Palestine : Le peuple oublié commémore la mort d’Arafat

«Toute colonisation, même la plus réduite, doit se poursuivre au mépris de la volonté de la population indigène. Et donc, elle ne peut se poursuivre et se développer qu’à l’abri du bouclier de la force, ce qui veut dire un Mur d’acier que la population locale ne pourra jamais briser. Telle est notre politique arabe. (…). La force doit jouer son rôle – brutalement et sans indulgence (…) et cela jusqu’à ce qu’il ne reste aucun espoir, jusqu’à ce que nous ayons supprimé toute ouverture visible dans le Mur d’acier.»

 Vladimir Jabotinski (théoricien du sionisme)

 

11 novembre 2004 le président Arafat disparaissait. 11 novembre 2016, une commémoration sans épaisseur a été faite par le président Abou Maizen qui a déclaré à cette occasion qu’il connaissait l’assassin de Arafat, mais qu’il ne donnerait pas le nom car «une commission d’enquête est en train d’approfondir les choses, mais vous serez informés à la première occasion et serez surpris quand vous saurez qui l’a fait»! On peut se demander pourquoi il a fallu 12 ans pour confirmer que Arafat aurait été empoisonné et pourquoi le meurtrier ou le donneur d’ordres ne soit pas nommément désigné !!!

Pendant ce temps, les dirigeants palestiniens passent leur temps à commémorer. Les représentants du Front démocratique de libération de la Palestine (Fdlp) et du Front populaire de libération de la Palestine (Fplp) ont affirmé samedi 12 novembre à Alger, à l’occasion du 68e anniversaire de la «Nekba» que le droit du peuple palestinien au retour était «sacré». Les Palestiniens ont célébré aussi le mardi 15 novembre le 28e anniversaire de la proclamation de l’Etat de Palestine qui date du 15 novembre 1988 à Alger. A défaut d’une direction capable d’inverser le cours de l’histoire actuelle dans le sens de la légalité internationale, de jeunes Palestiniens traités de terroristes continuent de mourir et d’être emprisonnés pour avoir voulu être libres.

Des négociations de paix à l’arrêt

On aura tout dit des négociations sans conviction menées ça et là et qui échouent lamentablement. Déjà le 23 mars 2016 l’ONU avait annoncé une nouvelle initiative pour sortir les négociations de l’impasse. En juin ce sera l’initiative française de convoquer une conférence ignorée par Israël- même. La Russie a proposé ses services en août; l’initiative a finalement été déclinée en bloc par Israël, qui préfère mener des négociations directes avec les Palestiniens, loin de toute pression internationale.

Le président Mahmoud Abbas n’a pas caché son souhait que la nouvelle administration américaine fasse quelque chose pour faire progresser le processus de paix. Le président élu des Etats-Unis, Donald Trump, avait déclaré: «Je pense que mon administration peut jouer un rôle important en aidant les parties à parvenir à une paix juste et durable, qui doit être négociée entre les parties elles-mêmes, et pas imposée par d’autres», a déclaré Donald Trump.

Netanyahu a félicité Trump, l’appelant un «véritable ami d’Israël». «Je suis certain que le nouveau président Trump et moi-même continueront à renforcer l’alliance entre nos deux pays», Naftali Bennett, ministre israélien de l’Education qui s’est vanté d’avoir tué des Arabes, a salué l’arrivée de l’ère Trump. «La victoire de Trump est une opportunité pour Israël de retirer l’idée d’un Etat palestinien qui nuirait à notre sécurité et notre juste cause.»

«Sur le plan diplomatique, l’occupant israélien met à chaque fois les bâtons dans les roues de tous ceux qui lancent des initiatives pour le règlement du conflit. Le même sort a été réservé au projet de résolution palestinien suggérant d’aboutir à un accord de paix avec Israël en 2017.Aussitôt soumis au Conseil de sécurité de l’ONU, Israël avait dit «préparer toutes les options, y compris rompre les liens économiques avec l’Autorité palestinienne et cesser de lui transférer les taxes». En dépit de la malveillance israélienne, et malgré sa politique expansionniste et la vague de judaïsation visant El Qods, les Palestiniens résistent et finalement ont pu renforcer leur présence dans les structures internationales. Le pays devient membre de l’Organisation de coopération islamique depuis 1969, de la Ligue arabe depuis 1976 et de l’Unesco depuis 2011. Dans le cadre de sa stratégie de reconnaissance internationale, il acquiert également, en 2012, le statut d’observateur à l’ONU. En 2015, la Palestine devient le 123e membre de la Cour pénale internationale». (1)  Maigre consolation !

Etat des lieux du désespoir: la colonisation rouleau compresseur

Rien ne semble pas arrêter la détermination israélienne de judaïser Jérusalem et de récupérer la totalité de la cis Jordanie  (ce qu’ils appellent la Judée Samarie ) ; Seules les organisations internationales essaient d’en appeler à la Justice pour freiner au moins la coopération avec l’état d’Israël. Ainsi la conférence de presse de lancement de la campagne pour la suspension de l’Accord d’association entre l’Union européenne et Israël aura lieu le mercredi 16 novembre. Elle est lancée conjointement par le Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens (qui regroupe 52 organisations), «Trop, c’est trop!».  (2)

 « Les implantations de nouvelles colonies ne cessent de se multiplier dans les territoires palestiniens de Cisjordanie occupée. En juin 2016, le gouvernement de M. Netanyahu a permis la construction de 560 nouveaux logements pour les colons de Ma’ale Adoumim et 840 autres à Jérusalem-Est. Il a poursuivi le Plan E1 visant à former une continuité territoriale entre Jérusalem-Est et cette colonie de Ma’ale Adoumim pour couper en deux la Cisjordanie. Le projet d’Israël de construire 98 habitations dans la colonie de Shilo en Cisjordanie, ainsi que l’accélération durant l’année 2016 des destructions de maisons palestiniennes, ont été dénoncés au Conseil de sécurité des Nations unies, le 19 octobre 2016. Environ six cent mille colons israéliens vivent aujourd’hui dans ces territoires. Les implantations incessantes de colonies, au nom de l’argument théologique intégriste selon lequel ces terres auraient «été données par Dieu à Israël». Le lobby des colonies à la Knesset, réclame «une loi d’annexion de la Judée et de la Samarie», c’est-à-dire de la Cisjordanie occupée en 1967. Le ministre israélien de l’Éducation, Naftali Bennett, demande celle de la «zone C», soit 60% de ce territoire» (2).

Il faut saluer la prise de conscience de  certaines parties la société israélienne qui dénonce cette occupation. Le pouvoir israélien fait tout son possible pour les étouffer, les traduire en justice,  voire même de les traiter de traitres .On apprend que plusieurs associations et ONG israéliennes qui sont contre la colonisation connaissent aussi des représailles de la part du pouvoir:

«Ainsi, les interventions de l’ONG Breaking the Silence dans les écoles et les casernes ont été interdites. La seule manière d’obliger Israël à se conformer au droit international, d’imposer le respect des droits des Palestiniens, et de soutenir efficacement les courageux dissidents israéliens, est d’exercer des pressions internationales. «Trop, c’est trop!», lance une campagne pour la suspension de l’Accord d’association entre l’Union européenne et Israël. (…) Or il stipule que «toutes [ses] dispositions […] se fondent sur le respect des droits de l’homme et des principes démocratiques» (…) En s’en tenant au droit international, l’Union européenne doit donc, par sa suspension, se conformer aux règles qu’elle a elle-même fixées». (2)

La Palestine condamne la légalisation par Israël des colonies sauvages

Il ne se passe pas de mois sans que le gouvernement israélien met en œuvre une initiative qui inexorablement grignote ce qui reste de la Palestine originelle. Encore une fois les Israéliens font ce qu’ils veulent et encore une fois l’Autorité nationale palestinienne  fait le minimum syndical en condamnant du bout des lèvres . Cette fois le 14 novembre, c’est la décision du gouvernement de légaliser les colonies sauvages et d’interdire les appels à la prière par haut-parleur en Cisjordanie. Nabil Abu Rudeineh, conseiller du président palestinien Mahmoud Abbas a également exprimé le «rejet total» de ces mesures par la Palestine et averti que l’ANP  (Autorité Nationale Palestinienne) appellerait le Conseil de sécurité de l’ONU et tous les organismes internationaux à empêcher la mise en oeuvre de ces mesures israéliennes. (3)

Dans le même ordre:

«Jeudi 10 novembre 2016 le rapporteur spécial de l’ONU pour les territoires palestiniens, Michael Lynk, a affirmé être ‘très préoccupé » par l’usage par les forces d’occupation israéliennes de balles réelles contre des Palestiniens. Selon un rapport de l’ONU publié le mois dernier, 14% des Palestiniens blessés par les forces d’occupation israéliennes en 2016 l’étaient par balles réelles A titre indicatif, les agressions israéliennes contre les populations palestiniennes dans les territoires occupées, ont fait plus de 200 morts en une année, selon l’ONU. Et aussi, il se trouve que 23 ans après l’accord d’Oslo, ‘le peuple palestinien se trouve face à une entité sioniste qui cherche à avoir la mainmise sur les territoires palestiniens et à affaiblir l’OLP » d’après le responsable du FPLP Maher Taher.» (3)

L’armée israélienne et son tableau de chasse nocturne

La façon  de briser la résistance à l’occupation est devenue une science   L’objectif  de faire de la prévention  de mater les jeunes Palestiniens  de  les repérer avant l’acte est devenue un savoir-faire d’Israël auquel se vantent de venir se ressourcer les services de police français qui veulent appliquer ces méthodes pour les territoires perdues de la république dans le jargon des hommes politiques français qu’ils soient de droite ou de gauche .

Gidéon Levy résume magistralement le mode opératoire de l’armée la plus morale du monde. Nous l’ écoutons: «Tous les matins, sur son compte Twitter, l’armée israélienne décrit ses méfaits de la nuit précédente, avec une bonne dose de fierté. Décryptage: comment appelle-t-on un régime qui, chaque nuit, tire des personnes de leur lit? Comment qualifier les détentions de masse sans mandat? Comment définir les fouilles brutales de maisons en pleine nuit, dont certaines n’ont pour seul but que de faire des exercices d’entraînement? Comment appeler de telles actions perpétrées chaque nuit par l’armée, la police des frontières et le Shin Beth, service de sécurité intérieure israélien? Comment appeler un État au nom duquel ils agissent – une démocratie, la seule du Moyen-Orient? Se rappelle-t-on les sombres régimes, pense-t-on aux juntes latino-américaines? Bienvenue à l’occupation israélienne de la Cisjordanie, nuit après nuit, à quelques kilomètres de chez vous!». (4)

 «Pas une seule nuit sans enlèvements de la sorte. Qui sont-ils? Qu’est-ce qu’ils ont fait? Qui s’en soucie? Ils font partie du mouvement de ‘terreur populaire », tous maintenant aux mains des services de sécurité. Parfois, on vous sert de petits délices: ‘Cette nuit, à Naplouse, nos forces ont bouclé un appartement et un entrepôt qui avait servi à la préparation d’engins explosifs de terreur ».» Engins explosifs? Un appartement? Un entrepôt? Par quelle autorité? Naplouse est dans la zone A, censée être contrôlée par les Palestiniens, mais qui se soucie de telles bagatelles? Des centaines de milliers de personnes vivent constamment dans la terreur: des enfants mouillent leur lit, des parents ont peur de fermer les yeux une seconde. Les soldats font sauter les portes des maisons et envahissent. Avant de comprendre ce qui se passe, vous voyez des douzaines d’hommes armés, le visage parfois couvert, dans votre maison, dans votre chambre, dans celle de vos enfants, dans la salle de bains ».

« Parfois, conclut Gideon Levy,  on tire les habitants de leur maison pour les jeter à la rue, sans leur permettre de s’habiller. De temps en temps, on bat un père devant ses enfants. (…) Il n’y a pas un Palestinien qui n’ait pas fait cette expérience. Il n’y a pas un Israélien qui puisse l’imaginer. (…) On saisit «l’individu recherché», on le menotte et on lui bande les yeux en vue d’une interrogation dont il est difficile de prédire la fin. Ça va durer des semaines et ça comprendra humiliation et torture, parfois sans raison. On a arrêté près d’un million de Palestiniens de cette façon au cours de l’occupation. Près d’un million! La semaine dernière, l’agence de presse Ma’an a signalé que, selon un rapport des Nations unies, entre le 4 et le 17 octobre il y a eu 178 raids nocturnes de ce genre, c’est-à-dire 14 par nuit. (…) Et après cela, d’autres Israéliens osent déclarer – par ignorance ou arrogance, que l’occupation, c’est fini, ou au moins qu’en parler les ennuie.» (4)

La judaïsation rampante de Jérusalem

L’Etat israélien a un problème avec l’histoire et l’archéologie. D’une façon têtue, il veut faire dire à l’archéologie ce qu’elle ne peut pas dire. Il y a une différence capitale entre l’archéologie biblique qui participe avant  tout d’une conviction qui veut que ce qui ne confirme pas les récits de la Bible est due à une science incomplète qui doit forcément évoluer vers la confirmation des récits bibliques ;  De ce fait, on creuse à titre d’exemple sous la mosquée d’El Aqsa pour retrouver des vestiges  des royaumes juifs décrits dans la Bible en vain ! Beaucoup d’archéologues pour la plupart israéliens à l’instar des rédacteurs de la Bible dévoilée de l’archéologue Israël Finkelstein et de l’historien et archéologue Neil Asher Silberman –  il faut le saluer-  ont tenu à s’écarter de l’archéologie biblique.

Nous lisons cet extrait de la présentation faite sur Wikipédia :

« Le livre présente essentiellement une synthèse des travaux scientifiques sur l’archéologie de la période biblique, au Proche-Orient, entre les années 1970 et les années 2000. Cette période a vu l’abandon de ce qu’on a appelé l’archéologie biblique (entre 1900-1970), au profit d’une démarche sans a priori appuyée par des méthodes de datation de plus en plus précises. Il en a résulté une remise en question de l’historicité d’une grande part des récits bibliques, notamment sur l’origine des anciens israélites, l’exode et la conquête de Canaan, ainsi que sur les royaumes unifiés de David et Salomon ».(5)

A titre d’illustration de ce credo, on apprend aussi qu’au rythme de l’escalade des creusements, des fouilles, pratiquées dans la ville d’al-Quds occupée (Jérusalem), au rythme du nombre de ces colons envahissant la sainte mosquée d’al-Aqsa,:

«Benyamin Netanyahu a sa participation aux fouilles pratiquées en dessous de la sainte mosquée d’al-Aqsa. (…) Pour Hanna Issa, secrétaire général du comité chrétien islamique pour soutenir al-Quds et les Lieux saints, les creusements de la ville d’al-Quds, commencés en 1967, continuent. on peut compter quelque 104 sites de fouilles dont quatre autour d’al-Aqsa, cinq à Salwan. Quelque 24 sites sont actifs, travaillant jour et nuit. Ils ne voudraient s’arrêter, ajoute-t-il, qu’après avoir trouvé quelque chose leur appartenant. (…) Ahmed Rafiq Awad, professeur à l’université d’al-Quds, confirme que c’est la réplique hystérique qu’«Israël» mène contre la décision de l’Unesco. «Le conseil des muftis de la Palestine a mis en garde. «La mosquée est sur le point de s’affaisser, s’effondrer, tomber.» (5)

Aperçu sur le sionisme et son illustration

On ne peut pas comprendre le modus operandi si on comprend pas qu’elle en est le moteur.  En fait, tout est partie de la condition infra-humaine que fut celle des Juifs en Europe globalement pendant deux millénaires . L’Eglise qui martèle qu’il n’y a pas de pitié à avoir avec les déicides  ( les   assassins du Christ) , a trouvé des bras vengeurs auprès de tous les pouvoirs.  Qu’il nous suffise de nous rappeler  la Reconquista,  les pogroms russes,  les juifs n’avaient pas le droit d’enterrer leurs morts à Paris, ils le faisaient de nuit extra –muros .  La seule époque où les Juifs s’épanouirent et donnèrent la mesure de leur talent fut celle vécue à l’ombre de la civilisation musulmane du 8e au 18e siècle.  Graduellement en Europe on trouva d’autres griefs contre les Juifs, accusés d’accaparer l’argent et partant les rouages du pouvoir Des idéologues européens  éclairés mirent en musique cela . Ce fut le credo des races supérieures, des Renan,  Gobineau ;, Chamberlain … Et comme l’écrit  si bien Sophie Bessis  auteur d’un ouvrage délicieux : «  L’Occident et les autres » , le Nazisme ne fut pas une singularité mais une filiation »

C’est dans cette atmosphère que naquit le sionisme et l’un de ses pères  Théodore Herzl, journaliste autrichien eut une révélation –certitude en assistant en 1898 au procès du capitaine Dreyfus  juif accusé d’intelligence avec l’Allemagne. La grande intelligence du sionisme est d’avoir instrumenté la religion pour ne faire une doctrine profane : le sionisme. . Une vingtaine d’années plus tard,  Lord Balfour promettait une Terre aux Juifs pour la deuxième fois après Dieu. !!!

Par la suite la tragédie vécue par les juifs durant la seconde guerre mondiale donna du grain à moudre au sionisme. Ainsi Abba Eban ministre des Affaires étrangères israélien déclarait après 1967, que « les frontières d’Israël étaient celles d’Auschwitz » . Tout est dit, les  Occidentaux tétanisés par la faute de l’un des leur font payer aux Arabes la faute et rien ne doit être refuser aux israéliens. On le voit comment les organisations juives dans les pays européens tétanisent les pouvoirs obligés de promulguer des lois qui interdisent de discuter de l’histoire réelle de la seconde guerre mondiale. Cette idéologie du sionisme est parfaitement illustrée par le message de Vladimir Jabotinski cité plus haut, à savoir qu’il est impossible de faire entendre raison à des sionistes qu’ils sont dans leur tort en s’appropriant une Terre se basant sur des vérités qui n’en sont pas !

A sa façon Aline de Dieguez  nous donne un autre angle d’attaque de ce que c’est que le sionisme. Pour celle  elle analyse les fondements du sionisme en s’appuyant sur le dernier ouvrage de Cherif Abdedaïm De la mythologie sioniste à la tragédie palestinienne. Elle écrit:

«C’est l’histoire de cette tragédie que le monde regarde d’un oeil vide et morne et que, courageusement, Chérif Abdedaïm décrit avec une précision chirurgicale (…) C’est bien dans le toboggan en forme d’entonnoir que glisse inexorablement le peuple palestinien poussé par le Lucifer sioniste. Jusqu’à quelle profondeur lui faudra-t-il sombrer dans les abysses de l’humiliation et de la souffrance avant que ses pieds se posent sur un sol assez dur pour lui permettre de rebondir et de remonter à la lumière? (…) » (7)

« La politique actuellement menée en Palestine et que décrit si justement M.Abdedaïm démontre que les principes d’humanité et d’éthique ne sont pas universels et que seule la fâcheuse publicité internationale que permettent les moyens de communication modernes empêche aujourd’hui les massacres à moyenne et grande échelle tels qu’ils furent accomplis dans les années cinquante (…) C’est pourquoi Lucifer recourt dorénavant à un artisanat du crime et de la terreur plus cachés et donc plus pervers. (…) Les interminables négociations et autres accords, de camp David, d’Oslo ou d’ailleurs, n’étaient que poudre aux yeux et avaient d’autant moins pour finalité d’être mis en oeuvre honnêtement que les exactions du pouvoir sioniste jouissent depuis les origines d’une impunité absolue de la part de son protecteur d’Outre-Atlantique.(…) Malgré le Mur d’acier, malgré les trahisons viendra un jour où Lucifer rendra les armes.» (7)

D’année en année on comptabilise les avanies des Palestiniens qui naissent et meurent en ne connaissant que l’ordre colonial. Dans l’impunité la plus totale, le pouvoir israélien fait fi de toutes les résolutions votées et avance d’une façon inexorable. Maigre consolation qui n’apporte rien de nouveau au calvaire des Palestiniens dont les dirigeants semblent s’accoutumer à la situation et dans un partage de rôles invisibles ; l’Autorité Palestinienne qui est de fait l’allié d’Israël en ce sens qu’elle condamne les actes de bravoure et ras le bol des Palestiniens, et dans le même mouvement elle condamne du bout des lèvres les exactions israéliennes et la politique de judaïsation rampante s’en remettant au bon vouloir des occidentaux pour faire entendre raison à Israël  en vain. Cependant tout n’est pas noir pour les dirigeants palestiniens  bien  intégrés bien acceptés par l’occupant  israélien qui les gâte, Ces dirigeants vivent à des années lumière des conditions sociales et matérielles des citoyens lambda condamnés à sur-vivre.

J’avais dans un ouvrage paru en 2014, fait l’inventaire de ce que fut le calvaire palestinien et avait pointé du doigt la responsabilité des Occidentaux qui pensent qu’il doit expier une faute que l’un des leurs a faite. Force est de constater que nous sommes toujours au même point s’agissant des Palestiniens, par contre l’Etat israélien continue sur sa lancée de judaïsation de la Palestine et l’enfer pour un peuple qui souhaite vivre en paix sur moins de 20% de sa Terre. Faut-il croire que la nation palestinienne est définitivement condamnée à disparaitre? (8)

Professeur Chems Eddine Chitour

Ecole Polytechnique enp-edu.dz

 

1.http://french.peopledaily.com.cn/International/n3/2016/1114c31356-9141166.html

2.http://www.palestine-solidarite.org/actualite.trop-c-trop.101116.htm

3.http://french.peopledaily.com.cn/International/n3/2016/1114/c31356-9141166.html

 4. http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=19285

5.https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Bible_d%C3%A9voil%C3%A9e

6.http://www.palestine-solidarite.org/rapport.cpi.101116.htm

7.Aline de Diéguez http://www.palestine-solidarite.org/analyses.aline_de-dieguez.061116.htm

8.Chems Eddine Chitour Palestine: Le calvaire d’un peuple Editions Casbah 2014

 

Article de référence :

http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur_ chitour/254270-le-peuple-oublie-commemore-la-mort-d-arafat.html



Articles Par : Chems Eddine Chitour

Avis de non-responsabilité : Les opinions exprimées dans cet article n'engagent que le ou les auteurs. Le Centre de recherche sur la mondialisation se dégage de toute responsabilité concernant le contenu de cet article et ne sera pas tenu responsable pour des erreurs ou informations incorrectes ou inexactes.

Le Centre de recherche sur la mondialisation (CRM) accorde la permission de reproduire la version intégrale ou des extraits d'articles du site Mondialisation.ca sur des sites de médias alternatifs. La source de l'article, l'adresse url ainsi qu'un hyperlien vers l'article original du CRM doivent être indiqués. Une note de droit d'auteur (copyright) doit également être indiquée.

Pour publier des articles de Mondialisation.ca en format papier ou autre, y compris les sites Internet commerciaux, contactez: [email protected]

Mondialisation.ca contient du matériel protégé par le droit d'auteur, dont le détenteur n'a pas toujours autorisé l’utilisation. Nous mettons ce matériel à la disposition de nos lecteurs en vertu du principe "d'utilisation équitable", dans le but d'améliorer la compréhension des enjeux politiques, économiques et sociaux. Tout le matériel mis en ligne sur ce site est à but non lucratif. Il est mis à la disposition de tous ceux qui s'y intéressent dans le but de faire de la recherche ainsi qu'à des fins éducatives. Si vous désirez utiliser du matériel protégé par le droit d'auteur pour des raisons autres que "l'utilisation équitable", vous devez demander la permission au détenteur du droit d'auteur.

Contact média: [email protected]