Ramadan : Halte pour l’introspection et la communion avec Gaza
« A force de tout voir on finit par tout supporter… A force de tout supporter on finit par tout tolérer… A force de tout tolérer on finit par tout accepter… A force de tout accepter on finit par tout approuver ! » Augustin d’Hippone
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Résumé
En ce mois béni du ramadan nous devons nous ressourcer en développant notre introspection et en pensant aux faibles aux démunis mais aussi aux gazaouis qui subissent un calvaire toléré par l’ensemble des peuples incapables d’arrêter le bras vengeur. Dans cette contribution nous reviendrons sur le jeûne, le miracle de la vie et de l’univers. notamment en nous interrogeant sur le fait que cette belle mécanique et sa mélodie secrète ne peuvent pas jaillir du néant comme cela un beau matin par hasard !
Il y a, à n’en point douter un accordeur transcendant Nous traiterons aussi de la tragédie de Ghaza du mutisme du monde devenu le satan actuel d’un Occident qui a perdu son âme et qui laisse se dérouler un génocide méthodique. Nous rappellerons que l’Islam diabolisé actuellement a, dans l’histoire a permit aux spiritualités de vivre en paix .
Et comme l’écrit si bien Voltaire dans » Prière à Dieu » : « Tu ne nous as point donné un cœur pour nous haïr, et des mains pour nous égorger ; fais que nous nous aidions mutuellement à supporter le fardeau d’une vie pénible et passagère ; que les petites différences entre les vêtements qui couvrent nos débiles corps, entre tous nos langages insuffisants, entre tous nos usages ridicules, entre toutes nos lois imparfaites, entre toutes nos opinions insensées, et si égales devant toi ; que toutes ces petites nuances qui distinguent les atomes appelés hommes ne soient pas des signaux de haine et de persécution ; (…) Puissent tous les hommes se souvenir qu’ils sont frères ! »
Introduction à la signification du jeûne
Les croyant(e)s du monde musulman observent le jeûne. Le jeûne est la privation, volontaire ou non, de nourriture, Dans l’islam, le jeûne, ou sawm, a une signification relativemtent large. En effet, on parle de jeûne comme d’un renoncement spirituel, ne se limitant donc pas seulement à l’arrêt de consommation de nourriture ou de boisson. Le jeûne pour raisons médicales ou spirituelles est connu depuis l’Antiquité. Il s’est particulièrement développé au Moyen-Orient et Asie du Sud-Est, avec l’Islam, et en Occident avec la diffusion du christianisme.
Des études ont montré le bénéfice corporel du jeûne. Cette période sert à l’organisme pour se désintoxiquer par un mécanisme appelé l’autophagie mis en évidence par Yoshinori Oshumi prix Nobel :
« L’autophagie permet à l’organisme de se débarrasser des virus et bactéries et de survivre en cas de carences nutritionnelles Ce mécanisme s’active lorsque la cellule détecte de vieilles protéines ou des virus et des bactéries à l’intérieur d’elle-même. Les déchets sont alors éliminés puis recyclés. Le jeûne, en privant de nutriments les cellules, augmente l’autophagie: la cellule va manger un tout petit peu d’elle-même pour former les protéines dont elle a besoin, en éliminant celles qui ne sont pas nécessaires » (1)
Pour le docteur Yamin Makri :
«Vivre le Ramadhan dans la société de la marchandise dans laquelle nous baignons, c’est aller à contre-courant car nos sociétés voudraient réduire l’homme à une machine à produire et à consommer. La société moderne fait du travail une finalité de la vie, et la recherche des plaisirs dans la consommation le centre de toutes nos préoccupations. (…) Ce qui nous guette tous dans l’insouciance des habitudes, c’est bien le risque de devenir des automates, des êtres sans conscience. Et ce qui fait la spécificité de l’être musulman, c’est bien sa conscience éveillée. Si Dieu nous interdit les boissons enivrantes ou les jeux de hasard, si Dieu nous demande de contrôler nos colères et notre égo, c’est bien toujours pour cette unique raison: préserver notre conscience, laisser nos coeurs éveillés afin de pouvoir y recevoir la lumière divine. ´´Lumière sur lumière´´ comme il est dit dans le Saint Coran (…)Vivre le Ramadhan dans cette société, c’est véritablement un acte de résistance contre ce système qui voudrait nous ôter notre humanité et nous détourner du Tawhid».(2)
Introduction à la naissance du temps et de l’Univers
En ce mois de ressourcement spirituel, je propose une halte concernant l’évocation du temps. Nous vivons sur la Terre qui d’après les physiques serait néé il y a 5 milliards d’années L’univers nous sera-t-il un jour révélé Parviendrons-nous à percer le secret de sa vraie mélodie ? Comment l’infiniment petit a-t-il accouché de l’infiniment grand et comment l’univers tout entier, avec ses centaines de milliards de galaxies, a-t-il jailli d’un « vide microscopique » ? Le temps est, de nos jours, mesuré avec une précision diabolique. De fait, la mesure du temps a évolué et cela ne fut pas sans conséquence sur l’idée que les hommes en eurent au fil de l’Histoire. Nous savons, depuis l’aube des premières civilisations, comment le mesurer. Y-a-t-il un début et une fin du temps ? Le temps est toujours là, autour de nous, inexorable, silencieux, imperturbable dans cette feuille qui tombe, dans ce mur qui s’écaille, dans cette bougie d’anniversaire qui s’éteint, dans ces rides sur nos visages. Les traitements et crèmes de toutes sortes n’arrêtent pas le cours inexorable, mais donnent l’illusion factice de la jeunesse, c’est-à-dire l’impossible arrêt du temps » (3).
« Nous ne savons donc rien de l’origine de l’univers, rien non plus de l’origine du temps Nous pouvons comprendre que l’univers a eu une histoire. Est-ce à dire qu’il a eu un début ? Les premiers calendriers se retrouvent chez les Mayas, les Sumériens, les Egyptiens… Nombre de cultures possèdent une appréhension différente du temporel. C’est l’invention de l’écriture qui a marqué une comptabilisation systématique du temps. Durant la période faste de la civilisation musulmane on sait que les savants musulmans étaient versés dans l’astronomie : un des premiers astrolabes de la science musulmane a été mis au point dès le Xe siècle. S’agissant de la division arbitraire du temps, Il est vrai qu’aucun document historique et aucun argument rationnel ne nous autorisent à supposer que le Christ soit né un 25 décembre, ni qu’il soit né dans l’année zéro de l’ère chrétienne » (3).
La physique a fait de grands pas dans la compréhension des lois qui gouvernent notre univers L’astronome Edwin Hubble établit par ses observations au télescope en 1924 que L’Univers dans son entier était en expansion, depuis cet instant lointain où, pour la science, il avait jailli du néant. Le Big Bang nous fait découvrir une histoire imprévue et fantastique. L’histoire connue commence alors que l’univers avait déjà atteint l’âge de 10-43 seconde – le temps de Planck- A cet « âge » de 10-43 secondes l’univers était des millions de milliards de fois plus petit qu’un atome ! Il était chaud, Des milliards de milliards de degrés Avant, le temps de Planck on ne sait rien. Puis, pour une raison inconnue que les scientifiques ne s’expliquent pas, le vide si vivant s’est mis à enfler. C’est comme si quelqu’un a donné le signal du début. En moins de temps, qu’un battement de cil (entre 10-43 et 10-32 seconde), son volume a été multiplié par 1050 (10 suivi de 50 zéros)! Et sans que l’on sache pourquoi, sont apparues les premières particules de matière. Après cette barrière fatidique des trois cent mille ans, des nuages de gaz se sont formés. Ils donnèrent naissance aux milliards de galaxies pendant près de 13,82 milliards d’années..! » (3)
L’univers est il né par hasard ?
« Gott spielt nicht mit Würfeln
« Dieu ne joue pas aux dés ». Einstein
En deçà du Big Bang qu’y avait-il ? Est-ce que le temps existait ? Ici, honnêtement, la science ne sait plus que balbutie. Les scientifiques n’expliquent pas comment tout d’un coup il y a eu le Big Bang ? Qui en a donné le La ? Et qui avait il avant cette barrière de Planck ? On a d’abord parlé du « visage de Dieu » Le « visage de Dieu » a été « entrevu » lors de la découverte de la radiation fossile par George Smoot, Nobel de physique 2006. ( le rayonnement fossile) A l’instant du Big Bang, l’univers est encadré par une série de constantes cosmologiques avec une précision inouïe qui gouvernent à chaque instant chaque étape de la naissance de la matière. Certains physiciens parlent de miracle car sa naissance est parfaitement ordonnée L’astrophysicien Trinh Xuan Thuan explique le principe anthropique: «L’univers se trouve avoir, très exactement, les propriétés requises pour engendrer un être capable de conscience et d’intelligence. » (3)
Après une évolution de 13,82 milliards d’années, peut on concevoir que la vie et la conscience existent partout ou seulement sur Terre ? Est ce que a vaste majorité des univers possède une combinaison perdante sauf le nôtre ? La précision stupéfiante du réglage de la densité initiale de notre univers est comparable à celle que devrait montrer un archer pour planter une flèche dans une cible carrée d’un centimètre de côté qui serait placée aux confins de l’univers, à une distance de quelque 14 milliards d’années-lumière.» Pour Einstein :
« Dieu ne joue pas aux désé disait. La théorie d’un univers stationnaire qu’il a décrite notamment en ajoutant cette fameuse constante fut battue en brèche par des physiciens de renom notamment Friedmann et l’abbé Lemaitre Cependant au vue de la précision des constantes qui globalement règlent le cosmos ( gravité, distance…) Peut on parler de hasard ? D’autres par contre sont convaincus de cette transcendance Pour le biologiste Edwin Couklyn, «Essayer d’expliquer le début de l’apparition de la vie par le hasard, c’est admettre que lors de l’explosion d’une imprimerie, il ait pu se former un dictionnaire tout seul.» (3)
Est-il possible que l’Univers soit né de « rien » ?
« Dans les années 1960, Robert Dicke remarque que, si un instant après le Big Bang, la vitesse d’expansion de l’Univers était à peine différente, si on changeait simplement la quinzième décimale après la virgule, on ne serait pas là pour en parler. Et derrière lui, de très nombreux savants ont fait des constats comparables. Le livre de référence de John Barrow et Frank Tipler en 1988 en recense 200. L’étonnement est partagé par tout le monde. Les scientifiques les plus athées, quand ils regardent le réglage de la constante cosmologique, parlent eux-mêmes de miracle On parle de précision à 10120, soit le 120e chiffre après la virgule… Tout le monde se pose un jour ou l’autre la question de l’existence de Dieu. Pourquoi existe-t-on ? D’où vient-on ? Où va-t-on ? Y a-t-il une vie après la mort ? Quel sens peut avoir l’existence ? Cela peut donner aussi l’envie de respecter le monde, la nature et l’homme, qui ont été créés par Dieu. Pouvoir établir qu’il y a bien un Dieu à l’origine du monde peut permettre aussi de redonner un fondement commun à la société, de créer une cohésion » (4)
Le hasard et .l’Univers pour les religions révélées
Le hasard semble être absent dans la création selon les religions monothéistes. Il y a un dessein. Un horloger transcendant qui règle cette merveilleuse machine qu’est l’univers avec une place privilégiée pour la Terre où tout est ajustée comme il faut pour que la vie apparaisse, température, pression, distance du soleil , gravité. Une moindre perturbation de ces constantes qui règlent le cosmos n’aurait pas permit les conditions pour l’émergence de la vie sur Terre !
Selon le judaïsme, le temps est créé par Dieu. Dans le livre de la Genèse (Genèse : chapitre 1), Dieu a créé, non seulement le monde entier, mais également le temps et toute sa structure : une semaine de sept jours, un mois de dix-huit jours et une année de douze ou treize mois. A travers les fêtes, le peuple honore son Dieu et célèbre sa création. Aussi les prophètes critiquent-ils le peuple, soit en visant ses pratiques pécheresses, soit en faisant référence à un temps idéal, temps eschatologique semblable au temps du paradis. Le temps y est considéré comme cyclique à travers les fêtes juives.
Le point de départ du théologien n’est pas le même que celui du physicien. Le temps, pour les auteurs bibliques, est une création de Dieu. Il leur importe de communiquer cette vérité fondamentale: Dieu a créé le temps, et c’est dans le temps et par le temps dont il dispose souverainement qu’il crée tout son ouvrage, c’est-à-dire l’Univers et, en particulier, l’homme. D’où l’importance accordée dans le récit de la Genèse au temps de la création, émergeant d’un monde chaotique, le tohu-bohu. Dieu fait apparaître les luminaires, dont le mouvement va rythmer le temps et donner les saisons, les jours et les nuits.
Le verset suivant du Coran répond à ce questionnement en parlant de certitude que la création n’est pas aléatoire. Dans le Coran: “En vérité, il y a dans la création des Cieux et de la Terre et dans l’alternance de la nuit et du jour tant de signes pour des gens doués d’intelligence qui, debout, assis ou couchés, ne cessent d’invoquer Dieu et de méditer sur la création des Cieux et de la Terre en disant : “Seigneur ! Ce n’est pas en vain que Tu as créé tout cela ! Rabbana La khalakta adha batilane Soubhanaka Gloire à Toi ! Préserve-nous du châtiment de l’Enfer !” Sourate 3 “Âl ‘Imrân”, ( la famille de Imran) Versets 190-191
L’astronaute Jean-François Clervoy et « l’overview effect »
Lors d’une lecture, j’ai découvert un témoignage de l’astronaute Jean François Clervoy qui décrit avec des mots simples le miracle de la vie sur Terre et le fait que tout soit orchestré d’une façon mélodieuse tranquille, et insensible aux petits querelles des hommes quelqes centaines de kilomètres « plus bas » Cette sensation de transcendance a été éprouvée par d’autres astronautes . « C’est l’overview effect » . Justement « : L’overview effect est une sensation qui se produit quand les astronautes voient la Terre depuis l’espace pour la première fois. « Pour moi, c’est ce qui nous arrive sur le plan émotionnel, ce qui change notre perception du monde après avoir été dans l’espace », explique Mike Massimino, astronaute :
« Je me rappelle avoir ressenti cette connexion comme j’en n’avais jamais vraiment eu en étant sur Terre », se souvient pour sa part Nicole Stott, astronaute. Partie en 2009, pour une mission longue-durée.
« J’ai passé un peu plus de trois mois dans la Station Spatiale Internationale. Depuis l’espace, la nuit, on regarde la planète, et c’est comme si elle était en vie. Voir ces orages à travers la planète et se rendre compte qu’un orage qui a démarré en Floride est en train de traverser la planète entière jusqu’en Afrique…On dirait des neurones qui éclatent dans un cerveau » (5)
Le miracle de la Terre et de la vie vu de l’espace
« L’astronaute Jean-François Clervoy décrit le miracle de la vie sur la Terre en la contemplant sans cesse et en nous faisant découvrir le fonctionnement merveilleux de cette horloge et la mélodie secrète de la vie . Il écrit : « Sur le plan personnel, sensoriel, émotionnel, même intellectuel et spirituel ce bouleversement que nous vivons et que nous gardons pour toujours en nous, d’avoir observé la Terre de beaucoup plus loin pour voir qu’elle est bien ronde, qu’elle est finie avec un horizon du champ de vue qui porte à 2 500 km. En plus notre vision change très vite puisque l’on voyage à 28 000 km à l’heure. C’est très beau, très coloré et contrasté, avec à la fois la Terre puissante en tant qu’être vivant climatique, géologique, tectonique, cosmique avec des impacts d’astéroïdes d’il y a des millions d’années que l’on voit à l’œil nu… Et en même temps on prend conscience de cette fragilité du vivant dont nous faisons partie qui est manifeste lorsque l’on regarde au loin l’atmosphère vue sur sa tranche, cette couche de gaz qui nous permet de vivre ». (6)
« On se dit que nous sommes vraiment fragiles, car nous dépendons d’un équilibre, apparemment stable, mais si fragile, entre l’océan, l’atmosphère et la biodiversité qui permet au vivant d’être pérenne malgré les cataclysmes naturels qu’a connu déjà la Terre. À ce moment précis on prend conscience de la fragilité de notre biosphère. Quelles émotions !! Ce que l’on voit est bouleversant parce que tellement beau ! Alors on en pleure, et même si l’on est le plus endurci des astronautes, les larmes nous viennent aux yeux. Et comme on le vit à plusieurs, on se dit: regarde l’Himalaya, les déserts, les forêts tropicales, le reflet du soleil sur l’océan qui nous permet de distinguer les courants » (6)
« Si l’on est sur une orbite inclinée par rapport au plan de l’Équateur, pendant 45 minutes on survole l’hémisphère Nord où par exemple c’est l’hiver, tout est blanc et 45 minutes plus tard on survole la saison opposée, l’hémisphère Sud. Nous changeons de saison et d’éclairage toutes les quarante cinq minutes. Alors on se sent peut-être devenir un peu Superman. Parfois on voit des étoiles filantes sur fond de Terre. J’ai d’abord cru voir un OVNI en observant ma première étoile filante vue depuis l’espace ! Une lumière très brillante qui traverse le champ de vue, à grande vitesse. On s’est dit avec les collègues “Quel est ce vaisseau? Mais, à cette vitesse, c’est impossible…” alors on réalise rapidement qu’il s’agit d’un gros caillou qui rentre dans l’atmosphère et qui passe entre nous et la Terre, c’est-à-dire une étoile filante que nous voyons sur fond de ciel plutôt que sur fond de Terre » (6).
Notre chance de vivre sur Terre
Avons-nous touché le bon lot à la loterie du hasard ? Ou ya til quelque chose de transcendant ? Jean-François Clervoy ajoute :
« Nous réalisons la chance que nous avons de vivre sur ce corps céleste qui n’a pas d’équivalent dans tout le système solaire et probablement pas dans beaucoup d’autres. S’ensuit une réflexion spirituelle sur sa création: qui, ou quoi a pu créer cet être cosmique aussi extraordinaire, aussi beau, aussi éblouissant, aussi émerveillant que cette planète qui défile sous nos yeux. Ceux qui sont croyants ont leur réponse mais pour les autres, il est difficile de penser qu’un pur hasard a créé cet objet. Nous nous posons toutes ces questions sans avoir forcément des réponses mais ce questionnement alimente un amour, un respect et une envie de pousser tous les terriens à se poser les mêmes questions et à s’approprier ces mêmes démarches de respect de notre environnement. Nous avons la chance de vivre sur une planète merveilleuse qui nous apporte de l’énergie, de la nourriture, un équilibre, des paysages spectaculaires qui nous mettent en émoi ». (6)
Comment se présente le déroulement inexorable du temps ? Dans le Coran, plusieurs versets sont consacrés à l’Heure en termes de rendez-vous. Le caractère eschatologique du Coran est affirmé. L’essentiel du message est de rappeler à ceux qui le reçoivent, les évènements futurs qui se produiront certainement (XLVI, 21). Dans la sourate XVIII du Coran versets 17 à 25, « Al Kahf » «La Caverne», appelée aussi la caverne des sept dormants d’Ephèse – qui est un récit chrétien décrit dans le Coran , le temps est décrit en termes relatif . «Nous les avons ressuscités pour leur permettre de s’interroger mutuellement. Un d’entre eux dit Combien de temps êtes-vous restés ici ? Nous sommes restés un jour et une partie d’un jour, Ils restèrent dans leur Caverne trois cents ans auquel on ajoute neuf années.» (6)
À Gaza, Dieu est sous les bombes
La vue de l’espace nous permet de voir aussi un génocide à bas bruits d’humains épris de l’hubris de dominer le monde. Pour ce faire, ils mettent en place m »thodiquement » une vraie solution finale » pour éliminer d’autres humains abandonnés des hommes pour le seul tort, d’être nés au mauvais endroit au mauvais moment
Dans son ouvrage : «Destruction massive -géopolitique de la faim», Jean Ziegler, rapporteur spécial des Nations unies pour le droit à l’alimentation décrit l’état de la faim dans le monde et des moyens de l’éradiquer. Pour lui, toutes les trois secondes, un enfant de moins de dix ans meurt de malnutrition, tandis que des dizaines de millions d’autres, et leurs parents avec eux, souffrent de la faim . Que dire de la famine vue comme arme de combat à Gaza ?
Devant la petitesse de l’homme l’immensité de l’univers, on est en droit de se demander comment le monde est tétanisé par un gGoliath qui veut éradiquer un David . Est-ce que Dieu laissera longtemps cette ignominie se réaliser . La contribution suivante revient sur le calvaire ghazaoui :
« Ils ont assiégé notre famille palestinienne à Gaza, ils ont traité ses membres de monstres, et les ont blâmés, accusés. Leurs maisons ont été bombardées, leurs quartiers d’habitation rasés, les habitants ont tous dû partir. Nous sommes tous brisés. Les habitants de Gaza souffrent. Ils ont tout perdu, tout, sauf leur dignité. Beaucoup d’entre eux sont entrés dans la gloire : la gloire du martyre, mais sans l’avoir cherché. Et aujourd’hui, une fois de plus dans notre histoire, ils se retrouvent devant le même choix : la mort ou partir (7).
« Notre Nakba continue ! Où voulez-vous qu’ils aillent ? Il n’y a plus aucune pitié. Plus aucune humanité. Plus personne pour pleurer notre mort. Personne n’est là pour arrêter cette machine de guerre, parce que nous ne sommes pas des membres du bon peuple, de la bonne religion, de la bonne race. Nous ne faisons pas partie des « élus ». Les puissances politiques du monde nous considèrent comme un obstacle, et non comme un allié L’enfer est une réalité à Gaza aujourd’hui ».
« Dieu souffre avec le peuple de ce pays. Son destin est le même que le nôtre. Comme l’a écrit Mitri Raheb dans son article « Théologie dans le contexte palestinien » : « Quant au Dieu de ce pays, il n’est pas comme les autres dieux… Sa terre est labourée avec du fer… Ses temples sont détruits par le feu… Son peuple est foulé aux pieds, et il ne bouge pas le petit doigt. À Gaza, Dieu est là sous les décombres. Il traverse avec nous la vallée de l’ombre et de la mort. Si nous voulons prier, ma prière c’est que ceux qui souffrent ressentent cette présence qui guérit, et qui réconforte ». (7)
Eloge de la tolérance après la colère
Dans le même ordre, de la colère une contribution remarquable du professeur Elias Zehlaoui décrit le calvaire de Ghaza , le mutisme du pape décrit dans le même temps la tolérance de l’Islam en rapportant les rapports des musulmans avec les chrétiens et les juifs : Lisons ce qu’il déclare : :
« (…) En outre, en ma qualité de prêtre arabe catholique de Syrie, je trouve de mon devoir de relever le comportement plus que suspect de toute l’Église Catholique d’Occident, vis-à-vis des drames atroces qui ne cessent de ravager de fond en comble, tout le monde arabe surtout, depuis la fameuse déclaration Balfour, faite en 1917, concernant la création en Palestine d’un foyer juif la première déclaration du Pape, touchant Gaza, remonte au 16/12/2023, à la suite de la mort de deux femmes chrétiennes, dans l’une des deux églises de Gaza… Quant à sa seconde déclaration, il la fit début janvier 2024, rien que pour stigmatiser ce qu’il a appelé «le risque de recrudescence de l’antisémitisme» ! »(8)
Le Père Elias Zehlaoui , rappelle aux Occidentaux qui ne veulent pas écouter la coexistence pacifique entre les trois religions à lombre de l’Islam :
« Nul n’ignore que les conquêtes musulmanes furent les plus fulgurantes de l’histoire. Mais rares sont, me semble-t-il, ceux qui savent que les conquérants musulmans furent parmi les plus intelligents. Ils en donnèrent la preuve, lors de la conquête de Damas, en 635, et c’est par la suite, lors de la prise de Jérusalem en 639, de l’Égypte en 641, et surtout de Cordoue en Espagne, entre 711 et 1492, qu’ils en donnèrent toute la mesure. Bref, ils surent respecter leurs engagements auprès des peuples conquis, quant aux habitations, travaux, administration civile, lieux de culte, en échange d’un tribut, qui s’avéra à Damas même, inférieur à celui que les chrétiens de cette ville payaient à leurs anciens maîtres, les chrétiens de Byzance. En outre, à Damas aussi, les musulmans, n’ayant pas de lieux de prière, s’entendirent avec les autorités religieuses pour s’acquitter de leurs prières dans la grandiose Basilique St Jean-Baptiste, qui occupait le cœur de la ville. En toutes ces conquêtes, les musulmans surent collaborer avec les administrations locales, au point de confier certains postes, à des chrétiens ou à des juifs à la fois » (8).
« En somme, poursuit le 7ere Elias Zehlaoui ,ce fut une période de collaboration et de convivialité, entre musulmans, chrétiens et juifs, propre aux sociétés musulmanes, telle que l’Occident n’en a jamais connue. Et pour qui a l’ombre d’un doute à ce sujet, je conseille la lecture des historiens juifs, et même israéliens. J’en cite surtout : Toute cette politique de tolérance, pratiquée par les musulmans dans la plupart des pays conquis, au départ, semble avoir été appliquée aussi partout où l’islam s’est répandu Reste ouverte cependant, la grande question de savoir où ces grands conquérants de l’islam, ont puisé cet esprit de tolérance et de collaboration, pour avoir créé cette convivialité exceptionnelle, tout au cours de l’histoire, avec les chrétiens et les juifs ! Serait-ce cela le grand défi que notre monde attend, face à une guerre dévastatrice, planifiée par le sionisme international et ses agents secrets, et exécutée par ses valets féroces, dans le but de mettre un terme à l’islam tolérant, maintenant qu’il a presque anéanti le christianisme en Occident, tandis qu’il est en train – comme il croit – de le détruire dans tout l’Orient arabe ? C’est alors qu’il pourra proclamer la mort de Dieu, après avoir tué l’homme ! » (8)
Conclusion
Malgré l’anomie actuelle, le religieux est de retour. C’est de fait la dernière défense immunitaire contre le chaos en enracinant des fêtes, des coutumes et des valeurs qui résistent à la mondialisation laminoir mais aussi à l’ensauvagement du monde exacerbé par le narratif occidental pour perpétuer un chaos Pourtant,, l’humilité devant l’immensité de l’univers c’est peut être cela le commencement de la sagesse d’une vie apaisée en phase cette force immanente qui est à la foi notre gouvernail et notre recours »
L’existence humaine et sociale était ainsi bouclée comme un cercle où l’expérience rencontrait la fougue, où la jeunesse échangeait avec l’âge mûr. La tradition, par le biais de la transmission, devenait presque éternelle. Aujourd’hui, tout est différent. Les générations souvent repliées sur elles-mêmes sont en quête de sens.
Dans cet ordre, Le Docteur Ghaleb Bnecheikh invite à un Islam en phase avec la modernité :
« Une bonne partie de notre jeunesse pâtit de l’obsession de la norme canonique Alors, nous nous retrouvons avec des consciences culpabilisées et fragilisées par une pensée magique et archaïque. Celle-ci mélange le merveilleux, l’extraordinaire, le fabuleux et l’irrationnel dans l’histoire.(…) Je demeure convaincu que les meilleurs antidotes – comme conditions nécessaires et peut-être non suffisantes – contre l’extrémisme et le radicalisme sont l’éducation, l’instruction et la culture. En effet, l’acquisition du savoir, la connaissance, les humanités, Nous devons à côté des sciences exactes dites pures et dures, investir le champ des sciences de l’homme et de la société, si nous voulons nous hisser au niveau des exigences de la modernité ». (…) Je pense que nous finirons par y arriver car il n’est pas dit que les peuples musulmans sont à jamais rétifs à l’esprit démocratique » (9).
Pour revenir à notre dette vis à vis à des Palestiniens, ces quelques phrases sont comme un solde de tout compte envers le calvaire de chaque minute des femmes des enfants en agonie devant l’indifférence du monde devant le mal notamment des pays arabes et plus largement musulmans qui peuvent faire cesser le carnage en actionnant une punition soft réduire la production de pétrole et de gaz. Une action qui a paru naturelle en 1973 est devenu impossible les pays concernant ne voulant pas hypothéquer leur avenir..Pour Philippe Lazzarini commissaire général de l’agence de l’ONU en charge des réfugiés palestiniens (UNRWA) : C’est un sentiment très profond à Gaza, Les droits de l’homme sont vus comme des droits à géométrie variable. Gaza est traitée comme une population associée à un mouvement qualifié de terroriste, Ces dernières années, un phénomène de déshumanisation a eu lieu et c’est pour ça qu’il y a ce sentiment que le monde a perdu un peu son humanité. Malgré toutes ces images, insoutenables, que l’on voit 24h/24 depuis deux semaines, rien ne se passe. Aujourd’hui, il y a beaucoup de colère, un sentiment d’abandon. Les gens luttent au quotidien pour essayer de survivre, et se rendent compte jour après jour que c’est de plus en plus difficile » (10)
C’était il y a cinq mois. Imaginons la situation actuelle Augustin d’Hippone avait raison d’écrire qu’à force de tolérer l’intolérable on en vient de compromis en compromis vers la compromission suprême. La tragédie des Gazaouis a ouvert les yeux du monde entier Chacun sait maintenant ce que c’est que le sionisme, et l’industrie de l’holocauste, Tsahal. La déconstruction est en cours . « Puissent tous les hommes se souvenir qu’ils sont frères » écrivit Voltaire. Prions pour le repos des milliers d’enfants de Ghza, morts d’être nés au mauvais moment, au mauvais endroit devant l’indifférence des hommes Amen.
Professeur Chems Eddine Chitour
Ecole Polytechnique Alger
Notes :
1.https://factuel.afp.com/doc.afp.com.32L47ZC
2. http://oumma.com/13468/ramadan-arme-combattreconsumerisme?
3. Chems Eddine Chitour https://oumma.com/quest-ce-que-le-temps/ 20 octobre 2022,
6.https://mtb.ela-asso.com/wp-content/uploads/2021/07/Interview-JFC.pdf
7.https://amicale-pasteurs.com/a-gaza-dieu-est-sous-les-bombes/ 10 décembre 2023
8.Pr. Elias Zahlaoui https://reseauinternational.net/mort-de-dieu-ou-de-lhomme/ 7 mars 2024
9.Layachi Salah Eddine 26-08-2023, https://www.lesoirdalgerie.com/entretien/l-extremisme-c-est-le-culte-sans-la-culture-104266