Que fait un Tornado de l’OTAN dans le massif de la Jungfrau?
Le 12 avril un Tornado allemand, avion de combat ultra-performant, s’est écrasé contre une paroi rocheuse dans la vallée de Lauterbrunnen. L’avion de combat a reçu l’autorisation de l’OFAC (l’Office fédéral de l’aviation civile) de viser différentes cibles dans le cadre d’un parcours de navigation. De telles autorisations sont devenues une affaire de routine aujourd’hui … On s’étonne!
Pourquoi les avions de combat de l’OTAN s’entraînent-ils dans les Alpes? Les Tornados allemands ont-ils besoin d’un entraînement en haute montagne – pour défendre l’Allemagne? Ce n’est probablement pas le cas. Ils s’entraînent pour la guerre en Afghanistan où cinq Tornados allemands sont en opération depuis le 15 avril afin de fournir des informations de cibles pour les bombardiers d’autres pays de l’OTAN. Sous prétexte de lutter contre les Talibans, on massacre le peuple afghan à partir de l’air. Jour après jour comme dans le village Kapisa où neuf habitants, dont quatre enfants, sont morts après qu’une bombe de 900 kilogrammes y a été lancée – mais aucune trace des Talibans.
Et comment les forces d’occupation traitent-elles les filles et les femmes? Le professeur Mohammed Daud Miraki rapporte des viols et des meurtres commis par les forces armées américaines. Après avoir attaqué une petite enclave de nomades, elles ont enlevé les femmes, les ont violées et les ont jetées plus tard des hélicoptères. Il ne s’agissait pas de cas particuliers, a dit Miraki. Ce sont d’horribles crimes de guerre comme autrefois au Vietnam. Est-ce là «la libération des femmes en Afghanistan», slogan avec lequel Madame Bush et Madame Blair ont voulu clouer le bec au mouvement pacifiste?
Des rapports de l’Irak et de l’Afghanistan non censurés montrent la terreur de la coalition de guerre américo-britannique contre les civils. Grâce aux vols de reconnaissance des Tornados, l’Allemagne en fait partie maintenant. Et nous Suisses – comme idiots utiles –mettons le terrain de manœuvres à la disposition des pilotes allemands! Ainsi le sang de la population afghane colle aussi à nos mains. Et nous le savons. Plus tard, nous ne pourrons pas trouver des excuses bidon. On est dans le même bain.
Depuis que le Conseil fédéral a signé l’accord «Partenariat pour la Paix» avec l’OTAN il y a dix ans, nous sommes pris au piège. On n’a jamais consulté le peuple pour savoir s’il veut collaborer avec l’OTAN. L’OTAN n’est plus l’alliance de défense de la guerre froide. Elle est devenue un pacte de guerre d’aggression sous le commandement des Etats-Unis qui, après avoir mené des guerres à l’encontre du droit international contre les Balkans, mis le feu à l’Afghanistan et à l’Irak, planifie maintenant une aggression contre l’Iran.
Il faut que la Suisse résilie l’accord «Partenariat pour la Paix» avec l’OTAN. Comme Etat dépositaire des Conventions de Genève, la Suisse doit se concentrer sur la politique civile de paix: exiger le respect du droit international, du droit humanitaire et des droits humains. L’Afghanistan n’a pas besoin de Tornados mais d’aide à soi-même pour garantir la reconstruction de l’approvisionnement médical, des écoles, de l’agriculture usw. Il faut que la Suisse soit le terrain de manœuvres pour cela!
Henriette Güttinger, Dussnang