas. Moscou redouble d’efforts et, fait intéressant, ne le cache pas non plus.

Mardi dernier, le représentant permanent adjoint de la Russie auprès des Nations unies à New York, Dmitry Polyansky, a déclaré à l’agence de presse Tass que la Russie continuerait à fournir une assistance globale au Mali et aux autres pays africains qui le souhaitent. Il s’attend à “davantage de preuves” de la coopération russo-malienne en matière de sécurité.

En effet, depuis la Libye, la délégation militaire russe dirigée par le général Yunus-Bek Yevkurov s’est rendue au Burkina Faso, où elle a été reçue par le président Ibrahim Traore. Les deux parties ont discuté de la coopération bilatérale dans le domaine militaire et de la défense, y compris de son état actuel et de ses perspectives d’avenir. Elles ont également abordé d’autres questions soulevées lors de la rencontre entre les présidents russe et burkinabé en marge du deuxième sommet Russie-Afrique qui s’est tenu à Saint-Pétersbourg à la fin du mois de juillet.

Le chef de la délégation russe a assuré M. Traoré du soutien de la Russie à la période de transition au Burkina Faso. Il a également déclaré que la Russie se tenait aux côtés du peuple burkinabé dans tous les domaines de développement potentiel“. (souligné par l’auteur).

Toujours au début du mois d’août, Assimi Goïta, le président intérimaire du Mali – un autre pays qui a engagé Wagner pour remplacer les troupes françaises – a téléphoné à Poutine pour discuter des questions de sécurité suite à l’assassinat de Prigojine (qui se serait rendu au Mali peu avant sa mort). Le communiqué du Kremlin indique que “Assimi Goïta a décrit en détail les processus qui se déroulent au Mali et a fait part au président russe des efforts des dirigeants nationaux pour stabiliser la situation et mener une lutte sans concession contre les groupes terroristes“.

Tous ces développements mis bout à bout, la formation d’une alliance militaire entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger la semaine dernière doit être mise en perspective. Le Niger a autorisé les forces armées du Mali et du Burkina Faso à intervenir sur le territoire nigérien en cas d’attaque extérieure, selon une déclaration commune des trois pays.

En clair, le pacte permet au Mali et au Burkina Faso de fournir une assistance militaire au Niger en cas d’intervention militaire de la CEDEAO ou de la France.  Les dirigeants du coup d’État à Niamey cherchent à obtenir l’aide de Wagner en cas d’intervention.

Dans ce contexte, le président nigérian Bola Tinubu, qui dirige la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest [CEDEAO], a proposé jeudi une formule de compromis sur le retour du Niger à un régime démocratique similaire à la période de neuf mois qu’a connue son pays à la fin des années 1990. Jusqu’à présent, la CEDEAO avait insisté sur le fait qu’elle voulait que le président évincé Mohamed Bazoum reprenne immédiatement le pouvoir. C’était également la demande de Macron. Mais Tinubu a changé d’avis.

M.K. Bhadrakumar

 

Article original en anglais : Russia inherits Prigozhin’s African odyssey, Indian Punchline, le 1er septembre 2023.

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

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La Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis a approuvé lundi le vaccin Abrysvo de Pfizer, un vaccin maternel destiné à protéger les nourrissons contre le virus respiratoire syncytial (VRS) jusqu’à l’âge de 6 mois.

L’agence a approuvé le vaccin malgré les inquiétudes soulevées par les membres du comité consultatif de la FDA sur les vaccins et les produits biologiques connexes (VRBPAC) au sujet des naissances prématurées constatées lors des essais cliniques de Pfizer.

Le Dr Paul Offit, pédiatre à l’hôpital pour enfants de Philadelphie et fréquemment cité comme défenseur des vaccins, a déclaré qu’il ne pensait pas qu’il y avait suffisamment de données pour indiquer que la sécurité du vaccin était “rassurante”.

Dans sa déclaration aux investisseurs, Pfizer s’est toutefois montré enthousiaste quant à la perspective du vaccin.

“L’approbation d’ABRYSVO en tant que premier et seul vaccin maternel permettant de protéger les nouveau-nés dès la naissance et jusqu’à l’âge de six mois contre le VRS marque une étape importante pour la communauté scientifique et la santé publique “, a déclaré Annaliesa Anderson, Ph.D., vice-présidente senior et responsable scientifique de Pfizer pour la recherche et le développement de vaccins.

Le VRS ne provoque généralement que des symptômes légers, semblables à ceux d’un rhume, chez les nourrissons et les jeunes enfants. La plupart d’entre eux contractent la maladie avant l’âge de 2 ans et n’ont généralement pas besoin de soins médicaux. Les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) estiment que 58 000 à 80 000 enfants de moins de 5 ans sont hospitalisés et que 100 à 300 enfants meurent du VRS au cours d’une année donnée.

Commentant le vaccin après que la VRBPAC l’a approuvé en mai, le Dr Peter McCullough a déclaré au Defender:

« Ce produit représente une tentative sans précédent de vacciner les mères sans aucun bénéfice pour elles et avec une efficacité seulement théorique pour les bébés. Au cours de l’essai, moins de 2 % des nourrissons ont contracté le VRS à tout moment, ce qui est facilement traitable par nébulisation“.

Avant que le médicament puisse être prescrit aux femmes enceintes, le comité consultatif des CDC sur les pratiques de vaccination (ACIP) doit recommander le vaccin et la directrice des CDC, Mandy Cohen, doit accepter la recommandation. On s’attend à ce qu’elle le fasse, a rapporté STAT News.

La prochaine réunion de l’ACIP est prévue pour octobre, mais STAT a déclaré qu’une réunion spéciale pourrait être convoquée dans les prochains jours, étant donné “le début précoce de la saison du VRS l’année dernière”.

Au début du mois, les CDC ont recommandé le tout premier anticorps monoclonal – le Beyfortusde Sanofi et AstraZeneca – pour protéger tous les nouveau-nés contre le VRS, après l’approbation du médicament par la FDA.

La FDA a fait cette recommandation en dépit des 12 décès de nourrissons survenus au cours des essais cliniques et des critiques d’experts médicaux qui ont déclaré que cette mesure n’était pas nécessaire et qu’elle ne valait pas les risques connus.

Fin mai, la FDA a approuvé le même vaccin Abrysvo de Pfizer que celui approuvé lundi pour les femmes enceintes, pour une utilisation chez les adultes de plus de 60 ans.

Au début du mois de mai, l’agence a approuvé l’Arexvy de GSK, le premier vaccin autorisé contre le VRS, pour les adultes de plus de 60 ans.

Taux d’accouchement prématuré supérieur de 20 % chez les mères vaccinées dans le cadre d’essais cliniques

Selon la FDA, Abrysvo sera administré aux femmes enceintes entre la 32e et la 36e semaine de grossesse sous forme d’une injection à dose unique dans le muscle.

La sécurité et l’efficacité des vaccins ont été déterminées par des études cliniques internationales en cours, randomisées et contrôlées par placebo.

Pfizer a indiqué que dans son essai clinique de phase 3 – MATISSE (MATernal Immunization Study for Safety and Efficacy), publié dans le New England Journal of Medicine – la piqûre était efficace à près de 82 % pour prévenir les maladies graves dues au VRS chez les nouveau-nés au cours des 90 premiers jours de leur vie. Environ 7 000 personnes ont participé à l’essai clinique.

Le vaccin serait également efficace à environ 70 % au cours des six premiers mois de la vie du bébé, selon CNBC.

Mais les experts, y compris quatre membres du comité VRBPAC qui ont voté contre la recommandation du vaccin pour les femmes enceintes, ont déclaré qu’ils étaient préoccupés par l’étude.

Tracy Høeg, M.D., Ph.D., a indiqué que le taux d’accouchement prématuré était 20 % plus élevé dans le groupe vacciné que dans le groupe non vacciné.

La plupart des membres de la VRBPAC ont considéré le signal comme “non significatif”, mais l’étude n’avait pas assez de poids”, a-t-elle tweeté, ce qui signifie qu’il n’y avait pas assez de participants à l’étude pour confirmer si le signal de sécurité était statistiquement significatif.

Høeg a donné plus de détails sur Twitter :

 

Après l’approbation de lundi, la FDA a déclaré que les données disponibles “sont insuffisantes pour établir ou exclure une relation de cause à effet entre les naissances prématurées” et le vaccin de Pfizer, a rapporté CNBC.

L’article rapporte également qu’Alejandra Gurtman, vice-présidente de Pfizer chargée de la recherche et du développement des vaccins, a déclaré que la différence entre les taux de naissances prématurées n’était “pas statistiquement significative”.

Mme Gurtman a noté que la plupart des naissances prématurées ont eu lieu 30 jours après la vaccination, ce qui signifie, selon elle, “qu’une relation de cause à effet très étroite entre le vaccin et la naissance prématurée n’a pas pu être identifiée”.

“Nous n’avons trouvé aucune raison pour expliquer ce qui s’est réellement passé”, a déclaré Mme Gurtman.

GSK a interrompu le développement du même type de vaccin maternel contre le VRS au début de cette année, après avoir constaté une augmentation similaire du nombre de naissances prématurées chez les femmes enceintes.

D’autres effets secondaires fréquemment rapportés de l’Abrysvo sont la douleur au point d’injection, les maux de tête, les douleurs musculaires et les nausées.

La pré-éclampsie a également été observée chez 1,8 % des femmes enceintes ayant pris le médicament, contre 1,4 % des femmes du groupe placebo.

L’entreprise a déclaré qu’elle continuerait à examiner les risques dans le cadre d’une étude sur les vaccins après leur mise sur le marché et que, dans ce contexte, elle créerait un registre pour le signalement des effets indésirables.

Le Dr McCullough a écrit sur son Substack que ce vaccin est une preuve supplémentaire que “l’idéologie ou l’orgueil des vaccins apparaît partout ! Jamais nous n’avons autant entendu parler de vaccins dans notre vie quotidienne en tant que profanes ou professionnels de la santé”.

Il a ajouté :

“Pfizer a fait avancer de manière agressive les essais cliniques randomisés dans la population enceinte sans aucune garantie sur les résultats à long terme. Il n’y a pas de bénéfice direct pour les mères.

“En outre, les promoteurs ont changé les règles du jeu pour faciliter la réussite de l’essai. Nous devrions exiger une sécurité à long terme, une efficacité élevée … et une durabilité d’au moins un an, pour une maladie aussi rare et facile à traiter chez les bébés”.

Brenda Baletti, Ph.D.

 

Brenda Baletti, Ph.D.'s avatarBrenda Baletti Ph.D. est journaliste pour The Defender. Elle a écrit et enseigné sur le capitalisme et la politique pendant 10 ans dans le cadre du programme d’écriture de l’université Duke. Elle est titulaire d’un doctorat en géographie humaine de l’université de Caroline du Nord à Chapel Hill et d’une maîtrise de l’université du Texas à Austin.

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