Réflexion sur l’après Gilets jaunes: Inventer une nouvelle démocratie en France

Qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende et des yeux pour voir, qu’il voie!

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Voilà un an déjà que par sa pétition contre la hausse spectaculaire des carburants, Priscillia Ludosky, donnait naissance au mouvement de protestation des Gilets jaunes qui allait grandir, murir et se structurer en clarifiant les véritables revendications de fond qui attendaient dans l’ombre de pouvoir sortir enfin à la lumière. Devenu insurrectionnel, ce mouvement est toujours en résistance.

Abolition de l’État pour un autogouvernement

Notre colère est immense, elle gronde maintenant comme un volcan qui fait éruption, elle signifie le refus du désastre et le salut de l’humanité.

Nous savons que rien ne peut plus venir de l’État ayant trahi sa fonction qui était théoriquement d’être au service du bien commun. De toute évidence, après un an de luttes ininterrompues, nous en avons la preuve: l’État est au service du Capitalisme sauvage et de ses maîtres esclavagistes. Il est l’agent attitré recruté par l’ultralibéralisme pour veiller désormais sur la pleine soumission de la société à l’économie de marché et à son idéologie fasciste chargée d’opérer ce dressage des individus à leur soumission aux valeurs marchandes.

Les Gilets jaunes ont appris brutalement que tout dialogue avec le Pouvoir en soi était vain, qu’il soit exécutif, législatif ou judiciaire. « Étrangement », les revendications des plus de 20.000 policiers qui bloquaient Paris au début octobre, étaient en tout semblables à celles des Gilets Jaunes!

De plus, la ploutocratie et les oligarchies politiques qui prétendent actuellement diriger la France, n’ont absolument rien à dire au peuple qui n’est là que pour les servir. Si le peuple proteste, c’est qu’il n’a pas compris la place qui est la sienne aujourd’hui: un troupeau de moutons qui doit bêler en chœur sa servitude volontaire!

L’expérience exceptionnelle du Chiapas que nous avons déjà évoquée dans un article précédent, nous donne un exemple de ce que peut être l’organisation concrète et pratique d’une autonomie politique sans État.  (Voir, Jérôme Baschet, « Adieux au capitalisme », éditions La Découverte, Paris, 2014 et 2016, pages 57 à 60 et 77 à 79)

Ce qui doit être inventé en France, c’est une véritable démocratie qui n’a encore jamais existé. Ce genre de démocratie, c’est une école de gouvernement à travers laquelle, les communaux autonomes collaboratifs construiront un autogouvernement et par conséquent une nouvelle réalité sociale engendrée par cette initiative citoyenne.

Redisons les choses bien clairement. Le pouvoir est une perversion. Le pouvoir est une erreur née de la psychopathologie des hommes dominants et justifié par une croyance théocratique. Toute forme de pouvoir, aucun pouvoir, n’est jamais légitime. Personne n’a de pouvoir sur personne. Celui qui prétend détenir un pouvoir sur ses concitoyens, est un pervers ignorant sa perversion. Il n’est donc pas question de « prendre le pouvoir ». D’ailleurs, le pouvoir est toujours « à prendre », car il n’est pas naturel et cette supercherie signifie aussitôt à quel point les gens qui s’emparent du pouvoir vont être forcément des tyrans en étant obligatoirement les pires d’entre nous… 

L’autogouvernement ne prend donc pas le pouvoir, mais organise la société. Dans l’autogouvernement, il n’y a pas d’État qui en soi est inutile, qui est même un obstacle à la vraie gouvernance. Dans l’autogouvernement, l’écart qui existe entre les gouvernants et les gouvernés est quasi nul. Dans l’autogouvernement, c’est le peuple qui commande et le gouvernement qui obéit. Ceux qui dirigent doivent le faire en obéissant à ceux qu’ils dirigent.

Ces gouvernants de l’autogouvernement exercent un « pouvoir obéissant », car ils mettent en œuvre les choix arrêtés collectivement et leurs actions sont en constante vérification. Ce « pouvoir » est donc un service rendu au bien commun. Toutes les propositions ne viennent pas forcément du peuple, mais toute décision revient au peuple. Chacun devient un jour gouvernant et gouverné successivement: c’est aussi ce que peut assurer la pratique du tirage au sort qui remplacera le vote. 

La révocabilité des mandats est déterminante. Le fait de la rotation des mandats avec absence de rémunération pour ceux qui exercent les charges de gouverner, évite la corruption et la falsification du devoir au service des gouvernés. Les gouvernants partagent la vie réelle des gens et ne sont pas séparés de ceux qu’ils gouvernent. Cette non séparation des univers de vie et des pratiques, assure la possibilité de l’autogouvernement. Cette expérience réalisée par des communautés comme celles du Chiapas au Mexique, démontre que nous sommes capables de nous gouverner nous-mêmes.

Chez nous les « élites politiques » considèrent qu’elles ont la compétence pour gouverner un peuple qui n’a pas cette qualité requise. Nous avons donc des « représentants » éclairés, compétents, professionnels de la politique qui concentrent entre leurs mains tout pouvoir de décision et qui en profitent pour soigner leurs exorbitants privilèges au dépens du peuple et au bénéfice des lobbies qui les entretiennent dans la corruption. Quant au peuple qui vote, il accepte d’être totalement dépossédé de sa capacité à se gouverner lui-même et il en devient infantilisé par la même occasion. L’État qui naît de cette supercherie sait et le peuple ne sait pas. Il est donc « une machine à produire et à amplifier la séparation entre gouvernants et gouvernés. » (Cf., J.Baschet, idem P.71)

La démocratie véritable est toujours un autogouvernement et l’autre nom de l’autonomie.

Le pouvoir des « élites » renforce la séparation entre gouvernants et gouvernés. De ce fait les « élites » deviennent inévitablement méprisantes pour les gouvernés qui sont quant à eux considérés comme des « fainéants », « ceux qui ne sont rien », les « gueux », les « foules haineuses » et autres « sans dents ». Les experts savent et les abrutis du peuple sont des ignares qui n’ont rien à opiner. Les experts en politique savent ce qui convient au peuple qui ignore ce qui lui convient.

Dans la lutte des Gilets jaunes, c’est la dignité qui est le ressort éthique premier, essentiel, de leur engagement, car cette dignité se retrouve dans la résistance, dans le combat contre tout ce qui la nie, contre tout ce qui peut être humiliant pour elle. La dignité est relation et partage. Reconnaître la capacité des citoyens à se gouverner eux-mêmes est la base d’une fondation d’un autogouvernement.

« L’autonomie est la revendication d’une collectivité qui refuse l’imposition d’une normativité ressentie comme extérieure, afin de faire prévaloir les règles qu’elle se donne à elle-même. » (Cf., J Baschet, idem, p. 75)

L’État n’est pas compétent pour définir l’intérêt général. Nous devons l’abolir radicalement. L’expérience de la Commune de Paris démontre que cela était déjà possible et envisagé par les Français qui constataient le mensonge de la gouvernance représentative. L’État n’est en réalité qu’un parasite qui se nourrit de la société en paralysant sa liberté. Ce pouvoir dit « représentatif » ne représentait que lui-même puisque cette dictature déguisée en « république démocratique » n’hésitait pas à réprimer les insurgés dans un bain de sang. Nous devons tous cesser de croire que la construction du bien commun passe fatalement par son incarnation dans l’État. Bien au contraire, c’est naturellement dans la démocratie qu’elle se concrétise. C’est dire l’incompatibilité qui existe entre État et démocratie. Un État ne peut pas être démocratique mais toujours théocratique. La démocratie implique l’autonomie politique et sociale et une forme d’autogouvernement. Non seulement l’État n’est pas nécessaire pour le bien commun, mais il est en soi l’obstacle principal à la démocratie et aux véritables intérêts du bien commun.

L’être égocentrique est une illusion typiquement occidentale. Selon cette conception de la personne, le pouvoir d’État devient l’unique moyen d’échapper à la guerre de tous contre tous, car laisser la nature humaine en liberté pousserait automatiquement chacun à vouloir dominer autrui et à le tyranniser. Tout humain serait un Thénardier potentiel et la moitié de la société serait une Cosette martyrisée, abusée, exploitée. 

Le capitalisme est le système le mieux adapté pour la promotion de l’égocentrisme d’une nature humaine détestable, vue de cette manière par l’Occident pathologique. 

L’État avec son système de répression et de contraintes passant par le pillage de la souveraineté des peuples serait donc la seule solution à une vie commune dans l’ordre social. Pourtant c’est dans la reconnaissance de la diversité culturelle et historique que peut s’éprouver la réalité de l’humanité. Il est évident que la société fondée sur la coopération entre égaux et l’autogouvernement éliminerait l’illusion d’une nature humaine égocentrique et antisociale. 

De plus, notons que l’homme n’est pas au-dessus ou en dehors de la nature, comme le postule le livre de la Genèse et donc la base du judéo-christianisme qui explique cette perversion de l’Occident avec sa manière de traiter la nature comme une bio masse que l’on peut exploiter, piller, polluer, saccager et maltraiter de toutes les manières, comme si la réalité de la Terre n’était pas un être vivant à part entière et que l’on doit donc respecter en tant que tel… 

Ce sont des logiques sociales qui suscitent la loi de la guerre de tous contre tous, et non pas la nature humaine en soi. La frustration du mal vivre explique la violence des uns contre les autres. Les injustices sociales et les humiliations, l’absence de reconnaissance, le mépris, la déconsidération, sont éliminés du modèle de la vie autonome dans lequel chacun est reconnu et complémentaire. Dans l’autogouvernement, la police n’est plus nécessaire car la colère et les troubles de l’ordre public ne sont plus d’actualité. Cette vérité a été prouvée et continue de l’être dans l’expérience d’autogouvernement de la Commune de Marinaleda en Espagne, depuis 1979 (40 ans d’expérience).

L’erreur capitaliste

Victor Hugo disait en substance que : « le paradis des riches était construit sur l’enfer des pauvres! » Un proverbe indien dit de son côté que : « un individu ne peut être riche qu’à la condition de refuser de venir en aide à ceux qui sont dans le besoin! »

La richesse est anachronique, elle est une anomalie. Le capitalisme est un mal en soi et l’expression d’une pathologie sociale. C’est la réalité qui en donne aujourd’hui la preuve incontestable. Est-il nécessaire de préciser encore que le « bien vivre » n’a rien à voir avec la richesse?

Les grands malheurs de l’humanité viennent de la tyrannie capitaliste qui justifie l’État. La biocapacité de la Terre à réguler les effets de notre empreinte écologique est en chute libre et accélère le moment fatidique prochain du désastre bientôt achevé par le productivisme capitaliste.

La criminalité de ce capitalisme odieux n’est plus à démontrer! Lorsque les paysans sont victimes de la propagation des pollens transgéniques qui contaminent leurs propres semences et qu’ils sont contraints de payer des amendes exorbitantes aux ordures des multinationales de l’agroalimentaire pour ne pas être jetés en prison, au motif qu’ils ont utilisé des produits brevetés alors qu’ils ont tout fait pour s’en protéger justement (!), avouons que nous avons atteint un sommet dans la perversion et l’intolérable.

Ce fait à lui tout seul, est un exemple de ce que peut représenter le Mal du capitalisme, sa pourriture et la nature odieuse de sa logique pathologique protégée par l’État de Droit…

Le capitalisme est un mal en soi, il a fait de la vie humaine un simple paramètre économique.

La logique de l’argent et l’idéologie du profit dépassant de loin les questions de santé, de vie, d’équilibre écologique, se sont infiltrées dans les subjectivités individuelles converties au fascisme ultralibéral. 

Le statut social est lié à l’avoir. Il faut être performant et dans l’obsession de la rentabilité… Nous renvoyons le lecteur à ce que nous avons dit dans notre analyse sur l’ultralibéralisme que nous avons qualifié de fascisme. (Cf. www.mondialisation.ca, du 21/11/2016 et du 20/05/2017)

Le productivisme marchand du capitalisme sauvage et sa logique du profit à court terme, ont conduit directement l’humanité aux portes de son extinction. Nous devons nous sauver du capitalisme. Si nous ne le détruisons pas d’urgence, c’est lui qui va nous détruire. Ce marchandisme nous vole nos vies, nous dépossède de notre créativité, de notre travail, de notre temps, de notre humanité, de notre solidarité, de notre dignité.

Logique criminelle du capitalisme

Mais, la logique marchande entraîne avec elle une contradiction interne entre production et consommation. La crise sociale qu’elle a engendrée et sa conséquence: la raréfaction du profit, fait que le Capitalisme se saborde lui-même, mais tentera de rebondir en ne conservant qu’un cinquième de la population mondiale pour assurer l’ensemble des activités économiques au service du pouvoir financier.

D’emblée, les quatre cinquième de la population humaine ne sont donc plus utiles à son profit égocentrique de profiteur d’en haut qui veut continuer la fête sans être dérangé par les « gueux » descendus dans la rue pour manifester leur colère légitime.

Pour les Etats au service de la Finance, contre les intérêts des peuples, la question centrale qui se pose est donc celle de savoir comment ils pourraient en finir avec ces quatre cinquièmes de la population devenus inutiles? Il n’est plus question de servir la cause d’une communauté de destin, mais de mettre les individus au service de ce qui est sa seule Cause: celle de l’argent, pour l’argent. 

Lorsque ces millions de maltraités, de dominés, d’exploités, de pauvres et de chômeurs, descendent dans la rue pour dire leur colère et faire entendre leurs revendications plus que légitimes,  le souci de l’État n’est absolument pas de les entendre pour leur donner une réponse et encore moins de les protéger! C’est lui qui a conduit volontairement le peuple à cette extrémité, au service de la dictature financière du capitalisme sauvage. Son souci, désormais, alors que cette masse de gens se trouve acculée dans l’impasse, c’est de trouver le moyen de les massacrer sans provoquer une guerre civile totale, car tous ces « gueux » doivent être éliminés, ils sont inutiles et nuisibles pour le profit marchand du capitalisme anthropophage…

Un autre combat acharné est en cours: celui qui oppose le besoin de la gratuité avec le marchandisme capitaliste. (Cf. André Gorz, « La sortie du capitalisme a déjà commencé », idée reprise dans « Ecologica », Galilée, Paris, 2008, P.25-42)

Le pouvoir en place s’est mis au service du Capital contre les intérêts du bien commun. De ce fait il gouverne par la peur: le terrorisme qui menace, la précarité qui menace, le chômage qui menace, la concurrence qui menace, le rejet social qui menace… La lutte pour la survie est devenue l’objet même de la vie au cœur des subjectivités tendues à mort par l’angoisse de l’échec et du rejet: il faut s’adapter ou mourir, être conforme ou n’être rien. Là-dessus il faut ajouter la tyrannie de l’urgence, de la vitesse, car plus les choses vont vite, plus le temps se met à manquer! La surenchère est perpétuelle et finit par épuiser les personnes qui font du sur place en allant toujours plus vite, car plus on gagne de temps plus le temps gagne sur le dos de ceux qui se brisent dans sa roue infernale!

La société de l’abondance a créé le manque; la société de la richesse a engendré une immense pauvreté. La rentabilité et la productivité de l’économie capitaliste sont des réflexes qui se sont gravés dans nos subjectivités.

Dans le capitalisme, tout tourne autour du « Moi » égocentrique, du « chacun pour soi » et de « tous contre tous ». Le monde capitaliste institue la concurrence, la compétition basée sur l’élimination de l’autre, et non pas sur la coopération et la solidarité avec les autres, car c’est le « Moi » qui prévaut, les autres peuvent crever…

La marchandisation de l’homme et de son travail

La force de travail est une marchandise; la vie elle-même est faite pour le travail et donc devient à son tour une marchandise; au final, la vie est un temps de travail vendu pour la production, un temps disponible pour la consommation, et un temps de comportement qui doit se conformer aux exigences du marché.

Puis, un tel « idéal » de réalisation de soi à travers l’investissement dans le travail, ne peut avancer qu’avec l’augmentation des tensions compétitives, des peurs d’être mal noté, d’être licencié, d’être rejeté, et des pressions d’urgences avec le stress qui va phagocyter ou coloniser la vie dans sa totalité!

Jérôme Baschet écrit dans « Adieux au capitalisme », autonomie, société du bien vivre et multiplicité des mondes, op.cit., page 51,52 :

« Nous ne voulons plus continuer à soumettre la vie sociale aux exigences de l’économie (exploitation, dépossession, productivité mortelle pour la planète, compétitivité destructrice pour les relations humaines, l’humain réduit à un paramètre comptable)… Nous ne voulons plus du (marché) du travail… Nous ne voulons plus d’une existence conçue comme une lutte contre les autres… Nous voulons en finir avec le capitalisme. Nous ne voulons pas sauver le capitalisme, mais nous sauver de lui… »

Il ne s’agit pas de libérer le travail, mais de se libérer du travail pénal, parce que c’est la marchandisation du travail qui provoque les inégalités dans l’accès au travail devenu un « emploi ». Il ne s’agit plus d’offrir son travail comme une coopération créative à un projet de société, mais d’entrer dans un système d’exploitation qui me transforme en « employé », en « utilisé », en « exploité », tant que ma servitude se montre rentable. 

Jean-Yves Jézéquel

 



Articles Par : Jean-Yves Jézéquel

A propos :

Jean-Yves Jézéquel, philosophe et psychanalyste, diplômé du troisième cycle en sciences humaines, est l’auteur d’une trentaine d’essais en philosophie, spiritualité, religion, psychologie. Il publie également depuis 2014, une série d’analyses sur les grandes questions actuelles de société.

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