Preuve de Coercition par les US sur des membres de l’AIEA contre l’Iran
Des demandes pour que soit ouverte une enquête sur la coercition des US sur des nations lors du vote contre l’Iran au sein de l’Agence Internationale à l’Energie Atomique (AIEA) se sont accrues suite à des révélations faites par un ancien haut responsable de l’Administration Bush reconnaissant que les votes de l’Inde à l’AIEA en 2005 et 2006 avaient été par « coercition ».
Lors d’un entretien il y a un peu plus d’une semaine à l’Institut pour les Etudes de la Défense et Analyses à New Delhi, Stephen G. Rademaker – qui a quitté son emploi en décembre dernier comme assistant secrétaire pour la non prolifération et la sécurité nationale au département d’état US a dit, se référant au changement d’attitude de l’Inde concernant la non prolifération, « la meilleure illustration de cela ce sont les deux votes de l’Inde contre l’Iran à l’AIEA. Je suis la première personne à admettre que les votes ont été obtenus par coercition. »
A ce jour le gouvernement indou n’a pas démenti cette accusation et est resté silencieux. Alors que l’ambassadeur des US en Inde David Mulford a fait une déclaration, repris dans le Times d’Inde, comme quoi les déclarations de Mr Stephen G. Rademaker étaient inexactes, le journal indou qui a rapporté le premier cette histoire le 16 février a réfuté les dénégations de Mr Mulford, faisant remarqué que Mr Rademaker a parlé devant une audience de 20 personnes et que l’éditeur associé du journal indou, Siddharth Varadarajan, avait pris des notes détaillées. L’ambassadeur David Mulford a été lui-même à l’origine d’une controverse sur ce problème quand, en janvier 2006, il a prévenu qu’une négociation entre l’US et l’Inde pour fournir à l’Inde la technologie nucléaire pourrait échouer si l’Inde ne soutenait pas la résolution de l’ONU contre l’Iran.
La tempête s’amplifie en prélude à une rencontre de hauts diplomates des 5 membres permanents du Conseil de Sécurité + l’Allemagne qui a lieu à Londres le 26 et qui porte sur une nouvelle résolution pour essayer d’augmenter la pression sur l’Iran. Cela met aussi de l’eau au moulin de ceux qui ont argumenté contre la légitimité de l’envoi du dossier iranien devant le Conseil de Sécurité de l’ONU et le vote consécutif de la résolution 1737. En 2005, les US et la Grande Bretagne ont concentré leurs efforts sur le Conseil des Gouverneurs de l’AIEA pour d’abord condamné l’Iran pour ne pas respecter ses obligations selon le TNP et puis pour référer l’Iran devant le Conseil de Sécurité de l’ONU, alors que le programme d’enrichissement d’uranium de l’Iran n’avait violé aucun article du TNP.
Le professeur Abbas Adalat de « Campaign Iran » (Campagne pour l’Iran) a dit aujourd’hui :
« La révélation que les US ont obtenu par coercition de l’Inde qu’elle vote contre l’Iran sur ce problème crucial a une signification mondiale. Cela remet en question l’entière légitimité de la décision par le Conseil des Gouverneurs de l’AIEA de référer l’Iran devant le Conseil de Sécurité de l’ONU et par conséquent le passage des résolutions 1696 et 1737 et toute résolution future contre l’Iran que l’ONU pourrait prendre. Cela soulève aussi la question, « combien d’autres membres du Conseil des Gouverneurs de l’AIEA ont été pressé par les US de politiser le dossier nucléaire de l’Iran, le référer au Conseil de Sécurité de l’ONU avec pour conséquence le vote des résolutions 1696 puis 1737 ? »
Comme pour ce qui a précédé l’invasion de l’Irak, les résolutions de l ‘ONU sont utilisées pour fournir un verni de légitimité et un prétexte pour une attaque préventive illégitime des US contre l’Iran. En Irak, l’invasion a été ordonnée « pour soutenir l’autorité de l’ONU ». La même justification a des chances d’être utilisée par l’Administration Bush pour lancer des attaques contre l’Iran. Nous demandons une enquête immédiate de haut niveau sur l’utilisation de la coercition par les US et ses alliés au sein de l’AIEA. »
Source et copyright : Campaign Iran (source: CASMII ) 25/02/2007
Information reprise par Global Research le 1/03/07 (www.globalreseach.ca)
Traduction bénévole Mireille Delamarre pour www.planetenonviolence.org