Rice et sa nouvelle tournée ratée au Moyen Orient
Les conseillers du Président palestinien Mahmoud Abbas disent qu’il a interrompu la Secrétaire d’Etat US Condoleezza Rice : « Vous venez me voir avec une liste des demandes israéliennes. Où est votre liste de nos demandes aux Israéliens ? ». Abbas a ajouté avec animation : « Vous savez, je suis assis ici avec vous contre la volonté de 70% des Palestiniens. Qu’attendez-vous que je fasse ? ».
Avant son départ de Tel Aviv mardi, Rice n’a été capable que de garder un peu de dignité à sa mission et d’arracher la promesse d’Abbas et du Premier Ministre israélien Ehud Olmert que les deux dirigeants se rencontreraient deux fois par mois pour « bâtir la confiance ».
Selon le Times, Abbas a transmis l’avertissement des dirigeants du Hamas que si l’administration Bush et la communauté internationale continuaient à faire pression sur le groupe pour qu’il reconnaisse l’Etat d’Israël et qu’il cesse toute action militaire contre lui, avec rien en échange – comme la levée de l’embargo sur les territoires palestiniens ou la libération des prisonniers palestiniens détenus dans les prisons israéliennes – il y aurait des conséquences sérieuses. Abbas a dit à Rice que le Hamas avait l’intention de quitter le gouvernement d’unité dans les deux mois et de reprendre sa résistance contre Israël.
Le Times ajoute qu’après six années d’ignorance du conflit israélo-palestinien considéré comme une cause perdue, l’administration Bush a retrouvé dans ces derniers mois de l’intérêt à résoudre le conflit, en grande partie pour essayer d’obtenir le ralliement des Arabes soi-disant modérés au soutien des efforts US pour pacifier l’Irak et réduire les « ambitions de l’Iran » dans la région. Pour ce faire, Rice veut montrer aux Arabes que les US peuvent bousculer leur image pro-israélienne et se servir de leur influence sur les Israéliens pour soulager les souffrances des Palestiniens.
Mais même la simple tâche d’amener les Israéliens à parler avec Abbas ne s’est pas faite sans mal. Le but était d’avoir quelque chose qui renforcerait la main des Saoud et autres Arabes « modérés » et les pousseraient à raviver l’initiative de paix de 2002 au Sommet de la Ligue arabe de mercredi, dans la capitale saoudienne Riyad.
Cette initiative promettait la paix entre les Etats arabes et Israël si celui-ci revenait à ses frontières d’avant 1967 et donner aux réfugiés palestiniens le droit de rentrer chez eux.
Israël n’acceptera pas l’Initiative de paix arabe à cause du Droit au retour
(…) Rice a rencontré le Premier ministre israélien Ehud Olmert près sa réunion avec le Président Abbas ; l’Israélien a déclaré qu’il n’accepterait pas l’Initiative de paix arabe avec le Droit au Retour, la Résolution des Nations Unies 194, ni le retrait du sud Liban occupé.
(…) L’Initiative de Paix arabe a été rédigée à Beyrouth en 2002. Le Ministre des Affaires étrangères syrien a réitéré aujourd’hui que le Droit au Retour est un droit individuel et collectif qui ne peut pas être négocié.
Le gouvernement saoudien a pressé les Israéliens « d’accepter l’Initiative de Paix telle qu’elle est. »
Rice a déclaré que l’un des objectifs de son voyage était de faire modifier des parties de l’Initiative de Paix arabe en fonction du refus israélien. (…)
Source pour la version française: ISM
Traduction : MR pour ISM