Progression des maladies cancéreuses sous le sceau de l’OTAN

Yougoslavie

Après que la vérité s’est enfin révélée, l’Italie craint maintenant que ses soldats soient intoxiqués par l’uranium appauvri, car 225 de ses soldats sont atteints d’un cancer et 37 soldats en sont déjà morts. En Serbie, ­presque personne ne parle de ce sujet affreux!

Jusqu’à présent – huit ans après les bombardements aériens de l’OTAN – aucune étude n’a été faite au sujet des effets de l’uranium appauvri sur les habitants et les soldats dans la région du Kosovo et de la Serbie du Sud. Selon des informations officielles de l’OTAN, 300 tonnes de munitions à l’uranium appauvri ont été déversées dans cette région. Cette munition provoque plusieurs maladies malignes (leucémie galopante, lymphomes, tumeurs de la thyroïde).

Selon mes connaissances, nous n’en avons pas d’études concrètes, bien qu’il n’y ait pas de doute que les maladies malignes sont en corrélation avec l’uranium appauvri, élément radioactif émettant des radiations ionisantes! La statistique montre, qu’en Serbie (pour le Kosovo et Metohija les données n’existent pas) le nombre de ceux qui sont atteints d’une tumeur maligne a augmenté de 3 à 5%. Cela ne diverge pas des pays voisins qui ont un statut socio-économique comparable. C’est pourquoi nous ne sommes pas représentatifs pour ce que les experts des pays occidentaux, en particulier les Italiens, font de façon très sérieuse. Selon le Dr Nebojosa Borojevic, directeur de l’Institut oncologique à Belgrade, les Italiens recensent tous les changements des soldats qui étaient au Kosovo, les comparent avec les données des malades provenant d’une autre population du pays et ils en tirent les conclusions.

L’uranium appauvri – un meurtrier «silencieux» pour l’éternité

Depuis les bombardements de la Serbie personne ne s’est occupé du problème de cette façon. Mais tous ceux qui souffrent de pro­blèmes oncologiques dans les régions qui s’étendent en direction de Nis, la Serbie du Sud par exemple, profitent des services publics d’une clinique oncologique à Nis. Là où ils vivent, on leur prête assistance. Mais j’insiste sur le fait qu’il n’y a pas d’analyses permettant de savoir si le nombre de maladies malignes est en train d’augmenter. Le facteur de risque potentiel des radiations ne montre son effet indésirable que longtemps après l’exposition. Souvent ce sont des années qui passent, souligne Borojevic.

Jadis, également Velimir Nedekjkovic, professeur à la Faculté de sécurité du travail de l’université de Nis, a parlé publiquement de l’effet meurtrier de l’uranium appauvri. Sa thèse: ce poison a pénétré par la terre et l’air dans nos espaces vitaux et il y restera pour l’éternité. C’est ainsi que ce meurtrier «silencieux» raccourcira l’espérance de vie de nos habitants tandis que celle des populations dans le reste du monde augmentera.

Selon plusieurs études parallèles, 15 tonnes d’uranium appauvri ont été déversées chez nous en Serbie du Sud. Dans la région du Kosovo et de Metohija, ce ne sont pas moins de 107 régions qui ont reçu des bombardements à l’uranium appauvri. Les régions les plus concernées se trouvent sur la ligne de Pe – Prizren – Djakovica.

Marko Jakšic, directeur de l’hôpital à Kosovska Mitrovica, a déclaré à la Sina (Srpsla Informativna Novinska Agencija – agence de presse serbe) que les études réalisées entre 2000 et 2001 dans la région de ces com­munes montrent une augmentation claire et nette de ceux qui sont atteints de multiples tumeurs malignes.

Dans les cheveux, dans l’urine, dans la gorge…

Le nombre de ceux qui sont atteints d’un cancer a plus que quintuplé ces derniers dix ans. Cette augmentation est attribuée aux bombardements aériens lors desquels les forces ­aériennes de l’OTAN ont tiré des projectiles à l’uranium appauvri.

Dans un village près de Kovoska Mitrovica, on a, par exemple, enregistré le cas d’une famille de trois personnes atteintes d’un cancer de la gorge, une tumeur qui n’a pourtant jamais été observée dans cette région les cinquante années passées.

Il est terrible que les analyses publiées par un hôpital à Pristina (!) font croire que «le chiffre de ceux qui sont atteints d’un cancer dans la région du Kosovo du Nord, une région peuplée de Serbes, est en train de baisser». Comme si l’uranium avec lequel ils nous ont bombardés guérissait et n’apportait pas la mort, souligne Jakšic.

Le médecin de Kosovska Mitrovica, Nebojsa Srbljak, a déclaré à la Sina que la région frontalière avait été la plus atteinte par les projectiles à l’uranium appauvri.

La plupart des malades à Kosovska Mitrovica et alentours avaient été engagés pendant la guerre à la frontière. Un soldat, qui est mort d’un cancer des poumons, avait craché du tissu malade dans lequel nous avons trouvé du iode 191, un élément radioactif, qui provenait de ces projectiles. Selon le ­Dr Srbljak, depuis 2000 jusqu’à présent, huit sur dix membres d’une troupe frontalière qui habitaient près de Kosovska Mitrovica, sont morts du cancer.

Nous trouvons une situation similaire en Serbie du Sud-Est, dans les communes de Bujanovac, Medvea i Preševo. Ces sept dernières années, un groupe d’experts de l’Institut pour la recherche nucléaire, Vinca (Serbie), de la Grande-Bretagne, du Japon, de la Slovénie, des Pays Bas et de la Croatie a examiné les personnes et les animaux en danger dans la région de la Serbie qu’on avait bombardée avec de la munition à l’uranium appauvri. Ils ont examiné la terre, les cheveux, le sang et l’urine de la population locale. Selon Snežana Miloševi, conseillère responsable de la protection des espaces vitaux dans la commune de Bujanovac, les informations reçues n’étaient que des chiffres statistiques, qui ne disaient rien du tout sans indication des noms et prénoms. Le fait que toutes les personnes examinées avaient de l’uranium dans l’urine et que les radiations de l’uranium constatées dans les cheveux montaient à 1,172 becquerel, est alarmant.

Récemment Ljubica Stankovic (74) de Bratoselac est décédée, très probablement suite à l’exposition à la radiation d’uranium appauvri. Elle a eu la malchance de respirer la poussière radioactive de l’uranium appauvri directement après le bombardement.

La situation à Bujanovac s’empire

Dans la commune de Bujanovac, Bratoselce et Borovac sont les localités qui ont été les plus gravement bombardées. Ljubica était à ce moment-là auprès de ses vaches tout près du village où les bombes tombaient. Ainsi, encore en été 1999, s’est développée sur le bras de Ljubica une immense et incurable tumeur maligne qui s’étendait de l’épaule ­jusqu’à la main.

Le Dr Adnan Salihu de la clinique de Bujanovac dit que tous les cas de maladies oncologiques sont communiqués au service oncologique de Vranje et à l’Institut d’hygiène de Nis et que, ces dernières années, le nombre de patients a augmenté jusqu’à 50%.

Depuis 2002 on offre à la clinique de Bujanovac un service de consultation oncologique. Depuis lors, les maladies oncologiques sont plus souvent déclarées, et ceci pourrait être également la raison de l’accroissement des patients. Pour l’an 2005, nous avons les dernières données. 110 nouveaux cas et 59 décès ont été déclarés. En 2004, il y en avait 100 nouveaux et 63 morts. Si l’on se rend compte qu’en 2001, 36 nouveaux patients et 4 décédés avaient été enregistrés, cela représente, une nette augmentation des maladies cancéreuses, souligne Dr Salihu. Selon lui, il est pourtant difficile de tirer n’importe quelles conclusions si l’on ne dispose pas d’études de santé sérieuses par rapport à l’impact de la munition à l’uranium appauvri sur la population de la commune de Bujanovac.   

Article original: www.glas-javnosti.co.yu/clanak/glas-javnosti-28-10-2007/pohod-raka-sa-nato-zigom

Traduction: Horizons et débats (http://www.horizons-et-debats.ch/)



Articles Par : Global Research

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