Print

« Phosphore blanc contre les civils » Comment les Etats-Unis ont pris Falluja
Par Global Research
Mondialisation.ca, 14 novembre 2005
Geostrategie.com 9 novembre 2005
Url de l'article:
https://www.mondialisation.ca/phosphore-blanc-contre-les-civils-comment-les-etats-unis-ont-pris-falluja/1243

En jargon, les soldats us l’appellent Willy Pete. Son nom technique est phosphore blanc. En théorie, il devrait être utilisé pour illuminer les positions ennemies dans l’obscurité. En pratique il a été utilisé comme arme chimique dans la ville rebelle de Falluja. Et pas seulement contre des combattants et des membres de la guérilla, mais contre des civils désarmés. Les américains se seraient responsables d’un massacre avec des armes non conventionnelles, le même chef d’accusation dont doit répondre l’ex-dictateur Saddam Hussein. C’est ce que raconte une enquête de Rai News 24, la chaîne all news de la Rai, révélant un des mystères tenu le plus secret du front de la guerre, pendant toute la campagne américaine en Irak.

« Moi j’ai entendu l’ordre de faire attention parce qu’on utilisait le phosphore blanc sur Falluja. En jargon militaire, on l’appelle Willy Pete. Le phosphore brûle les corps, il les dissout même jusqu’aux os » dit un ancien combattant de la guerre en Irak à Sigfrido Ranucci, envoyé de Rai News 24.

« J’ai vu des corps de femmes et d’enfants brûlés, le phosphore explose et forme une nuage. Ceux qui se trouvent dans un rayon de 150 mètres sont foutus ».

L’enquête de Rai News 24, Fallujah. La strage Nascosta, à l’antenne demain sur Rai3, présente, outre les témoignages de militaires étasuniens qui ont combattus en Irak, ceux d’habitants de Falluja. « Une pluie de feu est tombée sur la cité, les gens touchés par ces substances de couleurs diverses ont commencé à brûler, on a trouvé des gens morts avec des blessures bizarres, les corps brûlés et les vêtements intacts », raconte Mohamad Tarek al Deraji, biologiste de Falluja.

« J’avais recueilli des témoignages sur l’utilisation du phosphore et du napalm de quelques réfugiés de Falluja que j’aurais dû rencontrer avant d’être enlevée, dit dans l’émission Giuliana Sgrena, la journaliste du Manifesto enlevée en Irak (à Falluja justement) en février dernier. Je voulais raconter tout ça, mais mon enlèvement ne me l’a pas permis ».

Rai News 24 montrera des documents filmés et photos recueillis dans la ville irakienne pendant et après les bombardements de novembre 2004 ; il en résulte que l’armée américaine, contrairement à ce qui a été déclaré par le Département d’Etat dans une note du 9 décembre 2004, n’a pas utilisé l’agent chimique pour illuminer les positions ennemies, comme il serait légal, mais a jeté du phosphore blanc de façon indiscriminée et massive sur des quartiers de la ville.

Dans l’enquête, réalisée par Maurizio Torrealta, sont diffusés aussi des documents dramatiques qui reprennent les effets des bombardements aussi sur des civils, femmes et enfants de Falluja, dont certains ont été surpris dans leur sommeil.

L’enquête montre aussi un document où est prouvée l’utilisation en Irak d’une variété du Napalm, du nom de MK77. L’utilisation de ces substances incendiaires sur des civils est interdite par les conventions de l’ONU depuis 1980. Alors que l’usage d’armes chimiques est interdit par une convention que les Etats-Unis n’ont signé qu’en 1997.

(7 novembre 2005)
Edition de La Repubblica
Repubblica.it « esteri »

Avis de non-responsabilité: Les opinions exprimées dans cet article n'engagent que le ou les auteurs. Le Centre de recherche sur la mondialisation se dégage de toute responsabilité concernant le contenu de cet article et ne sera pas tenu responsable pour des erreurs ou informations incorrectes ou inexactes.