Allemagne – Comité d’enquête extraparlementaire sur le coronavirus

juillet 29th, 2020 by Comité d'enquête extraparlementaire sur le coronavirus

Allemagne – Le comité d’enquête extraparlementaire sur le coronavirus – Conférence de lancement 03 juillet 2020

« Nous ne serons pas retardés plus longtemps. Nous, les citoyens, avons le pouvoir. Nous le faisons », c’est par ces mots que Heiko Schöning a annoncé la commission d’enquête extra-parlementaire sur le coronavirus (ACU) le 31 mai 2020 à Stuttgart devant 5000 manifestants. Le 3 juillet 2020, l’ACU a commencé par une conférence d’information en plusieurs langues.

Tous les citoyens, nationaux et internationaux, peuvent faire des suggestions d’experts et de témoins ([email protected]).

Les intervenants de l’ACU (Heiko Schöning, Bodo Schiffmann, Martin Haditsch) invitent des experts et des témoins à l’audition publique.

Original en allemand : https://youtu.be/jb7WON_YVJw

Pour plus de détails, veuillez consulter le site https://acu2020.org/international/

Email : [email protected]

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Destruction planifiée de l’économie mondiale

Ce que nous devons comprendre, c’est que la destruction au niveau mondial, pays par pays – qui se produit simultanément – n’est pas une coïncidence.

Elle a été planifiée depuis des décennies. Des milliers de pages ont été écrites intégralement pour la préparation de documents, comme le rapport Rockefeller 2010 et la réalisation de l’Événement 201 (Event 201) à New York le 18 octobre 2019, ainsi que pour réaliser des « études » pour l’OMS, ce afin de présenter le nouveau coronavirus (SARS-2-2019/COVID-19) comme étant une pandémie. Cela a finalement provoqué un verrouillage mondial vers la mi-mars 2020.

Pour mettre au point ces outils décisionnels et d’autres encore, les dirigeants de l' »État profond » et leurs bellicistes ont dû passer au travers de nombreuses pages et assister à des dizaines de réunions secrètes. Aujourd’hui, les personnes anonymes de l’establishment financier et de l’État profond ont le pouvoir sur la vie et la mort de l’humanité. – comme ce qui a été prédit dans le rapport Rockefeller de 2010 (p.18, Le scénario du Lockstep) (voir ci-dessous) et tel que le confirme l’Événement 201.

Les références au rapport Rockefeller 2010 et aux versions préliminaires, ainsi que celles qui ont conduit aux décisions de « pandémie » et de « verrouillage » étaient facilement accessibles il y a encore quelques semaines seulement. Aujourd’hui, l’internet a été largement « épuré » par Google, ou censuré, en déclarant que tout ce qui révèle les intentions diaboliques de ce « plan diabolique » est une « fausse nouvelle ».

 

L’Événement 201, organisé par John Hopkins avec Gates et le WEF, consistait en un exercice de simulation de la pandémie que nous vivons actuellement :

« Le Johns Hopkins Center for Health Security, en partenariat avec le Forum économique mondial et la Fondation Bill et Melinda Gates, a organisé l’événement 201, un exercice de simulation de pandémie de haut niveau, le 18 octobre 2019 à New York, NY. L’exercice a illustré les domaines dans lesquels des partenariats public/privé seront nécessaires lors de la réponse à une pandémie grave afin de diminuer les conséquences économiques et sociétales à grande échelle ».

De tout cela sont nés des documents sur des documents d’instructions et des scénarios, sur la façon de contrôler l’humanité – réduire la population – l’eugénisme à son meilleur – et comment la petite « Élite obscure et puissante » finira par nous avoir en nous obligeant tous à porter un masque, faire de la distanciation sociale, afin d’éviter que nous nous parlions et nous nous réunissons.

Le non-respect de ces obligations peut être sanctionné. Le refus d’une mise en quarantaine – c’est-à-dire d’un isolement – dans certains États américains des moniteurs de surveillance sont placés à la cheville.

C’est la peur d’un ennemi invisible – un virus – qui menace nos vies, alors ils nous font croire – et divisent les croyants des non-croyants, et la propagande diabolise les non-croyants en objets de haine – en obtenant un regard haineux désobligeant de la part de passants masqués… oui, la vieille division pour conquérir et régner [« il faut dicviser pour régner »]. C’est ce qui se passe.

Destruction de l’économie mondiale

Pendant ce temps, l’économie mondiale s’effondre, les faillites se multiplient – et le chômage qui en découle prend des dimensions sans précédent – inégalées dans l’histoire de l’humanité – en surpassant de très loin la crise la plus grave de 1929-1933. Et nous n’avons même pas encore vu la pointe de l’iceberg.

Après plus de six mois de Covid-19, l’OIT (Bureau international du travail) fait état d’environ un demi-milliard de personnes au chômage ou sous-employées dans le monde entier,. Sur ce nombre, un nombre impressionnant de 267 millions de jeunes (âgés de 15 à 24 ans) ne sont pas employés, ne suivent pas d’études ou de formation, et beaucoup plus nombreux sont ceux qui subissent des conditions de travail inférieures aux normes.

Dans les pays du Sud – ou les pays dits en développement -, 60 à 70 % de la main-d’œuvre est informelle, sans filet de sécurité sociale, sans prestations sociales – sans obligations contractuelles de la part des employeurs. Les gens sont livrés à eux-mêmes. Enfermés durant la quarantaine ? – Comment ont-ils pu faire, ils doivent chercher du travail, en gagnant de quoi se payer un repas quotidien pour eux-mêmes, et souvent aussi pour leur famille. La famine sévit déjà. Et les décès dus à la famine ne sont pas signalés, ou ils sont simplement attribués à la Covid-19, « renforçant » les statistiques pour la volonté des maîtres diaboliques.

Au plus fort de la crise de 2020 et au-delà – l’OIT prévoit jusqu’à 2 milliards de personnes – 58 % de la population active totale du monde pourrait être au chômage ou sous-employée (population active totale du monde 2019 : 3,46 milliards). Que dire de la pauvreté, de la famine, de la misère et du désespoir – de la mort par une multitude de maladies, autres que la « maladie de Covid », mais plutôt liées à la malnutrition et à la déficience des services de santé, au désespoir et finalement au suicide ?

Peter Koenig et Michel Chossudovsky. Dialogue sur les impacts économiques (Entrevue en anglais)

Selon le Programme alimentaire mondial, environ 9 millions de personnes meurent chaque année de la famine et de maladies liées à la faim. Ce chiffre pourrait atteindre – et atteindra probablement – 1,5 à 2,0 milliards de personnes vulnérables à la famine, dont beaucoup encore pourraient mourir. Imaginez, environ un quart de la population mondiale pourrait mourir de sous-alimentation voire de famine. En fait, ceci est provoqué par le canular Covid, autrement dit à cause de la propagande de peur de la Covid favorisant le confinement.  Ces mesures [anti-Covid-19] ont été suivies scrupuleusement par tous les gouvernements du monde, mais il ne s’agit pas d’une coïncidence. Une mauvaise gestion injustifiée d’une crise, fabriquée de toutes pièces, pourrait entraîner un changement mangeur dans le monde.

Le cas de l’Allemagne

Une équipe de dix médecins et professeurs allemands de renom, virologues et immunologistes, a été chargée par le ministère allemand de l’intérieur en mai dernier d’analyser toutes les facettes (médicales, économiques, sociales) de la crise de la COVID-19. Ils ont conclu que le gouvernement allemand avait mal géré la crise du coronavirus.

L’équipe médicale l’a qualifié de « fausse alerte » (document en allemand). Voici quelques passages clés du rapport:

  • La dangerosité de la Covid-19 a été surestimée : probablement à aucun moment le danger posé par le nouveau virus n’a dépassé le niveau normal.
  • Les personnes qui meurent du coronavirus sont essentiellement celles qui, statistiquement, mourraient cette année, car elles sont en fin de vie et leur corps affaibli ne peut plus faire face à un stress quotidien aléatoire (y compris les quelque 150 virus actuellement en circulation).
  • Dans le monde, en un quart d’année, il n’y a pas eu plus de 250 000 décès dus à la Covid-19, contre 1,5 million de décès [25 100 en Allemagne] lors de la vague de grippe 2017/18.
  • Le danger n’est évidemment pas plus grand que celui de nombreux autres virus. Rien ne prouve ce danger et il s’agirait donc d’une fausse alerte.
  • On pourrait critiquer le gouvernement dans ce sens : Lors de la crise du coronavirus, l’État a prouvé qu’il était l’un des plus grands producteurs de fausses nouvelles.

L’équipe médicale a proposé une session d’urgence avec le gouvernement allemand pour prendre des mesures immédiates pour relancer l’économie, l’emploi et rétablir la normalité de la vie sociale. Il semble que le gouvernement allemand n’a pas répondu à cette proposition pertinente.

L’Allemagne est un pays représentatif des gouvernements du Nord et du Sud. Ils suivent des ordres stricts, auxquels ils doivent obéir à tout prix.

L’exemple de la Suède

Peu de pays se sont opposés aux ordres. L’un d’eux est la Suède. Les Suédois n’ont pas fermé le pays et l’économie, mais ils ont été particulièrement attentifs aux personnes âgées et aux autres groupes vulnérables. Ils n’ont plus de dégâts que les autres pays européens. Bien au contraire. Les Suédois se sentent moins déprimés, moins désespérés, ils sont donc en meilleure santé et leur économie n’a pas été démantelée.

La Suède pourra-t-elle maintenir son modèle « exceptionnel » de gestion de l’épidémie COVID-19? – Ou les ordres des « autorités supérieurs » exigeront-ils de la Suède de modifier leur stratégie face à la crise ?

Que se passerait-il si un gouvernement voulait sauver son économie et sa population et osait ne pas obéir à ces ordres ?  Quelle est l’étendue des pressions exercées ou des menaces ? Ou quelle est la « récompense » accordée à ceux qui obéissent ?

Propagande, désinformation et corruption

Le plan, tel qu’il se déroule, continuera à utiliser les médias pour une propagande importante, la COVID-19 est tous les jours à la une des nouvelles. Il n’y a pas un seul bulletin d’information qui n’ait pas la COVID-19 en tête d’affiche. Et cela est présenté toujours de manière effrayante : il y a tellement de nouvelles infections depuis la veille et on continue à présenter un nouveau record pour le mois. Les taux de mortalité augmentent… Par ailleurs, on ne parle jamais du nombre de personnes qui ont récupéré du Covid-19, et encore moins de la manière dont ces statistiques sont établies [collecte des données], et des critères définis pour considérer une personne comme infectée ou non par la covariose 19.

Chaque pays, ou même chaque « sous-pays » – chaque État des États-Unis – a ses méthodes, et aucune instance indépendante ne vérifie ces méthodes et ces chiffres. De temps à autre, certains médecins ou virologistes sortent de leur cadre verrouillé et divulguent leurs doutes et leurs expériences. Il s’agit surtout de ceux qui ne craignent pas de perdre leur emploi, mais, à dire vrai, il s’agit de professionnels dont la préoccupation première est avant tout l’humanité plutôt que se soumettere à la corruption du système.

Après avoir fait l’assouplissement des restrictions [déconfinement graduel], les décisions des gouvernements sont inversées (sur la base d’une augmentation des nouveaux cas que personne ne vérifie !). Ils réintroduisant des mesures radicales comme par exemple l’obligation du port du masque. Ils menacent les personnes qui ne voudraient pas se conformer à ses exigences plus stricts.

En Espagne, après une longue quarantaine, les restrictions [relatives à la Covid-19] avaient été assouplies. Les gens se réjouissaient, dansaient dans les rues. Maintenant, le recul prévisible arrive. Les gens doivent à nouveau porter des masques, dans les lieux publics, dans la rue et même à la plage. Ceux qui désobéissent risquent une amende de 100 euros. Un contrecoup sur le plan psychologique. Un nouveau sentiment de désespoir.

Il y aura des vagues d’assouplissement et de renforcement des restrictions imposées par la loi [concernant la Covid-19], avec des contrôles de plus en plus sévères et des libertés plus restreintes-.  Tout cela s’effectuera grâce à une importante propagande de peur – pour soi-disant le bien-être et la santé des citoyens. Pourtant on a affaire à une pandémie dont plus de 97 % des personnes infectées se remettent et où le taux de mortalité par infection est en moyenne d’environ 0,7 %, et qui est très similaire à la grippe saisonnière !

Le vaccin

Ce scénario continuera jusqu’à ce qu’un vaccin soit prêt . Les gens en auront tellement marre de ce « jeu » qu’ils se soumettront volontairement au vaccin, même si celui-ci n’a pas été testé et qu’il est dangereux. Peu importe que ces vaccins introduisent très probablement une protéine altérant l’ADN, et qu’ils soient éventuellement associés à une sorte de nanopuces pouvant être contrôlées et manipulées à distance. C’est la raison principale des ondes électromagnétiques 5G, dont les dangers pourraient être bien pires que ceux de la Covid.

Les vaccins modifiant l’ADN – c’est-à-dire modifiant génétiquement le génome humain – n’ont jamais été testé sur l’homme. C’est ce que Monsanto fait aux plantes et aux cultures vivrières, en les transformant en organismes génétiquement modifiés – OGM. GAVI, l’Alliance pour les Vaccins, créée et financée par la Fondation Bill et Melinda Gates et Glaxo-Smith-Klein – l’un des principaux producteurs de vaccins pharmaceutiques, soutenu par l’OMS, prévoient de « Monsanto-niser » notre génome, pour mieux contrôler l’humanité – et non pas pour assurer une meilleure santé des personnes, c’est certain. Pouvez-vous imaginer ce que prépare le gros budget de Bill Gates ? – Allez-vous permettre qu’on vous « monsantisnise » ?

Souvenez-vous du TED Talk de Bill Gates en Californie du Sud en février 2010, où il a déclaré : « lorsque nous faisons du bon travail (en faisant référence à la vaccination), nous pouvons être en mesure de réduire la population mondiale de 10 à 15 % ».

Numériser nos vies

De là découle la numérisation complète de nos vies : une société sans argent liquide, uniquement de l’argent numérique contrôlée par les banques, vos dossiers de santé accessibles à qui veut bien les connaître – vos comptes bancaires vulnérables à toute interférence extérieure – numérique bien sûr. Beaucoup de gens, en particulier les jeunes, pensent que l’argent numérique est « tellement cool » – il suffit de glisser une carte et l’achat est fait. Ils n’ont aucune idée des implications ultérieures de l’argent exclusivement numérique. Pas d’argent liquide. Vous n’avez plus le contrôle exclusif de votre argent, de vos revenus, de vos économies.

La plupart des gens espèrent qu’avec le vaccin, la « normalité » telle qu’ils la connaissent, ou la connaissaient, reviendra. Elle ne reviendra pas. Ce n’est que si les gens sortent du royaume de la peur, éteignent leurs radios, leurs télévisions et les grands médias qu’ils pourront mettre fin à la propagande de la peur .  Il y aurait ainsi une chance que les gens reprennent le contrôle de leur vie et soient capables de reconstruire notre univers comme un effort  pour la souveraineté de l’humanité – et d’abolir le rêve psychotique d’une « élite d’État obscure » qui se présente en soi comme les dirigeants d’un Nouvel Ordre Mondial.

Tel est le plan actuel. Nous pouvons l’arrêter. Ne tombez pas le piège du mensonge, ne tombez pas le piège de la propagande – et surtout ne tombez pas dans le piège de la PEUR de ceux qui veulent vous endoctriner. Il n’y a PAS DE RAISON D’AVOIR PEUR. RÉSISTEZ !

Reconstruire la société

Nos pensées devraient maintenant se concentrer non pas sur la maladie, la Covid-19, le coronavirus – ou quel que soit le nom que vous voulez donner à ce virus de la peur, mais sur la reconstruction de notre société, de notre communauté, de notre économie, de nos tissus sociaux – nos systèmes sociaux de cohésion. Nous sommes en bonne santé. L’isolement nous rend malades. Vivre derrière un masque nous rend malades. La peur nous rend malades. Elle apporte la désolation – et la désolation nous rend malades. Nous, les hommes et les femmes, nous devons prendre soin de notre avenir commun. Ne laissez pas l’invisible l’État profond obscure (Deep Dark State) prendre supposément soin de vous, vous manipuler dans son nouvel ordre mondial.

La force de notre santé – qui est au moins aussi forte qu’avant l’apparition de la Covid – peut alimenter notre ingéniosité pour construire une nouvelle société, une société qui corrige l’aberration dans laquelle notre ancienne civilisation s’est enlisée au cours des dernières décennies, en particulier depuis la montée du néolibéralisme. Nous pouvons construire une civilisation plus équilibrée, plus juste, en nous débarrassant du capitalisme sauvage, de la pensée du profit sans limite, du consumérisme sans fin, du gaspillage des ressources, dont beaucoup ne sont jamais renouvelables et disparaissent à jamais.

La machine de la dette extérieure

Pour relancer et reconstruire les économies détruites par la Covid, les gouvernements doivent sauver les secteurs productifs et subventionner les citoyens pour leur survie. Pour ce faire, l’argent local, la dette, est le plus souvent utilisé, dans tous les pays, au Sud ou au Nord, où des interventions gouvernementales de sauvetage ont lieu.

Dans les pays riches et industrialisés du Nord, il est normal que la dette locale soit gérée localement par les politiques monétaires et de développement économique souveraines d’une nation, ainsi que par les politiques guidant les filets de sécurité sociale – chômage, santé, prestations de retraite – et plus encore. Il n’y a pratiquement aucun pays du Nord qui demande un « plan de sauvetage » du FMI.

Dans les pays du Sud, ce sont aussi les gouvernements qui sont censés intervenir avec l’argent local pour sauver les citoyens et l’économie nationale. C’est une affaire intérieure souveraine, c’est une dette locale, comme dans le Nord. Cependant, dans le Sud, pour des « raisons étranges », le FMI et la Banque mondiale interviennent avec de la monnaie étrangère pour « sauver » les pays. En d’autres termes, ces gouvernements abandonnent leurs droits souverains pour gérer leur dette locale localement. Au lieu de cela, ils s’adressent de leur plein gré – peut-être sous la pression – au FMI et à la Banque mondiale pour obtenir des prêts internationaux.

Ils transforment la dette locale en dette extérieure, augmentant ainsi leur dette extérieure et créant non seulement une dépendance vis-à-vis des devises étrangères et du service de la dette extérieure, mais acceptant également un certain nombre de conditions auxquelles ils ne seraient pas soumis s’ils géraient leur dette locale à l’interne. Tout comme le fait le riche Nord industrialisé souverain – à l’exception des pays européens qui se sont fait asservir par la zone euro (principalement la Grèce et d’autres pays du Sud de l’Europe), ayant cédé leur souveraineté financière et économique à la Banque centrale européenne (BCE) et leur souveraineté politique à la Commission européenne à Bruxelles.

Il y a quelques mois, le FMI a mis en place un fonds de sauvetage spécial Covid-19 d’environ un trillion de dollars – probablement plus élevé maintenant, et au moins 60 pays du Sud avaient déjà demandé de tels « plans de sauvetage ». Ces opérations de sauvetage sont toutes assorties des conditions habituelles  : privatisation massive des biens et services publics, ainsi que des concessions pour l’exploitation des ressources naturelles, comme les hydrocarbures, les minéraux. Plus important encore, le dernier rachat d’entreprise semi-clandestin et la conversion d’un bien public en une marchandise privée – est l’EAU. L’eau qui sera privatisée par les sociétés occidentales, l’eau dont toute vie dépend. La privatisation de l’eau est le coup final porté à une population, en particulier aux segments pauvres d’un pays.

Alternatives à la dette extérieure – Utilisation de la dette locale / nationale au lieu de la dette extérieure

La plupart des dettes résultant de la crise du coronavirus sont des dettes locales qui sont créées localement (la FED l’appelle QE – Quantitative Easing, un terme complexe pour un concept simple, « imprimer de la nouvelle monnaie »), par les banques centrales souveraines nationales et les banques publiques nationales. Elles sont chargées de renflouer les industries locales, la main-d’œuvre locale – en construisant ou en reconstruisant les filets de sécurité sociale, les plans de santé publique et bien d’autres choses encore. C’est le gouvernement national autonome qui fixe les conditions de prêt, et non le FMI ou la Banque mondiale, ni une banque privée liée à Wall Street qui travaille pour le profit de ses actionnaires – plutôt que pour le gouvernement qu’elle est censée « sauver ».

La dette extérieure est le plus souvent liée au commerce extérieur. Une partie de la dette peut être nécessaire pour l’importation de biens essentiels – nourriture, médicaments, pièces détachées et autres. Toutefois, avant d’augmenter sa dette extérieure, un pays peut vouloir utiliser dans la mesure du possible ses réserves de devises étrangères.

Pour mieux contrôler l’utilisation des devises étrangères, une banque centrale souveraine peut introduire un système monétaire double temporaire – une monnaie locale pour l’économie locale et une monnaie internationale de plus grande valeur à utiliser pour le commerce extérieur (et pour promouvoir la substitution des importations) – contrôlant ainsi l’utilisation des devises étrangères – c’est-à-dire potentiellement la dette extérieure. Un bon exemple de l’application de ce concept est celui de la Chine, qui a utilisé le système dual jusqu’en 1984.

Un concept simple pour reconstruire et stimuler l’économie locale est la production locale pour la consommation locale, par le biais d’un système bancaire public local avec de l’argent local/national, contrôlé par une banque centrale nationale autonome qui travaille pour l’économie nationale et le bien-être de la population – pour atteindre l’autosuffisance. Les trois piliers clés de l’autonomie nationale sont l’alimentation, la santé et l’éducation. – Le commerce extérieur doit être conclu avec des nations amies qui partagent la même idéologie, à la manière de l’ALBA.

Tout cela ne sera peut-être pas facile et ne se fera peut-être pas du jour au lendemain. Cependant, la seule façon de reconstruire une économie nationale autonome – est la démondialisation et la dédollarisation, en se mettant hors de portée de la domination du dollar. Il y a une vie après la Covid – et surtout après la chute de l’hégémonie du dollar.

Peter Koenig

 

Article original en anglais :

Global Destruction, 
The COVID-19 Lockdown: Economic and Social Impacts

Traduit par Maya pour Mondialisation

 

Peter Koenig est un associé de recherche du Centre de recherche sur la mondialisation.

Il est économiste et analyste géopolitique. Il est également spécialiste des ressources en eau et de l’environnement. Il a travaillé pendant plus de 30 ans à la Banque mondiale et à l’Organisation mondiale de la santé dans le monde entier dans les domaines de l’environnement et de l’eau. Il donne des conférences dans des universités aux États-Unis, en Europe et en Amérique du Sud. Il écrit régulièrement pour Global Research, ICH, New Eastern Outlook (NEO), RT, Countercurrents, Sputnik, PressTV, The 21st Century, Greanville Post, Defend Democracy Press, The Saker Blog, et d’autres sites Internet. Il est l’auteur de Implosion – Un thriller économique sur la guerre, la destruction de l’environnement et la cupidité des entreprises – une fiction basée sur des faits et sur 30 ans d’expérience de la Banque mondiale dans le monde entier. Il est également co-auteur de The World Order and Revolution ! – Essais de la Résistance.

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« La peur n’est que la foi inversée ; c’est la foi dans le mal au lieu du bien. » Florence Scovel Shinn

Après plusieurs mois de crise COVID-19, des éléments pertinents d’analyse de cette crise apparaissent plus clairement.

1. La pression énorme pour convaincre 7 milliards d’humains de la nécessité de se vacciner contre un virus [1] dont on a gonflé la mortalité [2] et qu’on dit omniprésent alors qu’il est en train de disparaître, voire a disparu.

Cela nous rappelle l’opération de 2009, avec la fausse pandémie H1N1 [3] : mêmes tactiques, mêmes complicités (médiatiques, politiques, gouvernementales), mêmes « experts », mêmes scénarios, mêmes narratives avec un accent sur la peur, la culpabilité, la précipitation et toujours la même odeur nauséabonde de cet argent omniprésent sous la forme de profits immenses à l’horizon pour l’industrie productrice de vaccins.

C’est comme si l’épisode H1N1 de 2009 avait servi de répétition. 

Cette fois, l’épisode COVID-19 de 2020 est en passe de transformer l’essai en succès.

Tests de surveillance : Rassembler les données sur le COVID-19. Source : sph.umich.edu

2. La capacité énorme des populations à se soumettre à l’autorité.

Malgré des indices évidents de corruption, d’incompétence, d’ignorance concernant des personnalités éminentes de la politique, de la science, de la médecine, beaucoup de personnes continuent de leur obéir. 

Malgré des recommandations confuses, contradictoires, inexpliquées, injustifiables, beaucoup de personnes continuent de leur obéir.

Exemples :

  • 1) Au cœur de l’épidémie, le port des masques n’est pas obligatoire et même déconseillé pour les gens bien portants.
    2) Alors que l’épidémie s’éteint, les masques deviennent obligatoires partout pour tous.
  • 1) Beaucoup de médecins généralistes d’autres pays et l’IHU Méditerranée-Infection de Marseilles, l’un des plus grands centres d’infectiologie du monde, le plus grand de France, a démontré que l’hydroxychloroquine était efficace pour diminuer la contagiosité du SRAS et le nombre de cas sévères de COVID-19 [4].

2) En Belgique, « on » dit que c’est un médicament dangereux et inefficace et « on » empêche les médecins généralistes de le prescrire à leurs patients.

Des contradictions, des mensonges, des fausses vérités…

Ainsi de suite…

Bien sûr, la peur et le conformisme peuvent expliquer cette obéissance fabriquée. 

Nous connaissons les expériences de Solomon Asch et de Stanley Milgram [5].

Cette tendance à la soumission et à l’obéissance n’est pas répartie de la même façon au sein des populations.

Ainsi en Serbie :

« Cassée, la progression implacable de la terreur coronavirale. Les Serbes récalcitrants se sont rebellés contre leur président lorsqu’il leur a ordonné de retourner en résidence surveillée. Après deux jours de batailles de rue avec des dizaines de policiers hospitalisés, les robustes manifestants ont gagné ; les autorités ont capitulé et ont renoncé à leurs plans de bouclage pour Belgrade. Les magasins, les bistrots et les restaurants de Belgrade auront un couvre-feu en début de soirée ; mais c’est beaucoup mieux que le bouclage complet qu’ils avaient prévu. » [6]

Par contre, en Belgique :

« De manière incompréhensible alors que l’épidémie, hormis de petits foyers (clusters), disparaît peu à peu [7], des mesures coercitives sont à nouveau imposées, voire élargies [8] avec port obligatoire de masque partout, pour tout le monde, obligation de donner ses coordonnées dans les restaurants et les bars à des fins de tracking [9] … »

Tout cela n’est pas justifié.

Tout cela relance la peur, la terreur, et laisse craindre un retour vers le confinement partiel ou total (assignation à résidence) alors qu’aujourd’hui, on sait que cette mesure est inutile et délétère ! [10-11]

Comme si la crise COVID-19 servait aux autorités de test grandeur nature pour évaluer le degré de soumission de leur peuple [12], et voir jusqu’où ils peuvent aller avant de rencontrer une opposition suffisante.

J’espère que le peuple belge, ce peuple le plus brave de la Gaule selon Jules César [13], aura le courage et la lucidité du peuple serbe et finira par se réveiller.

3. L’utilisation d’experts en faisant croire à un consensus qui n’existe pas

Les gouvernements forment des conseils composés d’experts pour justifier leurs mesures. 

Pour le citoyen, pourquoi mettre en doute les mesures en question ? 

Toutefois, on l’a bien démontré au sein d’organisations comme l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’Agence Européenne du Médicament (AEM), le comité COVID-19 en France (le CARE) ou en Belgique (Sciensano-comité COVID-19), être expert ne veut pas dire être indépendant, libre de tout conflit d’intérêt, voire même compétent [14-15].

Chaque fois qu’un gouvernement dit : « il y a un consensus d’experts sur cette question », c’est en fait un mensonge. 

Cela veut seulement dire que leurs experts se sont mis d’accord, telle une officine autosuffisante et auto-satisfaite sans débat contradictoire. 

Dans le COVID-19, vous pouvez trouver sur tous les sujets présentés comme consensuels : 

  • Masques
  • Hydroxychloroquine
  • Confinement
  • Tests utilisés
  • Traitements
  • Vaccination 

… d’autres experts aussi valables sur le plan des diplômes, de la réputation ou des activités exercées, dont les avis vont à l’encontre des diktats officiels, avec des arguments honnêtes, des démonstrations solides et des références multiples.

Pour le citoyen, comment faire la part des choses ? 

À diplôme égal, à expertise équivalente, un bon critère de discernement est de vérifier l’absence de conflit d’intérêt.

Beaucoup d’auteurs qualifiés avec des avis opposés à ceux de leurs homologues gouvernementaux ne sont pas liés à l’industrie pharmaceutique ni aux gouvernements qui, finalement, veulent faire passer une idéologie, un programme politique et ont de plus en plus de comptes à rendre à l’industrie. 

Ces auteurs indépendants ont également plus à perdre qu’à gagner dans ce débat d’avis. 

Qu’est-ce qui pourrait les pousser à prendre des risques sinon leur honnêteté, leur conscience ? Ce n’est ni la gloire, ni l’espoir d’un contrat dans le privé, ni l’argent, en tout cas.

4. La fabrication d’une fiction inspirée de faits réels et pour cela, utilisation d’une narrative qui finit par être répétée en boucle et crue sans plus être remise en question.

Le COVID-19 est une fiction basée sur des faits plausibles : un virus, de vrais morts, une vraie maladie, une épidémie de maladies respiratoires à laquelle sont ajoutés, au fur et à mesure, des déformations de vérités ou de réalités, voire carrément, des mensonges (Cf. ma série, COVID-19 : au plus près de la vérité).

Les coronavirus sont connus. Ils existent. Deux d’entre eux ont déjà menacé l’humanité d’épidémies meurtrières (SRAS, MERS). 

Qu’importe si les faits ont montré que cette pandémie était fausse et que les experts avaient déjà manipulé les chiffres, la pandémie H1N1 de 2009 a préparé le terrain à l’idée que ça ne pouvait que revenir et qu’à nouveau, seule la vaccination pourrait nous sauver. 

De vrais malades ont été hospitalisés et certains sont morts.

Tous ces éléments ont rendu l’histoire « COVID-19 » plausible.

La narrative COVID était lancée. 

Pour pérenniser ensuite LA peur qui permette la mise en place d’une stratégie du choc à l’échelle d’une population, il fallait des tests présentés comme fiables, des chiffres de mortalité élevés, des indices de contagiosité effrayants et des capacités hospitalières limitées.

Dans ce processus, la participation conformiste des médias fut essentielle. 

Comme chaque fois, ils ont bien joué leur rôle, annonçant chaque jour le nombre de morts et les attribuant au COVID-19 sans aucune discrimination. 

Aujourd’hui, ils entretiennent la peur de deuxièmes vagues, de nouveau confinement en faisant passer, à tort, les cas de tests PCR positifs pour de nouveaux cas de COVID-19.

La Suède et d’autres pays, ainsi que certains états aux USA, n’ont pas joué le jeu, ou ont suivi leur propre agenda. 

Stockholm durant la « pandémie Covid-19 »

Source : Quartz

Ils n’ont pas confiné, ils ont moins traumatisé, ils sont restés plus humains. 

Ils sont la preuve supplémentaire que l’histoire COVID-19 telle qu’elle a été instaurée dans les pays liberticides et coercitifs (Belgique, France, Espagne, Canada…) est bien une fiction avec des éléments réels, plongeant leurs populations dans un piège psychologique redoutable.

Tous ces points sont des indices que l’histoire COVID-19 est une stratégie du choc et les stratégies du choc ne sont jamais utilisées pour le bien des populations, pour votre bien ou pour le mien !

La stratégie du choc psychologique est une réalité, étudiée par plusieurs auteurs et chercheurs, dont Naomi Klein [16], avec son livre paru en 2007, « La Stratégie du Choc : la montée d’un capitalisme du désastre ».

Le but est de réaliser une tabula rasa, une page blanche et sur cette page blanche, de reconstruire ce qu’on veut.

Comment ?

« À l’échelle d’une population entière, en réduisant à néant le patrimoine d’un pays, ses structures sociales et économiques pour pouvoir y construire une nouvelle société, un nouvel ordre après le chaos planifié et contrôlé. 

Une fois le peuple privé de ses points de repères, mis en état de choc et infantilisé, il se retrouve sans défenses et devient facilement manipulable.

Ce processus peut s’appliquer suite à une grave crise économique ou politique, une catastrophe environnementale, un attentat, une guerre ou une crise sanitaire. » [17]

La stratégie du choc a été appliquée par des moyens économiques à la Grèce dans la foulée de la crise de 2008, entraînant des millions d’âmes dans la misère avec la complicité de leurs politiciens. [18]

La stratégie du choc a été appliquée par des moyens de terrorisme aux USA en 2001 et en France en 2015 avec l’instauration d’états d’urgence et de lois d’exception qui n’ont plus jamais été supprimés [19].

La stratégie du choc est aujourd’hui appliquée par des moyens de crise sanitaire, le COVID-19, à une partie du monde, dont mon pays, la Belgique.

« La terreur induite à grande échelle dans une société entraîne une sorte d’état d’hébétude, une situation où le contrôle peut facilement être obtenu à partir d’une autorité extérieure.

Il faut développer un état d’esprit immature chez la population afin de la contrôler au mieux.

La société doit être infantilisée. »

Ces idées ont été étudiées et diffusées par l’Institut Tavistock à Londres, créé au départ d’une clinique psychiatrique fondée en 1920, spécialisée dans le contrôle psychologique et le chaos social organisé [17].

Il est beaucoup plus facile de diriger une société par le contrôle mental que par le contrôle physique, au moyen de l’infantilisation, de la confusion, de la désinformation et de la peur.

N’est-ce pas ce qui est à l’œuvre, aujourd’hui ?

Les gens sont infantilisés…

On leur dit sur quel trottoir ils peuvent marcher, dans quel sens, quand ils peuvent rentrer dans un magasin et où ils doivent se moucher.

La peur est omniprésente. 

Ceux qui refusent les masques sont rançonnés, regardés de travers, exclus, insultés, haïs.

Des milliers de gens voient leur travail menacé, leur vie entière compromise sans possibilité de manifester, de s’opposer.

Les vieillards sont abandonnés.

Les jeunes sont emprisonnés dans un monde masqué et confiné.

Les adultes sont précarisés. 

Les gens d’une même famille, séparés.

La réflexion est paralysée.

La contestation, sanctionnée.

Si cette thèse est juste, il est à prévoir que notre gouvernement par « experts » et médias interposés, poursuive cette stratégie du choc et nous annonce toujours plus d’infectés, de morts et de vagues de COVID, quelle que soit la réalité des faits.

Les exemples de la Suède et de Belgrade sont des phares d’espoir dans cette perspective d’obscurité.

Dr Pascal Sacré

 

Image en vedette : Société de surveillance. source: opiniojuris.org

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Voir également l’entrevue de Pascal Sacré avec Michel Chossudovsky :

VIDÉO : Le vrai visage du COVID-19

Notes :

[1] Coronavirus: l’OMS tente de mobiliser politiques et acteurs économiques en vue d' »un vaccin pour tous » sur la planète

[2] « Le chiffre de la mortalité due au coronavirus est un faux chiffre » selon le Dr. Lass

[3] Grippe H1N1, exemple de manipulation internationale, AIMSIB, 22 octobre 2018

[4] Bulletin d’information scientifique de l’IHU, Pr Philippe Parola, directeur de service de soins et d’unité de recherche à l’IHU Méditerranée Infection

[5] PSY-OP COVID-19 : assignés à résidence !, Dr Pascal Sacré, mondialisation.ca, 11 mai 2020

[6] Belgrade libérée, par Israel Shamir, maondialisation.ca, 13 juillet 2020

[7] La virulence du Covid-19 est-elle en train de diminuer ?, par Christophe De Brouwer, Contrepoints.org, 21 juillet 2020

[8] Les décisions du Conseil National de Sécurité. Les décisions ont été communiquées aux Belges à 13h30 lors d’une conférence de presse ce 24 juillet 2020

[9] Voici à quoi ressemble le formulaire-type pour l’enregistrement des clients horeca

[10] COVID-19 : au plus près de la vérité. Confinement, Dr Pascal Sacré, mondialisation.ca, 22 juillet 2020

[11] Confinement strict, surcharge hospitalière et surmortalité, PDF, mai 2020

[12] Opération COVID-19: Tester le degré de soumission des peuples, Dr Pascal Sacré, mondialisation.ca, 26 avril 2020

[13] Horum omnium fortissimi sunt Belgae, Wikipédia,  « De tous ceux-là les plus courageux sont les Belges», souvent traduite littérairement en français par « De tous les peuples de la Gaule, les Belges sont les plus braves.

[14] Politique et corruption à l’OMS, Dr Pascal Sacré, mondialisation.ca, 12 janvier 2010, réédité le 14 avril 2020

[15] Et les conflits d’intérêts, on en parle ?, 5 mai 2020.

[16] La Stratégie du choc : la montée d’un capitalisme du désastre (titre original : The Shock Doctrine: The Rise of Disaster Capitalism) est un essai socio-politique altermondialiste publié en 2007 par la journaliste canadienne Naomi Klein. Wikipédia

[17] MK Abus rituels et Contrôle Mental, Alexandre Lebreton, éditions Omnia Veritas, 2016

[18] Stratégie du choc : comment le FMI et l’Union européenne bradent la Grèce aux plus offrants, Agnès Rousseaux, Bastamag, 20 juin 2013

[19] Quand la fin justifie les moyens : stratégie du choc et état d’urgence, 29 novembre 2016

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Que peut-on espérer d’une humanité domestiquée?

juillet 27th, 2020 by Dominique Muselet

Je ne sais pas si c’est le coup des masques, inutiles puis obligatoires, qui m’a donné le coup de grâce, ou la lecture du dernier livre de James C. Scott, Homo domesticus, ou encore le film Thelma et Louise que je viens de revoir, ou les trois, ou quelque chose de plus profond, de plus viscéral, mais plus le temps passe, plus je me demande si l’humanité retrouvera jamais la liberté.

La décadence ouvre les yeux

Les périodes de décadence, comme celle que l’Occident vit en ce moment, ont quelques avantages et notamment celui d’ouvrir les yeux des populations. Autant, la construction ou la reconstruction d’une société, par l’espoir que cela donne, facilite l’adhésion des populations au projet de société de la classe dirigeante, autant cette adhésion diminue avec le délitement de cette même société. C’est le cas du capitalisme mondialisé (ou néolibéralisme) actuel que même ceux qui en profitent sont désormais obligés de critiquer. À mesure que l’adhésion à l’idéologie qui fonde l’ordre social s’amenuise, les puissants sont obligés d’augmenter  la répression pour contenir les oppositions et maintenir leur pouvoir et leurs privilèges, ce qui accélère sa décadence.

La décadence favorise la prise de conscience des mécanismes du pouvoir qui permettent l’exploitation d’une majorité par une toute petite minorité de parasites qui ne doivent leur succès qu’à la solidarité totale de ses membres entre eux, et à la loi du silence (oui, c’est une sorte de mafia). Il leur faut détenir tous les pouvoirs : exécutif, législatif, judiciaire, médiatique, policier, militaire, sans que rien ne fuite des méthodes criminelles employées pour se faire. Avec l’effondrement d’une société, les élites se mettent à se disputer les richesses encore à piller, quitte à se trahir entre elles, les secrets sont moins bien gardés, et le peuple de plus en plus maltraité et exploité se met à comprendre pourquoi et comment il est maintenu dans une forme d’esclavage au service d’élites parasitaires, et il se révolte.  Mais hélas, sur le long terme, cela n’a rien changé, au contraire, globalement, la servitude et les contrôle des hommes et des femmes n’a fait que se renforcer au fil des siècles…

Homo domesticus

Pour comprendre ce qui s’est passé, il faut revenir au livre de James C. Scott, Homo domesticus, que j’ai mentionné au début. Les premiers hommes vivaient, comme chacun sait, de la chasse et de la cueillette. Ces petits groupes nomades n’avaient pas de chefs et n’en voulaient pas. Ils s’organisaient très bien entre eux ou avec d’autres groupes pour les tâches les plus complexes. Deux ou trois heures de travail par jour suffisaient à assurer leur subsistance, en dehors des grandes expéditions de chasse, de pêche ou de troc. Le nom de société d’abondance fait d’ailleurs référence à ce rapport optimum temps/subsistance. Leur taux de natalité était bas et les gens vivaient vieux et en bonne santé car leur nourriture était extrêmement variée, leur style de vie sain, et leur connaissances des herbes médicinales extensive. Certains de ces groupes se sont parfois sédentarisés lorsqu’une zone humide très riche le leur permettait, comme en Mésopotamie ou en Egypte.

Cité-État en Mésopotamie

Quelques millénaires plus tard (vers 4000 avant notre ère), sont apparues les premières cité-États. Les ancêtres de nos États fonctionnaient suivant le même principe qu’aujourd’hui: une élite autoproclamée, s’appuyant sur une armée et une administration centralisée, levait des impôts sur une population composée largement d’esclaves. Cette forme de gouvernement a fini par envahir toute la planète en consacrant l’asservissement à divers degrés d’à peu près tous les peuples, à l’exception de quelques habitants pourchassés d’Amazonie ou des montagnes du nord de la Thaïlande.

Mais pourquoi les hommes ont-ils accepté de troquer leur liberté si chère pour cette « servitude volontaire » selon l’expression de La Boétie ? C’est cela le grand mystère…

Il a fallu apparemment une conjonction d’évènements dont certains ne sont que des hypothèses.  Parmi les éléments documentés, la culture extensive des céréales (blé, orge, millet, riz, maïs) a permis de lever l’impôt. Les céréales ont tous l’avantage de se voir, de se récolter au même moment de l’année et en petites graines faciles à comptabiliser, transporter et stocker à la différence de cultures comme le manioc ou les pommes de terre. Le second élément qui a permis l’impôt était l’élevage domestique. Les têtes de moutons, porcs, chèvres, chevaux, lamas sont aussi faciles à compter. La culture des céréales et l’élevage ont enchaîné au sol (et à leurs exploiteurs) les populations qui, pour survivre, devaient se mettre jour et nuit au service de leurs cultures, de leurs animaux et de leurs rois. Cette vie de servitude et de labeur n’avait rien d’attirant, et les cités-États étaient fragiles.

Pendant plusieurs millénaires, des cités-États sont apparues et ont disparu. Elles nécessitaient énormément de main-d’œuvre pour se maintenir et, malgré l’encouragement à la natalité, l’apport régulier d’esclaves (prisonniers de guerre, déplacement de populations vaincues, esclaves de la dette etc.) et la construction de murailles pour empêcher la fuite des habitants autant que pour les protéger, elles avaient du mal à se maintenir. D’autant plus que l’entassement, la promiscuité entre les humains, les animaux domestiques et tous les parasites qu’ils attiraient engendrait des épidémies terribles qui épargnaient les chasseurs-cueilleurs qui, eux, vivaient en petits groupes mobiles et étaient mieux nourris.

Malgré tous ces inconvénients, malgré la résistance des populations, la forme étatique l’a finalement emporté. Pourquoi ? La meilleure explication semble être un changement climatique, un brusque refroidissement de la température qui a rendu trop précaire la vie des chasseurs-cueilleurs, lui-même suivi d’une telle augmentation de la natalité qu’il était impossible de revenir en arrière.

Mais à l’époque romaine, les États partageaient encore le continent avec des peuples libres qu’ils appelaient barbares parce qu’ils ne se pliaient pas à leurs lois. C’est dire qu’il a fallu des millénaires pour que la forme étatique devienne la seule forme d’organisation sociale sur la planète.

Il est d’ailleurs complètement faux de dire que la sédentarisation des populations basée sur l’agriculture et l’élevage a constitué un progrès pour l’humanité, comme on veut nous ne faire croire pour nous faire accepter notre sort. C’est tout le contraire. Comme le dit James C. Scott, ce fut, en fait, le début de la domestication de l’homme.

Comme des moutons à l’abattoir ?

Les excès, la bêtise, l’incompétence et la corruption des puissants s’étalent tous les jours à la TV où le spectacle qu’ils donnent, avec leurs masques et leurs promesses creuses, à mille lieues de la réalité, est tellement grotesque qu’on en a honte pour eux. E la question jaillit : comment pouvons-nous être les esclaves, les domestiques, les subalternes de ces gens-là ? Comment est-ce possible ? Comment pouvons-nous travailler six mois par an pour que ces guignols puissent parader comme des dindons ? Comment réussissent-ils à nous y contraindre ? Sans compter la destruction de l’environnement qui menace notre existence même, les guerres de pillage qui mettent des peuples entiers sur les routes, la surpopulation, les épidémies, les famines, la criminalité, les prisons ! Rien de tout cela n’existait au temps des chasseurs-cueilleurs, les Indiens d’Amérique du Nord en sont la preuve.

Et admettons même qu’il ait fallu en passer par là. Admettons qu’il ait fallu des États à moment donné pour organiser la survie des populations dans des conditions particulièrement difficiles, avec comme prix à payer la perte de la liberté et l’entretien d’élites parasitaires,  pourquoi, maintenant qu’on connaît toute la nocivité et l’injustice de ce mode de fonctionnement (les dirigeants qui l’ont utilisé au bénéfice des populations sont si rares qu’ils font figure de héros), maintenant que l’on sait qu’il n’y a aucune nécessité de travailler comme des esclaves, que le progrès technique et les richesses mondiales permettraient de nourrir tout le monde et qu’il serait tout à fait possible de vivre autrement, pourquoi continuons-nous d’aller au « travail » (un travail le plus souvent idiot et inutile) pour payer « nos » impôts, comme des moutons à l’abattoir ?

On sait que les animaux domestiques ont subi des altérations physiques et comportementales du fait de leur domestication. Ils sont plus petits, grandissent plus vite, se reproduisent  davantage et sont beaucoup plus dociles et moins méfiants que leurs parents sauvages. Ils sont bien sûr incapables de survivre dans un milieu naturel. Ce qu’on ne sait pas, c’est que l’homme moderne souffre d’à peu près la même dégradation de ses aptitudes par rapport à son ancêtre chasseur-cueilleur.

C’est une évidence, l’homme moderne ne peut plus vivre en milieu naturel, mais ne pourrait-il pas, au moins, organiser un univers social égalitaire, juste et solidaire à l’image des sociétés dites primitives qui avaient mis en place des mécanismes efficaces pour faire obstacles aux éventuels appétits de pouvoir ?

Eh bien, on dirait que l’homme moderne n’en est pas capable non plus. L’échec du communisme a démoralisé tous ceux qui l’espéraient encore et aucun autre projet de société égalitaire ne remporte une adhésion suffisamment large aujourd’hui pour qu’il puisse constituer une alternative.

Photo tirée du film Les Temps Modernes de Charlie Chaplin

Certains espèrent que des cendres de la civilisation occidentale, renaîtra une société plus juste. On se demande bien par quel miracle puisque cela ne s’est jamais produit. Bien au contraire, le sort des populations n’a cessé de se détériorer, avec des hauts et des bas, et ce malgré les progrès techniques. Autrefois enchaîné au blé et au bétail, l’homme l’est désormais à la machine, à l’employeur capitaliste, à la dette, aux abonnements divers et variés, aux taxes, et cela toujours au profit de la même élite qui a besoin de plus en plus d’argent pour se maintenir en place.

Des îlots de liberté pour de nouveaux barbares

Nos ancêtres étaient les égaux des lions, des ours, des éléphants, des pythons. Ils étaient capables de courir toute la journée sans boire et sans manger. Leur force, leur courage et leur valeur est attestée par la longue résistance des Amérindiens aux envahisseurs occidentaux, malgré leurs fusils, leurs canons et leur langue fourchue. Ce sont les maladies amenées par ces derniers qui les ont vaincus en emportant la majorité d’entre eux ; les massacres, les famines et l’emprisonnement dans les réserves ont fait le reste.

Nos ancêtres vivaient en bons termes avec la nature, qu’ils protégeaient en échange de leur subsistance. Rien dans leur environnement n’avait de secret pour eux. Ils connaissaient la moindre plante, le moindre animal. Ils respectaient la vie, la mort, les anciens. Ils  avaient le sens du sacré. Ils croyaient en la parole donnée. Ils étaient libres et solidaires.

Puis, par un lent processus d’étatisation, l’homme s’est laissé asservir. Toute la tragédie de son destin est résumée au début de la Bible, lorsque l’Éternel chasse Adam et Eve du paradis (des chasseurs cueilleurs) et condamne les femmes à procréer (l’État avait besoin de main d’œuvre) et à être dépendantes de leurs maris, et les hommes à labourer une terre aride pour planter des céréales pour payer des taxes pour assurer la richesse et la puissance d’une élite plus ou moins prédatrice et violente selon les lieux et les époques. Une élite qui n’offre plus comme idéal à l’humanité actuelle que la consommation de biens inutiles, en échange de son labeur d’esclave, telle la verroterie que les envahisseurs offraient aux Indiens trop confiants en échange de leurs richesses.

Source : Pikist.com

Qu’y a-t-il à espérer de cette humanité domestiquée ? Qu’il a-t-il à espérer d’hommes et de femmes qui acceptent, sans même protester, de se laisser bâillonner par un masque inutile, au prétexte de les protéger contre une pandémie qui n’existe pas, mais qui permettra sans doute de les vacciner en masse pour enrichir les laboratoires, et au passage de leur mettre une puce pour contrôler tous leurs déplacements comme les oiseaux migrateurs ?

Pourtant, il ne faut pas se laisser décourager et plutôt que de retourner « cultiver notre jardin » en se désolant que l’être humain, créé libre et fort, ne soit désormais plus qu’une parodie de son illustre ancêtre, un troupeau servile dans la main de quelque roitelet avide et arrogant, il nous faut nous sauver nous-mêmes. Soyons les nouveaux barbares, ceux qui refusent de se laisser asservir. Certes, il n’y a plus d’endroits sur terre où fuir pour échapper à la servitude, mais nous pouvons construire, là un nous sommes, des îlots de liberté, ou rejoindre ceux qui existent, sur le terrain quand cela est possible, et sinon, en esprit, par le partage et la réflexion. Car comme l’a dit Victor Hugo « Lutter c’est vivre ». Et renoncer à la liberté, c’est déjà être mort…

Dominique Muselet

 

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Cet article a été publié initialement par le site de l’auteure salaireavie.fr

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« Plus d’un millier de personnes ont répondu à l’appel au rassemblement devant l’Assemblée nationale, dimanche, pour protester contre le port du masque obligatoire au Québec et plus largement pour le maintien de leurs droits et libertés. » (Rémi Rémillard, Plus d’un millier de personnes manifestent à Québec contre le port du masque, Radio-Canada, le 26 juillet 2020)

Au Québec le port du masque est obligatoire dans tous les lieux publics fermés depuis le samedi 18 juillet. Le Québec a aussi investi dans une campagne publicitaire pour inciter les citoyens à porter un couvre-visage.

Le gouvernement Legault se contredit. Au mois  de mars, le Ministère de la Santé du Québec s’était formellement opposé au port du masque dans un message à tous les citoyens.

Le Directeur de la santé publique, Horacio Arruda avait démontré en conférence de presse l’inutilité de se couvrir le visage.

Vérité ou mensonge? Opportunisme politique? Aujourd’hui il réfute ce qu’il a dit alors que ses déclarations relevaient d’études scientifiques approuvées par le Centre national de la Santé du Québec.

[Le Dr] Horacio Arruda est Directeur national de la santé publique du Québec depuis 2012. C’est ce même individu qui vient d’ordonner le port du masque sur tout le territoire québécois dans les espaces fermés, commerces, bibliothèques, cliniques médicales, restaurants, épiceries, centres d’achats, quincaillerie, etc., même dans les régions où aucun cas d’infection au Covid n’a jamais été déclaré. Or la question se pose. Pourquoi vous obligent-ils à porter le masque? (…)

 

Voir la vidéo du 16 juillet 2020 où le Dr Arruda défend le port du masque obligatoire en cliquant ICI

Conférence de presse du premier ministre du Québec François Legault sur l’obligation du port du masque

La vidéo (durée 13 secondes) commence. Une voix de femme dit, « Sophie ». Puis, faisant le geste de remettre son masque pour la prise de photos, le PM Legault dit aux journalistes et aux caméramans: « MERCI LE MONDE… BON, ON REMET ÇA. PIS… JULIE, T’AS-TU ASSEZ DE PHOTOS AVEC MON MASQUE LÀ? »

.

«Coup d’État contre le peuple» québécois ? 

Plusieurs manifestants ont dénoncé les journalistes qui contribuent à diffuser les mensonges et la propagande gouvernementale.

Radio-Canada diffuse une seule version des faits sur la dite pandémie Covid-19. Les journalistes n’interrogent jamais des spécialistes qui ont une version différente sur l’épidémie du virus (tests, masques, statistiques de la mortalité dite Covid-19, etc.). Par exemple Radio-Canada se contentera d’interviewer l’avocat Julius Grey (spécialiste des droits et libertés) qui appuie à priori les mesures gouvernementales et nie la restriction des libertés tout en prônant le droit à la sécurité (Radio-Canada, le 26 juillet 2020).

« Alexis Cossette-Trudel, nommé par plusieurs manifestants comme le porte-parole du mouvement, a dénoncé le port obligatoire du masque, le qualifiant de «coup d’État contre le peuple».(…)

« Certains organisateurs et plusieurs manifestants soulignent notamment la crainte d’une dictature. Parmi les slogans dessinés sur les pancartes, on peut apercevoir «COVID-19 : préparation pour État policier», «Non à la dictature» ou encore «Quels droits souhaitons-nous conserver en 2021?». Selon les manifestants, le port du masque obligatoire est une atteinte aux droits et libertés fondamentaux. »(Voir l’article de Léa Harvey, Manifestation contre le port du masque à Québec, Le Soleil (via Le Droit), le 26 juillet 2020)

Source : Erick Labbé, Le Soleil

Voir les autres photos de la manifestation : ledroit.com

« Il s’agit de la deuxième manifestation du genre organisée à Québec en quelques semaines. À la fin mai, des citoyens avaient scandé leur mécontentement contre les différentes mesures de confinement et de distanciation. » (Plus d’un millier de contestataires ont scandé à l’unisson «liberté! liberté! liberté!» sous la pluie battante, dimanche après-midi, devant l’Assemblée nationale, dans une manifestation essentiellement contre le port du masque obligatoire dans les lieux publics fermés).

Par ailleurs, il est important de souligner qu’il y a une poursuite juridique en Cour supérieure de l’Ontario contre le Premier ministre Justin Trudeau et son gouvernement pour leurs actions en violation de la Charte canadienne des Droits et Libertés. Ce recours en justice confronte la décision des autorités canadiennes d’imposer le port du masque, la distanciation sociale ainsi que des politiques de fermeture de l’économie canadienne. Selon l’avocat Rocco Galati:

Nous avons les témoignages de 43 experts canadiens et du monde entier qui soutiennent que ces mesures ne sont corroborées par aucun fait scientifique, qu’elles n’ont au préalable fait l’objet d’aucun essai clinique qui aurait pu prouver leur efficacité et qu’elles sont extrêmes dans les circonstances.

 

Cette poursuite initiée le 6 juillet est également dirigée à l’endroit de CBC-Radio-Canada, entité relevant du gouvernement fédéral responsable de la désinformation concernant la « pandémie Covid-19 ». Le gouvernement du Premier ministre de l’Ontario Doug Ford est également visé.

Mensonges et corruption.

Après le masque obligatoire, le vaccin obligatoire ?

Micheline Ladouceur

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COVID-19: au plus près de la vérité. Masques

juillet 26th, 2020 by Dr Pascal Sacré

Le port continu des masques aggrave la contamination !

Cette affirmation est basée sur des arguments scientifiques et médicaux.

L’air, une fois expiré, est réchauffé, humidifié et chargé de CO2. Il devient un milieu de culture parfait pour les agents infectieux (bactéries, champignons, virus). Des études ont montré que la porosité (trous microscopiques) des masques permet aux germes expirés de s’accumuler sur leur face externe. Non seulement nous réinspirons notre CO2, mais en plus, en touchant tout le temps notre masque (geste inévitable), nous diffusons les germes partout ! Obliger tout le monde à les porter tout le temps, alors que l’épidémie disparaît, est une aberration scientifique et médicale !

Arrêtez cela.

Une pharmacienne a montré que sur des masques mis en culture :

« Nous avons retrouvé des … staphylocoques, des streptocoques, des neisseria, des bacilles qui semblent contaminants… » 
MICROBIOLOGIE : Une très curieuse culture

Les masques avec les gants, la distanciation physique (1,5 m) et le confinement font partie des NPI ou « non pharmaceutical intervention » (interventions non pharmaceutiques).

Les masques sont considérés comme LA protection face à la transmission du virus du COVID-19. Mieux vaut porter un masque (n’importe lequel) que rien.  Ah oui ? Je ne suis pas d’accord.

Cette idée reçue est largement partagée par la population traumatisée des pays ayant confiné totalement leur peuple. 

En Belgique, à 4 mois du jour d’instauration du lock down et à plus de 2 mois du déconfinement, le port du masque est devenu obligatoire pour tous, partout, même sur les digues, hormis pour les enfants de moins de 12 ans, alors qu’il ne l’était pas en plein cœur de l’épidémie. 

On masque les gens et on parle de reconfiner pour de mauvaises raisons :

Les autorités confondent recrudescence de tests RT-PCR positifs et recrudescence d’infections par le COVID-19, ce qui n’est pas la même chose ! 

Les médias disent : « le nombre d’infections augmente à nouveau », alors que c’est le nombre de tests positifs qui augmente.

La réalité est que l’épidémie s’éteint.

Masques : des dangers à ne pas négliger

À côté de la surestimation du bénéfice des masques, les autorités sous-estiment ses effets délétères. 

 « Les chercheurs ont constaté qu’environ un tiers des travailleurs ont développé des maux de tête avec l’utilisation du masque, la plupart avaient des maux de tête préexistants qui ont été aggravés par le port du masque, et 60% avaient besoin de médicaments contre la douleur pour le soulager. En ce qui concerne la cause des maux de tête, alors que les sangles et la pression du masque peuvent être causales, la majeure partie des preuves indique l’hypoxie et/ou l’hypercapnie comme cause. C’est-à-dire une réduction de l’oxygénation du sang (hypoxie) ou une élévation du C02 sanguin (hypercapnie). » [1]

Des problèmes d’hypoxie (manque d’oxygénation du sang) dû au port prolongé du masque sont fréquents [2-3-4], chez des individus à priori sains. C’est encore pire chez des insuffisants respiratoires chroniques, déjà hypoxémiques et/ou hypercapniques à l’état de base.

Nos autorités sous-estiment ou banalisent-elles les effets délétères de l’hypoxémie et de l’hypercapnie chronique ?  Ces désordres peuvent largement surpasser les problèmes respiratoires suscités par le COVID-19.

Source de l’image : Pikist.com

Masques : une utilité à relativiser

De solides preuves scientifiques par essais contrôlés randomisés (ECR) ont été exigées pour valider l’efficacité et la sûreté de l’hydroxychloroquine ! Il est étonnant que dans le cas des masques faciaux, ce critère ne soit plus exigé.

D’après les essais randomisés contrôlés existants, rien ne prouve que ces masques fonctionnent pour réduire la transmission par gouttelettes et particules d’aérosol dans les maladies respiratoires virales types grippe ou rhumes [5].

Le professeur Denis Rancourt [5] a effectué une vaste revue de la littérature sur ce sujet.

Le type de masques le plus largement utilisé par la population, les masques chirurgicaux en papier, ne protège pas d’une transmission virale [6] :

« Un masque chirurgical ne fournit pas à son porteur un niveau de protection fiable contre l’inhalation de petites particules en suspension dans l’air et n’est pas considéré comme une protection respiratoire.

L’autorisation de porter un masque chirurgical était plus logique lorsque les scientifiques pensaient au départ que le virus (SRAS-CoV-2) se propageait par de grosses gouttelettes. Mais de plus en plus de recherches montrent que le virus se propage par de minuscules particules virales. »

Les masques en coton (tissu) portés par certaines personnes ne font pas mieux [7] :

« Ni les masques chirurgicaux ni les masques en coton ne filtraient efficacement le SRAS-CoV-2 lors de la toux des patients infectés. Il est à noter que nous avons trouvé une contamination plus importante sur les surfaces extérieures que sur les surfaces intérieures des masques.

En conclusion, les masques chirurgicaux et en coton semblent être inefficaces pour prévenir la propagation du SRAS-CoV-2 de la toux des patients atteints de COVID-19 à l’environnement et à la surface externe du masque. »

D’autant que les gens masqués se touchent plus souvent le visage que les gens non masqués.

Masques : un faux sentiment de sécurité

Le port du masque induit un faux sentiment de sécurité. 

Les gens ne font plus attention et « oublient » d’autres gestes pourtant plus essentiels que le port du masque : le lavage des mains ou la distanciation physique au-delà d’un mètre cinquante.

L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) insiste sur l’importance de se laver les mains, de garder ses distances, et d’éviter de se toucher le visage, le nez, la bouche ! Elle ne recommande de porter un masque (chirurgical, N95 ou FFP2) que si on est malade ou que si on s’occupe d’une personne malade (personnel soignant) [8]. 

« À l’heure actuelle, il n’y a pas d’éléments directs (provenant d’études sur la COVID-19 et sur les personnes en bonne santé au sein de la communauté) sur l’efficacité du port généralisé du masque par les bien-portants en vue de prévenir les infections dues à des virus respiratoires, notamment celui de la COVID-19. » [8]

Dans les centres commerciaux, les restaurants, les bars ou même dans la rue, j’ai observé un grand nombre de gens qui se touchent le visage régulièrement, distraitement, parfois dix à quinze fois par minute, que ce soit par réflexe ou pour réajuster leur masque. 

C’est le cas dans les hôpitaux, les services de soins, de la part de soignants, y compris de médecins. 

C’est plus fort que soi, c’est un geste inconscient.

Le masque augmente les contacts entre nos doigts et notre visage [9] et ça, c’est franchement délétère !

Au Danemark [10], l’agence de santé publique témoigne :

« On crée une fausse impression de sécurité (avec les masques). Hans Jorn Jepsen Kolmos, microbiologiste, chercheur au CHU d’Odense, le dit sans détour : « Nous n’y croyons pas. Ils sont efficaces pour le personnel soignant ou les employés des maisons de retraite. Mais je suis vraiment très opposé à leur usage généralisé. Cela devient un rituel que l’on adopte sans raison, et l’on crée une fausse impression de sécurité. Le plus important, c’est de maintenir les distances, de se laver les mains, et de nettoyer les surfaces que l’on a touchées, comme les poignées de porte. C’est la formule gagnante d’hygiène. »

241 scientifiques [11] mettent l’accent sur la nécessité d’assurer une ventilation de l’air correcte sur les lieux de travail, dans les immeubles, les écoles, les hôpitaux et les maisons de repos et de soins. Ouvrir portes et fenêtres aura bien plus d’impact sur la lutte contre la transmission virale que le port du masque qui, en plus, on l’a vu, ne protège pas vraiment et a des effets délétères sur la santé.

Masques : un outil de stratégie de choc

Ici encore, le vrai problème est-il davantage psychologique que scientifique ?

Il est certain que pour le grand public, le port du masque rassure, que sa protection soit vraie ou non, qu’il soit bien porté ou non, ou même, ce qui est plus grave, qu’il empire les choses ou non. 

Les gens ont besoin de croire à quelque chose qui les protège du fléau et il est vrai que les médias et nos « experts », en tout cas en Belgique, ont tout fait pour que les gens aient très peur et acceptent tout et n’importe quoi.

Des amendes astronomiques pour non port du masque !

1000 euros en espace clos en Campanile, Italie [12].

250 euros d’amende dans les lieux publics [13], en Belgique, 3x plus pour les restaurateurs et les serveurs non masqués.

Quel terrorisme psychologique !

Pourtant, le port du masque partout et par tout le monde ne repose ni sur la science, ni sur le bon sens et comporte des effets délétères graves sur nos santés. 

Cela entrave les mesures non pharmaceutiques plus essentielles et donne un faux sentiment de sécurité. 

Plutôt que d’être renforcées, toutes ces mesures doivent se dissiper comme le fait cette épidémie.

La distanciation physique détruit les relations sociales chères à tout être humain. 

Celui-ci est un être social, la psychologie, la sociologie, la médecine, tout le monde le sait.

Le lavage excessif des mains devient un hyper hygiénisme pathologique qui prend l’aspect de TOC : trouble obsessionnel compulsif. 

Ces mesures extrêmes, que plus rien ne justifie, doivent céder la place au bon sens, aux relations sociales authentiques et au retour de la confiance dans son système immunitaire et dans l’extinction naturelle de cette épidémie contaminée par l’hystérie.

Il est plus que temps.

Dr Pascal Sacré

Image en vedette : pixabay.com

Lire la première partie :

COVID-19: au plus près de la vérité. Confinement – partie 1/5

 

Troisième partie :

COVID-19: au plus près de la vérité – Hydroxychloroquine (HCQ)

 

Notes :

[1] Le danger mortel des masques, du docteur Russel L Blaylock, auteur, neurochirurgien états-unien, professeur adjoint de neurochirurgie clinique au centre médical de l’université du Mississippi et actuellement professeur invité au département de biologie de Belhaven College. Traduction de l’article original : Face Masks Pose Serious Risks to the Healthy, 26 mai 2020 sur le site Global Research.

[2] Preliminary report on surgical mask induced deoxygenation during major surgery, A Beder & al, Neurocirugia, 2008, 19, pp 121-126

[3] Respiratory consequences of N95-type Mask usage in pregnant healthcare workers—a controlled clinical study, Antimicrob Resist Infect Control, 2015, 4 : 48

[4] Headaches and the N95 face-mask amongst healthcare providers, Acta Neurologica Scandinavica, avril 2006

[5] La science est concluante : les masques n’empêchent PAS la transmission des virus, 26 mai 2020, article initialement paru en anglais sur le site ResearchGate, écrit par le Dr Denis Rancourt, PhD, consultable ici : Masks Don’t Work: A Review of Science Relevant to COVID-19 Social Policy

[6] Widely used surgical masks are putting health care workers at serious risk, 28 avril 2020

[7] Effectiveness of Surgical and Cotton Masks in Blocking SARS–CoV-2 : A Controlled Comparison in 4 Patients, Ann Intern Med, 6 avril 2020

[8] Nouveau coronavirus (2019-nCov) : conseils au grand public – Quand et comment utiliser un masque, WHO, mise à jour le 17 juin 2020, PDF téléchargeable : Conseils sur le port du masque dans le cadre de la COVID-19.

[9] Masques et gants, fausse bonne idée contre le virus, 17 mars 2020, sur le site Le Télégramme. Face à la propagation du coronavirus, masques et gants sont presque devenus tendance, « juste au cas où ». Mais pour la population générale, les porter n’est pas forcément efficace, et peut même favoriser la contamination, mettent en garde des experts.

[10] Danemark : ce pays qui ne croit pas aux masques, 7 mai 2020 sur le site Le Point.fr. Le gouvernement danois déconseille d’en porter et les épidémiologistes sont si peu convaincus de leur utilité qu’ils ont lancé une étude sur le sujet.

[11] It is Time to Address Airborne Transmission of COVID-19, par Lidia Morawska et Donald K Milton, 2020, Published by Oxford University Press for the Infectious Diseases Society of America.

[12] Déconfinement dans le sud de l’Italie : 1000 euros d’amende pour non-respect du port du masque en lieu clos

[13] Les amendes « corona » de 250 euros vont-elles pleuvoir ? Le ministre annonce un durcissement

Un couvre-visage plus symbolique que sanitaire

juillet 26th, 2020 by David Vachon

Depuis son imposition par le gouvernement dans tous les lieux publics fermés le 18 juillet 2020, le masque est devenu un intense sujet de débat. Dans une lettre du 21 juillet publiée dans Le Devoir, Pierre Sévigny nous présente un cas d’école de la rhétorique pro-masque. En effet, la question est réglée d’un seul carreau tiré : on insulte les « dissidents » en les présentant en proie au delirium et on établit une analogie douteuse avec le tabagisme. Nous démontrerons dans cet article les biais méthodologiques de cette position, notamment la psychiatrisation systématique des esprits critiques, la reductio ad mortem et la vacuité abyssale de tout argument rationnel.

Au premier cours de philosophie au niveau collégial, Philosophie et rationalité, nos élèves apprennent les différentes stratégies rhétoriques utilisées par les sophistes. Tout en haut de la liste des sophismes, nous présentons généralement « l’attaque ad hominem », c’est-à-dire la stratégie par laquelle, pour faire l’économie des arguments, le protagoniste insulte et diffame le tenant d’une opinion.

De nos jours, les sophistes sont légion et ils monopolisent généralement le débat public. Cela est particulièrement visible avec la « crise sanitaire » actuelle. En effet, le sophiste se glose d’une rhétorique injurieuse contre ceux qui osent avancer une opinion divergente, en les stigmatisant comme des conspirationnistes, des sans-cœur qui se fichent des personnes fragiles, des oligophrènes ignorant les vertus de la science, ou, simplement, des fous. Toutefois, l’attaque contre une personne est toujours le signe d’un manque d’honnêteté intellectuelle et d’une absence d’arguments valables.

 Le refus de la mort

L’argument de M. Sévigny se déploie ainsi : la COVID-19 est une maladie mortelle, or il faut tout faire pour éviter la mort des gens. Ainsi, puisque le masque diminue les chances de propager le virus, il faut donc rendre obligatoire le port du masque pour l’ensemble de la population. D’un point de vue logique, l’argument se tient. Toutefois, nous considérons que les trois prémisses sont problématiques et ne vont aucunement de soi. D’abord, le taux de létalité du virus semble avoir été surestimé. De plus, les études divergent quant à la réelle efficacité du masque pour protéger les individus.

Or, ce qui nous intéresse ici est la seconde prémisse : tout faire pour éviter la mort des gens. Comme l’affirme d’ailleurs le philosophe français André Comte-Sponville (L’Écho, 27 mai 2020), notre rapport à la mort a radicalement changé depuis une ou deux générations. Nous nous souvenons de l’année 1969 non pas pour le confinement et les masques, mais plutôt pour le gigantesque festival Woodstock et pour l’amour libre des hippies — antithèse radicale de la distanciation. Pourtant, le nombre de morts au niveau mondial a dépassé le million lors de la grippe de Hong Kong. Idem pour la grippe asiatique la décennie précédente.

M. Sévigny compare le port du masque obligatoire à l’interdiction de fumer dans les espaces publics. Puisque les deux mesures coercitives gouvernementales ont pour vertu de « sauver des vies », le recours à l’argument de la liberté individuelle serait vide de sens. Pourtant, nous pourrions bien dire, étant donné par exemple que l’influenza tue plus d’un demi-million de personnes par année dans le monde, que le masque devrait être obligatoire chaque année pendant l’hiver, ainsi qu’un confinement général et une fermeture des commerces entre les mois de décembre et de février. Et pourquoi ne pas fermer tous les fast-food de la planète et obliger la population à faire 30 minutes de jogging par jour ? Cela permettrait de limiter plusieurs maladies dues à une mauvaise alimentation et à un mode de vie sédentaire, sauvant ainsi de nombreuses vies.

La réponse à ces questions est évidente : la liberté individuelle. Notre modèle politique est fondé sur le respect de la liberté individuelle, considérée comme un droit inaliénable. La rhétorique émotivo-sentimentale de la « peur de la mort » n’est que charlatanisme et arnaque intellectuelle. […]

Une question sanitaire ?

Nous entendons régulièrement les gens dire : Pourquoi imposer le port du masque au mois de juillet et non pas plutôt en mars ? Pourquoi n’importe quel masque, peu importe son efficacité, est-il toléré ? Ces questions, fort légitimes a priori, sont généralement laissées sans réponse. Pourquoi ? Parce que le port du masque obligatoire n’est pas une question sanitaire, mais plutôt symbolique. En effet, la raison pour laquelle c’est uniquement le port du couvre-visage qui importe, et non son efficacité, est que le masque sert principalement de symbole de réminiscence constante que nous sommes en période de pandémie. Ainsi, le masque permet d’entretenir un état anxiogène de peur, justifiant des mesures liberticides que plusieurs jugent disproportionnées.

Si le nombre de décès et de cas ayant justifié la normalisation du couvre-visage sont actuellement si bas, qu’est-ce qui nous permettra de l’enlever ? Si on applique un tel décret en plein été, quand retournerons-nous à la normale ? Devrons-nous porter ad vitam aeternam ce satané chiffon au visage ? Est-ce vraiment ce visage glauque et sinistre que nous désirons proposer aux prochaines générations ? Bref, devons-nous réellement museler la vie pour mieux sauver la mort ? Le questionnement et la pensée critique sont toujours un signe de santé, non de folie.

David Vachon

Image en vedette : Pikist.com

David VachonDoctorant en philosophie à l’Université de Montréal, Montréal, Québec, Canada.

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Deux décennies après un tremblement de terre politique, une puissante réplique qui devrait secouer le Brésil est accueillie par un silence de tonnerre.

Ce que l’on appelle aujourd’hui « les fuites Banestado » et « CC5gate » est tout droit sorti du vieux WikiLeaks : une liste, publiée pour la première fois dans son intégralité, qui donne des noms et détaille l’une des plus grandes affaires de corruption et de blanchiment d’argent au monde de ces trois dernières décennies.

Ce scandale permet la saine pratique de ce que Michel Foucault a qualifié d’archéologie de la connaissance. Sans comprendre ces fuites, il est impossible de replacer dans leur contexte des événements allant de l’attaque sophistiquée de Washington contre le Brésil – initialement via l’espionnage par la NSA du premier mandat de la présidente Dilma Roussef (2010-2014) – jusqu’à l’enquête de corruption « Lava Jato » qui a emprisonné Luis Inácio Lula da Silva et ouvert la voie à l’élection du néofasciste Jair Bolsonaro à la présidence.

Le mérite de ce scoop sur cette intrigue de guerre hybride orwélienne est dû, une fois de plus, aux médias indépendants. Le petit site internet Duplo Expresso, dirigé par le jeune et audacieux avocat international Romulus Maya, basé à Berne, a publié la liste pour la première fois.

Un podcast épique de cinq heures a réuni les trois protagonistes clés qui ont dénoncé le scandale en premier lieu, à la fin des années 1990, et qui sont maintenant en mesure de le réanalyser : le Gouverneur de l’État du Parana de l’époque, Roberto Requiao, le Procureur fédéral Celso Tres et le Directeur de la Police, aujourd’hui retraité, José Castilho Neto.

Précédemment, dans un autre podcast, Maya et l’anthropologue Piero Leirner, le plus grand analyste brésilien de la guerre hybride, m’ont informé sur la myriade de subtilités politiques des fuites alors que nous discutions de la géopolitique dans le Sud Global.

Les listes des CC5 se trouvent ici, ici et ici. Voyons ce qui les rend si spéciales.

Le mécanisme

En 1969, la Banque Centrale brésilienne a créé ce qui a été décrit comme un « compte CC5 » pour faciliter les transferts légaux d’actifs à l’étranger par des sociétés et des cadres étrangers. Pendant de nombreuses années, les flux de trésorerie de ces comptes n’étaient pas importants. Puis tout a changé dans les années 1990 – avec l’émergence d’un racket criminel massif et complexe centré sur le blanchiment d’argent.

L’enquête Banestado initiale a débuté en 1997. Le Procureur fédéral Celso Tres a été stupéfait de découvrir que de 1991 à 1996, pas moins de 124 milliards de dollars brésiliens avaient été transférés à l’étranger. Finalement, le total pour toute la durée du racket (1991-2002) a atteint la somme astronomique de 219 milliards de dollars – faisant de Banestado l’un des plus grands systèmes de blanchiment d’argent de l’histoire.

Le rapport de Tres a conduit à une enquête fédérale centrée sur Foz do Iguacu, dans le sud du Brésil, stratégiquement situé à la triple frontière du Brésil, de l’Argentine et du Paraguay, où les banques locales blanchissaient d’énormes quantités de fonds par le biais de leurs comptes CC5.

Voici comment cela a fonctionné. Les dealers de dollars américains sur le marché noir, liés à des employés de banque et du gouvernement, utilisaient un vaste réseau de comptes bancaires sous des noms de sociétés fantômes pour blanchir des fonds illégaux provenant de la corruption publique, de la fraude fiscale et du crime organisé, principalement par l’intermédiaire de la succursale de la Banco do Estado do Parana à Foz do Iguacu. D’où « l’affaire Banestado ».

L’enquête fédérale ne menait à rien jusqu’en 2001, lorsque le Commissaire Castilho a constaté que la plupart des fonds atterrissaient en fait sur des comptes de la succursale de Banestado à New York. Castilho est arrivé à New York en janvier 2002 pour mettre en place le suivi international nécessaire de l’argent.

Sur ordre du tribunal, Castilho et son équipe ont examiné 137 comptes à Banestado New York, pour un montant de 14,9 milliards de dollars. Dans un certain nombre de cas, les noms des bénéficiaires étaient les mêmes que ceux des politiciens brésiliens qui étaient alors au Congrès, des ministres et même d’anciens présidents.

Après un mois à New York, Castilho était de retour au Brésil avec un rapport de 400 pages. Pourtant, malgré les preuves accablantes, il a été retiré de l’enquête, qui a ensuite été suspendue pendant au moins un an. Lorsque le nouveau gouvernement Lula a pris le pouvoir début 2003, Castilho était de retour aux affaires.

En avril 2003, Castilho a identifié un compte Chase Manhattan particulièrement intéressant nommé « Tucano » – le surnom du parti PSDB dirigé par l’ancien président Fernando Henrique Cardoso, qui avait été au pouvoir avant Lula et qui a toujours gardé des liens très étroits avec les machines politiques Clinton et Blair.

Castilho a contribué à la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire sur l’affaire Banestado. Mais, une fois de plus, cette commission n’a abouti à rien – il n’y a même pas eu de vote sur un rapport final. La plupart des entreprises concernées ont négocié des accords avec le service des impôts brésilien et ont ainsi mis fin à toute possibilité d’action en justice pour évasion fiscale.

Banestado rencontre Lava Jato

En bref, les deux plus grands partis politiques – le PSDB néolibéral de Cardoso et le Parti Travailliste de Lula, qui n’avaient jamais vraiment fait face aux machinations impériales et à la classe rentière brésilienne – ont activement enterré une enquête approfondie.

De plus, Lula, juste après Cardoso, et conscient ou préservant un minimum de gouvernabilité, a pris la décision stratégique de ne pas enquêter sur la corruption de « Tucano », notamment sur une série de privatisations douteuses.

Les procureurs de New York sont allés jusqu’à préparer une liste spéciale de Banestado pour Castilho avec ce qui comptait vraiment pour les poursuites pénales : le cercle complet du système de blanchiment d’argent, avec des fonds d’abord illégalement remis hors du Brésil en utilisant les comptes CC5, passant ensuite par les succursales new-yorkaises des banques brésiliennes impliquées, puis atteignant des comptes bancaires offshore et des trusts dans des paradis fiscaux (par exemple Cayman, Jersey, Suisse) et retournent finalement au Brésil comme « investissement étranger » – entièrement blanchi – pour l’utilisation et la jouissance réelles des bénéficiaires finaux qui ont d’abord retiré l’argent non comptabilisé du pays en utilisant les comptes CC5.

Mais le ministre brésilien de la Justice, Marcio Thomaz Bastos, nommé par Lula, l’a rejeté. Comme le dit métaphoriquement le Commissaire Castilho, « Cela m’a délibérément empêché de retourner au Brésil avec le corps assassiné ».

Si Castilho n’a jamais mis la main sur ce document critique, au moins deux membres du Congrès brésilien, deux sénateurs et deux procureurs fédéraux qui deviendront plus tard des « stars » de l’enquête Lava Jato – Vladimir Aras et Carlos Fernando dos Santos Lima – l’ont obtenu. Le pourquoi et le comment du document – appelé « sac mortuaire » – qui n’a jamais été retrouvé dans les procédures pénales au Brésil est un mystère supplémentaire enveloppé d’une énigme.

En attendant, il existe des rapports « non confirmés » (plusieurs sources n’en parleraient pas) selon lesquels le document pourrait avoir été utilisé pour extorquer les personnes, pour la plupart des milliardaires, figurant sur la liste.

Le juge provincial chargé d’enterrer l’affaire Banestado n’était autre que Sergio Moro qui, au cours de la décennie suivante, allait devenir une superstar en tant que capo di tutti i capi de l’enquête massive Lava Jato et ensuite Ministre de la justice sous Bolsonaro.

Moro a fini par démissionner et fait maintenant de facto déjà campagne pour être élu président en 2022.

Et là, nous touchons le lien toxique Banestado-Lava Jato. Compte tenu de ce qui est déjà du domaine public concernant le modus operandi de Moro sur Lava Jato, à savoir qu’il a modifié des noms dans des documents dans le but d’envoyer Lula en prison, le défi serait maintenant de prouver comment Moro a « vendu » des non-condamnations concernant Banestado. Il avait une excuse juridique très pratique : sans « corps » ramené dans les procédures pénales au Brésil, personne ne pouvait être déclaré coupable.

Alors que nous nous plongeons dans des détails accablants, Banestado ressemble de plus en plus au fil d’Ariane qui pourrait révéler le début de la destruction de la souveraineté du Brésil. Une histoire pleine de leçons à tirer par l’ensemble du Sud Global.

Le roi du dollar du marché noir

Castilho, dans ce podcast épique, a bien tiré la sonnette d’alarme lorsqu’il a fait référence aux 17 millions de dollars qui avaient transité dans la branche de Banestado à New York et qui ont ensuite été envoyés, entre autres, au Pakistan. Lui et son équipe ont découvert cela quelques mois seulement après le 11 septembre. Je lui ai envoyé quelques questions à ce sujet, et sa réponse, par l’intermédiaire de Maya, est que ses enquêteurs vont tout déterrer à nouveau, car un rapport a indiqué l’origine de ces fonds.

C’est la première fois qu’une telle information fait surface – et les ramifications pourraient être explosives. Il s’agit de fonds douteux, provenant sans doute d’opérations liées à la drogue et aux armes, qui quittent la Triple Frontière, qui se trouve être historiquement un site de premier plan pour les opérations secrètes de la CIA et du Mossad.

Le financement pourrait avoir été fourni par le soi-disant roi des dollars du marché noir, Dario Messer, via des comptes CC5. Ce n’est un secret pour personne que les opérateurs du marché noir à la Triple-Frontière sont tous liés au trafic de cocaïne via le Paraguay – et aussi aux évangélistes. C’est la base de ce que Maya, Leirner et moi-même avons déjà décrit comme l’Évangélistan de la cocaïne.

Messer est un rouage indispensable dans le mécanisme de recyclage intégré au trafic de drogue. L’argent voyage vers des paradis fiscaux sous protection impériale, est dûment blanchi et est glorieusement ressuscité à Wall Street et dans la City de Londres, avec en prime la réduction par les États-Unis d’une partie de leur déficit courant. C’est le signe de « l’exubérance irrationnelle » de Wall Street.

Ce qui compte vraiment, c’est la libre circulation de la cocaïne. Pourquoi pas, cachée dans une étrange cargaison de soja, quelque chose qui a l’avantage supplémentaire d’assurer le bien-être de l’agrobusiness. C’est une image miroir de la ligne d’héroïne de la CIA en Afghanistan que j’ai détaillée ici.

Surtout, politiquement, Messer est le tristement célèbre chaînon manquant de Moro. Même le grand journal O Globo a dû admettre, en novembre dernier, que les activités de Messer ont été « surveillées » en permanence pendant deux décennies par différentes agences américaines à Asunción et Ciudad del Este au Paraguay. Moro, pour sa part, est un atout pour deux agences américaines différentes – le FBI et la CIA – ainsi que pour le Département de la Justice.

Messer est peut-être le joker dans cette intrigue alambiquée. Mais il y a aussi le Faucon Maltais : Il n’y a qu’un seul Faucon Maltais, comme l’a immortalisé le classique de John Huston.  Et il se trouve actuellement dans un coffre-fort en Suisse.

Je fais référence aux documents originaux et officiels soumis par le géant de la construction Odebrecht dans le cadre de l’enquête Lava Jato, qui ont été incontestablement « manipulés », « prétendument » par l’entreprise elle-même. Et « peut-être », en collusion avec le juge Moro et l’équipe du ministère public dirigée par Deltan Dallagnol.

Non seulement, peut-être, dans le but d’incriminer Lula et ses proches, mais aussi – et c’est crucial – de supprimer toute mention de personnes qui ne devraient jamais être mises au jour. Ou à la justice. Et, oui, vous avez bien deviné si vous pensiez au roi du dollar (soutenu par les États-Unis) sur le marché noir.

Le premier impact politique sérieux après la publication des fuites Banestado est que les avocats de Lula, Cristiano et Valeska Zanin, ont finalement demandé officiellement aux autorités suisses de leur remettre les originaux.

Le Gouverneur Requiao, d’ailleurs, a été le seul politicien brésilien à demander publiquement à Lula, en février dernier, d’aller chercher les documents en Suisse. Il n’est pas surprenant que Requiao soit la première personnalité publique brésilienne à demander à Lula de rendre tout ce contenu public une fois que l’ancien Président en aura pris possession.

La véritable liste d’Odebrecht, non falsifiée, des personnes impliquées dans la corruption est remplie de grands noms – dont l’élite judiciaire.

Face à ces deux versions, les avocats de Lula pourraient enfin démontrer la falsification des « preuves » qui a conduit à l’emprisonnement de Lula et aussi, entre autres, à l’exil de l’ancien président équatorien Rafael Correa, à l’emprisonnement de son ancien vice-président, Jorge Glas, à l’emprisonnement de l’ancien président péruvien Ollanta Humala et de son épouse et, plus dramatique encore, au suicide de l’ancien Président péruvien Alan Garcia.

Le Patriot Act brésilien

La grande question politique est maintenant de ne pas découvrir le maître manipulateur qui a enterré le scandale Banestado il y a deux décennies.

Comme l’a détaillé l’anthropologue Leirner, ce qui importe est que la fuite des comptes CC5 se concentre sur le mécanisme de la bourgeoisie brésilienne corrompue, avec l’aide de ses partenaires politiques et judiciaires – nationaux et étrangers – pour se solidifier en tant que classe rentière, mais toujours soumise et contrôlée par des fichiers « secrets » impériaux.

Les fuites Banestado et les comptes CC5 doivent être considérés comme une ouverture politique permettant à Lula de faire faillite. C’est une guerre totale (hybride) – et ne rien faire n’est pas une option. Le projet géopolitique et géoéconomique de détruire la souveraineté du Brésil et d’en faire une sous-colonie impériale est en train de gagner – haut la main.

L’explosivité des fuites Banestado et du CC5gate se mesure à la réaction de quelques rares personnes : un silence tonitruant, qui englobe les partis de gauche et les médias alternatifs, soi-disant progressistes. Les médias traditionnels, pour lesquels l’ancien juge Moro est une vache sacrée, le présentent au mieux comme une « vieille histoire », une « fausse nouvelle » et même un « canular ».

Lula est confronté à une décision fatidique. Avec l’accès à des noms jusqu’ici occultés par Lava Jato, il pourrait déclencher une bombe à neutrons et faire une remise à zéro de l’ensemble du jeu – exposant une série de juges de la Cour Suprême, de procureurs, de procureurs de district, de journalistes et même de généraux liés à Lava Jato qui ont reçu des fonds d’Odebrecht à l’étranger.

Sans parler de l’arrivée en première ligne du roi Messer, qui contrôle le destin de Moro, sur le marché noir du dollar. Cela signifie pointer directement du doigt l’État Profond des États-Unis. Ce n’est pas une décision facile à prendre.

Il est maintenant clair que les créanciers de l’État brésilien étaient, à l’origine, des débiteurs. En confrontant différents comptes, il est possible de faire la quadrature du cercle du légendaire « déséquilibre fiscal » du Brésil – exactement comme ce fléau est évoqué, une fois de plus, dans l’intention de décimer les actifs de l’État brésilien en difficulté. Le ministre des Finances Paulo Guedes, néo-Pinochetiste et groupie de Milton Friedman, a déjà averti qu’il continuera à vendre les entreprises d’État comme s’il n’y avait pas de lendemain.

Le plan B de Lula serait de conclure une sorte d’accord qui enterrerait tout le dossier – exactement comme l’enquête initiale Banestado a été enterrée il y a deux décennies – pour préserver la direction du Parti Travailliste en tant qu’opposition domestiquée, et sans toucher à la question absolument essentielle : comment Guedes vend le Brésil.

Ce serait la ligne privilégiée par Fernando Haddad, qui a perdu l’élection présidentielle face à Bolsonaro en 2018 et qui est une sorte de version brésilienne de Michelle Bachelet, l’ancienne présidente du Chili. C’est un néolibéral honteux qui a tout sacrifié pour avoir une nouvelle chance de prendre le pouvoir, peut-être en 2026.

Si le plan B devait se réaliser, il galvaniserait la colère des syndicats et des mouvements sociaux – les classes ouvrières brésiliennes en chair et en os, qui sont sur le point d’être totalement décimées par le néolibéralisme sous stéroïdes et la collusion toxique de la version brésilienne du Patriot Act inspirée par les États-Unis avec des plans militaires pour profiter de l’Évangélistan de la cocaïne.

Et tout cela après que Washington ait – avec succès – presque détruit le champion national Petrobras, un objectif initial de l’espionnage de la NSA. Zanin, l’avocat de Lula, ajoute également – peut-être trop tard – que la « coopération informelle » entre Washington et l’opération Lava Jato était en fait illégale, selon le décret numéro 3.810/02.

Que va faire Lula ?

En l’état actuel des choses, une première « liste de VIP » Banestado a été établie. Elle comprend l’actuel Président du Tribunal Électoral Suprême, qui est également juge à la Cour Suprême, Luis Roberto Barroso, des banquiers, des magnats des médias et des industriels. Le procureur de Lava Jato, Deltan Dallagnol, se trouve être très proche du juge néolibéral de la Cour Suprême en question.

La liste des VIP doit être lue comme la feuille de route des pratiques de blanchiment d’argent du 0,01% brésilien – estimé à environ 20 000 familles qui possèdent la dette interne brésilienne de près d’un trillion de dollars. Une grande partie de ces fonds avait été recyclée au Brésil en tant « qu’investissement étranger » par le biais du système CC5 dans les années 1990. Et c’est exactement comme cela que la dette intérieure du Brésil a explosé.

Personne ne sait encore où le torrent d’argent douteux de Banestado a atterri, en détail. Le « sac mortuaire » n’a jamais été officiellement reconnu comme ayant été ramené de New York et n’a jamais fait l’objet d’une procédure pénale. Pourtant, il est presque certain que le blanchiment d’argent est toujours en cours – et le délai de prescription ne s’applique donc pas – de sorte que quelqu’un, n’importe qui, devrait être jeté en prison. Mais il semble que ce ne soit pas près d’être le cas.

Pendant ce temps, grâce à l’État Profond américain, à la finance transnationale et aux élites locales – certaines en uniforme, d’autres en robe – le coup d’État hybride contre le Brésil se poursuit au ralenti, se rapprochant chaque jour un peu plus d’une domination totale.

Ce qui nous amène à la question clé et finale : que fera Lula à ce sujet ?

Pepe Escobar

 

Image en vedette : Lula. pixabay.com

Article original en anglais : Brazil’s money laundering scandal from hell, Asia Times, le 23 juillet 2020

Traduit par Réseau International

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La guerre hybride entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie

juillet 26th, 2020 by Varoujan Sirapian

Le 12 juillet 2020 la confrontation entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan est montée d’un cran. L’origine du conflit remonte à la guerre de 1992 entre l’Azerbaïdjan et l’Artsakh (Haut Karabagh) terminée en 1994 par la victoire des Arméniens avec la signature d’un cessez-le-feu. Depuis lors, des escarmouches fréquentes ont eu lieu sur les lignes de contact entre les deux parties. Jusqu’en 2016 les violations du cessez-le-feu (toujours par l’Azerbaïdjan, la partie arménienne ne faisant que répondre) se limitaient aux lignes de contact autour d’Artsakh.

Depuis 1994 les deux parties se réunissent régulièrement sous la houlette du groupe de Minsk (OSCE) pour trouver une solution pacifique à ce conflit et le respect du droit à l’auto-détermination du peuple de l’Artsakh.

En avril 2016, l’Azerbaïdjan a décidé d’élargir le champ de ses attaques en déclenchant une guerre éclaire de 4 jours sur environ 800 km de frontières incluant non seulement l’Artsakh mais aussi l’Arménie. Ce qui s’est passé le 12 juillet et les jours suivants sont la continuité de cette stratégie de la tension voulue par Bakou pour détourner le mécontentement de plus en plus grandissant de la population à cause de la crise économique (suite à la chute vertigineuse du prix du pétrole) en attisant la flamme patriotique nourrie par la haine anti-arménienne. Bien que l’Azerbaïdjan soit incomparablement plus riche que l’Arménie, le niveau de vie du peuple d’en bas est presque identique que celui d’Arménie. Ceci à cause d’un régime oligarchique corrompu, basé sur le clientélisme du clan Aliyev, répressif contre toutes sortes d’oppositions, politique ou intellectuel. La révolution de velours, (avril 2018) qui a renversé pacifiquement le système oligarchique en Arménie avec un soutien populaire massif, donne aussi des sueurs froides au clan Aliyev qui redoute un mouvement identique en Azerbaïdjan.

Irrité, coincé à l’extérieur par le statu quo à la table des négociations, il vient de limoger le Ministre des Affaires Étrangères Mammedyarov qui était en poste depuis 2004 et, à l’intérieur, le peuple gronde alors qu’Aliyev pense ainsi pouvoir gagner du temps en semant le chaos dans la région. Il est soutenu dans cette stratégie par son allié, la Turquie. Par la voix de son ministre des Affaires étrangères la Turquie a fait savoir qu’elle aiderait l’Azerbaïdjan si un conflit éclatait, avec l’arrière-pensée de reconquérir l’Artsakh.

Cette guerre d’usure ne se joue pas seulement sur le terrain escarpé du Sud Caucase. L’information, la désinformation, le piratage de sites, l’activisme de trolls mais aussi les nouvelles technologies sont de la partie, ce qui fait de cette confrontation une guerre hybride (cf. le dossier spécial de la revue « Europe et Orient » n° 30-juin 2020). L’article paru dans le journal nationaliste turc « Hürriyet » le 17 juillet « Le monde entier regarde la confrontation Azerbaïdjan-Arménie » (Dünyanın gözü Azerbaycan – Ermenistan sınırındaki çatışmalarda) est un exemple de désinformation de la presse turque sous couvert d’analyse de deux « spécialistes ». Entre autres, ils mettent en avant la thèse classique de « la main de l’étranger qui envenimerait le rapprochement entre deux peuples qui devraient vivre en paix côte à côte ». Les Arméniens en savent quelque chose du « vivre ensemble » avec les Azéris, se souvenant des exemples comme les massacres de Chouchi dans les années 20 (cf. Europe&Orient n° 30, juin 2020), du pogrom de Soumgaït en 1988, de la décapitation d’un officier arménien dans son sommeil par un officier azéri en 2004 à Budapest, de la mutilation des personnes âgées lors de la guerre de 4 jours en avril 2016, etc.

La technologie aussi a changé la donne. Commençant la fabrication des drones-espions il y a quelques années, l’Arménie produit aujourd’hui des drones d’attaques. La précision de la défense antiaérienne a été améliorée et on a vu son efficacité ces derniers jours. Un drone azéri de type Hermes-900 (de fabrication israélienne, l’un des meilleurs du monde à 30 millions $ l’unité) a été abattu par les forces arméniennes.

Si une guerre totale devait éclater entre les deux pays, les cibles potentielles sur le territoire d’Azerbaïdjan seraient les raffineries de la mer Caspienne. Aliyev le sait et les Occidentaux aussi qui sont inquiets, puisqu’ils dépendent en partie du pétrole et du gaz azéri. Or, par la voix de leur ministre de la Défense, les Azerbaïdjanais ont agité la menace d’envoyer un missile sur la centrale nucléaire de Metsamor près d’Erevan. Alors que la première hypothèse semble réaliste (cf. « La pensée stratégique arménienne » de Jean Dorian in Europe & Orient n° 29, décembre 2019), faire sauter une centrale de type Tchernobyl en Arménie, qui se trouve à quelques dizaines de kilomètres des frontières turque et géorgienne semble peu probable.

Sauf si Dr Folamour du Caucase décide, par désespérance, de passer la ligne rouge.

J. Varoujan Sirapian
Directeur de la revue Europe et Orient

Le 18 juillet 2020

Revue Europe&Orient via Le Saker francophone

Netfa Freeman est un organisateur de la Pan-African Community Action (Action communautaire panafricaine) et du comité de coordination de la Black Alliance for Peace (Alliance noire pour la paix). Il est également animateur pour une émission radiophonique populaire, Voices with Vision, basée à Washington, D.C., et un partisan actif des Révolutions cubaine et bolivarienne. Dans une entrevue en ligne exclusive pour teleSur, à partir de Washington, D.C., Freeman affirmait que le principal message qu’il souhaitait adresser aux lecteurs était le suivant : « La démarche de la gauche Noire est la lutte pour le pouvoir. » En réponse à une question sur les illusions au sujet du Parti démocratique comme alternative aux Trump/républicains, il a déclaré :

« La seule façon pour la classe ouvrière noire des États-Unis d’obtenir justice par des élections présidentielles est de mener une lutte incessante pour construire un formidable parti alternatif aux partis capitalistes, impérialistes républicains et démocrates. » 

Il fait bien sûr référence à un parti politique qui comprend toutes les races.

Tout contre le système bipartite. Tout…

Le discours du « moindre mal » est dominateur et pernicieusement omniprésent dans la politique étasunienne. Cela mène inévitablement à une guerre idéologique odieuse et continue, qui ne se limite pas aux cycles électoraux présidentiels. Freeman poursuit :

« Aux États-Unis, les Noirs doivent rejeter une fois pour toutes la fausse notion d’un moindre mal entre les candidats de ces deux partis. Ils adhèrent tous les deux à des politiques génocidaires contre les personnes d’origine africaine, tant à l’échelle nationale qu’internationale. Contrairement à Trump, le bilan des politiques contre les Noirs que Joe Biden (à titre de sénateur du Congrès depuis 1972) a appuyées remonte à 1975, en tant que partisan raciste de la ségrégation et coauteur en 1994 d’un projet de loi sur le “crime” qui a contribué à la prolifération de l’incarcération massive des Noirs et des populations métissées. Alors que Biden était vice-président sous Obama, la valeur du matériel militaire transféré aux services de police nationaux a augmenté de 2 400 %, lequel a été utilisé principalement contre les communautés noires et métissées. »

Le « moindre de deux maux »? Soyons francs…

Lorsqu’on lui a demandé de préciser davantage la pression du « moindre de deux maux », sa réponse a été une mise en accusation cinglante du système politique étasunien : 

« Je dis toujours qu’une condition préalable non avouée pour être président des États-Unis est de pouvoir bombarder des bébés dans un autre pays et prétendre qu’il n’y a pas de prisonniers politiques aux États-Unis, alors que plusieurs d’entre eux croupissent en prison depuis les années 1970. » 

Sa référence aux « bombardements de bébés » inclut-elle la guerre qu’Obama a lancée en 2015 contre le Yémen? Ou était-ce seulement la pointe de l’iceberg qui a été révélée lorsqu’une bombe fabriquée aux États-Unis a tué 40 enfants yéménites? Qui peut oublier les scènes horribles de la guerre bipartisane des États-Unis contre le Vietnam, lorsque le monde a vu des femmes et des bébés étendus dans des fossés après avoir été massacrés à Mai Lai par des Marines? 

Les médias grand public et les deux partis corporatifs ne mentionnent jamais plus de 50 prisonniers politiques aux États-Unis. La majorité d’entre eux sont Noirs et Autochtones. Certains ont été associés au Black Panther Party, à des mouvements autochtones et à d’autres mouvements révolutionnaires dans les années 1960 et 1970 et, plus récemment, aux manifestations qui ont suivi le meurtre par la police du jeune Noir Mike Brown à Ferguson, au Missouri (2014) et à l’impasse de Standing Rock (2016) par les peuples autochtones et leurs alliés. S’il y a un peuple au monde qui peut comprendre pleinement le refus de la gauche étasunienne de faire abstraction de ces prisonniers politiques, qui croupissent et qui résistent encore dans la jungle cruelle et violente du système carcéral des États-Unis, c’est bien le peuple cubain. Toute la nation cubaine, avec d’autres pays comme le Venezuela, a refusé d’accepter comme inévitable l’abandon des Cinq Cubains. 

Depuis le lynchage moderne de George Floyd en mai, l’une des perspectives les plus importantes découlant de la rébellion actuelle est la suivante : aux États-Unis, la lutte contre l’État raciste ne peut être séparée de ses guerres impérialistes à l’étranger, comme Freeman l’a illustré très clairement plus haut. La population la plus persécutée et opprimée des États-Unis, celle des Noirs, est actuellement à l’avant-garde et insiste par altruisme pour affirmer qu’il ne peut y avoir de paix aux États-Unis sans la paix pour les autres peuples du monde qui sont victimes de l’agression étasunienne. 

Malcolm X et les élections présidentielles de 2020 

N’est-ce pas Martin Luther King Jr, dans les discours qu’il a prononcés juste avant son assassinat, qui a lié la situation intérieure à la guerre des ÉtatsUnis contre le Vietnam? La guerre, le militarisme, le racisme et les préoccupations de MLK concernant la pauvreté généralisée à tous les niveaux sont soigneusement censurés du débat actuel alimenté par la révolte en cours. Cyniquement, l’élite des États-Unis ne retient que le discours « I Have a Dream » de MLK, blanchissant ainsi commodément son héritage et apaisant la conscience des libéraux en leur fournissant une expression à la mode pour la récupération.

De la même façon, Malcolm X est cité évasivement par les libéraux comme si sa pensée et son action étaient une idée romantique d’une époque révolue. Cependant, son héritage se perpétue dans l’esprit et le cœur de millions d’Étasuniens de toutes origines. Malcolm X a caractérisé les élections de 2020 il y a longtemps :

« Les conservateurs blancs ne sont pas des amis du Noir, mais au moins ils n’essaient pas de le cacher. Ils sont comme des loups; ils montrent leurs dents dans un grondement qui garde le Noir conscient de sa position parmi eux. Mais les libéraux blancs sont des renards; ils montrent aussi leurs dents au Noir, mais en faisant semblant de sourire. Les libéraux blancs sont plus dangereux que les conservateurs; ils leurrent le Noir, et pendant que le Noir fuit le loup qui grogne, il plonge dans les mâchoires ouvertes du renard “souriant”. L’un est un loup, l’autre est un renard. Quoi qu’il en soit, ils vous dévoreront tous les deux. »

Fidel Castro savait qui rencontrer lors de sa visite à New York en 1960 : il a rencontré Malcolm X. 

Laissons toutefois le dernier mot à un expert « neutre » de la politique des États-Unis, la journaliste australienne non Noire, mais bien connue Caitlin Johnstone, dont les articles sont publiés dans la prestigieuse revue de gauche, Consortium News, aux États-Unis.

« Si ces manifestations prennent fin, ce ne sera pas parce que des tyrans du Parti républicain comme Donald Trump auront réussi à convaincre l’armée des États-Unis de les réduire au silence. Ce sera parce que les manipulateurs libéraux ont réussi à récupérer et à freiner son élan. » 

Vrai?

Arnold August

 

Publié dans teleSur en espagnol

Source originale : 

https://www.telesurtv.net/bloggers/La-opinion-de-la-izquierda-negra-sobre-las-elecciones-estadounidenses-importa-20200723-0003.html

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Alors que le destin du pays reste lié à la crise sanitaire mondiale et à ses lourdes conséquences socio-économiques, des acteurs du champ politique trépignent d’impatience pour reprendre la marche vers un violent changement de régime.

Au nom du hirak, désormais infiltré par les islamistes,Abdelouahab Fersaoui, président du Rassemblement action jeunesse (RAJ), ne manque pas en cette période de grande fragilité, de démembrement sociétal et de récession économique et industrielle, d’exécuter sa funeste partition. Il vient, à cet effet de pondre un factum remarqué sur sa page Facebook, appelant à relancer et fortifier le hirak. Soit ! Mais l’imprécateur ne dit pas à quel titre et d’où il parle. De fait, il se pose, à l’instar de beaucoup de comparses échevelés, les Bouchachi, Assoul, Tabbou, Boureg’â, comme un tuteur du mouvement né le 22 février 2019 et il devrait assumer les tristes conséquences de sa prose ampoulée.

Récemment élargi de la maison d’arrêt d’El Harrach, le président du RAJ, organisation qui a bénéficié, en un autre temps, de subsides et de formations d’organismes américains d’exportation de la démocratie dans les pays du Moyen Orient, entend mobiliser le hirak pour un objectif des plus scabreux : continuer le combat contre le pouvoir qui tente, martèle-t-il, de « se recycler et assurer son maintien ». Dans les faits, c’est une position séditieuse : l’élection présidentielle du 12 décembre 2019, qui s’est déroulée sans heurt ni manquement aux principes fondamentaux de l’organisation du vote sur l’ensemble du territoire national, s’impose par ses résultats à tout Algérien. Peu importe que cette élection fût boycottée par la majorité du corps électoral, il est connu que dans de traditionnelles démocraties occidentales, des consultations électorales d’intérêt national ont pu être validées avec moins de 20 % des électeurs inscrits. C’est bien – convient-il de l’observer ? – contre un président et un pouvoir légitimes que Fersaoui s’emploie à ranimer le hirak.

Il est avéré qu’à l’origine des marches du 22 février 2019, quasiment tombées du ciel et rencontrant une ferveur populaire, il y avait une nette opposition à un cinquième mandat du président in abstentia Abdelaziz Bouteflika et une levée de bouclier contre un système prédateur, dont les comptes et les mécomptés carnavalesques sont soldées, aujourd’hui, devant la justice. Abdelouahab Fersaoui (et, certainement, beaucoup d’Algériens avec lui, et pas seulement dans le pays kabyle), peut nourrir l’indéracinable conviction que rien n’a changé. Et qu’il faille, retourner sur le front des luttes pour faire tomber le pouvoir du président Tebboune. C’est clair. Sauf que rien n’affirme que M. Tebboune et sa présidence figurent un ersatz d’un bouteflikisme dégénéré et qu’il est (trop) tôt pour en juger.

Je ne sais pas quel est le statut du RAJ, s’il appartient au champ politique ou associatif. Pour autant, rien ne devrait interdire à Abdelouahab Fersaoui et à ses autres membres – ainsi Hakim Addad et son fieffé alter ego,  « missionnaire » de Dakar  – de faire de la politique, critiquer à l’envi le président de la République et son gouvernement et les faire – effectivement – chuter dans les urnes et s’emparer du pouvoir. Le jeu politique, tel qu’il est perçu dans toutes les nations du monde, ne peut excéder un cadre d’activité légal, sans conseils et financements d’organismes étrangers. Les caciques du RAJ n’y ont-ils pas dérogé ?

Cet enjeu d’alternance politique, pourquoi Fersaoui et le gouvernement occulte du hirak, qui prétend disposer de l’appui de l’extrême majorité du peuple algérien ne s’y sont-ils pas prêtés – et ne s’y prêteraient-ils pas ? Ce n’est pourtant pas le cas. L’ambition du président du RAJ est de rassembler, à nouveau, les marcheurs du 22 février 2019 pour casser le pouvoir actuel et dans ses marges l’État algérien, écrire une page lumineuse et romanesque de l’histoire du pays. Cependant, il reconnaît à demi-mot que les forces vives du hirak originel se sont égaillées et c’est pour cela qu’il aspire à réunir toutes les chapelles du mouvement, en y intégrant en bonne place les islamistes de Zitout (Londres) et de Dhina (Genève), rehaussés du col par le sociologue français Lahouari Addi (Lyon), une phalange de l’étranger curieusement revigorée.

Il y a une raison à la criante désaffection actuelle envers le hirak : il est, à présent, assuré, depuis le magistral livre-enquête de l’universitaire Ahmed Bensaada (« Qui sont ces ténors autoproclamés du hirak algérien ? », Alger, Apic Éditions, 2020), qu’un questionnement intense se développe dans la société mettant en cause les évolutions du hirak au-delà de la ligne de crête du printemps 2019, entrevue par le philosophe Mohamed Bouhamidi. Ce néo-hirak dépenaillé (dix marcheurs, un récent vendredi, dans les rues du Bardo exsudant un air de déroute !) est maintenu à flot, vaille que vaille, par trois titres de presse privée d’Alger, surjouant l’ampleur du phénomène, qui ont depuis longtemps bafoué les règles éthiques de leur métier. Cependant, plusieurs acteurs de la politique, des médias, de l’Université et de la société dans sa diversité, dénoncent maintenant la mainmise de Rachad, secte islamiste créée à l’étranger par des survivants du FIS dissous et de ses démembrements armés.

Abdelouahab Fersaoui est bien conscient de cette  chape ombreuse jetée sur un hirak premier, autrefois glorieux, qui n’a plus aucune existence réelle dix-sept mois après son lancement hors de l’agitation de quelques chefs, comme l’énonce Bensaada, « autoproclamés » (Une question s’impose : En quoi le président du RAJ est-il fondé à interpeller les Algériens et à les remettre en marche ?). Mais l’intention est de faire feu de tout bois et les vieux sarments islamistes sont réputés les plus cruellement inflammables. Le président du RAJ a une formule qui vaut son pesant de bois de gibet : « Le retour des anciens paradigmes des années 90 et des débats idéologiques dans le contexte actuel est inquiétant ». Certes. Que faire lorsque le hirak nouveau est nu et que la nuisance de ces « paradigmes », remis en selle par lui et ses acolytes, n’est ni rassurante ni oubliée ? La réponse est cinglante : le débat sur les méfaits islamistes n’est pas proprement exclu, mais renvoyé aux calendes grecques. Ce qui permet au président Fersaoui en mettant bout à bout ces « paradigmes » de construire un vertueux syntagme : « cela ne peut se faire que dans le cadre d’un État de droit, démocratique et garantissant les libertés » – dont devrait strictement accoucher le néo-hirak. Un « État de droit » justement, sous l’ornière de l’islamisme. Indéchiffrable nuance asymptotique, lorsqu’il est demandé à l’incendiaire d’éteindre les feux qu’il a allumés et aux criminels de juger leurs crimes. Abdelouahab Fersaoui estampille cette improbable vérité. En attendant l’avènement de cet État providentiel, la lutte continuerait avec des islamistes plus hargneux que jamais et leurs donneurs d’ordre à l’étranger.

Si le RAJ est un parti politique habilité, enregistré sur les tablettes de l’État et activant sous son contrôle, Abdelouahab Fersaoui qui agence un renversement du pouvoir par la rue n’est plus dans la légalité. Alors que le hirak n’est qu’un mouvement très circonstancié, qui a épuisé son cycle de vie, le président du RAJ souhaite le reconstituer, lui donner une consistance statutaire et « l’inscrire dans la durée ». En dehors de toute homologation institutionnelle et pour un dessein factieux : changer de régime sous le pavois islamiste.

Ce pouvoir abhorré par le président du RAJ et ses délégataires, malgré un tableau politique encore peu rassérénant sept mois après son installation (ainsi l’aventureuse et brève nomination d’un Français au gouvernement), est légal et légitime. Abdelouahab Fersaoui et ses amis « ténors autoproclamés » le savent, qui ne sont que le marchepied de l’islamisme en quête de revanche contre l’Algérie et les Algériens. Mourad Dhina vient de le rappeler depuis Genève dans un post en ligne : la guerre n’est pas finie, contre le régime, contre l’armée dont il vient de justifier l’assassinat de jeunes appelés du Service national dont Hocine Bensaada (1973-1994), frère de l’écrivain Ahmed Bensaada, et d’entacher l’itinéraire de ses généraux – « janviéristes », décédés ou vivants – héros de la résurgence de la nation algérienne.

Ce n’est pas d’Abdelouahab Fersaoui (et de son fan-club de France 5 qui a marché pour une radicale mutation des mœurs, notamment la libération du sexe, des terrasses à bière d’Alger et d’Oran et du « heavy metal ») que le gouvernement algérien devrait le plus s’inquiéter. Le président du RAJ, qui a porté à son horizon un idéal d’éternel jeunisme, est promis, malgré son enthousiasme entier pour un changement révolutionnaire, aux bûchers que sauront lui ériger ses maléfiques alliés de l’heure, tâcheron de cette nébuleuse d’agents islamistes, qui de Londres à Paris, Lyon et Genève, alliée aux Américains, adossée à l’argent sombre des monarchies arabes, n’attend que l’occasion pour donner le coup d’épaule qui ébranlera l’État algérien et la République algérienne démocratique et populaire pour ouvrir la voie à une « libyanisation » du pays.

Le président Fersaoui, avide de démocratisation de la société algérienne doit savoir qu’il a, de Londres à Genève, de « bons amis » qui portent encore (et porteront toujours) sur leurs mains le sang des Innocents et des martyrs de ces mal-nommés « paradigmes des années 90 ». Faut-il croire qu’il ait rêvé ce monde de cataclysmes, un rêve de foudre et de sang que l’islamisme sous la toge empoisonnée du néo-hirak attend patiemment de faire tomber sur le pays.
Abdellali Merdaci
Abdellali Merdaci : Écrivain, critique et historien de la littérature.

 

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Rendez au Hezbollah ce qui est au Hezbollah… 

juillet 25th, 2020 by Mouna Alno-Nakhal

Le Hezbollah est le garant principal et incontesté de l’intégrité du territoire libanais comme l’a encore affirmé, M. Ahmad Sweidan, le délégué du Liban au Conseil des droits de l’homme, réuni à Genève le 14 juillet dernier, en réponse au délégué d’Israël qui a qualifié la Résistance libanaise d’organisation terroriste : 

« La délégation de mon pays use de son droit de réponse aux allégations terroristes de la force d’occupation, alors que les hasards du calendrier font que nous sommes en pleine commémoration de son agression destructrice sur mon pays en juillet 2006. Une agression qui a consisté en une violation évidente et dangereuse du droit international, au cours de laquelle cette force a commis des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité restés malheureusement impunis. Une agression contrée par le Liban, son peuple, son armée et sa résistance avec, en premier lieu, le Hezbollah libanais.

Le Hezbollah libanais ou la résistance née de la souffrance des Libanais du fait des agressions continuelles de cette force, de ses crimes et de sa longue occupation de territoires libanais, laquelle perdure dans les fermes de Chab’a. La résistance qui continuera à défendre ces territoires jusqu’à leur libération totale et à protéger les droits économiques du Liban sur son pétrole et son gaz en mer Méditerranée face à cette force qui les vole, comme elle a déjà volé les droits des peuples arabes tout au long de son occupation » [1]. 

Déclaration officielle en totale contradiction avec le discours tenu par Mgr Raï, Patriarche des Maronites, lors de son homélie dominicale du 12 juillet où, partant de l’idée légitime de la liberté voulue par les Libanais, il s’en est pris implicitement au Hezbollah coupable d’une belligérance empêchant la « neutralité » qu’il appelle de ses voeux [2]. 

Discours qui a poussé M. Richard Labévière, Rédacteur en chef de l’Observatoire géopolitique du Proche et Moyen Orient, à poser la question suivante : « Les maronites libanais deviennent-ils fous ? » [3]. Dieu merci, la réponse est non pour nombre d’entre eux. 

Il n’empêche que les paroles de Mgr Raï inspirent un rappel de la parole du Christ : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ». D’autant plus qu’il est le Patriarche maronite d’Antioche et de tout l’Orient, autrement dit des maronites de Syrie, de Palestine et de Jordanie aussi. Ce qui nous autorise à rendre compte de témoignages déjà anciens, lesquels démontrent que la belligérance n’est pas le fait du Hezbollah et que la neutralité n’est pas toujours un facteur de liberté, sans pour autant intervenir dans les affaires intérieures du Liban. 

I. Lettre de Saidnaya à Sa Béatitude le Patriarche Raï, par le Dr Jamil Chahine, (12 mars 2017) [4] 

Je ne cherche pas évaluer votre intervention sur une chaîne dont les orientations sont bien connues, ni à analyser ce qui vous a motivé à ouvrir le feu dans plusieurs directions à l’intérieur du Liban, c’est une question interne dont je ne me mêlerai pas. Mais lorsque vous en arrivez à parler de la Syrie et de l’ingérence du Hezbollah sur son sol, j’ai le droit d’intervenir, Votre Béatitude. 

J’ai le droit d’intervenir en vous offrant un témoignage qui dissipera certainement le flou de l’image qui vous a éventuellement été vendue dans un quelconque bazar à bas prix. D’où, ces quelques vérités qui vous ont échappé : 

  • Qu’ont fait les Églises du monde et le clergé chrétien pour les Syriens en général et pour les chrétiens de Syrie en particulier ? Sinon, que leur a fait votre propre patriarcat ? 
  • Qu’avez-vous fait, vous les hommes du clergé chrétien en ce monde, pour les 38000 chrétiens tués en Syrie au cours des six dernières années ? Pour les 450000 chrétiens poussés à émigrer vers les quatre coins de la planète ? Pour les 43 églises incendiées ou dynamitées ? Pour les 27 villages occupés par les séparatistes dans le gouvernorat de Hassaké et pour d’autres villages où les chrétiens ont été contraints de se convertir à la religion de Daech, comme ce fut le cas à Raqqa, Deir ez-Zor et Idleb ? 
  • Qu’avez-vous fait, vous les hommes du clergé chrétien en ce monde, pour les ecclésiastiques syriens kidnappés ou décapités entre les mains de gangs financés par les propriétaires de la chaîne à laquelle vous avez confié votre allocution, lesquels propriétaires sont soutenus par les chefs de guerre au Liban ? Qu’avez-vous fait contre les 11040 terroristes -d’après les statistiques du Centre FIRIL de Berlin- lesquels terroristes venaient du Liban et attaquaient le peuple syrien et son armée ?
  • Les avez-vous dénoncés, réprouvés, blâmés ? Même pas ! Vous êtes soudain devenus trop faibles pour prononcer un discours aussi retentissant que vos discours du Dimanche et vos bouches étouffées ont évité de dire la vérité.
  • Qu’avez-vous fait pour les dizaines de villes et de villages chrétiens occupés, assiégés et, en ce moment même, bombardés de roquettes et de tirs de mortiers par les terroristes de votre « Mouvement du futur » [dirigé par Saad Hariri ; NdT] ? Qu’avez-vous fait pour Maaloula, Rableh, Suquaylabiyé, Mhardé, Tal-Tamr, Tal-Chamiram, Khabab, Al-Qaryatayn, Ghassanieh, Saidnaya, Qusayr, Alep, Homs… ?

Ce sont les hommes du Hezbollah qui ont défendu les chrétiens de Qusayr, de Rableh et d’autres villes ou villages. Ce sont eux qui ont risqué leur vie. Ce sont eux qui ont apporté eau et nourriture aux assiégés par des terroristes libanais envoyés par vos bienaimés. 

La seule chose que vous ayez faite est d’encourager l’exode des chrétiens jusqu’à en vider la Syrie sur instructions de vos maîtres ; des chrétiens que vous n’avez même pas accueillis de bon gré dans vos églises, votre préférence allant vers les barbus pourris comme en témoignent les églises d’Europe et nous aussi. <

Au cas où vous ne le sauriez pas, l’exemple de Saidnaya vous serait utile à plus d’un titre. En effet, les habitants de Saidnaya vivaient en fraternité et amitié avec tous les villages environnants tout au long de votre prétendue ère de dictature en Syrie. Une « dictature » durant laquelle les chrétiens célébraient leurs fêtes à l’intérieur et à l’extérieur de leurs églises, leurs droits religieux étant garantis et gare, gare à celui qui tente de prôner le sectarisme ou s’en prend à un chrétien pour un motif religieux. Maintenant, à l’ère de votre prétendue « démocratie », la situation s’est inversée de 180 degrés, mission qui est aussi la vôtre.

Soudain, sous la houlette des bienaimés seigneurs de la guerre et de vos bienaimés au Liban, en Arabie saoudite et autres pays du Golfe dits arabes -que nous qualifions d’« ourbanes »- et suite à l’émergence de leurs chaînes satellitaires travaillant à répandre la haine et la discorde entre les pays frères, une partie de la population de certains villages voisins de Saidnaya ont semblé découvrir que sa population n’était pas musulmane. 

Puis, avec l’arrivée de plusieurs vagues de centaines de terroristes venus des paradis dévoyés d’Arabie saoudite, de Jordanie et du Pakistan, la série de raids sur Saidnaya a commencé sous des prétextes fallacieux prétendant que « char et artillerie les bombardaient de l’intérieur même de son monastère » ou que « le monastère n’avait pas payé la redevance à l’époque des califes omeyyades». Que d’idiots les ont crus ! 

Sept raids de centaines de terroristes ont été lancés pour occuper Saidnaya. Ils sont arrivés jusqu’au « Monastère des Chérubins » tout proche. Qui les a repoussés, Votre Béatitude ? Ont-ils été repoussés par une déclaration fracassante de votre clergé ? Ces chrétiens ont-ils été défendus par votre « tendre mère » la France, par son fils porteur de barbichette et amateur de whisky [Saad Hariri ; NdT] ou encore par celui qui s’est juré de raser sa moustache en cueillant une fleur de son jardin [Samir Geagea ; NdT] ? 

Non, Votre Béatitude. 

À Saidnaya, les lions et les lionnes ont pris les armes ; les femmes s’étant postées, avant les hommes, sur les toits des maisons pour défendre leur terre, leur honneur et leur patrie. À Saidnaya, le musulman et le chrétien se sont battus main dans la main et ont déploré 51 martyrs. En avez-vous entendu parler, Votre Béatitude ? 

Et autour de Saidnaya, une armée sainte et fière, l’Armée syrienne, a défendu 42 monastères, églises et sanctuaires chrétiens et des dizaines d’âmes de ses saints martyrs se sont élevées vers le Tout Puissant. 

Toujours autour de Saidanaya, Votre Béatirude, les guerriers intrépides du Hezbollah se sont sacrifiés en défendant le Monastère des Chérubins précité, le plus ancien monastère du monde, lors d’affrontements directs avec les terroristes à l’intérieur même de son enceinte. Et là aussi nombre d’âmes de leurs saints martyrs se sont élevées aux côtés du Christ. 

À Saidnaya, le sang des chrétiens et des musulmans s’est mêlé pour défendre les églises. Tout comme Hussein et Ahmad ont défendu l’église, Tony et George ont défendu la mosquée et le sanctuaire. Une fraternité difficile à intégrer par le conseiller qui a rédigé vos réponses lors de votre regrettable récent entretien télévisé. 

Quant à nous, nous sommes les meilleurs dépositaires de la reconnaissance et de la gratitude envers les lions qui ont défendu la terre de Saidnaya, les héros de l’Armée syrienne et les hommes de Dieu du Hezbollah […]. 

Pour conclure, avec nos prières à l’intention de Votre Béatitude et de l’ensemble du clergé chrétien, puisse Dieu récompenser vos efforts et pardonner vos manquements. Nous, nous n’avons besoin que d’une seule chose : dégagez de nos cieux ! 

II. Déclarations filmées des Frères et Soeurs du Monastère de Mar Yakoub 

En 2013, le monastère de Mar Yakoub (St Jacques le Mutilé) aux environs de la ville de Qara en Syrie fut assiégé par les terroristes. Ils furent libérés par les combattants du Hezbollah. Nous retiendrons ce qu’en disent quelques intervenants sur cette vidéo publiée en décembre 2018 [5]. 

Vidéo sous-titrée en anglais :

Soeur Espéranza :

« Lorsqu’ils sont entrés dans la petite église, nous avons entonné le chant de la paix et la joie a envahi les lieux. Nos amis étaient venus nous aider. Ils se sont inquiétés de notre santé et des moindres détails de nos conditions de vie. Nous n’avions pas d’eau et buvions du lait de vache. Lorsque le Hezbollah a su que nous manquions d’eau et de nourriture, ils sont venus nous aider en toute humilité sans arrogance ni suffisance. Ils répétaient une très belle phrase : vous rendre service est notre mission ». 

Une autre soeur :

« C’était très impressionnant de les voir remercier et prier Dieu avant toute chose. À mes yeux, les jeunes gens du Hezbollah sont apparus tels des anges venus servir Dieu et nous rendre service sans rien attendre en contrepartie. Je ne trouve pas d’autres mots pour les qualifier ». 

Père Daniel Maes :

« L’image négative acquise de l’Europe en général a complètement changé lorsque j’ai touché la réalité du Hezbollah qui nous a défendus. Par conséquent, ils ne m’ont pas convaincu par des paroles, mais uniquement par des actes et aussi par la belle relation vécue après ces moments difficiles ». 

III. Témoignage du Père Élias Zahlaoui 

« Moi, prêtre arabe, je prie nuit et jour pour que le Hezbollah tienne bon. Les autres prêtres pensent comme moi et les chrétiens syriens aussi. Le Hezbollah nous a rendu notre dignité. Au moins, maintenant, nous pouvons respirer dignement. Nasrallah [le chef du Hezbollah] est un sage. Toute puissance émergente, si elle n’est pas contrôlée par l’intelligence, peut devenir un cancer. Mais avec lui, je n’ai pas peur ». 

Ce sont là des paroles prononcées en août 2006 en pleine agression destructrice de Beyrouth durant 33 jours. Elles ont été publiées par « Le Figaro » sous le titre : « Les chrétiens de Syrie applaudissent le Hezbollah » [6]. Ni les chrétiens de Syrie, ni les patriotes syriens de toutes les confessions, ni le Père Zahlaoui ne semblent avoir changé d’avis depuis. Bien au contraire, ils rendent au Hezbollah ce qui est au Hezbollah.

Désormais la question est de savoir pour quelles nouvelles raisons l’Allemagne a classé récemment le Hezbollah comme organisation terroriste [7] et si la France va la suivre ou continuer à marchander une prétendue paix contre le désarmement de la Résistance libanaise. 

Mouna Alno-Nakhal 

Le 22 juillet 2020

 

Image en vedette : partisans du Hezbollah.

[Références initialement traduites pour « InfoSyrie »]

Notes : 

[1][Conseil des droits de l’homme : réponse du délégué du Liban au délégué d’Israël]

[2][Raï revient à la charge : Les Libanais veulent un État libre]

[3][LES MARONITES LIBANAIS DEVIENNENT-ILS FOUS ? ]

[4][Lettre de Saidnaya à Sa Béatitude le Patriarche Al-Raï]

[5][Vidéo : Témoignages des Frères et Sœurs du monastère de Mar Ya’coub]

[6][Les chrétiens de Syrie applaudissent le Hezbollah]

[7][L’Allemagne classe le Hezbollah comme « organisation terroriste »]

 

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La sérologie (détection des anticorps spécifiques) pour détecter l’infection par le SARS-CoV-2 (Covid-19) n’est absolument pas fiable : 

Chez des personnes peu ou non symptomatiques on ne retrouve pas d’anticorps mais une forte réponse cellulaire attestant du contact avec le virus.


Introduction

Depuis le début de la pandémie Covid-19, on a cherché à détecter les personnes infectées.

Le tests PCR par écouvillonnage nasal ont pour but de détecter l’ARN (génome) du virus chez les personnes présentant des symptômes.

La sérologie (recherche et dosage des anticorps) vise à détecter les personnes ayant été en contact avec le virus et ayant réagit en fabriquant des anticorps spécifiques.

Ceci  a un intérêt particulier pour le malade (ou convalescent) mais aussi un intérêt plus général épidémiologique afin d’établir des statistiques.

Des doutes étaient apparus sur la validité des tests sérologiques (Le jeu des tests: une brique de plus dans la désinformation COVID-19, le 25 juin 2020); voici un article signé par des scientifiques du CHU de Strasbourg et une professeure d’immunologie de l’Institut Pasteur qui montre de manière définitive que la fiabilité des tests sérologiques est quasi nulle.

Ils ont étudié une cohorte de patients index (les premiers contaminés dans cette étude, des soignants en général) et de patients contacts (les membres de leurs familles contaminés en second lieu).

Ils ont mesuré chez ces patients les taux anticorps contre certaines parties d’antigènes (épitopes) du SARS-CoV-2.

Ils ont également testé leur réponse cellulaire immune contre quasiment tous les épitopes du SARS-CoV-2 et également contre certains épitopes des HCoV (les coronavirus humains de rhume banal) pour évaluer l’immunité croisée.

La conclusion est la suivante : concernant la détection des personnes ayant été infectées par le Covid-19, la recherche d’anticorps conduit  à une sous-estimation massive de l’exposition.

Ces résultats confirment d’autres études qui suggèrent que les anticorps jouent peu ou pas de rôle dans la protection contre les infections virales (références 6,7,8 de cette étude).

Mais les auteurs semblent redécouvrir quelque chose qui est connu au moins depuis 1956 : les anticorps ne joueraient qu’un rôle négligeable dans l’immunité anti-virale. 

En effet les enfants agammaglobulinémiques font des infections virales normales et développent une immunité de longue durée équivalente à la population normale.

(Disturbances in gamma globulin synthesis as « experiments of Nature »)

« L’exposition intrafamiliale au Sars-Cov-2 induit une réponse immunitaire cellulaire sans séroconversion » (medrxiv.org, 22 juin 2020)

Des patients contacts de personnes modérément atteintes  de Covid ont développé des symptômes du Covid. Ils sont séronégatifs mais présentent une immunité cellulaire contre le SARS-CoV-2.

L’absence d’Ac et une immunité cellulaire a déjà été montrée pour l’hépatite C. (réf 6,7 et 8).

Tous les patients index ont développé un Covid modéré.

Les échantillons de sang ont été collectés 2 mois après les symptômes.

Les sérologies ont été effectuées avec 3 tests différents (dont utilisant la technique « lateral flow ») et les épitopes testés sont la nucléoprotéine et la protéine spike (protéine de surface) du SARS-CoV-2

L’immunité cellulaire  a été testée en mesurant la synthèse d’interféron gamma par les cellules T stimulées par un pool d’épitopes comprenant la spike entière, des épitopes de la NP et des protéines de membrane (M et E).

La réactivité croisée avec HCov est testée avec la spike des HCoV 229E et OC43.

Les patients index sont séropositifs, les contacts sont séronégatifs.

Les contacts appartiennent aux familles des index.

La PCR est positive pour tous les index et négative pour tous les contacts.

Tous les membres des foyers testés se sont rigoureusement lavé les mains et ont évité les bises (sauf un).

Deux index ont porté un masque et ont observé une distanciation physique  avec les autres membres de leur foyer.

Les contacts ont eu des symptômes plus modérés que les index.

Tous les index ont une réponse cellulaire au SARS-Cov-2 (S1, S2, M et N au moins)

Six contacts sur 8 ont une réponse cellulaire (principalement envers les protéines structurales et dans une moindre mesure envers la spike).

La fréquence est identique à celle des index et supérieure à celle de donneurs sains.

Pratiquement tous les donneurs (sains, index et contacts) ont une réponse à la spike des HCov.

Donc la réponse cellulaire est plus sensible que la sérologie.

Un contact asymptomatique développe aussi une réponse cellulaire.

Les réponses cellulaires aux épitopes des Hcov sont équivalentes chez les index, contacts et donneurs sains.

Les réponses aux épitopes spécifiques de SARS-CoV-2 ne sont pas observées chez les donneurs sains.

Cette discordance entre sérologie et immunité cellulaire existe aussi chez les contacts de patients atteints d’hépatite C : ces contacts asymptomatiques sont séronégatifs mais présentent une réponse cellulaire spécifique au HCV.

L’exposition à de faibles doses de virus pourrait induire une brève réplication du virus chez ces contacts : l’immunité innée pourrait faire avorter une réplication de grande ampleur du virus.

Concernant la détection des personnes ayant été infectées par le Covid-19, la recherche d’anticorps conduit donc à une sous-estimation de l’exposition.

Emma Kahn

Photo en vedette : flickr.com

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Le gouvernement brésilien a fait une annonce vendredi sur sa base juridique dite de la défense, un ensemble de documents comprenant la politique de défense nationale, la stratégie de défense nationale et le livre blanc sur la défense nationale. Tous les quatre ans, le Congrès brésilien doit approuver ces trois documents. Ces documents contiennent les lignes directrices pour la Défense du Brésil et, en raison de la détermination juridique, ils traitent de questions importantes telles que la planification stratégique du Brésil pour le 21e siècle, la modernisation des forces armées, le soutien économique à la défense nationale, et les opérations de paix et d’aide humanitaire.

La nouvelle édition de la documentation sera probablement remise au Congrès national mercredi.

Selon le ministère de la défense, la politique de défense nationale met en évidence le risque de tensions et de crises en Amérique du Sud. C’est la première fois que cela se produit depuis le début de l’existence de ces documents. Comme exemple de mise en évidence des tensions et des crises dans la région, le ministère a cité la crise des immigrants vénézuéliens à la frontière brésilienne, démontrant que le document est une conséquence de l’alignement étroit actuel de Brasilia avec Washington. L’alignement diplomatique avec les États-Unis crée certainement des conflits et la question du Venezuela en est un exemple. Ce qui ne serait normalement pas une source de conflit entre les États, puisqu’il s’agit d’un différend politique interne, est devenu une question continentale, selon les nouvelles politiques de défense du Brésil. Le Brésil a maintes fois exprimé son enthousiasme à envahir le Venezuela si les États-Unis le faisaient aussi.

La pression en faveur d’un conflit en Amérique latine est principalement due à la diplomatie étasunienne. La diplomatie brésilienne du président Jair Bolsonaro, surnommée « l’atout tropical », est totalement soumise aux intérêts étasuniens. Alors que les tensions entre Washington et Caracas s’intensifient, un changement de la politique autrefois amicale du Brésil à l’égard du Venezuela est inévitable. L’administration du président américain Donald Trump a tenté de façon agressive de provoquer une guerre civile au Venezuela en orchestrant des coups d’État politiques et militaires contre le président vénézuélien Nicolás Maduro. Les partis au pouvoir aux États-Unis soutiennent traditionnellement les crises internationales en période électorale pour tenter d’unifier les électeurs afin de justifier leur réélection.

La fin probable de l’Union des nations sud-américaines (UNASUR) est un autre facteur important qui a empêché les politiques régionales de se concrétiser. L’organisation a été abandonnée par la majorité de ses pays membres au cours des trois dernières années, ce qui reflète le glissement de la domination de la gauche en Amérique du Sud vers la droite. Les gouvernements conservateurs d’Amérique latine ont effectivement mis fin à l’UNASUR, qui servait autrefois de forum pour discuter pacifiquement des problèmes de la région, en s’en retirant

L’un des objectifs déclarés par le ministère de la Défense est l’investissement de 2 % du PIB brésilien dans le secteur militaire. Ceci est conforme aux attentes de l’OTAN, bien que le Brésil ne soit pas un pays de l’Atlantique Nord ou un membre de l’alliance. Bien que le gouvernement de Bolsonaro soit favorable au renforcement des forces armées, dans la pratique, cela s’avérera extrêmement difficile car l’économie brésilienne, déjà malmenée, a été encore décimée par la pandémie de coronavirus.

Le coronavirus exacerbant la pauvreté et le chômage au Brésil, l’expansion des ressources de défense est discutable. Environ 70 % du budget de la défense est consacré à la masse salariale des forces armées. Cela signifie que même en augmentant le budget de la défense, les dépenses de personnel absorberont la majeure partie de l’augmentation car les salaires ont également augmenté.

Le gouvernement Bolsonaro rend hommage à Washington, d’où son projet de consacrer 2 % de son PIB à l’armée malgré un problème de pauvreté généralisée au Brésil. En réalité, être si proche de Washington a très peu profité au Brésil. Et souvent, même si ce n’est généralement pas de la part de Bolsonaro mais plutôt par l’intermédiaire de ses conseillers directs et de ses ministres, y compris son propre fils, les critiques à l’encontre du gouvernement chinois persistent bien que la Chine soit le principal partenaire commercial du Brésil. Le Brésil devrait équilibrer ses relations avec la Chine et les États-Unis. Cependant, la nouvelle politique de défense du Brésil, qui vise à augmenter son budget pour l’armée, fait apparaître qu’il devient un membre non officiel de l’OTAN pour assurer la police en Amérique du Sud.

Le ministre brésilien des affaires étrangères, Ernesto Araújo, est un critique ouvert du multilatéralisme. Araújo, tout comme Bolsonaro, est également connu pour sa proximité idéologique avec Washington. Ces positions peuvent être en conflit avec les vues exprimées dans le Livre blanc original sur la défense nationale, qui défend des organismes tels que l’UNASUR et souligne l’importance de la multipolarité. Pour 2020, on s’attend à ce que les politiques de défense du Brésil soient contre le multilatéralisme. Sur la base de la politique étrangère actuelle du Brésil, Brasilia est beaucoup plus soumise aux intérêts étasuniens et va à l’encontre des intérêts brésiliens.

Paul Antonopoulos

Article original en anglais :

Brazil Is About to Become An “Unofficial” NATO Member, le 20 juillet 2020

Traduit par Maya pour Mondialisation.ca

L’article en anglais a été publié initialement par InfoBrics.

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Paul Antonopoulos est un analyste géopolitique indépendant.

L’hôpital pour enfants malades de Toronto (SickKids) a publié un rapport détaillé sur « les effets néfastes de la fermeture des écoles sur la santé physique et mentale des enfants ». Les préjudices sont inclus : « On peut prévoir une augmentation des taux de dépression, de traumatismes, de toxicomanie et d’addiction, voire de suicide« .

Le rapport de SickKids rassure les parents en affirmant qu’il existe « des preuves solides que la majorité des enfants qui sont infectés par le CoV-2 du SRAS sont asymptomatiques ou n’ont que des symptômes légers… ». Aucun décès pédiatrique n’a été signalé au Canada à ce jour ».

Ce qui est encore plus encourageant, c’est que l’hôpital SickKids recommande : « Les masques faciaux non médicaux et médicaux ne sont pas requis ou recommandés pour les enfants qui retournent à l’école. » Ils soulignent que « s’il n’est pas porté correctement, il pourrait entraîner un risque accru d’infection et il n’est pas pratique pour un enfant de porter un masque correctement pendant la durée d’une journée scolaire ».

Ils soulignent également le fait, souvent ignoré, que « Il n’y a pas de preuve que le port d’un masque facial empêche la transmission du SRAS-CoV-2 chez les enfants ». Plutôt l’absence de preuve (directe). Il en va de même pour les adultes. C’est peut-être la raison pour laquelle le rapport conseille aux enseignants d’enseigner sans masque car « l’expression du visage est une partie importante de la communication dont les enfants ne devraient pas être privés ».

Mais qu’en est-il de l’éloignement physique ? Les enfants devraient-ils tous être logés dans des cubicules comme en Chine et avoir une cavité dans une bulle d’un mètre cinquante ? Voici ce que dit l’hôpital pour enfants malades :

« …une stricte distanciation physique ne devrait pas être imposée aux enfants dans le cadre scolaire car elle n’est pas pratique et pourrait causer un préjudice psychologique important. Une interaction étroite, comme le jeu et la socialisation, est essentielle pour le développement de l’enfant et ne doit pas être désapprouvée ».

Au lieu de cela, pour aider à prévenir la propagation de la COVID, ils donnent quelques suggestions raisonnables qui ont de nombreux autres avantages pour la santé :

« Si le temps le permet, on pourrait envisager de donner des cours à l’extérieur…. Il faudrait veiller à améliorer la ventilation des salles de classe (par exemple, en optimisant l’entretien des systèmes de ventilation et en augmentant la proportion d’air extérieur amené par ces systèmes) ».

Même pour les enfants à haut risque, on ne conseille pas de les mettre en quarantaine :

« …il n’existe pas de preuves convaincantes suggérant que le niveau de risque médical pour les enfants [à haut risque] du SRAS-CoV-2 est différent de celui posé par d’autres virus respiratoires, tels que la grippe. Par conséquent, étant donné les répercussions indésirable associées à la non scolarisation, il est recommandé à la majorité de ces enfants de fréquenter l’école ».

Vous pouvez lire les conseils judicieux et rafraîchissants de l’hôpital SickKids dans COVID-19 : Recommandations pour la réouverture des écoles.

Peut-être pouvons-nous éviter de transformer les écoles en camps de concentration du coronavirus, comme l’a mis en garde la parlementaire italienne Sara Cunial.

John C. A. Manley

Article original en anglais :

Toronto Children’s Hospital Recommends Back to School without Masks or Social Distancing. Detailed Report

Traduit par Maya pour Mondialisation.ca

L’image en vedette est tirée de Wikimedia Commons

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John C. A. Manley a passé plus d’une décennie à écrire pour des médecins, ainsi que pour des naturopathes, des chiropracteurs et des médecins ayurvédiques. Il publie le « COVID-19(84) Red Pill Daily Briefs » – un bulletin d’information par courrier électronique destiné à empêcher les gouvernements du monde entier d’utiliser une pandémie exagérée comme excuse pour violer notre liberté, notre santé, notre vie privée, nos moyens de subsistance et notre humanité. Il écrit également une nouvelle, « COVID-27 : Une histoire d’amour dystopienne« . Visitez son site web à l’adresse suivante : MuchAdoAboutCorona.ca

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Pendant plusieurs semaines, au moment où la plupart des États américains ont commencé à rouvrir, après trois mois de mesures de verrouillage visant à « aplatir la courbe », plusieurs États, dont le Texas et la Floride, ont commencé à déclarer un nombre record de nouveaux cas de séropositivité au coronavirus. C’est du moins ce que l’on dit au monde entier. Une enquête plus minutieuse suggère ce qui se passe comme une énorme manipulation des tests de dépistage du coronavirus qui inclut la collusion des centres nationaux pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), le même CDC qui a mal géré le déploiement initial des tests de dépistage du virus en mars en distribuant des tests qui se sont avérés contenir des traces du virus et d’autres défauts graves. Le scandale actuel porte les marques d’une mauvaise gestion. Il semble qu’il y ait eu collusion politique pour influencer les élections de novembre et bien plus encore.

Il semble qu’aujourd’hui quelque chose soit très, très pourri dans l’État du Texas. Il en va de même pour la Floride, la Californie, l’Arizona et de nombreux autres États qui, juste après leur réouverture, ont à nouveau imposé le verrouillage et le port de masques et la distanciation sociale stupides et inefficaces. Pourtant, si nous examinons les données réelles concernant les décès attribués au coronavirus, depuis la mi-avril environ, les décès quotidiens désignés par la COVID-19, qu’ils soient « avec » ou « de », ont régulièrement chuté à un niveau inférieur de quelque 90 % par rapport au pic de l’épidémie.

Même le CDC, très corrompu, a dû admettre que « au niveau national, les niveaux de syndrome grippal (ILI) sont faibles dans l’ensemble… Les changements dans les indicateurs qui suivent le syndrome grippal COVID-19 (CLI) et les analyses de laboratoire ont confirmé que le SARS-CoV-2 n’était pas cohérent au cours de la semaine la plus récente, certains augmentant, mais d’autres diminuant ». Ensuite, le rapport hebdomadaire des CDC, mis à jour le 17 juillet, fait la déclaration suivante :

« Sur la base des données des certificats de décès, le pourcentage de décès attribués à la pneumonie, à la grippe ou à la COVID-19 (PIC) est passé de 8,1 % pendant la semaine 27 à 6,4 % pendant la semaine 28, ce qui représente la douzième semaine d’un pourcentage décroissant de décès dus à la PIC… Au niveau national, l’activité de la CLI reste inférieure au taux de base de la treizième semaine, mais elle augmente depuis 5 semaines maintenant« .

Notez bien le langage. Le CDC définit le SG comme une « maladie de type grippal ». S’agit-il donc de tests pour la présence d’un virus spécifique, le SRAS COV-2, qui est responsable de l’épidémie de Wuhan qui s’est apparemment répandue dans le monde entier depuis le début de l’année 2020 ? Ou s’agit-il de maladies « pseudo-grippales », un fourre-tout qui peut ou non inclure le coronavirus ? Le CDC a habilement regroupé les décès, qu’ils soient dus à la pneumonie, à la grippe ou à la COVID-19, dans un seul et même panier de causes de décès qu’il appelle PIC – Pneumonie, grippe ou COVID-19. Tous les décès par PIC sont désormais désignés comme COVID-19 selon les instructions du CDC sur un certificat de décès.

Même avec ce tour de passe-passe, le CDC ne peut pas cacher le fait que tous les décès par PIC aux États-Unis ont diminué depuis douze semaines maintenant. Comment maintenir le pays dans un état de peur et de confinement plus longtemps et comment satisfaire le programme des démocrates sans scrupules qui semblent prêts à tout faire pour affaiblir l’économie afin de provoquer la défaite du candidat républicain à la présidence le 3 novembre ?

« Des cas de Covid-19 »?

La réponse a été une augmentation spectaculaire du nombre de tests sur les citoyens pour le coronavirus ou plus précisément pour un test indirect d’anticorps ou d’autres signes qui peuvent ou non indiquer qu’une personne est atteinte du SRAS COV-2. Vers la mi-juin, alors que la plupart des États étaient en train de revenir à des conditions plus normales, le CDC a fait des efforts pour augmenter considérablement le nombre de tests. Naturellement, une augmentation spectaculaire du nombre de personnes testées donnera un nombre croissant de personnes dont le test sera également positif pour des indications de coronavirus. Au moment où M. Trump et de nombreux gouverneurs d’États préconisaient avec raison la réouverture, le CDC a commencé à faire pression en faveur d’une augmentation spectaculaire des tests. Le nombre de tests est passé d’environ 150 000 à plus de 700 000 par jour. Reuters a rapporté que de nombreux tests approuvés par le CDC étaient également contaminés.

Aujourd’hui, le cas du Texas est à présent représentatif de ce qui semble se passer. Selon les responsables du Texas en contact avec l’ancien membre du Congrès étasunien Ron Paul, lui-même médecin, le département des services de santé de l’État du Texas a modifié la définition de ce qui constitue un « cas de Covid » à la mi-mai, lorsque les cas ont connu un déclin important. La nouvelle définition stipule que « alors qu’auparavant la détermination d’un « cas » Covid était un résultat de test confirmé, la définition a soudainement été modifiée pour compter les cas « probables » comme des « cas » Covid-19. Parallèlement, le critère [seuil] permettant de déterminer les cas « probables » a été abaissé à un niveau insensé ». En principe, si vous avez de la fièvre et des maux de tête, même sans test, vous pouvez être répertorié comme un « patient COVID-19 probable ».

Il y a pire. Sur la base de critères subjectifs sans aucun rapport avec les cas coronavirus, jusqu’à 15 personnes en contact possible avec ce cas « probable » ont également été répertoriées comme « cas probables ». Et les « cas probables » ont été considérés comme des cas Covid-19. Presto ! Le Texas est en panique et des masques obligatoires et d’autres mesures draconiennes sont imposées. De plus, les responsables de la santé du Texas ont augmenté la peur du coronavirus en signalant que les hôpitaux de l’État étaient inondés par des patients atteints de la Covid-19. Pourtant, lorsqu’ils ont été contactés, les directeurs des hôpitaux de Houston eux-mêmes ont déclaré qu’ils étaient loin de dépasser leur capacité d’accueil et qu’ils étaient en fait à peu près au même niveau que l’année dernière. Le Texas a un gouverneur républicain et est un état critique pour Trump en novembre.

La Floride aussi…

En Floride, où le gouverneur républicain a fait l’objet d’une forte attaque médiatique pour avoir autorisé l’ouverture des plages et d’autres mesures, comme ce fut le cas dans « The Sunshine State », le récent pic de cas « positifs » de corona est tout aussi suspect. Une chaîne de télévision locale de Floride a été alertée lorsqu’elle a vu une dégradation des tests de laboratoire, dont beaucoup ont montré que 100% des tests étaient « positifs ». La chaîne de télévision a contacté les laboratoires de test de tout l’État. Ce qu’ils ont trouvé est révélateur.

Le journaliste Charles Billi a déclaré : « Nous avons trouvé de nombreux laboratoires qui ne communiquent que des résultats positifs, ce qui signifie qu’ils affichent un taux de positivité de 100 %. Cela a attiré notre attention ». Ils ont trouvé vingt-deux laboratoires qui ont rapporté un taux de positivité de 100 %. Deux laboratoires ont rapporté des taux de positivité de 91,18 %. De tels résultats suggèrent que quelque chose est pourri quelque part. Une enquête plus approfondie a montré que de nombreux laboratoires n’ont même pas rapporté de résultats négatifs. Mais lorsque les journalistes de la télévision ont contacté les différents laboratoires pour remettre en question ces chiffres choquants, les données ont alors changé de manière suspecte. Un laboratoire, Orlando Health, avait un taux de positivité de 98 %. « Cependant, lorsque FOX 35 News a contacté l’hôpital, ils ont confirmé des erreurs dans le rapport. Le taux de positivité d’Orlando Health n’est que de 9,4 %, et non de 98 % comme dans le rapport ». De même, le centre médical pour vétérans d’Orlando a un taux de positivité de 76%. « Un porte-parole du VA a déclaré mardi à FOX 35 News que cela ne reflète pas leurs chiffres et que le taux de positivité du centre est en fait de 6 %. » C’est une énorme différence.

Il n’est pas surprenant que les « infections » de COVID-19 aient connu une hausse alarmante en Floride ces dernières semaines. Au 14 juillet, les responsables de la santé de l’Etat de Floride n’avaient pas encore répondu aux demandes de commentaires des journalistes.

Citant une augmentation spectaculaire du nombre de personnes testées positives à la corona, le gouverneur démocrate de Californie Gavin Newsome est revenu sur sa décision du 14 juillet d’autoriser la réouverture des écoles, des bureaux, des centres commerciaux et des églises, bien que des marches de protestation comme Antifa ou BLM soient autorisées, semble-t-il. Cette décision dans un État de 40 millions d’habitants et la plus grande économie de l’État, portera un coup sévère à toute reprise économique des États-Unis avant novembre. Le mois dernier, le gouverneur démocrate Gavin Newsom a ordonné que les bulletins de vote soient envoyés par la poste à tous les 20,6 millions d’électeurs de Californie pour les élections générales du 3 novembre.

Changement de discours

Ces cas montrent l’énorme aberration qui entoure tout le sujet du risque que représente le SRAS COV-2 pour la population étasunienne et un programme politique qui pourrait avoir des conséquences inquiétantes pour le processus démocratique aux États-Unis.

Les forces politiques influentes qui soutiennent le gourou du NIH Tony « trust science » [faire confiance à la science] Fauci – qui s’est toujours trompé dans ses conseils, mais a toujours favorisé le confinement et les tests et vaccins les plus draconiens – essaient clairement de poursuivre le verrouillage destructeur jusqu’aux élections étasuniennes de novembre. Ces forces politiques semblent prêtes à toute manipulation et à toute campagne de panique pour y parvenir. Maintenant, Fauci et ses collègues ont tout simplement changé de discours. Il y a trois mois, Fauci et ses complices ont déclaré que l’objectif du confinement et de la distanciation sociale – ce qui n’avait jamais été fait auparavant dans le domaine de la santé publique moderne – était d' »aplatir la courbe » des nouveaux cas de coronavirus afin que les hôpitaux ne soient pas surchargés. Cette saturation s’est rarement produite. Maintenant que les hôpitaux sont presque vides dans tout le pays, le récit est passé au nombre insignifiant de « nouveaux cas de coronavirus », ce qui signifie en fait de nouveaux chiffres testés avec des tests dont la fiabilité a été à plusieurs reprises qualifiée’ « insatisfaisante » ou même pire.

Le Dr John Ioannidis, de l’université de Stanford, souligne que le taux de mortalité à cause de la COVID-19 chez les moins de 45 ans est « presque nul », et qu’entre 45 et 70 ans, il se situe entre 0,05 % et 0,3 %. Ainsi, le fait que les jeunes adultes et les adultes d’âge moyen soient testés positifs en grand nombre n’est pas un signe indiquant une vague imminente de décès, car le risque de décès dans ces groupes d’âge est négligeable. La courbe de COVID19 a été « aplatie ». La politique dirige les événements de la COVID-19 aux États-Unis, mais pas la politique que Fauci et le gouverneur de Californie prétendent. Cette situation pourrait avoir des conséquences sociales et économiques catastrophiques si elle se poursuit.

F. William Engdahl

Article original en anglais :

Is America’s Second Corona Wave a Political Hoax?

Traduit par Maya pour Mondialisation

L’image en vedette est tirée de Windover Way Photography

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F. William Engdahl est consultant en risques stratégiques et conférencier, il est titulaire d’un diplôme en politique de l’université de Princeton et est un auteur à succès sur le pétrole et la géopolitique, exclusivement pour le magazine en ligne « New Eastern Outlook » où cet article a été publié à l’origine. Il est associé de recherche au Centre de recherche sur la mondialisation.

 

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La supercherie coronavirus devient toujours plus évidente

juillet 23rd, 2020 by Jean-Yves Jézéquel

1 – Le dimanche 19 juillet 2020, le Dr. Carrie Madej publiait une vidéo pour expliquer ce qui va se passer avec les vaccins : je renvoie les anglophones à cette vidéo éloquente (ci-bas).

Dans la vidéo suivante, la Dr Carrie Madej s’interroge sur ce que « c’est que d’être humain ». Pourquoi ? Parce que les vaccins dits [antis-] « COVID » utilisent la technologie de l’ADN/ARN qui « recompose » le code génétique tout comme Monsanto, par exemple, recompose le code génétique de nombreuses semences (y compris les tomates, le maïs, etc.), sans parler de l’application de la biotechnologie génétique aux animaux. (Mark Taliano, « Vaccins contre la COVID » et « Humains génétiquement modifiés », juillet 2020. Ce texte résume la vidéo.)

 

https://beforeitsnews.com/health/2020/07/an-urgent-warning-from-dr-carrie-madej-must-see-video-3032692.html

2 – Neuf jours plus tôt, le 10 juillet 2020, on pouvait également suivre l’interview de fond et si éclairante, de Celeste Solum sur le vaccin – Former Fema – Vaccine Agenda Exposed (Nano Tech Hydrogel In The Cooties-91 Vaccine) [vidéo en anglais]:
https://www.bitchute.com/video/rLtA2m0gbUee/

3 – Le 19 juillet 2020, sur la chaîne de la télévision israélienne i24 News Direct, on pouvait écouter Le Professeur Yoram Lass, médecin, chercheur et ancien Directeur Général du Ministère de la Santé Israélien, balancer des informations déterminantes sur la crise du coronavirus…

Il expliquait entre-autre que le virus n’est plus là aujourd’hui, pour la simple raison qu’il est mort, que son temps est passé et que désormais on se met à faire des tests par centaines de milliers. Il est tout à fait naturel, expliquait-il, que plus on fera de tests plus on découvrira des porteurs positifs du coronavirus. Le nombre de tests détermine donc le nombre de déclarés « contaminés ». On dit alors qu’ils sont « malades » et que la « situation est grave ». Le Pr Yoram Lass disait qu’en Israël, au moment où il parlait, il y avait 24 personnes au total sous respirateur et pourtant le Gouvernement voulait à tout prix recommencer un nouveau confinement… 

Il poursuivait l’interview en disant :

« Le test PCR n’est pas fiable, puisqu’il ne distingue absolument pas les virus morts des virus vivants, si bien que selon ce test qui est pratiqué en masse aujourd’hui, tout le monde se retrouve dans les « contaminés » déclarés aussitôt « malades » alors que scientifiquement c’est absolument faux et ces milliers de personnes déclarées « malades » parce que testées positifs au coronavirus, sont en réalité parfaitement saines ! » 

Le taux de létalité pour coronavirus en Israël est de 0,8% à ce jour, au regard du nombre de « contaminés » déclaré (le 19 juillet 2020), c’est-à-dire beaucoup moins que les chiffres connus des années antérieures après le passage de la grippe saisonnière. On se demande donc pourquoi faire toute cette falsification autour des « testés positifs » en déclarant faussement que « testé positif = infecté et donc malade » ! Quel est le but de cette falsification et grossière manipulation pratiquée par le ministère de la santé ?! Pour moi, disait le Pr Yoram Lass, il s’agit d’un « comportement hystérique de la part des responsables » et nous allons avoir « plus de morts du massacre économique et du chômage » que de cette maladie qui n’a rien de menaçant ! Il n’y a pas de « seconde vague », tout cela est ridicule et il est temps de redevenir sérieux ! 

En effet, le discours moralisant et alarmiste qui circule actuellement, grâce à des journalistes privés de tout sens critique et de liberté de penser, s’alimente à la source des tests « positifs » qui sont pratiquées massivement aujourd’hui. C’est l’occasion pour maintenir la propagande en alerte et de s’assurer que la peur est bien entretenue elle aussi afin de pouvoir tenir jusqu’à l’arrivée du vaccin qui sera ainsi demandé, attendu impatiemment par une majorité d’abusés. Les directives sur l’obligation du masque en tous lieux sont également faites pour que le message soit clair : nous sommes toujours menacés par le virus (sous-entendu : tant que le vaccin n’a pas été imposé à la population mondiale entière !)

Le Pr Yoram Lass termine en disant :

« les tests ne sont intéressants que pour l’information. Il est aberrant que des chiffres soient diffusés sur le nombre de malades que cela signifie alors qu’une incontestable majorité de ces gens testés « positifs » sont en réalité en pleine forme et ne sont absolument pas malades ! » 

Ce jeu « étrange » de la part des autorités est non seulement insensé mais « irresponsable ». 

Des médecins « collaborateurs » trouvent le moyen de dire, également chez nous en France, que si ces mêmes personnes sont ensuite testées « négatives», cela voudra dire qu’elles se seront « rétablies » ! En réalité elles ne se seront pas « rétablies » puisqu’elles n’étaient pas malades… Il est important que les populations sachent que ce discours de peur sur la « pandémie » est une comédie dont il faut honnêtement se demander quel en est le but réel à part celui que tout le monde a déjà compris : le jackpot des affaires des grands groupes pharmaceutiques… Qui a donc intérêt à faire peur, à soumettre, à imposer des règles liberticides et à détruire massivement l’économie sans rien prévoir pour la repenser sérieusement ? Pourquoi un tel massacre réalisé sans scrupule et avec détermination ? Qui va profiter du crime de masse organisé par ce chantage à la peur ? Que chacun fasse l’effort d’y réfléchir et qu’il trouve par lui-même les réponses évidentes…

On peut déjà dire que cet épisode « confinement pour pandémie coronavirus » n’a fait que révéler le degré de perversion dans lequel se trouvent les gens qui se sont emparés du pouvoir. Désormais la majorité des citoyens a pu mesurer le mensonge habituel dans lequel elle se fait balader à longueur de temps et toute crédibilité des politiques, du moins ce qui en restait, a été balayée… Cela veut dire aussi et annonce les violences qui vont suivre désormais pour les règlements de compte avec ce pouvoir nous ayant méprisés à ce point !

4 – Il y a quelques semaines avant, c’est un autre médecin spécialiste qui nous informait sur cette question tournée en ridicule par les autorités politiques dépassées par leur incapacité à discerner ce qui est juste de ce qui est pervers. Le Dr. Beda M. Stadler, ancien directeur de l’Institut d’immunologie de l’Université de Berne, biologiste et Professeur émérite, une sommité reconnue en Suisse et dans le monde, publiait un article dans le magazine suisse Weltwoche (Semaine mondiale) le 10 juin 2020.

Ce docteur nous expliquait alors qu’il était faux de prétendre que ce virus était nouveau ; qu’il était encore plus faux de prétendre que la population n’aurait pas déjà une certaine immunité contre ce virus ; que c’était le comble de la stupidité que de prétendre qu’une personne pouvait avoir la Covid-19 sans aucun symptôme ou même de transmettre la maladie sans présenter le moindre symptôme. Le contenu de son article expliquait le problème des tests pratiqués pour la détection du Sras-CoV-2. On a vu que le Pr Yoram Lass expliquait très simplement la même chose concernant le mensonge s’appuyant sur les tests…

Je renvoie le lecteur francophone à l’article du Dr Stadler qui a été traduit en français et publié le 10 juillet 2020 sur www.mondialisation.ca. Il trouvera dans cet article toutes les explications d’un scientifique qui sait de quoi il parle. Le titre de son article en dit long sur la supercherie qu’on nous sert à longueur de temps dans les médias, de la part de politiques irresponsables ! « Coronavirus : pourquoi tout le monde s’est trompé. Il ne s’agit pas d’un ‘nouveau virus’. Le conte de fée de l’absence d’immunité »

5 – On peut encore citer l’article de Makia Freeman, publié en français dans mondialisation.ca du 13 juillet 2020, dans lequel elle explique que l’on trouve énormément de coronavirus par les tests qui sont pratiqués en ce moment, mais qu’on n’a toujours pas retrouvé la trace du Sras-CoV2. Elle renvoie le lecteur à une étude qui, en février dernier, insistait déjà sur le fait que les tests ne révélaient aucune preuve de l’existence du virus appelé COVID-19. 

6 – Quand on ajoute à tout cela l’histoire retentissante du LancetGate, on est alors en mesure de comprendre les mensonges scientifiques qui ont été honteusement radotés sur le coronavirus, en découvrant au passage la corruption des grandes sociétés pharmaceutiques.  (Cf., article publié par le Professeur Michel Chossudovsky dans mondialisation.ca du 15 juillet 2020.) Pour celui qui a un peu de bon sens, il est devenu hors de question de continuer à faire confiance aux « Comités dit scientifiques » qui n’ont pas hésité à utiliser leur position prestigieuse pour nous abuser. La preuve a été faite qu’on nous menait en bateau et les bornes ont été largement dépassées.

CONCLUSION

Tous ces articles cités et bien d’autres références comme les livres entiers publiés par le Pr Perronne (« Y a-t-il une erreur qu’ils n’ont pas commise ? ») et par le Pr Raoult (« Epidémies, vrais dangers et fausses alertes »), les articles si détaillés du docteur Nicole Delépine (« Covid-19, Genèse et conséquences d’une hystérie mondiale »), nous renvoient à des sources abondantes sur toutes ces questions. Il est insupportable de voir un tel mensonge, sur une soi-disant « pandémie », s’étaler à perte de vue sans que les peuples ne réagissent vigoureusement à ce scandale absolu qui les jette dans un malheur sans nom. 

Le massacre « coronavirus » aura été spectaculaire : l’opération a été « bien menée » par les obscurs commanditaires d’une telle initiative ayant transité par l’OMS et qui reste étrange tout en posant de nombreuses questions importantes non résolues. Il faudra bien que prochainement la lumière soit faite, lorsque tout le monde comprendra obligatoirement à quel point il s’est fait manipuler ! 

Mais au-dessus de tout cela, ce qui restera le plus étonnant, fut le constat général de la naïveté des politiques au pouvoir, comment ils ont été démunis, sans discernement, sans véritable responsabilité, se contredisant sans cesse, mentant ouvertement à répétition et prenant partie pour des guerres de laboratoires ! Chaque personne a une capacité au raisonnement : on peut tabler sur le fait que tout un chacun pourra se poser des questions élémentaires, s’interroger sur la compétence de ceux qui prétendent nous diriger, et tirer des conclusions sur une réalité qui peut nous apparaître aujourd’hui comme évidente, tellement le mensonge a été grossièrement pratiqué par des gens que personne ne peut plus prendre au sérieux !

Jean-Yves Jézéquel

Image en vedette : torange.biz

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Dans la vidéo suivante, la Dr Carrie Madej s’interroge sur ce que « c’est que d’être humain ». Pourquoi ? Parce que les vaccins dits [antis-] « COVID » utilisent la technologie de l’ADN/ARN qui « recompose » le code génétique tout comme Monsanto, par exemple, recompose le code génétique de nombreuses semences (y compris les tomates, le maïs, etc.), sans parler de l’application de la biotechnologie génétique aux animaux :

« La biotechnologie peut être classée comme le clonage d’animaux ayant une composition génétique identique ou le génie génétique (via la technologie de l’ADN recombinant et l’édition de gènes) pour produire des animaux ou des micro-organismes génétiquement modifiés. Le clonage permet de conserver des espèces et des races, en particulier celles qui présentent d’excellents caractères biologiques et économiques. La technologie de l’ADN recombinant combine des matériaux génétiques provenant de plusieurs sources en une seule cellule pour générer des protéines. (Journal of Animal Science and Biotechnology)

Les organismes génétiquement modifiés peuvent être brevetés et faire l’objet d’un droit de propriété. Monsanto est propriétaire des semences OGM. Une fois que les vaccins à ADN seront utilisés sur les humains – et cela n’a jamais été fait auparavant – les humains pourraient éventuellement devenir « propriétés intellectuelles » [sur les variations des gènes humains]. Nous pourrions [comme humains] en théorie être « brevetés ».

Rien de tout cela n’a été suffisamment discuté, et très peu de choses à ce sujet sont connues du grand public.

Aucun essai randomisé contrôlé par placebo n’a été réalisé. Les fabricants de vaccins sont exemptés de ces garanties et de bien plus encore.

En 2010, la Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA) a admis que ce type de technologie peut être utilisé pour « améliorer et modifier » génétiquement les humains.

La nanotechnologie de l’hydrogel est injectée sous la peau. Elle peut s’interfacer avec les téléphones portables et l’intelligence artificielle pour surveiller pratiquement tout ce qui se trouve dans le corps humain, y compris les angoisses, les émotions, les ovulations, les vitamines, etc.

Une fois implantée, la technologie se répand dans tout le corps. Les scientifiques ne savent pas comment cela affecte notre ADN.

Selon la Dr Madej, la technologie de l’ARN et de l’ADN recombinés entraînera des modifications génétiques permanentes et inconnues dans le corps d’une personne.

Cela va-t-il créer une nouvelle espèce et détruire ainsi l’ancien Homo sapiens ?

Vidéo (Youtube) Dr. Carrie Madej

Vidéo complète en anglais (version Facebook) Dr. Carrie Madej avec l’introduction de Krystal Tini

https://www.facebook.com/KrystalTini13/videos/10221475005158816/?t=54

*

Nos remerciements à Mark Taliano pour avoir porté cette étude à notre attention. (Global Research / Mondialisation.ca)

L’image en vedette est tirée de Natural News.

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Article original en anglais :

“COVID Vaccines” and “Genetically Modified Humans”

Traduit par Maya pour Mondialisation.ca

La Dr Carrie Madej, DO est spécialiste en médecine interne à McDonough, GA. La Dr Madej a effectué une résidence à l’Université Mercer, au Med Center of Central Ga. Elle exerce actuellement au Phoenix Medical Group of Georgia, LLC et est affiliée à l’hôpital Piedmont Fayette.

Mark Taliano est un associé de recherche du Centre de recherche sur la mondialisation (CRG) et l’auteur de Voices from Syria, Global Research Publishers, 2017. Visitez le site web de l’auteur à https://www.marktaliano.netcet article a été publié à l’origine.

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COVID-19: au plus près de la vérité. Confinement

juillet 22nd, 2020 by Dr Pascal Sacré

Résumé 

La maladie COVID-19 est réelle.  

Aux soins intensifs, j’ai soigné des personnes atteintes de pneumonie virale sévère avec une présentation inhabituelle. 

Mon propos n’est pas de minimiser cette réalité. Mon propos est de relativiser son importance, de la replacer dans son vrai contexte. 

Beaucoup d’autres pathologies aussi sévères, voire plus sévères que le COVID-19 continuent de se présenter. Tout le reste ne doit pas être négligé sous prétexte de COVID-19, à un moment où tout le monde n’a plus que ça à la bouche. 

Les conséquences néfastes des mesures prises pour contrôler cette maladie dépassent aujourd’hui le bénéfice espéré de ces mesures dont certaines sont en plus inutiles.

Ces conséquences sont :

  • Pauvreté
  • Chômages en masse
  • Dépression
  • Maladies dues au stress
  • Aggravation de maladies psychiatriques
  • Aggravation de maladies (cardio-vasculaires, pulmonaires, cancers…) dont la prise en charge est mise entre parenthèses
  • Addictions : alcoolisme, tabagisme, drogues, jeux…
  • Affaiblissement du système immunitaire, ce qui est choquant vu que c’est lui notre meilleur allié face au COVID-19
  • Violences, affrontements civils

Mon propos est également de revenir sur la gestion politique de cette crise. Je souligne les erreurs présentées en vérités, en succès ou en évidences. Les autorités officielles, les médias professionnels ont amené la population à accepter des décisions très critiquables et c’est injustifiable.

Je reviens sur 5 questions particulières :

  1. Confinement
  2. Masques
  3. Hydroxychloroquine
  4. Tests (RT-PCR et sérologies) et immunité
  5. Vaccins

1) Le confinement strict (Belgique, France) n’a pas eu les effets espérés. Il a même aggravé les choses ! Tout cela au prix d’une surmortalité non-COVID dont on ignore aujourd’hui l’étendue. La Suède offre un point de comparaison salutaire avec une prise en charge plus efficace et surtout, plus humaine, sans confinement total ni port du masque obligatoire.

2) Les autorités passent sous silence ou minimisent les effets délétères des masques. Pourquoi ? Les masques sont considérés à tort comme la protection principale par une partie de la population. En réalité, les masques peuvent aggraver la contamination. Ils font oublier ou banaliser les autres mesures non pharmaceutiques. Celles-ci, recommandées par l’OMS, sont beaucoup plus efficaces et consistent à se laver régulièrement les mains et à respecter une distance physique. Une autre mesure très importante, la ventilation/aération correcte des espaces clos, n’est jamais mentionnée dans les médias.

3) L’hydroxychloroquine (HCQ) est un médicament utilisé contre la malaria et un antiviral. Il existe depuis des dizaines d’années. Certains en ont fait le procès d’une manière si agressive que c’est comme si ces personnes n’avaient jamais voulu entendre parler d’un traitement aussi simple contre le COVID. 

L’HCQ est peu coûteuse et prometteuse, à condition de rester dans un cadre médical à la portée de tout médecin généraliste ou hospitalier et d’être prescrite suffisamment tôt, dès les premiers signes ou symptômes du COVID-19. Pourtant, elle a été sous-utilisée, diabolisée dans les pays qui ont confiné strictement. Ces pays et leurs gouvernements préfèrent attendre des traitements plus coûteux, peu fiables, plus dangereux mais très rentables (comme les antiviraux ou les vaccins). Cette situation crée une suspicion légitime quant à l’indépendance réelle de leurs institutions vis-à-vis de la puissante industrie pharmaceutique.

4) Les tests ont engendré beaucoup de malentendus. La technique RT-PCR est réalisée au départ d’un prélèvement nasopharyngé et sert au dépistage moléculaire du virus SRAS-CoV-2. Les sérologies à IgG (Immunoglobulines ou Anticorps IgG), réalisées à partir du sang sont utilisées pour témoigner de la présence ou non d’une immunisation (protection humorale) contre ce même virus. Dans les deux cas, ces tests sont peu fiables. Leur utilité est surestimée, même par les médecins. Ces tests, RT-PCR et sérologies, ne répondent pas aux questions posées. La cause en est la complexité de l’immunité humaine. Celle-ci ne se résume pas à la seule production d’anticorps. L’immunité innée et l’immunité cellulaire non humorale ne sont évaluées par aucun de ces tests, or elles jouent avec l’immunité croisée les rôles principaux dans la défense antivirale, bien plus que les anticorps.

5) Les populations attendent impatiemment un vaccin. Les autorités déclarent que seul un vaccin nous permettra de revenir à la normale. Le principe de la vaccination repose sur l’idée que l’immunité dépend surtout des anticorps. C’est faux. Quel paradoxe ! D’un côté, certains nous poussent à la prudence extrême avec l’hydroxychloroquine alors que celle-ci est connue depuis très longtemps et que ses effets secondaires sont faciles à contrôler. De l’autre côté, ces mêmes personnes sont prêtes à prendre des risques immenses avec notre santé en nous vendant des produits dangereux pour l’immunité naturelle (vaccins). Tout cela en brûlant les étapes nécessaires à l’élaboration d’un produit sûr et efficace. 

COVID-19 : au plus près de la vérité – Confinement – partie 1/5

Comme expliqué dans cet excellent article [1] de trois auteurs spécialistes en mathématiques appliquées aux modèles statistiques, Gilles Pech de Laclause, Arnaud Delenda et Lana Augustincic (MD), le contexte du confinement dans la pandémie virale récente est le suivant :

« Les mesures de distanciation, d’isolement et de confinement pour gérer le développement d’une pandémie sont au sens de l’OMS des « NPI » pour « non pharmaceutical intervention » : elles ne relèvent pas du médical, mais de la liberté publique et des politiques de santé publique […] Ces mesures « non pharmaceutiques » appartiennent au contrat social entre les citoyens et l’Etat. 

L’intervention non pharmaceutique de confinement total ou « lock down », également appelée isolement social total, signifie une assignation à résidence de la totalité d’une population, à de rares exceptions près (métiers dits essentiels comme les soignants, les policiers, les facteurs, les éboueurs, les caissières de supermarché) toutefois soumises à un contrôle strict (justification de déplacement, distanciation sociale, contacts limités, ports de gants et de masques).

Il a existé plusieurs niveaux de confinement :

  1. Isolement social total, strict, ou lock down, comme en Belgique
  2. Isolement social limité, confinement plus souple comme aux Pays-Bas, voire quarantaines sélectives, comme en Allemagne
  3. Pas d’isolement social, simples mesures de distanciation sans obligation de porter un masque, comme en Suède.

Cette mesure drastique du lock down n’avait jamais été utilisée dans l’histoire de l’humanité, à une telle échelle, comme ce fut le cas en Belgique.

Pourquoi un tel confinement total ?

Pour « sauver des vies », « aplanir la courbe » et « décaler le pic » de l’épidémie, « éviter l’encombrement des hôpitaux ».

Même si le contraire est régulièrement affirmé dans la presse y compris par des personnes présentées comme spécialistes de ces questions, aucun de ces objectifs nobles n’a été atteint, on peut le dire aujourd’hui. Les modèles épidémiologiques utilisés pour justifier de telles mesures se sont révélés faux [2].

Si l’on considère les données de façon rigoureuse et honnête, le confinement total a même entraîné des effets inverses [1] :

  • Diminution du taux de guérison
  • Surcharge de la capacité hospitalière
  • Surmortalité

Personne ne peut taxer les auteurs de l’article de « conspirationnisme » et encore moins d’amateurisme. 

C’est en plein dans leur domaine de compétence, d’expertise même, avec des graphes, des arguments clairs et de nombreuses références. En plus, ils sont indépendants d’institutions, de gouvernements, d’universités ou de laboratoires dont l’agenda aurait pu les influencer.

La Suède a fait un choix différent de la Belgique, plus conforme aux droits humains et à la prudence et grâce à elle, nous avons une preuve scientifique que leur choix était le moins mauvais sur le terrain.

Sans compliquer la discussion, il est important de définir R [R (0), R(T)], l’indicateur évaluant la vitesse de propagation de l’épidémie au sein d’une population, autrement dit, le nombre moyen d’individus contaminés par un individu infecté à l’instant 0, R (0) qui devient R(T) à l’instant T.

Souvent repris dans la presse ou par les conseillers gouvernementaux pour justifier le lock down, l’indicateur R est remis dans son véritable contexte.

R est confondu avec le taux de contact entre personnes d’une population alors que cet élément, taux de contact, n’est qu’un paramètre utilisé pour calculer R. Cette confusion a faussé les estimations des modèles épidémiologiques utilisés par les organes « officiels ». Le taux de contact n’est qu’un élément du calcul de R. Les NPI comme le confinement agissent sur le taux de contact, pas directement sur R.

Les conclusions de l’article sont sans appel :

  • Les NPI comme le confinement total n’ont pas décalé le pic de nouveaux cas et n’ont pas aplati la courbe de nouveaux cas.
  • Les NPI comme le confinement total n’ont pas décalé le pic de mortalité et n’ont pas aplati la courbe de mortalité.

Comment expliquer qu’avec une meilleure capacité hospitalière au départ (5,6 lits hospitaliers par habitant en 2018 et environ 2000 lits de soins intensifs) et avec le recours à l’isolement social, la Belgique n’a pas fait mieux, elle a même fait pire avec une surmortalité, par rapport à un pays comme la Suède qui n’a pas recouru à l’isolement social et possédait, au départ, moitié moins de ressources : 2,2 lits hospitaliers par habitant en 2018, et un quart de ses ressources en lits de soins intensifs (540 en début de crise, augmenté à 1090 en cours de crise) ?

Pourquoi la presse et les institutions officielles des pays ayant eu recours au confinement strict ne reconnaissent-ils pas aujourd’hui combien leurs modèles prévisionnels étaient faux, exagérés, et pourquoi les spécialistes intelligents et compétents de ces pays continuent-ils malgré tout à les suivre, sans accepter la réalité suédoise ?

Un confinement strict pour sauver des vies ? Non !

Comme précisé dans l’article [1], page 18 du PDF :

Dans le cas de la Belgique, le confinement strict n’a pas tenu son objectif. 

Il y a eu 3 fois plus de décès que ce qui était modélisé au départ en tenant compte de la mise en place du confinement strict.

Dans le cas de la Suède, inversement, il y a eu 20 fois moins de décès que ce qui était modélisé au départ en tenant compte de l’absence de confinement strict.

Avons-nous, en Belgique, en sus de la corruption éventuelle (conflits d’intérêts), un problème davantage psychologique que scientifique ?

En psychologie humaine et sociale, il est bien connu que plus on croit à un modèle, plus on a difficile d’en changer, même lorsque sa fausseté est devenue évidente. On s’accroche car c’est trop difficile, inconfortable de reconnaître son erreur.

Le confinement strict n’a pas eu le bénéfice escompté en Belgique ! 

Cette décision était une erreur et même si c’est difficile psychologiquement de le reconnaître, notre pays doit le faire, pour le bien de sa population.

Ce confinement a même entraîné la surcharge hospitalière et la surmortalité qu’il était censé éviter !

En Grande-Bretagne ou en Italie, des milliers de gens sont morts à domicile [3] non pas du COVID-19, mais de ce confinement total :

« Selon Jason Oke, un statisticien du département Nuffield des sciences de la santé des soins primaires de l’Université d’Oxford, ces chiffres s’expliquent notamment par le fait que « les gens meurent d’autres causes qui ne seraient pas survenues dans des conditions normales – et sont des dommages collatéraux du confinement ». 

« Les statistiques font état de 8 196 décès supplémentaires à domicile en Angleterre, au Pays de Galles et en Écosse par rapport à la moyenne sur cinq ans pour cette période de l’année, dont 6 546 décès non-Covid ».

La surmortalité non-COVID est attestée dans une étude fédérale allemande officieuse, dont l’existence a fuité vers le public [4].

Plus d’un million de morts dus à la tuberculose sont attendus en raison du confinement total [5] :

« On prévoit que jusqu’à 6,3 millions de personnes supplémentaires développeront la tuberculose d’ici 2025 et que 1,4 million de personnes supplémentaires mourront, car les cas ne seront ni diagnostiqués ni traités pendant le confinement. Cela va retarder de cinq à huit ans les efforts mondiaux visant à éradiquer la tuberculose. »

Et ce n’est qu’un exemple. 

Pour nombre de pathologies, des traitements ont été suspendus, des diagnostics retardés dans toutes les spécialités médicales.

Les mesures de confinement strict, voire de quarantaine, n’auraient dû concerner que les personnes âgées et/ou faibles (comorbidité, immunodépression) [6].

Le confinement strict est une erreur. Persévérer dans cette voie serait une faute ! 

Les populations doivent être correctement informées et les conseillers des gouvernements, s’ils sont honnêtes, doivent modifier leur attitude en conséquence.

Dr Pascal Sacré

 

Image en vedette : Bruxelles durant le confinement en mai 2020. Auteur: Paolo Margari. Source : Flickr.com

Deuxième partie :

COVID-19: au plus près de la vérité. Masques

 

Troisième partie :

COVID-19: au plus près de la vérité – Hydroxychloroquine (HCQ)

 

Quatrième partie :

COVID-19: au plus près de la vérité – Tests et Immunité

 

Cinquième partie :

COVID-19: au plus près de la vérité. Vaccins.

 

 

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Notes :

[1] Confinement strict, surcharge hospitalière et surmortalité, PDF, mai 2020, Gilles PECH de LACLAUSE, Master en Administration Publique, Saint-Cyrien, A dirigé son cabinet de conseil et d’ingénierie pendant 10 ans où il a dirigé les travaux d’équipes d’ingénieurs dans les domaines de la modélisation financière ou les études de radiocommunications. Intervenant auprès de business Schools (ESSEC, HEC, NEOMA, etc.) Il conseille entreprises et collectivités. Arnaud DELENDA Docteur en Mathématiques appliquées à l’informatique (Ecole Polytechnique et Université Rennes 1), Master Dauphine-Ecole Polytechnique en 2000, a enseigné l’économétrie en master à l’Université Paris II, en licence à l’Université Paris Dauphine. Expert en modélisation mathématique, optimisation et théorie de jeux

[2] Neil Ferguson’s Imperial model could be the most devastating software mistake of all time, The Telegraph, Royaume-Uni, 16 mai 2020. Traduction en français : Pourquoi le modèle du COVID-19 qui a inspiré le confinement du Royaume-Uni pourrait être « l’erreur logicielle la plus dévastatrice de tous les temps », 18 mai 2020

 [3] Grande-Bretagne, Italie : des milliers de morts à domicile à cause du confinement, 11 mai 2020, Paul Joseph Watson, traduit par Olivier Demeulenaere 13 mai 2020

[4] Fuite d’une étude fédérale allemande : « Le confinement pourrait tuer plus de gens que le coronavirus », 13 mai 2020

[5] Près de 1,5 million de décès supplémentaires dus à la tuberculose sont attendus en raison du confinement contre le coronavirus, 7 mai 2020

[6] Un expert suédois sur le confinement: ‘Rarement une étude non-vérifiée a eu un tel impact sur les politiques mondiales’, 21 avril 2020 par Dominique Dewitte. Avis de Johan Giesecke, un épidémiologiste suédois de renommée internationale, sur le confinement total. Ce scientifique âgé de 70 ans est aujourd’hui à la retraite. Il conseille toutefois le gouvernement suédois sur la crise du coronavirus. Il faut dire que l’homme a un CV impressionnant : tout premier scientifique en chef du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) et conseiller de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), notamment. Selon Johan Giesecke, seules les personnes âgées et vulnérables devraient être protégées. Selon l’épidémiologiste, le covid-19 serait ‘une maladie bénigne comparable à la grippe’. ‘Les gens qui meurent aujourd’hui seraient morts d’autre chose dans peu de temps.’

Le choc des civilisations, revisité

juillet 22nd, 2020 by Pepe Escobar

En fin d’après-midi du 29 mai 1453, le Sultan Mehmet, troisième fils de Murad, né d’une esclave – probablement chrétienne – dans le harem, parlant couramment turc, arabe, grec, latin, persan et hébreu, suivi de ses principaux ministres, de ses imams et de son garde du corps des Janissaires, avance lentement sur son cheval vers la grande église Sainte-Sophie de Constantinople.

Il est peu probable que le Sultan Mehmet ait eu une pensée pour l’Empereur Justinien, le dernier de toute une espèce : un véritable Empereur Romain sur le trône de Byzance, parlant le grec « barbare » (il est né en Macédoine) mais avec un esprit latin.

Tout comme le Sultan Mehmet, Justinien était un géopoliticien. Le commerce byzantin était orienté vers Cathay et les Indes : soie, épices, pierres précieuses. Pourtant, la Perse contrôlait toutes les routes des caravanes sur l’Ancienne Route de la Soie. La route maritime posait également un problème ; toutes les cargaisons devaient partir du Golfe Persique.

Justinien devait donc contourner la Perse.

Il a mis au point une double stratégie : une nouvelle route nord via la Crimée et le Caucase, et une nouvelle route sud via la Mer Rouge, contournant le Golfe Persique.

La première a été un succès relatif, la seconde un gâchis. Mais Justinien a finalement eu sa chance lorsqu’une bande de moines orthodoxes lui a proposé de rapporter d’Asie quelques précieux œufs de vers à soie. Bientôt, il y eut des fabriques non seulement à Constantinople, mais aussi à Antioche, Tyr et Beyrouth. L’industrie impériale de la soie – un monopole d’État, bien sûr – était en marche.

Une fantastique mosaïque de Ravenne datant de l’année 546 représente un Justinien bien plus jeune que 64 ans, son âge à l’époque. Il était un prodige d’énergie – et embellissait sans cesse Constantinople. Le sommet était l’église Sainte-Sophie – le plus grand bâtiment du monde pendant des siècles.

Nous avons donc le Sultan Mehmet qui poursuit en silence sa lente approche jusqu’aux portes centrales en bronze de Sainte-Sophie.

Il descend et ramasse une poignée de poussière et, dans un geste d’humilité, la répand sur son turban.

Puis il entre dans la Grande Église. Il se dirige vers l’autel.

Un ordre à peine perceptible amène son imam en chef à monter à la chaire et à proclamer au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux et Compatissant, qu’il n’y a pas d’autre Dieu que Dieu et que Mohammed est son Prophète.

Le Sultan touche alors le sol avec sa tête enturbannée – dans une prière silencieuse. Sainte-Sophie est maintenant une mosquée.

Le Sultan Mehmet quitte la mosquée et traverse la place pour se rendre à l’ancien Palais des Empereurs, en ruines, fondé par Constantin le Grand 11 siècles et demi auparavant. Il erre lentement dans les anciens halls, ses fines pantoufles de velours brossant la poussière des fabuleuses mosaïques du sol en galets.

Puis il murmure deux vers d’un poète persan :

« Alors que l’araignée tisse le rideau à l’intérieur du palais des Césars romains

La chouette chante son chant funeste sur les tours d’Afrasiab ».

L’Empire Byzantin, fondé par Constantin le Grand le lundi 11 mai 330, a pris fin un mardi 29 mai 1453.

Le Sultan Mehmet est maintenant le Seigneur de Constantinople et le Seigneur de l’Empire Ottoman. Il n’a que 21 ans.

Retour à la montagne magique

La semaine dernière, le Président turc Recep Tayyip Erdogan a rebaptisé Sainte-Sophie d’un musée à une mosquée. Peut-être l’a-t-il fait parce que sa popularité décline, que ses guerres par procuration sont un désastre, que son parti AKP est en ruine et que l’économie est en plein marasme.

Mais ce qui est frappant, c’est que dès le début de son discours officiel télévisé, Erdogan a cité exactement les mêmes vers du poète persan murmurés par le Sultan Mehmet en cet après-midi fatidique de 1453.

Le dernier geste d’Erdogan – qui fait partie de son plan directeur permanent visant à revendiquer le leadership de l’Islam mondial sur la Maison des Saoud décrépite – a été largement interprété sous de nombreuses latitudes comme un autre exemple de choc des civilisations : non seulement le Christianisme orthodoxe contre l’Islam, mais une fois de plus l’Orient contre l’Occident.

Cela m’a rappelé une autre dérivation récente de l’opposition Est-Ouest : une reprise du débat Settembrini contre Naphta dans « La Montagne Magique » de Thomas Mann, promue par un groupe de réflexion néerlandais, l’Institut Nexus, qui vise à « maintenir l’esprit de l’humanisme européen en vie ». Le débat opposait Aleksander Dugin à Bernard-Henri Levy (connu en France sous le nom de BHL). La transcription complète du débat est disponible ici.

Dugin est un eurasianiste de premier plan et le concepteur de la Quatrième Théorie Politique, largement interdite en Occident. En tant que philosophe et théoricien politique, Dugin est caricaturalement diabolisé dans tout l’Occident comme « le cerveau de Poutine », un fasciste refoulé et « le philosophe le plus dangereux du monde ».

BHL, salué comme « un grand intellectuel de l’Occident », est un poseur vaniteux qui est apparu comme « nouveau philosophe » au milieu des années 1970 et régurgite rituellement les mantras atlantistes habituels enveloppés de citations fleuries. Il a réussi, entre autres exploits, à écrire un livre sur le Pakistan sans rien connaître de ce pays, comme je l’ai déjà dénoncé dans Asia Times en 2002.

Voici quelques points de discussion intéressants du débat.

Dugin souligne la fin de l’hégémonie occidentale et du libéralisme mondial. Il demande directement à BHL comment, « de façon intéressante, dans votre livre, vous définissez l’empire américain ou le système libéral mondial comme un système de nihilisme, basé sur le néant ». Dugin se définit lui-même comme un nihiliste « dans le sens où je refuse l’universalité des valeurs occidentales modernes (…) Je conteste simplement que la seule façon d’interpréter la démocratie soit la règle des minorités contre la majorité, que la seule façon d’interpréter la liberté soit la liberté individuelle, et que la seule façon d’interpréter les droits de l’homme soit de projeter sur d’autres cultures une version moderne, occidentale et individualiste de ce que signifie être humain ».

BHL, qui semble ne pas avoir lu son propre livre morne – c’est ce que m’a dit Dugin en personne l’année dernière à Beyrouth, après le débat – préfère recourir au proverbial et infantile dénigrement de Poutine, une fois de plus, en soulignant « qu’il y a un mauvais vent sombre de nihilisme dans son sens propre, qui est un sens nazi et fasciste, qui souffle dans la grande Russie ».

Plus tard dans le débat, BHL ajoute : « Je crois vraiment qu’il y a un lien entre, d’une part, votre façon de penser et celle de Huntington ; et, d’autre part, l’occupation de la Crimée, les 30 000 morts en Ukraine et la guerre en Syrie avec son bain de sang, tragique et horrible ».

Sur le racisme, Dugin est catégorique : il ne le défend pas. Pour lui, « le racisme est une construction libérale anglo-saxonne basée sur une hiérarchie entre les peuples. Je pense que c’est criminel ». Puis il définit « une nouvelle division manichéenne, un nouveau racisme ». Ceux qui sont en faveur des valeurs occidentales, ils sont bons. Tous ceux qui contestent cela, dans la tradition islamique, dans la tradition russe, dans la tradition chinoise, dans la tradition indienne, partout, ce sont des populistes, et ils sont classés comme fascistes. Je pense que c’est un nouveau type de racisme ».

BHL préfère se concentrer sur « la civilisation des droits de l’homme, de la liberté, de la dignité individuelle, etc. Cela mérite d’être universalisé. Cela doit être conçu, sauf si vous êtes raciste, comme profitable pour l’humanité entière ». Et puis encore l’antisémitisme : « Tous les hommes que vous avez cités et dont vous tirez votre inspiration – Spengler, Heidegger, qui est aussi un grand philosophe bien sûr, et d’autres – sont contaminés, corrompus, infectés par ce fléau qu’est l’antisémitisme. Et hélas, vous aussi ».

Dans les milieux parisiens, la plaisanterie est que la seule chose qui intéresse BHL, c’est la promotion de BHL. Et tous ceux qui ne sont pas d’accord avec l’un des « grands intellectuels occidentaux » sont antisémites.

BHL insiste sur le fait qu’il est intéressé par la construction de ponts. Mais c’est Dugin qui définit le véritable cœur du problème : « Quand on essaie de construire des ponts trop tôt, sans connaître la structure de l’Autre – le problème, c’est l’Autre. L’Occident ne comprend pas l’Autre comme quelque chose de positif. C’est du pareil au même, et nous essayons de trouver des ponts – ce sont des illusions, et non des ponts, parce que nous nous projetons. L’Autre est le même, l’idéologie de l’Autre est la même. Nous devons d’abord comprendre l’altérité ».

BHL ignore totalement Levi-Strauss. C’est Dugin qui fait référence à Levi-Strauss en parlant de l’Autre, décrivant Levi-Strauss comme l’un de ses professeurs :

« Ce pluralisme anthropologique, je suis d’accord, est précisément la tradition américaine et française. Mais il ne se reflète pas dans la politique, ou alors il se reflète de manière très perverse. Je pense donc qu’il y a une grande contradiction entre cette pensée anthropologique dans les universités américaines et les universités françaises, et une sorte de forme néo-impérialiste coloniale très agressive pour promouvoir les intérêts américains à l’échelle mondiale avec des armes ».

BHL se retrouve avec – quoi d’autre – la diabolisation de Poutine : « Le véritable impérialisme, le véritable qui s’immisce et sème le désordre et s’immisce dans les affaires des autres, hélas, c’est Poutine. Et je n’ai pas besoin de parler des États-Unis, où il est maintenant prouvé qu’il y a eu une intervention russe énorme, grossière et évidente dans le processus électoral des dernières élections ». BHL, qui ne se qualifie même pas comme néophyte en géopolitique, ignore le démantèlement absolu du Russiagate.

BHL est catégorique : « Il y a aujourd’hui un véritable choc des civilisations. Mais pas celui que vous mentionnez dans vos livres, entre le nord et l’est et l’ouest et le sud et tout cela ; il y a un choc des civilisations sur toute la planète entre ceux qui croient aux droits de l’homme, à la liberté, au droit à un corps qui ne doit pas être torturé et martyrisé, et ceux qui sont heureux de l’illibéralisme et du renouveau de l’autoritarisme et de l’esclavage ».

Pendant des années, le défi de Dugin a été d’essayer de conceptualiser ce qui pourrait venir après l’échec du Marxisme, du fascisme et de la démocratie libérale. Même s’il pense eurasiatique, il est inclusif – en incorporant « Euro » avec « Asie ». Pour sa part, BHL réduit de façon simpliste tout « mal » à un « illibéralisme », où la Russie, la Chine, l’Iran et la Turquie – sans nuances – sont jetés dans la même poubelle aux côtés de la Maison des Saoud, vide et en réalité meurtrière.

Le retour de Mao

Essayons maintenant de terminer notre mini-triptyque sur le choc des civilisations avec un peu de légèreté. Inévitablement, cela a un rapport avec la guerre hybride entre les États-Unis et la Chine qui est en cours.

Il y a environ deux ans, le dialogue suivant a fait un tabac auprès des Weibo chinois. Le grand timonier Mao Zedong – ou son fantôme – était de retour en ville, et il voulait savoir tout ce qui se passait. Appelons ça une version realpolitik – révisionniste ? – du choc des civilisations.

Mao : « Les gens peuvent-ils manger à leur faim ? »

Réponse : « Il y a tellement de choses à manger qu’ils font des régimes ».

Mao : « Y a-t-il encore des capitalistes ? »

Réponse : « Ils font tous des affaires à l’étranger maintenant ! »

Mao : « Produisons-nous plus d’acier que l’Angleterre ? »

Réponse : « Tangshan produit à lui seul plus que les États-Unis. »

Mao : « Avons-nous battu l’impérialisme social (comme dans l’ancienne URSS) ? »

Réponse : « Ils l’ont dissous eux-mêmes ! »

Mao : « Avons-nous brisé l’impérialisme ? »

Réponse : « Nous sommes les impérialistes maintenant ! »

Mao : « Et qu’en est-il de ma révolution culturelle ? »

Réponse : « Elle se passe aux États-Unis maintenant ! »

Pepe Escobar

 

 

Article original en anglais : Clash of civilizations, revisited, Asia Times, le 20 juillet 2020.

traduit par Réseau International

Les masques sont inutiles pour se protéger soi ou les autres dans le cadre d’épidémies virales respiratoires. Arrête donc de croire bêtement au discours officiel sur le Covid et reprends enfin ta santé en main !

Lien vers l’article (en anglais) de Denis Rancourt : Masks Don’t Work: A review of science relevant to COVID-19 social policy :

Cliquer pour accéder à 2006.0044v1.pdf

Résumé :

Les recommandations des agences de santé pour limiter la propagation du Covid sont dénuées de tout fondement scientifique et ignorent le consensus qui ressort de la littérature scientifique pertinente : les masques sont inefficaces pour empêcher les épidémies d’infections virales respiratoires.

C’est logique car le vecteur de transmission principal des maladies virales respiratoires, ce sont les particules aérosols contaminées de très petite taille en suspension dans l’air, que les masques qu’ils soient chirurgicaux ou FFP2 sont incapables de filtrer.

C’est pourquoi les masques mais aussi les gestes barrières (distanciation sociale, lavage fréquent des mains et masques dans les transports publics par exemple) sont des mesures « sanitaires » complètement inutiles.

En revanche, l’acceptation sociale du port du masque par une grande partie des citoyens est un véritable signal d’alarme sur la faiblesse de nos démocraties et le manque de culture scientifique de la population.
Sources :
• L’article de Denis Rancourt : Masks Don’t Work: A review of science relevant to COVID-19 social policy : https://vixra.org/pdf/2006.0044v1.pdf

• 3min25 : Vidéo de l’OMS https://youtu.be/Ded_AxFfJoQ (en anglais) qui recommande de ne pas porter de masque quand on n’est pas atteint par le Covid, sauf si on s’occupe de personnes suspectées d’être infectées par le Covid et qu’on est dans la même pièce : https://www.who.int/emergencies/disea…

Traduction partielle en français :
https://www.who.int/fr/emergencies/di…

• 5min59 : étude importante qui montre que les maladies virales respiratoires sont transmises par de très petites particules aérosols en suspension : Shaman, J. et al. (2010) doi: 10.1371/journal.pbio.1000316

• 11min56 graphe de la saisonnalité de la mortalité aux États-Unis entre 1972 et 1993 : Simonsen et al. (1997) https://doi.org/10.2105/AJPH.87.12.1944

• 12min38 : étude qui montre l’interaction entre virus qui causent stress respiratoire et maladies cardiaques : Madjid et al.(2007) https://doi.org/10.1093/eurheartj/ehm035

• 18min : les espaces dans les bâtiments se remplissent en aérosol chargés en particules virales : Yang et al. (2011) http://doi.org/10.1098/rsif.2010.0686

• 26min12 : travailleurs qui ont des maux de tête dans des milieux hospitaliers quand ils portent trop longtemps le masque : Jacobs, J. L. et al. (2009) https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/1…

• 27min24 : accident de la route à cause du port du masque : https://nypost.com/2020/04/24/driver-…

• 29min20 : étude scientifique qui montre qu’accepter l’autorité sans broncher ouvre la voie à un état totalitaire : Hickey J, Davidsen J (2019) https://doi.org/10.1371/journal.pone….

• 37min26 : étude qui montre que les ventilateurs mécaniques aggravent l’état de santé des malades du Covid voire les tuent : Richardson et al. (2020) doi:10.1001/jama.2020.6775

• 42min12 : article en anglais sur la critique de la politique du gouvernement canadien : Denis Rancourt (2020) OCLA Report 2020-1: Criticism of Government Response to COVID-19 in Canada, 2020, ResearchGate
https://www.researchgate.net/publicat…

• 42 min 16 : traduction en français : Denis Rancourt (2020) Critique de la réponse du gouvernement canadien au COVID-19, Le Saker Francophone
https://lesakerfrancophone.fr/critiq

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Ce qui devait arriver, finalement, arriva, le destin inéluctable d’une politique, d’une méthode, d’une démarche et d’une croyance inadaptée et incongrue, souvent contre nature ! Un proverbe dit « ce qui n’arrive point durant toute l’année, arrive (parfois) en un clin d’œil ».

Ne serait-ce pas des « forces occultes » qui seraient à l’origine de ce revers au sein du RCD ? Des milieux jaloux d’un parti dont nous sommes habitués à entendre et à considérer qu’il est le plus « démocrate », le plus « patriote », le plus « progressiste », le plus « anti-intégriste »… ?

La démission collective de 150 militants du RCD va-t-elle sonner le glas d’une politique funeste de ce parti qui, en effet, a dévié de façon imprudente, voire aventureuse et méprisable, de ses principes fondamentaux qui avaient prévalu à sa création ?

Inconsistance et archaïsme

Depuis une décennie, le RCD ne cesse de sombrer dans l’inconsistance et l’archaïsme en rabâchant la même partition assourdissante et repoussante. Avec les années, nous sommes mêmes arrivés à deviner le contenu de ses communiqués, contre chaque action du « pouvoir » (quel qu’il soit d’ailleurs), avant sa diffusion, tellement ce parti s’enfonce dans la routine, dans la désuétude sans voie vers l’innovation !

Il n’est plus porteur de projet politique cohérent et de substitution, ni rhétorique convaincante ! Il ne fait que formuler des plaintes systématiques, ainsi que des critiques, sans fondement, pour rappeler certainement son existence tout en perdant ses militants de base !

Est-ce une Direction responsable, voire patriote, que d’avoir fait un communiqué de ce genre lorsque le Président de la République avait invité tous les partis, associations et personnalités à faire des propositions pour enrichir la nouvelle Constitution ?

En juin dernier, ce parti a osé une critique sévère du « bilan du pouvoir » (voir dans « pouvoir » un artifice consistant à imputer tous les problèmes de l’Algérie au nouveau Président élu qui n’exerce que depuis… 5 mois) :

« L’échec du pouvoir de fait, dans sa stratégie de maquiller une hypothétique tentative de recomposition du système, est patent. Isolé, il a fait, encore une fois, le mauvais choix de vouloir mettre à profit la suspension des manifestations publiques pour cause de pandémie afin d’accentuer la traque des militants politiques et des activistes du Hirak. Le résultat est sans ambages : il a perdu sur tous les tableaux … l’explosion sociale à laquelle les apprentis sorciers du pouvoir de fait semblent travailler ne peut être circonscrite à un cahier de revendications économiques et sociales à régler. Elle ne peut qu’alimenter et accélérer la nécessité du départ du système …»,

choses que ce parti n’a jamais fait avec cette brutalité durant les 20 années de règne chaotique de Bouteflika !

Toute honte bue, en s’affichant fervent défenseur de la démocratie, il a ajouté « à moins d’un choix suicidaire de la répression sanglante, la solution à la crise de légitimité passe par l’exercice de la souveraineté populaire par le biais d’un processus constituant souverain conduit par des instances de transition crédibles » ; en clair une « phase de transition »  sans vote du peuple  dont-on a sollicité la caution de l’Armée qui a refusé s’en tenant à l’option constitutionnelle du suffrage universel!

On se demande comment une personnalité ou une instance présidentielle non élue pourrait se prévaloir d’une quelconque crédibilité pour « préparer les conditions d’une transition démocratique crédible » mieux qu’un président de la république élu par le peuple.

Les Algériens connaissent la phraséologie, dont le RCD use et abuse, pour réagir et faire dans l’activisme provocateur ! Son figement lexical a fait de lui un parti « gelé », routinier, paresseux, sans âme qui réplique machinalement en appuyant sur le bouton approprié pour lancer son communiqué ! Subitement, le voici adopter en quelques mois – le temps d’un Hirak- une position politique diamétralement opposée à ses principes ! Les démissionnaires parlent de «reniement idéologique ».

En juillet 2019, M Bellabas, à court d’arguments, a chargé violemment le défunt Chef d’État-major en mâchonnant ceci : « le clan symbolisé par Gaid-Salah n’a pas pour ligne directrice de nettoyer les écuries d’Augias » (comme Héraclès) sans dire pourquoi son parti et son « clan démocrate » n’a pas aidé à les nettoyer durant ces 20 dernières années de salissures !  Son clan était-il occupé à profiter des privilèges qu’offrait le clan déchu ?

Alliances contre nature

Ce nombre frappant de militants avancent comme justifications, par ailleurs connues, que « depuis la révolution du 22 février, l’intégrisme est devenu un allié politique du RCD » visant nommément la Direction actuelle du parti. Ils reprochent à M. Mohcine Bellabes d’avoir « trompé l’opinion » en affirmant avoir signé un document [d’alliance ou d’entente] avec l’islamiste de « Rachad » M. Dhina (ex du FIS) » « n’engageant que sa personne », alors qu’il s’est avéré que « depuis ce document-là, toute la politique du parti est dans la droite ligne de cette signature et cela s’est vite traduit en positions politiques concrètes issues de réunions secrètes tenues avec les islamistes à Paris.

Ils constatent un changement de « cap » et l’adoption de « positions contradictoires parfois d’un mois à l’autre » en jugeant que « le RCD est en reniement idéologique » par des « alliances contre nature dont nous ignorons les contours et les finalités ». Ils citent, entre autres, de singuliers faits : lorsque M. Bellabas a invité le pouvoir à la table des négociations comme l’a fait Dhina à l’Armée. La publication d’un article dans lequel il est fait l’éloge d’Amir dz |[journaliste) tout en reprenant la diffamation impliquant Said Sadi dans l’assassinat de L. Matoub.

La condamnation par Bellabas de l’idée de Sadi sur la «désobéissance civile ». Mais aussi la vidéo montrant M. Bellabes en compagnies de

« ses nouveaux compagnons en réunion à Al Magharibia » (chaine islamiste que finance le Qatar) …

On le savait et la plupart des Algériens aussi, depuis longtemps ! La prise conscience ne pouvait venir essentiellement que des militants qui, dans la plupart des cas, préfèrent soit se retirer sans bruit, soit patienter, par tactique, pour réagir au moment favorable. Ce qui semble cette fois le cas au regard de l’abyssal gouffre qui s’est creusé, résolument, entre la direction du parti et le reste des militants du RCD….

Les militants les plus en vue qui ont ouvert la boite à Pandore sont de Tizi-ouzou en affichant franchement leur rejet de cette ligne politique suivie par l’actuel président du parti. Ils affirment que Dhina et son mouvement islamiste Rachad « ont pu faire du RCD leur caisse de résonance en allant jusqu’à discréditer et attaquer violemment son chef historique Saïd Sadi ». [Photo en vedette : Saïd Sadi en 2011]

Quand deux mouvements antinomiques, en l’occurrence le RCD de tendance affichée « démocratico-laïciste », s’allient politiquement avec « Rachad » se déclarant « islamo-khilafiste » (affilié au mouvement transnational « Moutamar el Oumma », dont le siège est en Turquie, que préside depuis Istanbul le terroriste El Matiri secondé par Eddeqi, tous deux amis de Dhina et Zitout), il y a sans aucun doute conjuration et péril en la demeure ! En se permettant d’assister à des réunions discrètes, il doit bien y avoir concussion et entente à servir l’agenda d’Ankara, Doha les bailleurs et leurs suzerains !

Est-ce une tactique à un moment de l’évolution historique de l’Algérien, en particulier à la faveur de Hirak populaire qui refusait le 5ème mandat en exigeant ardemment un changement de système de gouvernance ? Apparemment oui ! Mais pourquoi s’acoquiner avec cette mouvance précisément qui a été la cause de la « décennie » sanglante en Algérie en causant plus de 150 000 morts parmi eux des dizaines de milliers d’opposants à l’intégrisme dont plus de 123 partisans du RCD ? C’est oublié ?

Il faut, cependant, signaler que cette « alliance contre nature de circonstance » n’est pas exclusive au RCD ! D’autres partis et plusieurs personnalités du camp dit « démocratique » avaient pris position – ou s’étaient rapprochés ou même acquiescé sans le déclarer – avec les islamistes (ex Fis) de « Rachad » espérant certainement se servir de leurs supposées puissance et aura, croient-ils, pour « faire tomber le régime » à la faveur du formidable Hirak pacifique afin de prendre le pouvoir !

L’idée que « tous les moyens sont bons pour arriver à ses fins » est perfide, hasardeuse et inopérante dans le choix de l’ex Fis puisque le but s’en éloigne sans cesse au point de provoquer des ruptures au sein de ce parti.

N’ont-ils pas retenu l’expérience d’autres pays musulmans qu’à chaque fois, sans aucune exception, que des démocrates s’allient aux islamistes, ces derniers se retournent contre eux en les violentant ?

Il faut signaler que comme les islamistes, même les « démocrates » finissent par se renier quand un échec de leur stratégie ou tactique pointe à l’horizon ! Ce qui est le cas, ces derniers jour, de celui qui est leur « figure de proue » au début du Hirak jusqu’à son incarcération. Juste après sa libération « provisoire », il tombe en disgrâce chez ses pairs, et surtout grillé, pour « ses accointances avec les islamistes » alors qu’il est, par son activisme aigu, la devanture de la mouvance « démocrate » dans cette alliance ! Leur « chair à canon » ?

Positions ambiguës de Sadi et «la démilitarisation du pays»

Prendre aussi parti avec l’ex-président du RCD pour accabler M. Bellabas et sa direction est valable sur la question de «diffamation» dont-il avait fait l’objet, mais pas pour ses positions politiques affichées dans le sillage du Hirak ! Bien qu’ambigües, elles étaient en conformité avec celles du RCD ne serait-ce que pour avoir tu beaucoup de faits. M. Sadi avait changé lorsqu’il avait pressenti l’échec de cette tactique de faire « tomber le pouvoir ». Il avait publié un article sur son Facebook résumant sa position politique opposée à celle du RCD actuel surtout concernant les accointances avec les islamismes de l’ex Fis !

Ses semblables « démocrates » avaient tous, comme lui, bien misé sur ce courant pour faire non pas tomber le régime « Bouteflikiste et Toufikiste », mais pour parasiter un « hirak » qui risquait de leur faire perdre les avantages que leur procurait le même régime ! Ils jouaient le rôle d’opposants pour des citoyens qui les croyaient, alors qu’ils profitaient de ses bienfaits en argent et privilèges qu’il octroyait, en passe-droit qu’il permettait, en pouvoir qu’il procurait et en stabilité qu’il assurait !

Dernièrement, même un éditeur d’Alger (apparemment proche du RCD) a sauté, opportunément, sur l’occasion pour accabler, sur son FB, M. Bellabas et son RCD ainsi que M. Addi, lui qui n’avait rien dit hier ! Quand ils volaient, pillaient, corrompaient, ces partis baptisés de «l’Alternative démocratique » se taisaient, feignant faire de l’opposition. Étions-nous à leurs yeux de propagandistes dans un «État civil» ou «État militaire» ?

« Quand le destin a battu les cartes» de la fin imminente de ce «système», approuvée par l’Armée, ces opposants, dont le RCD, (appuyés de leurs « bobos journalistes ») s’étaient retrouvés désaxés, face à de contraignants dilemmes risquant de les anéantir. Ils avaient alors tenté de chevaucher les «hirak» des débuts pour espérer les orienter vers des revendications, non prévues, qui ne mettraient pas en danger leur existence. On avait vu surgir des slogans antinomiques à ceux du véritable «hirak». Échec ! Tous les responsables de parti politique ou de figures jugées du «régime déchu» avaient été exclus des manifestations !

Refusant l’organisation des présidentielles (dont-ils avaient appelé au boycott) qui ne les arrangeaient pas, sachant parfaitement que le peuple les bouderait, ils avaient innové alors, la controversée «période de transition» en s’organisant, en lobby de pression, autour de ce qu’ils avaient baptisé «l’Alternative démocratique » (RCD, FFS, PT, MDS, Mouwatana, principalement, quelques associations et des personnalités connues ou inconnues des citoyens).

Une « phase de transition» qu’ils s’étaient employés à imposer dans le but de la «gouverner» eux-mêmes, sans élection, en objection à la Constitution qui prévoyait pourtant une solution démocratique par les élections. Leur ami sociologue leur avait proposé, depuis l’étranger, un trio, qu’il avait lui-même « nommé » pour faire office de « Président », temporairement !

Plusieurs organisations et associations activant au sein du Hirak avaient rejeté toute référence à une « période transitoire » dirigée par une instance cooptée en y voyant une manœuvre politicienne de la part des minorités idéologiques qui savaient que le suffrage universel leur serait défavorable ; des minorités qui cherchaient à instrumentaliser le Hirak populaire pour arriver à leurs fins et continuer à profiter des quotas politiques et des rentes de l’ancien système.

M. Sadi n’avait pas une seule fois intervenu pour mettre en garde sur les dérives et manipulations des islamistes (surtout de l’ex Fis par Rachad) comme il l’avait fait sur son FB ! Il jetait, alors, de « l’huile sur le feu » en affirmant même que «le peuple veut la démilitarisation du pays» (comme l’exigeait aussi « Rachad »)! Il était aussi défenseur de cette « phase de transition » illégitime et illégale dont-il était aussi l’un des promoteurs. Il avait tenté lui, sournoisement, et ses semblables, sottement, une stratégie de prise de pouvoir par le « hirak », sans vote, aidés par des forces et milieux occultes, dont les islamistes de l’ex Fis. Ils avaient non seulement échoué lamentablement, mais en plus entraîné dangereusement une partie de la Kabylie dans leurs illusions par la tromperie !

Les ‘makistes’ aussi étaient leurs alliés de circonstance ! Il n’avait pas dénoncé leurs violences et menaces sur la population de Kabylie lors des élections présidentielles ! Sadi savait parfaitement que les « pseudo-hirak » déviants étaient l’œuvre des manipulateurs « démocrates » comme lui, puis des islamistes qui les avaient dominés à plate couture sur tous les plans ! Avait-il dit un mot sur les « démocrates » qui avaient fréquenté les plateaux d’El Magharibia? Du tout …tant qu’ils tapaient sur l’Armée, ses cadres et le gouvernement légal (constitutionnellement) !

Avait-il donné son avis sur la dernière visite des « personnalités démocrates » désignées « figures de proue» du Hirak, chez le sulfureux Belhadj ex N°2 du Fis ? Du tout ! Sa sortie inopportune, (d’ailleurs, vertement critiquée par Dhina ; chef de Rachad), était vue par les observateurs, comme un repositionnement, suite aux graves bourdes politiques et au déchirant échec de tous ceux qui s’étaient engagés, par opportunisme, dans cette aventure de renversement du « pouvoir » par la manipulation du Hirak! Orphelin de ses protecteurs et mentors sécuritaire et financiers, M. Sadi n’avait-il plus de soutien, en Algérie, pour essayer une reprise de contrôle RCD ?

Le RCD n’est pas le seul à jouer les Cassandre

On doit ne doit pas oublier, aujourd’hui les dizaines de patriotes qui, à ce jour, continuent de dénoncer les complots contre l’Algérie dans le but de la déstabiliser. On peut citer un certain M. Meziane Abane (proche apparemment du RCD) qui ne cesse, courageusement, d’expliquer aux Algériens de France (sur la place de la République) les tenants et aboutissants de cette offensive contre l’Algérie, son armée et ses institutions ainsi que les dangers pour la stabilité en citant les officines et les milieux compromis dont les islamistes de Rachad ! Ce qui n’a pas été du goût d’un certain M. Nait Ouslimane, qu’il a cité comme membre de Rachad, qui a déclaré récemment compter déposer une plainte auprès des juridictions françaises pour « atteinte à son honneur » contre Abane qui l’a accusé d’appartenir au mouvement islamiste Rachad, alors que lui-même avait participé à un débat organisé par ce même mouvement (?!). Il n’a pas expliqué, en sa qualité de « démocrate », cette étrange logique !

Pour sa part, Meziane Abane a répliqué ainsi « je sais qu’en m’attaquant à Rachad et ses tentacules, en plus dans leur fief, l’Europe, je n’aurai pas seulement droit à des campagnes de dénigrement, mais aussi à des menaces…». Il semble que M. Abane craint toujours de rentrer au pays malgré les nouveaux gouvernants (depuis 6 mois), leur nouvelle politique et les premières actions de changements.

Le RCD, ici, est pris opportunément en exemple suite à ces récents tourments. La réalité est que presque tous les acteurs de la scène politique algérienne avaient joué les Cassandre en déformant des faits et gestes dans l’objectif fourbe de démoraliser l’opinion ou de la rameuter, chacun selon les objectifs de son parti. Le Hirak, le véritable, les a tous mis à nu jusque dans leurs principes et idéologie y compris dans leurs faits et gestes !

Dans le sillage du livre de Bensaada

Dans cet embrouillamini politique surgit un Livre foudroyant, tel un couperet, pour remettre les choses au clair ! Ce livre, qui vient après plusieurs autres, est du Dr Ahmed Bensaada. Il est intitulé « Qui sont ces ténors autoproclamés du Hirak Algérien » qui a suscité, le jour de sa publication, et même à l’annonce du titre, une levée de bouclier et des critiques malsaines (contre sa personne et non le livre) jusqu’à l’injure et la calomnie par des personnes citées, de leurs soutiens et de leur presse, sans même l’avoir lu ! Des soutiens du même moule et de la même insolence perfide ! Le titre est pour eux suffisant pour qu’elles se sentent concernées !

Le livre démasque des personnalités (dites meneurs du Hirak) et des associations algériennes, pour leurs accointances avec des organismes spécialistes de la « printanisation » en présentant des preuves documentaires irréfutables et irréprochables (même les câbles Wikileaks) !

Il cite leurs réunions avec les organismes américains (dont la NED) d’exportation de la démocratie, les financements, les écrits pour ces organismes. Des écrits plutôt entrant dans la délation que dans le « scientifique ». Depuis des semaines, qu’ils lui font le mauvais procès de « vouloir déstabiliser le Hirak » et de « bosser » pour le « pouvoir ». Dans une des pages (en conclusion) de son Livre, le Dr Bensaada revendique clairement :

«Le Hirak, qui a été un événement unique et grandiose dans l’histoire de l’Algérie, se doit d’être intrinsèquement algéro-algérien et de ne permettre aucune collusion avec des intérêts étrangers. Ce sont ces conditions qui garantissent l’épanouissement de l’Algérie de demain »,

après avoir écrit en introduction :

« Le hirak algérien a fêté son anniversaire…Cet événement majeur dans la vie politique…a bouleversé tous les codes du pays. Il a modifié la psychologie d’un peuple, a aiguisé son sens de la discipline, a soudé ses rangs dans un objectif commun contre le despotisme et la ‘hogra’, et a réussi avec brio le déboulonnage d’un système prédateur… ».

Alors ? Un habile ‘Youtubeur’, connu des internautes, nommé Rafaa, a exprimé les effets du livre par cette image pertinente «comme un projecteur d’un chalutier qui attire les poissons en surface » et aussi comme un « lance-pierre qui a cassé la vitrine ‘démocratique’ fumée pour faire apparaître, derrière, des véritables meneurs de jeux que sont les islamistes de Rachad et d’Al Magharibia ».

L’État appelé à préserver les acquis démocratiques

Avec la politique que l’on voit et subissons, depuis des années, des partis et de certaines associations, et au regard de leurs démarches, de leurs conduites, de leurs tactiques, de leur rhétorique, de leur littérature et de leurs relations avec ce qu’ils appellent le « pouvoir » ou même entre eux, de leurs sources de financement et rapports avec des organismes étrangers, il est certain qu’ils n’évolueront pas ! Ils peuvent même être la cause du retard dans le processus démocratique, mais aussi, comme force, une source d’instabilité et de désorientation qui ne concourent pas à la paix et à la véritable démocratie tant souhaitée !

L’État en sa qualité de garant de la Constitution est appelé à intervenir pour préserver les acquis qui semblent s’effriter d’année en année. Plus les contradictions s’exacerbent – du fait des compromis, des concussions, des cupidités, de la corruption des acteurs politiques et économiques, voire des ingérences, qui mettent en danger la stabilité, voire l’indépendance de l’Algérie – plus les libertés individuelles et collectives ainsi que les jeux démocratiques seront limités ou différés ! C’est évident et en vigueur dans tous les pays du Monde surtout, c’est constaté, dans les pays considérés démocratiques et de liberté. Les exemples de pays démocratiques, dans cette situation, ne manquent pas !

Nos partis et associations, pour montrer leur « indépendance d’action », avaient pris un mauvais départ en mimant des travers, entrés dans leurs principes, qu’ils n’arrivent pas à s’en débarrasser craignant ainsi se renier ! Ils ne font presque plus de la politique et de l’opposition, mais pour la plupart de la dispute, de la provocation, de la médisance, du clabaudage, voire de la calomnie et de l’injure !

Ils doivent changer fondamentalement et l’État doit les aider en instituant de nouvelles règles plus sécurisantes dans leurs actions politiques d’opposants réels, ayant des projets nationaux dans l’intérêt exclusif de l’Algérie. Quitte pour ces partis à changer de statut, voire de dirigeants, allant dans le sens de l’innovation dans leurs méthodes, leurs discours et leurs stratégies, pourquoi pas une plateforme entre eux.

La plupart restent figés dans l’esprit du parti unique, par leurs pratiques, même s’ils se considèrent démocrates ! À défaut, ils risquent la disparition, au mieux rester inopérant, des partis ou des associations sans base populaire et donc sans influence ; ce qui n’arrange pas les engagements de l’Algérie dans la voie démocratique et des libertés consacrées par la Constitution ! Le temps des complots, des manipulations, des diversions et de la « période de transition » est dépassé ! Place donc aux réformes sérieuses des institutions et du paysage politique dont celle des partis et associations !

Il n’est pas nouveau ou étonnant que les manipulations occidentales et autres se servent de certains milieux locaux pour les instrumentaliser et en user comme moyen de pression afin d’asseoir leur politique extérieure, hégémonique, sur l’Algérie ! Mais avec des institutions consistantes, indépendantes des désidératas des hommes, une Armée encore plus forte, des lois justes et cohérentes, une justice indépendante, des partis politiques (et des associations) solides et confiants qui activent en partenaire (non considérer l’adversaire comme « ennemis ») et qui veillent en dénonçant toute dérive et tout complot d’où qu’ils viennent, il est certain que les ennemis d’hier et d’aujourd’hui, ou les prédateurs, ne s’y aventureront plus sur la terre algérienne !

Amar Djerrad

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Mr Djerrad Amar est un ingénieur de formation en retraite. Il réside en Algérie. Il a contribué, par ces écrits, dans plusieurs journaux algériens et sites d’informations sur des sujets politiques, géopolitiques et sociaux depuis plus de 30 ans.

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Les deux nations occidentales les plus puissantes militairement, à la fois libres de projeter leur puissance navale et leur domination maritime partout dans le monde, se réunissent pour punir et renverser les régimes qu’ils jugent coupables d’atteintes aux droits humains et de répression politique au nom des droits humains et de la promotion de la démocratie : qu’y a-t-il de mal ?

C’est bien sûr le nouvel appel du Secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, qui a déjà, au cours de la dernière décennie, exercé sa politique de nation-building et de promotion de régimes éclairés avec des succès brillants en Ukraine, en Libye, en Syrie et en Afghanistan pour étendre le manteau de sa protection, ainsi que les lumières et la paix dans la zone Indo-Pacifique et le reste de l’Asie.

Mais tout cela a déjà été fait auparavant. Et les résultats ont entraîné la mort, l’esclavage, la ruine et la destruction de centaines de millions de personnes totalement innocentes.

La bataille de Balaclava est un affrontement,  entre l’armée russe et une coalition franco-turco-britannique qui assiégeait la ville de Sébastopol lors de la guerre de Crimée. 

 

De 1840 à 1870, la Grande-Bretagne et la France ont uni leurs forces dans une extraordinaire série d’agressions et d’invasions militaires. Ces deux pays ont envahi la Russie, causant près d’un million de morts civiles et militaires lors de la guerre de Crimée de 1854-55.

Ils ont envahi la Chine – à deux reprises, forçant la nation la plus peuplée du monde à accepter des importations illimitées d’opium qui ont effondré son tissu social et provoqué la guerre civile la plus sanglante de l’histoire humaine – la rébellion de Taiping de 1850 à 1865.

Ils ont fortement encouragé les États du Sud des États-Unis à faire sécession en tant que nation indépendante propriétaire d’esclaves – ouvertement soutenus par les principaux internationalistes libéraux de Londres et de Paris. Cela a déclenché la guerre civile la plus sanglante que l’hémisphère nord  ait jamais vue – la guerre civile américaine de 1861-1865.

Le soutien français a également permis à la Grande-Bretagne d’écraser impitoyablement la première guerre indienne de libération nationale – que les historiens britanniques et autres occidentaux pendant plus de 160 ans ont continué d’appeler «la mutinerie indienne». Au moins un million d’Indiens ont été massacrés au cours d’une année d’horreur en 1857.

Le sort de la Chine était encore pire : une estimation du nombre de personnes décédées aux mains des rebelles de Taiping, qui pratiquaient une parodie sombre et bizarre du christianisme comparable à la disposition génocidaire des non-croyants à l’État islamique en Irak et en Syrie (ISIS) atteignant 40 millions.

Avec une audace et une hypocrisie à couper le souffle, les Français, avec les encouragements et l’approbation des Britanniques, ont même renversé le gouvernement indépendant du Mexique et mis en place un archiduc autrichien, le frère de l’empereur Franz-Josef comme nouvel «empereur» du Mexique, soutenu par les esclavagistes des États confédérés d’Amérique (CSA). La France a également paralysé l’empire des Habsbourg d’Autriche qui contrôlait l’Europe centrale dans sa guerre de 1859. Pendant 30 ans, rien ne pouvait arrêter les Britanniques et les Français.

La quantité de souffrances humaines causées par ces guerres d’agression et d’ingérence éhontée dans les affaires intérieures d’autres nations était incommensurable. L’ingérence britannique et française dans les affaires intérieures des États-Unis à cette époque montre en fait des parallèles étonnants avec les efforts infructueux de la Grande-Bretagne, de la France et des États-Unis pour renverser le gouvernement légitime de la Syrie au cours de la dernière décennie.

Ces deux interventions ont montré que la «vieille» OTAN de 1840 à 1870, comme la «nouvelle» OTAN depuis la fin de la guerre froide, était capable des inepties et des erreurs militaires de calcul les plus grossières.

Au lieu de diviser avec succès les États-Unis et, dans la pratique, de les détruire, ce qui était un objectif politique ouvertement exprimé par Robert Gascoigne Cecil, plus tard Lord Salisbury, le mauvais génie directeur de la politique étrangère britannique du milieu des années 1860 jusqu’à sa retraite en 1902, l’intervention américaine a produit un leader américain déterminé à maintenir sa nation et à protéger sa sécurité et son intégrité tout aussi implacablement que l’actuel président syrien Bashar el-Assad. Son nom était Abraham Lincoln.

Comme Assad, qui a travaillé dur pour empêcher que le peuple syrien ne soit soumis à l’extermination par État Islamique, Lincoln a été sans cesse calomnié et maltraité dans la presse britannique et française, qualifié de boucher et de tyran.

Les empires britannique et français étaient donc en grande partie responsables de la mort de 850 000 personnes lors de la guerre civile américaine. Ils ont sous-estimé Lincoln et n’ont pas réussi, comme leurs successeurs au cours de la dernière décennie qui voulaient détruire la Syrie, à anticiper les mesures efficaces des Russes, diplomatiques et militaires, pour protéger l’État menacé.

Cet «âge d’or» du libéralisme du milieu du XIXe siècle a également vu l’ouverture des frontières et le libre-échange – conduit et appliqué avec enthousiasme par la Grande-Bretagne et la France sous des régimes successifs, à la fois libéraux et soi-disant conservateurs.

Il y avait aussi d’autres aspects sombres épouvantables. En 1906, le cartel de traite des blanches «Zwi Migdal», la première organisation criminelle moderne véritablement internationale, transnationale et même mondiale, avait été mise en place, utilisant les nouvelles technologies des chemins de fer, des bateaux à vapeur et des communications télégraphiques à grande vitesse à travers les continents.

L’organisation a prospéré, attirant des filles juives innocentes, issues de milieux protégés en Russie et dans l’Empire autrichien dans de faux mariages avec des proxénètes respectables qui les ont livrées à des vies, généralement courtes, d’horreur, d’abus et de dégradation dans les bordels de Buenos Aires en Argentine – où l’organisation était basée – et dans des maisons de prostitution similaires dans des ports sous contrôle britannique en Afrique et au moins jusqu’en Inde.

Ce réseau de prostitution était dirigé par des proxénètes juifs à Buenos Aires qui s’attaquaient à leurs coreligionnaires en toute impunité et avant la fin de l’Holocauste, quelque 140 000 filles auraient été réduites en esclavage. Déjà, au 19e siècle, l’ouverture des frontières et le libre-échange avaient des inconvénients évidents.

En outre, le vil commerce d’opium britannique en Chine s’est poursuivi pendant plus d’un siècle, principalement par le port de Hong Kong, mis en place par la Grande-Bretagne après sa victoire navale sur la dynastie Qing lors de la première guerre de l’opium.

Cette «première OTAN» a subi sa première défaite stupéfiante lorsque le tsar Alexandre II a envoyé des escadres de la marine russe aux États-Unis pour dissuader toute intervention britannique et française aux côtés de la Confédération des esclavagistes pendant la guerre civile américaine.

Cette antique OTAN a finalement été détruite lorsque le chancelier prussien Otto von Bismarck, soutenu diplomatiquement par le tsar, a vaincu le deuxième Empire français en battant les armées de l’empereur Napoléon III en 1870.

Une Allemagne unie, protégée de la prédation britannique par des droits de douane élevés du Zollverein, l’Union douanière allemande, puis par les brillantes politiques économiques de Bismarck, a succédé à la France comme puissance dominante sur le continent européen.

La Grande-Bretagne avait perdu la France comme fidèle allié et fidèle «épée» pour faire la guerre à d’autres grandes nations du monde, bien que la troisième République française dans les années 1880 ait continué à étendre son empire colonial dans de vastes régions de l’Afrique subsaharienne et de l’Asie du Sud-Est.

L’ère maniaque destructrice de la «Première OTAN» était terminée. Mais ses leçons pour l’humanité du XXIe siècle ne sont que trop claires : une fois de plus, des slogans inspirants sur les droits de l’homme, et des interventions internationales prétendument du côté du bien sont engagés cyniquement pour projeter le pouvoir et masquer l’agression aux publics trop crédules en Occident.

Les nouveaux dangers à l’ère des armes nucléaires et autres armes de destruction massive sont plus importants que jamais. Comme le président américain Harry Truman aimait à le dire, il n’y a rien de nouveau sous le soleil à part l’histoire que vous ne connaissez pas encore.

Martin Sieff

 

Article original en anglais : The First NATO: British and French Joint Aggressions in the Mid-19th Century, Strategic Culture, le 11 juillet 2020.

Traduit par jj, relu par Hervé pour le Saker Francophone

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Les systèmes de défense aérienne syriens ont attaqué des avions au-dessus du territoire occupé par Israël.

Il y a quelques heures, Tsahal a de nouveau tenté de lancer des frappes de missiles sur le territoire syrien. Cependant, cette fois, les systèmes de défense aérienne syriens ont commencé à attaquer les avions et les missiles israéliens directement au-dessus du plateau du Golan occupé, ce qui a été une surprise totale pour Tel Aviv.

Plusieurs sources signalent une série d’explosions puissantes dans l’espace aérien du plateau du Golan, occupé par Israël. Très probablement, il s’agit d’abattre des missiles, cependant, les experts n’excluent pas que l’armée syrienne pourrait bien viser à abattre des avions de combat israéliens, en particulier, nous parlons de chasseurs F-16.

Non moins remarquable est le fait que l’armée syrienne a utilisé les complexes Tor pour repousser l’attaque de Tsahal – il n’y a pas de confirmation officielle de cela, cependant, les experts ont attiré l’attention sur un vol très inhabituel de missiles anti-aériens utilisés pour intercepter des cibles. Auparavant, les complexes Pantsir-S et Buk étaient utilisés pour repousser les attaques, cependant, il est évident que l’armée syrienne recherche le moyen le plus optimal de contrer l’agression israélienne.

À l’heure actuelle, des sources rapportent qu’il était possible d’intercepter 100% des missiles de croisière lancés depuis le plateau du Golan, cependant, il n’y a pas de déclarations officielles de Damas à l’heure actuelle.

source : https://avia-pro.fr/news/siriyskie-pvo-atakovali-izrailskie-f-16-nad-zahvachennymi-golanskimi-vysotami

Via Réseau International

*

Témoignage de Tom Duggan, un britannique à Damas très très en colère… En anglais

source:

https://www.facebook.com/tom.duggan.940/videos/4340452839313075

Envoyé par Mouna Alno-Nakhal

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Ceci est la quatrième et dernière partie d’une série.

Dans la première partie, nous apprenons comment la Fondation Bill & Melinda Gates travaille à étendre l’influence de l’industrie pharmaceutique auprès de l’OMS, qu’elle contrôle, et des gouvernements du monde.

Dans la deuxième partie, nous voyons comment la Fondation Bill & Melinda Gates écoule dans les pays pauvres des traitements et des vaccins non approuvés dans les pays développés parce que dangereux, parfois avec des résultats désastreux. Nous verrons aussi que l’annonce de Trump selon laquelle les USA se « retirent » de l’OMS n’est rien d’autre que de la communication à destination de ses électeurs : en fait, les USA continuent de régner sur l’OMS à travers la Fondation Gates et l’agence fédérale américaine USAID.

Dans la troisième partie, nous apprenons que la Fondation Gates travaille à vendre non seulement les traitements et vaccins de l’industrie pharmaceutique, mais aussi des semences OGM, sur lesquelles elle travaille en partenariat avec Monsanto.

Dans cette dernière partie, nous verrons comment la Fondation Gates tente de faire tomber les garde-fous étatiques qui interdisent à l’industrie pharmaceutique occidentale de mettre des produits potentiellement dangereux sur le marché. Nous verrons aussi que l’administration Trump marche main dans la main avec Bill Gates.


L’opération Warp Speed vaccine Big Pharma contre les poursuites judiciaires

À la mi-mai, l’administration Trump a dévoilé son nouveau projet de vaccin contre le coronavirus : l’opération Warp Speed. Le président Trump a annoncé le nouveau projet en se vantant de l’assouplissement, par son administration, de « toutes les formalités administratives pour parvenir au lancement le plus rapide, et de loin, d’un essai de vaccin ».

Comme l’administration Trump, Bill Gates plaide pour l’accélération du calendrier d’approbation du vaccin du Covid-19. Il écrit que « les gouvernements devront accélérer leurs processus habituels d’approbation des médicaments afin de fournir rapidement le vaccin à plus de 7 milliards de personnes ». Selon lui, « il n’y a tout simplement pas d’alternative » à ce programme.

En mars dernier, les États-Unis ont adopté une réglementation fédérale accordant une immunité contre d’éventuelles poursuites judiciaires aux firmes produisant des médicaments contre le coronavirus, y compris les vaccins. Ils ont également accordé une immunité à toute entité distribuant ces médicaments.

Avec plus de 100 vaccins du Covid-19 actuellement en cours de développement, cela signifie que ces produits seront indemnisés contre toutes possibilités de poursuites judiciaires, même dans les cas d’effets secondaires nocifs.

Si les fabricants de vaccins sont effectivement exemptés de sanctions légales par les gouvernements du monde, ces entreprises ne sont pas particulièrement incitées à protéger les gens contre d’éventuels effets secondaires nocifs. Comme par le passé, il semble que les citoyens des pays les plus pauvres soient sur le point de devenir des « cobayes pour les fabricants de médicaments ».

Le plaidoyer de Bill Gates pour l’immunité des fabricants de médicaments remonte au moins à 2015, lorsqu’il a déploré, lors de l’épidémie d’Ebola, l’absence de processus clair pour « fournir une exemption de responsabilité légale ». Il a suggéré qu’au cours d’une « épidémie mondiale », les entreprises pharmaceutiques devraient être protégées contre les actions en justice pour « éviter de longs retards ». Aujourd’hui, sa proposition est en train de se concrétiser.

Gates a justifié sa position par le fait que les entreprises devront produire des médicaments le plus rapidement possible pour sauver des vies, et que ces nouveaux médicaments ne seront pas toujours sûrs. « Comprendre la sécurité… est très, très difficile », a-t-il déclaré à CBS. « Il y aura un certain risque et une exemption de responsabilité sera nécessaire avant que l’on puisse décider [de sortir un vaccin] ».

Normalement, un médicament passe par une phase d’expérimentation animale avant d’être testé sur un petit nombre d’humains (phase I), un nombre plus étendu (phase II) et un grand nombre de personnes (phase III). Mais avec le Covid, Gates veut « gagner du temps » en effectuant des tests sur les humains et les animaux en même temps.

Aujourd’hui, les États-Unis « compriment ce qui représente généralement 10 ans de développement de vaccins », selon le directeur de l’Institut national de la santé (NIH).

Cela peut produire des effets dérangeants. D’une part, aucun vaccin efficace contre les coronavirus n’a encore été produit et un nouveau vaccin pourrait déclencher des réactions mortelles. Le Dr Peter Hotez, spécialiste des maladies tropicales, qui a travaillé sur un vaccin raté pour un autre coronavirus (SRAS), a déclaré que lors des tests expérimentaux du médicament, les animaux étaient victimes de ce qu’il appelle « Facilitation de l’infection par des anticorps ». Les animaux qui ont reçu la piqûre ont développé des formes plus graves (et souvent mortelles) du virus par rapport aux animaux non vaccinés.

Hotez a déclaré à Reuters : « La façon de réduire ce risque [pour les humains] est d’abord de démontrer qu’il ne se produit pas chez les animaux de laboratoire. L’expert médical a déclaré qu’il comprenait « l’importance d’accélérer les délais pour les vaccins en général, mais … ce n’est pas avec ce vaccin qu’on peut se le permettre ».

Sans effectuer la phase initiale de tests sur les animaux normalement requise pour mettre un vaccin sur le marché, une société de biotechnologie nommée Moderna mène actuellement des essais sur l’homme pour son vaccin du Covid-19. Le vaccin de Moderna est de type ARNm, qui n’ont jamais été approuvé par la FDA pour une utilisation sur les humains.

Cette technologie, qui contient des cellules génétiquement modifiées pouvant altérer de façon permanente l’ADN humain, a été développée grâce à des subventions de la Fondation Gates et de l’Agence des projets de recherche avancée de la défense du Pentagone (DARPA). Moderna affirme avoir une « alliance stratégique » avec la DARPA, qui a donné à la firme 25 millions de dollars au total.

La technologie ARNm de Moderna a été désignée par Bill Gates comme « l’une des options les plus prometteuses pour le COVID ». Gates a même un « accord-cadre de projet de santé mondiale » avec Moderna pour lui donner jusqu’à 100 millions de dollars pour le développement de sa technologie ARNm, en échange de l’obtention de « certaines licences non exclusives ».

Le co-fondateur de Moderna, Robert Langer, s’est associé à Gates dans le passé sur des projets tels que l’implant de micro-puces contraceptives activables sans fil.

Lorsque Moderna a annoncé l’achèvement de la phase 1 de son essai de sécurité le 18 mai, des médias grand public ont salué la « bonne nouvelle » de Moderna. Mais les petits caractères du communiqué ont révélé que trois des 15 participants auxquels on a injecté la plus forte dose du vaccin ont développé des symptômes systémiques de grade trois, que la FDA définit comme « graves », « invalidants » et nécessitant une « hospitalisation », bien que « ne mettant pas immédiatement leur vie en danger ».

Le 15 mai, le président Trump a nommé Moncef Slaoui, un membre du conseil d’administration de Moderna qui, jusqu’au 19 mai, détenait plus de 10,3 millions de dollars d’actions de la firme, comme responsable scientifique de l’effort national pour trouver un vaccin du Covid-19.

Slaoui, qui se dit « engagé dans le capital-risque », fait également partie du conseil d’administration de l’Initiative internationale pour un vaccin contre le sida (IAVI), une organisation de « partenariats public-privé » qui a reçu plus de 359 millions de dollars de la Fondation Gates.

Slaoui a également occupé des postes de direction chez GlaxoSmithKline (GSK). Alors qu’il dirigeait la recherche et le développement de l’entreprise, GSK a plaidé coupable et versé 3 milliards de dollars dans ce que le Département américain de la justice a qualifié de « plus forte somme versée en dommages-intérêts après une fraude dans le domaine de la santé de l’histoire des États-Unis ». La fraude comprenait la dissimulation du lien entre un médicament, le Paxil et des effets secondaires de dépression et idées suicidaires (principalement chez les enfants), la dissimulation du lien entre un médicament, l’Avandia et des effets secondaires sur le cœur, qui, selon la FDA, ont entraîné 83 000 crises cardiaques, ainsi que plusieurs accusations de corruption et de pots-de-vin illégaux.

Alors qu’il était président de GSK chargé des vaccins, M. Slaoui a supervisé le développement du vaccin contre la grippe porcine appelé Pandemrix, qui a été mis sur le marché sans avoir été testé correctement lors de l’épidémie de grippe porcine. Le résultat a été un vaccin dangereux qui a causé des lésions cérébrales chez au moins 800 personnes, dont 80 % d’enfants. Comme GSK n’a acceptéde fournir le vaccin aux gouvernements qu’à la condition d’être dégagé de toute responsabilité légale, l’argent des contribuables britanniques a été utilisé pour payer des millions de livres sterling en compensation aux victimes.

Slaoui a été engagé pour être le « tsar du vaccin » de l’administration Trump en tant qu’entrepreneur privé, et non en tant qu’employé du gouvernement. Cela signifie, comme l’explique Public Citizen, que Slaoui peut « maintenir un vaste réseau d’intérêts financiers conflictuels sans avoir besoin de se défaire de ces intérêts, de se récuser ou même de les divulguer ».

Les médias grand public aiment à dépeindre la réponse au Covid-19 comme un bras de fer entre des fanfarons anti-science comme Donald Trump et des « champions de la science » comme Bill Gates. Cependant, la nomination de Slaoui à la codirection de l’opération « Warp Speed » indique qu’ici, l’administration Trump et la Fondation Gates font partie de la même équipe.

Après être entré dans son nouveau rôle dans l’administration Trump, Slaoui a déclaré que les données des essais cliniques de Moderna lui donnaient assez confiance pour annoncer, « nous serons en mesure de fournir quelques centaines de millions de doses de vaccin d’ici la fin de 2020 ».

Bien que le gouvernement américain ait choisi Moderna comme l’un des cinq « finalistes » de son vaccin contre le coronavirus, les mesures financières prises par certains dirigeants de l’entreprise laissent penser que les beaux jours de Moderna sont peut-être derrière elle.

Selon des documents déposés auprès de l’U.S. Securities and Exchange Commission (SEC), le directeur financier de la société, Lorence Kim, a vendu 214 000 actions de Moderna le jour du communiqué de presse, réalisant immédiatement un bénéfice de plus de 16 millions de dollars.

Thomas Lys, professeur de comptabilité à l’université Northwestern, a été cité par Stat News déclarant que cela pourrait simplement être une décision financière de Moderna pour obtenir des liquidités, mais qu’ « il y a toujours une autre possibilité – que ces gars savent en fait que tout cela est bidon et qu’ils vendent pendant que l’action est encore à bon prix ».

Le médecin en chef Tal Zaks, qui détenait près de 100 000 actions de Moderna au début de l’année, a commencé à vendre des actions quelques jours avant que Moderna n’annonce que son vaccin était prêt à être testé sur l’homme, avec un profit de plus de 18 millions de dollars en 2020. Il n’en possède plus aucune action.

Une réserve centralisée pour « rendre l’OMS dépendante du bon vouloir des grandes entreprises pharmaceutiques ».

En octobre 2019, le Johns Hopkins Center for Health Security a organisé l’ « Event 201 » [*] en partenariat avec le Forum économique mondial et la Fondation Gates.

Un ancien membre du Comité directeur du Johns Hopkins Center for Health Security [Robert Kadlec] est maintenant chef de la réserve de médicaments de l’administration Trump, et le PDG de Johns Hopkins Medicine fait également partie du conseil d’administration de la société pharmaceutique Merck.

L’Event 201 était un exercice de simulation d’une pandémie à nouveau coronavirus. Des représentants du Conseil national de sécurité des États-Unis y ont participé, ainsi que des dirigeants de sociétés pharmaceutiques comme Johnson & Johnson.

Si les similitudes entre la simulation de l’épidémie et la véritable épidémie ont suscité des théories infondées sur la « prédiction » du COVID 19 par Bill Gates, il est indéniable que les propositions politiques qui ont émergé de l’exercice sont mises en œuvre aujourd’hui.

À la suite de la simulation, complétée par des conférences de presse simulées d’un réalisme effrayant et des bulletins d’information diffusés par un réseau appelé GNN, les trois organisations ont émisdes recommandations pour faire face à une « grave pandémie ». L’une des recommandations était de disposer d’une « solide réserve internationale » de mesures médicales telles que des vaccins.

Au cours de la simulation, le président de la Fondation Gates pour la santé mondiale, Chris Elias, a insisté sur la nécessité de constituer une réserve de ce type. Il a expliqué qu’ « un stock mondial contribuerait certainement à assurer une répartition rationnelle et stratégique », mais qu’une collaboration entre l’OMS et le secteur privé est nécessaire pour en assurer l’efficacité.

D’un point de vue objectif, un stock centralisé de mesures médicales peut être utile en cas de crise sanitaire. Mais la question de savoir qui la contrôle et la distribue soulève des problèmes importants.

Le Dr David Legge a déclaré à Grayzone que la suggestion d’Elias augmenterait encore l’influence des sociétés pharmaceutiques à but lucratif, car « sans aucun doute, un partenariat public-privé axé sur l’approvisionnement et la distribution impliquerait les grandes sociétés pharmaceutiques et rendrait l’OMS dépendante du bon vouloir de ces dernières ».

Gates pourrait faire valoir que le contrôle et la distribution de ces stocks devraient également être influencés par des institutions occidentales comme l’OTAN. En 2015, il a écrit qu’en cas de « grave épidémie », « une institution mondiale pourrait être habilitée et financée pour coordonner le système [de réponse à l’épidémie] », qu’il devrait y avoir une discussion sur le partage des pouvoirs entre l’OMS et « d’autres (y compris la Banque mondiale et les pays du G7) », et que « le débat devrait inclure des alliances militaires comme l’OTAN ».

Gates a également soutenu que « les pays à faible revenu devraient être parmi les premiers à recevoir » le vaccin du Covid-19. Si l’OTAN joue un rôle dans le contrôle et la distribution des vaccins, cette aide pourrait être utilisée pour faire progresser les programmes militaires occidentaux, étant donné que ces « aides » ont été utilisées dans le passé lors d’interventions humanitaires.

Gates a quasiment monopolisé le domaine de la politique de santé publique, tant au niveau national qu’international. « Fauci et moi sommes en contact permanent », a-t-il proclamé, en référence au visage de la réponse américaine au Covid, le directeur de l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses, Anthony Fauci.

Dans le même temps, le méga-milliardaire s’entretient apparemment « tous les jours » avec des PDG de sociétés pharmaceutiques et des chefs de gouvernements.

En entretenant des relations avec des organisations gouvernementales et le secteur privé à but lucratif, la Fondation Gates est peut-être devenue l’acteur le plus influent de la réponse mondiale au Covid-19. Ainsi, si le travail de la fondation a favorisé les multinationales occidentales aux dépens de la santé publique dans le passé, comment s’attendre à un résultat différent cette fois-ci ?

L’histoire se répète

Au début juillet, l’Associated Press a rapporté que des Sud-Africains s’étaient réunis à Johannesburg pour protester contre l’essai clinique de phase III d’AstraZeneca en Afrique. La Fondation Gates a versé 750 millions de dollars à cet effort de vaccination le mois dernier, et les manifestants ont été photographiés tenant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire « Nous ne sommes pas des cobayes » et « Non au poison de Gates ».

L’organisateur de la manifestation, Phapano Phasha, a déclaré à l’AP que des groupes vulnérables étaient manipulés pour qu’ils participent à l’essai sans possibilité de choix éclairé. « Je crois en la science », a déclaré Phasha. « Je ne suis pas contre les vaccins, je suis contre le profit. »

Les rapports indiquent que les vaccins de Moderna et d’AstraZeneca pourraient être disponibles pour une distribution publique d’ici la fin 2020.

The Grayzone a contacté la Fondation Bill & Melinda Gates, l’Alliance mondiale pour les vaccins et l’immunisation (GAVI) et le Programme pour les technologies appropriées dans le domaine de la santé (PATH) pour leur demander de commenter cet article, et n’a pas encore reçu de réponse.

 

Jeremy Loffredo

Michele Greenstein

 

Paru sur The Grayzone sous le titre Why the Bill Gates global health empire promises more empire and less public health, le 8 juillet 2020

Traduction Corinne Autey-Roussel pour Entelekheia
Illustration Miguel Á. Padriñán / Pixabay

[*] Note de la traduction: voir l’article de Cory Morningstar en français, Event 201, la simulation prophétique de pandémie à coronavirus du Forum économique mondial

Jeremy Loffredo est un journaliste basé à Washington D.C. Il a travaillé sur divers documentaires indépendants à New York et a participé à la production de plusieurs programmes d’information internationaux. Il prépare actuellement un documentaire sur le Green New Deal que vous pouvez soutenir à l’adresse https://www.gofundme.com/f/the-green-new-deal-explained-for-real

Michele Greenstein est une journaliste basée à Washington D.C. Ancienne correspondante de RT America, elle a produit une série sur la guerre technologique entre les États-Unis et la Chine et un documentaire de terrain sur le mouvement anti-gouvernemental de 2019 à Hong Kong.

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Remunicipalisation de l’eau: Suez menace le Chili

juillet 21st, 2020 by Olivier Petitjean

Confronté à la perte d’un contrat dans la ville d’Osorno au Chili, le groupe Suez brandit la menace d’un recours aux tribunaux arbitraux privés. Un cas hautement symbolique, car ce serait la première remunicipalisation de l’eau dans ce pays, qui apparaît comme l’une des vaches à lait financières du groupe français.

Le groupe français Suez a menacé officiellement le Chili d’un recours à l’arbitrage international, autrement dit à ces fameux tribunaux commerciaux privés qui permettent à des « investisseurs » de poursuivre des gouvernements qui prendraient des mesures défavorables à leurs intérêts. En cause : la volonté de la ville d’Osorno (environ 150 000 habitants) de mettre fin à son contrat de gestion du service d’eau, suite à une coupure de plusieurs jours et des problèmes de qualité survenus en 2019. Lors d’un référendum citoyen organisé dans la ville, sur fond de manifestations populaires dans tout le pays contre le coût de la vie, 90% des votants se sont prononcés pour la remunicipalisation.

Suez est tristement habitué au recours à l’arbitrage international. Le groupe a lancé plusieurs procédures contre l’Argentine suite à la vague de remunicipalisations de l’eau dans le pays du début des années 2000 (lire notre enquête Litiges entre États et multinationales : le cas emblématique du conflit entre Suez et l’Argentine). Il a brandi la même menace à l’encontre de l’Indonésie lorsqu’il fut question de remunicipaliser le service de l’eau de Jakarta (lire notre article).

Pourquoi cette attitude aussi agressive du groupe français ? Il ne veut clairement pas laisser s’ouvrir une brèche au Chili, l’un des rares pays du monde où la gestion privée de l’eau est la règle (depuis la dictature d’Augusto Pinochet) et où Osorno pourrait devenir la toute première ville à mettre fin à un contrat avec une entreprise pour reprendre directement la gestion du service. Avec le risque de voir se répéter pour Suez les déconvenues rencontrées en Argentine et en Bolivie ces dernières années.

Il faut dire que le Chili est un peu une vache à lait pour le groupe français, qui y détient de nombreux contrats à travers un écheveau compliqué de participations via sa filiale espagnole Agbar et sa sous-filiale chilienne Aguas Andinas (lire Comment Suez et Agbar ont tissé leur toile au Chili). Selon les données financières publiées dans le document d’enregistrement universel de Suez, Aguas Andinas a reversé ces dernières années autour de 180 millions d’euros par an à ses actionnaires (parmi lesquels Suez), soit presque 150% de ses profits. Autrement dit, une trésorerie qui s’assèche progressivement pour faire remonter de l’argent depuis le Chili dans les poches d’« investisseurs » étrangers.

Olivier Petitjean

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Le Dr. Sayed Hadi Faqhi, diplomate iranien interviewé par la chaine iranienne arabophone Al Alam, a révélé qu’en 2015, à Moscou, le général Qassem Suleimani s’était mis d’accord avec la Russie sur deux lignes rouges à respecter dans la guerre livrées pour libérer le Golan.

Lors des tractations irano-russes précédant l’intervention russe en Syrie, Moscou a demandé au général Suleimani que l’Iran s’engage à ne jamais demandé d’aide à la Russie lors de confrontations avec Israël.

L’Iran a accepté, a déclaré le diplomate, à condition que la Russie « ne s’ingère  pas dans la confrontation entre l’Iran et la Syrie contre l’entité d’occupation, ni par air ni par terre ».

Missiles israéliens interceptés au dessus du Golan

Le pacte militaire Syrie-Iran

Jusqu’ici, ce gentlemen’s agreement a été respecté. Le sera-t-il après l’accord conclu le 9 juillet dernier, à Damas, par le général Mohamad Baqeri, chef d’état-major des forces armées iraniennes, pour renforcer les systèmes de défense aérienne syriens, notamment  en  livrant à la Syrie des missiles sol–air Bavar-373 (concurrent du système de missile russe S-300) et Khordad connu pour avoir abattu, le 20 juin 2019, le drone américain de surveillance Global Hawk ?

Hier soir, 20 juillet, un premier face à face Israël–Khordad-3 a eu lieu dans le ciel de Majdal al-Shams, sur le Golan occupé. Des missiles tirés en direction de Damas par des F-16 israéliens ont été interceptés par les systèmes antimissiles syro-iraniens. Pour Parstoday « tout porte à croire que le pacte militaire Syrie-Iran vient de porter ses premiers fruits ».

Gilles Munier

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Parlement “soudé” sur les missions néo-coloniales

juillet 21st, 2020 by Manlio Dinucci

Le ministre italien de la Défense Lorenzo Guerini (Pd) a exprimé sa grande satisfaction pour le vote “soudé” du parlement sur les missions internationales. À part quelque dissension sur le soutien à la Garde nationale de Tripoli, majorité et opposition ont approuvé de façon compacte, sans aucune voix contre et peu d’abstentions, 40 missions militaires italiennes en Europe, Afrique, Moyen-Orient et Asie.

Ont été prorogées les principales “missions de paix” en cours depuis des décennies dans le sillage des guerres USA/OTAN (auxquelles a participé l’Italie) dans les Balkans, en Afghanistan et en Libye, et dans celle d’Israël au Liban faisant partie de la même stratégie. À ces guerres se sont ajoutées quelques nouvelles : l’Opération militaire de l’Union européenne en Méditerranée, formellement pour “prévenir le trafic d’armes en Libye” ; la Mission de l’Union européenne d’”appui à l’appareil de sécurité en Irak” ; la Mission OTAN de potentialisation du soutien à des pays situés sur le Flanc Sud de l’Alliance. 

L’engagement militaire italien en Afrique subsaharienne est en forte croissance. Des forces spéciales italiennes participent à la Task Force Takuba, déployée au Mali sous commandement français. Elle opère aussi au Niger, Tchad et Burkina Faso, dans le cadre de l’opération Barkhane où sont engagés 4.500 militaires français, avec blindés et bombardiers, officiellement seulement contre les milices djihadistes. 

Au Mali l’Italie participe aussi à la Mission de l’Union européenne Eutm, qui fournit entraînement militaire et “conseil” aux forces armées de ce pays et de quelques autres limitrophes. 

Au Niger l’Italie a sa propre mission bilatérale de support aux forces armées et, en même temps, participe à la mission de l’Union européenne Eucap Sahel Niger, dans une aire géographique qui comprend aussi Nigéria, Mali, Mauritanie, Tchad, Burkina Faso et Bénin. 

Le Parlement italien a en outre approuvé l’emploi d’un “dispositif aéronaval national pour des activités de présence, surveillance et sécurité dans le Golfe de Guinée”. Objectif déclaré : “”surveiller dans cette aire les intérêts stratégiques nationaux (lire ceux de l’ENI), en soutien à la flotte commerciale nationale qui y transite”. 

Ce n’est pas un hasard si les aires africaines, où se concentrent les “missions de paix”, sont les plus riches en matières premières stratégiques -pétrole, gaz naturel, uranium, coltan, or, diamants, manganèse, phosphates et autres- exploitées par des multinationales étasuniennes et européennes. 

Leur oligopole est cependant maintenant mis en danger par la croissante présence économique chinoise. N’arrivant pas à la contrer seulement avec des moyens économiques, et voyant en même temps diminuer leur propre influence à l’intérieur des pays africains, les États-Unis et les puissances européennes ont recours à la vieille mais encore efficace stratégie coloniale : garantir ses propres intérêts  économiques avec des moyens militaires, y compris de soutien aux élites locales qui fondent leur pouvoir sur les forces armées.

La lutte contre les milices djihadistes, motivation officielle d’opérations comme celle de la Task Force Takuba, est l’écran de fumée derrière lequel se cachent les véritables buts stratégiques. Le Gouvernement italien déclare que les missions internationales servent à “garantir la paix et la sécurité de ces zones, pour la protection et la tutelle des populations”. En réalité les interventions militaires exposent les populations à des risques ultérieurs et, en renforçant les mécanismes d’exploitation, aggravent leur appauvrissement avec une augmentation consécutive des flux migratoires vers l’Europe.

Pour garder des milliers de soldats et de véhicules engagés dans les missions militaires, l’Italie dépense directement en une année plus d’un milliard d’euros, fournis (avec de l’argent public) non seulement par le ministère de la Défense, mais aussi par ceux de l’Intérieur, de l’Économie et des Finances, et par la Présidence du Conseil.

Mais cette somme n’est que la pointe de l’iceberg de la croissante dépense militaire (plus de 25 milliards annuels), due à l’ajustement de l’ensemble des forces armées à cette stratégie. Approuvée par le Parlement avec un consensus bi-partisan unanime.

Manlio Dinucci

 

Article original en italien :

Parlamento «coeso» sulle missioni neocoloniali

Édition de mardi 21 juillet 2020 d’il manifesto  

https://ilmanifesto.it/parlamento-coeso-sulle-missioni-neocoloniali/

Traduit par Marie-Ange Patrizio

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Ceci est la troisième partie d’une série.

Dans la première partie, nous apprenons comment la Fondation Bill & Melinda Gates travaille à étendre l’influence de l’industrie pharmaceutique auprès de l’OMS, qu’elle contrôle, et des gouvernements du monde.

Dans la deuxième partie, nous voyons comment la Fondation Bill & Melinda Gates écoule dans les pays pauvres des traitements et des vaccins non approuvés dans les pays développés parce que dangereux, parfois avec des résultats désastreux. Nous verrons aussi que l’annonce de Trump selon laquelle les USA se « retirent » de l’OMS n’est rien d’autre que de la communication à destination de ses électeurs : en fait, les USA continuent de régner sur l’OMS à travers la Fondation Gates et l’agence fédérale américaine USAID.

Dans cette troisième partie, nous verrons que la Fondation Gates travaille à vendre non seulement les traitements et vaccins de l’industrie pharmaceutique, mais aussi des semences OGM, sur lesquelles elle travaille en partenariat avec Monsanto.

Dans la dernière partie, nous apprendrons comment la Fondation Gates tente de faire tomber les garde-fous étatiques qui interdisent à l’industrie pharmaceutique occidentale de mettre des produits potentiellement dangereux sur le marché. Nous verrons aussi que l’administration Trump marche main dans la main avec Bill Gates.


L’affaiblissement des systèmes de santé publique des États

En plus de promouvoir des produits dangereux dans les pays pauvres, la Fondation Gates freine en fait l’amélioration des systèmes publics de santé et l’accès aux soins. Ainsi, les changements dans les déterminants sociaux et économiques de la santé passent au second plan au profit de solutions plus rentables et axées sur la technologie, comme les vaccins.

Ce phénomène se reflète dans le budget de l’OMS. La fondation est le principal contributeur au programme d’éradication de la polio de l’OMS, mais le principal bailleur de fonds du programme « systèmes de santé » de l’OMS est le gouvernement du Japon.

Selon Global Justice Now, l’accent mis par la fondation sur le développement de nouveaux vaccins détourne l’attention d’autres priorités sanitaires plus vitales telles que la mise en place de systèmes de santé solides.

Comme l’explique le Dr David Legge, Gates « a une vision mécaniste de la santé mondiale, en termes de recherche de remèdes-miracles ». Toutes les choses qu’il soutient sont largement présentées comme des remèdes-miracles… Cela signifie que les questions majeures identifiées à l’Assemblée mondiale de la santé ne sont pas abordées, y compris en particulier les déterminants sociaux de la santé et le développement des systèmes de santé ».

En 2011, Gates s’est exprimé à l’OMS en déclarant : « Dans les 193 États membres, vous devez faire des vaccins un élément central de vos systèmes de santé ».

Anne Emanuelle Birn, professeur de santé publique à l’Université de Toronto, a écrit en 2005 que la fondation avait une « conception étroite de la santé en tant que produit d’interventions techniques divorcées des contextes économiques, sociaux et politiques ».
« La Fondation Gates a longtemps défendu l’implication du secteur privé et de sa logique du profit dans la santé mondiale », a déclaré Mme Birn au journal The Grayzone.

L’un des hauts représentants de la GAVI a même rapporté que Bill Gates lui a souvent dit, lors de conversations privées, « qu’il est farouchement ‘contre’ les systèmes de santé » parce que c’est « un gaspillage complet d’argent ».

Ce phénomène est reflété également dans la manière dont l’agenda politique est établi à la GAVI. La GAVI se concentre également sur des interventions verticales en matière de santé, comme les vaccins, plutôt que sur des approches horizontales, comme la mise en place et la consolidation de systèmes de santé dans les pays pauvres.

Un rapport de Global Public Health décrit l’ « approche Gates » des systèmes de santé, en analysant comment des projets ciblés sur des maladies comme les vaccins ont éclipsé les efforts déployés pour travailler sur les systèmes publics de santé. L’auteur de l’article, Katerini Storeng, a cité la GAVI comme un exemple de la façon dont « les initiatives de santé mondiale en sont venues à prendre en otage le débat sur la consolidation des systèmes de santé en faveur de leur approche spécifique de telle ou telle maladie ».

Selon un ancien collaborateur de la GAVI qui s’est entretenu avec Katerini Storeng, même l’ancien PDG de la GAVI, Julian Lob-Levitt, était conscient de « l’absurdité de campagnes de vaccination qui prennent quatre semaines à planifier, mettre en œuvre et compléter et qui, lorsqu’elles sont répétées huit fois par an, paralysent totalement le système de santé ».

À un moment donné, Lob-Levitt a commandé une série d’évaluations de la GAVI, qui ont permis de mettre en évidence les faiblesses des systèmes de santé et la nécessité de les renforcer. Cependant, selon les interviews de Storeng, « de nombreux acteurs puissants [au sein du conseil d’administration de la GAVI] ont fortement résisté à cette initiative », notamment l’USAID et la Fondation Gates.

Storeng écrit qu’un membre du personnel de la GAVI lui a dit que la Fondation était « une voix très forte, parlant très haut, qui dit qu’elle ne croit pas au renforcement des systèmes de santé ».

Le rapport note également :

La réputation de Gates de « ne pas être très bon en matière d’écoute » a encouragé une approche non conflictuelle dans le domaine de la santé mondiale… Un ancien employé de la GAVI partisan du RSS [renforcement des systèmes de santé] a raconté comment lui et ses collègues avaient l’habitude de « ranger les affiches du RSS » lorsque Bill Gates venait visiter le siège de la GAVI à Genève, car il est connu pour « détester cette partie » du travail de la GAVI.

La préférence de la fondation pour des systèmes de santé publique faibles et des solutions techno-centrées aux problèmes de santé publique ne se limite pas à son travail avec l’industrie pharmaceutique. Elle façonne également la politique dans le secteur crucial de l’alimentation.

Au début de cette année, Gates a créé un nouvel institut à but non lucratif basé à St. Louis, Missouri, où se trouve Monsanto. La fondation a déclaré que la nouvelle organisation, baptisée Gates Ag One, « permettra de faire progresser les semences résistantes et à haut rendement » et de les introduire dans « les cultures essentielles aux petits exploitants agricoles, en particulier en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud ».

Bien que l’aide aux petits agriculteurs semble être une noble entreprise, la fondation s’est efforcée de garantir que les pays du Sud dépendent de l’industrie occidentale, que ce soit pour les médicaments, les semences de haute technologie ou les produits agrochimiques.

Une grande partie de cette activité a débuté en 2006, lorsque la Fondation Gates s’est associée à la Fondation Rockefeller pour donner naissance à l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (Alliance for a Green Revolution in Africa, AGRA). Gates a engagé 100 millions de dollars, tandis que la Fondation Rockefeller a réuni 50 millions de dollars.

L’approche de l’AGRA, qui a ouvert les marchés africains à l’agribusiness américain, est fondée sur la conviction selon laquelle la faim est due à un manque de technologies occidentales, plutôt qu’à des inégalités ou à de l’exploitation.

Selon un rapport de l’African Center for Biosafety, « il est frappant de constater qu’aucun de ceux qui sont à l’avant-garde de la révolution n’est africain. Tout comme le projet colonial en Afrique, cette nouvelle révolution est créée et ardemment défendue par des hommes blancs qui prétendent lutter pour libérer les Africains des griffes de la faim et de la pauvreté ».

Par le biais de l’AGRA, la Fondation fait pression pour l’introduction de semences et d’engrais brevetés et génétiquement modifiés (OGM). Si ces technologies aident les géants des semences et de la chimie comme Monsanto, elles sapent souvent la sécurité alimentaire.

Le Dr Vandana Shiva soutient que l’idée selon laquelle les cultures OGM augmentent les rendements est « scientifiquement fallacieuse ». D’autre part, la fondation s’assure une fois de plus que des ressources précieuses sont détournées de la recherche de solutions systémiques à la faim et à la pauvreté.

Comme l’affirme The Ecologist, Gates et Monsanto sont partenaires dans un « projet d’OGM inapproprié et frauduleux qui promeut une solution technique rapide avant de s’attaquer aux problèmes structurels qui créent la faim, la pauvreté et l’insécurité alimentaire ».

De plus, la Fondation Gates influence les gouvernements africains pour qu’ils modifient leurs lois afin de servir l’industrie agricole.

Selon Grain.org :

Au Ghana … l’AGRA a aidé le gouvernement à revoir ses politiques en matière de semences dans le but d’identifier les obstacles à une plus grande implication du secteur privé. Grâce au soutien technique et financier de l’AGRA, la législation du pays en matière de semences a été révisée et une nouvelle loi sur les semences favorable aux entreprises privées a été adoptée à la mi-2010. Elle a notamment établi un registre des variétés aptes à la commercialisation. En Tanzanie, les discussions entre l’AGRA et les représentants du gouvernement ont facilité un changement politique majeur visant à privatiser la production de semences. Au Malawi, l’AGRA a aidé le gouvernement à réviser ses politiques commerciales et de fixation des prix du maïs ».

Commentant le rôle de Gates dans la refonte des marchés agricoles, Shiva a déclaré à The Grayzone : « Vous créez un nouveau champ, vous y investissez. Vous forcez les gouvernements à y investir, vous détruisez la réglementation. Vous détruisez les alternatives, vous attaquez les scientifiques.  Et vous créez toute une machinerie au service de votre monopole. »

Comme dans le cas de Gates avec Big Pharma, ces démarches peuvent s’expliquer par les conflits d’intérêts apparents de la Fondation Gates. Et comme pour Big Pharma, les exemples ne cessent de se multiplier.

L’ancien directeur adjoint du programme agricole de la fondation, Robert Horsch, était auparavant cadre supérieur chez Monsanto, où il a travaillé pendant 25 ans. Horsch a dirigé l’équipe qui gère les subventions agricoles et, selon le Global Policy Forum, « on lui a demandé de rejoindre la Fondation Gates, notamment pour poursuivre les recherches qu’il menait à Monsanto ».

Sam Dryden, l’ancien directeur du programme agricole de la Fondation Gates, dirigeait auparavant deux des plus grandes entreprises de semences génétiquement modifiées, Emergent Genetics et Agragentics Corporation. En 2005, Emergent a été rachetée par Monsanto, où Dryden était resté pendant six mois.

Pendant qu’il était à la Fondation Gates, le Guardian l’a qualifié de « figure la plus puissante de l’agriculture des pays du Sud ».

L’ancien responsable du programme agricole de la Fondation Gates, Don Doering, était auparavant membre fondateur du Conseil consultatif sur les biotechnologies de Monsanto. Doering a mené une équipe de développement agricole qui dirigeait de l’argent vers « l’aide aux agriculteurs pauvres en Afrique sub-saharienne et en Asie ».

Il y a aussi Florence Wambugu, qui a écrit le livre « Modifying Africa » et qui a été appelée « une apôtre de Monsanto en Afrique ». Après avoir reçu une bourse de l’USAID, Wambugu est devenue chercheuse à Monsanto. Elle a ensuite été nommée au Conseil du développement mondial de la Fondation Gates.

Comme pour plusieurs de ses entreprises pharmaceutiques, la Fondation Gates travaille avec l’USAID dans le secteur de l’agriculture. Pamela K. Anderson, l’actuelle directrice du développement agricole de la Fondation Gates, siège actuellement au conseil d’administration de l’USAID.

22.000 enfants meurent chaque jour à cause de la pauvreté. Pourtant, les causes socio-économiques des problèmes de santé peuvent être négligées lorsque les intérêts de l’industrie prennent le dessus. C’est ce qui se passe avec la primauté de la Fondation Gates dans l’arène de la santé mondiale.

En bref, le leadership de la fondation dans ses précédents efforts de santé mondiale montre une allégeance non pas à la santé publique, mais aux impératifs du capital occidental. Elle préfère ne pas renforcer les systèmes de santé, mais s’assurer que les nations restent dépendantes de Big Pharma et/ou de l’agri-business aussi longtemps que possible.

C’est à cette lumière que l’on peut comprendre le leadership de Gates dans la lutte mondiale contre le Covid-19.

Jeremy Loffredo

Michele Greenstein

A suivre…
Paru sur The Grayzone sous le titre Why the Bill Gates global health empire promises more empire and less public health

Traduction Corinne Autey-Roussel pour Entelekheia
Photo Aamir Mohd Khan / Pixabay

Première partie : L’empire mondial de la santé de Bill Gates promet toujours plus d’empire et moins de santé

Deuxième partie : L’empire mondial de la santé de Bill Gates, deuxième partie

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Le piège de l’endettement

juillet 20th, 2020 by Eric Toussaint

En 2020, la Banque mondiale (BM) et le FMI atteignent l’âge de 76 ans. Ces deux institutions financières internationales (IFI), créées en 1944, sont dominées par les États-Unis et quelques grandes puissances alliées qui agissent pour généraliser des politiques contraires aux intérêts des peuples.

La BM et le FMI ont systématiquement prêté à des États afin d’influencer leur politique. L’endettement extérieur a été et est encore utilisé comme un instrument de subordination des débiteurs. Depuis leur création, le FMI et la BM ont violé les pactes internationaux sur les droits humains et n’hésitent pas à soutenir des dictatures.

Une nouvelle forme de décolonisation s’impose pour sortir de l’impasse dans laquelle les IFI et leurs principaux actionnaires ont enfermé le monde en général. De nouvelles institutions internationales doivent être construites. Nous publions une série d’articles d’Éric Toussaint qui retrace l’évolution de la BM et du FMI depuis leur création en 1944. Ces articles sont tirés du livre Banque mondiale : le coup d’État permanent, publié en 2006, aujourd’hui épuisé et disponible gratuitement en pdf.

Dans les années 1970, les PED s’endettent de plus en plus car les conditions d’emprunt leur sont apparemment favorables. La Banque mondiale, les banques privées et les gouvernements des pays les plus industrialisés les y encouragent. A partir de fin 1979, la hausse des taux d’intérêts, imposée par le Trésor des États-Unis dans le cadre du virage néolibéral, et la chute du cours des matières premières vont changer radicalement la donne. Les flux s’inversent alors et, durant les années 1980, les créanciers font de juteux profits sur la dette. Depuis la crise financière en Asie du Sud-Est et en Corée qui a éclaté en 1997, les transferts nets sur la dette en faveur des créanciers (y compris la Banque mondiale) s’accroissent de manière importante, tandis que dans le même temps, la dette continue sa course folle vers des sommets jamais atteints auparavant.

Commençons par étudier l’architecture de la dette extérieure des PED du point de vue des créanciers (nous avons arrondi les chiffres fournis par la Banque mondiale concernant l’endettement des PED en 2004) :

et du point de vue des débiteurs :

Le tableau porte sur la période 1970 – 2004. C’est une longue période qui inclut la crise de 1982 ainsi que celles qui la suivent.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La colonne 2 présente l’évolution du stock de la dette extérieure totale de l’ensemble des PED pour lesquels la Banque mondiale fournit des données [1] (dettes à court et à long terme, dette due et garantie par les pouvoirs publics des PED ainsi que la dette due par les entreprises privées des PED). Intitulée « dette extérieure publique », la colonne 4 présente l’évolution du stock total de la dette extérieure seulement due et/ou garantie par les pouvoirs publics des PED. La colonne 6 intitulée « dette à l’égard de la Banque mondiale » présente l’évolution du stock de la dette extérieure des PED seulement due à la Banque mondiale (BIRD et IDA).

Les colonnes 3, 5 et 7 présentent le transfert net sur la dette sur les trois types de stocks que l’on vient d’évoquer.

Qu’est-ce que le transfert net sur la dette ? C’est la différence entre ce qu’un pays reçoit sous forme de prêts et ce qu’il rembourse (capital et intérêt). Si le montant est négatif, cela signifie que le pays a remboursé plus que ce qu’il a reçu.


Interprétation du tableau

De 1970 à 1982, les PED augmentent fortement leurs emprunts. La dette extérieure totale (publique et privée) exprimée en dollars courants est multipliée par 10 (elle passe de 70 à 716 milliards de dollars). La dette extérieure publique est également multipliée par 10 (elle passe de 45 à 442 milliards de dollars). La dette extérieure publique à l’égard de la Banque mondiale est multipliée par 7,5. Durant cette période, les transferts nets sur la dette sont chaque année positifs : cela signifie que les PED empruntent plus qu’ils ne remboursent. Ils sont encouragés à s’endetter car les taux d’intérêt réels sont fort bas. De plus, les revenus d’exportation avec lesquels ils remboursent leur dette sont en augmentation car les prix des matières premières sont élevés. En conséquence, les PED n’éprouvent généralement pas trop de problèmes de remboursement [2].

Le tableau n’enregistre pas immédiatement la détérioration qui a commencé fin 1979 avec l’augmentation brutale des taux d’intérêt imposée unilatéralement au monde par le gouvernement des États-Unis. Les taux d’intérêt réels explosent début des années 1980 : 8,6% en 1981, 8,7% en 1982 contre -1,3% (taux négatif) en 1975, 1,1% en 1976, 0,3% en 1977 [3]. A cette augmentation des taux qui entraîne une augmentation des montants à rembourser, s’ajoute au même moment une chute des prix des matières premières (sauf le pétrole dans un premier temps). Quand cette chute entraînera celle du prix du pétrole, les principaux pays endettés producteurs de pétrole tel le Mexique entreront en crise de paiement. C’est ce qui se passera à partir de 1982 [4].

Retournons vers le tableau pour nous apercevoir que les PED entrent alors dans une période de crise de paiement de la dette qui se manifeste par un transfert net négatif sur la dette totale publique et privée entre 1983 et 1991 (neuf années consécutives de transfert net négatif).

Remarquons que, bien que les PED remboursent plus qu’ils n’empruntent, leur dette extérieure totale ne diminue pas. Entre 1983 et 1991, elle s’accroît de 632 milliards de dollars, soit 81% d’augmentation. Explication : les PED, en difficulté à cause des revenus en baisse et des taux d’intérêt élevés, empruntent principalement pour pouvoir rembourser. A ce moment-là, les conditions d’emprunt sont fort onéreuses (taux élevés et primes de risque élevées [5]).

Il faut relever également que le transfert net sur la dette extérieure publique vire au négatif avec un décalage de deux ans. Comment expliquer qu’en 1983 et en 1984, le transfert sur la dette extérieure publique soit encore positif ? C’est clair : les pouvoirs publics empruntent beaucoup (notamment auprès du FMI et de la Banque mondiale) afin de commencer à assumer des dettes initialement contractées par le secteur privé que le gouvernement accepte de prendre à sa charge. Ces emprunts massifs que les pouvoirs publics commencent à rembourser quelques années plus tard se traduisent à partir de 1985 par un transfert net négatif. C’est notamment le cas de l’Argentine où 12 milliards de dettes privées sont mises à charge de l’État par la junte militaire (sous l’action de son serviteur Domingo Cavallo [6]).

Entre 1982 et 1984, la dette extérieure publique augmente de 129 milliards de dollars (passant de 442 à 571 milliards, voir colonne 4) tandis que la dette extérieure privée baisse de 19 milliards de dollars (passant de 274 à 255 milliards) [7].

Si on prend la période de 1982 à 1988, la dette publique augmente de plus de 100% (passant de 442 à 932 milliards de dollars – voir colonne 4) tandis que la dette extérieure privée diminue (passant de 274 à 240 milliards). Les capitalistes des PED se désendettent en faisant payer la facture au Trésor public de leur pays, c’est-à-dire aux salariés, aux petits producteurs et aux pauvres qui contribuent proportionnellement beaucoup plus à l’impôt que les capitalistes. De plus, on verra dans un chapitre ultérieur qu’une très grande proportion des emprunts réalisés durant cette période par les capitalistes des PED repart immédiatement vers les pays créanciers par l’évasion des capitaux. Les capitalistes des PED renvoient au Nord une partie importante des capitaux qu’ils empruntent.

Si nous prêtons attention à la colonne 5, sur la période 1985-2004, nous constatons qu’à partir de 1985, le transfert net sur la dette extérieure publique est systématiquement négatif sauf en 1993. En vingt ans, le transfert négatif au détriment des finances publiques est très lourd : 471 milliards de dollars (soit l’équivalent de cinq plans Marshall offerts par les gouvernements des PED à leurs créanciers). Si on regarde la période 2000-2004 dans le bas de cette colonne 5, on remarque que le transfert négatif annuel s’accroît. Entre 2000 et 2004, le transfert net négatif sur la dette extérieure publique représente 291 milliards de dollars. Rien qu’en cinq ans, les PED ont offert l’équivalent de trois plans Marshall à leurs créanciers.

Selon le raisonnement dominant dans la pensée économique, au bout de vingt années de transferts négatifs, les pouvoirs publics devraient s’être désendettés. En effet, s’ils remboursent chaque année plus que ce qu’ils empruntent, le stock de leur dette devrait diminuer, voire être ramené à zéro. Or, la lecture du tableau dévoile le contraire : la dette extérieure publique des PED a plus que doublé entre 1985 et 2005, passant de 672 à 1459 milliards de dollars [8].

Nous arrivons à l’essentiel des enseignements de ce tableau :

  • La gestion de l’endettement extérieur des PED s’est traduite par la mise en place d’un puissant mécanisme de transfert de capitaux des pays endettés vers les différents créanciers (privés et publics).
  • Malgré des remboursements massifs et continus, la dette totale ne diminue pas.

Au cours des années 1960 et 1970, les pays en développement ont été encouragés à s’endetter de plus en plus, jusqu’au moment où le piège s’est refermé sur eux. Comme nous l’avons mentionné plus haut, le tournant est pris en 1979 avec l’augmentation brutale des taux d’intérêt et le début de la chute des prix des matières premières (affectant d’abord les produits non pétroliers puis le pétrole lui-même à partir de 1981).

Le soi-disant cercle vertueux du recours à l’endettement extérieur pour générer du développement et du bien-être et débouchant sur une croissance auto-soutenue [9] ne fonctionne pas : il s’est transformé en cercle vicieux d’endettement permanent avec des transferts massifs au profit des créanciers.


Graphique 1.
Comparaison entre les montants prêtés annuellement et les montants remboursés annuellement (dette extérieure totale)

Source : World Bank, Global Development Finance, 2005

Commentaire : entre 1983 et 1991, les PED remboursent plus que ce qu’ils empruntent. Idem de 1998 à 2004.

Si nous retournons au tableau du début du chapitre en focalisant la colonne 3 de 1983 à 2004, nous constatons que les transferts nets sont négatifs jusqu’en 1991 inclus, puis redeviennent positifs entre 1992 et 1997. A partir de 1998, ils sont fortement négatifs avec un creux profond en 2000 (transfert net négatif de 127 milliards de dollars cette année-là). Comment interpréter cette évolution ?

Au cours des années 1980, les flux sont négatifs jusqu’en 1989, à la fois pour les entreprises privées des PED et pour les pouvoirs publics de ces mêmes pays. Comme nous l’avons indiqué plus haut : 1) le secteur privé se désendette en transférant une partie de sa dette au secteur public et en remboursant une partie du reste ; 2) le secteur public continue de s’endetter pour reprendre une partie des dettes privées et payer une grande partie de la facture totale. A partir de 1990, le secteur privé, qui s’est partiellement désendetté, recourt à nouveau à des emprunts qui deviennent massifs de 1992 à 1997 (la dette extérieure du secteur privé passe de 381 à 801 milliards de dollars, soit une augmentation de 110 %). Les prêts au secteur privé des PED sont temporairement supérieurs aux remboursements qu’il effectue. Le creux de 1994 correspond à la crise mexicaine qui voit une sortie massive de capitaux.

La situation se retourne à partir de 1998 et correspond à la crise du Sud-Est asiatique (Thaïlande, Malaisie, Philippines, Indonésie) et de la Corée du Sud, suivie de la crise en Russie, au Brésil en 1999, en Argentine et en Turquie à partir de 2001. Les remboursements de la part du secteur privé et du secteur public sont de nouveau massifs. Le transfert net négatif atteint un creux historique en 2000-2001.

En 2003 et 2004, le transfert est toujours négatif mais se réduit car le secteur privé et les pouvoirs publics des PED empruntent massivement en « profitant » de conditions temporairement favorables :

  • les taux d’intérêt sont relativement bas
  • les primes de risque ont fortement diminué
  • les revenus d’exportation augmentent car le prix des matières premières a augmenté (pétrole, gaz …).

Au lieu de profiter de cette bonne conjoncture pour se désendetter radicalement, la plupart des PED à moyen revenu, encouragés par les différents créanciers, recourent à de nouveaux emprunts. Ceux qui, comme la Thaïlande, le Brésil et l’Argentine, remboursent de manière anticipée le FMI [10] ou ceux qui, comme la Russie ou le Brésil, remboursent le Club de Paris, remplacent ces dettes à l’égard des créanciers publics par de nouvelles dettes à l’égard de créanciers privés (qui offrent temporairement des conditions avantageuses). Ces pays augmentent également fortement leur dette publique interne.

Les deux dernières colonnes du tableau concernent la dette des PED à l’égard de la Banque mondiale. Elles nous permettent de constater que cette dette augmente constamment à l’image de celle à l’égard de l’ensemble des créanciers. Ce qui diverge, c’est la dernière colonne, celle du transfert net sur la dette. En effet, jusqu’en 1990, le transfert net reste positif par rapport à la Banque mondiale alors qu’il devient négatif à partir de 1983 sur la dette totale (colonne 3) et à partir de 1985 sur la dette extérieure publique (colonne 5). C’est notamment dû au fait qu’au cours des années 1980, la Banque mondiale prête aux PED pour qu’ils soient en mesure de rembourser les banquiers privés du Nord menacés de faillite en cas de non-remboursement. C’est bien sûr le FMI qui joue le rôle principal à ce niveau mais la Banque l’accompagne.

A partir de 1990, les transferts à l’égard de la Banque mondiale deviennent négatifs jusqu’en 1996. Positifs de 1997 à 1999, ils redeviennent négatifs et atteignent un creux historique en 2002, 2003 et 2004. Rien que pour la période 2000 – 2004, le transfert négatif cumulé représente -21,3 milliards de dollars, somme tout à fait considérable au vu du montant des sommes prêtées par la Banque chaque année (moins de 20 milliards de dollars).

Plus grave, ce transfert négatif imposant, loin de correspondre à un désendettement, débouche lui aussi sur une augmentation de la dette à l’égard de la Banque mondiale.

C’est dire là tout le cynisme de ce puissant mécanisme, débouchant sur une dette au montant artificiellement gonflé, sans commune mesure avec les sommes réellement injectées dans l’économie de ces pays.


Graphique 2.
Comparaison entre l’évolution du stock total de la dette extérieure et le transfert net sur la dette

Source : World Bank, Global Development Finance, 2005
Échelle de gauche : Transfert net sur la dette extérieure totale (publique+privée) de l’ensemble des PED (en milliards de dollars)
Échelle de droite : Évolution de la dette totale extérieure totale (publique+privée) des PED (en milliards de dollars)

Ce graphique permet de visualiser ce que contiennent les colonnes 2 et 3 du tableau en début du chapitre.

On constate que le transfert net est positif de 1970 à 1982, année où éclate la crise de la dette. Il devient négatif en 1983 jusque 1991 inclus. De 1992 à 1997, il est à nouveau positif sauf en 1994, année de la crise mexicaine. De 1998 (crise du Sud-Est asiatique et de la Corée), il est négatif jusqu’en 2004. Pendant toute la période 1970-2004, le stock de la dette poursuit son ascension passant de 70 milliards de dollars en 1970 à 2597 milliards en 2004.

A partir d’ici, nous présentons des graphiques relatifs à la dette extérieure publique des grandes régions de la planète.

Graphique 3. Comparaison entre l’évolution du stock total et les transferts nets sur la dette extérieure publique de l’Amérique latine et de la Caraïbe.

Source : World Bank, Global Development Finance, 2005
Échelle de gauche : Transfert net sur la dette extérieure publique de l’Amérique latine et de la Caraïbe (en milliards de dollars)
Échelle de droite : Évolution de la dette totale extérieure publique de l’Amérique latine et de la Caraïbe (en milliards de dollars)

Commentaire : les transferts nets sur la dette publique deviennent négatifs dès l’année 1983 et le restent jusque 2004.

Population de l’Amérique latine et de la Caraïbe en 2004 : 540 millions

Liste des pays [11] : (Antigua-et-Barbuda), Argentine, Barbade, Belize, Bolivie, Brésil, Chili, Colombie, Costa Rica, (Cuba), Dominicaine Rép., Dominique, Équateur, Grenade, Guatemala, Guyana, Haïti, Honduras, Jamaïque, Mexique, Nicaragua, Panama, Paraguay, Pérou, Sainte-Lucie, Saint-Kitts-et-Nevis, St-Vincent et Grenadines, Salvador, (Suriname), Trinité et Tobago, Uruguay, Venezuela.

  • Montant de la dette extérieure publique en 1970 : 16 milliards de dollars
  • Montant de la dette extérieure publique en 2004 : 442 milliards de dollars

L’ensemble constitué par l’Amérique latine et la Caraïbe constitue la région emblématique de la crise de la dette et de sa gestion en faveur des créanciers.

Un aperçu rapide (voir graphiques 4 à 8) des cinq autres grandes régions en développement du point de vue de l’évolution de la dette publique et des transferts nets sur celle-ci, permet de voir que la crise de la dette de 1982 qui a éclaté en Amérique latine, a progressivement affecté toutes les autres régions. Au-delà de différences évidentes, ce qui est frappant, c’est que les transferts nets deviennent partout négatifs à la fin des années 1990. Cela indique qu’à aucun endroit de la planète, la crise n’a été résolue. Cela montre également que l’endettement constitue encore plus un obstacle à surmonter au début du 21e siècle que dans les années 1980.


Graphique 4. Comparaison entre l’évolution du stock total et les transferts nets sur la dette extérieure publique de l’Asie du Sud

Source : World Bank, Global Development Finance, 2005
Échelle de gauche : Transfert net sur la dette extérieure publique de l’Asie du Sud (en milliards de dollars)
Échelle de droite : Évolution de la dette totale extérieure publique de l’Asie du Sud (en milliards de dollars)

Commentaire : les transferts deviennent négatifs à partir de 1994 et le stock de la dette poursuit son augmentation.

Population de l’Asie du Sud en 2004 : 1 450 millions

Liste des pays [12] : (Afghanistan), Bangladesh, Bhoutan, Inde, Maldives, Népal, Pakistan, Sri Lanka

  • Montant de la dette extérieure publique en 1970 : 12 milliards de dollars
  • Montant de la dette extérieure publique en 2004 : 156 milliards de dollars


Graphique 5. Comparaison entre l’évolution du stock total et les transferts nets sur la dette extérieure publique de l’Afrique subsaharienne

Source : World Bank, Global Development Finance, 2005
Échelle de gauche : Transfert net sur la dette extérieure publique de l’Afrique subsaharienne (en milliards de dollars)
Échelle de droite : Évolution de la dette totale extérieure publique de l’Afrique subsaharienne (en milliards de dollars)

Commentaire : les transferts deviennent négatifs à partir de 1998 et le stock de la dette qui a suivi une ligne ascendante se réduit un peu en 2004.

Population de l’Afrique subsaharienne en 2004 : 720 millions

Liste des pays [13] : Afrique du Sud, Angola, Bénin, Botswana, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Cap-Vert, Centrafrique, Comores, Congo, Côte d’Ivoire, Érythrée, Éthiopie, Gabon, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Guinée équatoriale, Kenya, Lesotho, Liberia, Madagascar, Malawi, Mali, Maurice, Mauritanie, Mozambique, (Namibie), Niger, Nigeria, Ouganda, République démocratique du Congo, Rwanda, São Tomé et Principe, Sénégal, Seychelles, Sierra Leone, Somalie, Soudan, Swaziland, Tanzanie, Tchad, Togo, Zambie, Zimbabwe.

  • Montant de la dette extérieure publique en 1970 : 6 milliards de dollars
  • Montant de la dette extérieure publique en 2004 : 165 milliards de dollars


Graphique 6. Comparaison entre l’évolution du stock total et les transferts nets sur la dette extérieure publique de l’Afrique du Nord et du Moyen Orient

Source : World Bank, Global Development Finance, 2005
Échelle de gauche : Transfert net sur la dette extérieure publique de l’Afrique du Nord et du Moyen Orient (en milliards de dollars)
Échelle de droite : Évolution de la dette totale extérieure publique de l’Afrique du Nord et du Moyen Orient (en milliards de dollars)

Commentaire : les transferts deviennent négatifs à partir de 1990. Malgré ces remboursements massifs, la dette ne diminue pas de manière conséquente.

Population de l’Afrique du Nord et du Moyen Orient en 2004 : 290 millions

Liste des pays [14] : Algérie, (Arabie Saoudite), Djibouti, Égypte, (Irak), Iran, Jordanie, Liban, (Libye), Maroc, Oman, Syrie, Tunisie, Yémen

  • Montant de la dette extérieure publique en 1970 : 4 milliards de dollars
  • Montant de la dette extérieure publique en 2004 : 126 milliards de dollars


Graphique 7. Comparaison entre l’évolution du stock total et les transferts nets sur la dette extérieure publique de l’Asie de l’Est et du Pacifique

Source : World Bank, Global Development Finance, 2005
Échelle de gauche : Transfert net sur la dette extérieure publique de l’Asie de l’Est et du Pacifique (en milliards de dollars)
Échelle de droite : Évolution de la dette totale extérieure publique de l’Asie de l’Est et du Pacifique (en milliards de dollars)

Commentaire : les transferts ont été négatifs entre 1988 et 1991 puis le sont redevenus de manière massive à partir de 1999, année où la dette publique a fortement augmenté en conséquence de la prise en charge de dettes privées par les pouvoirs publics et de lourds emprunts de « sauvetage » auprès du FMI. Malgré ces transferts négatifs très importants, la dette ne se réduit pas.

Population des PED de l’Asie de l’Est et du Pacifique en 2004 : 1870 millions

Liste des pays [15] : Cambodge, Chine, (Corée du Nord et Corée du Sud [16]), Fidji, Indonésie, (Kiribati), Laos, Malaisie, Mongolie, Myanmar, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Philippines, Salomon (Iles), Samoa, Thaïlande, (Timor Oriental), Tonga, Vanuatu, Vietnam

  • Montant de la dette extérieure publique en 1970 : 5 milliards de dollars
  • Montant de la dette extérieure publique en 2004 : 262 milliards de dollars


Graphique 8. Comparaison entre l’évolution du stock total et les transferts nets sur la dette extérieure publique de l’Europe de l’Est et Asie centrale

Source : World Bank, Global Development Finance, 2005
Échelle de gauche : Transfert net sur la dette extérieure publique de l’Europe de l’Est et Asie centrale (en milliards de dollars)
Échelle de droite : Évolution de la dette totale extérieure publique de l’Europe de l’Est et Asie centrale (en milliards de dollars)

Commentaire : les transferts deviennent négatifs à partir de 1985 et le restent jusque 2004 (à l’exception des années 1992-1993 et 1998). Les transferts négatifs sont très importants entre 2000 et 2003 et pourtant la dette extérieure publique augmente.

Population de l’Europe de l’Est et Asie centrale en 2004 : 470 millions

Liste des pays : Albanie, Arménie, Azerbaïdjan, Biélorussie, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Croatie, Estonie, Géorgie, Hongrie, Kazakhstan, Kirghize Rép., Lettonie, Lituanie, Macédoine, Moldavie, Ouzbékistan, Pologne, Roumanie, Russie, Serbie-Monténégro, Slovaquie, Slovénie, Tadjikistan, Tchèque (Rép.), Turkménistan, Turquie, Ukraine

  • Montant de la dette extérieure publique en 1970 : 3 milliards de dollars
  • Montant de la dette extérieure publique en 2004 : 310 milliards de dollars

Eric Toussaint

Image en vedette : CC – needpix

Notes :

[1Parmi les pays pour lesquels la Banque mondiale ne fournit pas de données : Cuba, Irak, Libye, Corée du Nord, Corée du Sud.

[2Néanmoins, le nombre de pays endettés qui accusent des arriérés de paiement à l’égard de la Banque mondiale ou/et qui recherchent une renégociation de leur dette multilatérale est passé de trois à dix-huit entre 1974 et 1978 !

[3Voir Eric Toussaint. 2004. La Finance contre les peuples. La Bourse ou la Vie. CADTM/Syllepse/Cetim, Liège-Paris-Genève, p. 197-198. Le chapitre 8, p. 187-200 présente une analyse de la crise de la dette qui explose en 1982. Voir aussi Damien Millet et Eric Toussaint. 2002. 50 Questions/50Réponses sur la dette, le FMI et la Banque mondiale, CADTM/Syllepse, Liège-Paris, Question 8, p. 59-62.

[4Les pays d’Amérique latine qui ont emprunté principalement à des banques privées à taux variables sont particulièrement affectés par la hausse des taux d’intérêt qui se combine à l’effet négatif de la chute de leurs revenus d’exportation.

[5Sur les primes de risque, voir Eric Toussaint. 2004. La Finance contre les peuples. La Bourse ou la Vie. CADTM/Syllepse/Cetim, Liège-Paris-Genève, p. 214-216.

[6Idem, p. 424 et 426.

[7Pour obtenir le montant de la dette extérieure due par le secteur privé des PED, on soustrait la dette publique (colonne 4) du montant total de la dette (colonne 2).

[8Pendant ce temps, les Trésors publics ont reçu 2402 milliards de dollars sous forme de prêts et ont remboursé 2873 milliards, soit un transfert net négatif de 471 milliards au détriment des pouvoirs publics. Source : World Bank, Global Development Finance, 2005

[9Voir chapitre 10.

[10La Thaïlande l’a fait en 2003, le Brésil et l’Argentine l’ont fait en janvier 2006.

[11Les pays entre parenthèses ne sont pas pris en compte dans le système statistique de la Banque mondiale lié à la dette.

[12Le pays entre parenthèses, l’Afghanistan, n’est pas pris en compte dans le système statistique de la Banque mondiale lié à la dette.

[13Le pays entre parenthèses, la Namibie, n’est pas pris en compte dans le système statistique de la Banque mondiale lié à la dette.

[14Les pays entre parenthèses ne sont pas pris en compte dans le système statistique de la Banque mondiale lié à la dette.

[15Les pays entre parenthèses ne sont pas pris en compte dans le système statistique de la Banque mondiale lié à la dette.

[16Depuis 2003, la Corée du Sud n’est plus considérée par la Banque mondiale comme un pays en développement car le revenu annuel par habitant dépasse le plafond fixé, soit actuellement 9385 dollars. Elle est dorénavant rangée dans les pays développés.

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Mardi dernier, le groupe «Don’t Extradite Assange» (N’extradiez pas Assange) a organisé la première en ligne de «Not in our name» (Pas en notre nom), un court documentaire qui passe en revue les conséquences médicales de la persécution de Julian Assange sur une décennie et ses implications pour les droits démocratiques dans le monde.

L’événement s’inscrivait dans le cadre de la campagne en cours contre l’emprisonnement du fondateur de WikiLeaks dans la prison à sécurité maximale de Belmarsh, en Grande-Bretagne, où il continue d’être menacé par la pandémie de coronavirus. Il s’est tenu à la veille des audiences prévues en septembre pour l’extradition d’Assange vers les États-Unis, où il risque la prison à vie pour avoir révélé les crimes de guerre américains.

Le documentaire, réalisé par John Furse, utilise des images d’archives et des interviews originales pour présenter un résumé concis et irréfutable des abus dont Assange a été victime aux mains de plusieurs gouvernements, ainsi que les questions fondamentales en jeu, notamment la liberté de la presse et la lutte contre la guerre impérialiste.

Vidéo en anglais (24 minutes) :

Contrairement à de nombreux traitements de l’affaire Assange dans les médias corporatifs, «Not in our name» place fermement le sort du fondateur de WikiLeaks dans le contexte des publications pour lesquelles Assange est accusé aux États-Unis.

Il commence par un bref examen des publications de l’organisation médiatique de 2010, qui ont révélé des massacres de civils en Irak et en Afghanistan et d’autres violations du droit international.

Les images de l’époque démontrent la réaction hystérique de l’establishment politique et des services de renseignement militaire américains.

Kenneth Weinstein, président de l’Institut Hudson, un groupe de réflexion néoconservateur, est montré en train de déclarer qu’il était «très important pour notre gouvernement» de ne montrer «aucune patience pour le genre de prétendues activités de dénonciation des traîtres».

Lors d’une apparition médiatique en 2010, Assange révèle que le gouvernement américain avait exigé que WikiLeaks «détruise nos archives relatives au Pentagone et cesse de traiter avec les lanceurs d’alerte militaires américains», ou «y soit contraint par la force».

Des courriels entre les dirigeants de Stratfor, une compagnie de sécurité ayant des liens étroits avec la CIA, ont décrit un plan pour «le déplacer [Assange] de pays en pays pour faire face à diverses accusations au cours des 25 prochaines années», aboutissant à son emprisonnement aux côtés de terroristes dans une installation à sécurité maximale américaine.

«Pas en notre nom»; La torture psychologique de Julian Assange

Très rapidement, Assange s’est retrouvé dans le système juridique britannique sur la base de fausses allégations suédoises d’inconduite sexuelle, qui étaient destinées à l’expédier aux États-Unis par des moyens détournés. Cela a contraint le fondateur de WikiLeaks à demander l’asile politique à l’ambassade de l’Équateur à Londres en 2012.

La majeure partie du documentaire est une élaboration des conclusions du rapporteur spécial des Nations unies Nils Melzer selon laquelle Assange présente des symptômes médicalement vérifiables de torture psychologique à la suite de sa persécution prolongée. Cette évaluation est basée sur une consultation que Melzer et deux experts médicaux ont tenue avec Assange à la prison de Belmarsh en mai 2019, et sur l’étude approfondie du représentant des Nations Unies sur les abus juridiques infligés au fondateur de WikiLeaks.

Le film présente plusieurs éléments de la définition de la torture psychologique donnée par l’ONU, tels qu’ils ont été révélés dans le traitement d’Assange:

* Peur et anxiété constantes: Depuis dix ans, Assange est confronté à la perspective d’être envoyé aux États-Unis, où il pourrait être soumis à la peine de mort. Au cours de cette période, il a été détenu arbitrairement, arrêté brutalement et incarcéré dans une prison à sécurité maximale, alors que des hauts responsables du gouvernement américain ont appelé à son assassinat.

La docteur Lissa Johnson, psychologue clinicienne australienne, a déclaré aux auditeurs: «Souvent, c’est l’anticipation du danger qui vous effraie qui est vécue comme plus traumatisante et source de tourments que la matérialisation de cette menace.»

* Diffamation publique: Dans ses premières conclusions, Melzer a déclaré qu’Assange avait été victime d’une campagne sans précédent de «harcèlement public», impliquant d’innombrables calomnies de la part des gouvernements et des médias corporatifs.

Le docteur Derek Summerfield, un éminent psychologue à la retraite, a expliqué que cela servait à «isoler davantage une personne de son sentiment d’identité et de ce qu’elle est, et à salir son nom de manière à ce qu’il soit plus facile de faire ce que l’État souhaite faire avec cette personne».

Lissa Longstaff, de Women Against Rape (Femmes contre le viol), a décrit la manière dont les allégations suédoises ont fait l’objet d’une «manipulation de l’État». Elles ont servi, non seulement de prétexte à l’abrogation des droits d’Assange, mais aussi de fondement à une campagne de diffamation systématique.

* Perte d’autonomie: Cela a été particulièrement évident lorsque le nouveau gouvernement équatorien s’est retourné contre Assange alors qu’il établissait des relations plus étroites avec les États-Unis en 2017. Assange, bien qu’étant un réfugié politique, était constamment espionné par une société de sécurité privée agissant sur instructions de la CIA, faisait face à la menace d’être expulsé de l’ambassade à tout moment, et a vu ses communications coupées, ce qui l’isolait encore plus.

* L’impuissance et le désespoir: Johnson a noté que les multiples abus juridiques infligés à Assange, y compris la révocation illégale de son asile politique et le fait qu’il savait qu’il était confronté à des autorités politiques et judiciaires biaisées en Grande-Bretagne, avaient créé une situation dans laquelle «tout peut arriver». C’est profondément déstabilisant. La personne ne sait pas comment se défendre, ne sait pas à quoi s’attendre».

Cette situation s’est intensifiée depuis l’arrestation d’Assange en avril 2019. Il s’est vu refuser des soins médicaux adéquats dans la prison de Belmarsh; il n’a pu participer à l’élaboration de sa propre défense; et a été soumis à une série d’audiences britanniques qui avaient le caractère de simulacres de procès.

* Isolement et privation sensorielle: Pendant la plus grande partie de son emprisonnement par la Grande-Bretagne, Assange a été détenu en isolement. Cela a continué, même s’il a été maintenu en détention préventive uniquement pour faciliter la demande d’extradition des États-Unis.

Lissa Johnson défendant Assange lors d’une intervention plus tôt cette année (Source: WSWS)

En résumant les conséquences, Johnson a noté «Nous sommes conçus pour de courtes périodes de stress, mais lorsqu’il est constant et incessant, il provoque de très graves problèmes d’immunité. Les cellules immunitaires peuvent s’autodétruire, votre corps cesse de les produire, la communication dans le système immunitaire s’interrompt. Cela peut rendre les gens susceptibles au cancer, aux infections atypiques et les rendre très vulnérables au coronavirus.

«Ces techniques sont essentiellement conçues pour briser quelqu’un à un tel point qu’il ne veut plus vivre, qu’il ne peut plus fonctionner».

L’ami d’Assange, Vaughan Smith, se souvient que lorsque le fondateur de WikiLeaks l’a appelé la veille de Noël dernier, il l’avait prévenu qu’il était «en train de mourir lentement» dans la prison de Belmarsh.

Après la projection, Rebecca Vincent, directrice de Reporters sans frontières à Londres, a tenu une discussion avec Melzer et le cinéaste John Furse.

Melzer a de nouveau rejeté toute suggestion selon laquelle la torture psychologique était une «torture légère». Il a noté que dans la torture physique, la violence infligée est un moyen, et non une fin en soi. Comme la torture psychologique, son but est «d’affecter et de briser l’esprit d’une personne». On brise son corps pour atteindre son esprit.

«La cible réelle de tout acte de torture est l’esprit. C’est toujours psychologique… Vous pouvez y parvenir par la douleur physique ou par la douleur et la souffrance non physiques. Donc l’isolement, combiné à l’humiliation, combiné à l’intimidation, combiné à la situation profondément arbitraire, cible très spécifiquement les besoins innés de stabilité, de sécurité, d’orientation et d’identité… Ce sont des besoins psychologiques confirmés qui sont beaucoup plus proches de notre identité que même de notre corps».

Melzer a déclaré que la diffamation d’Assange avait pour but de détourner l’attention des crimes d’État révélés par WikiLeaks. En faisant référence aux calomnies dirigées contre Assange, il a déclaré: «On parle de chats et de skateboards, mais on ne parle pas de choses qui ont été documentées comme des crimes de guerre.»

Interrogé sur la réaction à ses conclusions, Melzer a déclaré que si les gouvernements le «toléraient avec réticence» pour l’instant, malgré leur rejet insouciant de ses jugements, on lui avait dit qu’il y aurait un «prix politique à payer» pour ses révélations.

Le fonctionnaire de l’ONU a noté la manière dont les normes juridiques internationales ont été érodées au cours des années précédentes: «Nous avons privatisé le service public pendant 40 ans, et maintenant nous avons presque privatisé les gouvernements. Nous avons privatisé les prisons, les armées, la police, il n’est donc pas étonnant que les gouvernements pensent qu’ils sont privés».

Furse a également déclaré que l’affaire Assange avait révélé le pouvoir des grands intérêts financiers, et leur atteinte aux droits démocratiques.
Nils Melzer lors d’une réunion publique à Londres en janvier dernier

Expliquant la signification plus large de la persécution d’Assange, Melzer a déclaré: «Le véritable but de la torture, la plupart du temps, est l’intimidation. Et ce n’est pas nécessairement l’intimidation de la victime. C’est l’intimidation de tous les autres. C’est pourquoi les gens sont torturés dans les lieux publics, les femmes sont violées sur la place du village lors de conflits armés et les gens sont exécutés publiquement.»

«C’est ce qui arrive à Julian Assange. Il ne s’agit pas de le punir [ou] de l’interroger et de trouver la vérité. Il s’agit d’intimider tous les autres journalistes et éditeurs et de s’assurer que personne ne fasse ce qu’il a fait, parce que c’est ce dont les États ont peur.»

Melzer a averti que «ce but a déjà été atteint», ce qui signifie que «ce combat vise réellement à rétablir la liberté de la presse, plutôt que de simplement la protéger».

L’événement peut être regardé dans son intégralité sur le site de Consortium News ici.

Oscar Grenfell

 

Article paru en anglais, WSWS, le 15 juillet 2020

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Ceci n’est pas une chronique en défense de Donald Trump.

Tout au long de ma carrière, j’ai dit plus de bien de la famille des vers intestinaux de la classe des cestodes [1] que de Donald Trump. (On a d’ailleurs démontré que les cestodes lisent davantage).

Non, ceci est une chronique sur le contexte. Quand le New York Timesrapporte que, selon des sources anonymes de la communauté du renseignement, la Russie a payé des combattants talibans pour tuer des soldats américains, le contexte est très important.

Une partie de ce contexte tient à ce que Mike Pompeo a dit : « J’ai été directeur de la CIA – Nous mentions, nous trichions, nous volions. Nous avions des formations entières ». Nous savons donc avec certitude que les services de renseignements américains nous mentent, à vous et à moi. Nous l’avons vu avec les ADM, et nous le voyons peut-être encore maintenant.

Mais ce n’est pas de ce contexte que je veux parler.

Nous pourrions parler du contexte tenant au fait que les talibans n’ont pas besoin d’être payés pour tuer des soldats américains, parce que leur seul objectif depuis vingt ans est de tuer des soldats américains. Leur verser une prime serait comme offrir au gars qui couche avec votre femme vingt dollars pour coucher avec votre femme.

Mais ce n’est pas de ce contexte que je veux parler.

Nous pourrions parler du fait que les États-Unis financent les talibansdepuis des années ! Oui, nous les finançons, parfois nous les armons, et ensuite nous les combattons. C’est un secret de polichinelle. Donc, à toutes fins utiles, les États-Unis font la chose même dont nos médias grand public accusent maintenant (sans aucune preuve) la Russie.

Mais ce n’est pas de ce contexte que je veux parler.

Non, le contexte auquel je fais référence est la façon dont notre complexe militaro-industriel (avec l’aide de notre élite dirigeante et de nos médias grand public) a empêché Trump de nous pousser au bord du précipice de la paix. …Oui, du précipice de la paix.

Je ne veux pas dire par là que Trump soit une sorte de peacenik hippie. (Il aurait l’air affreux sans soutien-gorge et avec des fleurs dans les cheveux.) Non, l’armée sous Trump a largué plus de bombes qu’Obama, ce qui est impressionnant puisque Obama a largué plus de bombes que jamais auparavant.

Cependant, dans certaines régions du monde, Trump a menacé de faire la paix. Bien sûr, il le fait pour son propre ego et parce qu’il pense que sa base électorale le veut, mais quelle que soit la raison, il a quelquefois mis en avant des plans ou des politiques qui vont à l’encontre du complexe militaro-industriel et des faucons de guerre de l’establishment US (qui représentent 95 % de l’establishment US).

Et chaque fois que cela s’est produit, il a été rapidement contrecarré, généralement via une propagande hilarante. (C-à-d, hilarante pour vous et moi. Apparemment crédible pour les gens du New York Timeset l’ancien stagiaire de la CIA Anderson Cooper). [2]

Dans la vie, je sais quatre choses avec certitude. Le papier bat la pierre. La pierre bat les ciseaux. Les ciseaux battent le papier. Et la propagande bat la paix. Tout ce qu’il faut faire, c’est regarder un calendrier.

Trump a essentiellement menacé de faire la paix ou de retirer les troupes américaines d’une zone de guerre dans trois pays – la Corée du Nord, l’Afghanistan et la Syrie. Commençons par la Syrie.

Le 4 avril 2018 : Le président Trump ordonne au Pentagone de planifier le retrait des troupes américaines de la Syrie.

Ce retrait ne peut être autorisé car il va à l’encontre du plan impérial américain. Que se passe-t-il donc dans les jours qui suivent l’ordre de Trump ?

Le 7 avril 2018 : On signale une attaque majeure à l’arme chimique à Douma, en Syrie.

Quelles sont les chances pour que, dans les jours qui suivent l’ordre de Trump au Pentagone de retirer les troupes américaines de Syrie, Bachar al-Assad décide d’utiliser la seule arme qui garantira que les forces américaines continueront à l’attaquer ? Assad n’est peut-être pas joueur d’échecs, mais je ne pense pas non plus qu’il ait manqué d’iode quand il était enfant. Et bien sûr, ces deux dernières années, nous avons entendu quatre lanceurs d’alerte de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) dire que l’attaque chimique alléguée n’a pas eu lieu. (Notez que le chiffre « quatre » est encore plus grand que les chiffres « un », « deux » et « trois »).

Mais la propagande de l’establishment bat la paix tous les jours de la semaine, et reste ouverte même le dimanche. La fausse histoire a réussi à maintenir les États-Unis incrustée en Syrie.

La RPDC

Passons à la Corée du Nord. Comme vous le savez sûrement, Donald Trump a « menacé » de faire la paix avec ce pays hermétique. Le simple fait de dire qu’il allait tenter cette chose a fait chuter les actions des entreprises d’armement – une des nombreuses raisons pour lesquelles la paix devait être stoppée.

27 février 2019 : Donald Trump et Kim Jong-un, de la Corée du Nord, se rencontrent au Vietnam.

Le sommet échoue, et des reportages commencent à émerger selon lesquels Mike Pompeo et John Bolton ont réussi à napalmiser tout progrès.

15 mars 2019 : Pompeo et Bolton nient avoir fait dérailler les négociations nucléaires avec la Corée du Nord.

Dans The Nation, « Des rapports de la Corée du Sud indiquent que la présence de John Bolton, le Conseiller à la sécurité nationale de Trump, a contribué à torpiller les négociations ».

Mais il ne suffisait pas de détruire les pourparlers de paix. Le peuple américain avait besoin d’une bonne et solide propagande pour réaffirmer que Kim Jong-un est un dictateur assoiffé de sang.

30 mars 2019 : Le New York Times rapporte que la Corée du Nord a exécuté et purgé ses principaux négociateurs nucléaires.

Oui, apparemment Kim Jong-un avait dû donner ses meilleurs diplomates à manger à ses alligators préférés. Puis, deux mois plus tard, nous apprenons…

4 juin 2019 : Le sort du négociateur nord-coréen « exécuté » après l’échec du sommet devient « plus sombre » avec de nouvelles informations selon lesquelles il serait toujours en vie.

Il faut dire que le fait qu’il soit vivant rend effectivement le rapport sur sa mort « plus sombre ». Le lendemain ou le surlendemain, il devient évident que le diplomate est tout à fait présent dans le monde des vivants. Mais la propagande mise en avant par le New York Times et de nombreux autres médias a déjà fait son travail.

Beaucoup plus de gens ont vu les reportages sur le meurtre de l’homme que la rétractation ultérieure. Et à ce jour, le NYT n’a pas retiré l’article initial selon lequel avait été exécuté. A quel point, exactement, leur propagande doit-elle être erronée pour qu’ils daignent supprimer un article en ligne ? Mort contre vivant est pourtant une opposition assez simple et binaire.

Et maintenant, nous arrivons au sujet d’indignation du jour, et c’est une bombe !

Des primes !

Le 26 mai 2020 : Les commandants du Pentagone commencent à élaborer des options pour un retrait anticipé des troupes en Afghanistan, suite à la demande de Trump.

16 juin 2020 :  « Le président Donald Trump a confirmé en public pour la première fois les plans de son administration visant à réduire la présence des troupes militaires américaines en Allemagne de son niveau actuel d’environ 35 000 à une force réduite de 25 000 militaires. » – ForeignPolicy.com

26 juin 2020 : Le New York Times rapporte que la Russie a payé les talibans pour attaquer les troupes américaines. (Selon des sources anonymes d’une communauté de renseignement qui admet fièrement qu’ils mentent tout le temps, parfois juste pour s’amuser).

Alors, quand cette histoire est sortie, je me suis dit : « Vous savez, Trump a été empêché de retirer ses troupes dans le passé par une propagande ridicule qui avait semblé tomber comme une bouse géante juste après qu’il ait annoncé ses intentions. Peut-être que je vais vérifier ce qui s’est passé dans les jours précédant cette extraordinaire affirmation ».

Ainsi, quelques jours seulement après que Trump se soit opposé au complexe militaro-industriel et à l’establishment au pouvoir en annonçant qu’il allait retirer environ un tiers de nos troupes d’Allemagne, et quelques semaines seulement après qu’il ait annoncé un retrait anticipé de l’Afghanistan, une histoire apparemment hallucinante tombe sur la Russie, qui aurait payé les talibans pour tuer des militaires américains.

Cela sert à rappeler à tous que la Russie est une menace (nous ferions mieux d’envoyer des renforts aux troupes en Allemagne !) et sert à nous maintenir en Afghanistan (pour contrer ces satanés talibans financés par la Russie !)

Entendons-nous bien : Je ne dis pas que Trump soit un héros, un grand bonhomme ou même un homme qui veut la paix. Je ne dis même pas que ce soit un homme. Il pourrait très bien être une sangsue géante en costume de peau humaine. (Un costume en peau humaine mal taillé).

Tout ce que je dis, c’est que quelque chose ne va pas dans le timing. Soit ces histoires qui tombent à pic pour entraver toutes les chances de paix sont fausses (en fait, nous avons déjà la preuve que deux d’entre elles sur trois sont fausses), soit la paix semble toujours tomber aux pires moments.

Lee Camp

 

Paru sur Consortium News sous le titre Connecting the Dates – US Media Used To Stop The ‘Threat’ of Peace

Traduction Entelekheia
Photo Amber Avalona / Pixabay

Note de la traduction :

[1] Les ténias.[2] Le présentateur-vedette de CNN Anderson Cooper a effectivement passé deux étés en stage à la CIA. C’est même sur sa page Wikipedia.

Lee Camp est un satiriste politique, écrivain, acteur et activiste américain. Il anime l’émission satirique hebdomadaire Redacted Tonight sur RT America. Il a écrit pour The Onion et le Huffington Post. Il vient de publier son dernier livre, « Bullet Points and Punch Lines ». 

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Dans la première partie, nous apprenons comment la Fondation Bill & Melinda Gates travaille à étendre l’influence de l’industrie pharmaceutique auprès de l’OMS, qu’elle contrôle, et des gouvernements du monde.

Un deux poids, deux mesures mortel

Depuis plus de 20 ans, la Fondation Gates contribue à l’élaboration de politiques de santé mondiales pour les pays pauvres, principalement en Afrique et en Asie du Sud. Ses relations étroites avec l’industrie pharmaceutique semblent avoir influencé ce travail.

Alors que la déclaration de mission de la fondation stipule, « nous voyons une valeur égale dans toutes les vies », une exploration de son histoire récente prouve le contraire. La fondation semble considérer le Sud comme un dépotoir à traitements jugés trop dangereux pour le monde développé et un terrain d’essai pour les traitements qui ne sont pas encore jugés assez sûrs pour le monde développé.

Le vaccin contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche (DTC) est le « fleuron du programme africain de vaccination de Bill Gates et de l’OMS ». Il s’agit d’un lot de trois vaccins administrés à pratiquement tous les enfants du continent africain, mais qui n’est actuellement pas administré aux États-Unis ni dans la plupart des autres pays développés.

Dès 1977, une étude publiée par des professionnels de la médecine britannique dans le Lancet a établi que les risques liés à l’injection de cellules entières de coqueluche (utilisées dans le vaccin DTC) sont plus importants que les risques associés à la contraction de la coqueluche. Après avoir rassemblé des preuves établissant un lien entre le médicament et des lésions cérébrales, des convulsions de type épileptique et même la mort, les États-Unis et d’autres pays occidentaux l’ont progressivement abandonné dans les années 1990 et l’ont remplacé par une version plus sûre (appelée DTaP) qui ne contient pas la cellule entière de la coqueluche.

Cependant, les nations africaines sont toujours incitéesfinancièrement à continuer d’utiliser le vaccin DTC, obsolète et dangereux, la GAVI faisant du DTC une priorité pour les enfants africains.

Il est choquant de constater qu’une étude de 2017 financée par le gouvernement danois a conclu que plus d’enfants africains mouraient des effets secondaires mortels du vaccin DTC que des maladies qu’il permet de prévenir. Les chercheurs ont examiné les données de la Guinée-Bissau et ont conclu que les garçons mouraient à un taux presque quatre fois plus élevé (3,93) que ceux qui n’avaient pas reçu le vaccin, tandis que le taux de mortalité des filles s’élevait à presque dix fois la normale (9,98).

Ces chiffres effarants n’ont pourtant pas empêché la Fondation Gates de dépenser des millions par an pour promouvoir le vaccin DTC auprès des systèmes de santé africains.

Il n’y a peut-être pas d’élément plus célèbre du travail de la Fondation Gates que son effort d’éradication de la polio. Pourtant, une fois de plus, les médicaments contre la polio que le monde occidental utilise et ceux qui sont donnés aux pays du Sud sont radicalement différents.

La fondation a dépensé plus d’un milliard de dollars pour distribuer un vaccin oral contre la polio (VOP) qui contient un virus vivant de la polio aux pays africains et asiatiques. Ce virus vivant peut se répliquer dans l’intestin d’un enfant et se propager dans des zones où les conditions sanitaires et la plomberie sont mauvaises. Cela signifie que les gens peuvent contracter le virus à partir du vaccin.

Selon une étude réalisée en 2017 par l’université de Californie San Francisco et l’université de Tel-Aviv, le virus de la polio utilisé dans le VOP a justement fait cela dans au moins deux douzaines de cas examinés par les chercheurs – il a rapidement pris des forces et a commencé à se propager de lui-même.

Ces dernières années, plus d’enfants ont été paralysés par la souche vaccinale du virus du VOP que par la polio de la région. Dans une interview accordée à NPR, le professeur de microbiologie Raul Andino a déclaré : « C’est en fait une énigme intéressante. L’outil même que vous utilisez pour l’éradication de la polio est à l’origine du problème ».

En 2000, les États-Unis ont cessé d’utiliser le VOP. Mais dans le monde en développement, la Fondation Gates utilise ses instruments d’influence pour s’assurer que les gouvernements continuent de l’administrer.

Les dernières épidémies de polio aux Philippines et au Congo sont le résultat du VOP. En 2005, le Clinical Infectious Diseases Periodical d’Oxford a postulé que les épidémies de polio en Chine, en Égypte, en Haïti et à Madagascar étaient également causées par le VOP, déclarant que « le moment où la seule cause de la polio sera probablement le vaccin utilisé pour la prévenir est en vue ».

Quelques années plus tard, le même périodique, tout en affirmant que les pays en développement devraient passer au vaccin anti-polio inactif (VPI) que les États-Unis utilisent, a écrit que le VOP ne donne pas seulement la polio aux enfants, mais « semble également inefficace pour enrayer la transmission de la polio ».

Comme l’a rapporté le British Medical Journal en 2012, « les derniers programmes de vaccination de masse contre la polio [en Inde] menés par la Fondation Bill et Melinda Gates ont entraîné une augmentation des cas [de polio] ».

Selon les médecins indiens, le VOP provoque également des épidémies d’une autre maladie appelée paralysie flasque aiguë (PFA) non poliomyélitique. Après qu’une épidémie de PFA ait paralysé 490 000 enfants entre 2000 et 2017, des médecins ont publié un rapportsuggérant que « l’augmentation de la PFA et la diminution ultérieure de ces cas étaient, de fait, un effet négatif du programme de vaccination contre la polio [de l’OMS] ».

La PFA est « cliniquement indiscernable de la polio mais deux fois plus mortelle« . Keith Van Haren, neurologue pour enfants à la Stanford School of Medicine explique que « cela ressemble en fait à la polio, mais ce terme effraie les gens de la santé publique ».

En 2012, le British Medical Journal a noté avec ironie que l’éradication de la polio en Inde « a été réalisée en rebaptisant la maladie ».

Cette même année, l’Indian Journal of Medical Ethics a observé à la fois des épidémies de polio dues à des vaccins et l’augmentation massive de la PFA. Il a comparé les efforts d’éradication en Inde à l’occupation de l’Irak, en déclarant :

Lorsque les États-Unis se sont enlisés en Irak en 2005, Joe Galloway a suggéré que les États-Unis devaient simplement déclarer qu’ils avaient gagné la guerre, puis se retirer. Le moment est peut-être venu d’adopter une stratégie aussi honorable en ce qui concerne l’éradication de la polio ».

Cependant, la Fondation Gates et l’OMS ont maintenu leur cap, en distribuant le VOP dans des pays comme le Nigeria, le Pakistan et l’Afghanistan, où la fondation affirme que l’OMS fournit maintenant « un niveau d’assistance technique sans précédent » pour les campagnes de vaccination contre la polio.

En Syrie, la GAVI, soutenue par la Fondation Gates, avait affecté 25 millions de dollars à la vaccination contre la polio en 2016. Un an plus tard, l’OMS a rapporté que 58 enfants en Syrie avaient été paralysés par la souche du virus dérivée du vaccin.

Malgré le consensus scientifique contre le VOP et l’opposition à de tels programmes dans les pays cibles, le VOP reste administré en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie du Sud dans le cadre de programmes d’ « aide », créant des bénéfices exceptionnels pour des géants pharmaceutiques qui n’auraient peut-être pas pu vendre leurs produits ailleurs.

Des traitements rejetés par l’Occident pour une illusion de choix chez les femmes africaines

La pratique de la Fondation Gates qui consiste à injecter des médicaments dangereux dans les systèmes de santé du Sud ne se limite pas aux vaccins. Elle contribue également à la distribution de contraceptifs réversibles à longue durée d’action (acronyme américain LARC).

Melinda Gates parle souvent des LARCs comme d’un moyen d’apporter une autonomie aux femmes des pays pauvres et leur permettre plus de contrôle sur leur vie. Cependant, certains de ces LARCs ont des effets néfastes, et la distribution de ces produits sans consentement éclairé n’offre aux femmes que peu d’autodétermination.

Un exemple est le Norplant, un implant contraceptif fabriqué par Schering (aujourd’hui Bayer) qui peut empêcher une grossesse jusqu’à cinq ans. Il a été retiré du marché américain en 2002, après que plus de 50 000 femmes aient intenté des poursuites contre la firme et les médecins qui l’avaient prescrit. 70 de ces recours collectifs concernaient des effets secondaires tels que des dépressions, des nausées incoercibles, une chute de cheveux, des kystes ovariens, des migraines et des saignements excessifs.

Un site web sur le développement humain appelé « Degrees », financé par la Fondation Gates, affirme que le Norplant « n’a jamais eu beaucoup d’attrait au niveau mondial » parce que l’insérer et le retirer « s’est avéré lourd ».

Légèrement modifié et rebaptisé Jadelle, ce médicament dangereux a été promu en Afrique par la Fondation Gates, en collaboration avec l’USAID et EngenderHealth. Anciennement appelée la Ligue de Stérilisation pour l’Amélioration de l’Homme, la mission originale d’EngenderHealth, inspirée par la pseudo-science raciste de l’eugénisme, était d’ « améliorer le matériel génétique de la race humaine ». Le Jadelle n’est pas approuvée par la FDA pour être utilisée aux États-Unis.

Ensuite, il y a le Depo-Provera de Pfizer, un contraceptif injectable utilisé dans plusieurs pays d’Afrique et d’Asie. La Fondation Gates et l’USAID ont de nouveau collaboré pour financer la distribution de ce médicament et l’introduire dans les systèmes de santé de pays comme l’Ouganda, le Burkina Faso, le Nigeria, le Niger, le Sénégal, le Bangladesh et l’Inde.

En 2012, Melinda Gates avait promis de fournir des contraceptifs comme le Depo-Provera, qui coûte entre 120 et 300 dollars par an, à au moins 120 millions de femmes d’ici 2020. En 2017, Melinda Gates a écrit un article sur Medium dans lequel elle indiquait qu’elle et ses partenaires étaient sur la bonne voie pour tenir cette promesse, et promettait 375 millions de dollars de fonds supplémentaires pour y parvenir. Cela signifie que Pfizer a gagné entre 14 et 36 milliards de dollars grâce à ce programme.

Il est inquiétant de constater que l’ingrédient actif du Depo-Provera – l’acétate de médroxyprogestérone (MPA) – a été associé à des effets secondaires tels que la formation de caillots de sang dans les poumons, des cas de cécité et de cancer du sein, qui peuvent mettre la vie en danger.

La version unidose de Pfizer, appelée Sayana Press, est destinée à être administrée par des « agents de santé communautaires » [formés à injecter le contraceptif, NdT]. Au Sénégal, cependant, près de la moitié de ces travailleurs étaient de niveau sixième, pas plus.

Le ministère sénégalais de la santé a été contraint de modifier ses lois afin que les travailleurs de la santé puissent distribuer légalement le médicament. Selon le Population Research Institute, les ONG financées par l’USAID ont « tordu le bras au gouvernement » pour qu’il prenne cette décision.

En outre, les dépliants de formation du Sayana Press ne fournissaient pas d’informations sur les effets secondaires du MPA, ce qui constitue une violation des principes du consentement éclairé. Selon les directives de l’OMS, le MPA ne doit pas être utilisé par les femmes souffrant de troubles rhumatismaux. Mais les listes de contrôle des patients en Ouganda, financées par l’USAID, n’indiquaient pas aux agents de santé de demander aux femmes si elles avaient des antécédents de ces troubles.

Les lignes directrices pour formateurs des fournisseurs du Sayana Press ne mentionnent pas non plus que le médicament a été associé à une perte de densité osseuse et à un risque accru de fractures. Comme l’a dit le Population Research Institute, « La FDA exige que les femmes américaines soient informées de ce fait, mais les femmes africaines sont tenues dans l’ignorance ».

En 2015, 70 groupes féministes et universitaires indiens ont signé une déclaration contre l’approbation du Depo-Provera, citant des effets secondaires comme une perte excessive de densité osseuse, une prise de poids, des saignements excessifs et des dépressions. Selon leur déclaration, les organisations de femmes se sont toujours opposées à l’introduction de contraceptifs dangereux comme ceux-ci, et qu’ « il y a des risques pour que les femmes ne reçoivent pas suffisamment d’informations pour choisir une méthode contraceptive de façon éclairée ».

En dépit d’une opposition générale au niveau national et de preuves de plus en plus nombreuses d’effets secondaires négatifs, la Fondation Gates continue de travailler avec l’USAID pour distribuer des médicaments comme le Depo-Provera.

Les pays du Sud, un vivier de cobayes

Les canaux d’influence de Bill Gates ont également contribué à tester des drogues sur des personnes dans les pays pauvres.

Avant qu’un médicament puisse être vendu au public, la FDA et des agences similaires en Europe exigent que la firme productrice teste le médicament sur des sujets humains. La troisième et dernière phase de ces tests avant que le médicament puisse être mis sur le marché est la phase III des essais cliniques, au cours de laquelle les entreprises sont tenues d’administrer le médicament à un grand nombre de personnes dans le cadre d’études contrôlées.

On estime qu’environ 90 % des coûts de développement des médicaments sont engagés dans les essais de phase III. Mais ces firmes peuvent contourner des coûts en menant les essais dans les pays dits « en développement ».

Cette stratégie de réduction des coûts a été résumée par la société de conseil américaine McKinsey, qui a suggéré d’inclure les « marchés émergents » dans les essais de médicaments afin de réduire « une importante perte de revenus ».

Il n’est donc pas surprenant que la Fondation Gates, un client de McKinsey, ait ouvertement déclaré que son « objectif » était d’aider les sociétés pharmaceutiques à sauter les tests de sécurité et à accélérer le processus d’approbation des médicaments pour les firmes pharmaceutiques. Ou, comme ils l’ont dit, « d’affiner les interventions potentielles telles que les candidats-vaccins avant qu’ils n’arrivent à l’étape des essais cliniques de dernière phase, qui sont coûteux et prennent beaucoup de temps ».

Si la réalisation d’essais cliniques sur les pauvres est financièrement avantageuse, elle peut aussi être dangereuse. Citant de nombreux exemples de ce danger, un journal sud-africain a un jour déclaré : « Nous sommes les cobayes des fabricants de médicaments ».

De 2009 à 2011, les essais cliniques de phase III du premier vaccin contre la malaria – financé par la Fondation Gates et fabriqué par GSK – ont eu lieu dans sept pays africains (Ghana, Kenya, Malawi, Mozambique, Burkina Faso, Gabon et Tanzanie).

En 2011, les propres données de GSK ont montré que les enfants de sexe féminin mouraient (de causes diverses) à un taux plus de deux fois supérieur à celui du groupe de contrôle. Les enfants ayant reçu le vaccin présentaient également un risque de méningite dix fois plus élevé que ceux qui n’avaient pas reçu le vaccin.

Pourtant, l’OMS coordonne toujours l’administration du médicament à plus de 700 000 enfants au Ghana, au Kenya et au Malawi, dans le cadre d’un essai clinique non officiel qu’elle appelle une « mise en œuvre pilote ». (C’est le SAGE, aligné sur la décision de Gates, qui a recommandé la mise en œuvre pilote).

Comme ce produit est administré aux enfants dans le cadre du programme de vaccination des pays, l’OMS affirme que le consentement est implicite. Mais les parents ne sont pas toujours informés des risques pour la sécurité, ce qui les rend, dans ce cas aussi, incapables de donner un consentement éclairé pour leurs enfants. Comme le dit le rédacteur en chef adjoint du British Medical Journal, « ‘processus de consentement implicite’ signifie que les receveurs du vaccin contre la malaria ne sont pas informés qu’ils font partie d’une étude ».

La Fondation Gates a également financé des essais cliniques du vaccin contre le virus du papillome humain (VPH) fabriqués par GSK et Merck. Ces vaccins ont été administrés à 23 000 jeunes filles dans des provinces indiennes reculées, dans le cadre d’une initiative du programme PATH (Program for Appropriate Health and Technology) soutenu par la Fondation Gates.

Une fois de plus, les participants à l’étude ont été privés de la possibilité de donner leur consentement en connaissance de cause, car « les avantages et les inconvénients de la vaccination n’ont pas été correctement communiqués aux parents/tuteurs ».

Selon le professeur Linsey McGoey de l’Université d’Essex, « la plupart des vaccins ont été administrés aux filles dans les ashrams pathshalas (internats pour enfants tribaux), contournant ainsi l’obligation de demander le consentement des parents pour les vaccins ».

Le PATH n’a pas non plus mis en place de système de collecte de retours sur les principales réactions indésirables aux vaccins, ce qui est légalement obligatoire pour les essais cliniques à grande échelle. L’Indian Committee on Health and Family Welfare (Comité indien sur la santé et le bien-être des familles) a poursuivi le PATH en justice pour cette transgression alléguée, l’accusant de violations des droits de l’homme et de maltraitance d’enfants. En 2013, un panel de deux juges a observé qu’alors que les entreprises étrangères « traitent l’Inde comme un paradis pour leurs essais cliniques, cela s’avère un enfer pour l’Inde ».

Un commission d’enquête du Parlement indien a déclaré que le « seul but » du projet financé par Gates était de promouvoir « les intérêts commerciaux des fabricants de vaccins contre le VPH, qui auraient récolté des bénéfices exceptionnels si le PATH avait réussi à faire inclure le vaccin contre le HPV dans le programme global d’immunisation du pays ».

Le rédacteur en chef émérite du National Medical Journal of India a approuvé le rapport du panel, écrivant qu’il s’agissait d’un « cas évident où les Indiens ont été utilisés comme cobayes ».

Jeremy Loffredo

Michele Greenstein

A suivre…

Première partie :

L’empire mondial de la santé de Bill Gates promet toujours plus d’empire et moins de santé

Traduction Corinne Autey-Roussel pour Entelekheia
Photo Rapheal Nathaniel / Pixabay

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Les épouses diligentes et futées des Umarell

juillet 19th, 2020 by Mariangela Miniati

Ils sont désormais une célébrité internationale, si bien que même le Financial Times leur a consacré un article chantant leurs louanges. L’Umarèl (désormais transformé en Umarell), signifie en dialecte bolognais petit bonhomme, dans le pluriel local cela donnerait Umarì et les Anglo-Saxons l’ont rebaptisé Umarells : il s’agit du typique retraité qui passe la plus grande partie de son temps à regarder les autres travailler, surtout sur les chantiers de routes ou travaux publics ou bien de gros immeubles. Pour dire : si vous allez chercher Umarell sur Internet, apparaît dans les premiers résultats les épouses diligentes et futées des Umarelltats la page wikipedia qui en fait l’historique non pas en italien mais en anglais. Soit : que celui qui a commencé à les appeler comme ça en 2005 est l’écrivain Danilo Masotti (qui en a même fait un livre et créé un blog), que la ville de Riccione en 2015 a alloué 11.000 euros pour que les Umarell contrôlent les travaux dans la ville, que San Lazzaro du Savena (bourg de la métropole bolognaise, ndt) a créé le Prix Umarell de l’année, qu’encore à Bologne on lui a dédié une petite place (dont la plaque a ensuite été volée), qu’il existe une application donnant la carte des travaux en cours pour leur faciliter la vie ( https://www.why-tech.it/umarells-l-applicazione-che-segnala-i-cantieri-aperti-agli-anziani.html,)  que “Topolino” (version italienne de Mickey, ndt) ) leur a consacré un épisode. Ajoutons que Fabio Concato a récemment intitulé une chanson L’Umarell et on peut faire le pari qu’ils seront bientôt aussi célèbres que la pizza et les pâtes.

D’habitude, plus l’oeuvre en cours est gigantesque plus ils sont nombreux et attentifs. Ils observent les mouvements des pelleteuses, camions, grues, chargements et déchargements, ils commentent et, si vous vous arrêtez pour bavarder, ils vous diront presque toujours qu’ils travaillaient comme maçons, géomètres, électriciens, plombiers ou quelque chose ayant à voir avec des montages et démontages. Si vous habitez à Milan, il suffit d’aller vers Piazza Gae Aulenti et vous en trouverez une quantité postée devant les travaux du dernier et imposant gratte-ciel de ciment, fer et verre.

Les Umarell existaient déjà quand j’étais petite fille et ils se divisaient en deux catégories de compétence : la construction et la politique. Ces derniers, ne pouvant pas assister en direct aux travaux parlementaires, consacraient à leur propre tribune un espace public -rue ou place- où ils tenaient leurs comices entourés d’un groupe de fidèles. Dans le bourg où j’habitais, le plus célèbre était le Général que tout le monde appelait ainsi à cause de son passé dans quelque branche de l’armée. Toujours impeccable et raide comme un piquet, le Général aimait tenir ses conférences en déambulant dans le cours arboré du centre ville ; il administrait à son auditoire ses théories et points de vue sur les partis, gouvernements, lois, stratégies, et puis chacun s’en retournait à la maison sans avoir changé d’avis. Son oeuvre était de pure vanité. Il apparaissait parfois accompagné d’une élégante dame, qui n’était pas son épouse mais son éternelle fiancée, et les autres Umarell comprenaient alors que ce n’était pas jour de comice, mais de promenade parce que le Général prenait grand soin à ne pas mêler la galanterie avec les opinions.

En dehors des différences d’intérêts, les Umarell de chantier et politiques ont une chose en commun : le caractère impeccable de leur tenue et de leur personne. Leurs vestes, chemises et pantalons sont toujours propres, tirés à quatre épingles, comme leurs barbe et cheveux, leurs chaussures sont cirées, et ils n’utilisent que des mouchoirs en tissu ; ils arrivent et repartent aux mêmes heures entre le petit déjeuner et le déjeuner, mais jamais ne sont chargés de cabas des courses. Ce qui signifie qu’ils ont à la maison quelqu’un qui travaille pendant qu’eux sortent regarder les autres travailler. Je soupçonne même que leurs épouses sont suffisamment zélées pour ne pas les avoir dans les pattes pendant quelques heures. Vous imaginez avoir toujours chez soi un Umarell qui, les mains dans le dos, observe et juge tout ce que vous faites ? Pratiquement una tassa sul collo (pas trouvé d’expression correspondante en français, suggestions bienvenues, ndt).

Mariangela Miniati

Édition de mardi 14 juillet 2020 d’il manifesto

https://ilmanifesto.it/le-accudenti-e-astute-mogli-degli-umarell/

[email protected] 

À Bologne on peut aussi désormais se procurer une statuette d’Umarell fabriquée en 3D. Photo à usage privé, reçue de la cousine bolognaise de mon amie Chiara F. que je remercie (toutes les deux).

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Les leçons de crise politique malienne

juillet 18th, 2020 by Leslie Varenne

Après l’élection présidentielle d’août 2018, les Maliens arpentaient la rue pour crier à la fraude et contester la victoire d’IBK. Ce qui se joue aujourd’hui au Mali n’est que la poursuite de cette crise postélectorale. Un cas d’école à méditer à l’aube de scrutins cruciaux en Afrique…

Le climat à Bamako et dans d’autres villes à l’intérieur du pays, comme Kayes, Ségou, Mopti ou Sikasso, est insurrectionnel, certaines routes sont coupées, les administrations tournent au ralenti. Le bilan officiel des manifestations demandant la démission du Président depuis le vendredi 10 juillet fait état de onze morts, plus d’une centaine de blessés, des infrastructures endommagées, comme l’Assemblée nationale et la télévision publique (ORTM). Cette situation rappelle celle qui avait précédé la chute du Président Moussa Traoré en 1991. À l’heure où ces lignes sont écrites, un calme précaire semble revenu, la manifestation prévue vendredi prochain a été annulée pour laisser place à un hommage aux morts. Une mission de bons offices de la Cedeao tente de trouver une sortie de crise. Toutefois, il est difficile de prédire l’avenir à très court terme. Le Président Ibrahim Boubacar Keïta, dit IBK, arrivera-t-il à se maintenir au pouvoir ? Si oui, à quel prix ? Si non, qui sera en mesure de prendre la tête d’une transition ?

Manifestation à Bamako en août 2018 pour contester les résultats de l’élection présidentielle 

Au nom de la démocratie

Cette crise politique qui engendre une déstabilisation d’un pays épicentre de la guerre au Sahel est la conséquence logique de l’élection présidentielle d’août 2018. En 2013, IBK avait été élu à la loyale dans des conditions de vote relativement crédibles et transparentes. Mais après cinq ans de mandat, où les Maliens avaient vu leurs conditions de vie, les situations politiques et sécuritaires, avec la naissance d’un nouveau foyer de violence dans le centre du Mali, se détériorer jour après jour, la réélection du Président sortant n’était pas acquise. Ce scrutin s’est déroulé dans des circonstances fort contestables, IBK a été déclaré vainqueur au deuxième tour avec 67% des voix, mais toute l’opposition s’est unie pour contester ces résultats. Malgré cela et la crise postélectorale qui commençait, les Présidents Emmanuel Macron et Macky Sall, le secrétaire général des Nations unies Antonio Gutterez, et le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian se sont précipités pour reconnaître la victoire d’Ibrahim Boubacar Keïta, avant même le verdict de la Cour constitutionnelle. Un malheur malien en chassant un autre, d’aucuns ont voulu croire que cette crise postélectorale était terminée, or il n’en était rien, le feu couvait toujours sous la cendre. IBK n’a jamais eu de réelle légitimité pour ce mandat-là. L’insurrection malienne ne devrait donc étonner ni les chancelleries occidentales ni les institutions internationales.

À la veille de cinq élections présidentielles cruciales en Afrique de l’Ouest, les événements qui se déroulent actuellement au Mali devraient faire réfléchir cette « communauté internationale ». En validant des scrutins insincères et en choisissant la stabilité à court terme, celle-ci installe le désordre à moyen et long terme tout en piétinant, au passage, la démocratie à laquelle elle se dit pourtant si attachée.

Au nom du fils

En outre, sachant qu’il ne devait pas son fauteuil aux suffrages des Maliens mais à la bienveillance de ladite communauté internationale, IBK n’a ni pris en compte le carton rouge brandi par les électeurs ni écouté les récriminations de la rue. Il a continué à gouverner avec son clan, sans se préoccuper du sort des populations qui manquaient de tout. Les affaires de corruption se sont enchaînées, après l’histoire de l’achat des « avions qui ne volent pas », il y a eu celle des « blindés en carton ». Le Mali a vécu dans un état de crise permanent. Puis, le Président malien a tenu contre vents et marées à organiser les élections législatives alors que l’état sécuritaire du pays ne le permettait pas et que l’opposant Soumaïla Cissé avait été enlevé. Cerise sur le gâteau, la Cour constitutionnelle a changé les résultats des urnes en repêchant dix candidats du parti présidentiel. IBK a-t-il cru que la manœuvre allait passer une nouvelle fois ? Dans un premier temps, la communauté internationale s’est tue. Les Maliens, eux, n’ont pas supporté cette humiliation supplémentaire et ont ravivé le feu qui couvait sous la cendre.

Le Président Keïta a commis une autre erreur, celle de placer son fils au cœur du pouvoir, oubliant que les peuples détestent ces relents monarchiques et que cet « amour filial » précipite la chute des chefs d’État. Mouammar Kadhafi, Hosni Mubarak et Abdoulaye Wade l’ont appris à leurs dépens. Le 13 juillet, Karim Keïta a adressé une lettre à la nation dénonçant « l’ambiance délétère » autour de sa personne tout en regrettant que « rien ne lui ait été épargné ». Dans la foulée, il a démissionné de son poste à la présidence de la Commission Défense de l’Assemblée nationale. Il n’est pas certain que ce geste soit suffisant pour calmer les rancœurs de la population envers « le fils de… ».

Au nom de Dieu

La coalition M5-RPF qui mène la contestation est un attelage hétéroclite dans lequel se retrouvent des hommes politiques et de la société civile de tous bords. Entre toutes ces personnalités, il n’y a aucune convergence politique ni idéologique, un seul mot d’ordre les unit : « IBK démission ». La figure de proue de cet aréopage est Mahmoud Dicko, un imam salafiste formé en Arabie saoudite. C’est lui le personnage charismatique qui déplace les foules, les autres forces se rangeant derrière lui en espérant bénéficier de sa popularité et de sa force de frappe. Pour autant, les Maliens ne manifestent pas au nom de Dieu ni de la charia, ils veulent vivre tout simplement : manger, se soigner, envoyer leurs enfants à l’école, avoir de l’eau et de l’électricité et ne plus se coucher en se demandant si le lendemain ils seront encore vivants. Ils veulent moins de corruption et plus de démocratie. Des demandes pour le moins raisonnables en ce XXIème siècle.

Que se passera-t-il si IBK n’arrive pas à calmer les manifestants et à se maintenir au pouvoir ? Qui dirigera une transition ? À cette heure, c’est encore une grande inconnue. Quoi qu’il arrive, l’imam Dicko est devenu un personnage incontournable sur la scène politique malienne et rien ne se fera sans lui. Il a acquis une stature en partie par sa gestion intelligente de cette crise, mais surtout à cause des multiples erreurs commises par le Président Keïta. Des annonces tardives et peu claires, comme la dissolution du Conseil constitutionnel et surtout la répression démesurée ont fait le lit du religieux. L’imam sait qu’il est scruté de près par la communauté internationale. Il n’était, très opportunément, pas présent à la manifestation du 10 juillet qui a dégénéré. Et le voilà aujourd’hui grand seigneur, à appeler au calme en chœur avec l’ONU, l’UA et l’UE.

Outre que personne ne connaît le véritable agenda de l’imam Dicko et de ses amis saoudiens et émiratis, l’importance qu’il prend au Mali ne sera pas sans poser de problèmes. Les autres communautés musulmanes, majoritairement soufies, risquent de se sentir menacées, ainsi qu’une grande partie de la société civile attachée à un État laïc. Les mêmes qui manifestent avec lui aujourd’hui risquent fort de défiler contre lui demain…

Leslie Varenne

Cette note d’analyse a été publiée sur le site du journal en ligne Sputnik

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Banque mondiale et FMI: 76 ans, ça suffit!

juillet 18th, 2020 by Eric Toussaint

Il y a 76 ans en juillet 1944 à Bretton Woods aux États-Unis était fondée la Banque mondiale en même temps que le FMI. Il est important de revenir sur le bilan de cette institution éminemment politique qui depuis son origine jusqu’à aujourd’hui est dirigée par un homme de nationalité étatsunienne désigné par l’occupant de la Maison blanche. Il est fondamental de mettre en avant une alternative à la politique d’une institution qui n’a jamais respecté les intérêts et les droits des peuples.

Le coup d’État permanent de la Banque mondiale

La liste des gouvernements issus de coups d’État militaires et soutenus par la Banque mondiale est impressionnante.

Parmi les exemples les plus connus, citons la dictature du Shah d’Iran après le renversement du Premier ministre Mossadegh en 1953, la dictature militaire au Guatemala mise en place par les États-Unis après le renversement en 1954 du gouvernement progressiste du président démocratiquement élu Jacobo Arbenz, celle des Duvalier en Haïti à partir de 1957, la dictature du général Park Chung Hee en Corée du Sud à partir de 1961, la dictature des généraux brésiliens à partir de 1964, celle de Mobutu au Congo et de Suharto en Indonésie à partir de 1965, celle des militaires en Thaïlande à partir de 1966, celle de Idi Amin Dada en Ouganda et du général Hugo Banzer en Bolivie en 1971, celle de Ferdinand Marcos aux Philippines à partir de 1972, celle d’Augusto Pinochet au Chili, celle des généraux uruguayens et celle de Habyarimana au Rwanda à partir de 1973, la junte militaire argentine à partir de 1976, le régime d’Arap Moi au Kenya à partir de 1978, la dictature au Pakistan à partir de 1978, le coup d’État de Saddam Hussein en 1979 et la dictature militaire turque à partir de 1980. Celle de Ben Ali en Tunisie de 1987 à 2011. Celle de Moubarak en Égypte de 1981 à 2011.

Parmi les autres dictatures soutenues par la Banque mondiale, notons encore celle des Somoza au Nicaragua jusque son renversement en 1979 et celle de Ceaucescu en Roumanie.

La Banque mondiale considère que le respect des droits humains (expression que nous préférons à « droits de l’Homme ») ne fait pas partie de sa mission.

Certaines sont encore en place aujourd’hui : la dictature de Idriss Déby au Tchad, celle de Sissi en Égypte, et tant d’autres…

Il faut aussi rappeler le soutien aux dictatures en Europe : le général Franco en Espagne, le général Salazar au Portugal.

Très clairement, la Banque mondiale a soutenu méthodiquement des régimes despotiques issus ou non de coups de force, menant une politique antisociale et commettant des crimes contre l’humanité. La Banque a fait preuve d’un manque total de respect pour les normes constitutionnelles de certains de ses pays membres. Elle n’a jamais hésité à soutenir des militaires putschistes et criminels économiquement dociles face à des gouvernements démocratiques. Et pour cause : la Banque mondiale considère que le respect des droits humains (expression que nous préférons à « droits de l’Homme ») ne fait pas partie de sa mission.

Le soutien apporté par la Banque mondiale au régime de l’apartheid en Afrique du Sud de 1951 jusqu’en 1968 ne doit pas disparaître de la mémoire. La Banque mondiale a explicitement refusé d’appliquer une résolution de l’Assemblée générale des Nations unies, adoptée en 1964, qui enjoignait à toutes les agences de l’ONU de cesser leur soutien financier à l’Afrique du Sud car elle violait la Charte des Nations unies. Ce soutien et la violation du droit international qu’il implique ne doivent pas rester impunis.

Enfin, comme ce livre le révèle, la Banque mondiale a, au cours des années 1950 et 1960, systématiquement octroyé des prêts aux puissances coloniales et à leurs colonies pour des projets qui permettaient d’augmenter l’exploitation des ressources naturelles et des peuples au profit des classes dirigeantes des métropoles. C’est dans ce contexte que la Banque mondiale a refusé d’appliquer une résolution des Nations unies adoptée en 1965 l’appelant à ne pas soutenir financièrement et techniquement le Portugal tant que celui-ci ne renonçait pas à sa politique coloniale [1].

Les dettes contractées auprès de la Banque mondiale sur décision du pouvoir colonial par les colonies de la Belgique, de l’Angleterre et de la France ont été imposées ensuite aux nouveaux pays au moment de leur accession à l’indépendance.

Le soutien de la Banque mondiale à des régimes dictatoriaux s’exprime par l’octroi d’un appui financier ainsi que par une assistance tant technique qu’économique. Cet appui financier et cette assistance ont aidé ces régimes dictatoriaux à se maintenir au pouvoir pour perpétrer leurs crimes. La Banque mondiale a également contribué à ce que ces régimes ne soient pas isolés sur la scène internationale car ces prêts et cette assistance technique ont toujours facilité les relations avec les banques privées et les entreprises transnationales. Le modèle néolibéral s’est progressivement imposé au monde à partir de la dictature d’Augusto Pinochet en 1973 au Chili et de Ferdinand Marcos aux Philippines en 1972. Ces deux régimes ont été activement soutenus par la Banque mondiale. Lorsque de tels régimes dictatoriaux prenaient fin, la Banque mondiale a systématiquement exigé des régimes démocratiques qui leur succédaient qu’ils assument les dettes contractées par leur prédécesseur. Bref, l’aide financière complice de la Banque aux dictatures s’est transformée en fardeau pour les peuples. Ceux-ci doivent aujourd’hui rembourser les armes achetées par les dictateurs pour les opprimer.

Le soutien de la Banque mondiale à des régimes dictatoriaux s’exprime par l’octroi d’un appui financier ainsi que par une assistance tant technique qu’économique

Dans les années 1980 et dans les années 1990, un grand nombre de dictatures se sont effondrées, certaines sous les coups de boutoir de puissants mouvements démocratiques. Les régimes qui leur ont succédé ont généralement accepté les politiques recommandées ou imposées par la Banque mondiale et le FMI et ont poursuivi le remboursement d’une dette pourtant odieuse. Le modèle néolibéral, après avoir été imposé à l’aide de dictatures, a été maintenu grâce au joug de la dette et de l’ajustement structurel permanent. En effet, depuis le renversement ou l’écroulement des dictatures, les gouvernements démocratiques ont poursuivi l’application de politiques qui constituent une rupture avec les tentatives de mettre en œuvre un modèle de développement partiellement autonome. La nouvelle phase de la mondialisation commencée dans les années 1980 au moment de l’explosion de la crise de la dette implique en général une subordination accrue des pays en développement (les pays de la Périphérie) par rapport aux pays les plus industrialisés (les pays du Centre).

L’agenda caché du consensus de Washington

Depuis le démarrage des activités de la Banque mondiale et du FMI, un mécanisme à la fois simple à comprendre et complexe à instaurer a permis de soumettre les principales décisions de la Banque et du Fonds aux orientations du gouvernement des États-Unis. Quelquefois, certains gouvernements européens (Grande-Bretagne, France, Allemagne en particulier) et celui du Japon ont eu voix au chapitre mais les cas sont rares. Des frictions naissent parfois entre la Maison Blanche et la direction de la Banque mondiale et du FMI, mais une analyse rigoureuse de l’histoire depuis la fin de la seconde guerre mondiale montre que jusqu’ici, c’est bel et bien le gouvernement des États-Unis qui a toujours eu le dernier mot dans les domaines qui l’intéressaient directement.

Fondamentalement, l’agenda caché du Consensus de Washington, c’est une politique visant à la fois à garantir le maintien du leadership des États-Unis à l’échelle mondiale et à débarrasser le capitalisme des limites qui lui avaient été imposées dans l’après Seconde Guerre mondiale. Ces limites étaient le résultat combiné de puissantes mobilisations sociales tant au Sud qu’au Nord, d’un début d’émancipation de certains peuples colonisés et de tentatives de sortie du capitalisme. Le Consensus de Washington, c’est aussi l’intensification du modèle productiviste.

L’agenda caché, celui qui est appliqué en réalité, vise la soumission des sphères publique et privée de toutes les sociétés humaines à la logique de la recherche du profit maximum dans le cadre du capitalisme. La mise en pratique de cet agenda caché implique la reproduction de la pauvreté (non sa réduction) et l’augmentation des inégalités

Au cours des dernières décennies, dans le cadre de ce Consensus, la Banque mondiale et le FMI ont renforcé leurs moyens de pression sur un grand nombre de pays en profitant de la situation créée par la crise de la dette. La Banque mondiale a développé ses filiales (Société financière internationale – SFI, Agence multilatérale de garantie des investissements – AMGI, Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements – CIRDI) de manière à tisser une toile dont les mailles sont de plus en plus serrées.

Par exemple, la Banque mondiale octroie un prêt à condition que le système de distribution et d’assainissement de l’eau soit privatisé. En conséquence, l’entreprise publique est vendue à un consortium privé dans lequel on retrouve comme par hasard la SFI, filiale de la Banque mondiale.

Quand la population affectée par la privatisation se révolte contre l’augmentation brutale des tarifs et la baisse de la qualité des services et que les autorités publiques se retournent contre l’entreprise transnationale prédatrice, la gestion du litige est confiée au CIRDI, à la fois juge et partie.

On en arrive à une situation où le Groupe Banque mondiale est présent à tous les niveaux :

  1. imposition et financement de la privatisation (Banque mondiale) ;
  2. investissement dans l’entreprise privatisée (SFI) ;
  3. garantie de cette entreprise (AMGI) ;
  4. jugement en cas de litige (CIRDI).

C’est précisément ce qui s’est passé à El Alto, en Bolivie, en 2004-2005.

La collaboration entre la Banque mondiale et le FMI est aussi fondamentale afin d’exercer la pression maximale sur les pouvoirs publics. Et pour parfaire la mise sous tutelle de la sphère publique et des autorités, pour pousser plus avant la généralisation du modèle, la collaboration du duo Banque mondiale/FMI s’étend à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) depuis sa naissance en 1995.

Cette collaboration de plus en plus étroite entre la Banque, le FMI et l’OMC fait partie de l’agenda du Consensus de Washington.

Une différence fondamentale sépare l’agenda proclamé du Consensus de Washington de sa version cachée.

L’agenda proclamé vise à réduire la pauvreté par la croissance, le libre jeu des forces du marché, le libre-échange et l’intervention la plus légère possible des pouvoirs publics.

L’agenda caché, celui qui est appliqué en réalité, vise la soumission des sphères publique et privée de toutes les sociétés humaines à la logique de la recherche du profit maximum dans le cadre du capitalisme. La mise en pratique de cet agenda caché implique la reproduction de la pauvreté (non sa réduction) et l’augmentation des inégalités. Elle implique une stagnation voire une dégradation des conditions de vie d’une grande majorité de la population mondiale, combinée à une concentration de plus en plus forte de la richesse. Elle implique également une poursuite de la dégradation des équilibres écologiques qui met en danger l’avenir même de l’humanité.

Un des nombreux paradoxes de l’agenda caché, c’est qu’au nom de la fin de la dictature de l’État et de la libération des forces du marché, les gouvernements alliés aux transnationales utilisent l’action coercitive d’institutions publiques multilatérales (Banque mondiale-FMI-OMC) pour imposer leur modèle aux peuples.

La rupture comme issue

C’est pour ces raisons qu’il faut rompre radicalement avec le Consensus de Washington, avec le modèle appliqué par la Banque mondiale.

Le Consensus de Washington ne doit pas être compris comme un mécanisme de pouvoir et un projet qui se limitent au gouvernement de Washington flanqué de son trio infernal. La Commission européenne, la plupart des gouvernements européens, le gouvernement japonais adhèrent au Consensus de Washington et l’ont traduit dans leurs propres langues, projets constitutionnels et programmes politiques.

La rupture avec le Consensus de Washington, si elle se limite à la fin du leadership des États-Unis relayé par le trio Banque mondiale – FMI – OMC, ne constitue pas une alternative car les autres grandes puissances sont prêtes à prendre le relais des États-Unis pour poursuivre des objectifs assez semblables. Imaginons un moment que l’Union européenne supplante les États-Unis au niveau du leadership mondial, cela n’améliorera pas fondamentalement la situation des peuples de la planète car cela constitue juste le remplacement d’un bloc capitaliste du Nord (un des pôles de la Triade) par un autre. Imaginons une autre possibilité : le renforcement du bloc Chine – Brésil – Inde – Afrique du Sud – Russie qui supplanterait les pays de la Triade. Si ce bloc est mû par la logique actuelle des gouvernements en place et par le système économique qui les régit, il n’y aura pas non plus de véritable amélioration.

Il faut remplacer le consensus de Washington par un consensus des peuples fondé sur le rejet du capitalisme.

Il faut remplacer le consensus de Washington par un consensus des peuples fondé sur le rejet du capitalisme

Il faut mettre radicalement en cause le concept de développement étroitement lié au modèle productiviste. Ce modèle de développement exclut la protection des cultures et de leur diversité ; il épuise les ressources naturelles et dégrade de manière irrémédiable l’environnement. Ce modèle considère la promotion des droits humains au mieux comme un objectif à atteindre à long terme (or, à long terme, nous serons tous morts) ; le plus souvent, la promotion des droits humains est perçue comme un obstacle à la croissance ; le modèle considère l’égalité comme un obstacle, voire un danger.

Briser la spirale infernale de l’endettement

L’amélioration des conditions de vie des peuples par l’endettement public est un échec. La Banque mondiale prétend que pour se développer, les pays en développement [2] doivent recourir à l’endettement extérieur et attirer des investissements étrangers. Cet endettement sert principalement à acheter des équipements et des biens de consommation aux pays les plus industrialisés. Les faits démontrent jour après jour, depuis des décennies, que cela ne conduit pas au développement.

Ce sont les pays en développement qui fournissent des capitaux aux pays les plus industrialisés, à l’économie des États-Unis en particulier. La Banque mondiale ne disait pas autre chose dans un rapport publié en 2003 : Les pays en développement pris ensemble sont des prêteurs nets à l’égard des pays développés

Selon la théorie économique dominante, le développement du Sud est retardé à cause d’une insuffisance de capitaux domestiques (insuffisance de l’épargne locale). Toujours selon la théorie économique dominante, les pays qui souhaitent entreprendre ou accélérer leur développement doivent faire appel aux capitaux extérieurs en utilisant trois voies : primo, s’endetter à l’extérieur ; secundo, attirer les investissements étrangers ; tertio, augmenter les exportations pour se procurer les devises nécessaires à l’achat de biens étrangers permettant de poursuivre leur croissance. Pour les pays les plus pauvres, il s’agit aussi d’attirer des dons en se comportant en bons élèves des pays développés.

La réalité contredit cette théorie : ce sont les pays en développement qui fournissent des capitaux aux pays les plus industrialisés, à l’économie des États-Unis en particulier. La Banque mondiale ne disait pas autre chose dans un rapport publié en 2003 : « Les pays en développement pris ensemble sont des prêteurs nets à l’égard des pays développés » [3].

Si des mouvements populaires accédaient au gouvernement dans plusieurs PED et mettaient en place leur propre banque de développement et leur propre fonds monétaire international, ils seraient parfaitement en mesure de se passer de la Banque mondiale, du FMI et des institutions financières privées des pays les plus industrialisés.

Il n’est pas vrai que les PED doivent recourir à l’endettement pour financer leur développement. De nos jours, le recours à l’emprunt sert essentiellement à assurer la poursuite des remboursements. Malgré l’existence d’importantes réserves de change, les gouvernements et les classes dominantes locales du Sud n’augmentent pas l’investissement et les dépenses sociales.

Il faut rompre avec la vision dominante qui voit dans l’endettement une nécessité absolue.

De plus, il ne faut pas hésiter à abolir ou répudier des dettes odieuses ou illégitimes.

Abolir les dettes odieuses

Selon la doctrine juridique de la dette odieuse théorisée par Alexander Sack en 1927 (Sack, 1927), une dette est « odieuse » lorsque deux conditions essentielles sont réunies :

  1. l’absence de bénéfice pour la population : la dette a été contractée non dans l’intérêt du peuple et de l’État mais contre son intérêt et/ou dans l’intérêt personnel des dirigeants et des personnes proches du pouvoir
  2. la complicité des prêteurs : les créanciers savaient (ou étaient en mesure de savoir) que les fonds prêtés ne profiteraient pas à la population.

Cette doctrine qui a été appliquée à plusieurs reprises dans l’histoire par différents gouvernements est également utile pour dénoncer comme odieuses les dettes réclamées par la Banque mondiale et le FMI aux pays du Sud

Selon cette doctrine, la nature despotique ou démocratique d’un régime n’entre pas en ligne de compte.

Le père de la doctrine de la dette odieuse, Alexander Sack dit très clairement que des dettes odieuses peuvent être attribuées à un gouvernement régulier. Selon Sack « une dette régulièrement contractée par un gouvernement régulier (peut) être considérée comme incontestablement odieuse, … ». Sack définit un gouvernement régulier de la manière suivante : « On doit considérer comme gouvernement régulier le pouvoir suprême qui existe effectivement dans les limites d’un territoire déterminé. Que ce pouvoir soit monarchique (absolu ou limité) ou républicain ; qu’il procède de la « grâce de Dieu » ou de la « volonté du peuple » ; qu’il exprime la « volonté du peuple » ou non, du peuple entier ou seulement d’une partie de celui-ci ; qu’il ait été établi légalement ou non, etc., tout cela n’a pas d’importance pour le problème qui nous occupe. ». Je souligne (ÉT). Source : Les effets des transformations des États sur leurs dettes publiques et autres obligations financières : traité juridique et financier, Recueil Sirey, Paris, 1927. Voir le document presque complet en téléchargement libre sur le site du CADTM

Sack écrit qu’une dette peut être caractérisée comme odieuse si : « a) les besoins, en vue desquels l’ancien gouvernement avait contracté la dette en question, étaient ‘odieux’ et franchement contraires aux intérêts de la population de tout ou partie de l’ancien territoire, et b) les créanciers, au moment de l’émission de l’emprunt, avaient été au courant de sa destination odieuse. »

Il poursuit : « Ces deux points établis, c’est aux créanciers que reviendrait la charge de prouver que les fonds produits par lesdits emprunts avaient été en fait utilisés non pour des besoins odieux, nuisibles à la population de tout ou partie de l’État, mais pour des besoins généraux ou spéciaux de cet État, qui n’offrent pas un caractère odieux » (voir https://www.cadtm.org/La-dette-odieuse-selon-Alexandre-Sack-et-selon-le-CADTM)

Cette doctrine qui a été appliquée à plusieurs reprises dans l’histoire par différents gouvernements est également utile pour dénoncer comme odieuses les dettes réclamées par la Banque mondiale et le FMI aux pays du Sud.

Recourir à des emprunts légitimes et financer l’État par des impôts juste socialement

Ceci étant dit, l’endettement public n’est pas une mauvaise chose en soi s’il est conçu d’une manière radicalement différente du système actuel.

L’emprunt public est tout à fait légitime s’il sert des projets légitimes et si ceux qui contribuent à l’emprunt le font de manière légitime.

L’emprunt public est tout à fait légitime s’il sert des projets légitimes et si ceux qui contribuent à l’emprunt le font de manière légitime

La dette publique pourrait être utilisée pour financer d’ambitieux programmes de transition écologique plutôt que pour appliquer des politiques antisociales, extractivistes et productivistes qui favorisent la concurrence entre les nations.

En effet, les autorités publiques peuvent utiliser des prêts, par exemple, pour :

  • financer la fermeture complète des centrales thermiques et nucléaires ;
  • remplacer les énergies fossiles par des sources d’énergie renouvelables respectueuses de l’environnement ;
  • financer une conversion des méthodes agricoles actuelles (qui contribuent au changement climatique et utilisent beaucoup d’intrants chimiques responsables de la diminution de la biodiversité) en favorisant la production locale d’aliments biologiques pour rendre l’agriculture compatible avec notre lutte contre le changement climatique ;
  • réduire radicalement les transports aériens et routiers et développer les transports collectifs et l’utilisation du chemin de fer ;
  • financer un programme ambitieux de logements sociaux à faible consommation d’énergie.

Un gouvernement populaire n’hésitera pas à forcer les entreprises (nationales, étrangères ou multinationales) ainsi que les ménages plus riches à contribuer à l’emprunt sans en tirer aucun profit, c’est-à-dire avec un intérêt nul et sans compensation en cas d’inflation.

Dans le même temps, les ménages des classes populaires qui ont une épargne seront invités à confier celle-ci aux pouvoirs publics pour financer les projets légitimes mentionnés ci-dessus. Ce financement volontaire par les classes populaires serait rémunéré à un taux réel positif, par exemple 4%. Cela signifie que si l’inflation annuelle atteignait 3 %, les autorités publiques paieraient un taux d’intérêt nominal de 7 %, pour garantir un taux réel de 4 %.

Un tel mécanisme serait parfaitement légitime car il permettrait de financer des projets réellement utiles à la société et parce qu’il contribuerait à réduire la richesse des riches tout en augmentant les revenus des classes populaires.

Il y a également d’autres mesures qui doivent permettre de financer de manière légitime le budget de l’État : établir un impôt sur les grosses fortunes et les très hauts revenus, prélever des amendes sur les entreprises responsables de la grande fraude fiscale, réduire radicalement les dépenses militaires, mettre fin aux subsides aux banques et à des grandes entreprises, augmenter les impôts sur les entreprises étrangères notamment dans le secteur des matières premières…

Les peuples se libèreront eux-mêmes

Aujourd’hui, en 2020, à part celui de Cuba, aucun gouvernement ne parle d’un changement profond des règles du jeu en faveur des peuples. C’est que les gouvernements de Chine, de Russie et des principaux PED (Inde, Brésil, Nigeria, Indonésie, Thaïlande, Corée du Sud, Mexique, Algérie, Afrique du Sud…) n’expriment aucune intention de changer dans la pratique la situation mondiale au bénéfice des peuples.

Tôt au tard, les peuples se libéreront de l’esclavage de la dette et de l’oppression exercée par les classes dominantes au Nord et au Sud. Ils obtiendront par leur lutte la mise en place de politiques qui redistribuent les richesses et qui mettent fin au modèle productiviste destructeur de la nature

Et pourtant, sur le plan politique, s’ils le voulaient, les gouvernements des principaux PED pourraient constituer un puissant mouvement capable d’imposer des réformes démocratiques fondamentales de tout le système multilatéral. Ils pourraient adopter une politique radicale : répudier la dette et appliquer un ensemble de politiques rompant avec le néolibéralisme.

Je suis persuadé que cela ne se matérialisera pas : le scénario radical ne sera pas mis en œuvre à court terme. L’écrasante majorité des dirigeants actuels des PED sont totalement englués dans le modèle néolibéral. Dans la plupart des cas, ils sont tout à fait attachés aux intérêts des classes dominantes locales qui n’ont aucune perspective d’éloignement réel (sans même parler de rupture) par rapport aux politiques suivies par les grandes puissances industrielles, dont aujourd’hui la Chine fait partie. Les capitalistes du Sud se cantonnent dans un comportement de rentiers et quand ce n’est pas le cas, ils cherchent tout au plus à gagner des parts de marché. C’est le cas des capitalistes brésiliens, sud-coréens, chinois, russes, sud-africains, indiens… qui demandent à leurs gouvernements d’obtenir des pays les plus industrialisés telle ou telle concession dans le cadre des négociations commerciales bilatérales ou multilatérales. De plus, les concurrences et les conflits entre gouvernements des PED, entre capitalistes du Sud, sont réels et peuvent s’exacerber. L’agressivité commerciale des capitalistes de Chine, de Russie, du Brésil à l’égard de leurs concurrents du Sud provoque des divisions tenaces. Généralement, ils s’entendent (entre eux et entre le Sud et le Nord) pour imposer aux travailleurs de leur pays une détérioration des conditions de travail sous prétexte d’augmenter au maximum leur compétitivité.

Mais tôt au tard, les peuples se libéreront de l’esclavage de la dette et de l’oppression exercée par les classes dominantes au Nord et au Sud. Ils obtiendront par leur lutte la mise en place de politiques qui redistribuent les richesses et qui mettent fin au modèle productiviste destructeur de la nature. Les pouvoirs publics seront alors contraints de donner la priorité absolue à la satisfaction des droits humains fondamentaux.

Sortir du cycle infernal de l’endettement sans tomber dans une politique de charité

Pour cela, une démarche alternative est requise : il faut sortir du cycle infernal de l’endettement sans tomber dans une politique de charité qui vise à perpétuer un système mondial dominé entièrement par le capital et par quelques grandes puissances et les sociétés transnationales. Il s’agit de mettre en place un système international de redistribution des revenus et des richesses afin de réparer le pillage multiséculaire auquel les peuples dominés de la périphérie ont été et sont encore soumis. Ces réparations sous forme de dons ne donnent aucun droit d’immixtion des pays les plus industrialisés dans les affaires des peuples dédommagés. Au Sud, il s’agit d’inventer des mécanismes de décision sur la destination des fonds et de contrôle sur leur utilisation aux mains des populations concernées et des autorités publiques concernées. Cela ouvre un vaste champ de réflexion et d’expérimentation.

La mobilisation d’agriculteurs et de pêcheurs du Gujarat (ouest de l’Inde), victimes des effets environnementaux et sociaux d’une centrale à charbon financée par la Société financière internationale (SFI), qui est chargée au sein du Groupe Banque mondiale du financement d’entreprises privées, a entraîné un jugement important de la Cour suprême des États-Unis, le 27 février 2019. Les juges ont décidé que la Société financière internationale (SFI) ne pouvait se prévaloir de l’immunité des organisations internationales lorsqu’elles financent des activités commerciales. Cela montre que l’action populaire peut donner des résultats.

Abolir la Banque mondiale ainsi que le FMI et les remplacer par d’autres institutions multilatérales

Il faut aller plus loin et abolir la Banque mondiale et le FMI pour les remplacer par d’autres institutions mondiales caractérisées par un fonctionnement démocratique. La nouvelle Banque mondiale et le nouveau Fonds monétaire international, quelle que soit leur nouvelle appellation, doivent avoir des missions radicalement différentes de leurs prédécesseurs : elles doivent garantir la satisfaction des traités internationaux sur les droits humains (politiques, civils, sociaux, économiques et culturels) dans le domaine du crédit international et des relations monétaires internationales. Ces nouvelles institutions mondiales doivent faire partie d’un système institutionnel mondial chapeauté par une Organisation des Nations unies radicalement réformée. Il est essentiel et prioritaire que les pays en développement s’associent pour constituer le plus tôt possible des entités régionales dotées d’une Banque commune et d’un Fonds monétaire commun. Lors de la crise du Sud-est asiatique et de la Corée de 1997-1998, la constitution d’un Fonds monétaire asiatique avait été envisagée par les pays concernés. La discussion avait avorté suite à l’intervention de Washington. Le manque de volonté des gouvernements avait fait le reste. En Amérique du Sud, sous l’impulsion du gouvernement d’Hugo Chavez, les fondements d’une Banque du Sud ont été mis en place en 2008 mais finalement cela n’a pas abouti. En 2007-2009, le gouvernement équatorien a affronté ses créanciers et a obtenu une victoire mais les autres gouvernements de gauche de la région n’ont pas suivi.

Avec l’épidémie Covid-19 on se rend compte que la Banque mondiale et le FMI ont contribué à dégrader les systèmes de santé

En 2020, la crise sanitaire mondiale provoquée par le coronavirus a montré à quel point les politiques dictées par le duo Banque mondiale / FMI et appliquées par les gouvernements ont dégradé les services publics de santé et ont permis à l’épidémie de faire des ravages. Si, tournant le dos au Consensus de Washington et au néolibéralisme, les gouvernements avaient renforcé les instruments essentiels d’une bonne politique de santé publique aux niveaux du personnel employé, des infrastructures, des stocks de médicaments, des équipements, de la recherche, de la production de médicaments et de traitements, de la couverture de santé dont bénéficie la population, la crise du coronavirus n’aurait pas atteint de telles proportions.

Si les gouvernements avaient rompu avec la logique austéritaire de la Banque mondiale et du FMI, une augmentation radicale des dépenses de santé publique aurait eu également des effets bénéfiques très importants pour combattre d’autres maladies qui accablent surtout les pays du Sud global

En effet, si les gouvernements avaient rompu avec la logique austéritaire de la Banque mondiale et du FMI, une augmentation radicale des dépenses de santé publique aurait eu également des effets bénéfiques très importants pour combattre d’autres maladies qui accablent surtout les pays du Sud global.

Selon le dernier Rapport sur le paludisme dans le monde, publié en décembre 2019, 228 millions de cas de paludisme ont été détectés en 2018 et on estime à 405 000 le nombre de décès dus à cette maladie. Par ailleurs, la tuberculose est l’une des 10 premières causes de mortalité dans le monde. En 2018, 10 millions de personnes ont contracté la tuberculose et 1,5 million en sont mortes (dont 251 000 porteurs du VIH). Ces maladies pourraient être combattues avec succès si les gouvernements y consacraient des ressources suffisantes.

D’autres mesures complémentaires pourraient permettre également de combattre la malnutrition et la faim qui détruisent la vie quotidienne d’un être humain sur 9 (soit plus de 800 millions d’habitant-e-s de la planète). Environ 2,5 millions d’enfants meurent chaque année, dans le monde, de sous-alimentation, directement ou de maladies liées à leur faible immunité due à la sous-alimentation.

De même, si des investissements étaient réalisés pour augmenter massivement l’approvisionnement en eau potable et l’évacuation/assainissement des eaux usées, une réduction radicale des décès par maladies diarrhéiques, qui s’élèvent à plus de 430 000 par an (source : OMS 2019), deviendrait possible.

Alors qu’il faudrait abolir les dettes illégitimes réclamées aux peuples, la Banque mondiale, le FMI et la majorité des gouvernants ne parlent que de report de paiement et proposent des nouvelles formules d’endettement. Le Covid-19 est utilisé pour renforcer un nouveau cycle d’endettement massif avec des conditions qui accentuent l’austérité et affectent le bien être des générations futures.

Suspension immédiate du paiement des dettes publiques combinée à un audit à participation citoyenne afin d’annuler la partie illégitime

La suspension immédiate du paiement des dettes publiques doit être combinée à un audit à participation citoyenne afin d’en identifier la partie illégitime et l’annuler.

Une chose doit être claire : si l’on recherche l’émancipation des peuples et la pleine satisfaction des droits humains, les nouvelles institutions financières et monétaires tant régionales que mondiales doivent être au service d’un projet de société en rupture avec le capitalisme, le néolibéralisme, l’extractivisme et le productivisme.

Il faut contribuer autant que possible à ce qu’un nouveau puissant mouvement social et politique soit capable d’aider à la convergence des luttes sociales et de contribuer à l’élaboration d’un programme de rupture avec le capitalisme en mettant en avant des solutions anticapitalistes, antiracistes, écologistes, féministes, internationalistes et socialistes.
Il est fondamental d’agir pour la socialisation des banques avec expropriation des grands actionnaires, pour la suspension du paiement de la dette publique le temps de réaliser un audit à participation citoyenne en vue de répudier la partie illégitime de la dette, pour l’imposition d’un impôt de crise très élevé sur les plus riches, pour l’annulation des dettes réclamées de manière illégitime aux classes populaires (dettes étudiantes, dettes hypothécaires abusives, microcrédit abusif…), pour la fermeture des bourses de valeur qui sont des lieux de spéculation, pour la réduction radicale du temps de travail (avec maintien des salaires) afin de créer un grand nombre d’emplois socialement utiles, pour l’augmentation radicale des dépenses publiques de santé et d’éducation, pour la socialisation des entreprises pharmaceutiques et du secteur de l’énergie, pour la relocalisation d’un maximum de production et le développement des circuits courts et toute une série d’autres demandes essentielles.

Eric Toussaint

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Alors que la compagnie Air France – KLM annonce des suppressions de postes par milliers, le gouvernement français garantit un prêt historique à l’entreprise, et ferme les yeux sur les émoluments de son patron, Benjamin Smith. Malgré des annonces de réduction de salaire en signe de « solidarité », ce dernier continue à empocher un bonus exorbitant en pleine crise du coronavirus.

Avec les avions de la quasi-totalité des compagnies aériennes cloués au sol, le secteur de l’aviation est durement touché par la crise du coronavirus. Après l’annonce d’Airbus de supprimer 11 % de ses effectifs en Europe, soit 15 000 emplois dont 5 000 en France, Air France – KLM, confirme officiellement le 3 juillet vouloir supprimer 6 560 postes en équivalent temps plein (ETP) sur 41 000 – soit 16 % des effectifs. De plus, 1 020 des 2 420 emplois de sa filiale régionale Hop !seraient supprimés, soit la bagatelle de 40 % des effectifs. Une mesure qui concernerait au total plus de 8 000 salariés d’après la CGT.

Ce même 3 juillet, alors que les représentants du personnel boycottaient le comité social et économique central (CSEC) extraordinaire chez Hop ! à l’aéroport de Nantes, des salariés ont cadenassé dès l’aube le portail pour bloquer l’accès au siège de la compagnie régionale. Dans le même temps, une centaine de personnes étaient rassemblées devant le siège d’Air France, à Roissy pour exprimer leur colère. Pour nombre d’entre eux, la direction profiterait de la crise pour faire passer ce plan concocté bien avant. Déjà en avril dernier, le PDG d’Air France – KLM prévenait : « Nous devons faire de cette crise l’occasion de faire les réformes structurelles que certains de nos concurrents ont déjà réalisées ».

Des prêts garantis par l’État, des suppressions d’emplois garanties par Air France

Les plans de suppressions d’emplois, appelés de façon inappropriée « plans sociaux », se multiplient alors que des renflouements massifs sont mis en place pour secourir la filière aéronautique. « Les aides publiques ne sont pas là pour financer des licenciements », rétorque le syndicat de cadres CFE-CGC, et pourtant…

Le gouvernement français, qui semble plus enclin à voler au secours des secteurs polluants de l’aviation et de l’automobile que de relancer le ferroviaire, annonce le 9 juin par la voix de son Ministre de l’économie Bruno Le Maire, un plan de soutien massif. Plus de 15 milliards d’euros. Sans toutefois prendre en compte les aéroports pourtant inquiets pour leur pérennité, comme le relève l’Union des aéroports français. Parmi les grandes entreprises touchées de plein fouet, le groupe franco-néerlandais Air France – KLM appelle à l’aide de l’État tout en projetant des restructurations et baisse d’effectifs. Un prêt historique d’un montant de 7 milliards d’euros lui est accordé côté français tandis que les Pays-Bas souhaitent injecter entre 2 et 4 milliards supplémentaires.

La solidarité en version patronale

Le PDG d’Air France – KLM Benjamin Smith a annoncé qu’il allait, en signe de solidarité, abaisser de 25 % son salaire fixe de 900 000 euros par an et renoncer à sa rémunération variable, établie à 768 456 euros par le Conseil d’administration. En cela, il se conforme aux recommandations de l’Association française des entreprises privées (Afep). Celle-ci, qui par son travail de lobbying défend les intérêts des 113 plus grandes entreprises françaises, préconisait de réduire les salaires des dirigeants des grandes entreprises durant la période où le chômage partiel était sollicité. Néanmoins, il conserve, en accord avec Bercy, son bonus de 2 millions d’euros, payable en 2022 sous réserve de conditions de performance. D’abord passé inaperçu, un autre « détail » s’impose : même s’il réduit son salaire fixe « pendant la crise liée au Covid-19 », le renoncement à sa rémunération variable s’applique, précise l’intéressé, « au titre de l’exercice 2020 ». Il serait donc effectif, non pas cette année, mais l’année prochaine en 2021, une fois la crise bien entamée.

En la matière, le silence du gouvernement français contraste avec les déclarations du gouvernement néerlandais, dont l’État est également actionnaire du groupe. Le ministre des finances Wopke Hoekstra prévient : « En ces temps de crise, les bonus sont malavisés et incompatibles avec une aide financée par les contribuables ». Mais ni la crise du coronavirus ni ces déclarations en haut lieux ne semblent freiner l’appétit du dirigeant nouvellement installé aux commandes de la multinationale, et jusqu’à peu numéro 2 d’Air Canada. Les actionnaires, réunis en assemblée générale le 26 mai, confirment l’octroi au directeur général Benjamin Smith, de sa part variable. En plus de son salaire fixe, réduit dorénavant à 675 000 euros. Mais aussi de ses avantages en nature pour un montant de 313 201 euros.

Quant au bonus de 2 millions d’euros, même s’il ne sera pas versé avant 2022 et qu’il est conditionné à des critères de performance, il demeure intact. Au total, sa rémunération atteint donc 3 981 657 euros en 2020 [1]. À ce prix là, il devient plus aisé de faire œuvre de compassion et de communiquer sur une baisse de salaire, même si, sur son salaire fixe, celle-ci reste inférieure à ses avantages en nature !

Pour Bercy, le bonus, c’est cadeau !

Durant l’Assemblée générale, les Pays-Bas expriment leur désaccord, comme le confirme le cabinet du ministre des Finances, Wopke Hoekstra : « En tant qu’actionnaires, nous avons voté contre les résolutions sur les bonus du directeur général. Le ministre Hoekstra estime qu’il faut beaucoup d’argent des contribuables pour aider les entreprises et les employés dans cette crise. Ce n’est donc pas le moment de défendre les bonus des dirigeants d’entreprise. » La France, quant à elle, ne voit rien à redire et vote en faveur du versement. Le cabinet du ministre de l’Économie justifie ce choix : « La part variable de Benjamin Smith attribuée au titre de l’exercice 2019 est relative à l’exercice de sa fonction dans un contexte qui était pleinement antérieur à la crise du Covid-19. C’est donc un droit acquis pour une performance passée, qui n’a pas vocation à être remis en cause aujourd’hui. Nous notons par ailleurs que l’encaissement effectif de la somme a été repoussé à la fin de l’année 2020, afin de ne pas peser sur la trésorerie au plus fort de la crise. »

Si le gouvernement se fait plutôt discret sur ces déboires en temps de crise, il ne peut les ignorer. En effet, ces agissements sont observés de près par de hauts fonctionnaires, tel Martin Vial, qui siège au conseil d’administration d’Air France-KLM en tant qu’administrateur représentant l’État français. Mais, quel crédit peut-on accorder à cet homme qui, à la direction générale du Trésor entre 1986 et 1988, avait activement participé à la privatisation du Crédit commercial de France, piloté la mise sur le marché du groupe Suez ou encore récemment, vanté la privatisation de la Française des jeux (FDJ), telle une « bonne affaire » pour l’État et pour les contribuables ?

Une affirmation teintée de schizophrénie d’autant plus surprenante qu’il siège à la tête de l’Agence des participations de l’État et est, à ce titre, garant des entreprises où l’État est actionnaire. Un statut au service de l’État qui le rémunère, mais qui ne semble pas perturber son acharnement à sortir de grandes entreprises du giron public. En d’autres termes, faire en sorte que l’État se retire au profit du privé…

Pour les banques, le prêt garanti par l’État, c’est bonus !

L’aide financière octroyée à l’entreprise est emblématique par l’ampleur du volume du prêt : 7 milliards d’euros, dont 3 milliards de prêts directs de l’État et 4 milliards d’euros au titre du prêt garanti par l’État (PGE). Mais elle l’est tout autant par le niveau de la garantie accordée par l’État qui s’établit à hauteur de 90 %. Pourtant, dans son document « Foire aux questions » du 31 mars, le gouvernement stipule bien que l’État garantit les prêts pour les grandes entreprises qui emploient plus de 5 000 salariés ou réalisent un chiffre d’affaires supérieur à 1,5 milliard d’euros comme Air France – KLM, à hauteur de 70 %. Et non 90 %.

Le cabinet du Ministre Le Maire interrogé début juin à ce sujet, nous livre son explication : « ce sont des montants qui sont énormes, qui sont majeurs, ce sont des négociations qui sont menées après entre les banques. Vous savez c’est des pools de banques. Sur Air France, il y en a au moins quatre et donc après c’est un partage de la responsabilité, et pour que les banques veuillent bien prêter 4 milliards, il faut qu’il y ait derrière l’État qui puisse garantir la majeure partie de cet argent, parce que sinon, elles ne prêteraient pas et il n’y aurait pas de PGE. Pour chacun, il y a un partage de risques, 10 % pour les banques, 90 % pour l’État, c’est un deal ! ».

L’arrêté du 2 mai, rendra en effet possible de déroger aux dispositions précédentes afin d’offrir légalement une garantie à hauteur de 90 % par l’État pour les grandes entreprises. Deux jours plus tard, la Commission européenne fini par autoriser l’accord du prêt français. Les banques s’en sortent bien puisqu’elle ne couvrent plus 30 % des risques comme prévu initialement, mais les 10 % restants. Le « deal » ? En cas de déroute financière de l’entreprise, c’est la collectivité encadrée par l’État qui est appelée à payer le gros de la facture pour sauver une entreprise qui ne lui appartient plus qu’à hauteur de 14,30 %.

 

 

Une version courte de cet article est parue le 6 juillet 2020 dans le journal Le Courrier.

Source originale : Rapports de force via le CADTM

Notes :

[1Ce montant est ainsi calculé : 675 000 (salaire fixe réduit de 25%) + 768 456 (rémunération variable) + 2 000 000 (rémunération variable long terme) + 313 201 (Avantages en nature) = 3 981 657‬. Document d’enregistrement universel 2019, Air France KLM Groupe, p. 106. https://www.airfranceklm.com/fr/system/files/documentdenregistrementuniversel_2019_0.pdf

Jérôme Duval est membre du CADTM, Comité pour l’abolition des dettes illégitimes et de la PACD, la Plateforme d’audit citoyen de la dette en Espagne. Il est l’auteur avec Fátima Martín du livre Construcción europea al servicio de los mercados financieros, (Icaria editorial, 2016) et est également coauteur de l’ouvrage La Dette ou la Vie, (Aden-CADTM, 2011), livre collectif coordonné par Damien Millet et Eric Toussaint qui a reçu le Prix du livre politique à Liège en 2011.

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Remplacement de la direction de l’opposition au Venezuela

juillet 18th, 2020 by Jesús A. Rondón

Dans le cadre de sa campagne électorale, Trump a déjà commencé à disqualifier un de ses dauphins serviles, affirmant que Juan Guaidó « perd un peu de pouvoir ». Pas étonnant que d’autres voix surgissent, avec des plaintes semblables. Un clown qui ne fait pas rire est un clown déchu. Déjà un des opérateurs de ce cirque, tel Bolton, est tombé en disgrâce apparente ; il a révélé dans ses mémoires ce qui se passait dans le bureau, soulignant la conduite inconstante de la question vénézuélienne. Précisons que les souvenirs d’un personnage comme Bolton sont toujours suspects.

Cela dit, il est plus raisonnable de penser que depuis un certain temps déjà, dans les chaudrons de la politique étasunienne, le remplacement de la direction de l’opposition au Venezuela est en préparation. Rappelons qu’avant l’apparition surprenante de Juan Guaido, nous avons longtemps vu l’opposition vénézuélienne avec un leadership déconsidéré, car ici on discrédite ceux qui doivent être discrédités, jusqu’à la dernière minute. La phrase de Trump, « quelque chose va se passer au Venezuela et nous sommes très impliqués », peut donc avoir un rapport avec cela.

En politique, le calcul est primordial, car il précède l’action, qui est ce qui façonne le champ où les intérêts opposés sont réglés. Grâce à un bon calcul, nous assistons à une avancée politique du chavisme au Venezuela. Grâce à un calcul limité ou réduit, le gouvernement des États-Unis et ses subordonnés sont tels qu’ils sont, malgré le fait qu’ils disposent d’un « renseignement » de premier ordre. Aujourd’hui, les gringos restent fermes dans leurs intentions et font preuve d’une patience impériale qui ne se soumet pas au temps humain.

Ce qui nous amène à nous demander comment ce nouveau leadeurship se forme : sera-t-il le porte-parole d’une nouvelle direction ? Peu de gens seront prêts à apporter une réponse maintenant, car une partie de la recette repose sur la discrétion, même si de nombreux préparatifs se déroulent sous nos yeux. La conception de ce leadership et d’une éventuelle nouvelle orientation est étrangère à l’intérêt national, mais elle se construit sur notre territoire, par un processus qui nécessite une synchronisation, forcée ou non, de l’opposition tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.

Dans cette synchronisation, nombreux sont ceux qui sont sollicités, y compris ceux qui, au sein du chavisme, rêvent d’un rôle pertinent dans une éventuelle transition et qui, pendant des années, ont secrètement flirté, mais beaucoup se sont manifestés au mauvais moment. Elle interpelle également les laissés pour compte et les ambitieux chez les opposants à la révolution bolivarienne qui bénéficient d’une bouffée d’air frais avec la nomination des conseils d’administration « ad hoc » des principaux partis d’opposition par la Cour suprême de justice.

À ce stade, il serait imprudent et pure spéculation de citer des noms, sans qu’il le soit d’affirmer que les gens que l’on suppose aujourd’hui modérés et critiques à l’égard de la direction actuelle de l’opposition peuvent jouer un rôle important dans cette nouvelle configuration. Dans le scénario actuel, cette option cherche à profiter de l’ouverture du chavisme à la scène électorale et il serait saugrenu de penser qu’ils agissent à l’insu de Washington. Les modérés comprennent que toute transformation par des moyens pacifiques signifie la reconnaissance du chavisme comme une force réelle qui fait partie de tout accord futur. Y a-t-il des gens au Nord qui pensent de la même façon ?

Pour ceux qui doutent encore de l' »implication » des États-Uniens et de leurs alliés, je leur réponds que je lisais récemment le résumé d’un livre intitulé « La CIA en Espagne », écrit par Alfredo Grimaldos, dans lequel sont rassemblés divers témoignages qui rendent compte de la manière dont l’Agence centrale de renseignement et les services de renseignement allemands ont préparé une direction au sein du Parti socialiste ouvrier espagnol, afin qu’elle dirige la transition après la mort de Franco, au détriment du Parti communiste espagnol qui avait acquis un grand prestige et une grande capacité d’organisation dans le pays, en vue de s’assurer que l’État espagnol s’aligne sur les intérêts occidentaux.

En lisant le résumé détaillé du livre publié sur le site de Politika, je ne pouvais m’empêcher de penser à notre pays (et bien sûr aux autres), à ce qui se passe actuellement et à ce qui s’est passé. Le récit des événements qui se sont déroulés dans le Royaume espagnol à cette époque ne diffère pas beaucoup de ce qui s’est passé au Venezuela à la fin des années 1950, lorsque les deux partis politiques, Acción Democrática et Copei, ont isolé le Parti communiste du Venezuela et signé un pacte à New York, qui fut ensuite connu sous le nom de pacte de « Punto Fijo » et qui a déterminé le fonctionnement du système politique pendant quatre décennies. Une partie de l’histoire va-t-elle se répéter ? Il faudra attendre pour voir…

Pour l’instant, je finis par penser que les chaudrons de l’empire n’ont pas cessé de préparer des agressions contre le Venezuela, maintenant que leur dernière expérience a été écrasée, ils sont prêts pour leur prochaine mise en scène.

Jésus A. Rondón

Jésus A. Rondón, sociologue vénézuélien. L’auteur anime un blogue (http://rondonjesus.blogspot.com/) et un compte Twitter (@JesusRondonVen).

 

Traduction par Claude Morin pour Mondialisation.ca

Une fuite radioactive s’est produite le 8 juin et a été révélée pour la première fois cette semaine, rapporte ABC News. Bien que celle-ci ne présente a priori aucun risque pour le public, quinze personnes qui travaillent sur le site peuvent avoir été exposées à des niveaux de rayonnement dangereux provenant d’un échantillon de plutonium.

Le Laboratoire national de Los Alamos, dans l’État du Nouveau-Mexique, est l’un des plus célèbres centres de développement et de recherche américain. Il planche sur l’armement nucléaire du pays et, jusqu’en 2011, fabriquait les cœurs de plutonium utilisés pour déclencher des bombes atomiques.

Mais des problèmes répétés de sécurité ont interrompu cette production, limitant la capacité atomique du pays. L’incident du 8 juin a fait l’objet d’un rapport hebdomadaire d’un bureau de sécurité indépendant, chargé de surveiller les activités des laboratoires fédéraux à travers le pays.

Selon ce rapport, des détecteurs ont retenti lorsque l’un·e des employé·es a retiré ses gants à la suite du pesage et de l’emballage de poudre de plutonium. Une contamination importante a été relevée sur ses vêtements de protection, ses cheveux et sa peau. Le test aux écouvillons nasaux sont revenus positifs et un pic de radioactivité a été mesuré dans l’atmosphère de la pièce.

Problèmes à répétition

Le personnel chargé de la radioprotection aurait décontaminé l’ingénieur avec succès, alors que l’exposition potentielle de quatre autres salarié·es imposait la mise en place d’une suerveillance étroite.

ABC News rapporte que l’installation prévoit de reprendre et accélérer la production de noyaux de plutonium, jusqu’à en produire trente par an en 2026. Créatrice d’emplois et bénéficiant de milliards d’investissement pour la modernisation de sa structure, la mission est soutenue par de nombreux membres du Congrès du Nouveau-Mexique.

Elle suscite en revanche de vives critiques de la part des ONG de surveillance nucléaire, depuis longtemps préoccupées par des brèches et accidents sérieux et répétés, des délais manqués et des dépassements de coûts fréquents.

D’autres expriment leurs inquiétudes quant à la capacité du gouvernement fédéral à nettoyer la contamination résultant de décennies de fabrication de bombes et de recherche nucléaire.

Repéré par Bessma Sikouk sur ABC News

 

Image en vedette : Trinity, le premier test d’une bombe atomique de l’histoire, résultat du travail de Robert Oppenheimer et de l’équipe de Los Alamos dans les années 1940. | Los Alamos National Laboratory via flickr

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Lancet-Gate, le masque sanitaire symbole de soumission…

juillet 17th, 2020 by Mondialisation.ca

Sélection d’articles :

Covid-19, bienvenue en Absurdie et en Pernicie

Par Jean-Luc Guilmot, 10 juillet 2020

Hors donc, un gouvernement dit en « affaires courantes » émet le diktat que ses 11 millions d’administrés seront désormais – et endéans les 48 heures – tenus de s’affubler d’un bâillon dans la plus irrationnelle des décisions prises dans un pays, la Belgique, pourtant habitué au surréalisme. Ce que la peur et la culpabilité peuvent faire réaliser au genre humain ne cessent d’étonner.

 

Coronavirus: Pourquoi tout le monde s’est trompé. Il ne s’agit pas d’un « nouveau virus ». « Le conte de fée de l’absence d’immunité »

Par Dr Beda M Stadler, 10 juillet 2020

« Il était encore plus faux de prétendre que la population n’aurait pas déjà une certaine immunité contre ce virus. » La réponse immunitaire au virus est plus forte que ce que tout le monde pensait. Il ne s’agit pas d’une accusation, mais d’un bilan impitoyable [de la situation actuelle]. Je pourrais me gifler, parce que j’ai regardé Sars-CoV2- beaucoup trop longtemps avec panique. .. Je pense qu’il est temps de critiquer certaines des principales déclarations publiques, totalement fausses, concernant ce virus.

 

COVID-19 – Remdesivir: permis de tuer. Hydroxychloroquine: interdiction de guérir.

Par Dr Pascal Sacré, 12 juillet 2020

Le combat du Remdesivir contre l’Hydroxychloroquine (HCQ), c’est un peu le symbole du combat de la médecine des revues, des institutions corrompues contre la médecine de terrain, celle des médecins généralistes, nombreux, qui sont au chevet des malades.

 

Enormément de coronavirus, mais pas de SRAS-CoV2: Une étude de février ne révèle aucune preuve de l’existence du COVID

Par Makia Freeman, 13 juillet 2020

Alors qu’il y a énormément de coronavirus dans le corps, il n’y a aucune preuve de la présence du SRAS-CoV2. Une étude européenne de février 2020 n’a pu trouver aucune preuve d’un nouveau coronavirus, malgré le récit officiel et les propos alarmistes. Il y a énormément de coronavirus dans notre corps à tout moment. 

 

Le monde au « temps du coronavirus ». Rockefeller et la solution finale.

Par Maryse Laurence Lewis, 14 juillet 2020

La Fondation Rockefeller est demeurée active et en lien avec les nazis, avant, pendant et après la Seconde Guerre mondiale. En ce moment, les sceptiques et ceux qui sont las de se faire  affubler du nom de conspirationniste, peuvent accéder au site de cette fondation. Un document y est consacré au coronavirus.² Le niveau de rédaction anglaise ne s’y avère pas très complexe et des illustrations accompagnent chaque texte, pour en assurer la compréhension.

 

Lancet-Gate: « Mensonges scientifiques sur le coronavirus » et corruption des grandes sociétés pharmaceutiques. Hydroxychloroquine contre le Remdesivir de Gilead

Par Prof Michel Chossudovsky, 15 juillet 2020

Une bataille est en cours pour supprimer l’hydroxychloroquine(HCQ), un médicament bon marché et efficace pour le traitement de la Covid-19. La campagne contre l’HCQ est menée par le biais de déclarations politiques diffamatoires, de diffamations dans les médias, sans parler d’une « évaluation » faisant autorité et revue par des pairs, publiée le 22 mai par The Lancet, qui était basée sur de faux chiffres et des essais.

 

Le masque comme symbole de soumission

Par Bill Willers, 16 juillet 2020

Il est difficile d’imaginer une attaque plus cruelle contre la famille que la prévention insidieuse des contacts de personne à personne. Ce qui équivaut à une assignation à résidence, plus le port forcé d’un masque, plus l’ordre de rester à distance des autres, a pour but déclaré de prévenir la contagion, mais comme l’a dit récemment le philosophe Giogio Agamben, « C’est une contagion politique, qu’on le comprenne ». Il a raison. La contagion qu’il faut contrôler n’est pas virale, mais politique.

 

Les tests: la Covid-19 et la grippe saisonnière bénigne. Peuvent-elles être distinguées?

Par Dr Christian Drosten et Dr. Gary G. Kohls, 16 juillet 2020

On sait depuis longtemps que les espèces de coronavirus bénignes sont capables de provoquer 15 à 30 % des rhumes courants (symptômes habituels : écoulement nasal, toux, mal de gorge). Cette réalité a récemment été mentionnée par un virologiste allemand renommé, dans une interview où il a également admis que la confirmation en laboratoire de la COVID-19 est pratiquement impossible …

 

Crise du coronavirus: des nouvelles mesures pour quoi faire?

Par Catherine Rva et Serena Tinari, 17 juillet 2020

Il y a un peu moins de quatre mois, nous sommes entrés dans un paradigme délirant et nos autorités nous ont fait savoir le 1er juillet dernier qu’elles entendaient le prolonger ad libitum.Souvenons-nous, pourtant. En mars, elles nous avaient expliqué que tout ça (la suspension des libertés fondamentales, le bouclage des frontières, l’injonction «Restez chez vous» et toutes les stratégies de «social distancing»), c’était pour empêcher les hôpitaux d’être débordés. Résultat: … à aucun moment les hôpitaux n’ont été débordés…

 

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Port du masque: une hystérie collective ?

juillet 17th, 2020 by Christophe de Brouwer

Aujourd’hui, nous sommes face à une pression populaire extrêmement forte pour le port d’un masque, n’importe lequel. Et si on regardait la situation de façon rationnelle ?

Que l’on croie ou non dans les vertus d’un masque pour se protéger contre les virus et plus particulièrement le covid-19, n’empêche nullement d’avoir une réflexion sur son intérêt. Depuis le Lancet-gate, il devient difficile de faire confiance aux articles « scientifiques » de circonstance.

Il y a cependant une littérature, peu nombreuse, portant sur l’efficacité du masque d’avant la crise du Lancet. Apparemment, dire que les masques aux normes (les autres ?) protègent peut-être ou peut-être pas, pose un évident problème d’acceptation.

Pour nourrir cette réflexion, il suffit d’aller sur medline (la plus grande base de données scientifiques notamment pour le domaine de la santé) et de taper les mots clés suivant : mask/transmission/virus (ou influenza).

Vous trouverez systématiquement à peu près ceci :

« Il y a peu de données pour montrer que l’utilisation de masques simples ou de masques-respirateurs (en dur, avec éventuellement une cartouche type N95 ou FFP2) prévient l’infection à venir. De nouvelles études sur les infections naturelles en milieu contrôlé ou d’études dans des établissements de soins ou communautaires sont nécessaires pour mieux définir l’efficacité des masques faciaux et des masques-respirateurs dans la prévention de la transmission du virus influenza (grippe classique). »

Par exemple cet article-ci, sous lequel on trouve d’autres articles de qualité disponibles d’avant la crise covid-19.

L’OMS

Jusque récemment, aucune étude réellement scientifique -il n’y en a pas beaucoup- n’a été concluante, dans un sens comme dans l’autre, quant au bénéfice du port d’un masque (de qualité, je ne parle pas des autres). Bref, on ne savait toujours pas. C’est pourquoi (et c’est vraiment pourquoi) l’OMS était très prudente dans ses conseils :

« Quand utiliser un masque ? Si vous êtes en bonne santé, vous ne devez utiliser un masque que si vous vous occupez d’une personne présumée infectée par le 2019 nCoV. Portez un masque si vous toussez ou éternuez. Le masque n’est efficace que s’il est associé à un lavage des mains fréquent avec une solution hydroalcoolique ou à l’eau et au savon. Si vous portez un masque, il est important que vous sachiez l’utiliser et l’éliminer correctement. »

Le 10 juin, l’OMS vient de changer ses recommandations. Elle se base sur un travail qu’elle a financé, paru dans le Lancet (!), le 1er juin, concernant les milieux de soins et communautaires (c’est-à-dire avec des masques ad-hoc agréés).

On ne comprend pas bien la méthodologie, puisque pour cette revue et méta-analyse, sur 20 013 études étudiées (?!) réalisés sur 6 continents, 19 834 sont exclues pour en retenir 179 en revue systématique et parmi celles-ci, 44 pour la méta-analyse.

Bien entendu nous ne sommes pas dans des études randomisées avec groupes témoins. Toute cette énorme masse de données aurait été traitée par « intelligence artificielle » (comme l’étude du Lancet-gate). Où allons-nous ?

Aujourd’hui, nous sommes face à une pression populaire extrêmement forte pour le port d’un masque, n’importe lequel. Serions-nous face à une « Mass Sociogenic Ilness » ou « Hystérie collective », ou par les temps qui courent « Hystérie épidémique » ?

Je m’explique :

1. L’épidémie de Covid-19 tire manifestement à sa fin. Le risque de contamination de personne à personne tend vers 0 (RO<1), tant le virus perd progressivement sa capacité à se transmettre.

Ceci est typique des grippes (terme générique) saisonnières et ce covid-19 apparaît d’évidence une épidémie saisonnière, même si la queue de l’épidémie peut durer et qu’il y ait ici et là des clusters.

Donc en soi, le port de masque perd de son utilité (un masque de qualité, bien porté aurait peut-être été utile durant la montée en puissance de l’épidémie, mais aujourd’hui ?)

2. Le risque de rebond de l’épidémie ne peut être évoqué raisonnablement. Aucune donnée épidémiologique, d’aucun pays, ne permet de relever cela, au contraire, toutes les courbes de mortalité liée à l’épidémie, en pays tempérés de l’hémisphère nord, vont dans le même sens : l’extinction de l’épidémie, même si cela semble prendre du temps comme aux USA.

Bien sûr, des journaux mainstream crient au risque majeur et tutti quanti, qu’on l’observe en Chine, aux USA ou ailleurs (sur base de cas dépistés qui sont d’abord liés à la politique suivie plutôt qu’à la réalité épidémique, et non sur base de la mortalité qui est une donnée plus neutre mais sensible à la qualité du traitement), dans le but -c’est mon interprétation-, de maintenir les populations sous pression.

Bref, nous ne sommes pas sortis des discours pour faire peur qui sont une des bases de l’hystérie épidémique. Ceci, me semble-t-il, arrange d’ailleurs bien certains experts, politiques ou même ces journalistes-lobbyistes de l’apocalypse, qui masquent ainsi leur faillite.

3. Les masques eux-mêmes sont souvent inadéquats et dangereux. Soit parce que le matériau utilisé pour les fabriquer n’est pas adapté (par exemple un masque en tissu de fabrication artisanale), soit parce qu’il est mal porté, ce qui est très courant.

Rappelons que le coronavirus est une nanoparticule et qu’il n’est pas arrêté par le maillage du masque, ni par l’impact, mais par agrégation. La nanoparticule se diffuse en effet par mouvement brownien, elle accompagne le flux d’air dans tous ses méandres sans en dévier, sinon pour s’agréger.

La toxicologie des nanoparticules fut initialement étudiée pour le virus de la poliomyélite qui est un virus d’assez petite taille (30-50 nanomètres). On voulait comprendre pourquoi ce virus atteignait si facilement le système nerveux central.

Cette toxicologie particulière fut redécouverte au début des années 2000 à l’occasion d’une « épidémie » de maladie de type Parkinson dont de jeunes soudeurs étaient atteints aux USA, à l’occasion de ces procès collectifs que l’on connaît là-bas et pas chez nous. En d’autres mots, comment le manganèse contenu dans les soudures atteignait le système nerveux central. Ayant travaillé pour une mine de manganèse en Afrique, j’ai vu des jeunes de 25 ans atteints de Parkinson avancé, c’est très impressionnant et très triste.

Tiens, connaissez-vous les premiers signes de la maladie Covid-19 ? Perte de goût et d’odorat… Pourquoi ?

Parce que, probablement, la voie de pénétration efficace du toxique (virus) n’est pas uniquement les poumons, mais le bulbe olfactif qui se trouve au plafond de la fosse nasale. Cette voie de pénétration mène directement et rapidement là où il ne faut pas.

Le coronavirus est un peu plus grand que celui de la polio, plus petit que celui de la variole. Dans ce cas-ci, de 100 à 150 nanomètres. Pour la pénétration dans les tissus, il a un comportement de type nanoparticule.

C’est pourquoi le problème du masque est tout à fait particulier.

D’ailleurs, en milieu de travail, pour se prémunir des virus, des masques de type FFP3 sont impératifs ; et non des FFP2 (N95) dont on fait l’achat massif : mais, opportunément, les recommandations ont changé (CDC) durant cette épidémie pour en conseiller l’usage, et pourquoi pas.

Il est possible que le port de masque de qualité, bien porté, puisse être utile. Cependant aucune étude scientifique (il n’y en a pas beaucoup) n’est concluante à ce sujet, sauf celle du Lancet du 1er juin dont je viens de faire l’« éloge » ci-dessus, dans un sens comme dans l’autre, lorsqu’il se montre capable d’arrêter les coronavirus qui sont des nanoparticules.

Ceci n’est évidemment pas le cas des masques en tissu qui deviennent d’ailleurs dangereux s’ils ne sont pas nettoyés extrêmement fréquemment : ils deviennent des nids à nanoparticules. En effet, ces masques de tissu se chargent d’humidité avec la respiration et se réchauffent.

Les postillons et autres gouttelettes se fondent dans l’humidité chaude, provoquant une tension de vapeur augmentée qui recueille forcément nombre de nanoparticules. Celles-ci suivront les mouvements d’inspiration et d’expiration, infectant le cas échéant le porteur du masque et son entourage.

Bref ces masques peuvent devenir des nids à virus dangereux d’autant que celui-ci survit plusieurs jours sur ces masques humides.

Quant aux masques chirurgicaux, ils sont capables de protéger partiellement, non pas celui qui le porte, mais le patient opéré. Ils arrêtent les nanoparticules à l’expiration dans une proportion d’environ 80 % et en laissent passer cependant environ 20 % : la première protection est la maîtrise des flux d’air dans une salle d’opération.

Ils doivent être changés régulièrement, la norme serait que leur utilisation n’excède pas une heure ; bien sûr, des marges de sécurité sont appliquées à ces normes.

Les masques en dur (masque-respirateur) avec capsule filtrante protègent l’individu qui le porte, surtout à l’inspiration. Cette protection n’est pas absolue. La capsule filtrante laisse passer entre 0,1 – 1 – 5 % des particules selon la qualité du masque : il existe une vraie différence entre un masque FFP2 et FFP3 : comme dit plus haut, c’est ce dernier qui est indiqué pour la protection professionnelle contre les virus ; soyons cependant de bon compte, le FFP2 (N95) arrête aussi des nanoparticules, mais un peu moins bien.

L’état de propreté est essentiel. Ici aussi, le portage ne devrait pas excéder une à deux heures, cependant, pour répondre à la crise, on accepte aujourd’hui des portages plus longs et leur réemploi après nettoyage (5 à 6 fois maximum). Donc, en tout état de cause, idéalement, cela ne se porte certainement pas en permanence, ni le même, jour après jour.

Il faut comprendre que pour les nanoparticules, le pouvoir d’arrêt des masques n’est pas lié à la finesse du maillage mais à des phénomènes d’agrégation/agglutination de la nanoparticule sur le maillage, car si le maillage était trop serré, on ne pourrait plus respirer. Lorsqu’il y a saturation, les capacités de filtration sont compromises.

Donc, résumons.

Les capacités d’arrêt d’un masque demi-visage sont liées :

1. À son ajustement sur le visage : les fuites diminuent fortement l’efficacité du masque et peuvent rendre inopérante la capacité d’arrêt de nanoparticules qui suivent « exactement » le flux de l’air. Il n’y a quasi pas d’inertie à la particule : trop petite et donc aucun effet d’impact comme on peut en trouver pour des micro-particules, les bactéries par exemple.

2. À la quantité filtrée et donc à l’activité de la personne qui le porte, puisque le pouvoir d’arrêt n’est pas total : activité physique intense ou activité au repos ? Dans le premier cas, non seulement la saturation sera vite atteinte mais le nombre de nanoparticules ayant réussi à traverser sera important, dans l’autre cas c’est l’inverse.

3. La taille de la nanoparticule et malheureusement, de ce point de vue, le range 100-200 nm est celui qui pénètre le mieux à travers les filtres. Pas de chance.

4. La quantité des nanoparticules présentes. Comme un masque laisse passer une certaine quantité de nanoparticule (0,1 – 1 – 5 – 20 % ou plus, selon la qualité, l’état du masque, les fuites, etc.), cela implique d’avoir un environnement sain. L’hygiène des locaux est un élément majeur : le facteur de protection lié à la dilution des particules est essentiel ; par exemple, se trouver dans de grandes pièces à air recyclé peut être catastrophique.

5. Le temps d’exposition aux particules infectieuses est, sur base des mêmes observations, également essentiel.

6. Les capacités de défense de l’organisme jouent un rôle clé, que ce soit au niveau des défenses passives et actives de la paroi de l’appareil respiratoire, ou des défenses internes de l’organisme lorsqu’une particule infectante a réussi à passer notamment à travers le bulbe olfactif. Les fumeurs sont plus à risque de ce point de vue, et c’est un exemple.

Bref, ne nous trompons pas : porter efficacement un masque n’est pas simple. De nombreux facteurs jouent un rôle dont la qualité intrinsèque du masque, la qualité du portage du masque, son renouvellement, etc.

Il n’y a pas d’improvisation à ce sujet. La bonne volonté naïve et la non-professionnalisation peuvent être dangereuses. L’urgence de ce point de vue est au niveau du personnel soignant et communautaire.

Au-delà de la polémique, je pense surtout qu’il est important que chacun se saisisse d’outils de réflexion et aille au-delà de la peur pour se forger sa propre opinion. Peu importe finalement qu’au sortir de cette réflexion, certains estiment bénéfique pour eux de porter un masque de tissu plus ou moins artisanal, d’autres non. Mais cela permettra au moins de se respecter les uns les autres.

Christophe de Brouwer

Christophe de Brouwer : Docteur (PhD) en Science de la Santé publique. Professeur honoraire à l’École de Santé publique de l’Université libre de Bruxelles. Spécialiste de l’impact des exploitations minières sur les populations.

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Alors que l’étrange procès aux Pays-Bas au sujet du crash du MH 17 le 17 juillet 2014 dans le Donbass n’a toujours débouché sur aucune décision de justice, mais que la Russie est déjà déclarée coupable par le tribunal politico-médiatique, le gouvernement néerlandais a déposé un recours interétatique devant la Cour européenne des droits de l’homme. Autrement dit, comme ils n’arrivent pas à aboutir une procédure juridiquement impossible, tous les moyens de pressions possibles sont mis en oeuvre pour accuser la Russie et renforcer l’image de l’ennemi, tout en faisant oublier le rôle de l’Ukraine. Puisque, rappelons-le, la zone de tir délimitée par l’enquête internationale comprend autant de territoires tenus par Kiev, que par les combattants du Donbass. Autrement dit, les 298 victimes sont prises en otage d’un combat géopolitique qui les dépasse et ne leur permet pas d’obtenir justice. Donc la paix. Ce n’est certainement pas cette nouvelle fuite en avant qui va régler la situation. Mais, que faire, construire le « bon » coupable prend du temps.

Très rapidement, la question de la responsabilité de l’Ukraine a été écartée par principe et toute l’enquête à charge s’est concentrée sur l’implication de la Russie. Peu importe que le fameux BUK ne soit plus produit en Russie, qu’il soit dans les réserves de l’armée ukrainienne depuis la chute de l’URSS, que la zone de tir déterminée par l’enquête internationale couvre autant de territoires tenus par Kiev que par les combattants du Donbass, peu importe les preuves apportées par la Russie et a priori écartées, peu importe que les Etats-Unis refusent toujours de fournir les images satellites du moment du crash. Peu importe que la Malaysie ne reconnaisse pas la culpabilité de la Russie. Peu importe qu’il ait fallu aller démarcher des familles de victimes aux Etats-Unis pour lancer un procès qui n’en finit pas de ne pas avancer. Peu importe. La Russie est coupable. Car elle doit l’être.

Donc dans la plénitude de leur grandeur d’âme, les Pays-Bas ont donc décidé « d’aider » les victimes à obtenir compensation. Contre la Russie évidemment. En déposant un recours devant la Cour européenne des droits de l’homme. Alors que la procédure aux Pays-Bas n’a toujours pas abouti. Alors que la justice néerlandaise s’enfonce dans sa parodie de procès. Déclaration officielle du gouvernement, absolument sérieuse :

« Nous faisons cela pour offrir un maximum de soutien aux proches de victimes dans leurs démarches individuelles réalisées devant les tribunaux », indique le Premier ministre néerlandais Mark Rutte. « En déposant cette requête, les Pays-Bas soutiennent les 298 victimes de MH17, de 17 nationalités différentes, et bien sûr tous leurs proches. En lançant cette procédure, nous pouvons soutenir toutes ces personnes dans leurs démarches. Le gouvernement poursuivra la quête de vérité, de justice et de responsabilité« .

La Russie est pour le moins surprise de ce tournant. La réaction du président du Comité de la Douma pour les relations internationales, Konstantin Kossatchev, est parfaitement logique :

« Une initiative particulièrement étrange, à tous les points de vue : un – l’instruction n’est pas terminée, deux – il n’y a pas de décision de justice nationale, et enfin quel est le rapport avec la CEDH ? »

Il est vrai que dans un recours interétatique, les exigences formelles sont différentes de celles prévues pour les recours individuels, mais en effet, quel est le rapport avec la CEDH ? Pour cela, il faudrait pouvoir avoir accès à l’argumentation du recours. En tout cas, « aider les victimes à obtenir compensation, parce que nous sommes persuadés que la Russie est coupable, mais nous ne pouvons pas le prouver » n’est pas une argumentation qui devrait pouvoir conduire la Cour a accepter le recours. Pour l’instant, elle étudie la recevabilité. Il est vrai que la politique a ses raisons que le droit ne connaît pas.

Si le recours est déclaré recevable, alors la CEDH entend se transformer en arbitre international, dégagé des contraintes de la Convention européenne, oubliant ses prétentions juridictionnelles. Autrement dit, elle affirmera son virage politique, qui n’est pas une nouveauté. Dans tous les cas, le ministère russe de la Justice a déclaré être prêt à défendre la position de la Russie, s’il fallait en arriver là. De son côté le ministère des affaires étrangères note qu’il s’agit, en effet, encore d’une dégradation dans les relations entre les deux pays.

Mais à quoi sert ce recours ? Juridiquement, c’est une tentative de reporter sur les épaules déjà bien salies de la CEDH la charge d’un procès politique que la justice néerlandaise à du mal à digérer. Mais l’intérêt est surtout géopolitique : la construction de l’image de l’ennemi. Et cet article du journal Le Monde, le formule très clairement :

Six ans après le crash du Boeing MH17 lors duquel l’homme a perdu trois membres de sa famille, les Pays-Bas ont annoncé qu’ils traduisaient en justice la Russie devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) pour sa responsabilité dans la tragédie. « On le voit comme un soutien à toutes les familles des victimes. Et c’est une reconnaissance explicite du rôle de la Russie dans le drame », explique-t-il, ajoutant : « Quatre procédures sont maintenant lancées contre la Russie. Il semble assez clair qu’ils ont fait quelque chose de mal ! »

Le raisonnement est inversé : plus l’Occident lance de procédures contre la Russie, plus il y a de chances que la Russie ait fait quelque chose de mal. A part le fait de ne pas s’aligner, évidemment. Mais ça, ça ne se dit pas. En tout cas, ça ne s’explique pas au bon peuple. Donc, la Russie  a bien dû faire « quelque chose de mal ». Certainement. Exister.

Karine Bechet-Golovko

 

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Alors que l’impact combiné du coronavirus et de la destruction généralisée de l’histoire et de la culture (du moins la partie blanche) des États-Unis se poursuit, il est rassurant de voir que d’autres nations entrent dans le jeu qui conduira à l’élimination de facto de la civilisation occidentale. Personne n’a encore atteint le niveau américain de destruction et de pillage insensés des héros de Black Lives Matter (BLM) et d’Antifa, mais en Grande-Bretagne, des foules battent les policiers, des statues sont attaquées, dont celle de Winston Churchill, et le Cénotaphe commémorant les morts de guerre du pays a été vandalisé. Dans un incident bizarre démontrant l’ignorance fondamentale des démolisseurs, un mémorial à la mémoire de ceux qui sont morts à la Bataille de Worcester en 1651, lors de la Guerre Civile Anglaise, a subi des « dommages importants« , avec les lettres BLM peintes dessus.

L’exigence la plus ridicule de ces guerriers de la justice sociale découlant de l’absurdité de l’ethno-racisme qui a poussé les politiciens et les journalistes à s’agenouiller et à demander pardon est peut-être l’argument selon lequel l’Arc de Titus à Rome, qui est debout depuis deux mille ans, devrait être détruit parce qu’un de ses pans représente le défilé triomphal qui a exposé le butin obtenu lors de la prise romaine de Jérusalem en 70 après JC. Michael Weiner, Directeur de l’Université Yeshiva, écrit dans le magazine juif The Forward que « …comme Colomb, Robert E. Lee et le Roi Léopold II, il doit lui aussi être détruit. L’Italie n’a aucune excuse pour maintenir, financer et afficher fièrement une structure qui célèbre la destruction de Jérusalem, le déplacement forcé des Juifs de Judée et l’incendie du Temple… En tant qu’ancien outil de propagande pour glorifier les conquêtes sanglantes de Rome et en tant qu’emblème moderne de la persécution chrétienne et de la soumission juive, l’Arc de Titus est un symbole cruel ».

Weiner semble ignorer, ou plus probablement ne s’en soucie pas, qu’il y a une ironie considérable dans sa dénonciation de l’assujettissement romain de la Judée tout en ignorant le véritable génocide contemporain du peuple palestinien par ses coreligionnaires en Israël. Cela vous montre simplement qu’une fois que le jeu de la destruction commence, toute personne ayant un grief peut se joindre à lui et les dommages augmenteront de façon exponentielle, car toute demande insensée devient auto-justifiante.

Si les troubles politiques actuels deviennent un jour une normalité, il est probable qu’une coalition de groupes de défense des droits de l’homme comprenne qu’il est beaucoup plus facile de détruire aveuglément pour culpabiliser les gens et leur voler leur argent et leurs biens que de trouver une solution raisonnable. La nouvelle politique ressemblera beaucoup au Parti Démocrate à genoux de Nancy Pelosi ou au Parti Travailliste britannique sous la direction de son nouveau leader dystopique Keir Starmer, dont la mission principale semble être de débarrasser le monde de l’antisémitisme.

Quoi qu’il en soit, et en supposant que la fin du monde ne survienne pas avant environ un an, la distraction provoquée par le virus et les manifestations a donné au consigliere de l’administration Trump, Mike Pompeo, et à ses alliés étrangers de nombreuses occasions de faire des dégâts dans le monde entier. En effet, il y a eu des occasions pour relier certains conflits avec la condamnation des relations de la Chine et du Venezuela avec l’Iran permettant des attaques sur plusieurs « ennemis » simultanément.

La Chine est en train de conclure avec l’Iran un accord commercial dans le cadre des Nouvelles Routes de la Soie qui réduira l’impact des sanctions américaines pendant que l’Iran continuera de fournir des produits pétroliers raffinés au Venezuela. Washington a travaillé dur pour perturber ces deux développements, menaçant même d’utiliser la législation anti-terroriste pour intercepter les pétroliers appartenant à la Grèce mais transportant du carburant iranien dans les eaux internationales.

La vraie question a toujours été de savoir si les États-Unis et Israël allaient attaquer l’Iran maintenant ou plus tard, mais les sources anonymes habituelles à Washington qui fournissent au New York Times du fourrage pour ses articles de politique étrangère fabriqués de toutes pièces suggèrent maintenant que nous sommes en train d’assister à ce que l’on pourrait appeler une « gestion progressive des conflits« , qui consisterait en une série « d’attaques clandestines ponctuelles, visant à éliminer les généraux les plus importants du Corps des Gardiens de la Révolution Islamique et à démanteler les installations nucléaires iraniennes ».

Brian H. Hook, l’envoyé spécial pour l’Iran du Département d’État, a décrit la politique insipide du gouvernement américain à l’égard de l’Iran : « Nous avons vu historiquement que la timidité et la faiblesse invitent à une plus grande agression de la part de l’Iran ». De plus, en année électorale, « progressive » sonne mieux que la vraie guerre et cela obscurcit également la réalité qu’Israël attaque déjà l’Iran et ses alliés, presque quotidiennement, aidé par l’administration Trump et également encouragé par un Congrès américain belliqueux.

L’approche américaine de l’Iran n’est que marginalement plus subtile que celle de l’État juif, consistant à chercher à détruire l’économie du pays en bloquant ses exportations de pétrole et son secteur bancaire. La semaine dernière, un tribunal américain à Washington a cité la « législation anti-terroriste » pour se prononcer contre l’Iran, en accordant 879 millions de dollars de dommages et intérêts aux survivants et aux familles des aviateurs américains tués dans l’attentat à la bombe des Tours Khobar en 1996. L’Iran a nié toute implication dans l’attentat et il n’y a aucune preuve tangible qu’il était derrière tout cela, mais les victimes auront de toute façon du mal à récupérer leur argent car le gouvernement iranien a vu beaucoup de ses comptes bancaires gelés par le Trésor américain.

Les partisans de la « guerre progressive » voient une situation dans laquelle les États-Unis et Israël poursuivent de facto un plan visant à faire tomber le gouvernement iranien tout en dévastant son programme nucléaire. Les États-Unis exercent une pression économique par un recours croissant aux sanctions, tandis qu’Israël bombarde régulièrement les Iraniens et leurs représentants en Syrie et au Liban. Les deux gouvernements estiment que la combinaison de la force militaire et des sanctions économiques finira par contraindre le régime iranien à se rendre et à déposer les armes sans avoir à s’engager dans une guerre ouverte.

Le seul problème de cette approche progressive est qu’Israël a déjà, au cours des deux dernières semaines, attaqué directement les principales installations de recherche et de développement en Iran, et l’a apparemment fait en partie avec des missiles tirés soit par des chasseurs-bombardiers israéliens, soit par des navires au large du Golfe Persique. Les deux attaques ont eu lieu le 2 juillet 2020, l’une dirigée contre le centre de recherche nucléaire iranien de Natanz et la seconde visait un prétendu centre de développement de missiles à Parchin. Aucune des deux attaques n’a été vraiment rapportée dans les médias occidentaux, même si, ensemble, elles semblent constituer une escalade majeure du conflit Iran-Israël, avec des conséquences potentiellement importantes.

Même le Times, s’appuyant à nouveau sur un « responsable des services de renseignement du Moyen-Orient anonyme ayant eu connaissance de l’épisode », a finalement rapporté que Natanz n’avait pas été touchée par une cyber-attaque, comme cela avait été suggéré précédemment, mais par une « bombe puissante » qui aurait très bien pu être placée dans le bâtiment principal du site par un agent israélien. On suppose que le « responsable du Moyen-Orient » était israélien et des sources médiatiques israéliennes ont également confirmé que Parchin a été touché par des missiles tirés d’un avion F-35 de l’armée de l’air israélienne, ce qui suggère que le Benjamin Netanyahu n’est pas complètement étranger à ce que son gouvernement a fait.

Le fait est que les États-Unis et les Israéliens ont l’intention d’entrer en guerre contre l’ennemi numéro un, l’Iran, et qu’ils présentent leurs actions de manière à suggérer qu’ils se comportent vraiment de façon modérée. Ils partent du principe que l’Iran va riposter, mais de manière à éviter d’intensifier le conflit. En réalité, agir pour détruire l’économie d’une nation est un acte de guerre tout autant que de lancer des attaques à l’aide de bombes posées par des espions ou de missiles tirés d’avions. Une guerre est déjà en cours, mais l’écran de fumée que constitue la propagation du coronavirus et BLM fait que personne ne semble en vouloir plus dans son assiette et que l’on hésite beaucoup à l’appeler par son nom.

Philp Giraldi

 

Article original anglais :

Turmoil at Home, Turmoil Abroad: Israel and the U.S. Escalate Their War Against Iran

Strategic Culture Foundation, le 16 juillet 2020

Traduit par Réseau International

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Surendettement des précaires, une affaire publique

juillet 17th, 2020 by Renaud Vivien

Avant même la crise sanitaire actuelle et ses conséquences économiques et sociales, le surendettement des personnes résidant en Belgique était déjà alarmant. Plusieurs organisations ont tiré la sonnette d’alarme dès le début de la crise sanitaire en appelant les pouvoirs publics à prendre des mesures d’urgence au niveau du recouvrement des impayés [1]. Face à cet appel, des mesures politiques ont été prises. Mais sont-elles suffisantes ? Répondre à cette question passe par l’exploration de l’« insolvabilité structurelle », un phénomène qui frappe principalement les plus précaires.

Surendetté sans avoir contracté de crédit

Commençons par tordre le cou à un stéréotype qui a la peau dure, celui de la personne qui est surendettée parce qu’elle est incapable de gérer son budget, consomme à outrance et contracte des crédits à tour de bras. Cette vision du surendettement [2] en Belgique ne correspond pas à la réalité si on lit les statistiques officielles [3] et les multiples témoignages de terrain mis en lumière par le Centre d’appui aux services de médiation de dettes de la région Bruxelles-Capitale et par l’Observatoire du crédit et de l’endettement [4].

Une tendance lourde se dégage, en effet, de ces différentes sources. Elle vaut pour les trois Régions du pays : la progression de l’endettement lié aux dépenses de la vie courante (en particulier les soins de santé, l’eau, l’énergie, le logement, les taxes). C’est ce qu’on appelle l’« insolvabilité structurelle » [5], c’est-à-dire l’incapacité financière des personnes à faire face à leurs besoins fondamentaux.

Selon les dernières statistiques de la Banque nationale publiées en 2019, 34,2 % des personnes qui font appel à la procédure en règlement collectif de dettes n’ont aucune dette de crédit [6]. Et, cette proportion s’est accrue au fil des années. Autrement dit, plus d’une personne sur trois en Belgique est aujourd’hui surendettée en raison de revenus insuffisants pour couvrir ses besoins de base.

Et l’endettement se creuse à mesure que le coût de ces biens et services essentiels augmente. Les postes du budget consacrés au loyer, aux dépenses d’énergie et aux biens dits de première nécessité représentent la plus grande part du budget des ménages pauvres. Par conséquent, ils sont logiquement les plus lourdement impactés lorsque le prix de ces biens et services de base augmente. C’est, par exemple, ce qu’on on observe à Bruxelles avec l’augmentation du coût du logement. Une étude réalisée en 2006 indiquait déjà que les ménages bruxellois les plus pauvres consacraient jusqu’à 64% de leurs ressources pour pouvoir se loger [7].

Paroles de personnes en situation de pauvreté
Extraits de « Flambe et gaspillage ! Les pauvres ne savent pas gérer leur argent » [8]

« On dit que les pauvres ne savent pas gérer leur argent alors qu’au contraire, ce sont de grands calculateurs et rois de l’économie. La question, ce n’est pas qu’ils ne savent pas être économe, c’est tout simplement que la pauvreté coûte cher, très cher ».

« Présupposer une incapacité à la gestion du budget est une idée conceptuelle issue des classes plus favorisées. C’est justement quand on a de l’argent qu’on fait moins attention. La précarité, c’est une constante économie des dépenses ».

« Quand on est pauvre, on a moins d’argent mais le coût de la vie revient beaucoup plus cher ! Mais cela, il faut peut-être simplement être obligé de le vivre pour le savoir. Et les aides sociales belges dont le niveau est sous le seuil de pauvreté européen, permettent juste aux personnes pauvres, de jouer très finement les équilibristes sur ce fil tranchant qu’est la survie au quotidien en état de précarité. »

Un cercle vicieux

L’état du marché locatif contraint certaines personnes à vivre dans des logements insalubres dont l’un des effets est d’alourdir les factures à payer, notamment en eau. C’est ce qu’on appelle « la précarité hydrique ». Des chasses ou des robinets qui fuient ou qui sont irréparables car trop vétustes ou inaccessibles, et c’est la facture d’eau qui s’envole, en plus de l’inconfort et du gaspillage [9]. Face aux difficultés de paiements, certaines pratiques notamment de Vivaqua (la compagnie intercommunale des eaux en Région bruxelloise) pour recouvrer ses créances impayées peuvent aggraver les situations [10]. Ainsi, les médiateurs de dettes constatent, aux niveaux fédéral et régional, que les créanciers (qu’ils soient publics ou privés) mettent en place des procédures standardisées de recouvrement de leurs créances dettes qui imposent le remboursement de la dette dans un délai déterminé quelle que soit la situation financière de la personne. Ce qui alourdit encore la situation des plus fragiles, dans l’impossibilité de proposer des plans de paiement conformes aux exigences du créancier [11]. L’insolvabilité structurelle touche donc de manière aiguë les plus précaires. Ce fait n’est pas nouveau. Comme le relevait, déjà en 2008, l’Observatoire du crédit et de l’endettement : « Plus les revenus des ménages surendettés sont faibles, plus l’endettement non lié au crédit est fréquent et révèle ainsi les difficultés du ménage à accéder à des biens et services vitaux et nécessaires à une vie digne [12] ».

Notons qu’au sein de la population précarisée, le surendettement touche particulièrement les femmes. Ce constat ne doit pas surprendre. On assiste, en effet, depuis plusieurs années à une féminisation grandissante de la précarité, notamment pour les mères isolées et les femmes de plus de 55 ans [13].

Mentionnons enfin d’autres facteurs liés à des problèmes de santé, psychologiques et de langue, qui, soit, sont à l’origine de l’endettement, soit, viennent l’aggraver. Du fait de ces difficultés, certaines personnes ne bénéficient pas des aides sociales financières et/ou des régimes fiscaux auxquels elles pourraient prétendre. Les procédures administratives pour y recourir sont parfois tellement complexes que des assistants sociaux peinent même à s’y retrouver [14].

De lourdes conséquences sur tous les domaines de la vie

En fonction de la nature de la dette, une personne surendettée s’expose à des saisies sur ces biens comme son ordinateur (pourtant indispensable pour la recherche d’un emploi, pour accomplir des démarches administratives, etc.) et ses revenus (aussi maigres soient-ils [15]), à des coupures d’eau, d’électrice, de gaz et à une expulsion de son logement. Or, comme s’interroge faussement un médiateur de dette, « si on te coupe le gaz et l’électricité, l’eau, si on t’expulse, est-ce que tu peux encore vivre ? [16] ». En effet, poser la question, c’est déjà y répondre.

Cette menace qui plane au-dessus de la tête de plus en plus en personnes en Belgique implique une lutte quotidienne pour la survie où chaque centime compte, où les privations matérielles sont légion et où le recours à l’aide alimentaire s’impose.

Paroles de personnes surendettées (suite)

« On apprend à se priver par peur de dépenser. L’idée ce n’est pas que les pauvres ne savent pas gérer leur argent, en fait, ils n’en n’ont pas assez pour tout gérer à la fois et le moindre imprévu se transforme une gigantesque catastrophe ».

Le surendettement amène aussi parfois à se trouver face à des choix cornéliens, comme celui à poser entre soins de santé et loyer. En Fédération Wallonie Bruxelles, 4 personnes sur 10 renoncent à des soins de santé pour des raisons financières, indiquait en 2019 la Mutualité Solidaris [17]. Et une étude sur la précarité à Bruxelles d’ajouter : « Le faible niveau de ressources conduit à hiérarchiser les priorités : se nourrir (…) et faire face aux dépenses de la vie courante, le surendettement ayant fortement augmenté chez les femmes seules (avec ou sans enfants). Un processus cumulatif est dès lors engagé car des pathologies non repérées et ou non traitées représentent un facteur supplémentaire de précarisation pour les intéressées. Les constats de dépression, de surpoids… sont fréquents [18] ».

Le surendettement, corollaire de la pauvreté, n’est pas non plus sans effets sur la santé mentale. Ilproduit souvent un sentiment de honte chez les personnes endettées. Un tel sentiment peut les conduire à rompre leurs relations sociales ou à mentir à leurs proches.

Paroles de personnes surendettées (suite)

« Mes amis et ma famille ne sont pas au courant de ma situation et je préfère dire, par orgueil sans doute, que c’est parce que mon mari est malade que je ne sors plus. »

Un phénomène lié aux politiques d’austérité

Avant la crise du Coronavirus, plus d’1,8 millions (soit 16,4 % de la population belge) de personnes vivaient déjà, selon les chiffres officiels, sous le seuil de pauvreté [19]. Rien que sur l’année 2019, pas moins de 134 610 nouveaux défauts de paiement ont été enregistrés [20]. Ces chiffres risquent encore d’augmenter en 2020 et les années suivantes si les décideurs/euses politiques font le choix de poursuivre les politiques d’austérité (mises en pause depuis le mois de mars).

Rappelons-nous que le nombre de personnes surendettées a augmenté depuis la dernière grave crise de 2008 provoquée par le secteur financier. N’en déplaise à l’actuel gouverneur de la Banque nationale qui déclarait en mai 2020 qu’ « on n’a donc pas connu d’austérité en Belgique » [21], le renforcement des mesures antisociales qui a suivi la crise financière de 2008 [22] a considérablement aggravé la situation des plus précaires mais aussi plongé de nouvelles catégories sociales dans le surendettement. Un médiateur de dette témoignait, par exemple, que depuis la crise de 2008, de plus en plus de personnes sont surendettées alors qu’elles ont un salaire ou qu’elles sont propriétaires de leur logement. « Ce sont des nouvelles catégories sociales que je ne voyais pas avant. Je vois aussi de plus en plus d’étudiants qui parfois arrêtent leurs études car ils doivent tout de suite travailler pour payer leurs dettes liées au coût du logement et des études [23] ».

De l’autre côté du spectre, les administrateurs et les grands actionnaires des banques privées, qui portent pourtant une responsabilité écrasante dans la crise de 2008, n’en ont apparemment pas fait les frais. Rappelons ici que les États sont intervenus massivement (avec de l’argent public) pour sauver de la faillite les grandes banques sans aucune contrepartie substantielle. Ce « sauvetage » des banques a fait exploser la dette de la Belgique [24], dont le niveau élevé est ensuite devenu l’argument privilégié pour couper dans les services publics et le sécurité sociale [25].

Ces coupes budgétaires combinées à la précarisation du marché de l’emploi poussent certaines personnes à contracter des crédits à la consommation afin de compenser la perte de revenus. Comme l’indique le Centre d’appui aux services de médiation de dettes de la Région Bruxelles-Capitale, « sur le terrain, les médiateurs de dettes et les associations d’aide aux personnes surendettées constatent que les personnes en difficultés font de plus en plus souvent appel au crédit à la consommation pour faire face à leurs besoins vitaux ou pour payer des factures en retard, créant une situation d’endettement permanent [26] ».

Résultat : à la veille de la crise du Coronavirus, les services de médiation de dettes étaient déjà submergés par les demandes. Les délais d’attente sont tellement longs que de plus en plus de services ne sont même plus en mesure de prendre de nouvelles demandes pendant plusieurs mois [27]. Dans un contexte où plus d’une personne sur quatre en Belgique n’avait déjà pas la capacité, avant la crise, de faire face à des dépenses imprévues [28], cette situation intenable va s’empirer dans les prochains mois… sauf si les pouvoirs publics s’attaquent à la fois aux effets et aux causes de l’insolvabilité structurelle. Or, les décisions prises par l’État belge pendant la pandémie ne visent pour l’instant qu’à suspendre provisoirement et partiellement les effets du surendettement.

L’État a pris des mesures d’urgence mais…

Plusieurs mesures importantes sur les dépenses courantes ont été prises par les pouvoirs publics en vue de limiter temporairement les effets de la crise sanitaire sur le surendettement des individus [29]. Parmi ces mesures, on trouve l’interdiction des expulsions de logement jusqu’au 31 août 2020, la suspension des coupures de gaz, d’électricité et d’eau jusqu’au 30 juin 2020, l’autorisation pour les personnes remplissant certaines conditions strictes de demander le report de paiement sans frais des échéances hypothécaires et de demander des facilités de paiement de l’impôt sur le revenu des particuliers à condition de justifier d’une baisse de revenus. D’autres mesures ont été prises sur les crédits à la consommation. Cependant, aucun allègement de dette n’est prévu, seulement un report de paiement soumis à des conditions très strictes.

Vu l’ampleur du surendettement structurel, ces mesures prises dans l’urgence sont manifestement insuffisantes pour trois raisons majeures. Premièrement, la plupart d’entre elles sont soumises à conditions et ne s’appliquent donc pas automatiquement. Par conséquent, seuls les plus informés et les mieux outillés pourraient en bénéficier. Deuxièmement, elles ne règlent en rien le problème de surendettement vu qu’elles sont provisoires et ne font, pour l’essentiel, que reporter les paiements au lieu d’en annuler une partie. Ce même type de mesures insuffisantes ont été choisies par les créanciers du G20 pour la dette des pays classés les « plus pauvres [30] ». Troisièmement, elles ne s’attaquent pas à l’une des racines du problème de l’insolvabilité structurelle qui est le niveau trop faible des revenus ; autre cause fondamentale étant le niveau trop élevé de certaines dépenses courantes comme le logement.

 côté de l’insuffisance de revenus pour un nombre croissant de personnes, on peut également dénoncer un « deux poids deux mesures » avec les aides accordées aux grandes entreprises privées dont les banques de la zone euro. Ces dernières peuvent emprunter à la Banque centrale européenne (BCE) à des taux d’intérêts négatifs sans qu’aucune condition sociale et environnementale ne leur soit imposée alors que pour les particuliers, les reports de paiement de dettes sont assortis de strictes conditions. En d’autres termes, les grandes banques sont payées par la BCE, qui est une institution publique, lorsqu’elles lui demandent un crédit et ce, sans aucune condition liée à la sauvegarde d’emplois, de respect des normes environnementales ou encore d’annulation de leurs créances à l’égard des personnes surendettées ou envers des pays du Sud et de l’Union européenne [31]. Il n’existe même aucune condition pour que l’argent reçu de la BCE soit injecté dans l’économie réelle.

Conclusions

Face à l’ampleur du phénomène d’insolvabilité structurelle, il faut à la fois prendre des mesures politiques fortes et durables mais aussi rompre avec le discours culpabilisateur et infantilisant porté sur les personnes surendettées. Le surendettement est « un handicap social » et non un « handicap mental », rappelle le Centre d’appui aux services de médiation de dettes.

Paroles de personnes surendettées (suite)

« Cette idée communément admise que les pauvres sont de mauvais gestionnaires induit une quasi automatique réaction d’infantilisation de l’individu en état précaire : les intervenants sociaux veulent gérer le budget, contrôler les comptes. Les soupçons d’incompétence et d’irresponsabilité sont rois. L’infantilisation est quasi systématique et l’assistance budgétaire s’impose comme nécessité. »

Concernant les mesures politiques à prendre, elles doivent s’appuyer sur le vécu des personnes surendettées, les analyses et les recommandations des professionnels sur le terrain dont les services de médiations de dettes [32], les associations de lutte contre la pauvreté [33] mais aussi les collectifs citoyens tels que celui qui s’est formé récemment pour organiser une grève des loyers [34].

Il s’agit d’éviter de fragiliser encore les personnes en situation de pauvreté. Pour y parvenir, à nos yeux, il n’y a pas d’autres choix que de construire un rapport de force politique pour tourner définitivement la page de l’austérité budgétaire et remettre en cause le paiement de certaines dettes privées comme publiques.


Renaud Vivien
Chargé de recherche et de plaidoyer à Entraide et Fraternité

 

Notes :

[2La Chambre des Représentants de Belgique définit le surendettement comme « une incapacité durable ou structurelle de faire face à ses obligations financière »

[3Lire les rapports statistiques de la Centrale des crédits aux particuliers, téléchargeables sur le site de la Banque nationale de Belgique : www.nbb.be

[4Voir Pauvrophobie. L’encyclopédie des idées reçues sur la pauvreté, éd. Luc Pire, 2018. Et en particulier le texte « Flambe et gaspillage. Les pauvres sont incapables de gérer leur argent. », accessible sur le site www.mediationdedettes.be

[5Dans cette analyse, nous avons fait le choix de nous focaliser sur l’insolvabilité structurelle et moins sur les crédits à la consommation, autre facteur important de surendettement.

[6Rapport statistiques 2019 de la Centrale des crédits aux particuliers, page 14, téléchargeable sur le site de la Banque nationale de Belgique : https://www.nbb.be/doc/cr/ccp/publications/bro_ckpstat2019f_23012020.pdf

[7N. Bernard, Loyers : Comment sortir de l’impasse ?, dans Les échos du logement, 03/2006 – n°1,pp. 1-13.

[8Témoignages recueillis par le Centre d’appui médiation de dettes. Voir www.mediationdedettes.be/

[10Le Mémorandum des médiateurs de dettes pour les élections 2019 : 36 recommandations pour lutter contre le surendettement, 2019, p. 41. Voirwww.mediationdedettes.be/

[11Ibid., p. 9.

[12« Être surendetté ? Être pauvre ? », dans les Cahiers de l’éducation permanente, « Les nouvelles formes de pauvreté », n°32, 2008.

[13Femmes, précarités et pauvreté en Région bruxelloise, Rapport thématique sur l’état de la pauvreté 2014, p. 6. https://www.ccc-ggc.brussels/fr/observatbru/publications/2014-rapport-thematique-femmes-precarites-et-pauvrete-en-region-bruxelloise

[15Notons la pratique des « saisies-pressions » dont le but est de forcer les débiteurs à proposer un plan de paiement. Cette pression est telle que certaines personnes préfèrent négliger le paiement de leur loyer ou de leurs factures d’énergie pour pouvoir verser des acomptes périodiques dont le montant ne couvrira même pas les frais exposés par l’huissier. Voir Le Mémorandum des médiateurs de dettes pour les élections 2019 : 36 recommandations pour lutter contre le surendettement, p. 24., op. cit.

[18Femmes, précarités et pauvreté en Région bruxellois, p. 6., op.cit.

[19Les statistiques EU-SILC calculent le risque de pauvreté comme le fait d’avoir des revenus à un niveau inférieur à 60 % du revenu médian belge. Elles sont très utiles pour fournir un standard minimum de base, mais sous-estiment la pauvreté. Lire Chiffrer la pauvreté. Plus qu’une histoire monétaire, analyse AVE, 10-2019, sur www.vivre-ensemble.be

[21Interview parue dans la Libre Belgique, 23 mai 2020.

[22Pour avoir un aperçu de ces mesures d’austérité et de leurs effets sociaux et économiques, lire http://www.auditcitoyen.be/belgique-60-milliards-dausterite-en-7-ans-pour-quels-resultats/#note9

[24La dette publique est passée de 84 % du PIB en 2007 à 100% en 2011, suite aux sauvetages de Dexia, Fortis, KBC et Ethias.

[25Sur la période 2012-2018, les deux gouvernements fédéraux successifs ont réalisé des coupes pour plus de 20 milliards dans la sécurité sociale et les services publics, dont plus de 9 milliards uniquement dans les soins de santé. https://plus.lesoir.be/299403/article/2020-05-07/covid-19-et-dette-publique-va-t-nous-rejouer-le-mauvais-scenario-de-2008

[26Le Mémorandum des médiateurs de dettes pour les élections 2019 : 36 recommandations pour lutter contre le surendettement, p. 32., op. cit.

[27Ibid., p. 45.

[28https://statbel.fgov.be/fr/themes/menages/pauvrete-et-conditions-de-vie/privation-materielle-et-sociale
Cette proportion semble avoir déjà augmenté puisqu’en juin 2020, 34 % des Belges ne peuvent pas faire face à des dépenses importantes et imprévues selon le Baromètre de sérénité financière de l’assureur NN. Selon cette même source, 41 % des Belges n’ont plus d’argent à la fin du mois.. https://www.lalibre.be/economie/conjoncture/plus-d-un-belge-sur-deux-n-a-quasiment-pas-de-poire-pour-la-soif-sur-le-plan-financier-5eea4c299978e21bd08a1795

[32Voir les mesures urgentes du secteur face à la crise du Coronavirus ici : http://www.mediationdedettes.be/Les-revendications-du-secteur-Note-de-travail-du-16-04-2020?lang=fr Voir également les 36 recommandations qui touchent notamment à la prévention, au contrôle des huissiers de justice, à la lutte contre le crédit facile, au règlement collectif de dettes. http://www.mediationdedettes.be/Le-Memorandum-des-mediateurs-de-dettes-pour-les-elections-2019-36?lang=fr

[33Voir par exemple les recommandations du Réseau wallon de lutte contre la pauvreté (RWLP) : www.rwlp.be/index.php/action-politique/recommandations

Renaud Vivien membre du CADTM Belgique, juriste en droit international. Il est membre de la Commission pour la Vérité sur la dette publique de la Grèce créée le 4 avril 2015. Il est également chargé de plaidoyer à Entraide et Fraternité.

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Avec re-check.ch *

Il y a un peu moins de quatre mois, nous sommes entrés dans un paradigme délirant et nos autorités nous ont fait savoir le 1er juillet dernier qu’elles entendaient le prolonger ad libitum.

Souvenons-nous, pourtant.

En mars, elles nous avaient expliqué que tout ça (la suspension des libertés fondamentales, le bouclage des frontières, l’injonction «Restez chez vous» et toutes les stratégies de «social distancing»), c’était pour empêcher les hôpitaux d’être débordés. Résultat: même dans les cantons qui ont enregistré le plus grand nombre d’hospitalisations liées au COVID-19, comme Genève, Zurich et le Tessin, à aucun moment les hôpitaux n’ont été débordés, contrairement à ce que nous prédisaient les éminents générateurs de simulations (lien), ceux-là mêmes qui aujourd’hui nous recommandent d’installer une app de traçage.

Hôpitaux vides

Il s’est même produit le contraire: de nombreux hôpitaux sont restés à moitié vides pendant tout le mois d’avril (liens 1 et 2) et ont dû recourir au chômage partiel. Ainsi, en avril, le SECO annonçait que 181 330 demandes de chômage partiel avaient été déposées ce même mois dans le secteur de la santé et du travail social (lien). Dans le même temps, des centaines de personnes n’ont pas pu recevoir les soins dont elles avaient besoin parce que les capacités étaient réservées pour la déferlante COVID-19 qui n’allait pas manquer de nous submerger dans tous les cantons.

Heureusement, rien de tel n’est arrivé. Et la Suisse n’est pas une exception: au Pays de Galles, par exemple, sur les 17 hôpitaux de campagne qui ont été mis en place pour traiter 6000 patients COVID-19, un seul a été utilisé pour 46 patients et aujourd’hui il est vide, lui aussi. L’exercice a coûté 166 millions de livres sterling (lien). Même en Lombardie, la région italienne la plus touchée, l’hôpital COVID-19 Fiera di Milano, qui a coûté 20 millions d’euros, n’a finalement traité qu’une vingtaine de patients (liens 1 et 2).

Lourdes conséquences sociales

Et ce n’est pas tout. Alors qu’il n’y a aucune preuve que le raz-de-marée annoncé sur les hôpitaux ait été empêché ce printemps grâce aux mesures ordonnées par le Conseil fédéral, il est clair que ces mêmes mesures ont fait beaucoup de mal: des pans entiers de la société sont dans la détresse, une bonne partie de la jeunesse continue d’être privée de son droit à l’éducation, les finances publiques ont été lourdement grevées, les maisons de retraite ont été transformés en prisons et les liens dans la population sont plus distendus que jamais, minés par la défiance. De fait, aujourd’hui, la question qui devrait nous occuper est celle de savoir si les mesures qui ont été prises au nom de la protection de la population étaient proportionnelles et adéquates.

Mais au lieu d’ouvrir ce débat indispensable au bon fonctionnement d’une démocratie, le Conseil fédéral nous a remis le couvert depuis le 1er juillet, au motif que le nombre de cas testés positifs augmentait. En réalité, les chiffres de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) disponibles au 8 juillet (lien, voir PDF «Rapport sur la situation épidémiologique en Suisse et au Liechtenstein») montrent que les seules variables qui présentent une augmentation spectaculaire depuis la mi-juin sont celle du nombre de tests effectués et celle du nombre de tests revenus négatifs. Lorsqu’on examine les graphiques de l’OFSP qui présentent le nombre de tests revenus positifs rapporté au nombre de tests revenus négatifs, il faut presque une loupe pour apercevoir la part des positifs – laquelle est par ailleurs stable, oscillant depuis le 11 mai entre 0% et 1% (lien, voir PDF «1.7.2020, rapport hebdomadaire, semaine 26»). Les données n’indiquent en revanche aucune augmentation du nombre d’hospitalisations, ni du nombre de décès, des indicateurs qui nous ont pourtant été présentés au cours des mois derniers comme étant des variables clés.

Les statistiques de l’Office fédéral de la statistique (OFS), elles, montrent que, depuis la mi-mai, la mortalité en Suisse (y compris pour les 65 ans et plus) est tantôt à la limite inférieure de la valeur statistiquement attendue, tantôt en-dessous (lien).

Depuis le début de l’année, la mortalité n’a dépassé la limite supérieure de la valeur statistiquement attendue que dans la catégorie d’âge des 65 ans et plus, et ce uniquement entre la troisième semaine de mars et la troisième semaine d’avril. Dans la classe d’âge des 0 à 64 ans, en revanche, à aucun moment la mortalité ne s’est écartée des valeurs attendues.

Enfin, une récente analyse des données de l’OFS des cinq dernières années effectuée par le magazine alémanique K-tipp a mis en évidence qu’il n’y a pas eu de surmortalité en Suisse au cours des cinq premiers mois de 2020, comparé à la même période des cinq dernières années (lien, données présentées aussi ici).

Peur infondée

Pourtant, alors que tous les indicateurs officiels sont rassurants, des adultes de toutes les classes d’âge, et même des enfants, craignent d’être contaminés, de tomber malades et de mourir du COVID-19. Cette peur infondée pose forcément la question de la responsabilité de celles et ceux qui l’ont répandue et continuent de l’entretenir. Pourquoi les données rassurantes dont on dispose aujourd’hui ne font-elles pas les gros titres? A quoi rime cette volonté de rappeler constamment au public que les restrictions pourraient être réimposées très bientôt?

En termes de politique de santé publique, la menace d’un nouveau «lockdown» n’est désormais plus justifiée par le souci de ne pas voir les infrastructures hospitalières débordés, mais par le nombre d’individus asymptomatiques ou légèrement symptomatiques dont les tests reviennent positifs. Or, comme Infosperber (lien) le rappelait récemment, ces cas positifs ont de bonnes chances d’être en réalité des faux-positifs. Les tests PCR actuellement utilisés présentent en effet une marge d’erreur de 1,8%. Cela signifie que sur 10 000 tests, il y aura 180 faux positifs. Or depuis le 11 mai, la part des tests positifs en Suisse est restée stable à 1%. Avec des chiffres aussi réduits, la possibilité qu’il s’agisse de faux positifs ne peut donc être exclue. Dans une analyse parue mi-juin, Beda Stadler, professeur émérite et ancien directeur de l’Institut de virologie et d’immunologie de l’Université de Berne, rappelait aussi qu’une grande partie ces «cas d’infection» pouvaient en réalité être des personnes déjà immunisées contre le virus encore porteuses de «débris viraux» dans leur organisme (en allemand et en anglais).

Publicité pour le port du masque en Suisse

Pour nos autorités, cependant, cette situation nécessite soudain de rendre obligatoire le port du masque dans les transports publics (sans produire la preuve que cette mesure fera plus de bien que de mal), de menacer de reboucler les frontières ou encore de dresser une liste de pays «à risque». L’arbitraire de cette sélection apparaît de manière frappante lorsqu’on tente de comprendre pourquoi nos autorités fédérales ont décidé d’y faire figurer la Suède. Apparemment, elles n’ont pas pris note du fait que le 25 juin dernier, l’OMS avait dû admettre, après les protestations des autorités suédoises, que la Suède n’avait absolument pas perdu le contrôle de l’épidémie de coronavirus, que si le nombre de cas testés positifs y augmentait, c’était parce que les capacités de tests avaient été massivement étendues et qu’elle avait donc été classée à tort comme un pays à risque (lien). Que nos autorités n’aient pas tenu compte de cette importante information tient peut-être à la décision des agences de presse internationales de ne pas relayer les mails que l’OMS a envoyé aux médias suédois où elle précisait sa position – seul Bloomberg l’a fait (lien). Nonobstant, Berne menace d’une amende pouvant aller jusqu’à 10 000 francs toute personne qui contreviendra à la règle des dix jours de quarantaine au retour de ce pays – quarantaine durant laquelle, d’ailleurs, la personne qui aura séjourné en Suède ne pourra pas prétendre à son salaire.

Quelle finalité?

Tous ces constats soulèvent une question: quelle est la finalité de ces nouvelles mesures?

Abaisser à moins de 1% le nombre de cas «testés positifs» – dont une bonne partie a de grandes chances de n’être que des faux-positifs ou des cas déjà immunisés – tout en continuant de multiplier les tests?

Faire reculer la mortalité en Suisse encore plus au-dessous de la limite inférieure de la valeur statistiquement attendue?

Ou juste entretenir la panique et s’assurer de la soumission de la population?

Cette dernière hypothèse doit être envisagée pour plusieurs raisons.

D’abord à cause de l’incohérence qui caractérise les mesures en place (dont certaines sont dénuées de fondement scientifique solide) et la manière dont le comportement des habitants est analysé par les experts et les médias. Les quelques dizaines de citoyens qui manifestaient début mai contre les décisions du Conseil fédéral ont été qualifiées d’irresponsables qui menaçaient la santé publique et allaient générer une deuxième vague. Rien ne s’est produit. Là, c’est le comportement des personnes qui ont fréquenté des clubs que l’on criminalise, alors que personne ne s’est ému des milliers de manifestants qui ont envahi à la même période les rues des grandes villes suisses pour protester contre le racisme, ni des consommateurs qui ont couru les actions sitôt les centres commerciaux réouverts.

Dans les rangs des politiques et des journalistes, personne ne semble s’étonner non plus du glissement majeur qui a été opéré en catimini: de l’objectif initial «aplatir la courbe», on est apparemment passé à «éradiquer Sars-Cov-2», une entreprise impossible par définition. Personne ne s’émeut non plus quand Dick Marty, un expert des menaces qui pèsent sur les libertés fondamentales, thématise les problèmes que l’app SwissCovid pose sur de nombreux plans (lien).

Qui gouverne?

Enfin, il y aurait lieu de s’interroger sur la place grandissante que s’arrogent les membres de la Swiss National COVID-19 Science Task Force. Rappelons que le mandat de ce groupe d’experts est de conseiller «la cellule de crise du Conseil fédéral, l’OFSP/DFI et le SEFRI/DEFR en s’appuyant sur ses connaissances scientifiques afin d’apporter le soutien du monde académique et de la recherche aux autorités et aux responsables politiques appelés à prendre des décisions» et de se tenir «à la disposition des autorités cantonales pour toute question d’ordre scientifique» (lien). Non de gouverner à la place des autorités fédérales et cantonales, ni de torpiller leurs décisions en lançant des appels à la population. Pourtant, c’est bien ce que ces chercheurs ont fait le 3 juillet en appelant les habitants du pays à ne pas se rendre dans les bars, les discos et les clubs (liens 1, 2 et 3), alors que le Conseil fédéral avait explicitement déclaré que ces derniers pouvaient rester ouverts, autrement dit que la population pouvait continuer à les fréquenter. Or au lieu de poser la question «En Suisse, qui a désormais la charge de la santé publique? Les cantons? Le Conseil fédéral? Ou la Swiss National COVID-19 Science Task Force?», les médias ont légitimé ce choquant passage en force en l’analysant comme une «manifestation de pur désespoir» (lien) au regard de l’incapacité prétendue des cantons et de l’administration fédérale à gérer la situation. Cette manière de donner un blanc-seing à un groupe d’experts non élus et dont les membres ont été recrutés en fonction de critères opaques témoigne d’une méconnaissance et d’un mépris des institutions pour le moins ahurissants. Elle fait douter une fois encore de la capacité des médias à informer le débat démocratique durant cette crise (lien).

Deux questions fondamentales sont toujours sans réponse: quel est l’objectif des nouvelles mesures prises par le Conseil fédéral? Et qu’est-ce qui l’a poussé à changer de stratégie? Les citoyens ont droit à des explications.

Catherine Riva

Serena Tinari

Illustration en vedette : Caricature par Agnès Avagyan, live-karikaturen.ch

*Re-Check : « est un bureau d’enquête indépendant à but non lucratif, spécialisé dans l’investigation et le mappage des affaires de santé. »

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Derrière un voile de relations publiques menées par les médias, la Fondation Gates a servi de véhicule au capital occidental tout en exploitant les pays du Sud comme laboratoire humain. La pandémie de coronavirus va probablement intensifier ce programme inquiétant.

L‘annonce par le président Donald Trump, ce juillet, du retrait des États-Unis de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a lancé un processus qui aura un impact considérable sur l’avenir de la politique de santé publique mondiale – et sur la fortune de l’un des personnages les plus riches du monde.

L’abandon de l’OMS par les États-Unis signifie que le deuxième contributeur financier de l’organisation, la Fondation Bill & Melinda Gates, va bientôt devenir son premier donateur, ce qui donnera à l’empire international de cette ONG une influence sans précédent sur l’une des plus importantes organisations multilatérales du monde.

Bill Gates a acquis un simili-statut de héros pendant la pandémie. Le Washington Post l’a qualifié de « champion des solutions fondées sur la science », tandis que le New York Times l’a récemment salué comme « l’homme le plus intéressant du monde ». Gates est également la vedette d’une série de documentaires à succès de Netflix, « Pandémie », sortie quelques semaines avant que le coronavirus ne frappe les États-Unis, et produite par une correspondante du New York Times, Sheri Fink, qui avait travaillé auparavant dans trois organisations financées par Gates (Pro Publica, la New America Foundation et l’International Medical Corps).

Le tsunami d’éloges des médias grand public à Gates à l’ère du Covid-19 a repoussé l’examen minutieux du milliardaire et de ses machinations à l’extrême droite de l‘échiquier politique, où il peut être rejeté par les gens de gauche comme autant de divagations complotistes des Trumpistes et des charlatans de Q-Anon.

Mais au-delà de la manne que représente Gates pour les firmes de relations publiques, ce qui se passe devrait susciter des inquiétudes : encore faudrait-il savoir si les plans de sa fondation pour résoudre la pandémie profiteront au public mondial autant qu’ils étendent et consolident son pouvoir sur les institutions internationales.

La Fondation Gates a déjà privatisé l’organisme international chargé de créer la politique de santé, le transformant en véhicule de domination des entreprises privées. Elle a facilité le déversement de produits toxiques sur les populations du Sud, et a même utilisé les pauvres du monde comme cobayes pour des expériences sur les médicaments.

L’influence de la Fondation Gates sur la politique de santé publique est pratiquement fondée sur le fait de s’assurer que les règles de sécurité et autres fonctions de régulation gouvernementales soient suffisamment affaiblies pour être contournés. Elle agit donc contre l’indépendance des États-nations et comme véhicule pour le capital occidental.

« A cause de la Fondation Gates, j’ai vu la souveraineté de gouvernement après gouvernement chuter », a déclaré le Dr Vandana Shiva, chercheur et fondateur de la Fondation de recherche pour la science, la technologie et l’écologie, basée en Inde, au journal Grayzone.

S’agit-il de sauver le monde ?

La Fondation Bill & Melinda Gates est la plus grande fondation privée sur Terre, avec plus de 51 milliards de dollars d’actifs à la fin 2019. Bill Gates affirme que sa fondation consacre la majorité de ses ressources à « réduire les décès dus aux maladies infectieuses », et grâce à cette philanthropie, il semble s’être acheté un nom en tant qu’expert en maladies infectieuses.

Les réseaux de médias grand public ont déroulé le tapis rouge pour Gates alors qu’il conseillait le monde sur la manière de contrôler l’épidémie de Covid-19. Au mois d’avril, alors que le virus touchait durement les États-Unis, il a été accueilli par CNN, CNBC, Fox, PBS, la BBC, CBS, MSNBC, The Daily Show et The Ellen Show. Sur la BBC, Gates s’est décrit comme un « expert en santé », malgré son absence de diplôme universitaire, que ce soit en médecine ou dans tout autre domaine.

Les apparitions médiatiques du milliardaire sont filmées sous un seul et unique anglecensément indéniable : Si les dirigeants mondiaux écoutaient Gates, le monde serait mieux équipé pour lutter contre la pandémie. Comme l’a demandé le magazine de mode Vogue, « Pourquoi Bill Gates ne dirige-t-il pas le groupe de travail sur le coronavirus ?

Alors, à quoi ressemble la réponse au COVID dirigée par Gates ?

La solution ultime

Selon Bill Gates, la création et la distribution d’un vaccin du Covid-19 à tous les habitants de la Terre est « la solution ultime » à l’épidémie. Le PDG de la Fondation Gates, Mark Suzman, s’est fait l’écho de ces sentiments en proclamant qu’ « un vaccin efficace doit être mis à la disposition de 7 milliards de personnes ».

Sur CNN en avril, l’épouse de Bill Gates et co-directrice de sa fondation, Melinda Gates, a déploré être « tenue éveillée la nuit » par son inquiétude pour les populations vulnérables en Afrique et leur manque de préparation face à ce virus. En juin, elle a déclaré à Time Magazine qu’aux États-Unis, les Noirs devraient être les premiers à se faire vacciner.

Apporter un vaccin salvateur aux populations noires vulnérables d’Afrique et des États-Unis, puis à tous les habitants du monde, semble noble, et Bill Gates joint certainement le geste à la parole. En mars, il a démissionné de son poste au conseil d’administration de Microsoft et paraît « consacrer maintenant la majeure partie de son temps à la pandémie ».

La Fondation Gates, le « plus grand bailleur de fonds du monde pour les vaccins », a déjà attribué directement plus de 300 millions de dollars à la réponse mondiale au coronavirus. Elle a notamment soutenu les essais de vaccins réalisés par des sociétés comme Inovio Pharmaceuticals, AstraZeneca et Moderna Inc, qui sont tous décrits comme des pionniers dans la course au développement d’un vaccin contre le Covid-19.

La fondation a également cofondé et finance la Coalition for Epidemic Preparedness (CEPI), qui a investi jusqu’à 480 millions de dollars dans « un large éventail de candidats au vaccin et de plates-formes technologiques ».

Malgré tout, il y a lieu d’être sceptique lorsqu’on examine la réalité de l’effort mondial de vaccination dirigé par Gates.

Conflits d’intérêts

En tant que deuxième personne la plus riche de la planète, Bill Gates n’a aucune raison d’avoir besoin de plus d’argent. C’est une réponse courante aux affirmations selon lesquelles la philanthropie de Gates n’est pas motivée uniquement par sa bonté innée. Mais malgré ces fréquentes descriptions de Gates « donnant » sa fortune, sa valeur nette a en fait doublé au cours des deux dernières décennies.

Dans le même temps, des preuves solides suggèrent que la Fondation Gates fonctionne comme un cheval de Troie pour les firmes occidentales, qui n’ont bien sûr pas d’autre objectif que l’augmentation de leurs profits.

Prenons l’exemple de la porte tournante entre la Fondation Gates et Big Pharma.

Penny Heaton, ancienne directrice du développement des vaccins à la Fondation et actuelle PDG de l’Institut de recherche médicale Bill & Melinda Gates, est issue des grands noms de la pharmacie que sont Merck et Novartis.

Le président pour la santé mondiale de la Fondation, Trevor Mundel, a occupé des postes de direction chez Novartis et Pfizer. Son prédécesseur, Tachi Yamada, avait été auparavant cadre supérieur chez GlaxoSmithKline (GSK).

Kate James a travaillé chez GSK pendant près de 10 ans, puis est devenue directrice de la communication de la Fondation. Les exemples sont légion.

De plus, la Fondation Gates investit directement dans ces entreprises.

Depuis peu après sa création, la fondation a pris des participations dans plusieurs sociétés pharmaceutiques. Une enquête récente de The Nation a révélé que la Fondation Gates détient actuellement des actions et des obligations de sociétés pharmaceutiques comme Merck, GSK, Eli Lilly, Pfizer, Novartis et Sanofi.

Le site web de la Fondation déclare même franchement qu’elle a pour mission de rechercher des « opportunités mutuellement profitables » avec les fabricants de vaccins.

Surligné en jaune : « En outre, nous recherchons des modèles plus efficaces de collaboration avec les principaux fabricants de vaccins afin de mieux identifier et mettre en œuvre les opportunités mutuellement profitables. »

Gates s’achète l’Organisation mondiale de la santé

L’OMS s’appuie sur deux sources de revenus. L’une sous forme de contributions obligatoires, ou de financements obligatoires des États membres des Nations unies, qui sont évalués en fonction de la population et du revenu de chaque pays. La seconde est constituée de contributions volontaires, qui peuvent être affectées à des causes spécifiques.

Les contributions volontaires affectées à telle ou telle cause représentent plus de 80 % du budget actuel de l’OMS. En d’autres termes, la plupart des fonds de l’OMS sont assortis de conditions.

Comme l’a déclaré à Grayzone le Dr David Legge, chercheur émérite en santé publique à l’École de santé publique de l’Université La Trobe de Melbourne, « les contributions obligatoires des États-nations ne couvrent en réalité que des coûts administratifs. Elles ne couvrent aucun des coûts des projets, ce qui signifie que tout le financement des projets dépend de donateurs. [Et] pratiquement tout l’argent des donateurs est totalement affecté à des projets spécifiques que les donateurs veulent financer ».

Grâce à ces contributions volontaires, l’OMS a reçu plus de 70 millions de dollars de l’industrie pharmaceutique en 2018 (la dernière année pour laquelle des données complètes sont disponibles). Entre-temps, la Fondation Gates a fourni à Big Pharma le véhicule parfait pour influencer l’OMS.

Rien qu’en 2018, la Fondation a donné 237,8 millions de dollars à l’OMS, ce qui en fait le deuxième plus gros contributeur après les États-Unis.

La Fondation finance également l’OMS indirectement par le biais de l’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (GAVI), un « partenariat public-privé » qui facilite la vente en gros de vaccins aux pays pauvres. La GAVI est le deuxième plus grand bailleur de fonds non étatique de l’OMS (après la Fondation Gates), et a donné 158,5 millions de dollars à l’OMS en 2018.

À la fin des années 1990, Bill Gates a parrainé des réunions qui ont conduit à la création de la GAVI, en la dotant de 750 millions de dollars de capital d’amorçage. À ce jour, la Fondation Gates a donné à la GAVI plus de 4,1 milliards de dollars, ce qui représente près de 20 % des fonds de la GAVI. Elle occupe également un siège permanent au sein du conseil d’administration de la GAVI.

La GAVI elle-même révèle que la Fondation Gates « joue un rôle à la fois technique et financier dans [ses] efforts pour façonner les marchés des vaccins ».

Citant l’exemple de la GAVI, le groupe militant Global Health Watch (Surveillance de la Santé mondiale) a expliqué que « d’autres acteurs de la santé mondiale rendent des comptes à la Fondation Gates, mais pas l’inverse ».

Si l’on additionne les contributions de la Fondation et de la GAVI à l’OMS, elles sont supérieuresaux contributions du gouvernement américain, ce qui faisait de la Fondation Gates le principal parrain non officiel de l’OMS avant même la récente décision de l’administration Trump de se retirer de l’Organisation.

Pour la sociologue Allison Katz, qui a travaillé pendant 18 ans au siège de l’OMS, l’OMS « est devenue une victime de la mondialisation néolibérale ». En 2007, Allison Katz a écrit une lettre ouverte à la directrice générale de l’OMS de l’époque, Margaret Chan, dans laquelle elle critiquait les organismes publics qui « mendient auprès du secteur privé [et] auprès des fondations de célèbres « philanthropes » aux programmes variés, issus de l’industrie ».

Il est certain que la relation financière étroite de l’OMS avec une organisation privée ne pose problème que si elle repose sur des dons assortis de conditions. Et il semble que ce soit exactement ce qui se passe.

Comme la plupart des contributions de la Fondation Gates à l’OMS sont affectées à tel ou tel programme, l’OMS ne décide pas de la manière dont ces fonds sont dépensés – c’est la Fondation qui décide. Par exemple, le programme de l’OMS qui reçoit le plus d’argent est son programme d’éradication de la polio, parce que la Fondation Gates affecte la plupart de ses contributions à la polio.

De plus, l’ampleur des contributions financières de la fondation a fait de Bill Gates un dirigeant non officiel – bien que non élu – de l’Organisation. C’est pourquoi l’Assemblée mondiale de la santé, qui fixe l’ordre du jour de l’OMS, a adopté en 2012 un « Plan mondial pour les vaccins » dont le coauteur n’est autre que la Fondation Gates.

Selon le Dr David Legge, chercheur émérite à l’École de santé publique de l’Université La Trobe à Melbourne, les « dons » financiers de la Fondation Gates sont en fait un mécanisme de définition des programmes. Legge a déclaré à Grayzone que « ses contributions massives faussent totalement le type de priorités budgétaires que l’Assemblée mondiale de la santé souhaiterait voir ».

Selon Foreign Affairs, « peu d’initiatives politiques ou de normes établies par l’OMS sont annoncées avant d’avoir été officieusement vérifiées par le personnel de la Fondation Gates ». Ou, comme d’autres sources l’ont dit à Politico en 2017, « les priorités de Gates sont devenues celles de l’OMS ».

Dans un entretien avec Global Health Watch, un responsable de la politique de santé d’une grande ONG l’a dit dans ces termes : « Les gens à l’OMS semblent être devenus fous. C’est « oui monsieur », « oui monsieur », pour Gates sur tous les sujets ».

En 2007, le chef du programme de lutte contre le paludisme de l’OMS, le Dr Arata Kochi, avait mis en garde contre la domination financière de la Fondation Gates, arguant que son argent pourrait avoir « des conséquences étendues et largement imprévues ». Sept ans plus tard, Margaret Chan, alors directrice générale de l’organisation, a fait remarquer que le budget de l’OMS étant fortement affecté à des programmes divers, il est « déterminé par [ce qu’elle appelle] les intérêts des donateurs ».

Lorsque Tedros Adhanom Ghebreyesus est devenu directeur général de l’OMS en 2017, l’influence de Gates a été la cible de nouvelles critiques.

Tedros était auparavant membre du conseil d’administration de deux organisations fondées par Gates, auxquelles il a fourni des fonds de démarrage et qu’il continue de financer à ce jour : la GAVI et le Global Fund, dont Tedros était président du conseil d’administration.

Aujourd’hui, Tedros, le premier directeur général de l’OMS qui ne soit pas médecin, se retrouve à poster des tweets élogieux envers les éditoriaux de Bill Gates.

(Tweet : Grand éditorial de @BillGates sur la réponse au #COVID19. Je le remercie pour son soutien à l’appel de @WHO (l’OMS)
à la solidarité mondiale, à investir dans de nouveaux outils avant qu’il soit trop tard et à garantir un accès équitable.)

Un autre mécanisme que la Fondation Gates utilise pour influencer l’OMS est le Groupe stratégique consultatif d’experts (SAGE), le principal groupe consultatif de l’OMS pour les vaccins. Le SAGE est un conseil de 15 personnes légalement tenu de divulguer tout conflit d’intérêt éventuel.

Lors d’une récente réunion virtuelle, la moitié des membres du conseil ont cité leur connexion avec la Fondation Gates comme sources de conflits d’intérêts possibles.

L’influence de la Fondation dans l’arène internationale de la santé va bien au-delà de l’OMS. Une analyse de 23 partenariats mondiaux pour la santé réalisée en 2017 a révélé que sept d’entre eux dépendaient entièrement du financement de la Fondation Gates. Neuf autres ont cité la Fondation comme principal donateur.

Comme l’a fait remarquer l’ONG britannique Global Justice Now, « l’influence de la Fondation est si omniprésente que de nombreux acteurs du développement international qui, dans d’autres circonstances, critiqueraient la politique et les pratiques de la Fondation, sont incapables de s’exprimer de manière indépendante en raison de son financement et de son parrainage ».

« La Banque mondiale et le FMI ressemblent à des nains devant la Fondation Gates, en termes de pouvoir et d’influence », a fait remarquer le Dr Vandana Shiva à Grayzone.

Le formatage des médias

La Fondation Gates a également utilisé sa richesse pour influencer la couverture médiatique des politiques de santé mondiale – et peut-être pour étouffer les critiques envers ses activités les plus douteuses.

La fondation a fait don de millions à des grands médias, dont NPR, PBS, ABC, la BBC, Al Jazeera, le Daily Telegraph, le Financial Times, Univision et le Guardian. En fait, toute la section « Développement mondial » du Guardian a été rendue possible grâce à un partenariat avec la Fondation Gates.

La fondation a également investi des millions dans la formation de journalistes et dans la recherche de moyens efficaces pour élaborer des récits médiatiques laudateurs. Selon le Seattle Times, « les experts formés dans le cadre des programmes financés par la Fondation Gates rédigent des articles qui paraissent dans des médias allant du New York Times au Huffington Post, tandis que les portails numériques brouillent la frontière entre le journalisme et la propagande ».

En 2008, le responsable de la communication de PBS NewsHour, Rob Flynn, a expliqué qu’ « il n’y a pas grand-chose que vous pourriez aborder en matière de santé mondiale, de nos jours, qui n’aurait pas une sorte de tentacule de Gates ». C’était à peu près à l’époque où la Fondation a donné 3,5 millions de dollars à NewsHour pour établir une unité de production spécialisée dans le reportage sur les questions importantes de santé mondiale.

Mickey Huff, le président de la Media Freedom Foundation (Fondation pour la liberté des médias), a déclaré à Grayzone que la Fondation Gates exerce une influence typique des fondations qui travaillent par l’intermédiaire de sociétés de relations publiques, de subventions et de dotations de professeurs. « En bref, » a déclaré Huff, « Edward Bernays serait fier des succès de ce type de propagande. » [*]

Il n’est donc pas étonnant que la couverture médiatique de la fondation soit si positive dans les médias grand public, ou que ses activités les plus louches dans les pays du Sud soient si méconnues.

Jeremy Loffredo

Michele Greenstein

 

Paru sur The Grayzone sous le titre Why the Bill Gates global health empire promises more empire and less public health

Traduction Corinne Autey-Roussel pour Entelekheia
Photo Gerd Altmann / Pixabay

[*] Note de la traduction : Pour en savoir plus sur Edward Bernays, le « père des relations publiques » et la manipulation de l’opinion publique dans les démocraties occidentales actuelles, voir le documentaire « Propaganda – La fabrique du consentement » (Production Arte). Ou, pour ceux qui préfèrent l’écrit, voir « Une Brève histoire de la propagande ».

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Le secrétaire général du Hezbollah libanais, Sayyed Hassan Nasrallah, bénéficie d’un soutien inégalé parmi les chiites au Liban et plus largement parmi «l’Axe de la résistance», qu’il dirige. Il est le leader le plus célèbre du Liban, il est très respecté et écouté par ses partisans et ses ennemis, en particulier Israël.

Cependant, comme la situation financière du Liban s’est fortement détériorée, il n’est plus dans une position enviable et aura besoin de compétences exceptionnelles pour maintenir l’unité du Liban à un moment où ses prétendus alliés politiques font preuve d’un comportement hostile. Les partisans du Hezbollah et ses alliés politiques ne sont plus en harmonie. Les tensions atteignent maintenant des niveaux sans précédent, non seulement sur les réseaux sociaux, mais aussi en ce qui concerne les choix politiques. Les raisons sont multiples.

Sayyid Nasrallah a une influence incontestée sur ses partisans dans la mesure où la plupart d’entre eux font écho au mot «Sayyid» – comme l’appellent ses disciples qui utilisent également l’acronyme «Samahto», les termes arabes signifiant son éminence, un titre religieux. Ses discours deviennent une feuille de route pour ses partisans, analystes, journalistes et politiciens, et le détail de ses opinions et idées politiques est rediffusé sur la plupart des plateformes médiatiques.

Mais cela n’empêche pas les membres de la société qui nourrissent le Hezbollah – dont le Hezbollah fait partie intégrante – d’être en désaccord avec les déclarations du Sayyid concernant son lien politique avec ses alliés, en particulier le plus grand parti chrétien «Tayyar al Watani al-Hurr», Le Mouvement Patriote Libre (FPM). En fait, les partisans du Hezbollah ont décidé de contourner les recommandations du Sayyid, et de «se guider la nuit comme un chameau» – une expression utilisée par l’imam Hussein Bin Ali pour ses partisans la veille de la dernière bataille de Karbalaa, quand il a invité ses partisans à partir à la tombée de la nuit pour éviter d’être vus par l’ennemi et ainsi échapper à la mort le lendemain. Sur les réseaux sociaux, une autre guerre se déroule où les partisans du Hezbollah expriment durement leurs frustrations, empiétant sur la zone de confort du Hezbollah et contestant ses préférences politiques.

Dans l’un de ses derniers discours, Sayyid a souligné l’importance de modérer les échanges sur les plateformes de médias sociaux entre alliés, de tous les côtés, affirmant que le lien avec ses alliés est solide et sain. Sayyid Nasrallah a voulu dégonfler le niveau actuel des tensions résultant d’une série d’événements survenus au Liban. Nul doute que le chef du Hezbollah espérait aborder le vrai problème entre alliés sous un angle différent, loin des plates-formes publiques.

Mais regardons ce qui se passe réellement au Liban. Il n’y a aucun programme caché derrière cet article et aucune intention d’attiser les différences nationales existantes. Son objectif est de révéler une réalité que les Libanais découvrent en cette période de détresse financière que le pays vit depuis des mois. Le niveau de la dissension a augmenté au point où il est devenu incontournable. Il est temps de répondre à cette dissension.

Le Liban est dans un état de sérieuse discorde depuis que les gens sont descendus dans la rue l’année dernière pour exiger de meilleures conditions de vie, et exprimer leur mépris pour les politiciens responsables de décennies de corruption et de mauvaise gestion. Cela a effrayé tous les politiciens de l’époque car ils ont compris que le peuple libanais se révoltait contre chacun d’entre eux, et ils ont été accusés d’être responsables de trois décennies de vol, de perte d’emplois, d’injustice et de corruption.

Comme dans le cas de manifestations similaires en Irak, l’ambassade américaine a tenté de renverser la vague populaire de manifestations pour détourner les manifestants contre l’ennemi le plus redouté d’Israël, le Hezbollah.

Le « Mouvement du Futur » – fondé par feu le Premier ministre Rafiq Hariri et maintenant dirigé par son fils Saad, tous deux cibles des manifestants – a poussé la situation au bord du gouffre lorsque ses partisans ont fermé la seule route reliant Beyrouth au sud du Liban. Hariri était contrarié d’avoir échoué dans la recherche d’un nouveau gouvernement et a été remplacé par Hasan Diab. Hariri a regretté d’avoir approuvé le choix de Diab et a depuis cherché à saper toutes les chances de succès du nouveau cabinet.

Fermer la route Sud-Liban – Beyrouth signifie bloquer les mouvements du Hezbollah vers le sud, nécessaires au maintien de l’état de préparation militaire en cas de guerre éventuelle avec Israël. Suite au blocage répété de cette route vitale, le Hezbollah a appelé ses réserves situées le long de cette route à se préparer pour la dégager de force. À ce stade, l’armée libanaise est intervenue pour éviter les affrontements, désamorcer les tensions et obtenir l’engagement de garder la route ouverte à tout moment. L’objectif était de préserver les droits des manifestants pacifiques tout en empêchant les émeutiers ayant un programme politique de compromettre la coexistence libanaise entre les différentes religions.

Les manifestations ont sonné l’alarme pour les banquiers qui avaient accumulé une énorme richesse au fil des ans grâce à l’ingénierie financière de la Banque centrale. Ils avaient fait sortir clandestinement leurs avoirs du pays avant le début du soulèvement général. Les banques ont fermé leurs portes et empêché les déposants de récupérer leur épargne. Les banques ont semé la panique et détruit toute confiance dans le système bancaire et dans tout plan financier gouvernemental. Les gens se sont précipités pour retirer de l’argent des banques dans les limites autorisées, ont échangé des devises locales contre des dollars et ont accumulé ce qu’ils pouvaient de leurs économies en espèces à la maison.

L’ancien Premier ministre Saad Hariri a réalisé qu’il avait perdu sa chance de reprendre le pouvoir, mais il était plus conscient que jamais que la voie vers un futur poste de premier ministre passe par le Hezbollah. Hariri améliore ses relations avec le Hezbollah, l’organisation qui a insisté pour son retour d’Arabie saoudite lorsqu’il était détenu de force par le prince héritier Mohammad Bin Salman. Malgré le soutien du Hezbollah à Hariri, l’ancien Premier ministre a démissionné au moment le plus difficile pour le Hezbollah et a avoué que les pressions américaines et saoudiennes l’avaient forcé à appeler à un nouveau cabinet excluant la participation du Hezbollah, sachant que celui-ci et ses alliés ont une majorité dans le Parlement tandis que Hariri est en minorité.

Les ennemis politiques deviennent amis et les amis deviennent les protecteurs des ennemis. C’est le Liban. L’une des principales forces motrices du groupe du 8 mars, et proche alliée du Hezbollah, est le président Nabih Berri, accusé d’être l’une des figures les plus corrompues du Liban avec la famille Hariri. Berri a pris sur lui de protéger le gouverneur de la Banque du Liban (la Banque centrale) et un proche allié de Riad Salameh. Salameh, qui a ouvertement accusé le Hezbollah d’avoir comploté pour l’évincer, en raison de sa complaisance pour toutes les demandes américaines, estime qu’il est en position de force. Berri a refusé de le remplacer de peur que « le dollar n’atteigne 20 000 livres libanaises ».

En fait, il y a de nombreuses raisons pour lesquelles le gouverneur pro-américain de la banque est toujours à son poste. Il connaît les secrets de tous les politiciens et connaît tout de la contrebande d’actifs à l’étranger pendant la crise financière. Il a distribué des prêts à des personnes influentes à des taux d’intérêt insignifiants. Pendant de nombreuses années, il a rendu compte à une succession de présidents libanais de la situation financière désastreuse du pays, mais il a toujours été chargé par chaque président en exercice de « gagner du temps » et d’empêcher la chute de la livre jusqu’à ce que le prochain président arrive au pouvoir.

Parce que les Américains le protègent, Salameh est pour Berri une monnaie d’échange pour prouver à Washington qu’il est aussi un protecteur de leurs intérêts au Liban. De plus, Berri ne veut pas le remplacer car, en tant que protecteur de Salameh, il contrôle en fait le gouverneur de la Banque centrale chrétienne. Ce ne serait pas le cas si Salameh était remplacé et un nouveau gouverneur nommé par le chef du plus grand bloc parlementaire chrétien, Tayyar al-Watani, le FPM dirigé par l’ennemi politique le plus féroce de Berri, l’ancien ministre Gebran Basil.

En fait, pendant de nombreuses décennies, Berri et son plus proche (défunt) premier ministre Rafiq Hariri se sont partagé les positions clés qui étaient, selon l’accord interne, la part des chrétiens. Lorsque les Syriens commandaient au Liban, les chrétiens n’étaient pas autorisés à choisir leurs propres représentants. Cependant, ce déséquilibre a conduit le FPM à une bataille acharnée pour regagner toutes les positions perdues, faisant de son chef Basil l’ennemi de toutes les parties, chrétienne, druze, sunnite et chiite, à l’exception du Hezbollah.

Il y a un autre motif pour le Hezbollah d’accueillir le Président Berri en ce moment : pourquoi Riyad Salameh devrait-il être démis de ses fonctions pour sa responsabilité de ne pas avoir partagé avec le public la réalité de la situation financière du Liban et ne pas avoir averti les déposants ? Pourquoi a-t-il accepté de gagner du temps, d’organiser l’ingénierie financière et de créer une bombe à retardement qui exploserait sans avertissement des décennies plus tard, laissant plus de 95% de la population sans accès à ses économies ? Qu’il reste et subisse les conséquences de sa propre politique, car aucune solution immédiate n’est en vue.

Le dollar a déjà atteint la moitié de la cible inquiétante prédite par Berri dans le cas de l’éviction de Salameh. Il oscille entre 7 500 et 10 000 livres libanaises. pour un dollar. Il n’en fallait que 1 500 il y a plusieurs mois. Berri est devenu le point focal des groupes politiques du 14 mars. Il est leur médiateur et protecteur. Il occupe son poste depuis 28 ans et il est pleinement soutenu par tous ceux qui sont accusés de décennies de corruption il est également le «bon gars» aux yeux de l’ambassade américaine car il retient son puissant allié, le Hezbollah (comme Berri le reconnaît) de prendre le contrôle du pays et protège ainsi les alliés des États-Unis, le groupe du 14 mars.

Le Hezbollah s’opposera fermement à toute critique de son principal partenaire Berri afin de maintenir le front chiite soudé. Il tolère tout ce que fait le président de 82 ans. Mais en même temps, beaucoup de partisans du Hezbollah ne supportent pas les décennies de corruption de Berri et de sa famille.

Le coup le plus dur infligé par les alliés du Hezbollah est venu du « FPM – le Mouvement patriotique libre », dont les membres du Parlement ont refusé de soutenir une résolution anti-corruption soumise à la Chambre des représentants car « elle fait défaut dans la Charte et elle contredit la Constitution ».

C’est alors que la perplexité a prévalu et que les alliés politiques et les ennemis se sont mélangés dans une situation des plus confuses au Liban. La menace de la faim et de l’obscurité totale due à la pénurie de carburant n’est plus une menace lointaine. L’ancien ministre Gibran Basil a déclaré que «l’accord de Mar Mikhael régit le consensus»pour maintenir le Liban à l’écart de la guerre civile. La question est : que pourrait-il arriver si l’accord de Mar Mikhael ne tenait plus ?

Par ailleurs, le FPM, allié du Hezbollah, a exhorté son représentant, le ministre de la Justice, de convoquer et humilier un juge, Muhammad Mazeh, qui a ensuite offert sa démission. Le juge Mazeh avait rendu un verdict ordonnant aux médias locaux de « cesser de propager les toxines de l’ambassade américaine à Beyrouth, en particulier l’ambassadeur Dorothy Shea, qui attaque ouvertement le Hezbollah, une composante de la société libanaise avec des députés et des ministres au sein du gouvernement ».

L’ambassadeur Shea, qui avait déclaré que la crise financière libanaise était causée par «des décennies de corruption et de mauvaise gestion», a retiré cette déclaration correcte initiale qui accusait le Hezbollah d’être derrière la crise actuelle et exigeait le retrait de ses ministres du pouvoir. Elle aurait également déclaré que le Premier ministre Hassan Diab « était fini ».

Non seulement cela, le ministre libanais des Affaires étrangères (membre du FPM) a invité l’ambassadrice Dorothy Shea et s’est excusé pour la condamnation du juge, au lieu de la réprimander pour avoir violé l’article 41 de l’Accord de Vienne (qui interdit aux ambassadeurs de s’immiscer dans les affaires intérieures de n’importe quel pays) .

Le FPM ne s’est pas arrêté là : le consul juridique du président, Salim Jreisati, s’est excusé auprès de l’ambassadeur américain et l’a suppliée de mettre la question de côté. Le président Michel Aoun, qui a dirigé le FPM avant de transmettre la direction à son gendre Basil, occupe ses fonctions grâce au Hezbollah. C’est le Hezbollah qui a gelé la nomination d’un président pour 9 mois afin d’imposer le président Aoun au palais présidentiel de Baabda. Le Hezbollah a été récompensé avec deux ministres et un aide de camp du président qui dorlote l’ennemi le plus féroce du Hezbollah, l’administration américaine et son représentant au Liban, l’ambassadeur Shea.

Bien que les responsables du Hezbollah n’aient pas réagi au comportement du responsable du FPM, ses partisans sur les réseaux sociaux se sont déchaînés. Dans le camp d’en face, les partisans du FPM ont défendu la position de leurs représentants au gouvernement.

On a critiqué la suggestion de Sayyed Nasrallah selon laquelle le gouvernement « irait vers l’Est » en Chine plutôt que d’attendre le soutien américain qui ne viendra jamais. Les médias déclarent que « la Chine ne fait pas partie de l’axe de la résistance ». Aucun responsable ou partisan du Hezbollah n’a jamais dit le contraire.

D’autres partisans du FPM sur les réseaux sociaux ont critiqué les combattants du Hezbollah parce qu’ils sont payés en dollars américains, dont la valeur a explosé par rapport à la monnaie locale, tandis que les Libanais meurent de faim. Dans le passé, les Libanais se moquaient des militants du Hezbollah pour leur maigre salaire de 300 à 500 dollars américains pour aller combattre et mourir en Syrie.

D’autres critiques ont été adressées à « la médecine iranienne qui tue et est incompatible avec les normes de santé ». L’Iran exporte des médicaments au Liban à des prix bien inférieurs aux prix du marché. Les accusations selon lesquelles la nourriture iranienne était «empoisonnée» et des commentaires similaires sur les plateformes sociales ont indiqué une aliénation croissante des partisans du FPM au Hezbollah.

Sayyid Nasrallah a mis en garde contre les distorsions sur les réseaux sociaux qui faussent la nature des relations entre le Hezbollah et le FPM. Cependant, il est vrai que Basil a perdu le soutien des chrétiens Suleiman Franjiyeh et Samir Geagea, du chef druze Walid Jumblat, des sunnites Saad Hariri et des chiites Nabih Berri. La base du Hezbollah ne sympathise plus avec le FPM autant qu’elle le faisait avant la crise actuelle. Bien que Samir Geagea, l’adversaire le plus féroce de Basil, n’ait pas la majorité des chrétiens de son côté, il a réduit sa distance avec ce dernier.

Le chef du FPM n’a plus que le Hezbollah comme allié. Contrairement à Geagea, il ne bénéficie pas du support américain. Quand viendra le temps des élections présidentielles, les Américains ne se souviendront pas des excuses de tous les responsables du FPM à l’ambassadeur américain car les États-Unis n’ont tout simplement pas d’alliés mais seulement des intérêts. En tout cas, les États-Unis ne sont plus en mesure de décider qui sera le prochain président libanais.

L’actuel gouvernement libanais de Hassan Diab a décidé de ne pas renoncer à l’Occident mais de diversifier ses choix et d’accélérer sa collaboration avec la Chine. Il signe également des accords avec l’Irak pour importer du carburant et de l’essence, en échange de l’agriculture libanaise et des produits locaux, doté de généreuses facilités de paiement. Les Libanais reçoivent déjà des médicaments et de la nourriture de l’Iran. La famine n’est pas imminente car le Hezbollah aide la population chiite à cultiver la terre, en offrant des engrais et d’autres besoins agricoles.

La possibilité d’une guerre civile est éloignée. Personne ne peut s’opposer aux forces armées libanaises et au Hezbollah. Les deux entités représentent un mur contre toute possibilité d’une guerre civile dont l’existence se limite principalement aux médias sociaux.

Le Hezbollah fait preuve d’une grande tolérance même envers les Libanais qui se sont manifestés devant l’ambassade des États-Unis à Beyrouth et ont présenté leurs condoléances aux Marines américains tués à Beyrouth lors de l’attentat suicide de 1983, déclenché par le bombardement américain de plusieurs sites libanais et pour avoir pris parti dans la guerre civile. Bien que ces manifestations représentent un spectacle folklorique et que leur poids dans la politique libanaise soit insignifiant, le Hezbollah ne se comporte pas comme l’ultime dominant du terrain ou du gouvernement, même s’il est la force militaire la plus puissante du pays et fait partie de la plus grande coalition politique.

Le Hezbollah a toujours excellé en traversant soigneusement les champs de mines nationaux et régionaux et en retournant la table de ses ennemis au bon moment. Les alliances actuelles au Liban ont été ébranlées par une crise économique qui devrait durer de nombreuses années. Cette crise mettra certainement à l’épreuve la diplomatie du Hezbollah et la cohésion de ses membres.

Elijah J. Magnier

Article original en anglais : ejmagnier.com, publié le 5 juillet 2020

Traduit par jj pour le Saker Francophone

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Note introductive du Dr Gary Kohlsf

On sait depuis longtemps que les espèces de coronavirus bénignes sont capables de provoquer 15 à 30 % des rhumes [ou grippes] courants (symptômes habituels : écoulement nasal, toux, mal de gorge).

Cette réalité a récemment été mentionnée par un virologiste allemand renommé, dans une interview où il a également admis que la confirmation en laboratoire de la COVID-19 est pratiquement impossible étant donné la forte incidence des tests PCR par écouvillonnage « COVID-19 » faussement positifs et des tests de détection des anticorps sériques « COVID-19 » faussement positifs.

Apparemment, aucun des deux tests ne semble pouvoir faire la distinction entre les coronavirus bénins qui peuvent causer des rhumes [ou grippes] courants et le coronavirus plus grave qui cause réellement la COVID-19 !

L’ignorance du Dr Fauci (ou son incapacité à révéler ce « conflit d’intérêts ») a justifié ses affirmations maintes fois répétées lors de ses interminables tournées médiatiques et conférences de presse à la Maison Blanche avant la regrettable fermeture l’économie :

« Je pense que nous devrions être extrêmement stricts (même si on nous reproche de réagir de façon trop excessive). Je pense que les Étasuniens devraient être prêts… à se replier sur eux-mêmes ».

Vous trouverez ci-dessous une interview du Dr Drosten réalisée le mois dernier, dans laquelle il révèle que le coronavirus bénin qui cause la grippe ne peut être différencié par les kits de test du COVID-19, dont plus de 200 sont actuellement mis au point par des sociétés d’appareils médicaux à but lucratif.

Dr. Gary G. Kohls, 14 juillet 2020

***

Bonne nouvelle : certains virologistes disent maintenant que certaines personnes sont devenues immunisées contre la Covid-19, et que cette immunité « inaperçue » est attribuable au coronavirus (relativement inoffensif) lié à une grippe, qu’elles ont eu par le passé. Dans le podcast du NDR « Coronavirus Update », le Dr Christian Drosten explique en quoi consiste cette nouvelle théorie.

« Cela signifie qu’il peut y avoir une immunité de base qui passe inaperçue – due aux coronavirus [communs] du rhume, car ils sont liés au virus CoV-2 du SRAS d’une certaine façon », a déclaré l’expert jeudi.

Le scientifique avait déjà parlé des coronavirus [communs] du rhume la semaine dernière. A l’époque, il avait souligné que 15 % des rhumes étaient causés par des coronavirus bien connus. Et ceux-ci sont tellement similaires au virus actuel qu’ils peuvent même provoquer des tests d’anticorps faussement positifs.

Soit dit en passant, les coronavirus précédents n’ont aucune influence sur le test PCR, qui est couramment utilisé pour tester le Sars-CoV-2.

La question importante qui se pose maintenant est la suivante : ces virus corona bien connus deviennent-ils également immunisés contre le nouveau virus ? C’est possible, poursuit le virologiste :

« Il se pourrait que certaines personnes qui ont eu un virus du rhume il y a un an ou deux soient protégées d’une manière sans précédent. »

M. Drosten fait état d’une étude préliminaire réalisée en Chine, qui vient d’être publiée et dans laquelle les foyers où vivent des personnes infectées ont été observés de près. Le « taux journalier », c’est-à-dire le nombre de personnes ayant contracté l’infection, était très faible. « C’est 12, 13 pour cent », a déclaré le scientifique. « Comment se fait-il qu’autant de personnes qui étaient dans la maison ne soient pas infectées ? Est-ce que quelque chose comme l’immunité de fond joue un rôle dans ce phénomène ? »

Le concept sous-jacent [idée] est extrêmement évident pour les virologistes, même s’il y a une « incertitude résiduelle », a dit M. Drosten. Dans notre situation actuelle, c’est réconfortant, mais le confinement était encore nécessaire, dit-il.

En conclusion, Drosten dit :

« Dans la phase actuelle, même si vous incluez l’immunité de fond dans les modèles, le système médical et la capacité des unités de soins intensifs seraient encore surchargés et il est donc juste d’avoir pris ces mesures pour le moment . “

Le Sars-CoV-2 est une nouvelle forme de coronavirus- un type de virus qui provoque des infections de type grippal. Dans la plupart des cas en Allemagne, l’infection par le coronavirus est sans symptômes ou légère : vous pouvez ressentir une légère fièvre, un mal de gorge et de la fatigue.

Après cela, la maladie disparaît généralement.

Le virus peut devenir vraiment dangereux, surtout si vous appartenez à un groupe à risque : les personnes âgées ou celles qui ont déjà été malades (cancer ou maladies pulmonaires, par exemple) doivent contacter leur médecin si elles soupçonnent une infection.

Dr. Christian Drosten

Dr. Gary G. Kohls

Article en anglais traduit de l’allemand :

The Tests: Covid-19 and the Benign Common Cold Coronavirus. Can They be Distinguished?, 15 juillet 2020

Traduit de l’anglais : Maya pour Mondialisation

Traduction de l’allemand par Global Research. 

Texte original en allemand

Le Dr Christian Drosten est un éminent virologue allemand, directeur de l’Institut de virologie de l’hôpital de la Charité à Berlin.

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Le masque comme symbole de soumission

juillet 16th, 2020 by Bill Willers

Nous savons que le port d’un masque en dehors des établissements de santé n’offre que peu, voire aucune protection contre les infections. – The New England Journal of Medicine, 21 mai 2020

(T)hey nous a dit exactement ce qui allait arriver, et nous a conseillé de nous taire et de suivre les ordres. Malheureusement, la plupart des gens ont fait exactement cela. – CJ Hopkins, 2020

Il est difficile d’imaginer une attaque plus cruelle contre la famille que la prévention insidieuse des contacts de personne à personne.

Ce qui équivaut à une assignation à résidence, plus le port forcé d’un masque, plus l’ordre de rester à distance des autres, a pour but déclaré de prévenir la contagion, mais comme l’a dit récemment le philosophe Giogio Agamben, « C’est une contagion politique, qu’on le comprenne ». Il a raison. La contagion qu’il faut contrôler n’est pas virale, mais politique. La triade des mandats officiels entrave la communication qui ne peut être contrôlée. En ligne, un discours et une stratégie politiques non autorisés peuvent être enregistrés pour le dossier de l’individu. Dans la rue, ce n’est pas le cas, du moins pas encore.

En 1933, Hitler a suspendu la Constitution de Weimar suite à l’incendie du Reichstag. Les droits des citoyens prévus par cette Constitution ont été abolis et n’ont jamais été rétablis.

Un drame similaire continue de se jouer aux États-Unis depuis l’attaque du 11 septembre, qui a donné lieu au Patriot Act (au titre ironique) qui bafoue la Constitution US, donnant ainsi libre cours aux services de renseignement de la nation de concert avec les géants des médias sociaux. Le tout premier amendement est nié en fonction de la définition que quelqu’un donne du « discours de haine » ou de « normes communautaires », des sites d’information et d’opinion étant « dégradés ». Le quatrième amendement est un mensonge caché dans le sens où on a planifié d’enregistrer tous les gestes des citoyens numériquement, et malheur aux personnes qui enfreignent les règles.

Le confinement n’a jamais vraiment été lié à une pandémie. Covid19 n’en était que le prétexte. Bill Gates lui-même a admis (dans un moment sans surveillance ?) que les précédents SRAS et MERS étaient plus « mortels« , c’est-à-dire plus meurtriers, que le virus Covid19. Pourtant ces virus sont arrivés et repartis sans  provoquer l’effondrement de l’économie. Mais il y a plus que l’économie, c’est la vie quotidienne telle que nous la vivons tous qui a été une des principales visées du confinement. Mettre fin au verrouillage demain ne suffirait pas à réparer les dommages déjà causés. Nous avons été psychologiquement éprouvés et il n’y a pas de solution en perspective. Des avertissements de « pics » et de nouvelles vagues nous sont communiqués quotidiennement. Oui, d’innombrables emplois et entreprises sont sont en train de disparaître, mais c’est l’impact psychologique dévastateur qui se répercute sur toute la société qui est indéniable. Les séquelles émotionnels et psychiques ne se résorberont pas de sitôt. Comme prévu, nous sommes désorientés et le serons pendant des décennies, alors que les « internationalistes conspirateurs », comme les appelle David Rockefeller, nous préparent à une vie correspondant à leur dessein mondialiste.

Les masques en tissu que l’on voit partout aujourd’hui sont devenus symboliques. Aussi utiles soient-ils pour arrêter les gouttelettes en suspension dans l’air, ils n’empêchent pas le passage des virus, comme le montre l’avertissement sur une boîte du type de masque que l’on voit couramment. Au mois de mars, l’expert préféré des médias, Anthony Fauci, a déclaré sans ambiguïté sur CBS 60 Minutes que : « Il n’y a aucune raison de se promener avec un masque ». Deux mois plus tard, alors que les demandes de confinement s’intensifiaient, il a changé d’avis et s’est prononcé en faveur du masque en tant que « symbole destiné à être vu par les gens ». Les articles de presse indiquant que les masques sont inefficaces, voire contre-productifs, parviennent rarement aux aux yeux du grand public, ou bien ils ont tout simplement disparu. Or, le masque est sans aucun doute un symbole – un symbole de soumission.

Vivre en toute liberté comporte un niveau de risque tout à fait normal. En plus des divers germes et parasites qui font partie de la nature, il y a les coups de foudre, les collisions de voitures, les chutes dans les escaliers et la proie éventuelle des criminels – principalement des représentants de nos gouvernements. Nous sommes impliqués dans une campagne de terreur fabriquée par un groupe de personnes puissant qui considère que la majorité de la société est un troupeau à contrôler. Ceux qui comprennent cela, mais qui portent néanmoins un masque simplement pour se conformer à ce qu’ils supposent être le choix de la majorité, se se laissent prendre à cette arnaque. Enlevez ce satané truc ! Respirez en toute liberté !

Bill Willers

Article original en anglais :

The Mask as a Symbol of Subjugation

Dissident Voice 3 juillet2020

Traduit par Maya pour Mondialisation.

Photo en vedette : Pikist.com

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Bill Willers est professeur émérite de biologie à l’université du Wisconsin à Oshkosh. Il est fondateur du Superior Wilderness Action Network et rédacteur en chef de Learning to Listen to the Land, et de Unmanaged Landscapes, tous deux publiés par Island Press. Il peut être contacté à l’adresse [email protected]. Lire d’autres articles de Bill.

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Introduction

Une bataille est en cours pour supprimer l’hydroxychloroquine (HCQ), un médicament bon marché et efficace pour le traitement de la Covid-19. La campagne contre l’HCQ est menée par le biais de déclarations politiques diffamatoires, de diffamations dans les médias, sans parler d’une « évaluation » faisant autorité et revue par des pairs, publiée le 22 mai par The Lancet, qui était basée sur de faux chiffres et des essais.

L’étude aurait été basée sur l’analyse des données de 96 032 patients hospitalisés avec COVID-19 entre le 20 décembre 2019 et le 14 avril 2020 dans 671 hôpitaux du monde entier. La base de données avait été fabriquée. L’objectif était de supprimer le remède à l’hydroxychloroquine (HCQ) pour le compte de Big Pharma (les grandes compagnies pharmaceutiques).

Bien que l’article du Lancet ait été rétracté, les médias ont accusé avec désinvolture « une petite entreprise étasunienne » nommée Surgisphere dont les employés incluaient « un auteur de science-fiction et un contenu adulte (adult content model) » de diffuser des « données erronées » (Guardian). Cette entreprise basée à Chicago a été accusée d’avoir induit en erreur l’OMS et les gouvernements nationaux, les incitant à interdire la HCQ. Aucun de ces essais n’a eu lieu.

Si la faute a été attribuée à Surgisphere, la vérité tacite (que ni la communauté scientifique ni les médias n’ont reconnue) est que l’étude a été coordonnée par le professeur Mandeep Mehra de Harvard sous  les auspices du Brigham and Women’s Hospital (BWH) qui est un partenaire de la Harvard Medical School.

Lorsque l’escroquerie a été révélée, le Dr Mandeep Mehra, titulaire de la chaire de médecine de Harvey au Brigham and Women’s Hospital, s’est excusé :

J’ai toujours effectué mes recherches conformément aux plus hautes directives éthiques et professionnelles. Cependant, nous ne pouvons jamais oublier la responsabilité qui nous incombe en tant que chercheurs de veiller scrupuleusement à ce que nous nous appuyions sur des sources de données qui respectent nos normes élevées.

Il est maintenant clair pour moi que, dans mon espoir de contribuer à cette recherche à une époque où les besoins sont grands, je n’ai pas fait assez pour m’assurer que la source de données était appropriée pour cet usage. Pour cela, et pour toutes les perturbations – directes et indirectes – je suis vraiment désolé. (c’est moi qui souligne)

Mandeep R. Mehra, MD, MSC (déclaration officielle sur le site web de BWH)

Mais cette note « vraiment désolée » n’était que la pointe de l’iceberg. Pourquoi ?

Les études sur le Remdesivir et l’Hydroxychloroquine (HCQ) de Gilead Science ont été menées simultanément par le Brigham and Women’s Hospital (BWH)

Alors que le rapport de The Lancet (22 mai 2020) coordonné par le Dr Mandeep Mehra visait à « détruire » la légitimité de l’HCQ comme remède contre le Covid-19, une autre étude importante (connexe) était menée (simultanément) à BWH concernant le Remdesivir pour le compte de Gilead Sciences Inc. Le Dr Francisco Marty, spécialiste des maladies infectieuses et professeur associé à la Harvard Medical School, a été chargé de coordonner les essais cliniques du médicament antiviral Remdesivir dans le cadre du contrat de Brigham avec Gilead Sciences Inc :

Le Brigham and Women’s Hospital a commencé à recruter des patients pour deux essais cliniques du médicament antiviral de Gilead, le Remdesivir. Le Brigham est l’un des multiples sites d’essais cliniques pour une étude du médicament à l’initiative de Gilead sur 600 participants atteints d’une maladie coronavirale modérée (COVID-19) et une étude à l’initiative de Gilead sur 400 participants atteints d’une COVID-19 grave.

… Si les résultats sont prometteurs, cela pourrait conduire à l’approbation de la FDA, et s’ils ne le sont pas, cela nous donne des informations essentielles dans la lutte contre la COVID-19 et nous permet de passer à d’autres thérapies ».

Bien que le Dr Mandeep Mehra n’ait pas été directement impliqué dans l’étude BWH de Gilead Remdesevir sous la supervision de son collègue le Dr Francisco Marty, il a néanmoins eu des contacts avec Gilead Sciences Inc : « Il a participé à une conférence parrainée par Gilead début avril 2020 dans le cadre du débat Covid-19 » (France Soir, 23 mai 2020)

Quel était le but de son étude (ratée) ? Saper la légitimité de l’hydroxychloroquine ?

Selon France Soir, dans un rapport publié après The Lancet Retraction :

Les réponses souvent évasives du Dr Mandeep R. Mehra, … professeur à la Harvard Medical School, n’ont pas suscité la confiance, alimentant plutôt le doute sur l’intégrité de cette étude rétrospective et de ses résultats. (France Soir, 5 juin 2020)

Le Dr Mandeep Mehra était-elle en conflit d’intérêts ? (C’est à BWH et à la Harvard Medical School de décider de cette question).

Qui sont les principaux acteurs ? 

Le Dr Anthony Fauci, conseiller de Donald Trump, présenté comme « le meilleur expert américain en maladies infectieuses », a joué un rôle clé dans le salissage du remède HCQ qui avait été approuvé des années plus tôt par le CDC, ainsi que dans la légitimation du Remdesivir de Gilead.

Le Dr Fauci est à la tête de l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses (NIAID) depuis l’administration Reagan. Il est connu pour être le porte-parole des grandes entreprises pharmaceutiques.

Le Dr Fauci a lancé le Remdesivir fin juin (voir détails ci-dessous). Selon le Dr Fauci, le Remdesevir est le « médicament miracle de la corona » développé par Gilead Science Inc. C’est une aubaine de 1,6 milliard de dollars.

Gilead Sciences Inc : Histoire

Gilead Sciences Inc est une société bio-pharmaceutique de plusieurs milliards de dollars qui est maintenant impliquée dans le développement et la commercialisation du Remdesivir. Gilead a une longue histoire. Elle bénéficie du soutien de grands conglomérats d’investissement, dont le groupe Vanguard et Capital Research & Management Co, entre autres. Elle a développé des liens avec le gouvernement étasunien.

En 1999, Gilead Sciences Inc. a développé le Tamiflu (utilisé comme traitement contre la grippe saisonnière et la grippe aviaire). À l’époque, Gilead Sciences Inc était dirigée par Donald Rumsfeld (1997-2001), qui a ensuite rejoint l’administration George W. Bush en tant que secrétaire à la défense (2001-2006). Rumsfeld était responsable de la coordination des guerres illégales et criminelles contre l’Afghanistan (2001) et l’Irak (2003).

Rumsfeld a maintenu ses liens avec Gilead Sciences Inc pendant toute la durée de son mandat de secrétaire à la Défense (2001-2006). Selon CNN Money (2005) :

« La perspective d’une épidémie de grippe aviaire … était une très bonne nouvelle pour le secrétaire à la défense Donald Rumsfeld [qui possédait encore des actions de Gilead] et d’autres investisseurs politiquement liés à Gilead Sciences ».

Anthony Fauci est en charge du NIAID depuis 1984, utilisant sa position comme « intermédiaire » entre le gouvernement étasunien et Big Pharma. Pendant le mandat de M. Rumsfeld en tant que secrétaire à la Défense, le budget alloué au bioterrorisme a augmenté de manière substantielle, impliquant des contrats avec Big Pharma, dont Gilead Sciences Inc. Anthony Fauci a estimé que l’argent alloué au bio-terrorisme au début de 2002 :

« nous permettrait de mieux comprendre la biologie et la pathogenèse des microbes qui peuvent être utilisés dans des attaques, ainsi que de la biologie des hôtes des microbes – les êtres humains et leur système immunitaire. Il devrait en résulter des vaccins plus efficaces et moins toxiques ». (rapport du WPo)

En 2008, le Dr Anthony Fauci s’est vu décerner la Médaille présidentielle de la liberté par le président George W. Bush « pour ses efforts déterminants et dynamiques visant à aider les autres à vivre plus longtemps et en meilleure santé ».

Le projet Remdesivir de 2020 Gilead Sciences Inc

Nous nous concentrerons sur les documents (et événements) clés

Chronologie 

21 février : Publication initiale relative à l’essai du NIH-NIAID sur le placebo du Remdesivir

10 avril : L’étude de Gilead Sciences Inc. publiée dans le NEJM sur l' »usage compassionnel du remdesivir ».

29 avril : Publication du NIH : Etude sur le Remdesivir (Rapport publié le 22 mai dans le NEJM)

22 mai, L’étude BWH-Harvard sur l’hydroxychloroquine coordonnée par le Dr Mandeep Mehra publiée dans The Lancet

22 mai, Remdesivir pour le traitement de Covid-19 – Rapport préliminaire Institut national des allergies et des maladies infectieuses, National Institutes of Health, New England Journal of Medicine, (NEJM) 

Le 5 juin : Le (faux) rapport du Lancet (22 mai) sur la HCQ est rétracté.

29 juin : annonce de Fauci. L’accord de 1,6 milliard de dollars avec Gilead Sciences Inc

10 avril : L’étude de Gilead Sciences Inc. publiée dans le NEJM sur l' »usage compassionnel du remdesivir ».

Un rapport commandité par Gilead a été publié dans le New England Journal of Medicine dans un article intitulé « Compassionate Use of Remdesivir for Patients with Severe Covid-19 » . Il a été coécrit par une liste impressionnante de 56 médecins et scientifiques de renom, dont beaucoup ont bénéficié d’honoraires de consultation de la part de Gilead Sciences Inc.

Gilead Sciences Inc. a financé l’étude, dont plusieurs membres du personnel sont les coauteurs.

 

The testing included a total of 61 patients [who] received at least one dose of remdesivir on or before March 7, 2020; 8 of these patients were excluded because of missing postbaseline information (7 patients) and an erroneous remdesivir start date (1 patient) … Of the 53 remaining patients included in this analysis, 40 (75%) received the full 10-day course of remdesivir, 10 (19%) received 5 to 9 days of treatment, and 3 (6%) fewer than 5 days of treatment.

Les tests ont porté sur un total de 61 patients [qui] ont reçu au moins une dose de remdesivir au plus tard le 7 mars 2020 ; 8 de ces patients ont été exclus en raison d’informations manquantes après la ligne de base (7 patients) et d’une date de début de traitement erronée (1 patient) … Sur les 53 autres patients inclus dans cette analyse, 40 (75%) ont reçu le traitement complet de 10 jours de remdesivir, 10 (19%) ont reçu 5 à 9 jours de traitement, et 3 (6%) moins de 5 jours de traitement.

L’article du NEJM indique que « Gilead Sciences Inc. a commencé à accepter les demandes de cliniciens pour un usage compassionnel du remdesivir le 25 janvier 2020 ». De qui, d’où ? Selon l’OMS (30 janvier 2020), il y a eu 82 cas dans 18 pays en dehors de la Chine, dont 5 aux États-Unis, 5 en France et 3 au Canada.

Plusieurs éminents médecins et scientifiques ont exprimé des doutes quant à l’étude de Gilead sur l’usage compassionnel du remdesivirs, en se concentrant sur la petite taille de l’échantillon. Ironiquement, le nombre de patients dans l’étude est inférieur au nombre de co-auteurs : « 53 patients » contre « 56 co-auteurs »

Nous présentons ci-dessous des extraits de déclarations scientifiques sur le projet Gilead NEJM (c’est le Centre des médias scientifiques qui souligne) publiées immédiatement après la publication de l’article du NEJM :

« ‘L’usage à des fins thérapeutiques’ est mieux décrit comme l’utilisation d’une thérapie non autorisée pour traiter un patient parce qu’il n’y a pas d’autres traitements disponibles. Les recherches basées sur ce type d’utilisation doivent être traitées avec une extrême prudence car il n’y a pas de groupe de contrôle ou de randomisation, qui sont quelques-unes des caractéristiques des bonnes pratiques dans les essais cliniques. Prof. Duncan Richard, Thérapeutiques clinique, Université d’Oxford.

 « Il est essentiel de ne pas sur-interpréter cette étude. Plus important encore, il est impossible de connaître le résultat pour ce groupe relativement restreint de patients s’ils n’avaient pas reçu de remdesivir. Dr Stephen Griffin, professeur associé, École de médecine, Université de Leeds.

 « La recherche est intéressante mais ne prouve rien pour l’instant : les données proviennent d’une petite étude non contrôlée.  Simon Maxwell, professeur de pharmacologie clinique et de prescription, Université d’Édimbourg.

« Les données de cet article sont presque ininterprétables. Il est très surprenant, peut-être même contraire à l’éthique, que le New England Journal of Medicine l’ait publié. Il serait plus approprié de publier les données sur le site internet de la société pharmaceutique qui a sponsorisé et rédigé l’étude. Au moins, Gilead a clairement indiqué que cela n’a pas été fait de la même manière qu’un article scientifique de haute qualité serait rédigé. Prof Stephen Evans, professeur de pharmaco-épidémiologie, London School of Hygiene & Tropical Medicine.

 « Il est très difficile de tirer des conclusions valables d’études non contrôlées comme celle-ci, en particulier avec une nouvelle maladie pour laquelle nous ne savons pas vraiment à quoi nous attendre et dont les résultats varient considérablement d’un endroit à l’autre et dans le temps. Il faut vraiment s’interroger sur l’éthique de ne pas procéder à une randomisation – cette étude représente vraiment plus que tout autre chose, une occasion manquée ». Prof Adam Finn, professeur de pédiatrie, Université de Bristol.

Pour consulter le document complet du Science Media Centre concernant les évaluations d’experts, cliquez ici

29 avril : Étude des National Institutes of Health (NIH) sur la remédication. 

Le 29 avril, suite à la publication de l’étude de Gilead Sciences Inc. dans le NEJM le 10 avril, un communiqué de presse des National Institutes of Health (NIH) sur la rémédiation a été publié.  Le document complet a été publié le 22 mai par le NEJM sous le titre « Remdevisir » :

 Remdesivir for the Treatment of Covid-19 – Preliminary Report (NEJM) 

L’étude avait été lancée le 21 février 2020. Le titre du communiqué de presse du 29 avril était :

« Des données révisées par des pairs montrent que le remdesivir pour COVID-19 améliore le temps de récupération« 

Il s’agit d’un rapport financé par le gouvernement qui comprend les données préliminaires d’un essai aléatoire impliquant 1063 patients hospitalisés. Les résultats de l’essai intitulé Adaptive COVID-19 Treatment Trial (ACTT) sont préliminaires, mené sous la direction du Dr. Fauci à l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses (NIAID) :

Un conseil indépendant de contrôle des données et de la sécurité (DSMB) supervisant l’essai s’est réuni le 27 avril pour examiner les données et a partagé son analyse provisoire avec l’équipe de l’étude. Sur la base de leur examen des données, ils ont noté que le remdesivir était meilleur que le placebo du point de vue du paramètre principal, le temps de récupération, une mesure souvent utilisée dans les essais sur la grippe. Dans cette étude, la récupération a été définie comme étant suffisante pour la sortie de l’hôpital ou le retour à un niveau d’activité normal.

Les résultats préliminaires indiquent que les patients qui ont reçu le remdesivir ont eu un temps de récupération 31% plus rapide que ceux qui ont reçu le placebo (p<0,001). Plus précisément, le temps médian de récupération était de 11 jours pour les patients traités par le remdesivir contre 15 jours pour ceux qui ont reçu le placebo. Les résultats suggèrent également un bénéfice de survie, avec un taux de mortalité de 8,0 % pour le groupe recevant le remdesivir contre 11,6 % pour le groupe placebo (p=0,059).  (c’est nous qui soulignons)

Dans le rapport du NIH du 21 février 2020 (publié au début de l’étude), la méthodologie était décrite comme suit :

… Un essai clinique contrôlé et randomisé pour évaluer la sécurité et l’efficacité de l’antiviral expérimental remdesivir chez des adultes hospitalisés diagnostiqués avec le coronavirus 2019 (COVID-19) …

Des chiffres. Où ? Quand ? 

Le rapport du 21 février a confirmé que le premier participant au procès était « un Étasunien qui a été rapatrié après avoir été mis en quarantaine sur le bateau de croisière Diamond Princess » qui a accosté à Yokohama (eaux territoriales japonaises). « Treize personnes rapatriées par le Département d’État américain du navire de croisière Diamond Princess » ont été sélectionnées comme patients pour le test de l’essai placebo. Ironiquement, au début de l’étude, 58,7 % des « cas confirmés » dans le monde (542 cas sur 924) (hors Chine), se trouvaient sur le Diamond Cruise Princess à partir duquel les patients du premier essai placebo ont été sélectionnés.

Où et quand : L’essai dans les 68 sites sélectionnés ? Cela s’est fait plus tard car le 19 février (données de l’OMS), les États-Unis n’avaient enregistré que 15 cas positifs (voir tableau ci-dessous).

« Au total, 68 sites ont finalement rejoint l’étude – 47 aux États-Unis et 21 dans des pays d’Europe et d’Asie ». (c’est nous qui soulignons)

Dans le rapport final du NEJM du 22 mai intitulé Remdesivir for the Treatment of Covid-19 – Preliminary Report : 

Il y avait 60 sites d’essai et 13 sous-sites aux États-Unis (45 sites), au Danemark (8), au Royaume-Uni (5), en Grèce (4), en Allemagne (3), en Corée (2), au Mexique (2), en Espagne (2), au Japon (1) et à Singapour (1). Les patients éligibles ont été répartis au hasard dans un rapport de 1:1 pour recevoir soit le remdesivir soit le placebo. La randomisation a été stratifiée par site d’étude et par gravité de la maladie au moment de l’inscription

Le Washington Post a applaudi l’annonce d’Anthony Fauci (29 avril) :

« Les résultats préliminaires, divulgués à la Maison Blanche par Anthony S. Fauci, … ne sont pas la solution miracle ou le remède… Mais en l’absence de traitements approuvés pour la Covid-19, [Mensonge] dit Fauci, il deviendra la norme de soins pour les patients hospitalisés … Les données montrent que le remdisivir a un effet net, significatif et positif en diminuant le temps de récupération », a déclaré Fauci

 

Le premier essai clinique rigoureux du gouvernement sur le médicament expérimental remdesivir en tant que traitement contre les coronavirus a donné des résultats mitigés à la communauté médicale mercredi – mais a permis de rallier les marchés boursiers et de faire naître l’espoir qu’une première phase de traitements pour aider certains patients était à notre disposition.

Les résultats préliminaires, divulgués à la Maison Blanche par Anthony Fauci, chef de l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses, qui a dirigé l’essai contrôlé par placebo, ont montré que le médicament accélérait la guérison des patients hospitalisés mais n’avait qu’un bénéfice marginal sur le taux de mortalité.

… Les remarques de Fauci ont stimulé les spéculations selon lesquelles la Food and Drug Administration demanderait une autorisation d’utilisation d’urgence qui permettrait aux médecins de prescrire le médicament.

En plus des essais cliniques, le remdesivir a été administré à plus de 1000 patients dans le cadre d’un usage compassionnel. [fait également référence à l’étude de Gilead publiée le 10 avril dans le NEJM]

L’étude, à laquelle participent [plus de] 1 000 patients dans 68 sites aux États-Unis et dans le monde entier (??), offre les premières preuves ( ??) d’une vaste étude clinique ( ??), randomisée ( ??), sur l’efficacité du remdesivir contre la COVID-19.

L’étude du test placebo du NIH a fourni des « résultats préliminaires ». Alors que le test placebo a été « randomisé », la sélection globale des patients dans les 68 sites n’a pas été entièrement randomisée. Voir le rapport complet.

22 mai : Le rapport du Fake Lancet sur l’hydroxychloroquine (HCQ)

Il est à noter que le rapport complet du NIH-NIAID) intitulé Remdesivir for the Treatment of Covid-19 – Preliminary Report a été publié le 22 mai 2020 dans le NEJM, le même jour que le rapport controversé du Lancet sur l’hydroxychloroquine.

Immédiatement après sa publication, les médias sont passés à la vitesse supérieure, saluant le remède HCQ, tout en applaudissant le rapport du NIH-NIASD publié le même jour.

Le Remdesivir, le seul médicament autorisé pour traiter le Covid-19, a accéléré le temps de guérison des patients atteints de la maladie, … « C’est un médicament très sûr et efficace », a déclaré Eric Topol, fondateur et directeur du Scripps Research Translational Institute. « Nous avons maintenant un premier médicament efficace pour la Covid-19, ce qui est un grand pas en avant et qui sera utilisé avec d’autres médicaments et combinaisons de médicaments ».

Lorsque l’article du Lancet HCQ de Bingham-Harvard a été rétracté le 5 juin, il était trop tard, il a reçu une couverture médiatique minimale. Malgré la rétractation, le remède HCQ « avait été supprimé ».

Le 29 juin : Feu vert de Fauci. Le contrat de 1,6 milliard de dollars pour le Remdesivir avec Gilead Sciences Inc

Le Dr Anthony Fauci a accordé le « feu vert » à Gilead Sciences Inc. le 29 juin 2020.

Le rapport semi-officiel du gouvernement étasunien sponsorisé par le NIH-NIAID (22 mai) intitulé Remdesivir for the Treatment of Covid-19 – Preliminary Report (NEJM) a été utilisé pour justifier un accord majeur avec Gilead Sciences Inc.

Le rapport a été largement financé par l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses (NIAID) dirigé par le Dr Anthony Fauci et les National Institutes of Health (NIH).

Le 29 juin, sur la base des conclusions du rapport du NIH-NIAID publié dans le NEJM, le ministère de la Santé et des services sociaux (HHS) a annoncé, au nom de l’administration Trump, un accord visant à obtenir de Gilead Sciences Inc. un important approvisionnement en remdesivir pour le traitement de la Covid-19 dans les hôpitaux et cliniques privés américains.

L’étude antérieure de Gilead, basée sur de maigres résultats de tests publiés dans le NEJM (10 avril), sur 53 cas (et 56 co-auteurs) n’a pas été mise en évidence. Les résultats de cette étude avaient été remis en question par plusieurs médecins et scientifiques éminents.

Qui pourra s’offrir le Remdisivir ? 500 000 doses de Remdesivir sont envisagées à 3 200 dollars par patient, soit 1,6 milliard de dollars (voir l’étude d’Elizabeth Woodworth)

Le médicament a également été approuvé pour la commercialisation dans l’Union européenne sous la marque Veklury.

Si ce contrat est mis en œuvre comme prévu, il représente pour Gilead Science Inc. et les hôpitaux et cliniques privés étasuniens bénéficiaires une somme colossale.

 

 [erreur dans le titre ci-dessus selon le HHS : $3200]

Selon Alex Azar, secrétaire du HHS de l’administration Trump (29 juin 2020) :

« Dans la mesure du possible, nous voulons faire en sorte que tout patient étasunien qui a besoin de remdesivir puisse l’obtenir. L’administration Trump fait tout ce qui est en son pouvoir pour en savoir plus sur les permettant de sauver des vies de la COVID-19 et pour garantir l’accès à ces options au peuple étasunien ».

Remdesivir contre Hydroxychloroquine (HCQ)

Attention au timing (moment choisi):

L’étude du Lancet (publiée le 22 mai) visait à saper la légitimité de l’hydroxychloroquine comme remède efficace contre la Covid-19, en vue de maintenir l’accord de 1,6 milliard de dollars conclu entre le HHS et Gilead Sciences Inc. le 29 juin. La légitimité de cet accord reposait sur l’étude du NIH-NIAID du 22 mai dans le NEJM qui a été considérée comme « préliminaire« . 

Ce que le Dr Fauci n’a pas reconnu, c’est que la chloroquine avait été « étudiée » et testée il y a quinze ans par le CDC comme médicament à utiliser contre les infections à coronavirus.  Et que l’hydroxychloroquine a été utilisée récemment dans le traitement de la Covid-19 dans plusieurs pays.

Selon le Virology Journal (2005), « la chloroquine est un puissant inhibiteur de l’infection par le coronavirus du SRAS et de sa propagation« . Elle a été utilisée lors de l’épidémie de SRAS-1 en 2002. Elle a été approuvée par le CDC. 

CDC. 

Non seulement la HCQ est efficace, mais elle est « peu coûteuse » par rapport au Remdesivir, dont le coût est estimé à « 3 120 dollars pour un patient étasunien ayant une assurance privée ».

Vous trouverez ci-dessous des extraits d’une entrevue du professeur Mehra de Harvard (qui a entrepris l’étude du Lancet du 22 mai) avec France Soir, publiée immédiatement après la publication du rapport du Lancet (avant sa rétraction).

Dr. Mandeep Mehra : Dans notre étude, il est assez évident que le manque de bénéfice et le risque de toxicité observés pour l’hydroxychloroquine sont assez fiables. [en référence à l’étude du Lancet du 22 mai]

FranceSoir : Vous avez recueilli des données sur des études sur l’hydroxychloroquine datant du 20 décembre 2019. Quelles étaient les motivations de cette étude ?

MM :  Nous avons été étonnés de l’utilisation généralisée de l’hydroxychloroquine et de la chloroquine de par le monde et en particulier de la façon dont les organismes gouvernementaux poussaient dans ce sens sans beaucoup de preuves. Il nous est vite apparu qu’en l’absence d’essais randomisés, les données disponibles pour assister à la décision étaient assez faibles.

Nous voulions donc obtenir des données réelles pour définir s’il y avait des avantages ou non dans l’utilisation de ces médicaments.  C’est ce qui nous a poussé à faire cette étude.

FS : Vous avez commencé à collecter des données le 20 décembre 2019. L’hydroxychloroquine ou dérivées étaient-elles déjà utilisées à ce moment ?

MM : La base de données comprend 96000 patients et nous avons effectivement recueilli des données à partir de cette date. Nous avons commencé à regarder l’historique des patients et cela a vraiment commencé à Wuhan. Les premiers patients étaient tous de Chine et un grand nombre avaient été hospitalisés fin décembre 2019.  Cependant tous les patients n’avaient pas été traités avec l’hydroxychloroquine. Environ 15 000 patients ont reçu de l’hydroxychloroquine ou de la chloroquine en combinaison ou non d’antibiotiques.  Pour finir, l’étude s’est focalisée sur les patients qui avaient terminé un traitement vers mi-avril.

FS : Vous avez collecté 671 jeux de données de différents pays.  Comment avez-vous harmonisé les données et corrigé des biais ?

MM : En fait, il s’agissait donc d’une base de données existante conçue pour l’évaluation des procédures cardiovasculaires et des pharmacothérapies. Cette base de données existe et est utilisée depuis un certain temps.  Lorsque la crise du Covid-19 est apparue, nous avons redirigé et recentré l’ensemble de la collecte de données sur le  Covid-19 afin de poser les questions critiques.    Au début, nous avons étudié la question des risques cardiovasculaires, que nous avons publié dans notre premier article le 1er mai dans le NEJM (New England Journal of Medecine). Dans cette étude, nous avons observé environ 9000 patients qui étaient affectés au début de la pandémie. Avec la vitesse d’évolution et propagation du virus dans le monde, il est apparu évident que nous allions vite passer de 10 000 patients à 100 000 en quelques semaines, ce qui nous permettrait d’étudier d’autres phénomènes. De plus j’étais personnellement très intrigué en tant que cardiologue par les médicaments comme l’hydroxychloroquine et  la chloroquine car ils sont connus pour causer  de l’arythmie cardiaque. Voilà d’où vient la véritable impulsion pour examiner ces phénomènes.

FS : Donc, en substance, ce sont les conséquences et les effets secondaires qui vous ont mis sur la voie ?

MM : C’est exact.  Les gens commençaient à signaler que ces médicaments causaient de l’arythmie cardiaque, que nous devions être prudents, et qu’il y avait des effets secondaires importants voire graves.

Alors je me suis dit avec 100 000 patients dans cet ensemble de données, s’il y a un quelconque signal nous devrions être en mesure de l’observer et le quantifier.

FS : Vous mentionnez dans l’étude qu’il existe des biais potentiels, par exemple sur le fait de mener l’analyse sur des patients qui n’ont pas été dépistés rapidement, mais plus tard dans l’évolution de la maladie.  Quels sont les biais?

MM : Le biais vient du fait que dans un essai clinique randomisé tout est validé dès le départ. Lorsque vous enrôlez des patients, après avoir vérifié les critères d’inclusion et d’exclusion qui sont étroitement contrôlés, on vérifie qu’il y a égalité d’équilibre entre l’âge, le sexe, la race, les comorbidités et la maladie à l’avance.  Dans une étude d’observation comme la nôtre, nous devons ajuster pour tous ces facteurs après coup et vous ne savez jamais s’il y a des facteurs non mesurés ou non inclus dans l’analyse.

FS : Pouvez-vous déduire de votre étude qu’il n’y aurait pas eu de différence dans les résultats si les patients avaient été dépistés plus tôt ou traités plus rapidement ?

MM : En fait, nous avons enrôlé des patients qui ont été traités dans les 48 heures après qu’un hôpital ait confirmé le diagnostic du Covid 19. Il s’agissait donc de patients traités relativement tôt. De plus nous avons exclu un certain nombre de patients qui étaient dépistés ou traités tardivement. Par exemple les patients qui avaient été traités avec le médicament observé et qui étaient en assistance respiratoire ont été exclus de l’étude.

L’ensemble des patients représente une population assez homogène et pour être tout à fait honnête avec vous, nous avons appliqué tous les principes de recherche scientifique pour conduire une étude qui se rapproche le plus d’un essai clinique randomisé.

Mais il serait encore très peu scientifique de ma part d’affirmer qu’il s’agit d’une étude clinique randomisée car ce ne l’est pas.  Et nous ne saurons jamais si nous avons manqué certains facteurs ou effets. Les analyses effectuées sont ajustées pour plus de 35 facteurs différents.  Dans l’annexe de l’étude, nous expliquons que nous avons effectué des analyses très sophistiquées où nous avons simulé la randomisation à l’aide d’une technique statistique qui simule un échantillonnage aléatoire. Cela permet de sélectionner les patients un à un pour qu’ils correspondent aux facteurs d’inclusions ou d’exclusion et d’échantillonnage. Cela a été fait pour chacun des médicaments. Aucune différence significative n’a pu être observée dans chacune de ces analyses sophistiquées. Nous sommes donc assez convaincus qu’en raison de la grande taille de l’échantillon issu de six continents et ce même s’il pouvait subsister des biais importants, que les résultats étaient fiables, Une autre manière de voir les choses, si on omet un instant la nature toxique de l’hydroxychloroquine et que l’on se pose la question :  y a-t-il des avantages à ce traitement ?  Nous avons conclu au moins qu’il n’y a pas d’avantages à faire usage de ce médicament dans la situation observée.

On pourra soutenir que ces patients sont plus malades ou peut-être le signal de toxicité n’est pas bon, mais à la fin, même s’il n’y a pas de mal, et il n’y a aucun avantage alors pourquoi utiliseriez-vous ce traitement ?

FS : Vous êtes arrivé à cette étude sous l’angle cardiovasculaire alors qu’il y a d’autres médicaments qui sont examinés dans le traitement de Covid 19.  Pourquoi ne les avez-vous pas inclus dans votre étude ? Par exemple, pourquoi Remdesivir n’a-t-il pas été inclus ?

MM : Nous avons exclu Remdesivir après avoir observé que nous n’avions que 276 patients avec ce médicament et nous avons pensé que cela apporterait un biais à l’analyse car ce médicament n’était donné que de manière sélective et compassionnelle à ce moment-là. De plus l’étude initiée par le NIAID sur Remdesivir était en cours. Les résultats de cette étude publiée aujourd’hui montrent un impact faible sur la mortalité et un temps plus court de récupération, ce qui avait été annoncé par Tony Fauci depuis plusieurs semaines. En conséquence, nous avons enlevé Remdesivir. En observant les résultats de l’étude 40% des patients ont été traités avec d’autres agents antiviraux, tels que le Keletra qui est un médicament utilisé dans le VIH ou Ebola. Nous avons constaté qu’un certain nombre de médecins prescrivaient des agents antiviraux habituels comme ceux utilisés pour traiter la grippe ou Ribonavir pour l’hépatite. D’une certaine façon, on peut considérer que nous avions un moyen de contrôle interne à l’étude avec ces autres antiviraux.  Nous avons donc vérifié et conclus que ces traitements-là n’étaient pas nocifs. Dans notre étude, il est assez évident que l’absence d’avantage et le risque de toxicité observés pour l’hydroxychloroquine sont assez fiables.

FS : Avez-vous les données pour Remdesivir ?

MM :  Oui, nous avons les données, mais le nombre de patients est trop faible pour que nous puissions conclure d’une manière ou d’une autre.

FS : Comme vous le savez, en France, il y a une bataille de pro et contre sur l’hydroxychloroquine qui s’est transformé en question de santé publique mettant même en cause le lobbying financier des laboratoires pharmaceutiques. Pourquoi ne pas mesurer l’effet de l’un contre l’autre pour mettre fin à toute spéculation ?

MM : Avec 276 patients sur Remdesivir, cela est trop faible pour permettre de tester tous les facteurs et critères. Mais cela dit, oui, nous pourrions regarder.

Et, en fait, vous m’avez donné une bonne idée et peut-être que nous pourrions le faire !

FS : Il n’y a jamais eu de test d’un des traitements contre l’autre, ne pensez-vous pas que la confrontation des thérapies dans une étude serait utile ?  Il y a aussi un débat sérieux sur le coût d’une thérapie par rapport à l’autre ?  N’y a-t-il pas un problème éthique ?

MM : En fait, il n’y a pas de base rationnelle pour tester Remdesivir contre l’hydroxychloroquine.  D’une part, Remdesivir a montré qu’il n’y a pas de risques de mortalité et qu’il y a une réduction du temps de récupération. D’autre part, pour l’hydroxychloroquine c’est le contraire :  il n’a jamais été démontré un quelconque avantage et la plupart des études sont de petites tailles ou non conclusives  En outre, notre étude montre qu’il  y a des effets nocifs.

Il serait donc difficile et probablement non éthique de comparer un médicament au caractère nocif démontré à un médicament avec au moins une certaine lueur d’espoir.

FS : Est-ce que les dosages utilisés pour l’hydroxychloroquine est un problème ?

MM : Non, je ne pense pas. Peut-être qu’un patient stable, n’ayant pas développé les symptômes du covid, peut prendre de l’hydroxychloroquine comme un médicament ambulatoire sans que cela n’ait de conséquences adverses ou d’avantages. Cependant une fois diagnostiqué et hospitalisé pour le Covid, cette maladie est si terrible, incertaine et au développement très rapide qu’un tiers des patients développent une nouvelle forme de problèmes cardiovasculaires.

L’hydroxychloroquine entraine des problèmes d’arythmie cardiaque et c’est l’observation principale de l’étude, en conséquence, ma conclusion est que la combinaison de maladies cardiaques sous-jacentes, la gravité et l’effet de Covid 19 sur le cœur et l’utilisation de ce médicament conduit à une situation instable et doit être évitée.

FS : Vous avez déclaré qu’il n’y a pas de base pour tester ou comparer Remdesivir à l’hydroxychloroquine, croyez-vous avoir tout fait pour conclure à la dangerosité l’hydroxychloroquine ?

MM : Exactement.

Pour être précis, je ne parle que dans un milieu hospitalier, pas pour une utilisation en dehors de l’hospitalisation.

FS : Pouvez-vous clarifier ce que vous voulez dire en milieu hospitalier?  

MM :  Je veux dire par là, un patient ayant reçu un diagnostic de Covid 19, qui a besoin d’une hospitalisation pour traitement. Ce sont des patients qui sont plus malades que les patients qui peuvent rester à la maison en attendant de développer la maladie, ou sont relativement asymptomatiques et peuvent faire une utilisation prophylactique de ce médicament.

FS : Un malade sérieux est celui qui a besoin d’être hospitalisé et dans le même temps vous dites que le Covid 19 se développe extrêmement rapidement.  Votre étude a examiné les patients qui avaient reçu un traitement 48 heures après avoir atteint l’hôpital. Au moment où le patient arrive à l’hôpital, il aura donc développé les maladies pendant plusieurs jours, n’est-ce pas trop tard ?

MM: Tout ce que nous disons, c’est qu’une fois que vous avez été infecté (5 à 7 jours après) au point de devoir être hospitalisé avec une charge virale grave, l’utilisation de l’hydroxychloroquine et dérivé n’est pas efficace.

Les dommages causés par le virus sont déjà là et la situation devient irrécupérable.  Avec ce traitement cela peut générer plus de complications.

Remarques finales

Mensonges et corruption au nième degré impliquant le Dr Anthony Fauci, « The Boston Connection » et Gilead Sciences Inc.

La société Gilead Sciences Inc. Remdesivir (plus de 50 auteurs) a été publiée dans le New England Journal of Medicine (10 avril 2020).

Elle a été suivie par le NIH-NIAID Remdesivir for the Treatment of Covid-19 – Preliminary Report le 22 mai 2020 dans le NEJM.  Et le même jour, le 22 mai, le « faux rapport » sur l’hydroxychloroquine de BWH-Harvard Dr. Mehra a été publié par The Lancet.

La Harvard Medical School et le BWH portent la responsabilité d’avoir accueilli et financé le faux rapport de Lancet sur l’HCQ coordonné par le Dr. Mandeep Mehra.

Y a-t-il un conflit d’intérêt ? BWH était simultanément impliqué dans une étude sur le Remdesivir en contrat avec Gilead Sciences, Inc.

Bien que le rapport Lancet coordonné par le Dr Mehra de Harvard ait été rétracté, il a néanmoins servi les intérêts de Gilead Sciences Inc.

Il est important qu’une évaluation scientifique et médicale indépendante soit entreprise, respectivement de l’étude de Gilead Sciences Inc New England Journal of Medicine (NEMJ) revue par des pairs (10 avril 2020) ainsi que de l’étude du NIH-NIAID également publiée dans le NEJM (22 mai 2020). 

Michel Chossudovsky

 

Article original en anglais :

LancetGate: “Scientific Corona Lies” and Big Pharma Corruption. Hydroxychloroquine versus Gilead’s Remdesivir, publié le 5 juillet 2020

Mises à jour et ajouts mineurs le 6 juillet 2020

Traduction par Maya pour Mondialisation

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Les hommes d’acier…

Certaines revues, à prétentions historiques, rapprochent Staline et le régime nazi. En réalité, tandis que de nombreux pays d’Europe adoptaient des lois eugénistes, au XXe siècle, L’URSS refusait d’en instituer, sous l’influence de l’agronome Trofim Lyssenko, lequel niait le déterminisme génétique. Par contre, il suffit de quelques lectures, d’ouvrages traitant d’eugénisme, pour constater que les mesures discriminatoires, instaurées aux États-Unis dès 1907, ont inspiré celles entreprises par les nazis, en 1935. La principale instance chargée d’approfondir cette question fut l’Eugenics Record Office, subventionnée par le magnat de l’acier Andrew Carnegie et celui du pétrole John Davison Rockefeller. Le biologiste Charles Davenport dirigeait le Cold Spring Harbor Laboratory de Long Island. En 1935, son collaborateur, Harry Laughlin, accepta un doctorat honoris causa pour « sa science du nettoyage ethnique », bien qu’il ne put se rendre en Allemagne, pour y recevoir cet honneur. ¹

Quand la philanthropie masque l’eugénisme 

La Fondation Rockefeller est demeurée active et en lien avec les nazis, avant, pendant et après la Seconde Guerre mondiale. En ce moment, les sceptiques et ceux qui sont las de se faire  affubler du nom de conspirationniste, peuvent accéder au site de cette fondation. Un document y est consacré au coronavirus.² Le niveau de rédaction anglaise ne s’y avère pas très complexe et des illustrations accompagnent chaque texte, pour en assurer la compréhension. Je vous invite donc à consulter ce mémoire et à en méditer tout particulièrement la page 18. 

Voici un petit résumé des mesures qui y sont exposées :

  • La création d’une brigade munie d’appareils électroniques et de thermomètres, afin de tester en permanence les promeneurs dans leur quartier, les automobilistes lors d’une traversée de barrage routier ou pont à péage, en pouvant obliger au confinement tout individu présumé porteur du virus, en s’autorisant à vérifier ses réseaux sociaux, afin de forcer au confinement toutes les personnes avec lesquelles ce citoyen aurait été en contact, ainsi que décider du temps de confinement de chacun et qui aura la permission de retourner au travail;
  • Le droit d’arrêter des gens suspects d’être des « asymptomatiques » potentiellement porteurs de virus, ce qui représente un abus de pouvoir envers quiconque déplaît aux autorités
  • On y affirme qu’un individu ayant été atteint par le coronavirus, en dépit du fait d’en être guéri, pourrait à nouveau s’en voir infecter, même suite une vaccination. Ce qui suppose un droit permanent à suspecter les gens et à les vacciner à répétition, tout en reconnaissant que ces injections ne garantissent pas l’éradication d’un virus;
  • On s’affaire à établir une plateforme mondiale, permettant de cibler les zones soi-disant à risque et d’y intervenir, au-delà des lois et des volontés des pays indépendants, ce qui donnerait l’aval à des éliminations eugénistes, sans que le gouvernement local puisse procéder à des investigations, puisque les fabricants des vaccins employés recevraient la promesse de ne jamais être poursuivis en Cour, quel que soit le résultat de la campagne de vaccination, le niveau sécuritaire de leurs soins ou le nombre de décès des gens traités; 
  • L’imposition d’une carte d’identité sur laquelle des informations liées à la santé du détenteur seraient codifiées et disponibles en permanence aux autorités. Les individus ne possédant pas cette carte ne pourraient pas voyager à l’étranger, ni acheter des billets de transport régional, de spectacles ou de joutes sportives.

Le droit d’outrepasser la légalité

Des associations de gens porteurs du VIH ont demandé à garder secret leur état de santé, afin de ne pas subir de discrimination lors d’une demande d’emploi ou de signature d’un contrat d’assurance-vie, et à présent, quelques hommes d’affaires, liés au domaine de l’informatique, de la vente en ligne ou de la pharmaceutique, en collusion avec l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et la Banque Mondiale, désirent passer outre les États et la Déclaration Universelle des droits de la Personne, en imposant un régime dictatorial mondial, en s’autorisant le droit de confiner des citoyens, d’en emprisonner, de les vacciner, de les suspecter, de contrôler leurs déplacements et toutes leurs transactions, en s’attribuant, eux, L’IMMUNITÉ TOTALE  et l’impunité complète. 

Le Président des États-Unis, Donald Trump, viole la loi anti-népotisme, votée par le Congrès de son pays, en 1967, en nommant son beau-fils, Jared Kushner, en tant que conseiller spécial.³ Ce dernier n’étant expert ni en biologie ni en médecine, dicte les mesures à prendre face au coronavirus.

Qui peut croire que l’ancien magnat de l’informatique, Bill Gates, soit devenu soudainement philanthrope? S’il s’affligeait réellement du sort des Africains, il n’aurait pas permis qu’on emploie des enfants et des adolescents, surveillés à la pointe de fusils, dans les mines de la République Démocratique du Congo, pour y extraire le cobalt qui entre dans la fabrication des téléphones cellulaires et des ordinateurs. Ni lui, ni les dirigeants de Samsung, Sony, Apple, Dell, Google ou Tesla, ne procédèrent à des vérifications, pour s’assurer que leurs appareils n’intègrent pas de terres rares, extraites des mines par des enfants, dans des conditions périlleuses et malsaines. 4

Coup d’État et ressources naturelles

Le Canada n’est pas étranger à ce type d’exploitation, puisque l’ex ministreministre des Affaires étrangères (2017-2019) Crystia Freeland a soutenu le coup d’état qui mit fin au gouvernement légal d’Evo Morales, en Bolivie. Une visite officielle d’Ivanka Trump et son époux Jared Kushner, en Argentine, à la frontière de la Bolivie, servie à s’assurer que les mines de lithium, concentrées autour des trois frontières (Argentine, Chili, Bolivie), seront accessibles aux entreprises supranationales. Pendant ce temps, Milagro Sala, représentante de l’organisme Tupác Amaru, défenderesse des droits des autochtones vivant sur le territoire convoité, est confinée à son domicile, après avoir été maintenue en prison durant la gouvernance de Mauricio Macri, ex-président d’Argentine. Par une malencontreuse coïncidence, le gouverneur de Jujuy, lieu de la  prospection minière, docile aux dictats états-uniens, se nomme Gerardo Morales… 5

Si ces faits ne sont pas suffisants pour les sceptiques, la question est la suivante : croyez-vous que les politiciens et affairistes qui ne voient aucune urgence à assainir l’environnement, lorsque les mesures à prendre semblent coûteuses, se préoccupent sincèrement de la santé des individus faibles et des vieillards, en promouvant une vaccination mondiale?

Pour se lancer dans une telle entreprise, il faut qu’elle soit lucrative. Et cette motivation est l’unique préoccupation de ces individus.

En fait de droits et de services sociaux, les États-Unis représentent le pire modèle au monde, compte tenu qu’on donne à ce pays l’épithète de riche. En conséquence, il est injustifiable de prétendre que l’on doive procéder à une vaccination mondiale, parce qu’une minorité de gens risquent déjà de mourir, de problèmes cardio-respiratoire, d’un cancer, du SIDA ou du diabète.

Cette éventuelle vaccination intensive d’individus, non atteints par le Covid-19, serait un acte totalitaire, ou soit un attentant contre tous les droits humains. D’autant plus lorsque l’on sait que ce vaccin pourrait entraîner le décès d’entre 10% et 15% de ceux qui le recevront et n’ayant pourtant aucun risque de périr du coronavirus.

Comment des États qui se prétendent démocratiques, « non dictatoriaux », peuvent-ils promouvoir une opération massive pouvant risquer la vie de centaines de milliers de gens sains, parce qu’un pourcentage à peine plus élevé de gens déjà faibles peuvent être contaminés?

Une société démocratique ne devrait jamais promouvoir la méfiance mutuelle et l’individualisme, en recommandant une distanciation sociale et de ne pas assister la victime d’une faiblesse ou d’une chute. Il est impératif de fortifier notre système immunitaire.

Porter un masque entrave la respiration et fait réabsorber le dioxyde de carbone nocif, éjecté à l’expiration. 

Actuellement, les causes de mortalités qui, normalement, seraient corrélées aux troubles cardiorespiratoires, au SIDA, au diabète ou au cancer, sont attribuées sans vérification au coronavirus, afin de maintenir la population dans la croyance d’une menace plus importante qu’auparavant et qui serait permanente.

Au Québec, le gouvernement défraie une partie des indemnités aux compagnies d’assurance-vie. Certains décès sont donc attribués au Covid-19, ce qui permet aux assureurs de réduire leurs versements, auprès des familles des souscripteurs défunts. 

Étant donné qu’il est devenu difficile de discuter avec des gens qui n’ont d’autre argumentation que répliquer « Tu exagères » ou « que l’on voit des complots partout », voici quelques phrases pour aider à penser, tout en enjolivant les masques que l’on porte « pour ne pas contaminer les autres » lorsque nous n’avons pas la grippe…

~ Ça gaze? Carbonique…

~ Écolo! Ravalez votre CO2!

~ Pas un GES hors du masque!

~ Souriez, vous êtes filmés

~ Tout ira bien… pour Gilead Science

~ J’enrichi Bill Gates et Jared Kushner

~ Oui à la loi de la laïcité!

Un masque avec une ouverture, pour les fumeurs et buveurs de bière socialement responsable. Et pour les réfractaires :

~ Pandémie? On ne s’y Trump pas.

~ Jared dont dû me méfier…

~ Vacciné contre l’absurdité!

~ La dictature du capital démasquée!

~ Finie la liberté d’expressions

 Et le plus fameux slogan : Bill Brother vous regarde

Maryse Laurence Lewis

 

Image en vedette : Capture d’écran avec la statue d’Atlas masquée du Rockefeller Center à New York.

Références et notes :

Sites Internet :

1. The Harry H. Laughlin Papers, Truman State University

German letter from Heidelberg about H. Laughlin’s honorary degree

« P. G, » about German eugenics

« Classification standards, » by Harry H. Laughlin

2. Le site : TheRockefellerFoundation_WhitePaper_Covid19_4_22_2020

3. Concernant la loi anti-népotisme : Sébastien Smith, Agence France Presse, 3 avril 2020.

4. Apple and Google named in US lawsuit over Congolese child … 

Article du journal The Guardian, publié le 16 décembre 2019.

Mon smartphone est-il lié au travail des enfants ? | Amnesty …

Texte d’Amnistie Internationale émis en juin 2016.

5. The role of lithium in trade warfare – Observatorio Económico …

● L’OMS et l’Union européenne veulent des vaccins pour tous, pas de l’eau, Pascal Sacré, Mondialisation.ca, le 20 mai 2020.

N.B. Andrew Carnegie est originaire d’Écosse, mais fonda son entreprise aux États-Unis.

Bill Brother : allusion au roman d’anticipation de George Orwell : 1984.

Veuillez noter que mon texte antérieur, intitulé : Le Covid-19 pour les nuls : Virus Gates et influenza mentale, publié sur Mondialisation, à la mention 2), la phrase devrait se lire comme suit : l’infection nommée influenza provoque autant de décès, en regroupant les grippes saisonnières, que le Corona virus. 

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Sous le drapeau tricolore qui flotte à Camp Darby

juillet 14th, 2020 by Manlio Dinucci

Tandis que de nombreuses activités bloquées par le confinement ont du mal à repartir après le relâchement des restrictions, il en est une qui, ne s’étant jamais arrêtée, est actuellement en train de s’accélérer : celle de Camp Darby, le plus grand arsenal USA dans le monde en dehors de la mère patrie, situé entre Pise et Livourne. La coupe d’environ 1.000 arbres dans l’aire naturelle “protégée “ du Parc Régional de San Rossore étant terminée, a commencé la construction d’un tronçon ferroviaire qui reliera la ligne Pise-Livourne à un nouveau terminal de chargement et déchargement, traversant le Canal des Navicelli sur un nouveau pont tournant métallique. 

Le terminal, d’une hauteur d’une vingtaine de mètres, comprendra quatre quais pouvant accueillir chacun neuf wagons. Au moyen de chariots élévateurs de containers, les armes en arrivage seront transférées des wagons à de grands poids-lourds et celles en partance des poids-lourds aux wagons. Le terminal permettra le transit de deux convois ferroviaires par jour qui, en transportant des charges explosives, relieront la base au port de Livourne à travers des zones densément peuplées. Avec l’augmentation du mouvement d’armes, devient insuffisante la liaison par canal et par route de Camp Darby avec le port de Livourne et l’aéroport de Pise. Dans les 125 bunkers de la base, continuellement approvisionnés par les États-Unis, sont stockés (selon des estimations approximatives) plus d’un million de projectiles d’artillerie, bombes pour avions et missiles, auxquels s’ajoutent des milliers de chars d’assaut, véhicules et autres matériaux militaires.

Depuis 2017 de nouveaux grands navires, pouvant transporter chacun plus de 6.000 véhicules et cargaisons sur roues, font escale chaque mois à Livourne, chargeant et déchargeant des armes qui seront transportées dans les ports d’Aqaba en Jordanie, Djeddah en Arabie Saoudite et autres escales moyen-orientales pour être utilisées à l’étranger par les forces étasuniennes, saoudiennes et autres dans les guerres en Syrie, Irak et Yémen. Au moment même où est en cours la potentialisation de Camp Derby, le plus grand arsenal à l’étranger, un journal toscan en ligne titre : “Il était une fois Camp Darby”, en expliquant que “la base a été redimensionnée, à cause des coupes dans le budget de la Défense décidées par les gouvernements USA”. Et le quotidien Il Tirreno annonce : “À Camp Darby flotte seulement le drapeau tricolore : le drapeau USA est amené après presque 70 ans”. Le Pentagone est-il en train de fermer la base, rendant à l’Italie le territoire sur lequel elle a été créée ? Pas du tout.

L’US Army a concédé au Ministère italien de la Défense une toute petite portion de la base (34 hectares, environ 3% de toute la zone de 1.000 hectares), auparavant zone de détente, pour qu’y soit transféré le Commandement des forces spéciales de l’armée italienne (Comfose), initialement accueilli dans la caserne Gamerra de Pise, siège du Centre d’entraînement de parachutisme (Les forces spéciales italiennes à Camp Darbyil manifesto, 5 mars 2019). Le transfert a eu lieu silencieusement pendant le confinement et maintenant le Comfose annonce que son quartier général est situé dans le “nouveau domaine militaire”, de fait annexé à Camp Darby, base où se déroulent depuis longtemps des entraînements conjoints de militaires étasuniens et italiens. 

Le transfert du Comfose dans une aire annexée à Camp Darby, formellement sous bannière italienne, permet d’intégrer en fait les forces spéciales italiennes à celles étasuniennes, en les employant dans des opérations secrètes sous commandement USA. Le tout sous la chape du secret militaire. En visite au nouveau quartier général du Comfose, le ministre de la Défense Lorenzo Guerini l’a défini comme “centre névralgique” non seulement des Forces spéciales mais aussi des “Unités Psyops de l’Armée”.

La tâche de ces unités est de “créer le consensus de la population locale à l’égard des contingents militaires employés dans des missions de paix l’étranger”, c’est-à-dire de la convaincre que les envahisseurs sont des missionnaires de paix.  Enfin le ministre Guerini a qualifié le nouveau quartier général de modèle du projet “Casernes Vertes”. 

Un modèle de “bien-être et écodurabilité”, qui repose sur un million de têtes explosives. 

Manlio Dinucci

 

Article original en italien :

Sotto il tricolore che sventola a Camp Darby

Édition de mardi 14 juillet 2020 d’il manifesto

https://ilmanifesto.it/sotto-il-tricolore-che-sventola-a-camp-darby/ 

Traduit par Marie-Ange Patrizio

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Le seul événement marquant du sommet G5 Sahel de Nouakchott a été la participation de Guiseppe Conté et Pedro Sanchez ainsi que celle d’Angela Merkel. Pour une fois, le Sahel a mis l’UE au diapason. Pour le reste, ce fut une simple mise à jour des décisions prises à Pau en janvier dernier.

Malgré la frilosité des présidents du G5 Sahel qui auraient préféré une visioconférence pour cause de pandémie, Emmanuel Macron souhaitait que ce sommet ait lieu en présentiel. Ce premier déplacement à l’étranger en dehors du continent européen depuis le coronavirus, ce mardi 30 juin, lui a permis de sortir de deux séquences douloureuses pour son gouvernement et sa majorité : la gestion de la crise sanitaire et les élections municipales. Lors de sa première déclaration devant la presse à Nouakchott, le Président français a réitéré les propos optimistes tenus le 11 juin dernier : « Nous avons, ces six derniers mois, connu de vrais succès. » Mais après tout, lorsqu’un État est engagé dans un conflit, il est de bonne guerre d’affirmer qu’il le gagne…

Agenda européen

Dans cette même déclaration, il n’a ni masqué son contentement quant à la participation des trois Européens Guiseppe Conté, Pedro Sanchez et Angela Merkel, ni manqué de rappeler que c’est la volonté qu’il porte depuis un peu plus de trois ans. « Quand la France s’engage, c’est l’Europe qui s’engage avec elle », a-t-il formulé, ajoutant : « C’est une volonté d’européaniser la lutte contre le terrorisme dans le Sahel. »

Sur ce dossier, Emmanuel Macron bénéficie d’un très bon alignement des planètes. L’Allemagne vient de prendre la présidence tournante de la Commission européenne et ne veut apparaître en retrait ni sur le Sahel ni sur les questions de sécurité en général. En outre, la chancelière –profondément agacée par les décisions, sans préavis, de l’allié américain de transférer ses troupes stationnées en Allemagne vers la Pologne, et par les nouvelles sanctions des États-Unis concernant le gazoduc North Stream 2– semble commencer à trouver ne serait-ce qu’un peu de mérite à l’idée (toujours défendue par la France) de pouvoir opérer sérieusement entre États de l’Union européenne (UE) sans la participation de l’OTAN. Lors d’un entretien au groupe de réflexion du Conseil de l’Atlantique, la ministre allemande de la Défense, Annegret Kramp-Karrenbauer, a déclaré que l’UE pourrait soutenir de nouvelles initiatives de lutte contre le terrorisme en Afrique soi-disant pour « diminuer le besoin d’une présence américaine », ce qui en dit long sur la dépendance du monde politique allemand à la drogue douce du parapluie militaire américain !

Après avoir croisé le fer avec la France sur la question libyenne, Rome et Paris ont trouvé un terrain d’entente. L’Italie, déjà présente au Sahel par le biais d’un accord bilatéral avec le Niger et des programmes européens, semble aussi avoir envie de prendre plus de place dans le dispositif. Pour ce pays, la région est stratégique en raison du contrôle des flux migratoires et de sa proximité avec la Libye, où l’ancienne puissance coloniale a encore beaucoup d’intérêts. Cela explique la présence de Guiseppe Conté à Nouakchott. Par ailleurs, il ne déplaît pas au président du Conseil des ministres italien de faire plaisir à Emmanuel Macron puisqu’il aura besoin du soutien de la France lors des négociations sur le plan de relance de 750 milliards d’euros porté par l’exécutif européen.

Quant à la présence de Pedro Sanchez à Nouakchott, elle correspond à son agenda africain. Il joue la carte de son pays qui est très actif dans le contrôle des flux migratoires au travers de l’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes (Frontex), en Mauritanie notamment, et sait bien que ces flux sont aussi ceux du terrorisme et de la drogue. En Espagne, ce voyage a été perçu comme une tentative de peser dans cette partie de l’Afrique.

Les principaux pays européens présentent donc un front uni malgré leurs divergences. Mais si le Sahel semble mettre tout le monde d’accord, c’est seulement parce que les intérêts et les calendriers coïncident. Emmanuel Macron profite d’une conjonction d’égoïsmes nationaux pour tenter de donner corps à son rêve d’une Europe « unie et solidaire ». Cela ne signifie pas pour autant que l’Espagne et l’Allemagne s’engageront dans l’opération Takouba, ni à quel horizon, l’Italie, elle, hésite encore. La présence des Européens doit se lire aussi dans le cadre de la situation libyenne. La « syrianisation » de l’ancienne Jamahiriya crée un contexte chaotique et dangereux aux portes sud de l’Europe.

Le Sahel toujours aux Sahéliens ?

Le G5 Sahel a été créé à l’initiative de la Mauritanie en 2014, il comprenait comme aujourd’hui les cinq pays –Mali, Mauritanie, Niger, Burkina Faso et Tchad. Dès l’arrivée d’Emmanuel Macron à l’Élysée, la France a préempté cette organisation avec l’assentiment des chefs d’État africains qui voyaient là un moyen de faire payer leur guerre par des « partenaires » internationaux. Si les promesses de dons ont afflué, les résultats espérés sont restés lettre morte. Au passage, dans le communiqué final du sommet de Nouakchott, il est une nouvelle fois demandé que le G5 soit placé sous le chapitre VII des Nations unies. Cette supplique devient un marronnier. Elle est systématiquement reposée sur la table après chaque réunion. Cela n’a pourtant aucune chance d’aboutir, les États-Unis ayant toujours mis leur veto, il n’y a aucune raison pour que ce non ferme et définitif se transforme en un oui.

La Coalition pour le Sahel a, elle, été créée par la France en avril 2020. C’est une nouvelle structure qui élargit encore le champ de compétence du G5 dans l’espoir de recruter plus de parrains, si possible bienveillants et prêts à richement doter la mariée. Cette coalition repose sur quatre piliers : la lutte contre le terrorisme (un aspect particulier de la mission militaire du G5), le renforcement des capacités des forces armées et de sécurité du Sahel, la restauration de l’autorité des États et l’aide au développement. Avec un agenda aussi large, l’intérêt était acquis. De fait, cette nouvelle structure ressemble, pour l’instant, à une auberge espagnole, tous ceux qui veulent s’engager dans le Sahel y sont les bienvenus. La première rencontre, qui a eu lieu le 12 juin dernier, réunissait derrière les écrans de la visioconférence le G5, presque tous les pays européens, la Cedeao, les Nations unies, sans oublier l’Union africaine.

Questions : le G5 résistera-t-il à toutes ces injonctions contradictoires ? Est-il soluble dans cette coalition ? Ce qui reviendrait à dissoudre totalement cette force africaine dans un ensemble d’intérêts hétéroclites tout en internationalisant encore un peu plus ce conflit. Vu de l’Élysée, c’est une « internationalisation nécessaire de la crise ». Est-ce un non-dit pour mieux diluer sa responsabilité et faciliter son exfiltration ? Vu du Sénégal par le journaliste Yoro Dia, c’est « le confinement des souverainetés » qui survient lorsque les États « ont choisi de sous-traiter leur sécurité à la France et à l’ONU ».

Des présidences affaiblies

Lors de cette réunion, l’accent a également été mis pour organiser le redéploiement des administrations, des services publics, justice, police, dans les territoires « reconquis » par la force militaire, notamment dans les pays les plus fragiles : Mali et Burkina Faso. Ce retour de l’État sera sans aucun doute difficile, voire impossible, à mettre en œuvre dans la situation sécuritaire actuelle avec en prime des Présidents très affaiblis. En outre, les campagnes électorales pour les présidentielles qui s’ouvrent au Burkina Faso et au Niger risquent fort de les déstabiliser encore un peu plus car les promesses électorales et les surenchères vont pleuvoir.

Propos optimistes, discours volontaristes, méthode Coué ne suffisent pas toujours à gagner les guerres, le Sahel n’est pas sorti de l’auberge… espagnole !

Leslie Varenne

Cette note d’analyse a été publiée dans le journal en ligne Sputnik

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Alors qu’il y a énormément de coronavirus dans le corps, il n’y a aucune preuve de la présence du SRAS-CoV2. Une étude européenne de février 2020 n’a pu trouver aucune preuve d’un nouveau coronavirus, malgré le récit officiel et les propos alarmistes.

Il y a énormément de coronavirus dans notre corps à tout moment. En fait, le pneumologue Wolfgang Wodarg dit que, d’après son expérience, les coronavirus représentent environ 7 à 15% des virus présents dans notre corps et, comme je l’ai indiqué dans de précédents articles sur le virome humain, ces 7 à 15% représentent un nombre très élevé étant donné que le virome est estimé contenir 380 trillions de virus. Donc, il y a beaucoup de coronavirus, mais devinez quoi ? Il n’y a pas de SRAS-CoV2, le virus qui serait à l’origine du COVID. Les réponses sont sous nos yeux depuis le début de cette « pandémie » scénarisée.

Une étude européenne datant de février 2020 et réalisée au début de cette année, intitulée « Beaucoup de coronavirus mais pas de SRAS-CoV-2 », illustre le point que je fais valoir depuis plusieurs mois maintenant : il n’y a aucune preuve concrète de l’existence d’un nouveau coronavirus ou d’un nouveau virus. Les conclusions de cette étude sont toujours valables aujourd’hui. Si quelqu’un pense avoir la preuve de référence d’un nouveau virus, veuillez nous contacter. En attendant, regardons ce que cette étude nous disait à l’époque où cette « pandémie » prenait son essor en Europe et en Occident.

Une étude de février 2020 trouve beaucoup de coronavirus mais pas de SRAS-CoV2

Cette étude est révélatrice. Je vais en citer une grande partie. Remarquez comment les auteurs mentionnent spécifiquement qu’une situation similaire s’est produite lors de précédentes « pandémies » telles que le MERS qui n’a jamais atteint un tel battage médiatique. Remarquez aussi qu’ils déclarent que, alors que tout le monde est obsédé par le SRAS-CoV2 qui n’existe pas, il y a d’autres virus connus dans le corps qui sont ignorés.

« Lors de l’épidémie de coronavirus du Syndrome Respiratoire du Moyen Orient (MERS) en 2012, nous avions souligné l’absence de diagnostic de ce virus chez les voyageurs revenant du pèlerinage du Hadj, ce qui contrastait avec l’anxiété considérable liée à cette infection émergente et à son risque d’importation et de propagation en France métropolitaine. Au lieu du MERS-CoV, les virus de la grippe A et B avaient été détectés. Cela illustrait le décalage important entre la crainte d’une hypothétique propagation en France d’un virus émergeant au Moyen-Orient et la réalité de l’absence de cas diagnostiqués, alors que, parallèlement, l’incidence très réelle et élevée des virus respiratoires courants dans le monde et dans notre pays et la mortalité qui leur est associée semblaient largement négligées. Sept ans plus tard, l’émergence du SRAS-CoV-2 en décembre 2019 a reproduit ce schéma de crainte disproportionnée d’importation et de propagation des infections en France métropolitaine… »

Il faut préciser que ces tests ont été réalisés à l’aide du test PCR, que j’ai fortement critiqué car il a été utilisé à mauvais escient pour le diagnostic au lieu d’être fabriqué (comme c’était prévu), cependant même lorsque l’Establishment Médical utilise ses propres tests et méthodes, il ne peut toujours pas trouver de preuves du SRAS-CoV2. Chaque test était négatif !

« Au total, nous avons testé à ce jour (au 19 février 2020) 4 084 échantillons respiratoires par PCR et tous les tests ont été négatifs pour le SRAS-CoV-2 ».

« Ces tests ont été effectués sur les échantillons de 32 cas suspects de SRAS-CoV-2, 337 personnes rapatriées de Chine début février 2020 ont été testées à deux reprises, 164 patients décédés dans les hôpitaux publics de Marseille entre 2014 et 2019 dont au moins un échantillon respiratoire avait été envoyé à notre laboratoire, et ils comprenaient également 3 214 échantillons respiratoires envoyés depuis janvier 2020 à notre laboratoire pour rechercher une étiologie virale. En revanche, nous avons testé 5 080 échantillons respiratoires pour diverses suspicions d’infections virales respiratoires depuis le 1er janvier 2020 et identifié dans 3 380 cas de virus respiratoires. Par ordre décroissant de fréquence, il s’agissait des virus suivants : virus de la grippe A (n = 794), virus de la grippe B (n = 588), rhinovirus (n = 567), virus respiratoire syncytial (n = 361), adénovirus (n = 226), métapneumovirus (n = 192), entérovirus (n = 171), bocavirus (n = 83), virus parainfluenza (n = 24) et paréchovirus (n = 8). Parmi les virus diagnostiqués, il y avait également 373 coronavirus humains communs (HCoV), dont 205 HCoV-HKU1, 94 HCoV-NL63, 46 HCoV-OC43, et 28 HCoV-229E … ».

Ce dernier paragraphe est très révélateur. Il montre que toute l’attention a été portée sur le prétendu nouveau virus, alors que les maladies courantes et les décès normaux ont été ignorés (en fin de compte, bien que l’étude ne le dise pas, une grande partie de ces maladies et décès normaux ont été cooptés et reclassés dans la catégorie COVID pour augmenter les chiffres) :

« Il est donc surprenant de voir que toute l’attention s’est concentrée sur un virus dont la mortalité semble finalement du même ordre de grandeur que celle des coronavirus communs ou d’autres virus respiratoires tels que la grippe ou le virus respiratoire syncytial, alors que les quatre HCoV communs diagnostiqués passent inaperçus bien que leur incidence soit élevée. En fait, les quatre HCoV communs ne sont souvent même pas identifiés dans le diagnostic de routine dans la plupart des laboratoires, bien qu’ils soient génétiquement très différents les uns des autres et associés à une symptomatologie distincte ».

Un article paru dans le Off Guardian de juin 2020 ne trouve toujours pas de preuve de l’existence du SRAS-CoV2

J’ai déjà évoqué ailleurs comment le COVID ne répond pas aux postulats de Koch. Ce récent article de juin 2020 du Off Guardian, intitulé « Les scientifiques n’ont absolument pas réussi à prouver que le coronavirus répond aux postulats de Koch », va plus loin, puisque les auteurs affirment avoir « parcouru l’internet et n’avoir trouvé aucune preuve que les scientifiques ont pris les mesures simples nécessaires pour démontrer que le SRAS CoV-2 répond de manière concluante à un seul – et encore moins à tous – des éléments constitutifs du troisième postulat ». Ils poursuivent en déclarant :

« Ces mesures sont :

  • l’isolement, à partir des cellules d’un patient humain, de l’ADN complet du nouveau coronavirus
  • le séquençage de l’ADN isolé, puis la détermination que la séquence identique n’est présente dans aucun autre virus, et ensuite la réplication ou le clonage de l’ADN pour former une nouvelle copie du virus
  • injecter la nouvelle copie du virus dans un nombre statistiquement significatif d’hôtes vivants (généralement des animaux de laboratoire) et voir si ces animaux développent les symptômes diagnostiques discrets associés au COVID-19 plutôt que les symptômes diagnostiques de toute autre infection ou maladie.

Quelques scientifiques ont affirmé que certains ou tous les postulats ont été remplis. Leurs travaux ont été salués par les médias, les responsables de la santé publique et les politiciens. Le problème est que chacun de ces documents s’effondre, même à l’examen le plus superficiel ».

Bien sûr, une partie de cette escroquerie est due au fait que le COVID a délibérément reçu des critères de symptômes ridiculement vagues et larges, de sorte qu’à peu près n’importe quel type de rhume, de grippe ou de maladie respiratoire pouvait être concerné. Il n’y a pas de « symptômes diagnostiques discrets » – à dessein ! Les auteurs donnent ensuite des exemples de scientifiques qui ont affirmé que le Covid répond aux postulats de Koch, mais qui, après un examen plus approfondi, se sont rétractés.

Le docteur Tim O’Shea a offert une récompense de 5 000 dollars à toute personne pouvant prouver l’existence d’un diagnostic COVID/SRAS-CoV2.

Dernières réflexions

Nous devons continuer à remettre en question les hypothèses de base qui sont à l’origine de cette « pandémie ». Nous sommes maintenant en juillet et l’escroquerie ne montre aucun signe de ralentissement, avec toutes sortes de programmes malveillants en préparation (2ème vague, vaccins à ARN, vaccination obligatoire, etc.). Les coronavirus sont nombreux (et l’ont toujours été), mais toute l’histoire officielle repose sur l’existence d’un nouveau virus. En attendant, pensez à toutes les personnes qui sont mortes pendant cette période de confinement insensé, parce que leur traitement médical a été reporté, qu’elles avaient trop peur de se rendre dans une clinique ou un hôpital, ou pour bien d’autres raisons. Ces personnes ne représentent qu’une petite partie du lourd tribut de stress, d’anxiété, de peur, de dommages tangibles et de décès que les gens du monde entier ont subi en raison de cette escroquerie sans virus avéré. Continuez les recherches, continuez à vous interroger et à diffuser la vérité. Notre liberté en dépend.

Makia Freeman

 

 

Article original en anglais : Plenty of Coronaviruses but no SARS-CoV2: February Study Finds no Evidence of COVID Virus, Still Holds True, thefreedomarticles.com, le 8 juillet 2020.

Traduit par Réseau International

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Belgrade libérée

juillet 13th, 2020 by Israel Shamir

Cassée, la progression implacable de la terreur coronoavirale. Les Serbes récalcitrants se sont rebellés contre leur président lorsqu’il leur a ordonné de retourner en résidence surveillée. Après deux jours de batailles de rue avec des dizaines de policiers hospitalisés, les robustes manifestants ont gagné ; les autorités ont capitulé et ont renoncé à leurs plans de bouclage pour Belgrade. Les magasins, les bistrots et les restaurants de Belgrade auront un couvre-feu en début de soirée ; mais c’est beaucoup mieux que le bouclage complet qu’ils avaient prévu. Le Premier ministre, Mme Brnabic, s’est plainte de ne pas arriver à comprendre pourquoi son peuple protestait. Elle doit avoir une cervelle d’une densité peu commune, cette dame, si après deux jours de manifestations, elle ne pouvait toujours pas comprendre que les gens ne veulent pas de confinement. C’est un revirement rare de la part des autorités, a déclaré le correspondant de la BBC à Belgrade. C’est un euphémisme dans le grand style anglais. Je pense, moi, que c’est un précédent.

Jusqu’à présent, il y avait des pays qui avaient évité complètement le confinement (Japon, Suède, Biélorussie), mais il n’y avait pas de pays où les gens aient demandé puis obtenu leur liberté. La Serbie est le premier du genre. Ce petit pays des Balkans (7 millions d’habitants) a une longue histoire de résistance – ils ont combattu les Turcs pendant des siècles, ils ont résisté à l’Allemagne nazie plus longtemps que la France, ils avaient le plus fort mouvement de guérilla en dehors du Belarus, et, oui, ils ont combattu la puissante OTAN pendant assez longtemps. Les Allemands avaient bombardé Belgrade en avril 1941, suivis peu de temps après par les États-Unis (aidée par les Britanniques bien sûr). En 1944, le jour de Pâques, six cents bombardiers étasuniens avaient lâché un tapis de bombes sur Belgrade, détruisant ses palais, ses théâtres, ses gares et ses hôpitaux. C’était le cadeau de Pâques des États-Unis aux Serbes.

En 1999, Bill Clinton a de nouveau bombardé Belgrade, pendant trois mois, tuant beaucoup de Serbes et causant d’immenses destructions. Le président serbe, Slobodan Milošević, a été capturé et assassiné dans les cellules souterraines du tribunal de La Haye. Mes amis étasuniens, si vous êtes d’humeur à vous excuser, vous pouvez « plier le genou » pour les Serbes, pour des crimes plus récents et plus tangibles que les horreurs du XVIIIe siècle de vos ancêtres. Si les États-Unis avaient choisi de lancer des bombes sur les Serbes c’était pour une bonne raison : Les Serbes ne se rendent pas facilement. Ces géants à la volonté solide ont des c…, plus que tout le reste des Balkans réunis. Il ne fait aucun doute qu’aujourd’hui, de nombreux génies malfaisants aux manettes du Coronavirus regrettent que la Serbie n’ait pas été complètement rayée de la surface de la terre, car elle risque de constituer un exemple gênant pour une population mondiale plutôt souple et docile.

Mais il est trop tard, nous avons assimilé la leçon. La seule façon d’éviter un nouveau confinement, c’est un soulèvement populaire, car il n’en faudra pas moins pour convaincre nos autorités de s’abstenir de nous enfermer. Comme un petit garçon qui a trouvé le pot de confiture, ils ne peuvent plus se retenir. Notre incarcération rend la vie trop facile à nos dirigeants : les sujets restent chez eux ; ils ne s’aventurent dehors, tout tremblants, que pour faire des courses ; ils sont obéissants ; ils sont au chômage et dépendent donc de la bonne volonté de l’État. Le chômage augmente régulièrement avec chaque semaine supplémentaire de confinement. Les petites entreprises mettent la clé sous la porte. Seuls les géants du numérique survivront au déluge. Les gens sont jetables, simple fardeau pour l’économie. Même leur travail n’est plus nécessaire. Bientôt, les gens indépendants et travailleurs seront remplacés par une nouvelle espèce dépendant entièrement des subventions gouvernementales et ne demandant que plus de divertissement ; une version moderne de la foule avide de panem et circenses ( » on veut du pain et des jeux »), la piètre condition à laquelle les fiers Romains avaient été  réduits, comme l’écrivait Juvénal vers 100 après J.C.

Pourquoi le gouvernement serbe avait-il décidé d’enfermer son peuple ? Apparemment, c’est à cause de 13 décès « liés » au Covid. C’est 13 de trop, récitait pieusement le Président. Gardez à l’esprit que des centaines de personnes meurent chaque jour dans un pays de millions d’habitants comme la Serbie, et que c’est parfaitement normal. Qu’y a-t-il de si particulier dans le cas de 13 personnes qui sont mortes de pneumonie et qui étaient peut-être porteuses d’un nouveau coronavirus ? Il y a seulement quelques années, des milliers de Serbes ont combattu et sont morts pour leur liberté – c’est du moins ce pour quoi ils se battaient. Aujourd’hui, leurs dirigeants ne pensent plus autant à la liberté. C’est une bonne chose que les gens (par opposition à leurs dirigeants) soient d’une autre trempe.

Les Serbes à qui j’ai parlé ne pensent pas que c’était une décision indépendante de leur président, mais plutôt un ordre envoyé par un obscur Quartier général du Covid, probablement par l’intermédiaire de l’OMS. Il y a une main secrète qui mijote de nouvelles façons de nous compliquer la vie et qui fait pression sur les gouvernements pour qu’ils bloquent les économies et les populations. Les autorités sont naturellement désireuses de revenir au confinement. C’est l’inertie, la grande force d’inertie. Après avoir, avec tant de bureaucrates, mis en place la culture mondiale du coronavirus, instauré une éducation basée sur l’appli ZOOM, colorié  des taches tous les deux mètres partout, commandé des millions de masques avec un profit décent pour elles-mêmes, formé une armée de fonctionnaires et discipliné le peuple, elles sont trop feignantes pour  laisser tomber. Elles s’y sont habituées, ces autorités qui nous gouvernent, désormais, et elles en savourent  les fruits.

Peter Hitchens a écrit à ce sujet dans sa chronique :

« Quand cette folie a commencé, je me suis comporté comme si une nouvelle religion fanatique se répandait parmi nous. Soyons polis et tolérants, ai-je pensé. C’est peut-être fou et nuisible, mais avec le temps, cela disparaîtra. Aujourd’hui, il est clair qu’une nouvelle croyance, fondée sur la peur de l’invisible et tout à fait immunisée contre la raison, a pratiquement pris le dessus sur le pays. Et il s’avère que c’est l’une de ces religions qui ne tolèrent pas beaucoup ceux qui ne la partagent pas. Ses évangélistes ne nous laissent pas de répit, mais tirent sur la corde pour nous forcer à les rejoindre. C’est pourquoi je fais tant d’histoires sur l’injonction des muselières pour tous. Ce n’est pas une question de santé. C’est une question de pouvoir et de liberté, et cela a de moins en moins à voir avec le Covid-19. Cette obsession de nous dire à quoi il faut ressembler et de nous transformer d’humains normaux en animaux de troupeau soumis et sans bouche, tous sanglés dans un uniforme obligatoire, fait partie, à mon avis, d’une attaque sans précédent contre notre liberté personnelle en général. Restez chez vous. Arrêtez de travailler. Ne voyez pas vos amis ou votre famille. Soumission, soumission, soumission. Habituez-vous à ce qu’on vous dise ce que vous devez faire. Il semble que nous soyons vraiment devenus une nation de masochistes capitulards. »

Aux États-Unis, une nouvelle vague de la prétendue pandémie de Covid est censée chasser le président Trump, après que le RussiaGate et le fiasco de la destitution n’aient pas réussi à faire le travail. Ils ont fabriqué la nouvelle vague sans « réensemencer » le pays (comme Larry Romanoff l’avait suggéré) par le simple truchement des reportages des journaux. « Les nouveaux cas aux États-Unis dépassent les 68 000, un record absolu », s’est écrié le New York Times. Ils ne vous disent pas que ce chiffre ne signifie rien. Les nouveaux cas ne sont pas des cas de malades : ce sont surtout des personnes en parfaite santé qui, par des méthodes défectueuses et douteuses, ont été déclarées porteuses du Covid. Plus vous faites de tests de dépistage d’un virus, plus vous obtiendrez de résultats positifs. George Floyd était porteur du nouveau virus, mais il était encore en assez bonne santé pour se débattre contre les flics.

Un virologiste russe a dit à juste titre : si nous devions tester des personnes en bonne santé pour tout virus de la grippe, nous obtiendrions un nombre énorme de résultats « infecté ». Tout le monde est porteur d’un virus, de ceci ou de cela. Mais nous ne contrôlons jamais les personnes en bonne santé parce que nous n’avons jamais, jusqu’à présent, eu besoin de créer l’illusion d’une pandémie. En 2020, la nécessité d’une telle illusion est devenue primordiale, car les opérateurs de Covid ont l’intention de détruire l’économie mondiale, de briser notre endurance et de renverser tout obstacle. C’est assez inquiétant,  que le Texas et la Floride, qui étaient auparavant des bastions de Trump, aient cédé et commencé à exiger les masques à la suite de ces tests fallacieux.

La maladie n’a rien de nouveau. Le premier mari de Scarlett O’Hara, Charles Hamilton, était mort d’une pneumonie, et personne ne l’avait examiné pour détecter un nouveau coronavirus. Peut-être que s’ils avaient vérifié la présence de virus dans l’armée de Sherman, il ne serait jamais arrivé à Atlanta, et encore moins à Savannah.

La seule nouveauté c’est l’insistance des promoteurs du virus. L’imagerie des adeptes du Covid devient de plus en plus militaire. « L’anneau d’acier », c’est ainsi que les Australiens décrivent fièrement la quarantaine décrétée autour de Melbourne. On pourrait croire que leurs rues sont jonchées de morts, mais rien de tel ! C’est la même menace de « nouveaux cas », qui ne signifie rien du tout – mais cela suffit pour obliger les Australiens à accepter cette tyrannie.

Je serais découragé et brisé, s’il n’y avait pas ce soulèvement de Belgrade. Ce que les Serbes sont capables de faire, nous aussi, tous, nous pouvons y aspirer. Il y a un besoin urgent de rébellion contre la dictature du Covid, le besoin de se révolter jusqu’à être libres. La peur du Covid a été fabriquée pour nous faire craindre chaque être humain, et il faut la chasser.

Et aux croyants au Covid, je dirai : ne désespérez pas ! Ce n’est pas la dernière catastrophe à laquelle nous assisterons. Il y a encore les sauterelles, les astéroïdes, les événements de Carrington, et des maladies plus récentes et plus performantes. Il y a encore des chances pour que l’humanité marche sur les traces des dinosaures et sombre dans l’oubli. Ne soyez pas si pressés !

Israël Shamir

 

 

Article original en anglais :

https://www.unz.com/ishamir/belgrade-liberated/

Traduction: Maria Poumier pour Entre la Plume et l’Enclume

Joindre l’auteur: [email protected]

Le 11 juin dernier, les États-Unis ont officiellement adopté certaines sanctions a l’encontre du personnel de la Cour Pénale Internationale (CPI). 

Dans le décret présidentiel (“Executive Order”) adopté par la plus haute autorité américaine (voir texte intégral ), on y lit dans les considérants que, pour l’actuel  locataire de la Maison Blanche, la CPI est devenue une menace réelle pour la sécurité des États-Unis, en soulignant que:

« Je détermine donc que toute tentative de la CPI d’enquêter, d’arrêter, de détenir ou de poursuivre tout membre du personnel des États-Unis sans le consentement de ce pays, ou du personnel de pays qui sont des alliés des États-Unis et qui ne sont pas parties au Statut de Rome ou qui n’ont pas autrement consenti à la juridiction de la CPI, constitue une menace inhabituelle et extraordinaire pour la sécurité nationale et la politique étrangère des États-Unis, et je déclare par la présente une situation d ‘urgence nationale pour faire face à cette menace” /  

(traduction libre de l’auteur de la version officielle qui se lit ainsi: “I therefore determine that any attempt by the ICC to investigate, arrest, detain, or prosecute any United States personnel without the consent of the United States, or of personnel of countries that are United States allies and who are not parties to the Rome Statute or have not otherwise consented to ICC jurisdiction, constitutes an unusual and extraordinary threat to the national security and foreign policy of the United States, and I hereby declare a national emergency to deal with that threat« ).

Le texte de ce décret présidentiel est quelque peu discret par rapport au malaise croissant causé par la CPI aux États-Unis au cours des derniers mois, dont nous parlerons très brièvement ci-dessous. 

Une augmentation progressive de la pression américaine

Il sied de rappeler que ce fut depuis la capitale israélienne que l’actuel  Secrétaire d’Etat nord-américain avait annoncé, le 16 mai dernier, que l’enquête du procureur de la CPI relative aux exactions commises par Israël  dans les territoires palestiniens aurait de « graves conséquences » pour cette juridiction pénale internationale (voir par exemple cette note véase  note de presse   de Voice of America intitulée « Pompeo Warns ICC Against Asserting Authority Over Israel« ).

Ce même mois, le 2 juin,  ce fut toujours le Secrétaire d’État nord-américain qui indiqua, au cours d’une conférence réalisée aux Etats-Unis dont les propos furent relayés en Israel, que:

Je pense que la CPI et le monde entier verront que nous sommes déterminés à empêcher que les Américains et nos amis et alliés en Israël et ailleurs ne soient entraînés par cette CPI corrompue. »  

(traduction libre de l’auteur de la formule  suivante: « I think that the ICC and the world will see that we are determined to prevent having Americans and our friends and allies in Israel and elsewhere hauled in by this corrupt ICC » (voire  note de presse  intitulée « US vows to prevent ‘corrupt’ ICC from probing Americans, Israelis for war crimes« , Times of Israel, edition du 2/06/2020).

En ce qui concerne les pressions de toutes sortes exercées sur la CPI en ce moment par Israël, par son inconditionnel allié nord-américain, auquel le Canada s’est également joint de manière beaucoup plus discrète, nous renvoyons nos lecteurs à notre  note antérieure  publiée dans divers sites de langue espagnole (Note 1). 

Israël: le filigrane qui tente de se cacher derrière cette annonce

Il est bon de rappeler que le seul État au monde à avoir officiellement salué ces sanctions nord-américaines contre la CPI est Israël: voir parmi bien d’autres cette   note de presse  du Times of Israel  intitulée « Netanyahu hails Trump for announcing sanctions against ‘corrupt’ ICC« ). 

Il est en fait très probable que ces sanctions aient été décidées en étroite coordination avec les autorités israéliennes  (comme le suggère par exemple le titre de cette autre  note de presse  intitulée « Israel coordinated US sanctions against ‘corrupt’ ICC« ). 

En effet, jamais dans l’histoire, Israël n’a pu compter avec une administration américaine aussi diligente et attentive a ses revendications comme celle dirigée par l’actuel locataire de la Maison Blanche. Bien que le décret de ce dernier fasse principalement référence aux enquêtes de la CPI sur d’éventuelles exactions commises par des militaires américains, et très sporadiquement à Israël dans sa justification, il faut rappeler que c’est depuis le 5 mars 2020 que la CPI a adopté sa dernière décision relative aux exactions commises en Afghanistan (voir  lien officiel  de la CPI): or, suite au 5 mars, nous n’avons su (ni entendu…)  d’aucune sanction américaine contre la CPI, comme celles annoncées ce 11 juin 2020.

La chronologie des faits et le ton de l’administration nord-américaine ne semblent donc pas du tout correspondre à l’explication donnée dans certains médias qui mettent – presque à l’unisson – l’accent sur les enquêtes de la CPI relatives à l’Afghanistan pour justifier cette récente réaction nord-américaine (voir par exemple cette  note explicative  de l’Express en France ou bien encore cette  note  plus récente de Voice of America)

Il est utile de se souvenir que, depuis la création de la CPI en 1998, Israel et les Etats-Unis n’ont cessé de déployer d’intenses efforts diplomatiques afin de limiter la possibilité pour la CPI d’enquêter ce qui se passe sur le territoire palestinien.  Il convient de rappeler à ce sujet que ces deux Etats – ainsi que l’Iran – ont procédé au dépôt de la signature du Statut de Rome le dernier jour pour le faire, le 31 décembre 2000 : les deux premiers ont procédé ensuite à retirer leur signature quelques années plus tard – tout comme le fera le Soudan -, ce qui constitue une véritable innovation en droit international public (voir  notes 4 et 16  qui reproduisent les notifications faites en 2002 au dépositaire du Statut de Rome par ces deux Etats).

Le premier accord bilatéral d’immunité (BIA en anglais) afin d’écarter la compétence de la CPI au personnel militaire et non militaire étasunien  – mais aussi israélien, réciprocité oblige – fut signé entre Israël et les Etats-Unis le 4 août 2002 (voir texte ). Les Etats-Unis obtiendront par la suite la signature de plus d’un centaine d’accords bilatéraux de ce type. On lit dans un bel article sur le sujet, publié en France en 2003, que:

La stratégie américaine consiste a déconstruire la coopération internationale mise en place entre la Cour et les Etats dans le statut de Rome et donc à faire vaciller un tratié multilatéral par l’intermédiaire d’une multitude de traités bilatéraux” (Note 2).

Il convient aussi de mentionner que lors d’une conversation privée entre diplomates nord-américains et leurs homologues israéliens en février 2010 (voir correspondance diplomatique du 23 février 2010 de l’ambassade des Etats-Unis à Tel Aviv), on a pu apprendre que: 

“Libman noted that the ICC was the most dangerous issue for Israel and wondered whether the U.S. could simply state publicly its position that the ICC has no jurisdiction over Israel regarding the Gaza operation”. 

Le Colonel Liron Libman était, du moins a l’époque, un haut fonctionnaire israélien, fin connaisseur des règles existentes en droit international puisqu’il assuma pendant de longues années la Direction du Departement de Droit International de l’armée israélienne (connue par ses sigles IDF).

Enfin, il est signalé dans une remarquable thèse doctorale publiée en France en 2010 analysant en profondeur la position juridique des Etats-Unis par rapport à la CPI que, lors de déclarations données suite au mois de juillet 1998 par le chef de la délégation des Etats-Unis à Rome: 

« En ce qui concerne Israël enfin, David Scheffer reconnut après Rome que la délégation américaine avait endossé la crainte  d’Israël d’être victime d’accusations devant la future Cour en raison de sa politique dans les territoires occupés “ (Note 3).

La réaction de la CPI et des États parties à la CPI

Indépendamment des intentions réelles des États-Unis en annonçant ces sanctions, la CPI a immédiatement rejeté, dans une déclaration officielle, cette décision américaine, sans précédent dans les annales de la justice internationale, en déclarant (voir le  texte intégral ) que

« Ces attaques constituent une escalade et une tentative inacceptable d’interférer avec l’État de droit et les procédures judiciaires de la Cour. Elles sont annoncées dans le but déclaré d’influencer les actions des fonctionnaires de la CPI dans le cadre des enquêtes indépendantes et objectives de la Cour et des procédures judiciaires impartiales. Une attaque contre la CPI représente également une attaque contre les intérêts des victimes de crimes d’atrocité, pour qui la Cour représente le dernier espoir de justice. 

(traduction libre de l’auteur de la version officielle qui se lit ainsi: « These attacks constitute an escalation and an unacceptable attempt to interfere with the rule of law and the Court’s judicial proceedings. They are announced with the declared aim of influencing the actions of ICC officials in the context of the Court’s independent and objective investigations and impartial judicial proceedings. An attack on the ICC also represents an attack against the interests of victims of atrocity crimes, for many of whom the Court represents the last hope for justice”).

Pour sa part, le Président de l’Assemblée des États Parties au Statut de Rome a appelé les États et les autres membres de la communauté internationale à réaffirmer leur soutien sans réserve au travail de la CPI, tout en annonçant une réunion urgente des États parties. Dans sa déclaration (voir  texte complet ), on peut lire que:

Je convoquerai une réunion extraordinaire du Bureau de l’Assemblée la semaine prochaine pour étudier comment renouveler notre engagement inébranlable envers la Cour.

J’invite les États Parties et toutes les parties prenantes du système du Statut de Rome à réitérer à nouveau notre engagement indéfectible à faire respecter et à défendre les principes et valeurs consacrés dans le Statut, et à préserver son intégrité, sans se laisser décourager par quelque mesure ou menace que ce soit contre la Cour et ses responsables, les membres de son personnel et leurs familles”.

Finalement, le 23 juin dernier, 67 Etats parties au Statut de Rome ont adopté une déclaration conjointe intitulée “Déclaration en soutien à la Cour pénale internationale (CPI) suite à la publication du décret américain du 11 juin 2020”, dans laquelle on y lit que: 

La CPI, en tant que première et unique Cour pénale internationale permanente au monde, est un élément essentiel de l’architecture multilatérale qui défend l’état de droit. Elle incarne notre engagement collectif à lutter contre l’impunité des crimes internationaux. En apportant notre plein soutien à la CPI et en promouvant sa portée universelle, nous défendons les progrès que nous avons accomplis ensemble vers un ordre international fondé sur des règles, dont la justice internationale est un pilier indispensable.” (Note 4).

En guise de conclusion

Il ne fait aucun doute que cette décision nord-américaine n’a pas de précédent dans l’histoire du droit international.  Elle pourrait éventuellement miner davantage le peu de crédibilité des États-Unis auprès de la communauté internationale, en particulier depuis que l’actuel locataire de la Maison Blanche y a pris ses fonctions (au mois de janvier 2017).

La date choisie pour annoncer publiquement ces sanctions contre la CPI a fait très probablement partie d’un calendrier très précis, convenu par les États-Unis et Israël.  

Dans le cadre de ce calendrier, et du jeu diplomatique dangereux auquel tous deux se livrent consistant à remettre en cause de manière récurrente les fondements mêmes de l’ordre juridique international,  Israël a inauguré le 14 juin  dernier une nouvelle colonie israélienne sur les hauteurs du Golan, portant le nom de l’actuel Président nord-américain (voir cette note de presse de The Guardian intitulée « Trump Heights’ : Israeli settlement in Golan named after US president« ). 

Nicolas Boeglin

 

Notes

Note 1: Cf. BOEGLIN N., “ »Fiscal de Corte Penal Internacional (CPI): solicitud de investigación contra exacciones militares israelíes procede en todos los territorios palestinos, Gaza incluida« , disponible ici  . 

Note 2: Cf. COULEE F., “Sur un Etat tiers bien peu discret: les Etats-Unis confrontés à la Cour Pénale Internationale », 39 AFDI /Annuaire Français de Droit Internactional (2003), pp. 32-70. p. 58. Article complet disponible ici . 

Note 3: Cf. FERNANDEZ J., La politique juridique extérieure des Etats- Unis à l’égard de la Cour Pénale Internationale, Paris, Pedone, 2010, p. 172.

Note 4: Le texte complet de cette déclaration conjointe en francais (disponible  ici )  a été divulgué par quelques sites officiels, comme par exemple celui de la Mission Permanente de la France auprès des Nations Unies. Concernant le fait que seuls 67 Etats sur  123 Etats parties au Statut de Rome l’aient souscrite, nour renvoyons à notre brève note publiée en espagnol: BOEGLIN N., “Sanciones de EE. UU. a la Corte Penal Internacional (CPI): a propósito de la reciente respuesta colectiva de 67 Estados”, 9 juillet 2020, site de la Universidad de Costa Rica (UCR), disponible ici.

 

 

Nicolas Boeglin, Professeur de Droit International Public, Faculté de Droit, Université du Costa Rica (UCR)

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La Chine va investir 400 milliards de dollars dans l’énergie et les infrastructures iraniennes, mais rien dans le pacte stratégique ne permet une présence de troupes chinoises ou une rétrocession d’île.

Deux des principales « menaces stratégiques » des États-Unis se rapprochent de plus en plus dans le cadre des Nouvelles Routes de la Soie – le principal projet d’intégration économique du 21ème siècle à travers l’Eurasie. L’État Profond ne va pas s’en réjouir.

Le porte-parole du Ministère des Affaires Étrangères iranien, Abbas Mousavi, a qualifié de « mensonges » une série de rumeurs sur la « feuille de route transparente » intégrée dans le partenariat stratégique Iran-Chine en pleine évolution.

Il a été rejoint par le chef de cabinet du Président Rouhani, Mahmoud Vezi, qui a déclaré « qu’une ligne de propagande destructrice a été lancée et dirigée depuis l’extérieur de l’Iran contre l’expansion des relations de l’Iran avec ses voisins et en particulier (avec) la Chine et la Russie ».

Vezi a ajouté que « cette feuille de route dans laquelle une voie est définie pour l’expansion des relations entre les gouvernements et les secteurs privés est signée et sera signée avec de nombreux pays ».

Dans une large mesure, Mousavi et Vezi faisaient référence à un rapport sensationnaliste qui n’ajoutait rien qui n’était pas déjà connu sur le partenariat stratégique, mais qui, comme on pouvait s’y attendre, lançait une alerte rouge majeure concernant l’alliance militaire.

Le partenariat stratégique Iran-Chine a été officiellement établi en 2016, lorsque le Président Xi s’est rendu à Téhéran. Voici les lignes directrices.

Deux articles parmi les 20 énumérés dans l’accord sont particulièrement pertinents.

Le point 7 définit la portée du partenariat dans le cadre de la vision des Nouvelles Routes de la Soie sur l’intégration eurasiatique : La partie iranienne applaudit l’initiative chinoise de la « Ceinture Économique de la Route de la Soie et la Route de la Soie Maritime du 21ème siècle ». En s’appuyant sur leurs forces et avantages respectifs ainsi que sur les possibilités offertes par la signature de documents tels que le « protocole d’accord sur la promotion conjointe de la Ceinture Économique de la Route de la Soie et la Route de la Soie Maritime du 21ème siècle » et le « protocole d’accord sur le Renforcement des Capacités et des Investissements Industriels et Minéraux », les deux parties développeront la coopération et les investissements mutuels dans divers domaines, notamment les transports, le chemin de fer, les ports, l’énergie, l’industrie, le commerce et les services ».

Et le point 10 fait l’éloge de l’adhésion de l’Iran à l’AIIB : « La partie chinoise apprécie la participation de l’Iran en tant que « Membre Fondateur » de l’Asia Infrastructure Investment Bank. Les deux parties sont prêtes à renforcer leur coopération dans les domaines concernés et à joindre leurs efforts pour le progrès et la prospérité de l’Asie ».

Alors, quel est l’accord ?

Le cœur du partenariat stratégique Iran-Chine – qui n’est plus un secret depuis au moins l’année dernière – tourne autour d’un investissement chinois de 400 milliards de dollars dans l’énergie et les infrastructures iraniennes pour les 25 prochaines années. Il s’agit de garantir une question d’intérêt national chinois suprême : un approvisionnement régulier en pétrole et en gaz, en contournant le dangereux goulot d’étranglement du Détroit de Malacca, garanti avec une remise moyenne de 18%, et payé en yuan ou dans un panier de devises contournant le dollar américain.

Pékin investira également environ 228 milliards de dollars dans les infrastructures iraniennes – c’est là qu’intervient l’AIIB – sur 25 ans, mais surtout pour 2025. Cela va de la construction d’usines à la rénovation indispensable de l’industrie énergétique, en passant par la construction déjà en cours du chemin de fer électrique de 900 km de long entre Téhéran et Mashhad.

Téhéran, Qom et Ispahan seront également reliées par un train à grande vitesse – et il y aura une extension à Tabriz, un important nœud pétrolier, gazier et pétrochimique et le point de départ du gazoduc Tabriz-Ankara.

Tout cela est tout à fait logique en termes de Nouvelle Route de la Soie, car l’Iran est un carrefour eurasien clé. Un train à grande vitesse traversant l’Iran reliera Urumqi, dans le Xinjiang, à Téhéran, via quatre des « stans » d’Asie Centrale (Kazakhstan, Kirghizstan, Ouzbékistan et Turkménistan) jusqu’en Asie Occidentale, en passant par l’Irak et la Turquie, et plus loin en Europe : une renaissance technologique des anciennes Routes de la Soie, où la langue principale du commerce entre l’Est et l’Ouest à travers le cœur du pays était le persan.

Les termes de la coopération militaire aérienne et navale entre l’Iran et la Chine, mais aussi la Russie, ne sont pas encore finalisés – comme me l’ont dit des sources iraniennes. Et personne n’a eu accès aux détails. Ce que Mousavi a dit, dans un tweet, c’est que « il n’y a rien [dans l’accord] sur la livraison des îles iraniennes à la Chine, rien sur la présence de forces militaires, et d’autres mensonges ».

Il en va de même pour les spéculations – totalement infondées – selon lesquelles l’APL se verrait accorder des bases en Iran et serait autorisée à stationner des troupes sur le territoire iranien.

Dimanche dernier, le Ministre des Affaires Étrangères Mohammad Javad Zarif a souligné que l’Iran et la Chine avaient négocié « avec confiance et conviction » et qu’il n’y avait « rien de secret » dans cet accord.

Les négociateurs iraniens, chinois et russes se rencontreront le mois prochain pour discuter des termes de la coopération militaire entre les trois principaux nœuds de l’intégration eurasiatique. Une collaboration plus étroite devrait commencer d’ici novembre.

Sur le plan géopolitique et géoéconomique, la principale conclusion est que l’implacable blocus américain contre l’économie iranienne, qui se traduit par des sanctions militarisées sévères, est impuissant à faire quoi que ce soit au sujet du vaste accord Iran-Chine. Voici un exposé décent de certains des facteurs en jeu.

Le partenariat stratégique Iran-Chine est une nouvelle démonstration de ce qui pourrait être considéré comme la marque d’exception chinoise : une mentalité collective et une planification suffisamment organisée pour établir un partenariat économique, politique et militaire de grande envergure gagnant-gagnant.

Il est plutôt instructif de placer l’ensemble du processus dans le contexte de ce que le Conseiller d’État et Ministre des Affaires Étrangères Wang Yi a souligné lors d’une récente réunion des groupes de réflexion Chine-États-Unis, à laquelle a participé, entre autres, Henry Kissinger :

« Une opinion a circulé ces dernières années, selon laquelle le succès de la voie chinoise sera un coup et une menace pour le système et la voie occidentale. Cette affirmation est en contradiction avec les faits, et nous ne sommes pas d’accord avec elle. L’agressivité et l’expansion n’ont jamais été dans les gènes de la nation chinoise tout au long de ses 5 000 ans d’histoire. La Chine ne reproduit aucun modèle d’autres pays, et n’exporte pas non plus le sien à d’autres. Nous ne demandons jamais aux autres pays de copier ce que nous faisons. Il y a plus de 2 500 ans, nos ancêtres ont affirmé que « tous les êtres vivants peuvent croître en harmonie sans se blesser les uns les autres, et que les différentes voies peuvent se dérouler en parallèle sans interférer les unes avec les autres ».

Pepe Escobar

Image en vedette : Les nouvelles routes de la soie, TV5 Monde

Article original en anglais :

Iran and China Turbo-charge the New Silk Roads

Cet article a été publié initialement par asiatimes.com

Traduit par Réseau International

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Le document qui a fait l’objet de fuites est clairement présenté comme un « plan d’action » visant à évincer Lopez Obrador. Cela devrait se produire en deux étapes : tout d’abord, suivant un processus d’apparence démocratique en remportant les élections législatives de 2021, puis en mettant en œuvre un coup d’État parlementaire qui pourrait « destituer le président Lopez Obrador pour 2022 », deux années avant le terme de son mandat.

Un article important, écrit par le journaliste Ben Norton, a été publié dans le média en ligne The Grayzone, décrivant le contenu d’un document fuité, qui est « une synthèse analytique du ‘projet BOA’, soulignant ce qu’il présente comme un ‘plan d’action’ – un schéma directeur enchaînant les actions concrètes que l’alliance d’opposition prendra pour éjecter AMLO. » AMLO est le président mexicain, Andres Manuel Lopez Obrador, et BOA est l’acronyme de Bloque Opositor Amplio (Vaste bloc d’opposition). Le document a été présenté par AMLO en personne lors d’une conférence de presse début juin, et la source de la fuite reste anonyme. Certains des membres supposés de cette « alliance » ont réfuté l’existence d’un tel document. Cependant, son contenu apparaît plutôt crédible au vu du contexte géopolitique de la région.

Qui est Andrés Manuel López Obrador?

Communément appelé AMLO selon ses initiales, occupe le poste de président du Mexique depuis décembre 2018, suite à l’élection du 1er juillet au cours de laquelle le peuple mexicain lui a accordé une forte majorité, sur un programme de changement des politiques intérieures mexicaines. López Obrador et son parti de gauche, le Mouvement de régénération nationale (Movimiento de Regeneración Nacional – MORENA), a dominé les élections présidentielles et législatives.

López Obrador avait remporté 53,2% des voix lors du scrutin présidentiel, soit plus de 30 points d’avance sur son concurrent le mieux classé, et il était sorti vainqueur dans 31 des 32 États mexicains. Le parti MORENA s’était acquis une solide majorité au Sénat ainsi qu’à la chambre des députés, convoqués le 1er septembre 2018.

AMLO a pris la place du conservateur Enrique Peñas Nieto, sous le mandat duquel le pays avait connu une récession économique et une forte hausse des taux de crime organisé, principalement en lien avec le trafic de drogue : tel est l’héritage qui fut légué à l’administration AMLO. De fait, c’est pour combattre le crime, la corruption, et la pauvreté s’y afférant que son parti et lui-même ont été élus, ce qui n’empêche pas qu’il ait catégoriquement promis de lutter contre le néolibéralisme.

Il a donné pour nom à son projet celui de quatrième transformation, en référence à l’indépendance du Mexique en 1810, la réforme de 1861, puis la révolution mexicaine de 1910. L’un des piliers de son gouvernement a été de respecter la volonté du peuple en organisant des référendums populaires sur les décisions d’importance. C’est une chose qu’il a faite de manière répétée. Cependant, les critiques conservateurs, comme l’institut Cato ont écrit des analyses négatives d’AMLO, critiquant son approche comme du « populisme », ses propositions comme « toxiques », et son mandat comme axé vers une « dictature parfaite ».

Néanmoins, Lopez Obrador dirige encore le pays avec le soutien de 65% du peuple mexicain. Pourquoi un président aussi populaire générerait-il un tel rejet de la part de certains groupes? Il vaut la peine de regarder de plus près les groupes en question pour mieux s’y retrouver.

Y a-t-il un complot de la part de l’État profond pour renverser AMLO?

Le rapport qui a fait l’objet d’une fuite contient une liste détaillée de la composition d’une « alliance d’opposition ». Outre la majorité des partis classés à droite, et les anciens présidents Felipe Calderon et Vicente Fox, le bloc d’opposition « affirme également détenir le soutien de la part des gouverneurs de 14 États du Mexique, ainsi que des législateurs de l’opposition siégeant tant au Sénat qu’à la chambre des députés, les juges du tribunal électoral de l’organe judiciaire fédéral (TEPJF), et les dirigeants de l’institut national électoral (INE) ».

Si nous acceptons ce fait, alors dénommer la BOA comme une « alliance d’opposition »comme s’il s’agissait de la formation d’une coalition politique visant à défier le président élu selon les procédés démocratiques est un terme tout à fait inapproprié. Le secret qui caractérise cette alliance n’est pas non plus rassurant du tout.

Au contraire, si nous comprenons que cette entité organisée, qui œuvre clandestinement en dehors des rouages formels de l’État pour exercer une influence et des changements politiques, et qui comporte parmi ses rangs « des organes de presse, ainsi que des journalistes et des influenceurs sur les réseaux sociaux, alors la BOA ressemble plus à ce qui se décrit comme un État profond. Il est d’autant plus troublant qu’elle affirme compter également dans ses rangs des lobbyistes à Washington (à la Maison blanche et au Capitole) et des investisseurs financiers de Wall Street. Il ne manque à la liste que des références à une participation militaire.

Cela constitue-t-il la preuve que quelqu’un fomente une guerre hybride contre le Mexique?

Le document qui a fuité est clairement présenté comme un « plan d’action » visant à évincer Lopez Obrador. Cela pourrait se réaliser en deux étapes : tout d’abord suivant un processus apparemment démocratique, en remportant les élections de 2021, puis par un coup d’État parlementaire qui pourrait « destituer le président López Obrador pour 2022 », deux années avant la fin de son mandat.

La BOA n’indique pas de fondement légal pour la destitution d’AMLO. Mais cela ne risque pas d’être un fort sujet de préoccupation pour l’instant, car le « plan d’action »décrit une stratégie qui pourra facilement fabriquer un tel fondement. La stratégie pourrait faire usage de « nombreux articles de presse et de journalistes, tant dans les médias nationaux qu’étrangers » pour accuser AMLO avec insistance sur les sujets de « chômage, de pauvreté, d’insécurité, et de corruption » au Mexique.

Le document de la BOA va jusque faire état sans ambiguïté quant au fait que son projet pourrait faire usage de « groupes de réseaux sociaux, et d’analystes, pour insister sur la destruction de l’économie, des institutions démocratiques, et de l’autoritarisme politique du gouvernement des 4T » (il s’agit d’un acronyme désignant le processus de quatrième transition). Ils poursuivent en affirmant : « Répéter ces récits dans les médias étasuniens et européens ».

En d’autres termes, le plan d’action de la BOA vise à organiser une guerre de l’information totale, pour diaboliser le président Lopez Obrador, sans considération pour la réalité et la vérité. Souvenons-nous qu’une guerre de l’information constitue l’une des premières étapes d’une guerre hybride.

Les États-Unis à la manœuvre derrière une possible guerre hybride contre le Mexique?

Ce n’est pas chose si évidente que cela pour l’instant. Le plan d’action de la BOA pourrait impliquer un appel de soutien à Washington. Cela consisterait à rappeler à l’administration Trump des dangers pour les États-Unis d’une vaste immigration mexicaine vers le Nord. Cela jouerait dans les cordes des sujets auxquels Trump n’a eut cesse de faire référence quant au Mexique, et l’a amené à construire [non pas construire, mais prolonger, le mur existait déjà bien avant Trump, NdT] un mur à la frontière pour contenir les immigrants.

À ce stade, voici quelques points intéressants :

  • L’affirmation par AMLO qu’il « allait vendre de l’essence au Venezuela pour des raisons ‘humanitaires’, s’il en recevait la demande, malgré les sanctions étasuniennes sur le pays d’Amérique du Sud et sa société pétrolière d’État, PDVSA »
  • Le Mexique et le Venezuela ont réussi à mené un plan d’échange pétrole contre nourriture pour contrer les sanctions étasuniennes frappant le Venezuela
  • Une réaction rapide étasunienne, frappant une société mexicaine de sanctions, ainsi qu’une autre société impliquée dans cet échange. Cela avait été suivi d’un article par Reuters selon lequel, d’une manière peu explicable, le Mexique s’était soumis en gelant les avoirs bancaires d’entités et de personnes sanctionnées par les États-Unis.

La séquence d’événements peut suggérer une répétition de la tendance de Washington consistant à faire la chasse contre tout gouvernant qui essaye de briser son siège économique et financier contre le Venezuela, même si cela doit impliquer diverses mesures punitives extra-territoriales visant à déstabiliser l’économie, diaboliser un dirigeant, ou une guerre hybride de grande ampleur.

C’est dans le contexte de ce scénario, déjà en cours, qu’AMLO va se rendre à Washington pour rencontrer Trump en juillet, une démarche qui fait l’objet de fortes critiques au Mexique. Au moment où cet article est écrit, l’information selon laquelle le ministre mexicain des finances, qui a été en contact étroit avec AMLO, a été testé positif au coronavirus, pourrait avoir un impact sur la tenue de cette rencontre à Washington. Si cette rencontre a bien lieu, il sera intéressant de voir comment elle jouera vis-à-vis du plan d’action de la BOA.

Nino Pagliccia

L’image en vedette est de OneWorld

Article original en anglais :

Is the Deep State Attempting a Hybrid War in Mexico?, le 28 juin 2020

Traduit par José Martí relu par Hervé pour le Saker Francophone

 

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Analyse des événements de Srebrenica (juillet 1995)

juillet 12th, 2020 by Edward S. Herman

Texte traduit par les éditions Le Verjus et publié dans le livre : Le dossier caché de Srebrenica ; MichelCollon.info. L’auteur de ce papier est décédé le 11 novembre 2017.

Cet article a été publié intialement par Mondialisation le 27 janvier 2006.

Srebrenica. L’épisode est devenu le symbole du mal, particulièrement du mal serbe. Il est décrit comme “une horreur sans égale dans l’histoire de l’Europe depuis la Seconde guerre mondiale”, qui a vu l’exécution de sang-froid “d’au moins 8.000 hommes et jeunes gens musulmans”.

Les événements se sont déroulés à l’intérieur ou dans les environs de la ville bosniaque de Srebrenica, entre le 10 et le 19 juillet 1995, lorsque l’armée serbe bosniaque (ASB) l’a occupée, en combattant et en tuant de nombreux musulmans bosniaques, dont un nombre inconnu sont morts au cours des affrontements ou ont été exécutés. Il est hors de doute qu’il y a eu des exécutions, et que beaucoup de musulmans bosniaques ont péri au cours de l’évacuation de Srebrenica et de ses suites. Mais bien qu’on en discute rarement, le problème majeur est de savoir combien d’entre eux ont été exécutés, étant donné que bien des corps retrouvés dans les tombeaux locaux sont ceux de victimes des combats, et qu’une grande partie des musulmans bosniaques qui ont fui la ville sont arrivés sans encombre en territoire bosniaque musulman. Certains cadavres exhumés sont aussi ceux des nombreux Serbes tués au cours des razzias effectuées par les musulmans bosniaques sortant de Srebrenica dans les années précédant juillet 1995.

Le massacre de Srebrenica a joué un rôle particulier dans la politique occidentale de restructuration de l’ex-Yougoslavie, et plus généralement dans sa politique d’intervention. Il a suscité un regain d’intérêt en raison de la commémoration de son dixième anniversaire en juillet 2005. On le cite constamment comme preuve du mal serbe et des intentions génocidaires de la Serbie. Il a servi à justifier la punition des Serbes et de Milosevic, ainsi que la guerre de l’OTAN à la Serbie en 1999. Il a aussi fourni un alibi moral aux futures guerres occidentales de vengeance, de projection de pouvoir et de “libération”, en démontrant qu’il existe un mal que l’Occi-dent peut et doit éradiquer.

Cependant, il y a trois éléments qui auraient du soulever de graves questions à propos du massacre, à l’époque et aujourd’hui, et qui ne l’ont pas fait.

Le premier est que le massacre a satisfait très opportunément les besoins politiques du gouvernement Clinton, des musulmans bosniaques et des Croates (première partie ci-dessous).

Le second est qu’on avait déjà fait état avant Srebrenica (et qu’on a continué depuis) d’une série de prétendues atrocités serbes, révélées régulièrement aux moments stratégiques où se préparait une intervention violente des Etats-Unis et du bloc de l’OTAN et nécessitant un solide soutien de relations publiques, atrocités dont il a été démontré par la suite qu’elles n’ont pas existé (seconde partie).
Le troisième est que les preuves d’un tel massacre, surtout de 8.000 hommes et jeunes gens, ont toujours été pour le moins sujettes à caution (troisième et quatrième partie).

1). L’opportunité politique

Les événements de Srebrenica, et les révélations d’un énorme massacre, ont beaucoup aidé le gouvernement Clinton, la direction bosniaque musulmane et les autorités croates. Clinton, en 1995, était pressé à la fois par les médias et par Bob Dole d’agir avec plus de force en faveur des musulmans bosniaques, et son gouvernement recherchait activement la justification d’une politique plus agressive. Les autorités clintoniennes se sont précipitées sur la scène de Srebrenica pour confirmer et rendre publiques les affirmations d’un massacre, comme William Walker l’a fait plus tard, en janvier 1999. Le rapport instantané de Walker à Madeleine Albright a fait exulter celle-ci, qui s’est écriée : “Le printemps est apparu tôt cette année”. Srebrenica a permis à l’automne “d’apparaître tôt” à l’administration Clinton en cet été de 1995.

Les leaders bosno-musulmans se battaient depuis des années pour persuader les puissances de l’OTAN d’intervenir plus énergiquement en leur faveur, et il y a de fortes indications qu’ils étaient préparés non seulement à mentir, mais aussi à sacrifier leurs propres citoyens et soldats pour obtenir l’intervention (questions traitées dans la seconde partie). Des autorités musulmanes bosniaques ont déclaré que leur chef, Alija Izetbegovic, leur avait dit que Clinton les avait avertis que l’intervention n’aurait lieu que si les Serbes tuaient plus de 5.000 personnes à Srebrenica. L’abandon de Srebrenica par une force militaire bien plus considérable que celle des attaquants, et la retraite rendant vulnérable cette force supérieure et entraînant de nombreuses victimes de combats ou de règlements de comptes, permettaient d’arriver à des chiffres correspondant plus ou moins au critère de Clinton. Il y a des preuves que le retrait de Srebrenica ne découlait d’aucune nécessité militaire, mais était une décision stratégique selon laquelle les pertes encourues était un sacrifice obligatoire à une cause plus importante.

Les autorités croates étaient ravies de voir révéler un massacre à Srebrenica, car cela détournait l’attention de leur dévastateur nettoyage ethnique antérieur des Serbes et Bosno-musulmans en Bosnie de l’ouest (presque totalement ignoré par les médias occidentaux). Et cela fournissait une justification à l’expulsion déjà planifiée de plusieurs centaines de milliers de Serbes de la région de Krajina en Croatie.
Cette opération de nettoyage ethnique massif a été menée avec l’approbation des Etats-Unis et leur soutien logistique, à peine un mois après les événements de Srebrenica, et elle a probablement entraîné la mort de plus de civils serbes qu’il n’y a eu de civils bosno-musulmans tués dans le secteur de Srebrenica en juillet. La plupart des victimes bosno-musulmanes étaient des combattants, les Bosno-serbes ayant mis les femmes et enfants en sûreté en les convoyant par autobus, ce que les Croates n’ont pas fait, avec pour résultat la mort de beaucoup de femmes, d’enfants et de vieillards massacrés par eux dans la Krajina. Le cynisme des Croates était impressionnant : “Les troupes des Nations Unies ont regardé horrifiées les soldats croates traîner des cadavres serbes le long de la route bordant le centre de l’ONU, les truffer de balles d’AK-47 et les écraser ensuite sous les chenilles d’un tank.” Mais on n’y a guère fait attention dans l’explosion d’indignation et de propagande qui a suivi Srebrenica, grâce aux grands médias dont le rôle belliciste dans les guerres balkaniques était déjà solidement rodé.

Le Tribunal pénal international pour la Yougoslavie (TPIY) et les Nations Unies ont aussi joué un rôle important dans la consolidation du récit standard du massacre de Srebrenica. Depuis ses débuts, le TPI a été le bras juridique des puissances de l’OTAN qui l’ont créé, financé, utilisé comme instrument de police et d’information, et qui ont bénéficié en retour des services qu’elles en attendaient. Le TPI s’est fortement concentré sur Srebrenica et a rassemblé des confirmations importantes et prétendument indépendantes de la réalité du massacre avec des affirmations de “génocide” planifié “utilisables en justice”.

Les Nations Unies se sont moins impliquées dans les exigences des puissances de l’OTAN, mais leur ont fait écho et, dans l’affaire de Srebrenica, ont pris les positions voulues par les Etats-Unis et leurs alliés.

L’intérêt politique du massacre de Srebrenica ne prouve pas forcément que le récit de l’establishment soit erroné. Mais il implique la nécessité d’être prudent et de se méfier des falsifications et des affirmations exagérées. Cette vigilance a totalement fait défaut aux comptes rendus de Srebrenica faits par les mass-médias.

2). Le mensonge incessant avant et après Srebrenica.

A chaque étape du démantèlement de la Yougoslavie et de son nettoyage ethnique, comme avant et pendant la guerre de l’OTAN pour la province serbe du Kosovo en 1999, les mensonges de propagande ont joué un rôle très important dans le soutien du conflit et la justification des intrerventions antiserbes. Il y a eu des mensonges par omission et des mensonges qui ont propagé des informations et des impressions fausses. Un des plus graves mensonges par omission a été la présentation systématique du comportement criminel comme une spécificité serbe, sans ajouter qu’il caractérisait aussi les musulmans et les Croates, pour ne pas parler de l’ensemble du conflit. Cas après cas, les médias ont décrit les offensives et les atrocités serbes, sans mentionner les attaques préalables lancées contre les Serbes dans les mêmes villes, faisant ainsi passer les ripostes serbes pour des actions non provoquées d’agression et de barbarie.
Cela a été évident dès le début des affrontements sérieux en 1991, dans la République de Croatie. Dans leur couverture de la ville de Vukovar, par exemple, en Croatie orientale, les médias (et le TPI) se sont exclusivement appesantis sur la prise de la ville, en automne 1991, par l’armée fédérale yougoslave, en ignorant totalement le massacre, au cours du printemps et de l’été précédents, par les troupes de la Garde nationale croate et des paramilitaires, de centaines de Serbes qui vivaient dans le secteur. Selon Raymond K. Kent, “une considérable population serbe de l’importante ville slavone de Vukovar a disparu sans s’être enfuie, en laissant des traces de tortures dans les vieilles catacombes autrichiennes sous la cité, avec des preuves de viols et d’assassinats. Les médias occidentaux, déjà fortement engagés dans la diabolisation des Serbes, a choisi d’ignorer ces faits.” Cette approche tendancieuse et trompeuse était la pratique habituelle des grands médias et du TPI.

D’autres mensonges par omission ont été évidents dans la mise en exergue de camps bosno-serbes de prisonniers comme Omarska, décrits en détail et avec indignation, alors qu’en fait les musulmans et les Croates avaient des camps similaires – à Celebici, Tarcin, Livno, Bradina, Odzak et le camp Zetra à Sarajevo, entre autres – avec des chiffres de prisonniers et des installations comparables, et un traitement pire des prisonniers. Mais à la différence des Serbes, les musulmans et les Croates ont eu recours à des firmes compétentes de relations publiques et ont refusé de laisser inspecter leurs installations – et l’édifice de partialité déjà mis en place faisait que les médias ne s’intéressaient qu’aux camps serbes.

De folles allégations de conditions de détention à la Auschwitz dans les “camps de concentration” serbes ont été reprises par les journalistes de service qui avalaient la propagande diffusée par les autorités musulmanes et croates et leurs employés de relations publiques. Roy Gutman, qui a remporté le prix Pulitzer avec John Burns pour ses reportages en Bosnie en 1993, se fiait presqu’uniquement aux autorités musulmanes et croates, et à des témoins à la crédibilité douteuse et aux affirmations invraisemblables, et il a été une source majeure du bourrage de crâne exagéré, tendancieux et mensonger sur les “camps de concentration”. Le prix Pulitzer de John Burns était basé sur une longue interview de Boris Herak, un prisonnier bosno-serbe qui lui avait été fourni, ainsi qu’à un cinéaste financé par Soros, par les musulmans bosniaques. Quelques années plus tard, Herak a avoué qu’on l’avait forcé à faire sa confession hautement invraisembable et qu’il avait du apprendre par cœur de nombreuses pages de mensonges. Deux de ses prétendues victimes sont apparues plus tard bien vivantes. Dans le reportage sur Herak, John Burns et le New York Times (ainsi que le film financé par Soros) ont omis de mentionner un détail qui aurait ruiné leur crédibilité : Herak accusait aussi l’ex-chef de l’UNPROFOR, le général canadien Lewis MacKenzie, d’avoir violé une jeune musulmane dans un bordel serbe. Ces deux scandaleux prix Pulitzer témoignent de la partialité médiatique qui régnait en 1992 et 1993.

Dans un récent accès de curiosité, au cours d’une visite au mourant Izetbegovic, Bernard Kouchner a interrogé l’ex-chef de l’Etat bosniaque sur les camps de concentration bosno-serbes. Izetbegovic lui a fait le surprenant aveu que l’information sur ces camps avait été grossie dans le but d’obtenir de l’OTAN le bombardement des Serbes. Cette importante confession n’a pas été mentionnée par les médias américains ou anglais.

Un des plus spectaculaires mensonges des années 90 a été celui concernant le camp serbe de Trnopolje, visité par les reporters britanniques d’ITN en août 1992. Ces reporters ont photographié un certain Fikret Alic, le montrant émacié et apparemment enfermé derrière la barrière d’un camp de concentration. En fait, Fikret Alic se trouvait dans un camp de transit, était malade de tuberculose bien avant d’arriver au camp, ne représentait en aucune façon les autres résidents du camp, et est parti peu de temps après en Suède. De plus, la barrière entourait les photographes, pas le photographié. Mais cette photo particulièrement malhonnête, qui a fait la une partout en Occident comme preuve de l’existence d’un Auschwitz serbe, a été dénoncée par les autorités de l’OTAN, et a fourni le fondement de la création du TPI et de sa mission de combattre le mal serbe.

Dans le cas du siège de Sarajevo, comme dans ceux des conflits autour des villes “protégées”, le gouvernement musulman bosniaque s’est engagé dans un programme régulier de provocation des Serbes, les condamnant pour leur riposte, mentant sur le nombre de victimes et tentant – la plupart du temps avec succès – de faire endosser aux Serbes toutes les responsabilités. Comme le dit Tim Fenton : “Des allégations de massacres de musulmans bosniaques suivait tout affrontement comme la nuit suit le jour : le plus éloquent étant le Premier ministre musulman Haris Silajdzic qui affirmait que les Nations Unies étaient responsables de la mort de 70.000 personnes à Bihac au début de 1995, alors qu’en fait il n’y avait pratiquement pas eu de combats et que le nombre de victimes était très peu élevé.”

Une remarquable caractéristique de la lutte des musulmans bosniaques pour la diabolisation des Serbes, en vue d’obtenir de l’OTAN qu’elle vienne à leur secours avec des bombes, a été leur propension à tuer leurs propres concitoyens. L’exemple le plus notable a été le bombardement de civils de Sarajevo au cours de trois massacres : en 1992, le “massacre de la boulangerie” ; en 1994, le “massacre du marché” de Markalé ; et en 1995, le second “massacre du marché”. Dans la version officielle, les Serbes étaient responsables de ces atrocités, et on peut admettre qu’il est difficile de croire que les autorités musulmanes tuaient leurs propres gens pour obtenir un avantage politique, même si les faits convergent en ce sens. Mais ces massacres ont été l’objet d’un “timing” parfaitement mis au point pour influer sur la décision imminente des Etats-Unis et de l’OTAN d’intervenir en faveur des bosno-musulmans. Plus encore, de nombreuses autorités de l’ONU et chefs militaires occidentaux ont affirmé qu’il y avait de fortes présomptions pour que les trois actions aient été planifiées et exécutées par les musulmans bosniaques. L’officier de l’armée US John F. Sray, qui était sur place en Bosnie lors de ces massacres et dirigeait la section du renseignement américain à Sarajevo, a même considéré que les incidents, et la probable implication des autorités bosno-musulmanes, “méritait une enquête approfondie du tribunal pénal international.” Inutile de dire qu’aucune enquête n’a été entreprise. En un mot, cette analyse des trois massacres ne relève pas de la théorie des complots, mais d’une conclusion fondée sur de multiples et sérieuses constatations, qui n’a même pas été évoquée dans les comptes rendus tendancieux de l’histoire balkanique récente.

A la fois avant et après Srebrenica, la manipulation des chiffres a été une pratique courante, contribuant à conforter le récit dominant. Pour la Bosnie, en décembre 1992, le gouvernement musulman bosniaque a fait état de 128.444 morts militaires et civiles, un nombre qui est passé à 200.000 en juin 1993, puis à 250.000 en 1994. Ces chiffres ont été avalés sans sourciller par les politiciens occidentaux, les médias et les intellectuels prônant la guerre, avec Clinton lui-même citant celui de 250.000 dans un discours de novembre 1995. L’ex-responsable du Département d’Etat George Kenney s’est souvent référé à ces chiffres, et s’est étonné de voir la crédulité avec laquelle les médias les ont acceptés sans la moindre velléité de vérification. Sa propre estimation s’est située entre 25.000 et 60.000. Plus récemment, une étude parrainée par le gouvernement norvégien a fait une estimation de 80.000, et une enquête du TPI lui-même a conclu à 102.000 victimes. Ni l’un ni l’autre de ces résultats n’a figuré dans les médias US, qui avaient régulièrement abreuvé leurs lecteurs des chiffres grossis.

Une inflation comparable a eu lieu pendant les 78 jours du bombardement de l’OTAN en 1999, avec de hautes autorités américaines mentionnant, à divers moments, 100.000, 250.000 et 500.000 meurtres d’Albanais du Kosovo par les Serbes, et utilisant à tort et à travers le terme “génocide” pour décrire les opérations serbes au Kosovo. Ces chiffres ont peu à peu été ramenés à 11.000, et sont restés à ce niveau bien qu’on n’ait trouvé que quelques 4.000 corps au cours d’une des plus intenses recherches scientifiques de l’histoire, et qu’un nombre indéfini de ces corps étaient des combattants, des Serbes, ou des victimes du bombardement américain. Mais le chiffre de 11.000 doit être juste parce que les membres de l’OTAN et le TPI l’ont déclaré tel, et Michel Ignatieff a assuré les lecteurs du New York Times que “la découverte de ces 11.334 cadavres dépendait du fait que l’armée et la police serbes les avaient ou non déplacés.”

Ce récital de désinformation systématique ne prouve pas nécessairement la fausseté de la version officielle du massacre de Srebrenica. Mais il évoque la nécessité d’examiner de plus près des allégations qui se sont révélées si opportunes, un examen que les mass-médias se sont toujours refusés à faire.

Les douteuses allégations de massacre.

Au moment des événements de Srebrenica en juillet 1995, le décor avait été bien planté pour que les allégations de massacre paraissent crédibles. Pratiquement personne n’avait démenti l’incessante série de mensonges des médias, le processus de diabolisation et de manichéisme bien-contre-mal était parfaitement rodé, le TPI et les dirigeants de l’ONU suivaient à la lettre le programme des USA et de leurs alliés, et les médias leur emboîtaient le pas dans leur bellicisme.

Il était pourtant facile de déceler les failles du contexte. Un élément en était que la notion de “zone protégée” n’était qu’une fraude, ces zones étant supposées désarmées. Or il n’en était rien, avec la connivence de l’ONU . Les musulmans bosniaques les utilisaient, à Srebrenica et ailleurs, comme rampes de lancement d’attaques des villages serbes environnants. Au cours des trois années précédant le massacre, plus de mille civils serbes ont été tués par les forces musulmanes dans un grand nombre de villages dévastés. Bien avant juillet 1995, le commandant musulman de Srebrenica Naser Oric a fièrement fait voir à des reporters occidentaux des vidéos montrant quelques unes de ses victimes serbes décapitées, et s’est vanté de ses assassinats. Témoignant devant le TPI le 12 février 2004, le commandant militaire des Nations Unies en Bosnie en 1992 et 1993, le général Philippe Morillon, a affirmé sa conviction que l’attaque de Srebrenica avait été une “réaction directe” aux massacres de Serbes par Naser Oric et ses forces en 1992 et 1993, massacres que Morillon connaissait parfaitement. Le témoignage de Morillon n’a pas intéressé les médias occidentaux, et quand le TPI s’est finalement résolu à inculper Naser Oric le 28 mars 2003, probablement pour se forger une image d’impartialité juridique, ce dernier n’a été accusé que du meurtre de sept Serbes qui avaient été torturés et battus à mort après leur capture, et d’avoir détruit au hasard des villages environnants. Bien qu’il se soit vanté ouvertement devant des reporters occidentaux d’avoir massacré des civils serbes, le TPI “n’a trouvé aucune preuve de victimes civiles des attaques de villages serbes dans son théâtre d’opérations”.

Quand les Serbes de Bosnie se sont emparés de Srebrenica en juillet 1995, il a été rapporté que le 28e régiment de l’armée musulmane bosniaque (AMB), comprenant plusieurs milliers d’hommes, avait fui la ville. Les médias ne se sont pas demandés comment une force aussi importante pouvait se trouver dans une “zone protégée” désarmée. Ayant aussi ignoré les exactions perpétrées précédemment à partir de la zone protégée, ils pouvaient ainsi adopter la version officielle d’un “génocide” et d’une inexplicable cruauté, plutôt que celle d’une revanche admise par les médias pour excuser en partie la violence de victimes “agréées” (comme celle des Albanais expulsant et tuant les Serbes et les Roms après la l’occupation du Kosovo par l’OTAN).

Un second élément du contexte a été la possible raison politique de la livraison de Srebrenica par une force en bonne position défensive, supérieure en nombre à l’attaquante ar-mée serbe bosniaque (ASB) dans la proportion de six ou huit contre un, mais battant en retraite avant l’assaut, ses chefs ayant été retirés au préalable par le gouvernement musulman bosniaque. Cette retraite a laissé la population sans protection, et a rendu les cadres de l’AMB vulnérables au moment où ils refluaient en désordre vers les lignes bosno-musulmanes. Etait-ce une nouvelle manœuvre d’auto-sacrifice des leaders en vue de produire des victimes, peut-être pour atteindre la cible des 5.000 fixée par Clinton et pousser à une intervention plus énergique de l’OTAN ? La question n’a jamais été posée par les grands médias.

Les événements de Srebrenica présentaient bien des aspects rendant plausible la version des 8.000 “hommes et jeunes gens” exécutés.
L’un d’entre eux était la confusion et l’incertitude quant au sort des militaires bosno-musulmans en fuite, certains réussissant à gagner Tuzla en sécurité, d’autres finissant tués dans les combats, d’autres ayant été faits prisonniers. Le chiffre de 8.000 a été de prime abord donné par la Croix Rouge, basé sur l’estimation brute que l’ASB avait capturé 3.000 hommes et que 5.000 étaient portés “disparus”. Il est bien établi que des milliers de “disparus” sont arrivés à Tuzla ou ont été tués dans les combats. Mais dans une extraordinaire transformation qui témoigne de l’ardeur à situer le mal du côté des Serbes et à faire des musulmans des victimes, les catégories d’“arrivées en sécurité” ou de “morts au combat” des manquants à l’appel ont été ignorées, et tous les disparus ont été considérés comme exécutés ! Cette trompeuse conclusion a été renforcée par la Croix Rouge se référant aux 5.000 comme “simplement disparus”, et le fait qu’elle n’ait pas corrigé cette qualification politiquement tendancieuse et précisé, bien qu’elle l’ait elle-même reconnu, que “plusieurs milliers” de réfugiés étaient arrivés en Bosnie centrale.

Elle a aussi été renforcée par le refus des autorités bosno-musulmanes de donner les noms et le nombre des gens sauvés sans encombre. Mais il y avait une remarquable propension dans l’establishment occidental non seulement à ne tenir aucun compte de ceux arrivés à bon port, mais aussi à ignorer les morts au combat et à considérer tous les cadavres comme des victimes d’exécutions. La foi aveugle est ici sans limites : le reporter David Rohde a vu un os emergeant d’un site de tombeaux près de Srebrenica, et il a su d’instinct que c’était le vestige d’une exécution et la preuve sérieuse d’un “massacre”. La pratique courante des médias a été de passer de la constatation avérée de milliers de disparus, ou de la nouvelle d’une exhumation de corps sur un site, à la conclusion que l’exécution de 8.000 personnes était ainsi démontrée.

Avec 8.000 exécutions et des milliers de morts dans les combats, on aurait du trouver d’énormes sites d’enterrements, et amasser par satellites des preuves des exécutions, des enterrements et éventuellement des déplacements de corps. Mais les recherches dans le secteur de Srebrenica se sont avérées douloureusement décevantes, avec la découverte pour toute l’année 1999 de seulement quelques 2.000 corps, comprenant des combattants et même des Serbes, certains datant d‘avant juillet 1995. La maigreur de ces résultats a conduit à l’idée que les corps avaient été déplacés et remis en terre ailleurs, mais il était très difficile d’en être convaincu car les Serbes ont été soumis à une intense pression militaire après juillet 1995. C’était la période où l’OTAN bombardait les positions serbes et où les armées croate et musulmane développaient une offensive en direction de Banja Luka. L’ASB était sur la défensive et manquait sérieusement d’équipement et de ressources, y compris d’essence. Monter une opération de la taille de l’exhumation, du transport et du nouvel enterrement de milliers de cadavres dépassait de loin les moyens dont elle disposait à l’époque. De plus, en exécutant un programme de cette envergure, elle ne pouvait espérer passer inaperçue du personnel de l’OSCE, des civils locaux et des observations par satellite.

Le 10 octobre 1995, Madeleine Albright a montré des photos par satellite à une session à huis clos du Conseil de sécurité, comme faisant partie du dossier d’accusation des Serbes de Bosnie. L’une d’entre elles montrait des personnes – données comme des musulmans bosniaques près de Srebrenica – rassemblées dans un stade, et une autre, prétendument prise peu après, un champ à proximité avec un sol “remué”. Ces photos n’ont jamais été rendues publiques, mais même si elles étaient authentiques, elles ne prouveraient ni exécutions ni enterrements. En outre, bien que le TPI fasse état d’une “tentative organisée et globale” de dissimuler les cadavres et que David Rohde parle d’un “gigantesque effort serbe de cacher les corps”, ni Albright ni qui que ce soit d’autre n’a jamais montré la moindre photo satellite de gens exécutés, enterrés ou déterrés pour être déplacés, ou de camions transportant ailleurs des milliers de cadavres. Soit un manque flagrant de documentation, malgré l’avertissement de Madeleine Albright aux Serbes – “Nous vous surveillons” – et au moment où les satellites faisaient au moins huit passages quotidiens et où les drones géostationnaires pouvaient se placer au-dessus de la Bosnie et prendre des photos à haute définition, pendant l’été de 1995. Les grands médias ont considéré que cette lacune n’avait aucun intérêt.

Un grand nombre de corps ont été rassemblés à Tuzla, quelques 7.500 ou plus, beaucoup en très mauvais état ou en fragments, leur ramassage et leur manipulation incompatibles avec les normes scientifiques professionnelles, leur origine incertaine, leur lien avec les événements de juillet 1995 à Srebrenica loin d’être prouvé et même improbable, et la cause de la mort en général indéfinie. Il est intéressant de noter, alors que les Serbes étaient sans cesse accusés de cacher les corps, qu’on n’a jamais suggéré que les musulmans bosniaques, chargés pendant longtemps de la recherche des cadavres, et pourtant coutumiers de falsifications, pouvaient déplacer des corps et manipuler les informations. Une tentative d’utiliser l’ADN pour rattacher les vestiges à Srebrenica est en cours, mais elle soulève de nombreux problèmes : à part ceux des procédés d’investigation et de l’intégrité des sujets d’examen, elle ne résoudra pas celui de la différenciation entre une exécution et une mort au combat. Il y a aussi des listes de disparus, mais elles sont remplies d’erreurs, avec des doublons, des noms de personnes décédées avant juillet 1995, qui ont pris la fuite pour éviter de servir dans l’ASB ou qui se sont inscrites sur les listes électorales en 1997, et elles comprennent des morts au combat, des rescapés qui se sont réfugiés en sécurité ou qui ont été faits prisonniers, et qui ont entamé une nouvelle existence ailleurs.

Le chiffre de 8.000 est aussi incompatible avec l’arithmétique élémentaire relative à Srebrenica avant et après juillet 1995. Les personnes déplacées de Srebrenica – c’est-à-dire les survivants du massacre – qui se sont fait enregistrer au début d’août 1995 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le gouvernement bosniaque, atteignaient un total de 35.632. Les musulmans qui ont pu gagner les lignes musulmanes “sans que leurs familles soient informées” étaient au moins 2.000, et environ 2.000 ont été tués dans les combats. Soit un total de 37.632 rescapés, plus les 2.000 morts au combat, qui, avec les 8.000 exécutés, porterait la population d’avant-guerre de Srebrenica à 47.000 habitants, alors qu’elle était en réalité plus proche de 37 à 40.000 (La juge du TPI Patricia Wald l’a estimée à 37.000). Les chiffres ne concordent pas.

Il y a eu des témoins de tueries à Srebrenica, ou des gens qui ont affirmé avoir été des témoins. En petit nombre, certains ayant manifestement des comptes politiques à régler ou se révélant peu crédibles.46 Cependant plusieurs étaient sérieux et décrivaient sans doute des événements horribles et réels. Mais nous parlons ici de quelques centaines d’exécutions, pas de 8.000 ou de quoi que ce soit d’approchant.

Le seul témoin qui ait prétendu avoir directement participé à un nombre dépassant le millier a été Drazen Erdemovic, un Croate associé à un groupe de tueurs mercenaires qui avaient reçu 12 kilos d’or pour leur service en Bosnie (selon Erde-movic lui-même) et avaient fini par travailler au Congo pour le renseignement français. Son témoignage a été accepté, malgré son inconsistence et ses contradictions, et le fait qu’il souffrait de troubles mentaux au point d’avoir été exonéré de son propre procès, à peine deux semaines avant d’être admis comme témoin dispensé de contre-interrogatoire. Les dépositions de ce témoin et d’autres ont beaucoup souffert du procédé de marchandage préalable selon lequel les prévenus peuvent négocier une réduction de peine en échange de leur collaboration avec le tribunal.47

Il est également important de souligner le nombre d’observateurs relativement impartiaux qui n’ont pas vu le moindre signe de massacre, y compris les membres des forces hollandaises présentes dans la “zone protégée” et des gens comme Henry Wieland, le chef enquêteur de l’ONU pour les abus de droits de l’homme, qui n’a trouvé aucun témoin oculaire d’atrocités après cinq jours d’interviews au sein des 20.000 survivants de Srebrenica rassemblés dans le camp de réfugiés de l’aéroport de Tuzla.48

Anomalies

Une anomalie concernant Srebrenica consiste en la stabilité du chiffre de victimes bosno-musulmanes – 8.000 en juillet 1995 et 8.000 aujourd’hui, malgré le caractère brut de la première estimation, la preuve que beaucoup ou la plupart des 5.000 “disparus” ont rejoint le territoire bosno-musulman ou ont été tués dans les combats, et l’incapacité de produire des témoignages probants en dépit d’un effort massif. Dans d’autres cas, comme l’estimation relative aux attentats du 11 septembre, ou même celles des morts en Bosnie ou des victimes des bombardements au Kosovo, les chiffres ont été revus à la baisse au fur et à mesure que les relevés de corps rendaient indéfendables les premières évaluations exagérées.49 Mais en raison de son rôle politique primordial pour les Etats-Unis, les musulmans bosniaques et les Croates, et de la foi quasi-religieuse en l’existence de l’atrocité qui s’y serait déroulée, Srebrenica s’est révélée étanche à toute réalité. Depuis le premier jour jusqu’à aujourd’hui, le chiffre de 8.000 a été considéré comme une vérité intangible, dont la mise en doute serait une hérésie et une apologie du démon.

Une autre anomalie qui illustre le caractère sacré, intouchable et politisé du massacre dans l’idéologie occidentale, a été sa rapide qualification de “génocide”. Le tribunal a joué ici un grand rôle, avec l’exceptionnelle crédulité, le psychologisme débridé et l’incompétence des raisonnements juridiques que les juges ont manifestés exclusivement dans les cas concernant les Serbes. En matière de crédulité, un juge a entériné comme un fait l’affirmation d’un témoin que les soldats serbes ont forcé un vieillard musulman à manger le foie de son petit-fils 50 et les magistrats ont sans arrêt évoqué comme un fait établi l’exécution de 7 à 8.000 musulmans, tout en reconnaissant en même temps que leurs informations “suggéraient” qu’une ”majorité” des 7-8.000 disparus n’avaient pas été tués au combat, ce qui diminuait sensiblement le chiffre accepté.51

Le tribunal a résolu l’embarrassant problème des Serbes génocidaires transportant par bus en zone sûre les femmes et les enfants musulmans bosniaques, en disant qu’ils l’avaient fait pour des raisons de relations publiques, mais comme le fait remarquer Michael Mandel, ne pas commettre un acte criminel malgré son désir de le faire s’appelle un “acte criminel non commis.”52 Le tribunal ne s’est jamais demandé pourquoi les Serbes génocidaires n’avaient pas encerclé la ville avant de la prendre pour empêcher des milliers d’hommes de s’échapper, ni pourquoi les soldats musulmans bosniaques avaient laissé leur femmes et enfants, avec de nombreux camarades blessés, à la merci des Serbes,53 et il n’a jamais relevé le fait que 10.000 habitants de Zvornik, principalement musulmans, s’étaient mis à l’abri de la guerre civile en se réfugiant en Serbie même, comme l’a attesté le témoin de l’accusation Borislav Jovic.54

Parmi les autres incohérences des arguments des magistrats du tribunal, figure la notion qu’il s’agit d’un génocide lorsque vous tuez les hommes d’un groupe dans le but d’en réduire la population future, rendant ainsi le groupe inviable dans le secteur. Vous pourriez simplement vouloir les tuer pour éviter qu’ils ne vous tuent plus tard, mais la cour connaît mieux la psychologie serbe – cela ne pouvait être la seule raison, il fallait qu’il y ait un but plus sinistre. Le raisonnement du tribunal est qu’avec un peu de psychologie favorable à l’accusation, n’importe quel cas d’élimination d’un adversaire peut être considéré comme un génocide.

Il y a aussi le problème de la définition du groupe. Les Serbes cherchaient-ils à éliminer tous les musulmans de Bosnie, ou les musulmans en général ? Ou seulement les musulmans de Sarajevo ? Les juges ont considéré que leur expulsion de Sarajevo était en lui-même un génocide, et ils ont en gros assimilé le génocide au nettoyage ethnique.55 Il est cependant important de souligner que le TPI n’a jamais qualifié de “génocide” le nettoyage ethnique de 250.000 Serbes de la Krajina, bien que dans ce cas beaucoup de femmes et d’enfants aient été tués, et que ce nettoyage se fut déroulé sur un plus vaste territoire et eut entraîné plus de victimes civiles qu’à Srebrenica.56 Le 10 août 1995, Madeleine Albright s’est écriée au Conseil de sécurité que “jusqu’à 13.000 hommes, femmes et enfants ont été chassés de leurs foyers” à Srebrenica.57 Peut-être le tribunal a-t-il fait sienne l’impayable formule de Richard Holbrooke qualifiant la Krajina d’un cas d’“expulsions involontaires” !58 La partialité est éclatante, la politisation de l’instance juridique extrême.

La couverture médiatique des événements à Srebrenica et en Krajina a suivi le même schéma et illustre comment les médias ont différencié les bonnes et les mauvaises victimes selon la prise de position politique. Les Serbes étant la cible du gouvernement, et le gouvernement soutenant massivement le programme croate de nettoyage ethnique dans la Krajina, les médias ont gratifié Srebrenica d’un traitement énorme et indigné, avec un langage haineux, des appels à l’action et peu d’évocation du contexte. La Krajina, elle, n‘a eu droit qu’à une attention faible et passagère, dépourvue d’indignation ; la description détaillée du sort des victimes était réduite au minimum, le langage des comptes rendus était neutre, et le contexte évoqué rendait les événements compréhensibles. Le contraste a été si grossier qu’il en devenait risible : l’attaque de Srebrenica était “glaçante”, “meurtrière”, “sauvage”, “criminellement perpétrée de sang-froid”, “génocidaire”, qualifiée d’“agression” et bien entendu de “nettoyage ethnique”. Avec la Krajina, rien de comparable, même “nettoyage ethnique” était de trop. L’agression croate n’était qu’un gros “soulèvement” qui “affaiblissait l’ennemi”, une “offensive éclair”, expliquée comme une “riposte à Srebrenica” et un résultat des “excès” des leaders serbes. Le Washington Post a même cité l’ambassadeur US en Croatie Peter Galbraith disant “l’exode serbe n’est pas un nettoyage ethnique”.59 Le journal ne permettait aucune mise en doute de ce jugement. En fait, les opérations croates en Krajina ont fait de la Croatie le plus ethniquement pur de tous les composants de l’ex-Yougoslavie, bien que l’occupation du Kosovo par l’OTAN ait permis un nettoyage qui rivalise avec la purification ethnique de la Croatie.

Une autre anomalie de l’affaire de Srebrenica est l’insistance mise à poursuivre devant le tribunal tous les criminels (serbes), et à obtenir des bourreaux volontaires (serbes) qu’ils reconnaissent leur culpabilité, leur aveu étant une nécessité de la justice et la condition de la réconciliation. Le problème est que la justice ne peut être partiale, ou alors elle cesse d’être la justice, et elle révèle son vrai visage de vengeance et de justification de buts politiques. Le nettoyage ethnique en Bosnie n’était en aucune façon le fait d’un seul côté, et les morts par nationalité ne sont pas loin de correspondre aux proportions de la population.60 Les Serbes affirment, documents à l’appui, qu’ils ont eu des milliers de morts dûs aux musulmans bosniaques et à leurs cadres moudjahidin importés, ainsi qu’aux Croates, et ils ont leur propre groupe d’enquête cherchant à identifier les corps d’un nombre de charniers estimé à 73.61 Ces victimes n’ont pas retenu l’attention des médias occidentaux ou du TPI. Le distingué scientifique yougoslave, le Dr Zoran Stankovic, a observé en 1996 que “le fait que son équipe avait précédemment identifié les corps de 1.000 Serbes de Bosnie dans la région (de Srebrenica) n’avait pas intéressé le procureur Richard Goldstone.”62 A la place, on entonne sans cesse le refrain sur la tendance à se plaindre et à gémir des Serbes, alors que les plaintes des musulmans bosniaques sont considérées comme celles de vraies victimes et ne sont jamais comparées à des gémissements.

Loin de contribuer à la réconciliation, l’insistance sur les victimes et les meurtriers de Srebrenica stimule la haine et le nationalisme, comme la guerre et la violence au Kosovo y ont exacerbé les haines et les tensions, et démontré que le but affiché de Clinton d’un Kosovo tolérant et multiethnique était une farce. Au Kosovo, la propagande partiale et l’occupation de l’OTAN ont dechaîné une incontrôlable violence antiserbe – et antirom, antiturque et anti-dissidents albanais – aidée par la complaisance des autorités de l’OTAN qui détournent les yeux pendant que leurs alliés – les prétendues victimes – prennent leur revanche et poursuivent leur sempiternel objectif de purification ethnique.63 En Bosnie et en Serbie, les Serbes ont été incessamment dénoncés et humiliés, et leurs leaders et chefs militaires punis, alors que les criminels parmi les musulmans bosniaques, les Croates et les puissances de l’OTAN (Clinton, Blair, Albright, Holbrooke…) ne sont l’objet d’aucune sanction64 et, pour certains (Clinton et al.), sont présentés comme des champions de la justice.

Il est évident que le but de ceux qui exigent le châtiment des Serbes n’est pas la justice ou la réconciliation. Il est d’unifier et de consolider la position des musulmans bosniaques, d’écraser la Republika Srpska et même peut-être de l’éliminer complètement comme entité indépendante en Bosnie, de maintenir la Serbie dans un état de désorganisation, de faiblesse et de dépendance de l’Occident, et de continuer à présenter sous un jour favorable l’agression des USA et de l’OTAN et le démantèlement de la Yougoslavie.
Ce dernier objectif requiert de détourner l’attention du rôle de Clinton et des musulmans bosniaques dans l’établissement d’une tête de pont d’Al Qaeda dans les Balkans, de l’alliance étroite d’Izetbegovic avec Osama bin Laden, de sa Déclaration islamique exprimant son hostilité à l’Etat multiethnique,65 et de l’importation de 4.000 mudjahidin pour mener une guerre sainte en Bosnie avec l’aide active du gouvernement Clinton et de l’association UCK-Al Qaeda.

Cet aspect de la prise de position en faveur des musulmans bosniaques a toujours embarrassé les propagandistes de guerre, et l’embarras s’est accru après les attentats du 9 septembre. Le US 9/11 Commission report affirme que deux des onze pirates de l’air, Nawaf al Hazmi et Khalid al Mindhar, ainsi qu’un des cerveaux de l’attaque, Khalid Sheikh Mohammed, ont “combattu” en Bosnie, et que Bin Laden avait des “bureaux” à Zagreb et Sarajevo.66 Malgré l’énorme couverture médiatique du 9 septemebre et d’Al Qaeda, ces liens n’ont pas été mentionnés par les grands médias et n’ont eu aucun effet sur le proconsul en Bosnie Paddy Ashdown, qui a assisté aux funérailles d’Izetbegovic et continue à prendre le parti des musulmans bosniaques. Les Serbes s’étaient bien sûr déjà plaints des cruautés (et des décapitations) des moudjahidin en 1993, mais les médias et le TPI ne s’y sont pas intéressés à l’époque et ne s’y intéressent toujours pas. Il ne faut parler que de Srebrenica, des musulmans bosniaques comme uniques victimes, et du secours généreux quoiqu’un peu tardif apporté par Clinton et l’Occident à ces malheureux opprimés.

Mais les Serbes de Bosnie n’ont-ils pas “avoué” avoir assassiné 8.000 civils ? Les médias occidentaux se sont emparés de cet “aveu”, démontrant une fois de plus leur soumission à l’agenda politique de leurs leaders. Les Serbes ont en effet publié un rapport sur Srebrenica en septembre 2002,67 mais ce rapport a été rejeté par Paddy Ashdown pour n’avoir pas abouti aux conclusions appropriées. Le proconsul a exigé un nouveau rapport en renvoyant une charrette de politiciens et d’analystes de la Republika Srpska, menaces au gouvernement à l’appui, et a fini par faire rédiger un texte par des gens acceptant les conclusions officiellement approuvées.68 Ce rapport, publié le 11 juin 2004, a alors été accueilli par les médias occidentaux comme une confirmation significative de la version officielle. Le refrain a été que les Serbes avaient “admis” le massacre et que la question était désormais réglée. L’amusant est que ce rapport imposé de force est loin de reconnaître 8.000 exécutions (il ne parle que de “plusieurs milliers”). La seule chose que “prouve” cet épisode est que la campagne occidentale destinée à faire ramper les Serbes vaincus n’est pas terminée, pas plus que la crédulité des médias et leur assujettissement à la propagande.

Conclusion

Le “massacre de Srebrenica” est le plus grand triomphe du bourrage de crâne dans les guerres des Balkans. D’autres assertions et mensonges ont joué leur rôle dans les conflits balkaniques, mais alors qu’ils n’ont occupé qu’un rang modeste dans le répertoire de la propagande malgré la concurrence (Racak, le massacre de Markalé, le refus serbe de négocier à Rambouillet, les 250.000 morts de Bosnie, la conquête de la Grande Serbie comme élément moteur des guerres balkaniques),69 le massacre de Srebrenica les dépasse tous par son pouvoir symbolique. C’est le symbole de la malfaisance serbe et de la souffrance des musulmans bosniaques, comme du bien-fondé du démantèlement de la Yougoslavie et des interventions occidentales, comprenant un bombardement et l’occupation de la Bosnie et du Kosovo.

Malheureusement, il n’y a aucun lien entre ce triomphe de la propagande, et la vérité et la justice. La négation de la vérité s’incarne dans le fait que la première estimation de 8.000, incluant 5.000 “disparus” – qui avaient quitté Srebrenica pour rejoindre les lignes bosno-musulmanes – a été maintenue après qu’il ait été rapidement établi que plusieurs milliers avaient gagné ces lignes et que des milliers d’autres étaient morts dans les combats. Ce beau chiffre rond reste intangible aujourd’hui, face à l’incapacité de trouver des corps d’exécutés et malgré l’absence de la moindre photo par satellite montrant des exécutions, des cadavres, des gens qui creusent, ou des camions transportant des corps pour les réenterrer. Les médias se sont bien gardés de poser des questions à ce sujet, en dépit de la promesse de Madeleine Albright d’août 1995 : “Nous vous surveillons”.

La déclaration d’Albright, et les photos qu’elle a montrées à l’époque, ont détourné l’attention du “massacre de la Krajina” qui se déroulait dans la Krajina croate, un nettoyage ethnique d’une grande cruauté plus important qu’à Srebrenica, comportant moins de combats réels qu’à Srebrenica, fait d’attaques, d’assassinats et d’expulsions de civils sans défense. A Srebrenica, les Serbes de Bosnie ont mis les femmes et les enfants en sécurité et il n’existe aucune preuve qu’ils en aient tués,70 alors que dans la Krajina n’a été organisée aucune séparation de ce genre et qu’on estime à 368 le nombre de femmes et d’enfants tués, avec de nombreux malheureux trop âgés ou infirmes pour s’enfuir.71 Le succès de la propagande peut se mesurer au fait que les médias n’ont jamais évoqué la possibilité que l’attention intense portée au massacre de Srebrenica ait servi à masquer le “massacre de la Krajina” qui l’a immédiatement suivi, et qui avait l’appui des Etats-Unis. Pour les médias, Srebrenica a contribué à provoquer la Krajina, et les Serbes méritaient ce qui leur est arrivé.72

Les médias ont joué un rôle important dans le triomphe de propagande qu’a été le massacre de Srebrenica. Comme il a été dit précédemment, ils sont devenus les complices du bellicisme en 1991, et toutes les normes d’objectivité ont disparu dans leur soutien servile de la politique pro-bosnomusulmane et anti-serbe. Décrivant les reportages de Christine Amanpour et d’autres sur les combats autour de Gorazde, le lieutenant-colonel de l’armée US John Sray a écrit déjà en octobre 1995 que les informations “était dépourvues de tout semblant de vérité”, que les Américains souffraient d’un “monument de désinformation”, que “l’Amérique n’a pas été aussi lamentablement trompée” depuis la guerre du Vietnam, et que la perception populaire de la Bosnie “avait été forgée par une prolifique machine de propagande qui a réussi à manipuler des illusions pour soutenir les buts musulmans.”73

La machine de propagande a conquis les libéraux et une grande partie de la gauche aux USA, qui ont avalé la version dominante des méchants Serbes recherchant l’hégémonie, n’ayant recours qu’à des stratégies brutales et génocidaires et ruinant le havre multiethnique qui existait auparavant en Bosnie – un havre dirigé par Osama bin Laden et son ami et allié Alija Izetbegovic et, selon une correction apportée tardivement par Clinton, Holbrooke et Albright, étroitement lié à l’Iran, la Turquie et l’Arabie Saoudite ! La coalition belliciste libérale-gauche devait diaboliser les Serbes pour justifier la guerre impériale et ils l’ont fait en s’imprégnant de l’ensemble de mensonges et de mythes qui composait la version officielle.74 Cet amalgame du missile de croisière de la gauche (MCG) et des libéraux a beaucoup contribué à développer la thèse de l’“intervention humanitaire” consistant à attaquer les Serbes au profit de l’armée de liberation du Kosovo, et en fait à préparer le terrain pour les guerres de “liberation” de Bush.75 Le massacre de Srebrenica a aidé à faire croire les libéraux et le MCG à la croisade dans les Balkans et a fourni la justification morale à leur soutien de l’expansion impériale de leur pays et de ses alliés.

L’ex-responsable de l’ONU Cedric Thornberry, dans un texte de 1996, a noté : “Mise en évidence dans un certain nombre de médias internationaux libéraux”, la position prise est que “Les Serbes sont les seuls vilains”. Déjà au quartier général des Nations Unies en 1993, il avait été averti en ces termes : “Garez vous, le trucage est en route”76 La manipulation était en effet en route, même si elle n’était que tacite et infiltrée dans les relations entre le gouvernement, les médias et le tribunal. Elle a contribué à faire du massacre de Srebrenica le symbole du mal et, avec l’aide de la “justice” du tribunal et le soutien des libéraux et du MCG, à fournir une justification de l’agression US-OTAN et du démantèlement de la Yougoslavie, et plus largement, de l’“intervention humanitaire”. Que peut-on demander de plus à un système de propagande?

50. “Bosnia : 2 Officials Dismissed for Obstructing Srebrenica Inqui-ry” (Bosnie : deux officiels renvoyés pour avoir fait obstruction à l’enquête sur Srebrenica), Depêche d’AP, New York Times, 17 avril 2004.
Marlise Simons, “Bosnian Serb Leader taken before War Crimes Tribunal” (Un leader serbe de Bosnie amené au tribunal pour crimes de guerre), New York Times, 8 avril 2000.
Nations Unies, “The Fall of Srebrenica” (La chute de Srebrebnica) (A/54/549), Rapport du Secrétaire général suite à la résolution 53/35 de l’Assemblée générale, 15 novembre 1999, § 506. (http://www.un.org/News/ossg/srebrenica.pdf)
51. Cf. Ivo Pukanic : “US Role in Storm : Thrilled with Operation Flash, President Clinton gave the Go Ahead to Operation Storm” (Le rôle des Etats-Unis dans Tempête : enthousiasmé par l’opération Flash (Eclair), le président Clinton a donné le feu vert à l’opération Tempête), Nacional (Zagreb), 24 mai 2003.
52. Barton Bellman, “The Path to Crisis : How the US and its Allies Went to War” (Le chemin de la crise : comment les Etats-Unis et leurs alliés sont entrés en guerre), Washington Post, 18 avril 1999.
53. “Des survivants appartenant à la délégation de Srebrenica ont affirmé que le président Izetbegovic avait aussi dit qu’il avait appris qu’une intervention de l’OTAN en Bosnie-Herzégovine était possible, mais n’aurait lieu que si les Serbes entraient dans Srebrenica et tuaient au moins 5.000 de ses habitants. Le président Izetbegovic a nié catégoriquement avoir fait une telle déclaration.” The Fall of Srebrenica (La chute de Srebrenica), (A/54/549), Rapport du Secrétaire général suite à la résolution de l’Assemblée générale 53/35, 15 novembre 1999, § 115.
(http://www.haverford.edu/relg/sells/reports/Unsrebrenicareport.htm).
Le rapport des Nations Unies ne mentionne pas que neuf autres personnes étaient présentes à cette réunion, et que l’une d’entre elles, Hakija Meholijic, ex-chef de la police de Srebrenica, avait déclaré que huit d’entre elles (tous les survivants) “pouvaient confirmer” la suggestion de Clinton. (Dani, 22 juin 1998)
(http://edsp.neu.edu/info/students/marko/dani/dani2.html).
54. “Politics of War Crimes” (La politique des crimes de guerre), Bogdanich, chapitre 2, “Prelude to Capture” (Prélude à la capture) et Fenton, chapitre 3, “Military Context” (Contexte militaire). Voir aussi Tim Ripley, “Operation Deliberate Force” (Opération force délibérée), Centre d’études de défense et de sécurité, 1999, p. 145.
55. Dans son Balkan Odyssey, Lord David Owen dit “qu’en avalisant la prise de la Slavonie occidentale par le gouvernement croate, le Groupe de contact a en fait donné le feu vert aux Bosno-Serbes pour attaquer Srebrenica et Zepa.” (pp. 199-200). Owen se trompe : le Groupe de contact ne soutenait qu’un côté, et le fait que les médias n’aient ni rendu compte ni critiqué l’agression ainsi avalisée a permis de présenter la prise de Srebrenica comme exceptionnelle et non provoquée.
56. Veritas a estimé que 1.205 civils avaient été tués au cours de l’opération Storm (Tempête), dont 358 femmes et 10 enfants. Voir “Croatian Serb Exodus Commemorated” (Commémoration de l’exode des Serbes de Croatie), Agence France Presse, 4 août 2004, et aussi Veritas à www.veritas.org.yu. Dans les tombes autour de Srebrenica fouilléees au cours de l’année 2000, on n’a identifié comme féminin qu’un seul des 1.883 cadavres exhumés (Cf. la note 70 pour la source).
57. Ripley, “Operation Deliberate Force” (Operation force délibérée), p. 192. Voir aussi les notes 56 et 70.
58. Ce rôle belliciste a été décrit par Peter Brock dans “Dateline Yugoslavia : the Partisan Press” ( Yougoslavie : la presse partisane), Foreign Policy, hiver 1993-1994. Un livre à paraître de Brock traitant du “Media Cleansing, Uncovering Yugoslavia’s Civil Wars” (nettoyage médiatique : révélations sur les guerres civiles yougoslaves) donne de plus abondants détails sur cette partialité. Dans son autobiographie, le secrétaire d’Etat James Baker écrit qu’il avait donné à son attachée de presse Margaret Tutweiler des instructions de soutenir la cause des musulmans de Bosnie, notant qu’il lui “avait enjoint d’utiliser ses contacts dans les quatre chaînes de télévision, le Washington Post et le New York Times.“ (James A. Baker, “The Politics of Diplomacy” (La politique de la diplomatie), Putnam 1995, pp. 643-644.)
59. Lorsqu’on a interrogé le porte parole de l’OTAN Jamie Shea, le 16 mai 1999, sur la possibilité de voir l’OTAN relever de certaines accusations du tribunal, il a déclaré qu’il n’éprouvait aucune inquiétude. La procureure, a-t-il dit, commencera ses investigations “parce que nous lui donnerons l’autorisation de le faire”. De plus, “les pays de l’OTAN ont fourni le financement” et quant à la nécessité d’établir une seconde chambre “de façon à accélérer les réquisitoires… nous sommes totalement avec le tribunal sur ce point, nous voulons voir jugés les criminels de guerre.”
http://www.nato.int/kosovo/press/p990516b.htm
Voir aussi Michael Mandel, “How America Gets Away with Murder” (Comment l’Amérique se blanchit de ses crimes), Pluto, Londres 2004, chap. 4-5 et Edward Herman, “The Milosevic Trial, Part 1” (Le procès Milosevic, première partie), Z Magazine, avril 2002
60. 11 Cf. Bogdanich, “Politics of War Crimes” (La politique des cri-mes de guerre), chap. 7 : “UN Report on Srebrenica : a distorted Picture of Events” (Le rapport de l’ONU sur Srebrenica – une image faussée des événements).
61. Raymond K. Kent, “Contextualizing Hate, the Hague Tribunal, the Clinton Administration and the Serbes” (Le contexte de la haine : le tribunal de La Haye, le gouvernement Clinton et les Serbes), Dialogue, Paris, décembre 1996, v. 5, n° 20 (figurant sur le site in-ternet d’Emperor’s Clothes, www.emperorsclothes.com/misc/kent.htm
62. Carl Savich, “Celebici”, http://www.serbianna.com/columns/savich/047.shtml
63. Il serait difficile de dépasser la sauvagerie des musulmans bosniaques du camp de Celebici, décrite dans le texte de Savich. Cf. aussi Diana Johnstone, “La croisade des fous”, Le temps des cerises, Paris 2005, pp. 140-141.
64. Cf. les deux ouvrages de Peter Brock (note 9 ci-dessus) et John-stone, “La croisade des fous”, p. 146.
65. Pour les détails et les citations, voir l’article et le livre de Peter Brock (note 9 ci-dessus).
66. Bernard Kouchner, “Les guerriers de la paix”, Paris, Grasset 2004, pp. 372-374.
67. Johnstone, “La croisade des fous”, pp. 133-135. Thomas Deich-mann, “Misinformation : TV Coverage of a Bosnian Camp” (Dé-sinformation : la couverture TV d’un camp bosniaque), Covert Action Quarterly, automne 1998, pp. 52-55.
68. Communication privée en date du 21 novembre 2003.
69. Pour un excellent résumé de ces affaires d’“d’atrocités auto-infligées” avec d’autres références, voir le Rapport du personnel du Sénat de janvier 1997 sur “Clinton Approved Iranian Arms Trans-fers Help Turn Bosnia into Militant Islamic Base” (l’approbation par Clinton du transfert d’armes iraniennes transforme la Bosnie en une base islamique militante),
http://www.senate.gov/%7erpc/releases/1997/iran.htm//top
Voir aussi Cees Wiebes, “Intelligence and the War in Bosnia” (Le renseignement et la guerre en Bosnie), 1992-1995”, Londres, Lit. Verlag 2003, pp. 68-69.
http://213.222.3.5/srebrenica/toc/p6_c02_s004_b01.html
70. John E. Sray, “Selling the Bosnian Myth to America : Buyer beware” (Vendre le mythe bosniaque à l’Amérique : acheteur, attention !), Foreign Military Studies, Fort Leavenworth, Kansas, octobre 1995. http://fmso.leavenworth.army.mil/documents/bosnia2.htm
71. Quelques exceptions à cette règle : Leonard Doyle, “Muslims Slaughter their own People” (Les musulmans massacrent leurs propres gens), The Independant, 22 août 1992 ; Hugh Manners, “Serbs not Guilty of Massacre” (Les Serbes pas coupables du massacre), The Sunday Times (Londres), Ier octobre 1995. David Binder n’a pas pu obtenir de son propre journal, The New York Times, qu’il publie ses analyses d’une possible implication des musulmans dans les massacres de Sarajevo, et il a du les faire paraître ailleurs. Voir David Binder, “The Balkan Tragedy : Anatomy of a Massacre” (La tragédie balkanique : anatomie d’un massacre), Foreign Policy, n° 97, hiver 1994-1995 et David Binder, “Bosnia’s Bombers” (Les lanceurs de bombes bosniaques), The Nation, 2 octobre 1995.
72. Pour un bon résumé, voir Srdja Trifkovic, “Une spectaculaire révision de chiffres”, B. I. (Balkans-Infos), février 2005.
73. Georges Kenney, “The Bosnian Calculation” (Le calcul bosnia-que), New York Times Magazine, 23 avril 1995
74. Cf. Trifkovic, supra, note 23, et aussi
http://grayfalcon.blogspot.com/2004/12/deathtolls-part-3.html.
75. Cf. Edward Herman et David Peterson, “The NATO-Media Lie Machine : ‘Genocide’ in Kosovo” (La machine à mensonges de l’OTAN et des médias : le ‘génocide’ au Kosovo), Z Magazine, mai 2000. http://www.zmag.org/Zmag/articles/hermanmay2000.htm
76. Michael Ignatieff, “Counting bodies in Kosovo” (Le compte des corps au Kosovo), New York Times, 21 novembre 1999.
77. Bogdanich, “Politics of War Crimes” (La politique des crimes de guerre), chap. 2, “Prelude to capture” (prélude de la capture).
78. L’ambassadeur de Yougoslavie à l’ONU a présenté aux Nations Unies les preuves de “Crimes de guerre et de génocide en Bosnie orientale (communes de Bratunac, Skelane et Srebrenica) perpétrés sur la population serbe d’avril 1992 à avril 1993”. Voir aussi Milivoje Ivanisevic, “Expulsion of Serbes from Bosnia and Herzegovina, 1992-1995” (L’expulsion des Serbes de Bosnie-Herzégovine, 1992-1995), Edition WARS Book II, 2000, et Joan Phillips, “Victims and Villains in Bosnia’s War (Les victimes et les malfaiteurs dans la guerre de Bosnie), Southern Slav Journal, printemps-été 1992.
79. Bill Schiller, “Muslim Hero vows he’ll Fight to the Last Man” (Le héros des musulmans jure qu’il combattra jusqu’au dernier homme), Toronto Star, 31 janvier 1994, et John Pomfret, “Weapons, Cash and Chaos lend Clout to Srebrenica’s Tough Guy” (Les armes, l’argent et le chaos renforcent le dur de Srebrenica), Washington Post, 16 février 1994.
80. Carl Savich, “Srebrenica and Naser Oric : an Analysis of General Philippe Morillon’s Testimony at the ICTY” (Srebrenica et Naser Oric : une analyse du témoignage du général Philippe Morillon au TPI), http://www.serbianna.co
81. “No Evidence of Civilian Casualties in Operations by Bosnian Commander” (Pas de preuves de victimes civiles au cours des opérations du chef bosniaque), Revue BBC des informations internationales, 11 avril 2003. Pour un compte rendu des opérations d’Oric et une analyse critique de la décision du TPI, voir Carl Savich, “Srebrenica, the Untold Story” (Srebrenica, l’histoire qu’on n’a pas racontée), http://www.serbianna.com/columns/savich/o51.html
82. “Politics of War Crimes” (La politique des crimes de guerre), chap. 2-3. L’ONU a estimé que de 3 à 4.000 soldats musulmans se trouvaient à Srebrenica juste avant sa chute.
83. Ibid.
84. “Politics of War Crimes”, chap. 2
85. “Conflict in the Balkans, 8.000 Muslims Missing” (Conflit dans les Balkans, 8.000 musulmans disparus), AP, New York Times, 15 septembre 1995.
86. Un responsable de la Croix Rouge a dit à un interviewer allemand que les musulmans arrivés en sécurité “ne pouvaient pas être retirés de la liste des disparus… parce que nous n’avons pas reçu leurs noms”, cité par Pumphrey, “Srebrenica Three Years Later, and still Searching” (Srebrenica trois ans après : les recherches continuent). Voir aussi “Former Yugoslavia, Srebrenica : Help for Families still awaiting News” (Ex-Yougoslavie, Srebrenica : le secours aux familles qui attendent encore d’être informées), Comité international de la Croix Rouge, 15 septembre 1995.
http://www.icrc.org/Web/Eng/siteeng0.nsf/iwpList74/7609D560283849CPC1256B6600595006
87. Ibid.
88. Johnstone, “La croisade des fous”, p. 147.
89. Ce saut de quelques corps à 8.000 exécutés a été récemment illustré par le commentaire de Tim Judah et Daniel Sunter, dans l’Observer de Londres, de la vidéo du meurtre de six bosno-musulmans, qui a bénéficié d’une énorme publicité en juin 2005. C’est “l’évidence, la preuve finale et irréfutable de la participation serbe aux massacres de Srebrenica, où plus de 7.500 hommes et jeunes gens bosno-musulmans ont été assassinés”. “How the Video that put Serbs in Dock was brought to Light” (Comment a émergé la video qui met les Serbes au banc des accusés), 5 juin 2005.
90. ICTY, Amended Joinder Indictment (TPI, inculpation annexe amendée), 27 mai 2002, § 51.
http://www.un.org/icty/indictment/english/nik-ai020527c.htm et David Rohde, “The World Five Years Later : the Battle of Srebrenica is now over the Truth” (Le monde cinq ans après : la bataille de Srebrenica est maintenant pour la vérité), New York Times, 9 juillet 2000.
91. Steven Lee Meyers, “Making Sure War Crimes are’nt Forgotten” (S’assurer que les crimes de guerre ne sont pas oubliés), New York Times, 22 septembre 1997. En fait, un responsable américain a reconnu, en fin juillet 1995, que “les satellites n’avaient rien montré”. Paul Quinn-Judge, “Reports on Atrocities Unconfirmed so Far : US Aerial Surveillance Reveals Little” (Les rapports sur des atrocités non confirmés jusqu’ici : la surveillance aérienne US révèle peu de choses), Boston Globe, 27 juillet 1995.
92. Le site internet de la Commission internationale des personnes manquantes en ex-Yougoslavie reconnaît que les corps “ont été exhumés dans divers sites de Bosnie-Herzégovine du nord-est”, pas seulement dans la région de Srebrenica. Cité en 2003 dans un “Statement by ICMP Chief of Staff Concerning Persons Reported Missing from Srebrenica in July 1995” (Déclaration du directeur du personnel d’ICMP concernant les personnes disparues de Srebrenica en juillet 1995), Gordon Bacon.
93. “Politics of War Crimes”, Rooper, chap. 4, “The Numbers Game” (Le jeu des chiffres).
Ibid.
46 Ibid. Cf. aussi “Politics of War Crimes”, Szamuely, chap. 5, “Witness Evidence” (Les témoignages).
47 Szamuely “Witness Evidence”.
48 Butcher, “Serb Atrocities in Srebrenica are Unproven” (Les atrocités serbes à Srebrenica ne sont pas prouvées), The Daily Tele-graph, 24 juillet 1995.
49 “Politics of War Crimes”, Rooper, chap. 4, “The Numbers Game”.
50 Cette affirmation apparaît dans les inculpations de novembre 1995 de Radovan Karadzic et Ratko Mladic. Elle a été reprise par le policier français Jean-René Ruez, et a été citée au TPI pour la première fois au début de juillet 1996, lors d’une audition de sept jours des charges pesant sur Karadzic et Mladic, organisée comme un “coup” publicitaire
A l’époque Associated Press a rendu compte en ces termes du témoignage hépatophage de Ruez (Jennifer Chao, 3 juillet 1996) : “Au sein du fébrile massacre, on trouvait un sadisme à vous étrangler d’horreur. Ruez a cité un incident où un soldat a forcé un homme à ouvrir au couteau le ventre de son petit-fils et à manger son foie. Il s’est emparé du vieillard et a mis un couteau dans sa main… et a ouvert le ventre du petit garçon et avec la pointe du couteau a sorti l’organe et a forcé l’homme à le manger, a déclaré Ruez à la cour.”
51 “Politics of War Crimes”, Mandel, chap. 6, “The ICTY calls it Genocide” (Le TPI l’appellent génocide).
52 Ibid.
53 Chris Hedges, “Bosnian Troups Cite Gassing at Zepa” (Des troupes bosniaques parlent de gaz à Zepa), New York Times, 27 juillet 1995.
54 Jovic a témoigné au procès de Milosevic le 18 novembre 2003, www.slobodanmilosevic,org, 18 novembre 2003.
55 “Politics of War Crimes”, Mandel, chap. 6. Voir aussi Michael Mandel, “How America Gets Away with Murder”, Pluto 2004, pp. 157-158
56 Carlos Martin Branco, un ex-observateur militaire de l’ONU en Bosnie, considère que c’est beaucoup plus en Krajina qu’à Srebrenica qu’on peut identifier un processus de génocide prémédité, “quand l’armée croate a entrepris une élimination massive de tous les Serbes trouvés sur place. A cette occasion, les médias ont observé un silence absolu, bien que ce génocide ait duré trois mois. L’objectif de Srebrenica était un nettoyage ethnique et pas un génocide, à la différence de ce qui s’est produit en Krajina, où, en l’absence de toute opération militaire, l’armée croate a décimé des villages.” (“Was Srebrenica a Hoax ? Eye-Witness Account of a Former UN Military Observer in Bosnia” (Srebrenica a-t-il été une fabrication ? Le témoignage visuel d’un ex-observateur militaire de l’ONU en Bosnie) http://globalresearch.ca/articles/BRA403A.htm).
57 Madeleine Albright, une fois de plus devant le Conseil de sécurité : “The Situation in the Republic of Bosnia and Herzegovina” (La situation dans la République de Bosnie-Herzégovine), S/PV.3564, 10 août 1995, 17 h 30, pp. 6-7.
58 Richard Holbrooke, à l’émission The MacNeil/Lehrer NewsHour, transcription //5300, 24 août 1995.
59 “UN Report : Bosnian Serbs Massacred Srebrenica Muslims” (Rapport de l’ONU : les Serbes de Bosnie ont massacré les musulmans de Srebrenica), Washington Post, 12 août 1995. John Pom-fret, “Investigators Begin Exhuming Group of Mass Graves in Bosnia” (Les enquêteurs commencent les exhumations dans un ensemble de charniers en Bosnie), Washington Post, 5 juillet 1996. “Biggest ‘Upheaval’ is in ‘Softening up the Enemy” (Le plus gros soulèvement consiste à affaiblir l’ennemi), NewsWeek, 21 août 1995.
60 Voir les conclusions d’une étude norvégienne des victimes en Bosnie : http ;//grayfalcon.blogspot .com/2004/12/death-tolls-part-3.html
61 Slavisa Sabijic, “The Trade in Bodies in Bosnia-Herzegovina” (Le commerce des corps en Bosnie-Herzégovine),
http://www.serbianna.com/press/010.html et Joan Phillips, “Victims and Villains in Bosnia’s War, Southern Slav Journal, printemps-été 1992.
62 “Yugoslav Forensic Expert Says no Proof about Srebrenica Mass Grave” (Un expert scientifique yougoslave dit qu’il n’existe aucune preuve de l’existence d’un charnier à Srebrenica), BBC, Revue des émissions mondiales, 15 juillet 1996.
63 Kosta Christitch, “Les véritables raisons d’une faillite”, B. I., mars 2005. Comme l’a dit Diana Johnstone : ‘En avalisant toutes les accusations contre les Serbes, et en ignorant les crimes commis contre eux, les Etats-Unis et leurs alliés de l’OTAN ont donné carte blanche à la violence antiserbe. Les enfants d’origine albanaise grandissent dans la conviction que personne ne va leur reprocher d’aller à la chasse aux vieux Serbes et de les battre à mort.” The OSCE Report : Things Told and Things Seen” (Le rapport de l’OSCE : les choses racontées et les choses vues), Znet Commen-tary, 26 décembre 1999, et B. I. (Balkans-Infos) n° 40, janvier 2000. Voir aussi l’article de Johnstone sur le rapport de l’OSCE dans B. I. n° 42 de mars 2000.
64 Il y a eu un nombre modeste d’exceptions, principalement des seconds couteaux musulmans et croates, qui ont été en général inculpés quand l’inégalité de traitement paraissait trop outrancière et nécessitait une correction d’image en matière de relations publiques. Aucun leader croate ou bosniaque n’a été l’objet de poursuites, bien qu’on ait dit que des inculpations étaient prévues peu après les décès de Tudjman et d’Izetbegovic, mais les longs délais n’ont jamais été expliqués. Aucun leader de l’OTAN, ni un de ses membres quel qu’il soit, n’a été inculpé. Pour une bonne analyse de cette partialité, voir Mandel, “How America Gets Away with Murder”, seconde partie.
65 Dans sa “Déclaration islamique” de 1970, qu’il n’a jamais reniée, Izetbegovic a écrit : “Il n’y a ni paix ni coexistence entre la religion islamique et des institutions politiques ou sociales non-islamiques. Ayant le droit de gouverner son propre monde, l’islam exclut de toute évidence le droit et la possibilité de se conformer à une idéologie étrangère sur son territoire.” Cité par Johnstone, “La croisade des fous”, p. 80.
66 “The 9/11 Commission Report” (le rapport de la Commission du 9 septembre), rapport officiel de la Commission nationale sur les attaques terroristes des Etats-Unis, édition officielle gouvernementale, pp. 58, 146-147, 155, 238-239.
67 Centre de documentation de la republika Srpska, “Report About Case Srebrenica, the First Part” (Rapport sur le cas de Srebrenica, première partie), Banja Luka, septembre 2002. C’est le texte intégral de ce rapport qui est publié à la suite de ce texte de Herman (NDLR).
68 Gregory Copley, “US Official Implicated with Bosnian High Representative Ashdown in Attempting to Force Fabricated Report on Srebrenica” (Une autorité américaine impliquée avec le haut représentant Ashdown dans la tentative d’imposr un rapport fabriqué sur Srebrenica), Defense & Foreign Affairs Daily, 8 septembre 2003, http://slobodanmilosevic.org.news/ssi09082003.htm et Nebojsa Malic, “Srebrenica Revisited Reports, Confessions and the Elusive Truth” (Un nouveau regard sur les rapports sur Srebrenica, les confessions et l’évanescente vérité), Antiwar.com, 24 juin 2004, http://antiwar.com/malic/?articleid=2865Villains in Bosnia’s War, Southern Slav Journal, printemps-été 1992.
69 Pour les falsifications concernant Racak, Rambouillet et la conquête de la Grande Serbie comme cause des guerres, voir Johnstone, “La croisade des fous”, et Mandel, “How America Gets Away with Murder”.
70 Un seul corps, parmi les 1883 trouvés aux alentours de Srebrenica, dans les 17 fosses communes exhumées par le TPI en Bosnie orientale entre 1996 et 2000, a été identifié comme féminin. Ces chiffres ont été donnés dans une analyse privée des caractéristiques des vestiges, diffusée par le Dr Zoran Stankovic, un specialiste scientifique vétéran de l’ONU, qui a longuement étudié le cas de Srebrenica.
71 Cf. la note 7 ci-dessus. Selon Tim Ripley : “Des milliers de personnes, trop âgées ou infirmes pour s’enfuir… sont restées sur place. Les patrouilles de l’ONU ont vite trouvé des centaines assassinées par les Croates militaires ou civils. Pratiquement toutes les maisons avaient été pillées.” (p. 192).
72 Les réfugiés serbes à Srebrenica en 1997 sont décrits comme “venant d’autres voisinages que les armées croate et musulmane ont vidés en représailles pour les atrocités et meurtres de Srebrenica”, Dana Priest, “US Troops Extend a Hand to Refugees Tainted by War”, Washington Post, 18 février 1997.
73 Sray, “Selling the Bonia Myth” (Faire avaler le mythe bosniaque).
74 Pour une analyse et une critique de ces interventionnistes humanitaires, voir Edward Herman et David Peterson, “Morality’s Avenging Angels : the New Humanitarian Crusaders” (Les anges vengeurs de la morale : les nouveaux croisés humanitaires), in David Chandler, ed. “Rethinking Human Rights” (Repenser les droits de l’homme), Palgrave 2002. Pour une réfutation plus approfondie de leurs arguments, voir “La croisade des fous” de Johnstone et “HowAmerica Gets Away with Murder” de Mandel.
75 Pour la signification de ma formulation du “missile de croisière de la gauche”, voir “The Cruise Missile Left : Aligning with Power” (le missile de croisière de la gauche : l’alignement sur le pouvoir), Z Magazine, novembre 2002, et “The Cruise Missile Left (part 5) : Samantha Power and the Genocide Gambit” (le missile de croisière de la gauche (cinquième partie) : Samantha Power et le gambit du génocide), Znet Commentaries, 17 mai 2004.
76 Cedric Thornberry, “Saving the War Crimes Tribunal : Bosnia-Herzegovina” (Sauver le TPI : Bosnie-Herzégovine), Foreign Policy, septembre 1996.

Un regard urgent sur le système alimentaire

juillet 12th, 2020 by Grain

En ces temps où, depuis de nombreux espaces, on insiste sur le fait que nous devions tout remettre en question et on nous exhorte à nous mobiliser au sein d’initiatives d’articulation pleines de « propositions » et composées de noyaux de personnalités reconnues, nous voulons présenter (même pas proposer) une façon collective, empreinte d’une grande mutualité, modeste mais pas pour autant négligée ou inefficace où nombre de personnes, de collectifs et d’organisations de diverses régions et pays ont décidé de réunir le travail collectif et individuel de plusieurs années dans le but d’élaborer une systématisation exhaustive, un profil détaillé du système agro-industriel du Cône Sud, et ce grâce à une recherche qui part du terrain, de la base, et à un énorme travail de documentation. Il s’agit de l’Atlas del agronegocio transgénico en el Cono Sur [l’Atlas de l’agro-industrie OGM du Cône Sud], qui circule déjà dans sa version papier et numérique.

La grande réussite ici ce qui est véritablement louable est le fait que cette systématisation a été tissée d’en bas, depuis le cœur même des événements que le texte tente d’appréhender.

Ses auteur-e-s disent ce que suit : « L’Atlas que nous partageons est le fruit de plus de 30 ans d’analyses, de recherches et de luttes depuis les territoires de milliers de combattant-e-s, de chercheurs et de chercheuses, de journalistes qui jamais ne se sont résigné-e-s à voir leurs territoires usurpés par un modèle agricole qui méconnaît son essence et sa signification : la production d’aliments sains pour les peuples ».

Le point nodal du document réside dans la compréhension des motifs et raisons de la transformation des enclaves rurales qui ont mené au paysage dévastateur auquel nous assistons actuellement.

Le point nodal du processus se trouve quant à lui dans le fait que nous ne sommes pas simplement face à des résultats produits par un groupe de chercheurs qui auraient décidé de recueillir des informations depuis leurs plate-forme interdisciplinaire : ce document est le fruit du tissage et de la mise en relation qu’ont façonné, comme une magnifique tapisserie, le travail effectué sur le terrain et l’articulation des communautés, des collectifs, des réseaux et des organisations qui contribuent autant que faire ce peut à rendre intelligibles les injustices, les menaces, les attaques, les persécutions dont ils ont été victimes dans leurs localités, leurs régions, sur leurs territoires, dans leurs tâches quotidiennes, dans leur possibilité de préserver la vie et de trouver des façons dignes d’aller de l’avant, des propositions conçues en commun pour imaginer un tout autre avenir.

Les arguments avancés par l’Atlas del agronegocio transgénico en el Cono Sur sont accablants : l’accaparement et la destruction se sont intensifiés lorsque le soja OGM a été introduit pour la première fois presque au même moment que le maïs génétiquement modifié en Argentine, au Brésil, au Paraguay, en Uruguay et en Bolivie. Ces pays sont ceux que l’Atlas délimite géographiquement dans le cadre de sa recherche.

« Dans ces pays, la culture du soja GM résistant au glyphosate a été massivement implantée à partir de 1996. La force de cette imposition était telle qu’en 2003, Syngenta affichait une annonce publicitaire pour l’un de ses services assortie d’une carte de la région et au titre révélateur : La République unie du soja ».

Dans la préface de l’Atlas, le collectif chargé de l’élaboration du document déclare : il est clair que « les peuples ne se sont pas résignés à cette soumission et qu’ils cherchent aujourd’hui de nouvelles voies pour construire l’autonomie et la souveraineté » ; cette conviction est l’une des motivations de la construction cette systématisation.

Cette déclaration est essentielle. La résistance face à la République unie du soja est cruciale, pour que jamais ne se concrétise sa domination. Ses champs d’action seront de plus en plus contestés à mesure que l’on comprendra les conditions imposées par les entreprises et les gouvernements impliqués, et à mesure que la lutte des communautés qui vivent sur ces territoires — et s’opposent, contre vents et marées, aux desseins des entreprises sera rendue visible.

Dans sa préface à l’Atlas, Marielle Palau, chercheuse à l’organisation Base-IS au Paraguay, insiste sur le fait qu’il s’agit d’une « lutte à caractère délibéré, explicitement ou implicitement, en ce sens qu’elle pointe la souveraineté alimentaire non seulement comme une résolution de produire et de consommer des aliments sains, mais aussi comme étant le fondement d’un modèle de production et de consommation alternatif à celui imposé par le capitalisme ». Dans cette proposition, le travail des femmes est mis au centre des actions et des soins, et pleinement valorisé.

L’Atlas conclut sur quelque chose qui pourrait sembler évident mais qu’il faut répéter à l’envi : l’imposition de ce modèle déprédateur ne s’est pas faite naturellement et n’a rien à voir avec ce que l’on pourrait considérer comme un avenir logique pour l’agriculture. Comme le dit Marielle, on nous a persuadés du « mythe du développement » : « en adoptant leurs recettes dans la course au progrès et en rejetant les savoirs ancestraux de nos peuples autochtones et paysans, nous atteindrions le niveau de vie de consommation, en fait qu’ils brandissent. Le temps nous a démontré qu’en réalité, il ne s’agissait que de pacotille que l’on nous faisait miroiter ».

La dévastation que l’on peut voir sur les territoires a été brutalement et subitement instaurée il y a 30 ans. Érigée en modèle à suivre, elle s’est développée de façon virale, s’emparant de plus en plus de terres, arrachant les gens à leurs stratégies de subsistance, étendant ses tentacules sur les communautés et les gouvernements locaux, jusqu’à devenir une force dévastatrice et d’accaparement, mais aussi tout un appareillage d’autorités publiques et privées dotées du pouvoir de disposer et d’exiler, de réprimer et d’assassiner.

La préface mentionne que l’invasion de l’industrie agroalimentaire « a signifié l’imposition massive d’une monoculture sur un vaste territoire qui s’est étendu à une vitesse inouïe dans l’histoire de l’agriculture […], et avec elle le glyphosate et nombre d’autres produits toxiques aux effets dramatiques pour les sols, la santé des familles vivant à proximité des cultures, et qui ont entraîné une perte considérable de biodiversité ».

Il faut signaler encore et encore que l’accaparement de vastes étendues de terres destiné à imposer ces monocultures intrinsèquement nocives est une étape marquante qui a radicalement transformé l’histoire économique et sociale du continent et celle du monde.

Au cours de cette période, les sociétés de l’agribusiness tentent d’effacer la mémoire des savoirs et des soins ancestraux perpétués par les communautés.

Ces entreprises, avec la complicité des gouvernements, tentent de normaliser l’agriculture industrielle, avec ses packs technologiques de semences de laboratoire aux implications dévastatrices pour la biodiversité, et les terribles intrants chimiques de véritables agrotoxiques qui ont empoisonné et continuent d’empoisonner la vie dans ces régions où ont lieu cette normalisation et cette expérimentation de l’oubli.

Selon Damián Verzeñassi, épidémiologiste et promoteur de ce que l’on a appelé « l’épidémiologie populaire » et les « campements d’observation et d’intervention sanitaire d’en bas » : « ces territoires ont subi l’invasion du modèle agro-industriel d’OGM dépendants aux poisons. Ce modèle s’est imposé sans que les peuples aient été consultés, à coups de mensonges, d’expulsions forcées des communautés ; il a, entre autres pratiques, ravagé nos forêts autochtones, avec la voracité qui caractérise le néolibéralisme. L’utilisation accrue de pesticides, indissociable des OGM, a entraîné le développement d’espèces résistantes à ces poisons, ainsi que l’apparition de problèmes sanitaires dans les communautés vivant à proximité des territoires fumigés ».

En 30 ans, la culture d’OGM a donc radicalement altéré le sort d’une très vaste région. « L’utilisation de produits agrotoxiques s’est accrue », les peuples autochtones, les paysans et les producteurs ont été expulsés de leurs territoires, et « leurs droits humains systématiquement violés ». La criminalisation de « l’utilisation de semences autochtones et paysannes a entraîné la destruction des sols et des économies régionales ».

La dévastation a impulsé la consolidation de négoces émanant de ce que l’Atlas nomme à juste titre « l’échafaudage institutionnel ».

Heureusement, les sociétés paysannes et certains segments des sociétés urbaines qui ne produisent pas d’aliments se sont lancées dans un procesus visant à reconstituer leur condition et à systématiser les injustices vécues ; ils ont pris conscience de l’urgence de résister face à ce système. Cet Atlas est un élément fondamental dans ce long processus de prise de conscience.

C’est ainsi que ces personnes ont découvert la létalité des systèmes agro-industriels (ancrés dans le patriarcat et le colonialisme) et leur mépris envers les communautés, les gens — en particulier les femmes et les enfants —, mais aussi envers les animaux, les plantes, les être vivants, l’environnement, les biens communs — l’eau, les forêts, les sols, l’air : ils ravagent tout, empoisonnent tout, sans jamais assumer la moindre responsabilité.

Nous sommes face à une volonté réitérée des communautés et des organisations de dénoncer une telle violence, d’établir et de préserver les luttes, tout en forgeant une nouvelle perspective qui s’alimente de savoirs ancestraux et les allie aux connaissances d’une science digne et responsable qui accompagne un nombre toujours croissant de visions alternatives : une agriculture écologique aux racines paysannes.

Marielle Palau souligne la caractéristique la plus importante du document : « l’Atlas nous aide à dépasser la vision fragmentée de la réalité ». Ce n’est qu’en rassemblant nos savoirs depuis de nombreux angles que nous pouvons tisser une vision des choses plus embrassante.

L’Atlas nous permet aujourd’hui de saisir la totalité du panorama puisqu’il reconfigure le processus historique, les motifs et les conditions de l’accaparement : nous sommes face à une véritable restructuration territoriale qui déplace les populations et les soumet aux conditions de vie précaires provoquées par les monocultures industrielles.

Cet Atlas couvre l’absence d’un rapport complet qui systématise l’information disponible et la rend « accessible aux communautés locales et aux organisations qui travaillent sur les territoires ». C’est également un outil minutieux pour la systématisation de l’information accumulée après tant d’années. Il met en lumière les points cruciaux permettant de réaffirmer les luttes, de les approfondir et de les mener à bien.

Ce document est le fruit d’un travail collectif et respectueux tissé entre les habitants des localités, les communautés, les organisations et les personnes qui, depuis la recherche, ont systématisé, fourni des preuves et établi des liens, en examinant les données, les expériences, les témoignages et les façons de voir quant aux conditions de chaque région. Son procesus de création et d’élaboration, et l’outil de synthèse obtenu sont une grande source d’inspiration pour le travail à venir.

L’Atlas del agronegocio transgénico en el Cono Sur. Monocultivos, resistencias y propuestas de los pueblos peut être téléchargé ici.

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