Pour la vérité sur les crimes commis au Liban

Le Liban a été victime de ce que le gouvernement français a qualifié d’acte de guerre « disproportionné » de la part d’Israël. Cette guerre a violé le droit international qui exige que toute attaque soit soumise au principe de proportionnalité et limite l’usage et les moyens de la violence aux seuls objectifs militaires. Par ailleurs, les opérations militaires israéliennes ont contrevenu aux dispositions du Protocole additionnel 1 de 1977 aux Conventions de Genève, stipulant que les punitions collectives et les actes contre des populations civiles constituent des crimes de guerre. Tenu en échec par la Résistance libanaise, l’armée israélienne s’est vengée en bombardant aveuglément les populations civiles, massacrant ou blessant des centaines de femmes, d’enfants ou de vieillards ; elle a détruit des infrastructures qui ne constituaient pas des objectifs militaires (usines de lait, centrales électriques, bâtiments scolaires…) et a mené des opérations visant à terroriser la population, y compris dans des régions où il n’y a jamais eu un seul combattant du Hezbollah. Par ailleurs des accusations graves ont été portées par des médecins indépendants sur l’utilisation d’armes interdites (bombes au phosphore blanc, bombes à gaz).
Des ONG comme Amnesty International, Human Rights Watch et la Commission internationale des juristes ont parlé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Lors d’une session spéciale du Conseil des droits de l’homme à Genève, Mme Louise Arbour, Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme a réclamé, le 11 août, une enquête de l’ONU sur les attaques contre des civils au Liban. La guerre de destruction contre le Liban ne peut passer aux profits et pertes d’une politique proche-orientale visant à réaliser les objectifs stratégiques des Etats-Unis et de leur allié israélien. Le droit international et le droit humanitaire ne peuvent êtres bafoués une fois de plus. Il faut toute la vérité. A cet effet, nous appelons à la constitution d’une Commission indépendante désignée par les Nations Unies afin de faire toute la lumière sur les crimes injustifiés commis par Israël contre la population civile libanaise.
Paris le 21 août 2006
Premières signatures :
(dans l’ordre chronologique)
Zeina El Tibi, journaliste, essayiste
Georges Corm, universitaire, écrivain, ancien ministre
Elie Masboungi, journaliste
Salah Stétié, écrivain, Grand Prix de la Francophonie
Vénus Khoury-Ghata, écrivain, poète
Orass Zibawi , journaliste
Issa Maklouf, écrivain, poète
Gérard Khoury, écrivain, historien
Fayçal Jalloul, écrivain, politologue
Hussein Fayad, journaliste
Nayla Nasser, écrivain
Mira Prince, architecte, éditrice
Bahjat Rizk, écrivain, attaché culturel
Père Michel Lelong, écrivain
Charles Saint-Prot, écrivain, politologue
Professeur Edmond Jouve
Pour signer cet appel nous contacter à l’adresse suivante :