Plus jamais la guerre : Syrie, Appel du Pape François

Il y a longtemps que je n’avais entendu un Pape prendre l’initiative d’une parole forte et sans ambigüité au moment même où le Président des États unis, Barack Obama et celui de la France déclarent qu’ils ont pris la décision d’aller en guerre contre le peuple syrien en l’attaquant avec les armes les plus sophistiquées.

Non seulement le pape François prend la parole pour affirmer que le temps des armes et de la violence n’a pas sa raison d’être, mais que le monde veut, d’abord et avant tout, la paix, conquise par la voie des négociations et des ententes entre les divers intervenants sous l’œil vigilant de la communauté internationale (ONU).

À cette intervention, rejetant les armes et la guerre, il prend l’initiative de convoquer toutes les personnes de bonne volonté du monde (catholiques, chrétiens de toues les églises, croyants et non croyants) de s’unir, le sept (7) septembre prochain, pour prier, pour dénoncer ces guerres fratricides et ces armes qui tuent tout autant que les armes chimiques et qui engendrent encore plus de violence et de guerres.

Le 7 au soir, la Place St-Pierre sera gonflée de ces gens qui s’interrogeront, de 19h-24h, sur ces guerres dévastatrices et sur cette paix tant nécessaire au mieux-être de l’humanité entière.

Il demande à toutes les églises catholiques du monde à se manifester et à faire valoir, elles aussi, que la paix ne saurait venir des armes et des guerres. Il faut proclamer que nous voulons la paix, que le monde veut la paix et qu’il est temps de mettre un terme aux aventures guerrières de ceux et celles qui en vivent pour leurs propres intérêts sans se soucier de ceux des autres.

Je me souviens qu’en août 2011, alors que les attaques de l’OTAN se faisaient toujours plus sanguinaires en Libye, le pape Benoit XVI, disposant d’une tribune exceptionnelle que lui donnait le rassemblement des JMJ, en Espagne, n’a pas eu un seul mot pour dénoncer et condamner ces crimes que commettaient l’OTAN. Ce n’est pas que l’information lui manquait. Les évêques et les chrétiens de Libye firent maintes fois appel à son intervention.

Avec le pape François les choses changent. Il va au front et si les épiscopats des Etats-Unis et de la France se mobilisent avec la même ardeur qu’ils l’ont fait pour lutter contre l’avortement, M. Obama et M. Hollande tourneront cette page en sachant qu’à l’avenir ils devront compter sur la volonté profonde de la communauté internationale, la vraie, qui œuvre pour la paix et non pour la guerre. Ils devront également prendre note que l’information alternative existe et que leurs mensonges ne résistent plus à la vérité qui se fait toujours plus présente.

Je vous laisse  avec l’intervention du pape, dans sa version française

Oscar Fortin

Québec, le 1er septembre 2013-09-01

Chers frères et sœurs, bonjour !

Chers frères et sœurs, je voudrais me faire aujourd’hui l’interprète du cri qui monte de toutes les parties de la terre, de tous les peuples, du cœur de chacun, de l’unique grande famille qu’est l’humanité, avec une angoisse croissante : c’est le cri de la paix ! Et le cri qui dit avec force : nous voulons un monde de paix, nous voulons être des hommes et des femmes de paix, nous voulons que dans notre société déchirée par les divisions et les conflits, explose la paix ; plus jamais la guerre ! Plus jamais la guerre ! La paix est un don éminemment précieux, qui doit être promu et préservé.

Je vis avec une particulière souffrance et préoccupation les nombreuses situations de conflit qu’il y a sur notre terre ; mais, ces jours-ci, mon cœur est profondément blessé par ce qui se passe en Syrie et angoissé par les développements dramatiques qui s’annoncent.

J’adresse un appel fort pour la paix, un appel qui naît du plus profond de moi-même ! Que de souffrance, que de destruction, que de douleur a provoqué et provoque l’usage des armes dans ce pays affligé, particulièrement parmi les populations civiles et sans défense ! Pensons : que d’enfants ne pourront pas voir la lumière de l’avenir !

Avec une fermeté particulière je condamne l’usage des armes chimiques ! Je vous dis que j’ai encore fixées dans mon esprit et dans mon cœur les terribles images de ces derniers jours ! Sur nos actions il y a un jugement de Dieu et aussi un jugement de l’histoire, auxquels on ne peut pas échapper ! Ce n’est jamais l’usage de la violence qui conduit à la paix. La guerre appelle la guerre, la violence appelle la violence !

De toutes mes forces, je demande aux parties en conflit d’écouter la voix de leur conscience, de ne pas s’enfermer dans leurs propres intérêts, mais de regarder l’autre comme un frère et d’entreprendre courageusement et résolument le chemin de la rencontre et de la négociation, en dépassant les oppositions aveugles. Avec la même fermeté, j’exhorte aussi la Communauté internationale à fournir tout effort pour promouvoir, sans délai ultérieur, des initiatives claires fondées sur le dialogue et la négociation pour la paix dans cette Nation, pour le bien de tout le peuple syrien.

Qu’aucun effort ne soit épargné pour garantir une assistance humanitaire à ceux qui sont touchés par ce terrible conflit, particulièrement aux réfugiés dans ce pays et aux nombreux réfugiés dans les pays voisins. Que soit garantie aux agents humanitaires engagés à alléger les souffrances de la population, la possibilité de prêter l’aide nécessaire.

Que pouvons-nous faire pour la paix dans le monde ?

Comme le disait le Pape Jean XXIII : à tous incombe la tâche de rétablir les rapports de la vie en société sur les bases de la justice et de l’amour (cf. Pacem in terris [11 avril 1963] : AAS (1963], pp. 301-302].

Qu’une chaîne d’engagement pour la paix unisse tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté ! C’est une forte et pressante invitation que j’adresse à toute l’Église catholique, mais que j’étends à tous les chrétiens d’autres Confessions, aux hommes et aux femmes de chaque Religion, ainsi qu’à ces frères et sœurs qui ne croient pas : la paix est un bien qui dépasse toute barrière, parce qu’elle est un bien de toute l’humanité.

Je le répète à haute voix : ce n’est pas la culture de l’affrontement, la culture du conflit qui construit la vie collective dans un peuple et entre les peuples, mais celle-ci : la culture de la rencontre, la culture du dialogue : c’est l’unique voie pour la paix.

Que le cri de la paix s’élève pour arriver au cœur de tous et que tous déposent les armes et se laissent guider par le souffle de la paix.

Voilà pourquoi, frères et sœurs, j’ai décidé d’organiser pour toute l’Église, le samedi 7 septembre 2013, veille de la célébration de la Nativité de Marie, Reine de la Paix, une journée de jeûne et de prière pour la paix en Syrie, au Moyen-Orient, et dans le monde entier, et j’invite aussi à s’unir à cette initiative, par la manière qu’ils retiendront la plus opportune, les frères chrétiens non catholiques, les adeptes des autres religions, ainsi que les hommes de bonne volonté. 

Le 7 septembre prochain, sur la place Saint-Pierre – ici – de 19h à 24h, nous nous réunirons en prière et dans un esprit de pénitence pour invoquer de Dieu ce grand don pour la bien-aimée nation syrienne et pour toutes les situations de conflit et de violence dans le monde. L’humanité a besoin de voir des gestes de paix et d’entendre des paroles d’espérance et de paix ! Je demande à toutes les Églises particulières qui, outre le fait de vivre cette journée de jeûne, d’organiser des actions liturgiques à cette intention.

À Marie, nous demandons de nous aider à répondre à la violence, au conflit et à la guerre, par la force du dialogue, de la réconciliation et de l’amour. Elle est mère : qu’elle nous aide à retrouver la paix ; nous sommes tous ses enfants !

Aide-nous, Marie, à dépasser ce moment difficile et à nous engager à construire chaque jour et dans tous les domaines une culture authentique de la rencontre et de la paix.  Marie, Reine de la paix, prie pour nous !

http://www.vatican.va/holy_father/francesco/angelus/2013/documents/papa-francesco_angelus_20130901_fr.html



Articles Par : Oscar Fortin

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